Turin,Italie: bloquons la ville!

Bloquons la ville ! Manifestation à Turin le 30 Mars

BLOQUONS LA VILLE !

Ils font la guerre aux pauvres et ils appellent ça requalification.
Résistons contre les proprios de la ville !

Gouvernements et proprios essayent de nous étouffer avec une normalité faite de guerres, militarisation des villes, conditions d’exploitation de plus en plus dures, traque aux immigrés et haine entre les pauvres.

Ils veulent se débarrasser de celleux qui cherchent à lutter contre la dégradation des conditions de vie et qui tentent de subvertir cet ordre social. C’est le cas des 13 compagnon.ne.s arrêté.e.s en février dernier.

Continuons à résister et à lutter !

GIADA, SILVIA, ANTONIO, LORENZO, NICCO, BEPPE, POZA, STECCO, NICO, AGNESE, SASHA, RUPERT, GIULIO :

LIBERTÉ POUR TOUS ET TOUTES !

SAMEDI 30 MARS 2019 MANIFESTATION A TURIN

 

 

 

 

 

 

 

 

infos donné Lors de la rencontre& discussion  autour du livre : »ma peste de vie »

condé- sur- sarthe, France Après l’agression de 2 surveillants les prisonniers et leurs familles prises en otages par les surveillants13 /03 (mise à jour)

les matons continuent leur grève le 14 mars les mêmes conditions pour les prisonniers la ministre  d’en fout.. Comme aucune personne attaque cette saloperie de blocage .. Plus de cantine  cellule 24 sur24 continue pour les prisonniers ..  les autres surveillant  et le personnel pénitentiaire et les entreprises qui font du fric sur le dos des prisonniers sont complices de  ce mode d’enfermement ( cette punition collective . si personne réagit  ce système de punition collective  ve se généraliser

[infos reçu par mail]

« Depuis huit jours toutes les communications et toutes les activités sont bloquées..!! Les familles n’ont AUCUNE nouvelle de leurs proches! ils ont bloqué même  le courrier! les repas des prisonniers  sont au minimum de calorie ( soit 1000 ) les détenus auraient dû, pour se nourrir, se contenter des restes de leurs réserves personnelles et parfois seulement   d’une baguette de pain distribuée par les personnels présents. Tout comme les repas, les « cantines » ne sont plus non plus distribuées, privant notamment les fumeurs de leurs cigarettes.Les personnes sont en effet confinées en cellule, privées de tout mouvement (promenade, activités, etc.). Les ordures ne sont plus ramassées. L’accès aux soins est réduit au minimum, seuls un médecin et une infirmière ayant été autorisés à rentrer dans l’établissement le mercredi 6 mars. Plusieurs coupures d’eau et d’électricité rythmeraient les journées des prisonniers depuis le début du blocage. »

infos recueillis à l’OIP

Depuis l’agression de deux de leurs collègues mardi 5 mars 2019, des dizaines de surveillants bloquent le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe. Seule une vingtaine de membres des ERIS (équipes régionales d’intervention et de sécurité) travaillerait à l’intérieur de l’établissement, contre 108 surveillants en poste en temps normal.

Enfin, le mouvement aurait aussi pour conséquence l’annulation des parloirs.Le vendredi   Mars , deux femmes avec enfants témoignent s’être vu refuser l’accès à la prison – précisons que les proches de détenus de Condé ont souvent parcouru plusieurs centaines de kilomètres pour un parloir.  D’après plusieurs témoignages, les parloirs avocats sont aussi supprimés jusqu’à nouvel ordre.

crève la taule

Image associée

 

 

.ouest-france.fr 13/03/2019 à 11h04

Inauguré en 2013, le centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe

Les surveillants pénitentiaires de la prison d’Alençon – Condé-sur-Sarthe, dans l’Orne, sont toujours mobilisés ce mercredi 13 mars, une semaine après l’agression terroriste de deux de leurs collègues.

Les surveillants de la prison d’Alençon – Condé-sur-Sarthe sont toujours mobilisés, une semaine après l’agression de deux de leurs collègues par Michaël Chiolo, un détenu radicalisé. Inquiets pour leur sécurité au travail, ils demandent des fouilles plus régulières, des détenus mais aussi des visiteurs.

 

A propos d’un exposé anarchiste sur le droit

Thom Holterman,

Thom Holterman (1942), objecteur de conscience, rédacteur de la revue anarchiste hollandaise de AS, juriste libertaire et ancien professeur de droit constitutionnel à l’université de Rotterdam (EUR), a publié plusieurs livres sur l’anarchisme et le droit. Ce livre est son premier titre en français.

L’anarchisme, c’est réglé. Un exposé anarchiste sur le droit,

Atelier de création libertaire, 2013, 72 p.

 

Thom Holterman est hollandais ; c’est sans doute pourquoi il a pensé spontanément à l’exemple que donnait Kropotkine à propos de la gestion des canaux de son pays, les routes de la Hollande. En effet, tout un chacun aurait pu penser que c’était à l’État d’organiser le trafic. Ce qui ne fut pas le cas. Ce sont des guildes, des syndicats de bateliers qui, entre eux, organisèrent la circulation sur les eaux jusqu’aux pays voisins.Et pour ceux des anarchistes qui ont une idée étriquée de la notion de droit et qui pensent que le droit ne peut être qu’étatique, il y a encore du chemin à faire… Mais, pour Holterman, il y a convergence entre anarchisme et droit.

Ce droit non étatique aurait pour fondement la « réciprocité », l’« interaction », la « coopération », l’« entraide » et le « voisinage ».

Il en est ainsi du droit dit « coutumier » quand ce sont les gens eux-mêmes qui « fabriquent » leur coutume, leur droit.

Mais le droit se crée aussi par contrat entre égaux, et on parlera alors de « droit choisi ».

Il est à noter que le droit étatique est relativement nouveau ; dominateur, il tend à marginaliser le droit non étatique ; cependant la pratique d’un droit non étatique perdure et se signale, encore maintenant, par la « médiation », par « l’arbitrage des différends » au moyen d’un tiers, esquissant ainsi le droit d’une société libertaire à venir.

L’exemple des canaux hollandais pourrait être généralisé à toute la société. Cependant, l’emprise de l’État écarte cet imaginaire ; il faut dire que nous sortons lentement de pratiques de servitude qui ne se sont ouvertes que sur le cul-de-sac des élections organisées périodiquement qui ne servent au peuple qu’à « désigner ses geôliers ». En effet, le système parlementaire conforte la domination, l’oppression et l’exploitation.

On rajoutera que le droit étatique aspire à l’autonomie et s’oriente vers la construction d’un « État fort » qui, dans son accointance avec le capitalisme, ouvre la voie à un régime fasciste. Et la présence d’une crise économique favorise cette corrélation.

Ceux qui combattent l’anarchisme en disant que celui-ci préconise une société sans droit ont tort. Et on s’accordera avec eux pour dire qu’une société sans droit est impossible, mais on insistera pour affirmer que les anarchistes s’opposent tout simplement au seul droit étatique.

Un droit anarchiste ou libertaire sera fondé sur l’association libre de ses participants, lors d’un contrat collectif, tous les associés concourant au bien-être commun. Celui qui refuserait sa participation tout en voulant bénéficier du travail de tous − attitude évidente de resquille − se verrait en butte à l’ensemble car il y a en quelque sorte une obligation « implicite » à donner sa participation.

Que faire dans un tel « modèle de réciprocité » quand l’un ou l’autre ne respecte pas ses obligations ? Il n’y sera pas répondu par des sanctions physiques mais par la diminution des échanges en tout genre et puis, si nécessaire, par la rupture des relations réciproques.

L’anarchie n’est donc pas une société sans règles mais une société sans autorité imposée. Oui, l’anarchisme, c’est réglé !

Thom Holterman écrit qu’« au cours d’un processus historique de longue durée l’État s’est substitué à la communauté » ; c’est un usurpateur qui par la violence de ses lois tend à « casser » et à « infantiliser » les individus.

Ainsi, l’anarchisme peut être appréhendé comme une « source », comme un « potentiel critique » pour « dévoiler les structures imposées », préalable à une reconstruction de la société.

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Zurich, Suisse : Deux lettres du compagnon anarchiste incarcéré depuis le 29 janvier dernier – Février et mars 2019

1er Mars 2019, Prison de Zurich

Chers compagnons, chers amis

Un mois s’est écoulé depuis que, le 29 janvier, j’étais en route en vélo pour le boulot et je venais de tourner de la Langstrasse dans la Josefstrasse, lorsqu’une voiture en civil m’a contraint à m’arrêter et que deux autres flics en civil en vélo me sont tombés dessus par derrière. Il y avait parmi eux une femme dont je me souviens qu’elle m’avait suivi jusqu’à chez moi il y a peu. Ensuite nous sommes partis, en compagnie d’environ 15 autres hôtes non invités, pour une dernière visite dans mon appartement, ma voiture et la bibliothèque anarchiste, où ont entre autres été saisis des supports de données électroniques et des documents.

A présent, j’ai donc atterri dans cette autre dimension, constituée de pièces étroites, de mobilier sommaire, de longs couloirs, de barreaux, encore et toujours des barreaux et des portes en métal, dont l’ouverture et la fermeture dictent le rythme quotidien. Séparé des lieux et des personnes familières juste par quelques centaines de mètres, mais par la violence de toute une société qui préfère un régime de murs et de lois au règne de la liberté et de la conscience. Dehors, nous aimons rêver, expérimenter, nous rebeller, la dignité blessée par les ignominies sur lesquelles repose ce monde, peu à peu nos expériences et nos découvertes se tissent jusqu’à former une vision d’ensemble et nous prenons en compte, en pensée et en acte, les conditions de la domination pour nous en libérer, rejetant sans cesse le catalogue des modèles pré-établis, y compris anarchistes. C’est ainsi que nous développons, comme allant de soi, un projet révolutionnaire, dans lequel la théorie et l’action ne cessent de se lancer des défis et de s’entremêler, nous pouvons nous sentir grandir et nous pensons presque pouvoir embrasser le monde, pourtant crac!, en un instant tout peut se réduire à quelques mètres carrés. Chaque anarchiste le sait et l’a toujours plus ou moins présent dans un coin de la tête. L’existence de cette possibilité, particulièrement emblématique du noyau essentiel de cet ordre social est justement une raison de ne pas faire de notre vie dehors déjà une prison : de conventions et de préjugés, de compromis progressifs et de satisfactions volatiles, qui nous permettent d’arriver au lendemain, de faire contraint et de la peur qui cherche à nous diminuer à nos propres yeux.

Ce projet révolutionnaire que chaque anarchiste développe en soi, continue à se développer même quand on est en prison. Y contribuer et ne pas sacrifier notre initiative propre au diktat de la répression constitue une solidarité révolutionnaire, pas uniquement anti-répressive, et bien entendue humaine, que j’éprouve aussi pour celles et ceux qui croupissent dans les geôles de l’État. Nous pouvons être amenés à accorder trop d’attention à la matraque du flic et à la taule. Mais dans le fond, la répression c’est aussi la propagation de rituels et de contenus symboliques nous enfermant dans un ghetto culturel et nous soustrayant à la réalité de la lutte sociale, l’offre de solutions participatives en échange de petites concessions, le harcèlement de toutes parts par des stimulis et des informations toujours plus dépourvus de signification réelle, la langue qui se vide de sens alors que c’est ce qui nous permet de rendre nos idées compréhensibles à nous-mêmes et aux autres. Tout cela contribue peut-être de manière beaucoup plus déterminante à réprimer tout soulèvement contre les rapports existants. Je pense que ces problèmes devraient au minimum être considérés dans ce même contexte.

En ce qui concerne ma situation personnelle, je vais aussi bien que possible dans ces circonstances. Je suis triste de me voir aussi soudainement arraché aux personnes aimées et aux rêves nourris. Mais je parviens plutôt bien à chercher le large, si ce n’est à l’extérieur, tout du moins en mon for intérieur. J’emploie mon temps à lire et à écrire, à apprendre et à étudier. Il y a quelques personnes avec qui je peux bien discuter. Je me réjouis de recevoir des nouvelles et des analyses sur ce qui se passe dans le monde, des publications anarchistes (à envoyer dans des enveloppes), ainsi bien-sûr que des lettres de compagnons et de connaissances amies.

Je comprends l’Allemand, le Français, l’Italien. L’Anglais et un peu d’Espagnol et de Turc. Comme de bien entendu, le procureur participe aussi à la lecture. Pour finir, j’aimerais remercier chaudement celles et ceux qui me soutiennent avec les moyens possibles.

Je vous souhaite du courage et de la force, là dehors, où ils sont encore plus nécessaires qu’ici, dedans. Du moins, il peut en sortir davantage. Le salut est en vous, comme cela a déjà été dit. Je vous donne l’accolade de tout mon cœur !

Anarchistische Bibliothek Fermento
Zweierstrasse 42
8005 Zürich
bibliothek-fermento [ät] riseup.net


Contribution non tenue à l’occasion de l’événement « Que veulent les anarchistes » le 09.02.2019

Chers compagnons

A l’occasion de la discussion autour de la question  » Que veulent les anarchistes ? », j’ai aussi envie de m’asseoir et de mettre sur papier quelques réflexions qui vous parviendront certainement avec un peu de retard, puisqu’ici tout doit passer par la censure.

Ne pas être en prison. C’est en quelque sorte la première chose qui me vient à l’esprit. Mais cela montre aussi clairement, tout comme les portes blindées devant moi, qu’il ne suffit pas de vouloir quelque chose. Sans les conditions qui permettent de saisir l’objet de la volonté dans la réalité et de le dépasser par l’action, cela reste la simple expression d’un désir, Semblable à celui de celles et ceux qui croient encore au père Noël ou qui, ayant pris de l’âge, croient en une force objective influençant le monde et censée nous libérer un jour. Qu’on l’appelle Dieu, Raison, Dialectique ou Progrès. Rien de tel.

Pour les anarchistes, ces principes abstraits représentent la même tromperie. Et peut-être avons-nous trop peu réfléchi au fait que chez les Grecs anciens, avant de devenir le synonyme de domination, archê désignait le principe premier, à la base de tout. C’est à partir de cet élément religieux originel que s’est développée la justification de l’autorité et finalement du monstre de l’État.

Ainsi, à défaut de Weltgeist [esprit/âme du monde], comme l’appelait Hegel, ou de matérialisme dialectique dans la variante directe de Marx, il nous faut nous libérer nous-mêmes. Et pour cela, il faut manifestement le vouloir. Mais la volonté peut aussi être une prison pour nous. Par exemple, à certains moments dehors, les ignominies qui nous entourent m’ont fait me sentir plus prisonnier qu’ici, dedans. Ici, la volonté se voit nécessairement amenée à réduire son périmètre. Mais dehors, elle se heurte aussi à des murs, moins clairs et pour cette raison même plus perfides. C’est ces derniers que nous devons d’abord identifier et démolir pierre par pierre, pour que les murs concrets des prisons puissent tomber un jour.

C’est pourquoi je ne souhaite pas parler ici de la beauté de l’anarchie, de la pureté des principes anarchistes. Ce sont de nobles choses, à propos desquelles nous pouvons renvoyer à un siècle entier de propagande anarchiste. Je veux diriger mon attention moins sur le problème du « Quoi » que sur celui du « Vouloir“.

Nous ne pouvons vouloir que ce que d’une manière ou d’une autre nous comprenons et que nous pouvons donc nous représenter, même s’il s’agit de la plus étrange de toutes les utopies. Cela signifie que notre vouloir n’est absolument pas aussi libre que ce sur quoi s’est longtemps fondée une tradition volontariste de beaucoup d’anarchistes. Il dépend de notre imaginaire, de notre culture dans le sens large du terme. Ces derniers n’incluent pas seulement la tradition littéraire et la culture générale, mais aussi ce que nous mangeons et comment, la manière dont nous nous habillons, dont nous nous rapportons, dont nous communiquons, dont nous chérissons, bref, tous les aspects de la vie quotidienne. Dans une société qui est sur le point de faire rentrer tous ces aspects dans un cercle fermé, administré par la technologie, le pouvoir se donne la possibilité de séparer toujours plus la culture de la réalité. Cela ne concerne pas seulement la masse majoritaire des exclus, administrés de manière passive, mais ceux-là mêmes qui sont aux postes d’administration. Dans ce sens on peut dire que la technologie annexe progressivement l’État, les anciennes structures de domination politiques et économiques.

Certains ont employé le concept de déréalisation dans une tentative encore incertaine de comprendre cette évolution englobant tout, et qui requiert tous nos efforts. Il ne faut pas comprendre la technologie uniquement comme l’ensemble de ses appareils, mais avant tout comme un voile de formes et de contenus sans substance qui recouvre toujours la réalité, en visant à la remplacer en tant que référence. Une fois ce cercle refermé de manière étanche, les contenus culturels, notre imaginaire, n’ouvriront plus aucuns débouchés d’action libératrice à notre volonté, ceux-ci ayant au moins besoin d’un contact avec la substance réelle du pouvoir dans toute son ampleur et de l’exploitation. La volonté de se libérer se transforme dès lors en de simples ersatz d’actions symboliques, enfermées dans leur propre univers culturel de cadres de pensée séparés. Les slogans et les symboles chargés, les bavardages et les rituels sévissent. Inutile de faire remarquer que les anarchistes sont aussi influencés par cette évolution. Et cela a peut-être à voir avec le fait que nous croyons trop avoir en poche la vérité ou le rosaire des principes, sans avoir besoin de nous atteler à approfondir les problèmes, qui finalement posent constamment problème à l’agir dans la réalité.

Les anarchistes ont une idée de la liberté qui ne se laisse ni diviser en gradations ou en secteurs, ni enfermer dans des mots. Comme ils ne veulent ni une simple adaptation de la domination existante , ni l’avènement d’une nouvelle domination sous d’autres formes, ils doivent partir d’une vision globale. Notre pensée est obligée de saisir le monde dans des concepts et des situations séparés pour aider à orienter la compréhension. Cependant, le monde en tant que totalité, de même que l’idée de liberté, est unique et indivisible et ne trouve de place que dans notre cœur. Sinon, l’affirmation de Bakounine ne serait pas compréhensible, selon laquelle nous ne pouvons être vraiment libres tant qu’un être humain est enchaîné dans le monde. Aujourd’hui plus que jamais, je pense que nous devons apprendre à ne pas faire attention qu’aux mots qui sont souvent trompeurs, mais plus au cœur, à ce qui résonne entre les mots. Si seuls les mots communiquent, la recherche de l’affinité finalement reste vaine. Un jour, quelqu’un a dit que celui qui a une tête d’âne ne peut soudainement découvrir en lui un cœur de lion.

Il me semble qu’aujourd’hui la seule issue pour la rébellion est de viser directement le cercle mentionné précédemment. Et pour cela, il nous faut aussi nous approprier les moyens culturels dont le pouvoir cherche à nous priver sur tous les plans. Un élément est certainement la connaissance sur l’objet de la volonté, celle-ci pouvant néanmoins aussi se transformer en obstacle et perdre le contact avec la réalité lorsqu’elle a une prétention exclusive. Un autre élément, encore plus important, sont certaines qualités, qui peuvent paraître fort peu modernes, mais qui sont la base pour le dépassement de la volonté vers l’action : en premier lieu le courage, la détermination, mais aussi, et absolument pas en opposition, l’amour, dans son fondement universel, l’ouverture aux autres, la sensibilité, la créativité.

Le livre, qui jusqu’alors semblait être au centre de l’évolution culturelle, est sans doute un objet passé de mode, et avec raison dans sa prétention à enserrer le monde dans une couverture. Nous pouvons bien-sûr vouloir l’envoyer au diable. Cependant, c’est un trésor quasiment inépuisable de stimulations devenues rares de nos jours qui pourrait nous échapper, comme occasion de réflexion provisoire d’approfondir et d’enraciner les éléments dont j’ai parlé.

Pour conclure, je pense que les anarchistes veulent la transformation révolutionnaire de l’ordre étatique reposant sur la violence et se fondant tout au long de son histoire sur les guerres, l’exploitation et la misère de masse pour procurer des privilèges à un groupe dominant. Une transformation dans le sens d’une association sans État, décentralisée, auto-organisée, d’individus, de groupes, de communautés, etc. Pas tous, mais la plupart des gens sont d’avis que les conditions de production technologiques actuelles sont incompatibles avec la perspective d’une autonomie en liberté. Les anarchistes veulent s’organiser spécifiquement en minorité révolutionnaire pour se battre à la première personne, ainsi qu’encourager à l’auto-organisation dans les luttes. En effet, seule cette dernière peut être la base d’une transformation révolutionnaire qui n’amène pas un nouveau groupe politique au pouvoir. Pas tous, mais la plupart pensent qu’une telle transformation ne peut être le résultat d’un Grand soir ou d’un simple travail éducationniste, mais qu’elle peut s’accomplir par une longue et parfois douloureuse série de luttes intermédiaires et de tentatives insurrectionnelles des opprimés. C’est pourquoi ils et elles veulent comprendre les évolutions des réalités sociales et des conflits, dans leur sens global, suffisamment pour s’impliquer, non pas comme un élément étranger, mais en y faisant des propositions et en y prenant des initiatives, là où ils voient un potentiel développement dans cette direction.

Bien-sûr, il se peut que je me trompe, mais c’est ce que je crois tirer de l’expérience du mouvement anarchiste, et aussi ce que je pense personnellement. Je pense en outre que des modifications globales du pouvoir sont en cours, qui pourraient signifier notre perte sans que nous le remarquions, si nous ne nous ouvrons pas à un renouvellement. Et le nouveau arrive toujours au travers de l’action.

J’espère que cette soirée a donné lieu à une discussion vivante, dans laquelle personne n’hésite à contredire et à confronter, non pas par volonté d’avoir raison, mais par la volonté de mieux comprendre pour mieux agir. En fin de compte, ayons le toujours à l’esprit, ce n’est rien de moins que notre vie qui est en jeu.

« Il faut encore avoir du chaos en soi, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. »

F. Nietzsche, « Ainsi parla Zarathoustra »

8 février 2019, prison de Zurich

Sans_Attendre a fait la  traductions de l’allemand (Brief1 und Brief2) reçues par mail]


Relire deux affiches en solidarité avec le compagnon:

Des attaques en solidarité avec le compagnon:

Le Carnaval de la Plaine régénère – Dimanche 10 mars 2019

Ce dimanche 10 mars, le carnaval de La Plaine fêtait ses 20 ans dans un contexte de revalorisation urbaine de la place Jean Jaurès, d’effondrement d’immeubles insalubres de la rue d’Aubagne ayant causé la mort de huit personnes. Cette fois, « la fête était mêlée de joie et de colère » (France 3, 10.03.2019).

Le parcours du carnaval a été modifié, passant par la Canebière et la Porte d’Aix. Au niveau de la Porte d’Aix, le « caramantran » à l’effigie du maire, Jean-Claude Gaudin, qui symbolisait toute la protestation des carnavaliers, a été brûlé au milieu de la place.

Un peu plus tard, toujours Porte d’Aix, entre 100 et 150 personnes, selon La Provence, se sont opposés aux forces de l’ordre, l’Arc de Triomphe a été tagué sous tous les angles, des poubelles ont été incendiées, la vitrine d’une banque détruite. Parmi les slogans, on pouvait lire: « On s’occupe de Gaudin, puis on va chercher Macron aussi », « Gaudinflammable« , « Plutôt voyou que poukave » ou encore « Sous les masques, on est sauvages » (cf en fin d’article, et une surprise pour l’Eglise Notre-Dame du Pont…).

C’est plutôt du côté de La Plaine, plus tard dans la soirée, que la situation est devenue sauvage et incontrôlable: alors que plusieurs individus lançaient l’assaut du chantier de la place Jean Jaurès (faisant céder la grille d’entrée) et s’affrontaient aux CRS (arrivés rapidement sur place pour épauler les vigiles) en érigeant et incendiant des barricades et affrontements, d’autres ont saisi l’occasion pour secouer la normalité de ce quartier en proie à toujours plus de spéculation des riches. Des caméras de surveillance de la place ont été sabotées. A un pâté de maison de la place où se déroulaient les affrontements, la devanture d’une banque est défoncée. À proximité immédiate des travaux, en haut de la rue Ferrari, une société d’assurance a quant à elle été saccagée. Les vitres de l’agence ont volé en éclats, tout comme le mobilier à l’intérieur. (« Sans doute l’acte de vandalisme le plus symbolique avant une série de dégradations en tout genre. À commencer par les incendies de containers poubelle », commentera le torchon La Provence, 12 mars 2019).

Au total, entre 7 et 8 personnes ont été interpellées pour « violence contre les forces de l’ordre », d’après plusieurs médias locaux. Toutes ont été placées en garde à vue.

Sur les murs de l’église Notre-Dame du Mont (photos prises lors du Carnaval) …

merci Sans_Attendre

 

Turin (Italie) – Procès Scripta Manent : Déclaration du compagnon Gioacchino Somma

procés scripta manent


Croce Nera Anarchica / vendredi 8 mars 2019

Deux ans après le début de ce procès qui me voit inculpé, avec mes compagnons, frères et sœurs anarchistes, et après avoir laissé parler et raconter, avec une fantaisie maladive qui ne surprend personne, le Procureur ci-présent, aujourd’hui plus que jamais je réaffirme avec plus de force encore le fait que je suis anarchiste, individualiste et pour l’insurrection.
Le fait d’avoir lu des milliers de pages de dossiers judiciaires, écrits à plusieurs mains par les différents inquisiteurs de Turin et Naples, a fait grandir encore plus en moi la conviction qu’il vaut mieux avoir parfois des problèmes avec la justice, plutôt qu’être d’accord avec vous.
Je garde mes idées, que vous n’aimez pas parce qu’elles visent la destruction de tout ce qui a à voir avec votre monde misérable.
Si j’avais pu choisir, je ne serais jamais né, mais d’autres ont choisi pour moi et il ne me reste que vivre dans ce monde à ma façon. Je ne ferai jamais partie du troupeau auquel vous dictez le chemin du pâturage… Je suis diffèrent, je préfère quitter les sentiers et marcher avec les loups.

Coupable ou innocent ?
Non, merci. Je vous laisse ce sale petit jeu.
Je suis anarchiste, donc votre ennemi pour toujours !
Je suis à côté de mes frères et sœurs, que vous gardez enfermés dans vos bagnes d’État. Je suis solidaire et complice d’Alfredo, de Nicola, d’ Alessandro, de Danilo, de Marco, d’Anna, de Valentina et de tous les anarchistes détenus pour d’autres affaires dans tout le monde… de l’Amérique du Sud à la Grèce !
Ça ne sera pas la menace du couperet d’une condamnation qui pend sur ma tête qui m’éloigner d’eux.

Ça m’a blessé de ne pas pouvoir leur écrire pendant ces deux années, mais j’avais décidé de ne plus jeter des perles aux pourceaux… et que ce soit clair que les pourceaux ce ne sont pas mes frères et sœurs prisonniers, mais ceux qui m’ont filé pendant six ans, ceux qui ont ordonné de placer un micro dans ma chambre et ceux qui écoutaient tout ce qui se passait dans cette chambre. Heureusement j’avais bouché l’œil de votre Agent Elena chéri, cette merde qui végète encore aujourd’hui dans mon ordinateur. J’espère de ne vous avoir offert du matériel que pour vos « branlettes mentales » et rien d’autre…
Pour moi, c’est un compliment d’être défini « terroriste » par un État qui, à travers son bras armé, assassine dans ses commissariats, dans ses casernes et dans ses prisons ; qui est, depuis toujours, la façade légale de la Mafia, de la Camorra, de la ‘Ndrangheta et de la Sacra Corona Unita, en plus d’être l’auteur de massacres dans des places, dans des trains, sur les avions et qui, dernièrement, fait couler des bateaux chargés de personnes qui abandonnent les endroits où elles sont nées à cause des guerres que l’Occident a porté dans leurs pays.
Oui, je veux subvertir tout cela !

Comme je l’ai déclaré au début de ce procès, je revendique comme mien et seulement mien le projet de RadioAzione, sur le site duquel j’ai publié tous les textes avec lesquelles je me sens affin, complice et solidaire. Je revendique les textes signés « RadioAzione » comme miens et je confirme que je pense encore aujourd’hui ce que je pensais à cette époque-là. Je revendique chaque mot dit à la radio. Je revendique la volonté de traduire des textes de revendication d’actions directes menées par des compagnons anarchistes dans tout le monde. Parce que je suis pour l’action directe ! Je revendique le fait d’avoir traduit les textes des compagnons anarchistes enfermés dans les bagnes de tout le monde. Je revendique le fait d’avoir soutenu, d’avoir collaboré et d’avoir organisé des rencontres pour Croce Nera Anarchica. Je revendique le fait d’avoir toujours soutenu les compagnons détenus, même avec des initiatives pour leur soutien économique. Je revendique d’être anti-autoritaire, individualiste, pour l’insurrection, pour la destruction de ce monde sale et fétide et pour la destruction de l’État-Capital !

Toujours votre ennemi !
Pour l’Anarchie !

Gioacchino Somma

 traduit par Attaque

Valence , Drôme:Rappel,rencontre discussion autour de l’ouvrage « Ma peste de vie » le 14 mars

A la demande d’un compagnon qui est passé , on publie ce rappel avec l’affiche prête à circuler en pièce jointe


Rencontre & discussion autour du livre Ma peste de vie autobiographie de Claudio Lavazza le jeudi 14 Mars à 19h30 au laboratoire anarchiste 8 place Saint jean 26000

Si au laboratoire anarchiste avec notre intérêt pour toute les montées à l’assaut du ciel, des exploité-e-s qui font l’Histoire c’est bel et bien au présent que nous entendons parler d’une des personnes de l’autonomie italienne

Suite au transfert de l’anarchiste claudio Lavazza vers une prison française en août 2018 devra affronter un procès à Paris pour le braquage de la banque de France à saint Nazaire en 1986 . pour cette inculpation claudio avait été condamné par contumace à 30 ans de prison..

Claudio Lavazza a déjà passé 24 ans derrière les barreaux en Espagne où il a participé activement aux luttes contre les modules d’isolement mortifères Fies

A21h repas avec boissons à prix libre

qui sera suivi d’une projection ,avec la présence de l’interlocuteur de claudio, d’un film réalisé lors d’un interview téléphonique de claudio Lavazza

une caisse de solidarité aux anarchistes incarcérés sera mis en place avec une discussion.

Pour écrire à Claudio (il parle italien, espagnol et français) :

Claudio Lavazza
n° 445097 (D5-2G-₵44)
MAH de Fleury-Mérogis
7, avenue des Peupliers
91700 – Fleury-Mérogis

Affiche prête à circuler en PDF

Munich, Allemagne : Siemens crame en solidarité avec les prisonnier.e.s de Turin et de Zurich – 1er mars 2019

Le 1er mars 2019, deux voitures de Siemens ont été incendiées à l’est de Munich. Destruction totale.

Le rôle de Siemens a déjà été évoqué en détail en d’autres circonstances [1].

Contre la guerre, les frontières, la domination et l’exploitation.
Force et courage aux arrêté.e.s à Turin et à Zurich.

[Traduit de l’allemand de Deutschland Indymedia, 09.03.2019]

NdT:

[1] Divers communiqués ont déjà parlé des activités de Siemens, qui s’implique dans les technologies du contrôle, de la surveillance et de la guerre.  L’un d’eux revendiquera entre autres l’incendie d’une voiture Siemens le 16 décembre 2018 à Bâle, en rappelant que « Tout au long de son histoire, de sa collaboration avec le national-socialisme à la fabrication de matériel de guerre et de contrôle, en passant par le développement des technologies dites « intelligentes », Siemens a toujours été dans le collimateur des insurgé.e.s. Le progrès technologique est tout sauf un processus neutre mais plutôt la prochaine étape de l’histoire de l’expropriation capitaliste« . Un autre revendiquera l’incendie d’une « bagnole des porcs de Siemens » le 1er décembre 2017 à Leipzig, alors que tient au même moment une conférences des ministres de l’intérieur : « […] Ca lui a été fatal de développer des technologies de surveillance et notamment d’en fournir aux régimes dictatoriaux partout dans le monde, mais également de soutenir des projets en Allemagne qui veulent transformer les villes en Smart City. Ainsi, elle participe ici aussi à la surveillance organisée et à l’avènement de la technologie. […] »

 

Traduit de l’allemand par  Sans_Attendre

Acte XVII des Gilets Jaunes, France : Le zbeul aux portes des temples de la consommation – 9 mars 2019

A Montpellier (Hérault), plus de 1500 personnes ont pris les rues pour ce 17e samedi après-midi d’affilée. Une fois encore, le McDonalds qui fait l’angle sur la Comédie avec la rue de la Loge a été attaqué par des individus cagoulés. Ils ont défoncé le rideau de fer à coups de masse. Une fois que les flics ont repoussé le cortège offensif, des CRS se sont positionnés devant l’accès endommagé pour protéger le restaurant durant tout le reste de l’après-midi. Des banques (et leurs dabs), des abribus et distributeurs de la TAM et des panneaux publicitaires ont été détruits. Des affrontements ont eu lieu avec les CRS, notamment sur le cours Gambetta, à Plan Cabanes, aux Arceaux, avenues de Toulouse et Georges Clemenceau, avec à pluseurs endroits des pluies de merde qui sont tombées sur les gendarmes mobiles qui protégeaient le préf ou des groupes de bacqueux aux abords de la manifs.

Ce sont des flics en civil « qui ont infiltré les casseurs et procédé à 15 interpellations, notamment pour « feux volontaires de poubelles, jets de cocktails Molotov et bris de glace d’un abri bus de la TaM », selon un bilan provisoire. Parmi les gardes à vue figure un des présumés auteurs du saccage du McDo ».

Les quinze individus ont été placés en garde à vue (certains d’entre eux y étaient encore ce dimanche 10 mars dans la soirée), tous visés par le délit de « participation volontaire à un groupe en vue d’exercer des violences », et individuellement pour un « jet de cocktail Molotov sur des policiers de la compagnie départementale d’intervention (CDI 34) » , « six tirs tendus d’engins pyrotechniques » en direction des flics, un « jet de cacatov devant la préfecture de l’Hérault sur les gendarmes mobiles« , « outrage et rébellion sur des agents dépositaires de l’autorité publique », « dégradations volontaires de biens publics et privés (vitrines de banques et DAB) », ainsi que « non respect de l’interdiction de participation à la manifestation, à la suite de jugements récemment rendus par le tribunal correctionnel de Montpellier ».

Quatre flics auraient été blessés durant cette manif: l’un d’eux s’est tordu la cheville, d’autres ont été brûlés à l’avant-bras et aux mains par des jets de cocktails Molotov. Tous se porteront partie civile dans les procès à venir et seront présents dans la salle du tribunal pour les audiences de comparution immédiate de lundi après-midi. (Métropolitain, 10 mars 2019)

A Nantes (Loire-Atlantique), les Gilets Jaunes voulaient fuir le centre-ville surprotégé et agir ailleurs: des appels à bloquer des centres commerciaux avait notamment circulé parmi les gilets jaunes. Pour ce samedi, ils ont jeté leur dévolu sur le centre commercial Atlantis, à Saint-Herblain.

Après avoir été évacués du rond-point d’Armor vers 13 h et une brève tentative d’occupation du périphérique, plus de 300 personnes se sont repliées vers le théâtre Onyx, toujours à Saint-Herblain, rue James-Cook. L’établissement culturel fait face au centre commercial Atlantis où les forces de l’ordre protègent les entrées. Quelques affrontements ont eu lieu et des barricades de chariots ont été érigées dans les allées de la zone commerciale. Le jeu du chat et de la souris entre flics et manifestants s’est poursuivi tout l’après-midi, au milieu des consommateurs, imperturbables, qui vaquaient à leurs activités habituelles. La route 2X2voies reliant Nantes à Saint-Nazaire a également été bloquée.

Un petit groupe a réussi à pénétrer dans les allées du centre commercial dans l’après-midi. Les policiers ont rapidement mis fin à cette intrusion, qu’ils cherchaient à éviter depuis le début de la manifestation. Des jets de Cacatov sur les forces de l’ordre auraient été constatés à cette occasion.

À 19 h, selon la préfecture, douze manifestants ont été interpellés par les policiers au fil de ce rassemblement qui a rassemblé environ trois cents personnes. Aucune dégradation majeure n’a été déplorée dans les commerces. Quelques dégâts sont en cours de recensement le long de la quatre-voies vers Saint-Nazaire. À 19 h, la manifestation est complètement terminée. Les forces de l’ordre restent massées en nombre sur le rond-point d’Armor pour éviter son occupation. (Ouest France, 9 et 10.03.2019)


A Quimper (Finistère), plus de 800 personnes ont pris part à la manif régionale non-déclarée.  En tout, selon la préfecture du Finistère, ce sont neuf personnes qui ont été interpellées samedi. Trois d’entre eux étaient toujours en garde à vue dimanche après-midi. À partir de 16 h, les gendarmes mobiles et les policiers du commissariat positionnés devant la préfecture ont été la cible de jets de pierres, de bouteilles, de panneaux de circulation: « des pierres de ballast, prises sur la voie de chemin de fer. Mais aussi des cocktails Molotov, des panneaux de signalisation, des bouteilles, des boulons, de la peinture… énumère la préfecture. Un blessé (à la jambe) et plusieurs contusionnés sont à déplorer parmi les forces de l’ordre. » Le centre-ville, à proximité de la préfecture et sur l’autre rive de l’Odet, a vécu au rythme des charges menées par les forces de l’ordre pour repousser les manifestants agressifs. La vitrine d’une banque (agence de la BNP Paribas) a été brisée.

La préfecture va demander au procureur de la République « d’engager des poursuites contre la personne (identifiée) responsable de l’organisation de cette manifestation non-déclarée » (Ouest France, 9 et 10.03.2019).

A Bordeaux (Gironde), « cinq femmes et dix hommes, dont deux mineurs, ont été placés en garde à vue pour, principalement, « participation à un attroupement en vue de commettre des violences ou dégradations » et « détention de matériel offensif », à savoir des projectiles pouvant être jetés sur les forces de l’ordre, en marge de l’acte 17 des gilets jaunes à Bordeaux, samedi. Plusieurs l’étaient encore ce dimanche matin, le parquet devant décider des suites à donner à ces procédures. La majorité de ces personnes ont été arrêtées à partir de 18h30–19heures, alors que la manifestation, qui s’était déroulée dans le calme et avait évité soigneusement la place Pey-Berland où des heurts avaient éclaté les week-ends précédents, venait de se finir. Un groupe de manifestants, dont certains ne portaient pas de gilets jaunes mais des capuches et cagoules leur masquant le visage, a voulu poursuivre et a tenté de rejoindre l’hyper-centre. Ils ont été rapidement dispersés par les forces de l’ordre dans le quartier des Quinconces. Sur l’un des gardés à vue, une bouteille contenant des excréments a été retrouvée. » (Sud Ouest, dim 10 mars 2019)

A Caen, les flics ont interpellé douze personnes. Sur les douze interpellées, neuf ont été placées en garde à vue. Toutes ont été relâchées avec des mesures alternatives. Les mesures alternatives peuvent être par exemple un rappel à la loi ; une amende ou une demande de réparation en cas de dégâts occasionnés et avérés.

A Rouen (Seine-Maritime), le centre commercial des Docks 76 a été fermé durant une trentaine de minutes samedi après-midi. Trois vitrines et une porte ont été brisées. Plus tard, un cortège est remonté rue Jeanne d’Arc. Les manifestants ont démonté des panneaux de protection installés devant des agences bancaires avant de les incendier. La préfecture dénombre quatre interpellations pour incendie volontaire et six interventions des sapeurs-pompiers, uniquement pour éteindre les divers incendies.

[Repris de divers médias locaux, 09 et 10.3.2019]

Grenoble : Le calme n’est pas encore revenu au Mistral

Le Dauphiné Libéré / dimanche 10 mars 2019

Dans un quartier Mistral encore endormi et où les stigmates des derniers affrontements [cf. par exemple ici, ici ou ici; NdAtt.] sont encore visibles, la pépinière d’entreprises Artis La Pousada est ce dimanche matin placée sous la surveillance de la police et des sapeurs-pompiers. Ce samedi, le bâtiment a été incendié pour la deuxième fois en une semaine. Un sinistre contre lequel les soldats du feu on lutté pendant plusieurs heures avant d’en venir à bout. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un premier incendie volontaire avait dévasté le rez-de-chaussée de la structure mettant quelque cent personnes au chômage technique.