Archives mensuelles : août 2014

Du centre de rétention de Vincennes à Ferguson, Pouvoir assassin !

Du centre de rétention de Vincennes à Ferguson, Pouvoir assassin !

Toujours la même histoire. L’État ne dira sans doute jamais ce qui c’est exactement passé ce 21 août 2014 dans la voiture de flics de l’unité d’escorte qui emmenait Abdelhak Goradia du centre de rétention de Vincennes à l’aéroport de Roissy d’où il devait être expulsé. Abdelahak est mort. Les flics lui ont fait croire qu’il allait voir l’infirmière, ils lui ont mis des menottes, un casque sur la tête et l’on saucissonné pour être sûr qu’il ne résiste pas. Il est mort asphyxié, étouffé. La police a déclaré qu’il était mort naturellement, d’une crise cardiaque, puis ils ont dit qu’il s’était fait volontairement vomir. C’était la deuxième tentative d’expulsion ; lors de la première les flics s’étaient déjà montrés violents et acharnés et c’est le commandant de bord qui avait refusé de le prendre à bord de l’avion.

Au centre de rétention, en apprenant la mort d’Abdelhak des retenus ont cassé du mobilier et une grève de la faim a commencé.

Il y a 6 ans et deux mois, le 21 juin 2008, Salem Souli est mort au centre de rétention de Vincennes. Malade il avait demandé à voir un médecin ce qui lui avait été refusé. Il s’est allongé et ses compagnons l’ont retrouvé mort quelques heures plus tard. Le lendemain une révolte collective a éclatée et le centre totalement incendié.

Les techniques d’expulsion dans les prisons pour étrangers sont toujours les mêmes. Les retenus qui ont déjà résisté à une expulsion où qui ne se laissent pas faire sont appelés dans le micro pour un faux prétexte, une visite, aller chez le juge ou à l’infirmerie, ou embarqués au milieu de la nuit. Ils sont menottés dans le dos, jambes entravées, cagoule et casque sur la tête, étranglé pour empêcher de crier, ligotés avec du scotch… Plusieurs sans papiers sont déjà morts assassinés par la PAF (police de l’air et des frontières) : Ricardo Barrientos en décembre 2002 ou Mariame Getu Hagos en janvier 2003.

Entre 2000 et 2014, plus de 130 personnes ont été tuées par la police.

Mort en prison comme Gordana Jovanovic à la maison d’arrêt des femmes de Fleury le 2 novembre 2012 ; mort au mitard comme Éric Blaise le 13 novembre 2005 à la prison de Fleury-Merogis ; mort dans un fourgoncomme Lamine Dieng le 17 juin 2007 ; mort du TASER comme Loïc Louise le 3 novembre 2013 ; mort du Flashball comme Mostefa Ziani le 13 décembre 2010 ; mort au commissariat, mort lors d’une course poursuite comme Baba Traoré le 4 avril 2008 qui tentait d’échapper à un contrôle de police et qui s’est noyé dans la marne ; mort d’une balle dans le dos comme Amine Bentounsi le 21 avril 2012.

Mort aux frontières de l’Europe comme 14 000 migrant-e-s depuis 1988.

Partout c’est la même. Qui n’a pas entendu parler de cette histoire à Ferguson, dans le Missouri aux États-Unis, où Mike Brown a été tué de plusieurs balles dans le dos et à la tête par les flics le 9 août dernier. Il est mort parce qu’il était noir, parce qu’il était pauvre. En réaction, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour manifester et s’affronter avec la police. Pendant plusieurs nuits des émeutes ont éclaté malgré le couvre-feu instauré par l’État.

La violence des flics est toujours la même. C’est celle de l’État, de la société. La police, comme la justice et la prison, est là pour garantir son bon fonctionnement basé sur l’exploitation économique, la domination sociale, l’oppression raciste. Il s’agit de tous nous soumettre et de protéger les riches, et pour cela la police réprime, tue et mutile, la justice condamne et enferme. Face à cette violence, la solidarité est nécessaire et doit s’exprimer partout.

Du centre de rétention de Vincennes à Ferguson, Solidarité face à la police et à l’État !

 

Tract mis en page (.pdf)    mutineriemodif

CATEGORY: Tracts, Textes & Affiches

CENTRALE DE CRUAS MEYSSE : changement des générateurs vapeurs et les alternateurs

 

Cruas : « le changement c’est maintenant »1

Le changement des quatre générateurs  de vapeur de la centrale de Cruas-Meysse a commencé. Le pouvoir nucléariste se prépare donc à prolonger la durée de vie de la centrale. Démarrée en 1984, elle devrait être active jusqu’en 2045. Et les nucléocrates nous expliquent que multiplier par deux la durée de vie des centrales est « sans danger ».

La mafia nucléariste continue la politique du fait accompli qu’elle pratique depuis le tout début de l’ère nucléaire. Elle a toujours outrepassé le refus du nucléaire par les populations, tandis que la solidarité de toute la classe politique avec le développement de cette forme d’énergie, incarnant les intérêts stratégiques de l’Etat, ne s’est jamais démentie.

 

Pourtant l’époque où le nucléaire pouvait être présenté comme un progrès sans danger a proprement disparu. Partout s’amassent les démentis aux affirmations rassurantes. Tchernobyl puis Fukushima en sont les plus terribles exemples. Mais « Il n’y a pas de risque zéro » et ce risque est le prix à payer pour bénéficier des bienfaits insipides du capitalisme. Et pour les pouvoirs, il n’est pas question de laisser quiconque s’en prendre à ses intérêts, d’arrêter quoi que ce soit.

 

Après Tchernobyl, les nucléaristes français ont commencé à tester la « possibilité » de vivre en zone contaminée, c’est-à-dire de mourir en douceur dans des zones devenues inhumaines. Avec Fukushima ces études se sont amplifiées. La survie en zone contaminée est le seul avenir que nous propose cette société. Ainsi, à Cruas, les nucléocrates font changer les générateurs de vapeurs et les alternateurs par des « nomades du nucléaire »2. Ils servent de viande à rems avec les chômeurs. Selon l’article 20 de la loi sur l’insertion professionnelle, ceux-ci peuvent être employés, par des entreprises pour une période d « essai » de deux mois. Le chômage existe depuis le début du capitalisme, soit deux siècles.

Les chômeurs doivent -ils pour autant aliéner encore et toujours leur existence en acceptant le chantage permanent à l’emploi et ses cortèges de misères associés ? Ils trouvent aujourd’hui naturel de se sentir étranger à leur vie, tant ils sont habitués à en être dépossédés. Dépossédés de tout pouvoir d’intervention sur leur destin, on les invite à des débats de sociétés.

 

Nous avons quitté la table de négociation : pour nous, le débat public, la chaîne humaine, la chaîne de l’humanité torturée, la décroissance, la sobriété énergétique…

EDF, Areva, les entreprises qui interviennent dans le processus nucléaire et tous les publicitaires de ce monde nucléarisé, nous ont déclaré la guerre. Si nous ne sommes pas capables de nous imaginer une autre existence et de nous battre pour la réaliser, alors il ne nous reste plus qu’à nous préparer à mourir dans l’existence actuelle, tracée et domestiquée.

Solidaire de la lutte en cours contre le projet d’une centrale en Italie à Rondissone et de la lutte en Turquie contre la construction d’une centrale à Akkuyu.

 

A nous de voir si nous voulons vivre libres et solidaires ou mourir comme des cobayes avec un compteur Geiger en main3.

 

Attaquons le nucléaire et son monde

partout où c’est possible.

Des individus associés

lelabo@riseup.net

 

1Blague d’un futur président lors de sa campagne électorale

2Film de Christian Ugolini « silence radio » http://www.dailymotion.com/playlist/x25cju_ugolinichristian_silence-radio/1#video=xx0mjy

3« Je suis devenu le cobaye de ce désastre«  notait à juste titre l’ un de ces villageois japonais . P43 de fukushima paradise paru dans la collection mutines séditions et la canaille.

 

solidarité aux anarchistes emprisonné-e-s

 

solidarité avec les anarchistes bielorusse voir  le message de ABC bryghton d’aout 2014.  et aussi nous sommes solidaires aux anarchistes qui luttent contre la nouvelle centrale biélorusse.

Brest Anti-Fascists ArrestsLate on the evening of May 8, 2014, in Brest, Belarus a fight between anti-fascists and neo-Nazis took place. The reason for the fight was a nazi provocation. One of the nazi began raising his hand in Roman salute and shouting « Zieg Heil » and « White Power ». Except that the anti-fascists were better skilled in fighting, so one of the nazis ended up hospitalised.Beginning on the evening of May 9, cops started to arrest the anti-fascists that they knew. First the flats of two anti-fascists were searched, their computers and laptops where taken and the guys were detained for 10 day terms. At the morning of May 10, the searches continued. Four more flats were searched and again computers and some personal items where taken by police. One of the anti-fascists was not at home, so he remain free and three others were detained.One of the detained anti-fascists, Vladimir Dudorga, had been threatened by KGB officers before because of his active anti-fascist position. Dudorga was later released Dzmitry Z. and Dzmitry S. currently remain behind bars. [Updated: 01/08/14]
Dzmitry Zvan’ko, 225295 Brestskaya oblast, Ivatsevichi, p/b 20, IK-22, Volchi Nory, Belarus.Dzmitry Stsyashenka, 225875, Brestskaya oblast, Kobrinski r-n, d. Luschiki IUOT № 6, Belarus.[correct as of: 01/06/14]
Dzmitry Z. and Dzmitry S., two of those detained, were recently transferred to penal institutions. Dzmitry Zvan’ko’s appeal was not granted; the sentence remained the same — 5 years of prison. He will also have to pay about 4,000 euro to the injured neo-Nazi, plus some 500 more legal expenses to the State. [Updated: 01/06/14]
Nikolai Aleksandrovich Dedok (Mikalai Aliaksandravich Dziadok), ul. Krupskoy 99A, tyurma 4 212011, Belarus. [Updated: 30/05/14]
Igor Vladimirovich Olinevich (Ihar Uladzimiravich Alinevich), 211300, Vitebskaya obl., Vitebsky r-n, p. Vitba, IK-3 BELARUS. [correct as of 01/08/14]
3 anarchists/activists (also known as Mikalaj Dziadok, Aleksander Frantskevich & Ihar Alinevich) originally remanded after a wave of repression by the Belarus state in the run up to presidential elections on 19 December .More info at: http://www.avtonom.org/en/node/14931
On the May 27, 2011, judge Zhanna Khvoynitskaya sentenced the Belarusian anarchists Ihar Alinevich, Mikalaj Dziadok, Aliaksandar Frantskievich, Maxim Vetkin and Yeveni Slivonchik. The young men were accused of a number of political actions, including an attack against the Russian embassy in Minsk in August of 2010. Ihar Alinevich received a sentence of 8 years ‘hard regime’ (restricted allowances for visits, mails, and packages and other « privileges »); Mikalaj Dziadok received 4.5 years ‘hard regime’ and Aliaksandr

Belgique) Après Doel 4, le parquet enquête sur le possible sabotage d’autres sites

voici l’article du blog  de cette semaine l’illustration choisie fait parti des archives régionales

Belgique) Après Doel 4, le parquet enquête sur le possible sabotage d’autres sites
(Le 19 août 2014)

lu sur le site cette semaine

Dans la foulée des suspicions de sabotage autour de l’arrêt de Doel 4, le parquet fédéral se penche sur les événements antérieurs liés au réseau électrique belge. En mars dernier, le transformateur déphaseur de Monceau-sur-Sambre, qui optimalise la capacité d’importation entre la France et la Belgique, avait par exemple été détruit par ce qui avait alors été présenté comme deux explosions.

Cet incident n’avait à l’époque soulevé aucune interrogation particulière, mais les récents événements autour du réacteur nucléaire Doel 4 le ressortent, comme d’autres dossiers passés, des cartons.

Sans faire davantage de commentaires, le parquet confirme qu’un réexamen de plusieurs incidents est en cours, y compris celui de Monceau-sur-Sambre, mais précise que ce dernier ne fait pas l’objet d’une attention plus particulière qu’un autre.

D’après Michel Méan, porte-parole des pompiers de Charleroi, l’incident de Monceau-sur-Sambre n’était en tout cas « pas lié à une explosion, mais un incendie ». Il précise qu’aucun élément de laissait entendre qu’il pouvait s’agir d’un sabotage.

Du côté d’Elia, gestionnaire du réseau de transport d’électricité en Belgique, la porte-parole Axelle Pollet précise que des experts se sont en effet rendus sur place pour ce cas particulier.

L’importation n’est pas menacée

Avec trois importants réacteurs à l’arrêt, soit une indisponibilité de 50% de son parc nucléaire, la Belgique pourrait devoir s’approvisionner plus que jamais à l’étranger pour éviter le blackout s’il l’hiver prochain s’annonçait rude.

L’élément de réseau de Monceau-sur-Sambre avait été présenté comme potentiellement problématique pour acheminer l’électricité de France. Il n’en serait finalement rien.

Quatre autres lignes d’une plus grande capacité (380 000 watts) remplissent le même rôle, indique Axelle Pollet. Et les travaux devraient en outre être terminés en novembre, contrairement à la date du 31 décembre mentionnée auparavant.

Repris de Rtbf.be, 19/08/2014

Une petite vidéo en flamand.

 

Actualisation sur la situation de Gabriel Pombo Da Silva



Le mercredi 6 août 2014, le compagnon Gabriel Pombo Da Silva est finalement sorti de l’isolement (il y avait été placé à A Lama le 17 juin) pour être transféré à la prison de Topas (Salamanque). Il y est arrivé le vendredi 8 août et se trouve à présent en cellule individuelle.

Cependant, dès son arrivée il s’est vu notifier à nouveau le contrôle de toutes les communications (écrites, téléphoniques et les parloirs) et l’administration pénitentiaire dispose en outre de tout un arsenal de mesures et vexations pour punir et se venger de celles et ceux qui, comme Gabriel, Francesco, Monica et bien d’autres encore, refusent de baisser la tête et de se soumettre. Citons entre autres les tentatives répétées de briser les relations du compagnon aussi bien avec l’extérieur qu’à l’intérieur, en rendant difficiles -et pour certains impossibles- les contacts ou en le séparant de ces amitiés par un transfert de bâtiment, comme cela vient de se produire, trois jours seulement après son arrivée à Topas.

Ces sales petits jeux caractéristiques du Pouvoir et de l’Autorité n’ont rien de surprenant, ils font même partie de l’abominable routine carcérale et du chantage à la « bonne conduite », par la carotte et le bâton. C’est précisément parce que nous savons cela et que nous ne sommes pas prêts à l’accepter que nous continuerons à suivre de près la situation des compagnons, et surtout à nous battre contre cette machine à broyer.

Des deux côtés du mur, détruisons ce qui nous détruit !

Pour la Liberté,
Des anarchistes
Le 14 Août 2014

Pour écrire au compagnon : Gabriel Pombo Da Silva
Centro Penitenciario de Topas – Salamanca.
Ctra. N-630, km. 314
37799 Topas (Salamanca)

Gabriel Pombo Da Silva
Centro Penitenciario  de Topas – Salamanca
Ctra. N-630, km. 314
 37799 Topas ( Salamanca )

[Il semble qu’à Topas les publications avec ISBN puissent entrer]

Traduit d’informa-azione.info

 

Melilla (Maroc/Espagne) : vague d’assauts contre la frontière

 


Maroc : nouvel assaut de migrants pour entrer en Europe

Afriqueinside, août 15, 2014

Une nouvelle fois jeudi, des centaines d’immigrants subsahariens ont lancé un assaut pour atteindre l’enclave espagnole de Melilla frontalière du Maroc. Une situation que l’Espagne et Rabat ont du mal à gérer et qui a terme pourrait être problématique pour les relations entre les deux pays.

Ils étaient environ 250 hier à tenter le coup de force de passer la frontière entre le Maroc et l’Espagne faisant fi des policiers présents. Il aura fallu que les forces de l’ordre deviennent plus menaçantes pour que le groupe d’immigrants finisse par se disperser. Selon les autorités, personne n’a réussi à franchir la frontière grâce au dispositif mis en place. Il n’en reste pas moins que comme les fois précédentes, certains candidats à l’immigration sont restés durant plusieurs minutes à plus de sept mètres du sol sur les grillages qui séparent l’Europe de l’Afrique. Mercredi, environ 600 migrants avaient tenté de franchir la triple barrière grillagée qui sépare le Maroc de Melilla. Une soixantaine de migrants avaient passé plusieurs heures sur l’une des clôtures, espérant, en vain, être recueillis côté espagnol. Ils étaient près de 800 candidats à l’immigration à avoir déjà tenté mardi de passer côté espagnol et près de 80 y sont parvenus.

Ce nouvel assaut contre Melilla démontre bien la pression migratoire de plus en plus intense qu’il y a sur cette frontière. Ces derniers mois, ce sont plusieurs milliers de clandestins qui ont tenté de pénétrer de force sur le territoire espagnole avant d’être violemment repoussés par la police marocaine. Du côté de Ceuta, autre frontière avec l’Espagne, la situation n’est pas plus simple et là aussi les problèmes migratoires font redouter que la situation dégénère. A Melilla où le nombre de places en structure d’hébergement pour les immigrés n’excède pas 480, il y a désormais de gros problèmes puisque près de 2.500 personnes sont désormais présentes sur le territoire.

L’Union européenne fait la sourde oreille

Alors que plus de 4.300 personnes ont pénétré dans l’enclave espagnole en 2013, les ONG s’attendent à ce que cette année le chiffre soit encore plus important. Il n’est pas exclu que d’ici la fin de l’année, plus de 7.000 personnes parviennent à franchir les barrières entre les deux continents. Mais face à la problématique de l’immigration, c’est l’Union européenne, plus que le Maroc qui est montrée du doigt. La politique actuelle ne parvient pas à juguler l’immigration et surtout aucun accord global de coopération entre les pays concernés n’existe réellement. Dans le même temps les institutions de l’Union n’attribuent que peu de moyens aux pays qui sont confrontés à l’arrivée de ces migrants qui pour la plupart se retrouvent dans des conditions de vie déplorables. C’est d’ailleurs les mauvais traitements infligés aux personnes qui ont retenu l’attention de dizaines d’ONG qui accusent le Maroc et l’Espagne de ne pas respecter les droits de l’Homme. Il y’a quelques semaines la mort d’une quinzaine de migrants qui tentaient de rejoindre les côtes à la nage a provoqué une polémique du côté espagnol. Les autorités ont été accusées d’avoir tiré avec des balles en caoutchouc provoquant ainsi directement la noyade des personnes concernées. Face à cette situation, désormais les forces de l’ordre ont pour consigne de ne plus utiliser le matériel anti-émeute.

Devant la pression sans cesse grandissante aucune solution ne semble pour le moment envisagée. Au même titre que Lampedusa, Melilla et Ceuta pourraient bientôt se retrouver dans une situation intenable. L’Union européenne quant à elle, reste toujours sourde aux appels à l’aide et surtout inefficace.

 

Parution du journal sans remède N°5

le numéro 5 de la revue sans remède vient de paraître ( disponible au Labo)

Préambule n°5

  • preambuleimageSans remède est composé d’ anti-professionnel.les de la santé et du social.
  • Sans remède est un journal sur le pouvoir psychiatrique et la médicalisation et l’administration de nos vies, alimenté par des vécus, des confrontations et des points de vue, dans une perspective critique.
  • Sans remède ne reprend pas à son compte les termes de malade, d’usager, de soigné. Nous sommes des individu.es avec leurs histoires, leurs aliénations, leurs contradictions, leurs souffrances, leurs plaisirs, leurs combats, irréductibles à des symptômes.
  • Sans remède n’est pas a priori contre la prise de médicaments et le recours aux professionnels de la santé, mais refuse l’injonction systématique au soin et à la médication.
  • Sans remède parle d’enfermements, d’emprises médicale et médico-sociale et de leurs effets, autant dans les murs qu’en dehors. L’exercice de ces pouvoirs n’est pas le seul fait des médecins et autres experts, il nous implique toutes et tous. Il requiert notre acceptation douce ou violente.
  • Sans remède ne propose pas de critique constructive pour penser un nouveau système de santé. N’importe quel soutien apporté à l’autre ou rapport de soin devient critiquable dès lors qu’il s’institutionnalise. Il ne s’agit pas ici de réinventer l’hôpital ou un quelconque autre lieu de soin.
  • Sans remède n’est pas qu’un journal papier, c’est aussi une tentative, avec les moyens du bord, de s’organiser ensemble pour éviter le plus possible d’avoir recours à l’institution.
  • Sans remède ne laisse pas de tribune aux membres de l’institution médicale, car d’autres moyens d’expression sont à leur disposition, au service de ce pouvoir.

Face aux emprises de la psychiatrie et de la médecine, il s’avère nécessaire de poursuivre la critique, dans la perspective de se défendre et de s’organiser.

Valence [Drôme]Manifestation de soutien aux kurdes Yazidis d’Irak à Valence

Plusieurs dizaines de personnes  ( selon la police)ont défilé dans les rues de Valence samedi 16 aout  l’après midi pour dénoncer les massacres dont sont victimes les Yazidis,  persécutés par les jihadistes . Des dizaines de civils sont  tués, en grande majorité de l’ethnie kurdophone  des Yazidis, au fur et à mesure de la progression des jihadistes de l’Etat Islamique dans le nord Irakien.

Vendredi, ces extrémistes musulmans sunnites sont entrés dans le village de Kocho dans la province de Ninive, et « y ont commis un massacre », selon un responsable irakien . « Ils s’en sont pris aux habitants, en majorité des Yazidis, qui n’avaient pas fui leurs foyers ». « Environ 80 personnes ont été tuées », a-t-il affirmé à l’AFP.

Appel aux dons pour projet de l’association des égoïstes

 

Bonjour 


Le temps de  l’été ne met pas pour autant nos envies d’agir au repos
bien au contraire.

 Nous avons décidé de mettre en place une « m cantine »( pour des luttes sociales à venir) et nous recherchons du matériel afin de constituer celle ci.

Alors si vous avez du matériel cuisine n’hésitez pas à nous le dire.
Voici  une liste de ce qu’il nous faudrait pour commencer :


-2 grosses  galtouses avec couvercle ( contenance minimum entre  20 et 40l)

-2 grands saladiers (de préférence en matière non cassable)
– des éplucheurs  ou économes
-des couteaux à pain, et couteaux de découpe.
-des couverts: fourchettes, couteaux, grosse cuillère.
-des assiettes , plates et creuses sont les bienvenues.
-des bols
-des verres
-pichets
– des louches et grosses cuillères en bois, des écumoires.
-ouvre boite/ciseaux
-bassines ( pour faire la vaisselle)
-paniers de lave vaisselle (pour égoutter la vaisselle)
-torchons
-essoreuse à salade
-caisses solides pour stockage matériel
-tables+ tréteaux (idéalement table pour la tapisserie)



Voilà la liste est un peu longue mais nous avons pensé que vous pouviez
diffuser l’info autour de vous; nous aimerions au maximum faire marcher le
système récupération, dons..Cet atelier cuisine est ouvert à toute personne qui souhaite s’y inscrire;nous préparerons des repas végétarien à prix libre; si vous êtes intéressés pour venir donner un coup de main et/ou manger merci de nous renvoyer un mail  à l’adresse du laboratoire avec le nombre de personne intéressées.

  bonnes luttes contre ce monde  de  domestication

Et profitez du soleil!!

Post scriptum:

association des égoïstes i anarchistes individualistes

 

 

Lettre ouverte à ceux qui ne sont responsables de rien, mais qui ont pour mission de gérer l’approvisionnement alimentaire des masses.

Au sujet de l’identification électronique des petits ruminants et plus généralement de la traçabilité des denrées alimentaires

Lettre qui circule dans la drôme auprès des personnes qui ne supportent plus la domestication et la gestion par l’état et ses valets.
Mesdames, Messieurs les administrateurs du bien public,
Je viens de subir, ce mercredi 11 juin 2014, un quatrième contrôle en cinq ans par les services délégués de l’Agence des Services et des Paiements (ASP) pour le compte de l’administration agricole française concernant la conduite de mes troupeaux de brebis et de vaches. Compte tenu de la fréquence habituelle des contrôles dans les fermes françaises, reconnue statistiquement comme se répétant en moyenne une fois tous les dix ans sur une même ferme, il serait sans doute de bon ton d’épingler le scandale d’un acharnement à mon égard ; où l’on voudrait discerner une volonté politique de me mettre au pas de manière discriminante.

D’autant que les contrôles précédents avaient donné l’occasion à l’administration de mesurer à quel point j’étais réticent à me conformer aux exigences des « bonnes pratiques » en matière d’alimentation industrielle des masses de consommateurs.

Je m’empresse de lever immédiatement un éventuel malentendu et les quelques inquiétudes qui menaceraient de vous assaillir. Je ne voudrais pas laisser croire que l’administration française serait noyautée par quelques humains zélés qui feraient preuve d’un libre-arbitre propre à orienter leurs actes sur la base de critères autres que la froide application de règlement. Vous nous avez trop systématiquement seriné que vous étiez de simples exécutants et que vous n’étiez responsables de rien pour ne pas vous prendre au mot. Cette lettre ouverte est donc de son époque ; elle ne s’adresse à personne, seulement à une machine sociale chargée de gérer nos vies concernant les modalités de bonne alimentation du cheptel humain. Vous le savez comme moi qu’il n’y a plus d’ennemi ; il n’y a que de la bonne ou de la mauvaise gestion pour garantir la « Protection des Populations et la Cohésion Sociale ».

Vous serez donc heureux d’apprendre que la contrôleuse que j’ai été forcé d’accueillir sur ma ferme a fait l’objet d’un traitement cordial comme nous sommes invités à le faire dans votre « guide des bonnes pratiques des contrôlés ». Mais je dois vous l’avouer : cette cordialité s’est faite à mon corps défendant. Je suis encore partiellement de la vieille école. Ma conformation à l’esprit gestionnaire n’est pas encore totalement aboutie. Mes insatisfactions me laissent encore bien trop souvent enclin à un sentiment de colère voire de révolte difficile à contenir et je voudrais voir encore partout des ennemis. Là encore, rassurez-vous, les dispositifs sont performants. C’est une très bonne idée et parfaitement ajustée d’inciter les contrôleurs à ne jamais s’informer quant aux sanctions financières ou pénales des manquements au respect de la réglementation. Défait de tout scrupule ou d’éventuel reliquat de sentiment de responsabilité, et donc de culpabilité, l’exécution de la tâche en est grandement facilité et il est bien difficile de trouver en ces personnes des victimes expiatoires de notre rage.
J’avais décidé que ce contrôle serait pour moi l’occasion d’une affirmation politique de refus de me soumettre à l’obligation d’affubler les oreilles de mes brebis de puces électroniques, et plus généralement à toutes les normes garantissant ce que vous nommez « traçabilité ». Pour cette raison, j’ai accueilli la contrôleuse en compagnie d’une vingtaine de personnes venue, en solidarité, affirmer avec moi ce refus. Le problème, dont je viens vous faire part par la présente, est que tout s’est malheureusement bien passé. La contrôleuse a ainsi pu constater, avec son sourire cordial et innocent, que je ne respectais en rien les modalités du dispositif de traçabilité : aucun étiquetage adéquat d’aucun des animaux, aucun bordereau de circulation des animaux qui ont quitté la ferme, aucune facture, pas de cahiers d’élevage ni d’agnelage, etc…

Tout s’est bien passé puisque mon activité, mes brebis et moi-même sommes désormais affublés d’un « 100% d’anomalie ». Reste désormais à la froide machinerie sociale qu’est l’administration agricole de donner la suite méritée en termes de sanctions. Le logiciel chargé de cette fonction ne manquera pas de supprimer l’intégralité de mes1 Nouvelle appellation de ce qui se nommait trop partiellement dans l’ancien système de gestion les « services vétérinaires », laissant improprement entendre que l’administration donnait la priorité à la santé animale en négligeant celle des humains. Les intentions sont désormais fort justement éclairées. Primes européennes, c’est-à-dire l’intégralité de mon modeste revenu et des poursuites pénales exigeront peut-être quelques menues  amendes. Ma mauvaise volonté flagrante est un aveu de trop mauvaise gestion des « risques alimentaires » pour que vous permettiez à un quelconque
consommateur de prendre le risque d’avaler une viande si peu conforme.
Je comprends fort bien vos soucis. Trop de scandale alimentaire ont épinglé l’ensemble des maillons de la filière alimentaire, l’administration elle-même, pour manquement à leurs obligations.

N’étant responsable de rien quand vous faites bien votre travail, il serait dommage que vous le deveniez pour ne pas l’avoir fait comme il se doit. Je partage en effet également le souci du travail bien fait. Mais à la différence de vous, j’y ajoute en sus deux autres soucis : celui d’une recherche d’autonomie dans la manière de mener ma vie et celui d’un sentiment de responsabilité à l’égard de mes faits et gestes. Je ne parle par ici de responsabilité « républicaine » qui doit amener chacun à « respecter » les règles communes pour le bon fonctionnement de la société, mais de cette responsabilité qui exige chaque jour une « attention » aux êtres qui nous entourent sans cesse stimulée par une autre exigence : celle d’enrichir les liens qui nous unissent. Cette dernière exigence ne vous parlera peut-être pas. Elle fait référence à d’antiques dispositions humaines, d’avant la société totale réduite à un système de gestion. Je parle d’une époque où le paysan n’était pas qu’une fonction dans un système d’alimentation des masses et où les brebis n’avaient pas que pour fonction de fournir de la viande. Je conviendrai avec vous que dans « ces temps-là » on ne manquait sans doute pas de souffrir d’indigestion, au moins autant qu’aujourd’hui. Mais dans ces temps où la publicité ne berçait personne de l’illusion qu’une société totale pourrait maîtriser l’ensemble du processus d’alimentation des masses, on pouvait encore éprouver, sans garantie, un sentiment de liberté. Celui-ci, je vous le jure parce qu’il m’arrive encore de l’éprouver, produit des conséquences étranges. Non pas celles de ne penser qu’à soi et à son propre confort, au détriment éventuellement des autres, mais le sentiment d’être pris dans des relations et d’y prendre soin parce qu’elles sont les conditions de ce sentiment de liberté. A cette époque on ne parlait pas, par exemple, de bien être animal. Prendre soin ce n’était pas répondre aux exigences de fonctionnalité productive d’un organisme pour accroître sa productivité.Vous le croirez ou pas, mais parfois il s’agissait même d’y prendre du plaisir. Pire même, parfois il s’agissait de ne rien faire, de laisser les animaux vivre sans nous, sans nos exigences, au moins quelques heures, voire quelques jours. Parfois même, mais là j’ai peur de susciter l’incrédulité de votre part, on pouvait même faire confiance à des connaissances intuitives et empiriques pour façonner des relations avec des animaux d’élevage. Maintenant que votre incrédulité est atteinte, je m’autorise à toutes les excentricités : à une époque, il paraît qu’on élevait également les enfants de la sorte. Rappelez-vous, c’était l’époque où l’encadrement éducatif, social, sanitaire, psychologique, pénal n’avait pas atteint son ambition de reproduction de citoyens conformes aux exigences d’un état capitaliste. Vous me rétorquerez aisément que mes références posent problèmes parce que cet ancien monde n’offrait aucune garantie et qu’il était en proie à la sauvagerie, chacun défendant ses intérêts avant l’intérêt commun. Certains ont théorisé cet état positivement ou négativement en le nommant libéralisme. Vous ajouterez que l’état en tant que système de gestion des masses est justement l’instance qui empêche de laisser libre cours à cette liberté sauvage et qui garantit le bien commun.
Mais en parlant de la sorte de liberté, vous la réduisez à la liberté d’entreprise. Ce n’est d’une part pas de cela dont je parle et vous êtes par ailleurs bien placé pour constater que l’état n’est pas l’instance castratrice de cette liberté d’entreprise mais bien plus l’instance qui a autorisé sa prolifération et protégé les salauds qui en tiraient profit. C’était l’instance suprême qui organisait la domination des masses administrées. Mais vous avez raison, nous n’en sommes plus là. A cette époque on y trouvait encore de bonnes raisons pour assassiner un chef d’état3 parce que sa responsabilité dans la gestion de la domination était criante. A part quelque acte de folie, on imagine mal M. Hollande, par exemple, susciter un tel sentiment de rage autorisant de telles conséquences. Il n’y a guère plus que les juges et procureurs qui, au sein de l’appareil d’état, ont encore l’occasion de susciter de tels sentiments. La révolte ne gronde manifestement pas assez pour qu’un sort adéquat leur soit réservé. Accepter de n’être qu’une fonction ou un paramètre dans un système de gestion des masses a cet avantage de ne plus pouvoir y déceler d’ennemi. Il n’y a que des fonctions et des paramètres. Il n’y a même plus à négocier quoique ce soit. Vos amis syndicalistes, sous traitant de l’administration, l’ont bien compris. Il n’y a plus qu’à procéder à des ajustements de circonstance. Mais contrairement à vous, je ne m’en
satisfais pas. S’il n’y a plus d’ennemi, toutes les raisons sont restées intactes pour en avoir. C’est bien le problème. Injustices, inégalités, humiliations, exploitation, mépris, écrasement, etc… sont toujours d’actualité. Votre chance, vous qui êtes du bon côté du manche, est que ces états de fait ne semblent plus ressentis à leur juste appréciation. Pour les ressentir pleinement, il faut être encore attaché à la liberté. Cet attachement semble faire défaut. Un plus grand impératif semble conduire les comportements dans une société moderne : la survie de la société telle qu’elle est.

Pour cela un seul horizon est convoqué et semble obtenir adhésion : la « gestion ».  La gestion n’est pas seulement un mode de gouvernance où tout doit être calculé, mesuré, évalué, surveillé, contrôlé, réglementé, réprimé, pénalisé. Cela est le scandale de l’existence de l’état depuis sa naissance. La nouveauté n’est pas dans les moyens techniques à disposition, toujours plus sophistiqués. La nouveauté, qui a déjà une longue histoire, est que cette gestion ne tient plus tant par des dispositifs que par des dispositions. Que chacun, à force de ne voir se dégager aucun autre horizon s’est résigné à mener sa vie sous le mode gestionnaire.

Pas seulement en laissant gérer sa vie par d’autres instances telles que l’état et l’industrie, mais également en prétendant gérer sa vie. Comme l’état gère ses administrés, l’administré gère son temps, ses enfants, ses relations amoureuses, son potentiel santé, etc… De sorte
qu’il n’y a plus aucun contraste entre les exigences d’un état et celui d’un individu. Silence, on gère…
Un éleveur gère son troupeau. Ou plutôt faudrait-il dire « gère son stock de viande sur patte ». Ou encore « gère son potentiel de biodiversité » dans la version écologiste de la gestion. La gestion c’est l’extinction de la vie. C’est substituer la communication à l’attention. Substituer l’échange à la relation.
Substituer l’efficacité à l’intensité. Substituer la programmation à l’imprévu. Substituer le pragmatisme à la nécessité. Substituer l’authenticité à la beauté. Substituer la survie à la simple existence. Dans la région de Fukushima, comme de Tchernobyl, prendre soin de soi passe désormais par gérer les becquerels. La vie se décompte… Plus sûrement encore que la radioactivité, ces dispositions gestionnaires pénètrent nos chairs, nos cerveaux.
Le mal est profond. Avec un brin de lucidité, vous auriez même raison de considérer cette lettre comme le résultat d’une gestion de ma haine, de ma rage. Il y a en effet une forme de calcul et donc d’abdication dans le fait de vous laisser continuer à gérer nos affaires sans que vous en subissiez les conséquences.
En attendant que d’autres, avec moi, deviennent votre cauchemar, il ne reste qu’une petite issue : me désaffilier. Je ne vous laisserai pas une énième victoire en vous octroyant la possibilité de m’interdire
d’être éleveur. Il me reste encore quelque dignité pour entamer à ce jour ma disparition en tant qu’éleveur administré. C’est la condition pour continuer à espérer un jour être paysan. Je ne vous invite pas à un méchoui pour fêter cela. Au mieux vous risqueriez l’indigestion avec une viande « non traçée », au pire la viande d’administrateur n’est pas bonne à manger.
La colère se cultive sans prime, se répand sans traçabilité et se pratique sans identification électronique.

Yannick Ogor
Eleveur de brebis en voie de disparition administrative

2 Sans aucunement vous inciter à passer à l’acte, je rappelle que l’état s’est doté d’un règlement qui l’autorise à sanctionner les contrevenants d’une amende pour le moins dissuasive de 450€ par animal non conforme…
3 Peut-être vous rappelez vous qu’à la fin du 19ème siècle, l’ex-Président de la république, Sadi Carnot, fut victime de ce retour de manche, exprimé par l’anarchiste Caserio, certes avec un brin de naïveté quant aux effets espérés.