Archives mensuelles : juin 2015

Angleterre] Lettre de la prisonnière anarchiste Emma Sheppard – Juin 2015

La police préoccupée au sujet “des réponses de style grec” à l’autérité – Lettre de la prisonnière anarchiste Emma Sheppard, juin 2015

catLe mercredi 27 mai 2015, deux policiers sont venus me rendre une visite non désirée. Ils étaient d’une unité spéciale d’investigation qui s’occupe de “la gauche, la droite, des droits des animaux et des extrémisme islamique”, administrée par l’unité de lutte anti-terroriste de la police métropolitaine.

Ils m’ont posé diverses questions sous prétexte de rechercher des perceptions de personnes au sujet de la police : ce que je pensais au sujet des opinions des anarchistes et des militants dans le sud-ouest et à Londres et pourquoi il y avait des niveaux élevés « d’agressions » là-bas [1] , si je pensais que les réponses « du style grec » aux mesures d’austérité augmenteraient sous le « nouveau » gouvernement, et (certainement de manière plus bizarre) la raison pour laquelle les gens détestaient la police et ce qu’ils pourraient faire pour arrêter les gens d’avoir recours à une telle violence ou une réponse « antisociale » à leur encontre.

Ils m’ont aussi posé des questions à propos de mes motivations à commettre mon crime et si je voulais parler au sujet des événements qui m’y ont conduit. Tout cela m’a été très bien exprimé dans un vocabulaire relatif au « bien-être ». Ils étaient apparemment préoccupés à propos de la façon dont je pourrais être traîtée/reçue en prison par le personnel et les autres détenues, en tant qu’extrémiste. Ils voulaient savoir si j’avais des suggestions sur la façon dont le service carcéral pourrait être amélioré.

Au moins, ils ne m’ont pas approché comme une balance. J’ai écouté toutes leurs questions (de plus en plus pathétiques) et je suis partie. Comme le couvert de l’anonymat me manque. Au moins, je garde toujours mon défi. Ils ne me le prendront pas. Au contraire, il augmente chaque jour passé à l’intérieur.

Deux jours plus tard, mon « offender manager » [2] (service probatoire à l’intérieur de la prison) a confirmé ce que j’ai toujours pensé – que je ne pourrais pas obtenir mon TAG (couvre-feu de détention à domicile). C’est parce que, à la lumière de mon crime, les policiers ont décidé de former un psychologue en « conseil » d’extrémistes et ils n’auront pas achevé cette formation avant que je ne prenne place à la commission de mon TAG. Mon « offender manager » a parlé des « points d’interrogation » que la police a autour de moi et également de mes positions sur le « spectre de l’extrémisme » et mes tendances « antisociales ».

Je suis contente de savoir que je n’obtiendrais pas le TAG (détention à domicile) de si tôt. Je n’irai pas au terme de ma condamnation. Je ne leur montrerai pas que je veux être davantage « pro-social » (peu importe ce que cela signifie) et je ne participerai pas à leurs procédures psychologiques.

Merci à toutes celles et ceux qui m’ont soutenu jusqu’ici. C’est inspirant et cela rend humble de se sentir faire partie de réseaux différents à travers le monde. S’il vous plaît, notez qu’ils vont sévir massivement à l’avenir contre mon courrier, s’il vous plaît envoyez des lettres et des timbres, des cartes, enveloppes/papiers (mais tout ça en petites quantités).

En envoyant des pensées de solidarité ensoleillées et de force. A bientôt en janvier ! Je serais peut-être même sortie pour le réveillon (mais sur autorisation jusqu’en janvier 2017)

EM X

Lui écrire (nouvelle adresse depuis mars 2015):

Emma Sheppard A7372DJ
HMP Send, Ripley Road
Woking, Surrey
GU23 7LJ (Angleterre)

Traduit de l’anglais de l’ABC Bristol

NdT:

[1] Il s’agirait entre autre d’attaques ayant visé des responsables de partis et permanences électorales qui ont eu lieu durant les dernières élections. Un communiqué d’une d’elles a été traduite sur contrainfo

[2] Littéralement “Gestionnaire de délinquants”

[Bruxelles, Melbourne] actions de solidarité avec Marco Camenisch !

dans le cadre des journées iinternationales de solidarité pour Marco camenish du 20 au 22 juin plusieurs actions ont eu lieu visble ici et aussi ci dessous

Ce 22 juin, nous avons tagué l’immeuble du 15 rue Guimard, à 1040 Bruxelles, d’un MARCO LIBERO !

Cet immeuble est le siège bruxellois des sociétés AREVA et ASEA BROWN BOVERI.
La multinationale française AREVA est l’un des leaders mondiaux du nucléaire. AREVA fournit aux sociétés de production d’électricité une offre qui va de l’extraction de l’uranium (AREVA possède des mines d’uranium du Niger au Kazakhstan) à son enrichissement, de la conception de réacteurs nucléaires à la construction. AREVA génère un chiffre d’affaire de 9 milliards d’euros.

La multinationale suisse ASEA BROWN BOVERI basée à Zurich, est une des principales sociétés des technologies de l’énergie (production et transport), de l’automation et de la pétrochimie. ABB, qui jusqu’à récemment jouait un rôle majeur dans la conception et la construction de centrales nucléaires. Active dans près de 100 pays, ABB génère un chiffre d’affaires de 42 milliards de dollars.
Marco Camenisch est un prisonnier anarchiste enfermé depuis 26 ans en Italie et en Suisse. Condamné en 1981 suite à des sabotages anti-nucléaires, il s’évade d’une prison suisse et poursuit clandestinement son activité révolutionnaire, écologiste et anti-nucléaire en Italie jusqu’à sa seconde arrestation. Après 10 années de prison en Italie, il est extradé en Suisse où il reste détenu jusqu’à ce jour, se voyant refuser tout congé pénitentiaire, toute possibilité de libération. Marco Camenisch garde ses positions anarchistes et refuse de collaborer avec la justice suisse, ce qui lui vaut cet acharnement de la part des autorités suisses.

Solidarité avec Marco Camenisch !

Solidarité avec tous les prisonniers révolutionnaires !

[Publié sur indymedia bruxelles, 23 juin 2015]

[Antinucléaire]Emission de radio active du 23/06/15 : Deuxième Partie, « La Science Asservie », Annie Thébaud-Mony

note du clavier
« E:en plus , on commençait à dire que ces cendres là étaient comme des animacules qu’avaient un fort besoin de bouffe et qui continuaient à bravement digérer les impudents osant s’y aventuraient . On n’ arrête pas le progrés! » au balcon d’hiroshima jean Amila

Notre émission du mardi 23 juin 2015 : Deuxième Partie, » La Science Asservie« ,

Annie Thébaud-Mony

à réécouter sur le lien suivant : https://youtu.be/1QjWtqiYhaE

Nous avons souhaité réinviter Annie Thébaud-Mony (1), sociologue, auteure de « La Science asservie »,

Editions La Découverte, 2014, afin d’approfondir les notions de « paradigme du doute », et de

« mort statistique
», expression qu’elle emprunte à Roger Belbéoch, physicien antinucléaire.

(1) Première partie le 9 juin 2015 à réécouter sur le lien : https://youtu.be/HFqock5Jhug

Pour Roger Belbéoch dans le cas de morts par cancer suite à une exposition aux radiations :

« Seuls les statisticiens pourront, dans certaines conditions, se rendre compte qu’il y a quelque chose,…..

mais ils ne pourront jamais identifier lesquels sont morts à cause du rayonnement….. Notre propre

mort et la mort de nos amis nous échappent, et pour tous les promoteurs de l’énergie nucléaire tout

ceci n’est que fantasme et imagination en délire. ».

Pour Annie Thébaud-Mony la « mort statistique » est « devenue l’outil rêvé des industriels pour

asseoir durablement la production indéfinie de l’incertitude et du doute… [elle] fait écran à la

connaissance des catastrophes sanitaires engendrées par les risques industriels. »

Nous voyons également comment s’est construite en France la négation « scientifique »

des conséquences sanitaires du nucléaire ; comment d’éminents médecins ont oeuvré

pour sauvegarder l’idée d’un nucléaire sans danger ; comment de Tchernobyl à Fukushima,

on a assisté à la montée d’un nouveau mensonge, « l’optimisation de la radioprotection » ;

en fin comment les preuves apportées par des scientifiques indépendants sur les conséquences

sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl ont été systématiquement « ignorées ».

(1) Première partie le 9 juin 2015 à réécouter sur le lien : https://youtu.be/HFqock5Jhug

Bonne écoute !

* les 2ème et 4ème mardis du mois, à 14h15 en direct et le jeudi en rediffusion de 12h à 12h30

et toutes nos émissions depuis juin 2011 à réécouter à partir de notre blog

https://collectifantinucleaire13.wordpress.com/

Terrorisme d’Etat] : 4000 revolvers gratos pour la police municipale et bien plus…

Traquer les keufs dans les couloirs du métro
Tels sont les rêves que fait la nuit Joey Joe
Donne moi des balles pour la police municipale
Donne moi un flingue…
Suprême NTM, « Police », 1993

La circulaire aux 4 000 révolvers

Le Parisien | 12 Juin 2015, 05h21

La mesure reste très encadrée. Mais son caractère exceptionnel n’est plus. Répondant au traumatisme des attentats de janvier — qui avaient notamment fait une victime policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine) —, Bernard Cazeneuve avait annoncé quelques semaines plus tard la mise à disposition d’armes de poing pour équiper les polices municipales qui en feraient la demande.

Le 29 mai, cette promesse a pris la forme d’une circulaire ministérielle envoyée à tous les préfets, et dont nous avons pu prendre connaissance.

Conséquence des attentats

Le document confirme d’abord que le dispositif est bien une conséquence des attaques meurtrières qui ont bouleversé le pays. « Après les attentats perpétrés sur notre territoire au mois de janvier 2015, je me suis engagé à prendre plusieurs mesures afin d’améliorer la sécurité des policiers municipaux », explique le ministre de l’Intérieur. En tout, 4 000 révolvers type Manurhin**, anciennement utilisés par la police nationale, pourront être remis aux communes, à leur demande, pour une durée de cinq ans, « et à titre expérimental », précise-t-il. Une mise à disposition gratuite, mais dont l’entretien reste à la charge des municipalités.

Les maires qui voudront profiter du dispositif devront, comme c’est déjà le cas, s’adresser à leur préfecture et motiver leur démarche. Les préfets conservent toute latitude pour accepter ou non la requête en tenant compte, notamment, de la présence de quartiers prioritaires et de la gravité des actes de délinquance commis sur le territoire du demandeur. Mais le ministre insiste : « Les refus (NDLR : des préfectures) devront revêtir un caractère exceptionnel et donner lieu à une argumentation motivée », souligne-t-il, ajoutant que : « L’initiative prise pour l’armement des polices municipales s’inscrit dans une démarche globale tendant à assurer la protection des personnels. » En clair, l’accord doit être la règle.

Depuis la rédaction de cette circulaire, les préfets ont informé les services de police municipale de ce coup de pouce qui leur est offert. En retour, les communes intéressées doivent se faire connaître avant le 16 juillet. Si la requête est acceptée, le ministère débloquera les révolvers de ses stocks, mais les frais d’acheminement resteront à la charge des municipalités. Quant aux agents nouvellement armés, ils devront répondre aux mêmes impératifs que leurs collègues déjà équipés : disposer d’un certificat médical de moins de quinze jours certifiant leur aptitude physique et psychique, et suivre une formation obligatoire de dix jours minimum. Les mairies bénéficiaires de la mesure devront adresser au préfet un bilan annuel de son utilisation. Une synthèse de ces remontées sera finalement transmise au ministère six mois avant la fin de l’expérimentation, afin de « décider des suites à [lui] donner », conclut Bernard Cazeneuve.

** Il s’agit de Manurhin MR73 357 Magnum, qui armaient jusqu’en 2003 la police nationale.

Police municipale : les mesures post-attentats entrent en application

La gazette des communes, 13/05/2015

Armement : l’Etat met à disposition les stocks de revolvers

Première mesure : la mise à disposition de 4000 revolvers utilisés jusque-là par les policiers nationaux. Un décret n°2015-496 du 29 avril 2015 en détaille les conditions, largement analysées dans un article du Club prévention sécurité de la Gazette. Concrètement, les communes désireuses d’équiper leurs policiers municipaux d’une arme de poing pourront bénéficier « à titre expérimental » de ces revolvers Manurhin MR73 de calibre 357 Magnum issus des stocks d’anciennes armes de la police nationale.

Cette offre de l’Etat devrait permettre d’accompagner le mouvement pro-armement observé dans les villes depuis le mois de janvier. Comme le confiait le président de l’AMF, François Baroin, dans un entretien accordée en février au Club Prévention-Sécurité de la Gazette, « la pression qui a fait suite aux attentats de janvier a été telle que la plupart des communes non armées sont en train de revoir leur choix ». Sur le terrain, la réalité est plus contrastée. Mais force est de constater que beaucoup de villes, notamment petites et souvent classées à droite, ont revu leur choix et opté pour un armement.

Coopération policière : le partage des fréquences radios

Autre mesure attendue : la généralisation de l’interopérabilité des réseaux de radiocommunication. En clair, la possibilité désormais offerte aux policiers municipaux d’accéder aux fréquences radios des policiers et des gendarmes.

Décidée au lendemain des attentats, cette mesure était en réalité expérimentée depuis septembre 2013 dans quatre collectivités. Une expérimentation voulue par le gouvernement pour répondre à la polémique née au lendemain de la mort tragique d’Aurélie Fouquet en mai 2010, abattue par des criminels sur l’autoroute A4 lors d’une course poursuite avec la police nationale dont elle n’avait pas été prévenue. Janvier 2015, les attentats de Paris et de Montrouge précipitent la décision gouvernementale : la généralisation de l’expérimentation est validée et est actée par une circulaire du 14 avril 2015.

Comme le relate un article du Club prévention sécurité, qui en publie les modalités techniques, le texte présente trois options techniques, en fonction du budget et des moyens disponibles sur le territoire. Car le dispositif coûte cher. L’achat d’un seul terminal portatif s’élève à 1200 euros, le choix d’un terminal mobile pour embarquer dans un véhicule à 3000 euros.

Pour aider les communes, une subvention de l’Etat sera accordée, dans le cadre du Fonds interministériel de prévention de la délinquance, à hauteur de 30% du prix d’un terminal portatif et dans la limite de 420 euros par poste.

Gilets pare-balles : subvention aux communes à hauteur de 50%

Une aide de l’État à hauteur de 50% est également prévue, comme déjà indiqué dans une circulaire du 23 mars complétant les orientations du FIPD pour 2015, pour l’acquisition de gilets pare-balles, mesure phare des négociations menées à la fin janvier avec les syndicats de police municipale.

Celle-ci est attribuée aux policiers municipaux et aux gardes-champêtres, armés ou pas.

De la même manière que l’armement, les attentats ont déclenché un mouvement important de dotation en gilets pare-balles dans les communes. Au point que les équipementiers se sont dits « submergés » par la demande publique.

Accès aux fichiers : décret attendu en juin

Le décret sur l’accès aux fichiers de police est en revanche toujours attendu. Sa parution est annoncée pour le mois de juin, après la remise de l’avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).

Attendu par les professionnels, ce décret leur permettra d’accéder à certains fichiers de police – fichier des véhicules volés, fichier national des immatriculations et fichier national des permis de conduire – améliorant de fait l’échange entre polices municipales, nationales et la gendarmerie.

source brèves du désordre

France [Limoges]: 10 camions,d’ une société qui construit des prisons, détruits dans les flammes

9 juin 2015-A Limoges, en France, dans la zone industrielle de Magret, les flammes ont détruit dix camions et trois hangars appartenant à Eurovia,la filiale de la multinationale Vinci qui est particulièrement impliquée dans la construction de nouvelles prisons, comme dans le développement de le projet dévastateurde l »aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Les véhicules étaient garés dans deux régions éloignées de stockage vingt mètres de distance. Des Mécanismes du mise àfeu ont été placées sur les pneus du camion. Composée d’une bouteille d’essence avec une bougie et allume-feu. Les dommages ont été estimés à environ un million d’euros, sans compter les longs retards aux chantiers de construction qui se produiront. Ils construisent des cages, de retour notre colère.

source ici

et aussi ici

Publication] : sortie de Ricochets n°7, juin 2015. La merde aime côtoyer la merde

Ricochets n° 07 – Bruxelles, juin 2015
On peut le télécharger ici sur Lacavale

La merde aime côtoyer la merde
contre la maxi-prison, ses défenseurs et ses faux critiques

A la mi-mai, on a eu droit à une petite avalanche de merde dans la presse. Les journalistes se sont pressés pour jeter leur lumière sur la lutte contre la maxi-prison. Scandalisés par le fait que cette lutte ne parcourt pas les chemins légaux et préconise l’action directe et l’auto-organisation pour empêcher la construction de ce nouvel enfer carcéral, qu’elle ne s’adresse pas aux institutions et aux politiciens mais fraye son chemin dans les quartiers populaires de Bruxelles (et pas seulement), qu’elle n’a rien à partager avec les journalistes et tout à dialoguer avec d’autres révoltés, ils n’ont pas hésité à la qualifier de « guérilla urbaine » et de l’incontournable « terrorisme ».

Depuis les deux ans que s’acharne cette lutte et contrairement à toute la clique politicienne et les citoyennistes bienveillants, on n’a pas mâché nos mots : pour empêcher cette maxi-prison, il faut mener un combat direct et offensif. S’auto-organiser en dehors de toute structure officielle, prendre la parole dans nos propres espaces de lutte et dans la rue (et pas devant les micros des journaleux ou sagement assis à la table avec nos ennemis), agir par l’action directe et le sabotage contre les entreprises qui veulent construire cette maxi-prison et contre tout ce qui nous enferme au quotidien dans cette ville qui ressemble de plus un plus à un camp de concentration à ciel ouvert.

Que cette proposition de lutte, et la sympathie et l’enthousiasme qu’elle sait susciter partout chez celles et ceux qui en ont bien ras-le-bol de tout ce système pourri, déplaise fortement au pouvoir ne nous étonne pas. Qu’elle déplaise aux journalistes, ces amplificateurs de la voix du pouvoir, ne nous fait que sourire. Que cela rende nerveux les promoteurs et les constructeurs de cette œuvre de la répression est dans la logique même des choses. S’ils pensaient pouvoir en toute tranquillité et en étant applaudis par tout le monde construire cette prison et se faire du fric sur la misère des autres, ils se sont bien trompés.

Si notre réponse à la presse a été de les ignorer froidement en continuant notre lutte, loin des caméras et des endroits où les vautours des médias aiment s’amasser (les journaleux savent bien qu’on les accueille à coup de pierres dans les quartiers et ne s’y aventurent donc que rarement sans protection de leurs copains en uniforme), celle d’autres gens qui s’opposent à la maxi-prison a été bien différente. Comme à « l’occupation symbolique » (ce sont leurs propres mots) en cours du futur terrain de la maxi-prison, où plusieurs personnes ont senti la nécessité de déclarer devant les caméras qu’ils s’opposent aux « faits criminels » et qu’ils sont « pacifistes ». Tellement pacifistes de préférer côtoyer des magistrats (ils font même partie de leur plate-forme citoyenne contre la méga-prison, ces mêmes magistrats qui condamnent jour après jour des gens à crever en taule), des élus, des journalistes, des flics que de se voir associé à la « racaille », aux « criminels », aux « clandestins », aux « pauvres », aux « violents ».
« Il faut arrêter de faire l’amalgame », déclarait une porte-parole de l’opposition légaliste (qui croit pouvoir arrêter la maxi-prison à coups de participation citoyenne, de pétitions, d’interviews, d’actions ludiques). Et bien, bizarrement, on est d’accord : un abîme profond sépare celles et ceux qui luttent de façon autonome et directe, en agitant dans les quartiers et en agissant de jour comme de nuit, de ceux qui préfèrent les conférences officielles, une plus petite maxi-prison, quelques carottes. Jour après jour, action après action, cet abîme se creuse : soit on lutte contre le pouvoir qui veut imposer cette maxi-prison, soit on lèche le cul au pouvoir, ses lois et ses défenseurs, peu importe les « bonnes intentions » qu’on imagine avoir.

« Nous n’avons rien à voir avec ces actions » affirmait un « occupant » du terrain à Haren, parlant des actions de sabotage contre les entreprises et les responsables du projet de maxi-prison. S’il faisait là sans doute déjà un amalgame en s’arrogeant le droit de parler au nom des autres occupants, il cherchait à torpiller un aspect fondamental de notre proposition de lutte : la solidarité entre révoltés, l’hostilité contre l’Etat et ses sbires. Si d’autres prétendaient, encore sur invitation des journaleux, que l’auto-organisation et l’action directe « décrédibilisent la lutte », la réponse vient presque toute seule : mais de quelle lutte vous parlez ? Pas de la nôtre en tout cas.

copié et recopié sur Brèves du désordre

[Paris] Harcèlement policier des migrant-e-s de la Chapelle

source:Sans Papiers Ni Frontières

Contre les frontières et leurs prisons

Un tract distribué lors de l’expulsion du campement sous le métro aérien entre Barbès et la Chapelle, le matin du 2 juin 2015 :

AU MILIEU DE L’INDIFFERENCE GENERALE

Tôt dans la matinée du mardi 2 juin, un important contingent de flics a procédé à l’expulsion du camp entre Barbès et la Chapelle où 400 personnes survivent depuis plusieurs mois sous le métro aérien. Pendant que les« migrants » se faisaient embarquer sous la commande du trio travailleurs de la mairie-crs-représentants associatifs, quelques dizaines d’individus solidaires étaient rassemblés à proximité, gueulant des slogans et manifestant leur solidarité derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire : « L’épidémie c’est le capitalisme et ses guerres, ses flics et ses frontières. Solidarité aux migrants. »

Ce « camp de migrant », ce « bidonville », ces « abris d’infortunes », nous n’avons pas l’indécence de défendre leur occupation, car personne ne désirerait vivre dans de telles conditions. Pas d’indignation, la larme au coin, dans nos propos. De la rage. Rage de voir la salle patte de l’autorité de l’État derrière des fonctionnaires envoyés pour trier ces individus selon une origine qu’ils n’ont pas choisi, comme on trie les bêtes dans un cheptel. Rage face à un monde ravagé par les guerres et l’exploitation des êtres et des choses au noms du profit. Rage face aux sbires en uniformes s’attelant à une expulsion qui signifie aussi, aujourd’hui ou plus tard, arrestations,enfermement en centre de rétention et expulsion, mais aussi contrôle diffus, humiliation, résignation,exclusion. Rage donc face à l’État qui s’attribue le droit de décerner des permis d’existences, et donc réprime, enferme, exclut, humilie, et à l’économie qui dicte nos vies selon ses impératifs. Tous chair à patron, gibiers à flics, bétail à frontières.

Il y a tout juste un mois, à 100 mètres de là ouvrait la nouvelle brasserie Barbès, cossue et branchée où une faune friquée peut s’envoyer une côte de bœuf à 30 euros sous l’oeil bienveillant de ses protecteurs les policiers. Mis en perspective ces deux événements nous rappellent, mieux que le plus brillant des discours, une évidence claire comme l’eau du matin : le rôle de la police est d’assurer la soumission de tous aux lois du frics, à des lois faites pour perpétuer une économie basée sur l’exploitation et pour assurer à l’État sa mainmise sur le bétail humain réduit à la condition de marchandise.

Le train train quotidien, la banalité et la surexposition à la misère la plus visible ont-il si bien atrophié notre sensibilité que l’on en est tristement parvenus à composer avec ? Quelles valeurs a la vie si en guise d’entrailles il ne nous reste que des viscères ?
Les politiciens, ces infâmes réussiront-ils éternellement à voiler la pauvreté et la violence qui minent les rapports entre les êtres, propageant le cannibalisme social et l’indifférence générale au sort de chacun, quand en lieu et place de celà l’entraide et la solidarité entre les exploités et les révoltés pourraient envoyer valser tous ces salauds, exploiteurs et gouvernants, plein de sous et avides de pouvoir, et renverser l’ordre qu’ils maintiennent et qui leur confère du pouvoir sur nos vies ? Nos cœurs sont-ils si profondément avilis que nous pouvons nous contenter de reproduire cet existant délétère, sacrifiant l’essentiel de nos journées à se vendre pour quelques sous qui finiront dans les coffres des propriétaires et des marchands de tous types, abandonnant la possibilité de la révolte, seule capable de créer des horizons où y semer notre imagination, de donner vie à nos désirs de liberté et à nos élans les plus généreux ?

Il existe une épidémie plus nuisible à nos existences que l’épidémie imaginaire qui sert de prétexte à cette opération de police ; cette épidémie c’est la peur, cette épidémie c’est la résignation, cette épidémie c’est la guerre entre pauvre, cette épidémie c’est d’attendre indéfiniment que l’on nous accorde ce que l’on aura que par nous mêmes.

Allons, de l’audace, ni la liberté ni la dignité humaine ne s’accommodent d’un monde si délabré. Et si l’heure est à l’apathie et à la contestation sauce « sauvons le moins que rien démocratique », un jour peut-être, un jour pas comme les autres, un jour sur les barricades…

Le cœur est humain dans la mesure où il se révolte. Pour un monde sans Etats, ni patries, ni nations. Feu aux frontières. Feu aux centres de rétentions.

Une affiche en français et en anglais collée sur les murs du quartier le soir qui a suivi l’expulsion :

L’ ÉPIDÉMIE C’EST…
LE CAPITALISME, SES FLICS, SES GUERRES, SES FRONTIERES

Ce matin, mardi 2 juin, 400 migrant-e-s qui vivaient depuis plusieurs mois sous le métro aérien entre la Chapelle et Barbès ont été expulsé-e-s. Sous prétexte d’une menace d’épidémie, préfecture et mairie espèrent ainsi nettoyer le quartier en pleine rénovation urbaine et disperser les migrant-e-s. Et cela avec la collaboration des associations Emmaus et France Terre d’Asile, cautions humanitaires à la répression des migrant-e-s, qui participent à trier, contrôler des individues selon une origine qu’ils n’ont pas choisie. Associatifs et flics travaillent côte à côte, pour déloger les migrant-e-s en échange de quelques nuits d’hébergement pour les mieux loti-e-s, la rue pour les autres. De l’autre côté des barrières des manifestant-e-s se sont regroupé-e-s avec banderoles, tracts et guirlandes d’affiches pour exprimer leur solidarité aux expulsé-e-s, mais ne parviennent pas à bloquer les cars de la compagnie Savac qui les emmènent. A peine l’opération terminée, sans laisser à certain-e-s la possibilité de récupèrer leurs affaires, le ménage est fait, pour offrir à Vinci l’usage du terrain. Quelques heures plus tard, une centaine de migrant-e-s manifestent vers la mairie du 18ème pour exiger une solution de logement.

L’ expulsion de ce campement participe à la volonté de l’Etat d’isoler, d’humilier, d’empêcher toute organisation des migrant-e-s pour survivre ici ou tenter d’aller vers d’autres pays. Nombre d’entre elles et eux souhaitent en effet rejoindre l’Angleterre en passant par Calais, où deux squatts de migrant-e-s ont été expulsés aujourd’hui même. Là-bas comme ici, l’Etat et ses larbins, détruisent les espaces que s’approprient les migrant-e-s, parlant d’évacuation sanitaire alors même qu’ils sont responsables de leurs conditions de vie précaires par le harcèlement qu’ils leur font subir.

Laissons parler notre rage contre ses flics qui aujourd’hui expulsent, et qui tous les jours font leur sale boulot de contrôle, d’arrestation, d’emprisonnement en centre de rétention de celles et ceux qui n’ont pas les bon papiers.

SOLIDARITE AVEC LES MIGRANTS

A BAS TOUTES LES FRONTIERES

LIBERTE POUR TOU-TE-S

The epidemic it’s …

capitalism, its cops, its wars, its borders

This morning, tuesday June 2nd, 400 migrants who have been living for several months under the elevated railway between La Chapelle and Barbès were evicted. Under the pretext of a threat of an epidemic, prefecture and town council hope to « clean out » this area in complete urban renewal and disperse the migrants. And that with the colla­boration of the associations Emmaüs and France Terre d’Asile, humanitarian backings to the repression of migrants, which help sort out and control individuals according to an origin they haven’t chosen. Associations and cops work side by side to move out migrants in exchange for some nights ‘accomodation for the lucky ones, street for the others.

Behind the fences, some demonstrators has gathered with banner, tracts and posters to express their solidarity to evic­ted people, but they’re not able to block the bus from Savac compagy which take them away. The operation barely over, housework is made to offer the use of the site to Vinci, without letting the opportunity to some people to get their things back. Few hours later an hundred of migrants demonstrate among the town hall of 18th to demand to an accomodation solution.

The eviction of this camp takes part in the will of the state to isolate, humiliate, prevent any organization of migrants to survive here or try to get other countries. Indeed many of them want to reach England via Calais, where two mi­grants’ squats were evicted today. There, as here, the state and its stooges destroy spaces appropriate by migrants, spea­king of medical evacuations while they are responsible for their precarious living conditions through the harassment they inflict on them.

Let’s express our rage against these cops who evict today, and all the days make their ugly job of controlling, arresting, imprisonning in retention centers the ones who don’t have the good documents.

Solidarity with migrants !

No borders !

Freedom for everyone !

Un texte qui raconte l’expulsion de la halle Pajol où les migrant-e-s s’étaient installé-e-s après avoir été viré-e-s le 5 juin du square Saint Bernard par les flics :

TRAQUE SANS RÉPIT DES RÉFUGIÉES DANS LE 18ÈME

Hier, lundi 08 juin 2015, en début d’après midi, les réfugiées expulsés de la chapelle, ont à nouveau été délogés, violemment, du campement provisoire installé rue Pajol, devant la bibliothèque Vaclav Havel. A 13h40, ils étaient une centaine quand les CRS ont débarqué pour les chasser. Seules quelques personnes solidaires étaient sur place à ce moment là.
Une distribution de nourriture venait de commencer. les CRS ont rapidement encerclé les réfugiées et commencé à les embarquer dans un car qui est parti dans la foulée. Les divers réseaux d’alerte ont été activés et des militantes, voisines etc ont accourus sur les lieux. La résistance a été très forte. Des chaînes humaines se sont mises en place. La résistance des réfugiées et personnes solidaires a considérablement ralenti le travail des flics. Plusieurs réfugiées
ont réussi à s’échapper de la nasse. Vers 17h, le deuxième car est parti avec difficultés, plusieurs dizaines de personnes ayant tenté de bloquer son départ en se mettant sur la chaussée. Les CRS quittent les lieux sous les huées du quartier. Les 80 réfugiés arrêtés ont été envoyés au commissariat de l’Evangile dans le 18e, 30 d’entre eux ont atterri en centre de rétention (14 à Vincennes, 16 au Mesnil Amelot). 17 réfugiés ont fini la soirée aux urgences de l’hôpital Lariboisière: un réfugié a le pied fracturé, un autre a un testicule explosé…
Le soir même, les réfugiés étaient à nouveau nombreux à se regrouper devant la halle Pajol. Les personnes solidaires sont là aussi. On ne lâche rien. La nourriture commence à arriver. Immédiatement, un nouveau débarquement policier a eu lieu. Les CRS empêchent les gens de récupérer les matelas et diverses affaires. Les renforts policiers affluent. Pas de relâche pour la chasse!! Les réfugiés ne pourront pas encore souffler ce soir. A nouveau, la solidarité se met en place. Plusieurs personnes du voisinage accueilleront pour la nuit des réfugiés. Un autre groupe trouvera refuge à l’ENS. Et la majorité est accueillie au Bois dormant (un jardin partagé) situé à deux pas de la Halle Pajol.
La solidarité ne faiblit pas. Envers et contre tout. Contre les discours mensongers de la mairie et de la préfecture qui prétendent outrageusement que l’évacuation s’est fait avec humanité, qui prétendent que les réfugiés ont refusé de demander l’asile, qu’ils et elles ont tous eu un hébergement… Voisins, militantes, personnes solidaires ne s’en laissent pas compter. La solidarité s’accroît et s’élargit, la résistance aussi. C’est tout le quartier de la Chapelle, et bien sûr au delà, qui est désormais mobilisé et qui résiste contre cette politique de traque aux réfugiées.
Réfugiées, voisines, personnes solidaires, nous ne lâcherons rien !
DES PAPIERS POUR TOUS !
DES LOGEMENTS POUR TOUS !
REFUGEES WELCOME!
SOLIDARITÉ AVEC LES RÉFUGIE-ES !

Mise à jour 11 juin 2015

Nivelles (Belgique) : révolte à la prison, plusieurs détenus sur le toit

Plusieurs détenus mécontents sur les toits de la prison de Nivelles dimanche

La police a dû intervenir dimanche à la prison de Nivelles (Brabant wallon) en raison de la présence de plusieurs détenus sur les toits de l’établissement, a-t-on appris lundi auprès de l’administration pénitentiaire et de source syndicale. Un second incident a été constaté lundi matin au sein de la prison nivelloise.

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Refusant de réintégrer leurs cellules respectives au terme de leur période de préau, sept détenus se sont rassemblés dimanche en fin d’après-midi sur les toits de la prison nivelloise pour marquer leur mécontentement. Ils en ont été délogés par la police, avant d’être emmenés au cachot. Leur colère serait liée à l’arrivée récente d’un codétenu, lequel aurait bénéficié de faveurs du chef de la direction de la prison.

Entendant couper court à certaines rumeurs, le porte-parole de l’administration pénitentiaire a précisé lundi qu’aucune prise d’otage n’avait été perpétrée et qu’aucun agent pénitentiaire n’avait été blessé lors de l’incident.

Lundi matin, un autre détenu a lui aussi exprimé son mécontentement en commettant des dégradations dans sa cellule. Cet incident ne serait cependant pas lié aux faits perpétrés la veille, indique un délégué syndical de la prison de Nivelles.

source brèves du désordre

Quelques mots du compagnon Henry Zegarrundo à trois ans du coup répressif en Bolivie

[À propos de la répression anti-anarchiste en Bolivie et du cas du compagnon Henry Zegarrundo, voir ici, ou la brochure Chronique d’un chemin caillouteux, compilation de textes à propos de la répression anti-anarchiste en Bolivie et du prisonnier Henry Zegarrundo.
note de non fides

Après trois ans de jours longs et obscurs, d’autres intenses et réconfortants à différents moments, en prison, en arrestation domiciliaire, ce réconfort est le début de nouvelles expériences qui aident à émerger, à ne pas étouffer dans le vomi du Pouvoir, des expériences qui font que les éclaboussures de la démocratie ne me transforment pas en un être docile de plus.

Dans l’après-midi du 29 mai 2012, en marchant dans la rue je suis intercepté pour « qu’on me pose quelques questions », des fous en civil sortis d’un échiquier duquel ils n’ont jamais cessé d’être les défenseurs du système établi dont ils clament et imposent la servitude, au nom de l’oppression et du devoir. Gardiens de la démocratie bourgeoise avec l’âme et l’esprit prisonniers de l’obéissance, l’immuabilité, la répression, au final ils ne seront rien de plus que des instruments de domination afin de perpétuer l’esclavage dans leurs âmes misérables. Je suis certain qu’il y a pire que ceux-là, certains prétendent confronter le Pouvoir, mais lorsqu’ils se trouvent entre ses mains, ils deviennent des idiots utiles, d’autre tiennent le rôle d’infiltrés, d’autres enfin ont commencé une chasse aux sorcières, essayant de trouver des « responsables » de ce qui s’est passé, ils ont persécuté, surveillé des maisons de proches de certains compagnons. Le coup répressif n’est pas seulement venu de la part du Pouvoir, il est aussi venu de la part de toutes ces pourritures converties en policiers ad honorem. Tous ceux-là se trouvent dorénavant de l’autre côté de la barricade. Après m’avoir intercepté ils essaient de « me faire parler ». Je ne me prête pas au jeu, je sais qu’il n’y a aucun moyen de se proclamer contre le Pouvoir et en même temps d’être l’un de ses laquais.

La lutte continue durant l’enfermement. La 9° marche pour le TIPNIS arrive à la Paz au mois de juillet 2012. Une bataille qui a du faire face aux multiples stratégies de l’État/Capital pour imposer sa mentalité extractiviste. La répression continue, mais on ne recule pas. La vie quotidienne devient une bataille pour la survie des désirs les plus intenses de destruction de cette saloperie qui s’appelle autorité. Chaque acte de désobéissance, chaque moment dans lequel se répondent les forces pour continuer, chaque acte solidaire est le souffle qui me connecte à l’offensive tandis que la guerre sociale continue.

Ils m’ont transféré de la prison sociale à cette autre, plus petite, plus surveillée, qui m’impose plus de choses, et qui est plus autoritaire, mais finalement ces deux prisons existent, si nous laissons cette existence se perpétuer, nous nous mettons nous-mêmes les fers. Qui que nous soyons dans l’une ou l’autre, nous pouvons choisir de nous soumettre ou de nous rebeller.

Dans l’enfermement tu as très peu d’armes pour continuer le chemin, mais les quelques unes que tu as doivent être bien utilisées : mutineries, grèves de la faim, communiqués, lettres, refus de collaborer, n’importe quelle participation sera toujours une preuve d’insoumission, de courage, de désir de ne pas tomber dans la normalité aliénante de la société. Dans des moments aussi compliqués, lorsque nous sommes enfermés comme n’importe quel animal capturé par l’homme civilisé, il ne nous reste plus que le choix entre être une pourriture ou un anarchiste. La conviction est un souffle d’air pur, l’échec est la soumission qui oblige à se résigner à la pollution. Je préfère choisir la première, il n’y a pas d’intermédiaire entre les deux, l’incertitude grisâtre mènera toujours à agir de façon opportuniste et en rien révolutionnaire.

Des moments qui sont interminables, les heures qui s’arrêtent et vont à l’encontre de ce désir de voir passer le temps rapidement. Puis la cage a changé, pour que je sorte en arrestation domiciliaire. Il y a plusieurs nuances dans la punition, ils te font croire que le système judiciaire est juste et complaisant, mais ça n’est que leur jeu, et au final je suis toujours otage. Les prisonniers continuent d’exister, le Capital continue de faire des ravages. Cette justice hystérique protectrice de la classe exploiteuse et aisée continue dans son long parcours sans destinée, mais avec l’objectif clair de punir ceux qui ne se soumettent pas, et des arguments nauséabonds leur servent d’appui, et tout ça se situe en dehors de mon monde.

Tout État est terroriste, parce qu’il utilise la répression afin de maintenir son état de droit, ses lois, ses normes, son éducation, ses religions. Et pour mettre en avant qu’il est omnipotent, ils nous considèrent comme l’ennemi public, parce que ce qui est normal c’est que les citoyens obéissent têtes baissées et fidèles à leurs normes. La terreur inspirée par le Pouvoir est estompée dans la peau des gens. Notre ennemi n’est pas le citoyen lambda, malgré son obéissance et sa servilité, l’ennemi c’est celui qui essaie de nous arracher la liberté d’exister sans sa présence. Sous toutes les ruines causées par la répression, c’est inévitable qu’ils étouffent le feu des nouvelles pousses qui germent en silence, c’est inévitable qu’ils en finissent avec la lutte pour la liberté absolue, c’est inévitable qu’ils nous acquittent de notre identité acrate.

Pour la destruction des cages humaines et animales.

Henry Z.A.

PS : salutations insoumises à tous ceux qui restent en guerre contre l’autorité et le Pouvoir à l’extérieur et à l’intérieur de la prison, et depuis la digne clandestinité. Une grosse bise à toi, compagnonne en cavale, où que tu sois j’espère que ces mots t’arriveront.

source comtazo.noblogs.org/

[anti carcéral]La Jubaudière (Maine-et-Loire) : révoltes, évasions et incendies font fermer le « Centre éducatif fermé »

n pleine crise, le centre éducatif fermé… ferme
Note Du Clavier:
CE C.E.F a été géré par le secours catholique , ce n’est pas bon pour la volonté de monopole de la sauvegarde de l’enfance comme celui de valence. Et en supplément la sauvegarde de l’enfance utilise un raiseau pour faire des familles d’accueuil des paysans de la Drome pourorganiser un sas après le passage au CEF. Le monopole de la sauvegarde de l’enfance se vante de telle initiative comme unique en Fance
strong>En pleine crise, le centre éducatif fermé… ferme
Ouest-France, 16 juin 2015

Un arrêté préfectoral va le confirmer : le centre de la Gautrêche met la clé sur la porte jusqu’au 31 décembre. Entre incendie, conflit social et fugues, l’établissement connaît des épisodes houleux.

C’est le dernier soubresaut en date au Centre éducatif fermé (Cef) de la Gautrêche, à La Jubaudière (Maine-et-Loire). Et il est brutal. Le 3 juin, le maire, Franck Aubin, avait déjà pris un arrêté de fermeture de ce site, établissement recevant du public. Et bientôt, ce sera au tour de la préfecture de prendre une décision similaire (1). Décision imposant une « fermeture totale et temporaire jusqu’au 31 décembre 2015 », écrit dans un communiqué le gestionnaire du Cef, l’Association des cités du Secours catholique (ACSC).

La ministre de la Justice met en garde

Sous tutelle de la Protection judiciaire de la jeunesse, le centre accueille des adolescents de 12 à 17 ans, multirécidivistes, tous en placement judiciaire (aménagement de peine, contrôle judiciaire, sursis avec mise à l’épreuve…). La goutte d’eau qui a tout fait déborder : un incendie, le 28 mai, dans les murs du Cef.

« Le soir même, on a vu qu’il s’agissait probablement d’un feu d’origine volontaire. Tous les systèmes de détection étaient détériorés », précise le maire. Le 2 juin, une commission de sécurité a rendu un avis défavorable, compte tenu des risques encourus par les neuf pensionnaires et le personnel. Ce sinistre n’est pas le premier incident à déplorer.

Début 2015, à trois reprises, des groupes de jeunes ont fugué, parfois en volant une voiture. À la même période, un conflit entre salariés aboutit au licenciement de la directrice. La situation est très tendue depuis quatre ou cinq ans. Une dizaine de salariés ont démissionné.

Dès son ouverture fin 2006, le Cef a connu quelques turbulences : fugues, démissions d’éducateurs débordés… Dans une lettre datée du 12 novembre 2012 que nous nous sommes procurée, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, avait écrit au contrôleur général des lieux de privation de liberté. Malgré des « constats positifs », elle demandait qu’une évaluation interne identifie « les points d’amélioration possibles du fonctionnement du centre ». À savoir : prise en charge, suivi des mineurs, temps d’échanges entre les agents du pôle éducatif et du pôle santé…

Franck Aubin ne cache pas sa lassitude : « Je ne remets pas en cause le Cef. Mais les choses ne s’arrangent pas. On ne peut pas jouer avec la sécurité. » La réglementation Perben de 2002 (prévoyant entre autres des alternatives à la prison) serait-elle inadaptée ? « Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, ce serait trop facile », répond le maire, qui attend de connaître les réactions des protagonistes, réunis ce matin lors d’un point-presse.

D’après nos informations, la plupart des pensionnaires du centre ont déjà été envoyés dans d’autres Cef ou des foyers spécialisés. Des réductions de peine pourraient intervenir. Ce week-end, il restait encore trois mineurs dans l’établissement, en attente d’un départ.

Quant aux salariés, l’association gestionnaire se conformera aux dispositions légales. Afin de permettre une réouverture du centre, elle pourrait « confier sa gestion à un autre opérateur ». La recherche de repreneurs potentiels demanderait cependant plusieurs mois.

(1) Contactée, la préfecture du Maine-et-Loire n’a pas répondu, hier, à notre demande d’entretien.
source: brèves du désordre

pour se débecter voici le discours d’une directrice de l’ancien CEF de Valence