Archives mensuelles : mars 2016

Lille/Grenoble/Lyon/Nantes/Marseille/Rouen/Toulouse/Rennes/Paris : affrontements un peu partout

19:39 :77 interpellations et 31 policiers blessés

Les organisateurs annoncent 1,2 million de manifestants contre 400 à 500.000 en début de mois. La préfecture, elle, ne compte que 390.000 participants ce jeudi. Plusieurs incidents ont en outre éclaté en marge des cortèges. Cette journée de mobilisation a été marquée par des heurts en marge des cortèges. Dans la capitale, des jeunes cagoulés ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, de même qu’à Rennes ou Grenoble. A Nantes, certains ont affronté la police qui a fait usage de canons à eau. En tout, 77 personnes ont été interpellées, et 33 personnes blessées, dont 31 policiers, indique l’AFP.


Grenoble : banques et agences immobilières

(Libération, 31 mars 2016 à 18:05 (extrait)

Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans la ville iséroise contre le projet de loi travail. En marge du cortège, des vitrines de banques et d’agences immobilières ont été soufflées par des individus.

A Grenoble, les violences en marge de la manifestation contre le projet de loi travail ont été brèves, mais spectaculaires. Selon les syndicats, ils étaient 25 000 personnes à défiler ; selon la police, 7 000. Lorsque le cortège a atteint le cours Berriat, une trentaine de casseurs s’en sont pris aux devantures de banques et d’agences immobilières. Dans la foule, Nicolas, 36 ans, en a aperçu certains sortir « des moellons, des sortes de briquettes, des marteaux, des caillasses et des bombes de peinture » pour s’attaquer à une demi-douzaine de vitrines.

Au carrefour suivant, une quinzaine de CRS ont tenté de « couper le cortège et d’isoler les encagoulés, mais la foule a entouré les flics, pour protéger les casseurs, et les CRS se sont mis en tortue, avant de se retirer rapidement », raconte Nicolas. « Si jamais un schmidt se représente devant un encagoulé, ça va repartir ! », prédit-il.

L’après manif « Loi travail » tout aussi compliquée à Grenoble

F3 Alpes, 31/03/2016 | 20:16 (extrait)

Après les échauffourées qui ont émaillé la mobilisation matinale contre la « loi travail » et l’arrestation d’un jeune homme, décision a été prise de suspendre les festivités prévues en soirée au Parc Paul Mistral. Si les syndicats ont accepté l’annulation, des jeunes ont tenté le forcing.

Plusieurs organisations syndicales et des collectifs avaient appelé à prolonger la manifestation contre la « loi travail » par une soirée festive avec la projection du film « Merci Patron » suivie de discussions autour de « la convergence des luttes ». Le rendez-vous était fixé à l’Anneau de vitesse de Grenoble, au Parc Paul Mistral.

Mais tout a été annulé après les échauffourées de la matinée où 5 Banques, 2 agences immobilières et une boutique ont été prises pour cible.

Très rapidement après les faits, le Directeur Départemental de la Sécurité Publique, Patrick Mairesse, a expliqué qu’aucun rassemblement ne serait supporté au-delà de 16 heures. Un arrêté préfectoral a été pris dans ce sens, malgré un accord initial donné par la mairie de Grenoble aux organisateurs des festivités prévues en soirée.

Mais pour les jeunes mobilisés, la messe n’était pas dite. Ils se sont lancés dans l’installation d’un écran, avant d’être encerclés par les CRS. A 18h30, des grenades lacrymogènes ont fait fuir les quelque 200 manifestants qui étaient encore là.

21h45 : Les derniers manifestants se sont déplacés de l’anneau de vitesse au centre-ville de Grenoble, où de violents affrontements ont actuellement lieu avec les forces de l’ordre. De nombreuses interpellations ont eu lieu.

En début de soirée, des scènes de violences ont lieu en plein centre de Grenoble, autour de la place Notre-Dame, entre les manifestants et les forces de l’ordre. Les manifestants se sont déplacés dans le centre-ville, avant de revenir, autour de 21 heures, près du parc Paul-Mistral, devant le cinéma Pathé « Chavant », bloquant ainsi la circulation des voitures et du tram.


Rennes. rue Jean-Jaurès, pavés contre lacrymo

Ouest France 31/03/2016 à 17:39

Des centaines de jeunes défient les forces de l’ordre depuis midi, ce jeudi, au coeur de Rennes.

Les affrontements se sont notamment déroulés rue Jean-Jaurès. L’artère, qui porte le nom d’une figure du socialisme, permet de passer de République au Parlement de Bretagne, une place que convoitent les manifestants.

Jets de projectile d’un côté (pavés notamment), gaz lacrymogène de l’autre, le face-à-face a été tendu et a duré plusieurs heures.

Des vitrines ont été brisées et un véhicule stationné dans la rue a été incendié.

Vers 16 h, les CRS ont repoussé les manifestants vers la rue du Maréchal-Joffre, en direction de l’esplanade De-Gaulle, plus au sud.


Loi Travail : A Lyon, la manifestation dérape en fin de cortège

20Minutes, 31.03.2016 à 18:25

La manifestation contre la réforme du code du travail a ressemblé entre 12.000 (selon la police) et 30.000 personnes (selon les organisateurs) à Lyon ce jeudi après-midi.

Le cortège, parti de la Manufacture des tabacs a lentement déambulé vers la place Bellecour où un important dispositif de sécurité avait été mis en place. Des camions de CRS bloquaient les principales rues permettant d’accéder à la place. La manifestation s’est rapidement crispée lorsque des œufs ont été jetés sur des gendarmes chargés d’encadrer le cortège. Puis, la situation s’est tendue à l’arrivée. Des gaz lacrymogènes ont été lancés place Bellecour.

Les forces de sécurité ont également arrosé les participants qui refusaient de se disperser, à l’aide de deux canons à eau. Vingt personnes, visages encagoulés pour la plupart, ont été interpellées place Bellecour pour des jets de projectile, selon la Préfecture du Rhône.

Dans la matinée, avant que la manifestation officielle ne débute, 300 lycéens avaient défilé dans les rues de Lyon. Des casseurs s’étaient mêlés au cortège dégradant les abords des facultés situées le long des quais Claude Bernard.


Marseille : les manifestants sous les lacrymogènes

La Provence/F3, 31/03/2016 à 14H47 (extraits)

Trois policiers ont été blessés et deux personnes ont été interpellées jeudi à Marseille au cours de la manifestation contre le projet de loi travail, a-t-on appris auprès de la préfecture. Selon la préfecture de police, 11.200 personnes ont défilé à Marseille pour demander le retrait du projet de loi sur le travail

Des débordements ont eu lieu à Marseille entre la place Castellane et le Rond-point du Prado lors de la manifestation contre la loi Travail ce matin. Les CRS ont envoyé du gaz lacrymogène pour dissiper la foule après avoir reçu des jets de pierre et de boulons.


À Lille, la manifestation contre la loi Travail se termine par des affrontements sur la place de la République, et sept interpellations

Voix du Nord, 31/03/2016 à 19:06

À 15 h 30, les pompiers eux aussi mobilisés ont rejoint le cortège et brûlé des pneus devant le Conseil général, rue Gustave-Delory. Les fumées sont tellement noires et importantes que le cortège doit dévier de son circuit initial.

À 15 h 40, rue de Tournai, le cortège dévié s’est retrouvé nez à nez avec des camions de CRS qui s’étaient garés là. De quoi attiser les esprits de certains manifestants qui n’ont pas hésité à lancer des bouteilles en verre en direction des forces de l’ordre. Il n’y a pas eu d’interpellations.

À 16 h, des casseurs ont visiblement rejoint le cortège. À la gare, certains d’entre eux ont balancé de la peinture et des bouteilles de verre sur la vitrine du Mac’Donald. Les CRS et les forces de l’ordre se tiennent prêts à intervenir. La situation est tendue près de la Grand’place. Les mêmes casseurs ont barbouillé l’enseigne Apple, rue Faidherbe, puis ont balancé de la peinture sur les façades des banques de la rue Nationale.

À 17 h, le cortège a atteint la place de la République mais la situation reste tendue entre des casseurs et des CRS. Des bouteilles de verre sont lancées sur les forces de l’ordre, à l’angle de la place de la République et de la rue Jacquemars-Giélée. Un homme en fauteuil roulant a décidé de se placer entre les deux rangs, celui des CRS et des casseurs qui se font face. Il s’est allongé sur le sol. Les étudiants et lycéens se tiennent en retrait. Par ailleurs, au compteur, les syndicats annoncent quelque 20 000 manifestants dans les rues de Lille cet après-midi.

À 18 h, après une dernière sommation d’usage, les CRS ont chargé les manifestants à l’angle de la rue Jacquemars-Giélée et de la place de la République. Il y a eu plusieurs charges dont une avec les chevaux et les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les derniers manifestants. À 18 h 30, les forces de l’ordre ont quitté les lieux.


14 000 manifestants contre la Loi Travail en Seine-Maritime et sept interpellations à Rouen

Infonormandie 31 Mars 2016 à 19:18

En marge de la manifestation contre la Loi Travail à Rouen, en Seine-Maritime, sept personnes ont été interpellées pour des jets de projectiles contre les forces de l’ordre. Elles étaient toujours en garde à vue ce jeudi soir, selon une source policière. L’un des interpellés a été surpris alors qu’il taguait à la peinture la statue de Napoléon devant l’hôtel de ville.

Les policiers ont dû charger à plusieurs reprises et faire usage de gaz lacrymogène pour disperser quelque 300 manifestants qui entendaient s’installer sur le parvis de la mairie. Les manifestants ont alors tenté de dresser des barricades avec des poubelles en feu rue de la République. Délogés, vers 15 heures, ils se sont rendus ensuite en direction de l’hôtel de police mais ils ont été accueillis rue Brisout-de-Barneville sur la rive gauche par des cordons de CRS et d’hommes de la compagnie départementale d’intervention (CDI) qui les ont refoulés après les sommations d’usage.

Des échauffourées ont eu lieu un peu plus tard en ville où des dégradations auraient été constatées.


Toulouse : affrontements

Loi travail : quelques incidents à l’issue de la manifestation à Toulouse
F3 Midi-Pyrénées, 31/03/2016 | 18:01

Ce jeudi 31 mars, le gouvernement a passé une nouvelle fois le test de la rue. À Toulouse, la mobilisation contre la loi travail a été très importante et une centaine de casseurs est venue perturber la manifestation.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes, 100 000 selon les organisateurs et 20 000 selon la préfecture, ont défilé jeudi matin dans les rues de Toulouse. Une mobilisation historique dans la ville rose.

Parmi ces milliers de personnes, une centaine de casseurs se sont infiltrés. En marge du cortège officiel, ce groupe composé d’une centaine d’étudiants ont tenu tête, violemment aux forces de l’ordre à coups de jets de bouteilles. Les CRS ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes et se sont interposées entre les deux groupes au moment de leur séparation vers 14h.

En effet, environ 500 étudiants se sont détachés du cortège officiel. Parmi eux, des étudiants agités et violents. Des poubelles incendiées, des jets de projectiles… Au total, 8 personnes ont été interpellées, dont 4 au niveau de l’Avenue Etienne Billières et de la place Saint-Cyprien.

Néanmoins, les heurts avec les CRS ont surtout émaillé la fin de la manifestation contre la loi travail, vers 15h.


Echauffourées lors de la manifestation des lycéens à Paris, une dizaine d’interpellations

Le Parisien, 31 Mars 2016, 13h09

Plus d’un millier de lycéens ont commencé à défiler en fin de matinée à Paris dans une ambiance tendue, certains lançant des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont chargé et interpellé une dizaine de personnes, a constaté un journaliste de l’AFP.

Scandant « Lycéens, étudiants, chômeurs et salaries, c’est tous ensemble qu’il faut lutter » ou « tous ensemble tous ensemble grève générale« , les manifestants, dont certains avaient le visage masqué, sont partis de la place de la Nation pour rejoindre la place d’Italie, où doit commencer la manifestation contre la loi Travail en début d’après-midi.
Dès le début de la manifestation, qui rassemblait environ 1.000 lycéens en début de manifestation selon la préfecture de police, quelques militants ont grimpé sur des voitures immobilisées sur la chaussée. Le cortège s’est arrêté à plusieurs reprises et des groupes de quelques dizaines de personnes au visage masqué ont lancé des pierres, des pétards, ou des bâtons sur les forces de l’ordre, recouvrant certains de peinture jaune.
Les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises, se ruant sur les manifestants et faisant fuir les assaillants les plus remontés, qui revenaient à la charge un peu plus tard.
Des échauffourées ont eu lieu en particulier devant la gare de Lyon et au niveau du Pont d’Austerlitz. Des abribus ont été cassés, des vitrines endommagées et du mobilier urbain arraché sur le passage des manifestants, tandis que des commerçants baissaient leurs rideaux pour éviter les dégradations.
« Il s’agit d’individus gantés et cagoulés qui viennent se mêler aux manifestants« , a-t-on précisé à la préfecture de police. A la mi-journée, une dizaine de personnes avaient été interpellé en marge du cortège à Paris et en proche banlieue pour des jets de projectiles, selon elle.
« Le gouvernement nous emmerde (et c’est réciproque)« , « Jeunes et insurgés, le monde est à nous« , pouvait-on lire sur des banderoles.
« Comment peut on dire ce qu’on pense quand on est étudiant, quand on a 15 ou 16 ans ? On le fait en manifestant sous la pluie, contre la loi, contre les CRS » a dit à un journaliste de l’AFP Jeanne, du lycée Maximilien-Vox.


Nantes ; affrontements

Nantes : De gros dégâts, 11 interpellations et 3 blessés en marge de la manifestation

20Minutes, 31.03.2016 à 21:59
Le centre-ville de Nantes a été le théâtre de violences tout l’après-midi après la manifestation contre le projet de loi travail…

La manifestation contre la loi travail, qui a mobilisé entre 12.000 et 30.000 manifestants ce jeudi matin à Nantes, a été marquée par d’importants débordements à l’issue du défilé. Quelques dizaines d’individus, le plus souvent masqués ou cagoulés, ont défié tout l’après-midi les forces de l’ordre en centre-ville, lançant des projectiles (pierres, bouteilles…) et dégradant du mobilier urbain. Plusieurs centaines de jeunes étaient présents à leurs côtés pour observer les affrontements.

Déjà un lourd bilan

Les dégâts sont importants. Plusieurs vitrines de commerces, panneaux publicitaires et parois de station de tramway ont été brisés. La façade de l’hôtel de ville de Nantes, ainsi que la permanence du député François de Rugy, ont été vandalisées à la peinture. Deux voitures et plusieurs poubelles ont été incendiées. Quelques véhicules ont été endommagés. Des éléments de chantier ont également été déplacés et détruits. La ville de Nantes a annoncé qu’elle allait déposer plainte.

La police indiquait en fin d’après-midi avoir procédé à huit interpellations pour jets de projectiles ou outrage sur les forces de l’ordre. Tous sont des hommes, âgés de 16 à 20 ans. L’un d’entre eux était en possession d’une batte de baseball. Au moins trois interpellations supplémentaires ont eu lieu en début de soirée. Par ailleurs, deux policiers et un gendarme seraient légèrement blessés.

Les derniers provocateurs repoussés

Après d’ultimes affrontements du côté de la Cité des congrès, de la médiathèque Demy puis des Machines de l’île, les derniers provocateurs semblent, vers 20h45, avoir été repoussés. Au cours de la journée, les forces de l’ordre ont dû utiliser à plusieurs reprises gaz lacrymogènes et canons à eau, en particulier autour de l’île Feydeau et du pont Anne-de-Bretagne.

Les lignes de tramway sont par ailleurs coupées en centre-ville depuis la fin de matinée

Chrono de Ouest-France, 31/03/2016 à 18:30

10 h. Boulevard Gabriel-Lauriol, plusieurs centaines d’étudiants viennent de quitter la faculté des lettres. Ils veulent rejoindre à 10 h 30 la place du Commerce. Ils sont suivis par trois tracteurs emmenés par des anti-aéroport.

10 h 30. Le cortège n’est pas encore parti mais déjà entre 3 000 et 5 000 personnes sont rassemblées à l’intersection de la place du Commerce et du cours des 50-Otages. Au premier rang, les lycéens brandissent des pancartes : « Rose promise chômedu », « 32 heures mon amour », « Ouvriers et étudiants nous vaincrons », « On ne veut pas perdre notre vie à la gagner  ».

11 h 15. Les jeunes sont en tête de cet énorme cortège. Selon certains organisateurs, la barre des 20 000 participants a été franchie.
De la peinture a été projetée sur la mairie, des vitres ont été fracassées. Des premières grenades lacrymo ont été tirées devant l’hôtel de ville de Nantes, rue de Strasbourg.

11 h 30. Les premiers manifestants sont arrivés Tour Bretagne alors que les derniers rallient tout juste la rue de Strasbourg. Parmi les participants : un gros contingent de salariés de l’usine Airbus qui soulignent : « Ca fait longtemps qu’on n’a pas mobilisé autant. »
Le cortège doit regagner la pace Graslin et la place de la Petite-Hollande avant de gagner l’Hôtel-Dieu où des prises de parole auront lieu.

11 h 45. Place Graslin, des individus cagoulés, postés devant les premiers manifestants, ont jeté des canettes sur les CRS. En réponse, des grenades lacrymo ont été envoyées.

12 h 15. Le défilé se sépare en deux parties : les salariés rejoignent le CHU comme prévu où les prises de parole doivent avoir lieu. Les lycéens et les étudiants ont prévu de gagner la gare de Nantes à pied par la ligne 1 du tram. Sur place, des CRS les attendent.
Parmi les manifestants, environ 200 « casseurs » ont été identifiés.

13 h 30. Des barricades ont été installées place du Bouffay par des jeunes qui veulent en découdre avec les forces de police. Des policiers chargent actuellement aux abords de la place jusqu’alors tranquille. Les terrasses de la place ont été rapidement rangées.

14 h 15. Sur la ligne de tram place du Commerce (côté Fnac), des jeunes ont installé un barrage de barrières de chantier et allumé un feu. Les policiers ont sorti des camions munis de lances à eau. Drôle d’ambiance entre les badauds qui prennent leur café en terrasse et les jeunes manifestants qui jouent au chat et à la souris avec les policiers sans qu’il y ait de réels affrontements pour l’instant.
Place du Bouffay, la situation s’est apaisée. Des vitrines ont été brisées. Des bars ont cependant préféré fermer cet après-midi.

15 h 15. Rassemblement de manifestants à Feydeau devant l’Hôtel-Dieu où des jeunes, parfois très jeunes, font face aux policiers, lancent des pierres et des pavés. Les forces de police répondent par des grenades lacrymos. La vitrine de la librairie scientifique a explosé, des poubelles ont été renversées. Le jeu du chat et de la souris continue, chaque partie court dans tous les sens. Situation toujours confuse, électrique et désordonnée.

16 h 30. Une voiture vient d’être incendiée devant le CHU. Sept manifestants ont été interpellés pour jets de projectiles et violences.

16 h. Deux camions à eau ont dispersé la plupart des manifestants réunis à Feydeau, face à l’entrée de l’Hôtel-Dieu. Cependant, une centaine d’irréductibles fait toujours face aux forces de l’ordre. Une voiture a été incendiée.

18 h 30. Plusieurs centaines de personnes continuent d’en découdre avec les forces de l’ordre.

20 h 10. 200 à 300 agitateurs sont actuellement près des Machines de l’Île. Ils utilisent du matériel de chantier pour monter des barricades. Les forces de l’ordre les repoussent.

Neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à Nantes, pour jets de projectiles sur les forces de l’ordre ou participation à un attroupement armé avec visage dissimulé.

La préfecture précise que quatre fonctionnaires ont été blessés pendant la manifestation et ont dû quitter leur service.

En chemin / Pourquoi on resterait calmes ?

Brèves du désordre

En chemin…

«  la révolte ne parle pas du simple dégoût , mais parle aussi de joie. La joie d’affirmer que malgré tout, nous sommes vivantEs. Que malgré l’aliénation régnante, nos chemins de révolte se croisent encore et que les possibilités de tisser des liens de complicité ne sont jamais entièrement anéanties. »

On nous demande régulièrement lors de diffusion du journal si nous faisons partie d’une organisation (association, parti, confédération). Ce n’est pas le cas. S’organiser pour lutter, tenter de diffuser des idées de différentes manières ne signifie pas forcément constituer une organisation, ou « faire de la politique » (en tant qu’activité séparée du reste de la vie). A quoi bon constituer une organisation si ce n’est pour faire nombre, obtenir la reconnaissance de l’État (adieu potentiel subversif), gratter des conditions de vie un peu moins merdiques, co-gérer sa domination ? Contrairement aux « réalistes » de tous poils, adeptes des fronts communs, je pense qu’on ne vient pas à bout de l’autorité en reproduisant soi-même (dans ses relations et façons de s’organiser) des rapports autoritaires, pas plus qu’on ne vient à bout de la politique sans abandonner les tactiques politiciennes.

Mes désirs ne peuvent pas être légitimes dans ce monde. Je veux la destruction de TOUT pouvoir, de TOUTE autorité. Sans ça pas de liberté possible.

Il m’a fallu longtemps pour démasquer les (faux) complices qui auraient voulu me cantonner à un rôle « de fille » (passive, « copine de », faire valoir…) et m’ envisager comme individu non pas entièrement autonome mais agissant et me positionnant en fonction de mon éthique, de mes désirs et de la colère qui bout en moi. Je vois ça comme une recherche continue et exigeante : la tension entre la tête et le ventre, entre les idées et la pratique, entre soi et les autres. Je ne veux d’aucun groupe ou collectif, d’aucune entité (y compris « révolutionnaire ») qui serait supérieure aux individus qui la composent, prétendrait parler en leur nom, dicter leur agir ou fédérer à partir d’un discours homogène, aucune instance à qui déléguer ma responsabilité. Je ne serai ni soldate, ni bras armé d’un quelconque mouvement. Je chie sur les chefs et autres spécialistes, stratèges, les institutions, leurs codes, lois, morales… Chaque pas est le mien.

Je ne suis pas la seule à penser ça. De nombreux-se-s anarchistes opposent à l’organisation formelle, centralisatrice et hiérarchisée l’organisation informelle entendue comme le foisonnement d’individus s’associant et se dés-associant en fonction de leurs affinités, perspectives, projets… Il ne s’agit plus alors d’adhérer à un quelconque programme, croyance ou idéologie ni de recruter des électeurs, clones ou fidèles mais de rencontres uniques d’individus, de compagnonNEs avec qui expérimenter des relations basées sur la connaissance mutuelle et la réciprocité (d’envie, d’attentions…), afin de chercher comment (parmi d’autres révoltéEs, en annonçant clairement nos idées et en restant lucides sur les limites de ce qui peut être partagé) contribuer à l’existence d’un espace social où puissent se répondre, dialoguer des désirs et des gestes subversifs, afin de provoquer et d’ approfondir des ruptures dans l’ordre normal des choses, mettre du sable dans les rouages de la machine à exploiter et à soumettre, souffler sur les braises d’une situation sociale jamais complètement éteinte(s).

[Du pain sur la planche, feuille d’agitation anarchiste (Marseille), n°2, mars/avril 2016, p.1]


Pourquoi on resterait calmes ?

Les mauvais jours n’en finissent pas. Loi après loi, texte après texte, réforme après réforme, les rapports d’exploitation et de domination boulotsont sans cesse durcis par les gouvernants, qui derrière leurs fausses querelles, se refilent les dossiers et les bonnes idées pour en mettre plein la gueule aux galérien-nes.

De fait, les conditions de vies empirent pour un nombre croissant de personnes, salariées comme travaillant au noir, touchant les allocs ou le chômage, avec ou sans-papiers, et c’est la course pour la survie qui s’intensifie, au sein de laquelle tout nous pousse à écraser l’autre, à être le champion des crevards pour pour s’en sortir, gratter quelques miettes et éviter de toucher le fond de la misère, avec au dessus du crâne la menace perpétuelle de la loi qui prétend sanctionner toute insoumission. Et des milliers de gens sont pressés à accepter le premier taf qui vient quite à rejoindre la cohorte des uniformes : vigiles et matons, flics et gendarmes, ceux-là mêmes qui vont réprimer les actes de refus et de révolte, et qui ont les mains plus libres encore depuis l’instauration et la prolongation de l’état d’urgence. Plus la misère sociale prend de l’ampleur, plus l’ombre de la prison s’étend. Relier ces questions-là est un enjeu de taille, pas seulement dans les analyses, mais dans la lutte elle-même.

La dernière mesure en date, dite « Loi travail », portée par la gauche au pouvoir, nous rappelle furieusement un épisode précédent : le CPE et la loi « pour l’égalité des chances » imaginée par le gouvernement de droite en 2006. Cette année-là, un mouvement de lutte protéiforme s’était développé pendant plus de deux mois, allant crescendo et faisant monter une tension sociale revigorante. Utilisant les bonnes vieilles ficelles de la politique, De Villepin avait préféré lâcher un peu de lest, abandonnant (provisoirement bien sûr) le contrat première embauche pour faire passer le reste du texte. Et bien sûr, partis et syndicats de gauche s’étaient empressés de décréter la fin du mouvement et de crier à la « victoire », au moment même où celui-ci commençait à devenir le plus intéressant, c’est-à-dire incontrôlable. C’est que bien souvent, la colère qui pousse des milliers d’individus à descendre dans la rue va bien au delà d’une énième réfome, loi, aménagement des vies moisies que les puissantEs façonnent pour nous

Afin de ne pas revivre éternellement les scénarios de tant de mouvements passés, refusons d’emblée les mécanismes du jeu démocratique consistant à faire croire qu’il y ait quoi que soit à négocier avec ceux (institutions, patrons, partis…) qui font de la gestion de nos vies leur métier. Comme s’il pouvait exister un dialogue quelconque entre exploité-es et exploiteurs, entre dominants et dominé-es… Refusons au même titre tous ceux qui se présentent en médiateurs de ce dialogue chimérique, prétendant représenter les travailleurs et négocier pour eux la longueur des chaînes qui nous maintiennent dans l’esclavage salarial. Refusons enfin de leur servir de masse de main-d’œuvre en suivant leur agenda politicien.

La révolte n’est ni un spectacle, ni une comédie. Elle ne vise pas la démonstration, la mise en scène, elle est un affrontement réel entre des visions et des intérêts irréconciliables. Aussi, ce n’est pas un décompte du nombre de manifestant-es marchant comme on suit un cortège funèbre qui fait trembler le pouvoir, pas plus qu’un discours simpliste, « responsable » et réducteur servi à l’opinion publique pour obtenir son adhésion à travers les médias. La lutte introduit une rupture dans la normalité : rupture avec les fonctions que nous assigne cette société, fonctions qui ne servent qu’à la (re)production quotidienne de notre condition faite de hiérarchies et d’autorités, d’ordres et de soumission, du foyer familial à l’usine, des bureaux aux prisons, des quartiers aux hôpitaux psychiatriques, des centres commerciaux aux écoles. Le plus violent de tout n’est-il pas justement cette normalité-là ? Si la révolte contre cet existant est en soi une chose violente, il n’y a aucune raison de s’en justifier, de s’en excuser et encore moins de s’en démarquer. Cette rupture est le premier pas à faire pour que s’ouvre la possibilité d’autres rapports, basés sur la réciprocité, les accords et associations libres entre individus, la solidarité et l’entraide.

Pour cela, nous reconnaissons comme nuisibles les (auto-proclamés) leaders et autres spécialistes en « mobilisation ». De nombreux outils existent pour toutes les personnes désirant en découdre dans cette guerre sociale : l’autonomie et l’auto-organisation, la solidarité entre révolté-es, l’action directe offensive. Et ce ne sont pas les cibles qui manquent : agences d’intérim et Pôles Emploi, banques, locaux de partis et autres crapules capitalistes, médias prônant la soumission au pouvoir, axes de transports et bien d’autres structures encore…

Nous n’avons que ces comptes-là à régler : contre l’Etat, le capital et tout ce qui nous empêche d’être libres.

Détruisons l’économie, détruisons tout ce qui nous détruit.

[Du pain sur la planche, feuille d’agitation anarchiste (Marseille), n°2, mars/avril 2016, p.1]

Calais : expulsion de squat, incarcération, comparution par visioconférence puis remise en liberté

Brèves du désordre

Ouverture d’un squat pour migrants à Calais : le procès des huit militants renvoyé à vendredi

La voix du nord, 30/03/2016

Les huit activistes, âgés de 20 à 30 ans, interpellés dimanche après-midi à Calais devaient être jugés au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer ce jeudi après-midi, pour avoir participé à l’ouverture d’un squat dimanche à Calais. Ils étaient poursuivis pour dégradation de bien d’autrui et refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques intégrés dans un fichier de police. En l’absence de certains prévenus, qui n’ont pu être extraits de la maison d’arrêt de Sequedin, l’affaire a été renvoyée à vendredi 14 h.

Trois Français, libérés ce mardi, comparaissaient libres devant le tribunal ; les cinq autres, étrangers, sont restés en détention jusqu’à l’audience : deux jeunes hommes étaient écroués à Longuenesse et trois jeunes femmes à Sequedin. Ce mercredi toutefois, ces trois jeunes femmes n’ont pas pu être extraites de leur maison d’arrêt, faute d’escorte disponible. La présidente du tribunal a donc décidé dans un premier temps de les juger en visioconférence. Vers 17 h 30, le tribunal est monté dans une salle adaptée, accompagné des avocats, des prévenus présents au tribunal, de la presse et des personnes souhaitant y assister (ce type d’audience restant public).

Une soixantaine de personnes (dont au moins une vingtaine de soutiens) était donc présente dans cette petite salle. La connexion a été faite avec la maison d’arrêt de Sequedin, et les trois prévenues incarcérées sont apparues à l’écran, face caméra, accoudées à une table. L’ensemble des prévenus souhaitait être jugé ce mercredi, mais les trois prévenues retenues à Sequedin ont précisé qu’elles ne voulaient pas être jugées par visioconférence. «  Je veux être jugée maintenant, mais pas en vidéo : je veux être présente physiquement, aux côtés de mon avocat », ont-elles toutes trois déclaré.

Le substitut du procureur a reconnu que c’était leur droit de refuser d’être jugées en vidéo, tout en rappelant « la carence de l’administration pénitentiaire » qui n’a pas été en mesure de conduire les trois prévenues au tribunal. Il a donc demandé soit le renvoi de l’affaire pour tous les prévenus, avec maintien en détention pour les différentes personnes placées à Longuenesse et à Sequedin, soit la disjonction des dossiers (c’est-à-dire juger uniquement les cinq prévenus présents au tribunal et renvoyer le jugement pour les trois jeunes femmes de Sequedin).

Les huit militants – trois Français qui ne vivent hors du Pas-de-Calais, trois Suisses, une Belge et une Anglaise, tous âgés entre 19 et 30 ans environ – étaient défendus par Maître Calonne, une habituée des dossiers touchant aux squats, Maître Leroy, connu pour avoir défendu, fin janvier, des migrants qui s’était introduits de force dans un ferry, et maître Jennifer Vasseur.

Maître Leroy et ses consœurs ont soutenu que la visioconférence déshumanisait les individus et souhaité que ses clientes soient présentes physiquement devant le tribunal. « Je n’ai pas la solution, mais c’est à vous d’apprécier ». Tous trois se sont opposés à la disjonction du dossier : « Dans l’intérêt de tous, il faut qu’ils soient jugés tous ensemble », a estimé maître Calonne.

Le tribunal s’est retiré pour délibérer. Vers 19 h 30, il a décidé le renvoi de l’affaire à 14 h ce vendredi. Les huit prévenus ont été remis en liberté dans l’attente de leur procès.

Pour rappel, les huit activistes, âgés de 20 à 30 ans environ et de nationalités française, belge, anglaise, suisse et allemande, ont été interpellés dimanche après-midi alors qu’ils venaient d’ouvrir un squat en ville, rues Eustache-de-Saint-Pierre et des Prêtres, à Calais-Nord. Certains étaient montés sur les toits tandis que d’autres avaient barricadé, à l’aide de planches, les deux accès du bâtiment ou distribuaient des tracts dans lesquels ils rappelaient les raisons de leur coup de force : le démantèlement partiel de la « jungle » intervenu durant la première quinzaine de mars. Dans un communiqué intitulé «  Un toit pour tout(es)  », ils précisaient être « un groupe de personnes de différents pays et horizons politiques qui luttent pour le droit au logement pour tous, peu importe son origine ». Le bâtiment, qui appartient à un propriétaire privé, a par le passé hébergé un foyer pour femmes battues (Le Moulin blanc). Il est inoccupé depuis plusieurs années. Cette action survenait alors que les derniers squats connus à Calais ont été évacués en septembre 2015, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’étant engagé à une politique de « zéro squat » en contrepartie de l’ouverture, en mars 2015, du centre d’accueil de jour Jules-Ferry pour femmes et enfants. Les derniers squats de Calais, ouverts en nombre courant 2014-2015, avaient été évacués en septembre 2015 (hangar Paul-Devot, square Henri-Barbusse, salle du BCMO, parvis couvert de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul).

À l’occasion d’un comptage réalisé la semaine dernière, la préfecture a recensé un total de 3 500 migrants à Calais : 1 850 installés dans les structures mises en place par l’État (centre d’accueil de jour, centre d’accueil provisoire ouvert en janvier 2016 et tentes de la Sécurité civile) et 1 650 dans la « jungle » condamnée à disparaître courant 2016. Un chiffre qui se rapproche des objectifs fixés pour 2016 par la préfecture (2 000 migrants maximum accueillis dans le centre d’accueil de jour et le camp d’accueil provisoire).


Squat évacué : les huit interpellés pourraient être jugés mercredi

Nord Littoral, 29/03/2016

Huit militants ont été interpellés sur le toit pendant que d’autres étaient repoussés par les CRS.

Les huit gardes à vue ont été prolongées », a annoncé Nathalie Bany, procureure adjointe, lundi peu après 18h. «  Ils seront déférés demain », en vue d’une « comparution immédiate mercredi après-midi », indiquait-elle concernant les interpellations de militants qui étaient sur le toit d’un squat dimanche.

Cinq ans de prison encourus

Ces militants, dont des activistes No Border selon des sources proches, sont en garde à vue pour « dégradation en réunion, violation de domicile et refus de prélèvement » indique le parquet au lendemain de l’évacuation d’un squat ouvert à Calais le matin même, rue des Prêtres et rue Eustache de Saint-Pierre. Ils encourent jusqu’à cinq ans de prison.

Concernant le propriétaire du lieu squaté dimanche, celui-ci n’a pas porté plainte le jour même et qu’il était « recherché », affirmait la sous-préfecture qui gérait l’astreinte, contredisant les propos de Philippe Mignonet, adjoint, qui assurait que la police était en contact avec le propriétaire. Hier, le parquet a confirmé que «  le dépôt de plainte est en cours, il fait partie des actes d’enquête sollicités aujourd’hui », indiquant qu’il n’y avait pas eu d’autres interpellations ni de perquisitions.

Le parquet n’a pas confirmé si les militants se revendiquaient No Border : « Ils ne communiquent pas », indique-t-elle, confirmant qu’ils n’étaient pas assistés d’un avocat.

Du côté des activistes, hier, certains s’étonnaient que les gardés à vue n’aient pas contacté leur avocat après l’expulsion, chose qu’ils avaient semble-t-il envisagée. L’avocat de permanence confirmait aussi ne pas avoir été joint. En fin de journée hier, un avocat s’est déplacé.

Squat et mise à l’abri

Ces interpellations sont survenues dimanche après l’ouverture d’un squat à Calais Nord par des militants, du collectif « Salut ô toit » qui revendiquait après le démantèlement de la zone Sud de la Jungle, la mise à l’abri des exilés. Hier, un No Border rappelait qu’ils souhaitaient « rappeler que l’État doit protéger les gens vulnérables. A Calais, il y a beaucoup de bâtiments qui restent vident malgré que des gens vivent dehors. Et je ne parle pas que des migrants ! »,dit-il avant de s’interroger sur la « légalité de l’expulsion » du squat

Ce squat, inoccupé depuis des années, est un lieu symbolique aussi : il abritait un foyer pour femmes battues et avait été envisagé pour mettre à l’abri les femmes et les enfants du squat Victor-Hugo ouvert par No Border après que l’association Solid’R ait repris la gestion.


Calais : Une tentative de squat mène huit No border en garde à vue

AFP, 28.03.2016 à 09:44

Dimanche, huit militants No border ont été interpellés et placés en garde à vue après avoir squatté durant quelques heures un bâtiment situé dans le centre-ville de Calais, a-t-on appris auprès de la préfecture du Pas-de-Calais.

Selon l’AFP, les No border (militants radicaux de l’ultra-gauche prônant l’abolition des frontières) se sont introduits et barricadés à l’intérieur de cette habitation d’environ 500 m2, appartenant à un particulier.

Intervention en force

Vers 14h45, deux compagnies de CRS sont intervenues et ont attaqué à coups de bélier la porte. Les interpellations, qui ont concerné des hommes et des femmes âgés de 18 à 25 ans environ, sont intervenues dans un calme relatif. Il n’y avait aucun migrant présent dans le squat.

« Il y a eu beaucoup de dégradations à l’intérieur », a déclaré Philippe Mignonet, adjoint au maire de Calais en charge de la sécurité. C’est la maire (LR) de la ville, Natacha Bouchart, « qui est intervenue directement auprès du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve pour lui demander l’intervention immédiate des forces de l’ordre, pour qu’il n’y ait pas de squat à Calais », a-t-il ajouté.

Vers 18H30, une trentaine de militants pro-migrants étaient toujours présents à proximité du bâtiment qui a été brièvement squatté, sous le regard de nombreux CRS.

Contre l’expulsion des migrants à Calais et ailleurs..Réfugié-es Welcome

lu sur indymedia nantes Appel a soutien d’un nouveau squat a Calais

Nous sommes un groupe de personnes de différents pays et horizons politiques qui luttons pour le droit au logement pour tous, peu importe son origine. Ce dimanche 27 mars 2016 nous occupons publiquement l´ancien foyer « Le moulin blanc » au 20 rue Eustache de Saint Pierre/ 7 rue des prêtres à Calais.

Depuis des années, le gouvernement et la préfecture de Calais détruisent, dessoudent des lieux habités. Depuis des années, des nombreuses personnes sont agressées par la police et les fascistes et se font voler ou détruire leurs biens à Calais. Depuis des années, des personnes sont contraintes de vivre dans la peur et l’insécurité parce qu’elles sont étrangères
La jungle est un ghetto, créé par le gouvernement, à la suite d’expulsions de squatts et des autres jungles. Des personnes y vivent ensemble, de manière autonome, en diversité et en communauté, tout cela dans des conditions parfois sordides, où la violence et le racisme sont omniprésents. Ce serait facile d’employer la rhétorique de la pitié et de la victimisation que certaines associations affectionnent, aussi facile que de condamner la jungle pour ses dysfonctionnements. Pour le meilleur ou pour le pire, la jungle est un espace où les personnes peuvent vivre, et maintenant, ils doivent en plus se battre pour cet espace. Au-delà du combat pratique pour ce lieu, qui bien que précaire, est encore un refuge pour beaucoup, c’est un combat symbolique pour que toute personne considérée comme « indésirable » ne soit pas réduite à un problème à cacher et à administrer dans des containers.

Aujourd’hui suite à l’expulsion de la partie sud de la jungle, certains sont partis, d’autres sont a la rue. Parallèlement, à Calais, de nombreux logements restent inhabités, vides. Notre légitimité à occuper ces espaces nous parait dès lors aller de soi. Nous avons choisi un lieu à la symbolique particulièrement puissante : un ancien foyer pour sans-abris. Nous avons donc décider d’occuper ce lieu à Calais et de résister à l’expulsion le plus longtemps possible. Il était inadmissible de constater que dans la ville qui accueille certainement le plus de sans-abris de France, les institutions abandonnent un bâtiment prévu à cet effet, et le laisse pourrir alors que des milliers d’autres sont contraints de vivre dehors. C’est le refus systématique de nos politiques à accueillir les personnes, réfugiées ou non, dans la dignité, que nous accusons par cette action.

En plus d’être déclarée par les autorités ville « zéro no borders zones », ville « zéro zones étrangères », Calais est désormais estampillée ville « zéro-squatt ». Il y a de plus en plus de policiers pour contrôler la ségrégation calaisienne, les fascistes frappent et menacent les personnes qui essayent de retourner en ville. Nous ne pouvons laisser le gouvernement imposer des lois ségrégationnistes, anti-auto gestionnaire sans nous battre. Et nous ne pouvons laisser l’idée d’une vile zéro-squatt se répandre dans le reste de la France et du monde.

Tout comme la ZAD de Notre Dames des Landes ne peut être réduite à un combat contre un aéroport, mais à comprendre comme une lutte pour l’autogestion, l’accès aux terres et plus largement une lutte contre notre héritage patriarcal et le système capitaliste ; la lutte pour la liberté de circulation à Calais fait partie d´une lutte plus large. Nos combats doivent se porter contre les politiques impérialistes et racistes de l’Europe et la guerre qu’elle mène contre les pauvres et les étrangers, contre ses frontières, leurs chiens de garde et ses gouvernements ; pour la liberté de circulation et d’installation.

La destruction de la jungle et de toute tentative d’auto gestion est aussi une manière de nous empêcher, que l’on possède ou non des papiers, de choisir notre mode de vie, de construire ensemble en dehors du contrôle de l’État. Cette initiative est une occasion de convergence des luttes pour combattre le gouvernement actuel et sa politique autoritaire et répressive. Nous affirmons donc aussi par cette action notre soutien à la ZAD de Notre Dame des Landes, et les raisons qui animent son occupation. En travaillant ensemble avec les personnes qui luttent pour la liberté de circulation et d’installation, nous pouvons créer quelque chose d’innovant, de nouveau et d’inspirateur.
En faisant écho avec d’autres luttes similaires , nous voulons aussi affirmer la convergence de nos opinions: occuper un espace physique et symbolique c’est aussi lutter contre la domination et l’exploitation des territoires par des États toujours plus sécuritaires. A l’heure de l’État d’urgence, tout le monde subit des politiques répressives qui criminalisent toute initiative d’organisation, c’est pourquoi il est important de renforcer nos solidarités .

Nous appelons donc à l’organisation d’actions maintenant et dans les prochains jours en soutien à notre initiative, et la diffusion d’information la concernant.


 reçu par mail

Voilà une semaine que je suis de retour à Calais
Quittée au début de la troisième semaine de la destruction de la zone sud, je retrouve un no-:
mans -land jonché des débris des habitations: morceaux de couvertures, restes de livres, plastiques, etc.
L’église, la mosquée, l’école sont seules debout, au milieu de rien.

Nombre d’habitants de la zone sud se sont installés dans la zone nord, ce qui crée, forcément des tensions entre et dans les communautés.
Les « chefs de clans », choisis par consensus implicite, se sont rencontrés pour maintenir une paix relative qui semble fonctionner, même si des heurts se produisent parfois….

Le fait que cette zone soit en sursis, non pas à cause de la mansuétude des autorités, mais parce que les containers, cao et cada sont pleins (rajouté au fait qu’une nouvelle vague de migrants arrive dès avril), aide aussi au rétablissement d’un calme relatif.

La vie a repris, les cuisines continuent à offrir beaucoup de repas, les bénévoles sont là, les restos sont ouverts ; les boutiques aussi.
Une zone auto-gérée à tous les niveaux!!!

L’agressivité vient des flics. Tous les soirs beaucoup de migrants qui quittent la zone pour tenter leur chance sont refoulés avec violence (coup, matraquage) avec souvent cette phrase « go to jungle! ». Tous les jours des migrants me racontent la même chose. Les coups, les téléphones cassés….
Il n’y a rien à attendre d’eux : ils sont partout les mêmes! ACAB.


 

 lu sur Brèves du désordre

Calais : cinq départs de feu dans l’église Saint-Pierre lundi après-midi

La voix du nord, 29/03/2016

L’église Saint-Pierre, située place Crèvecœur à Calais, a subi des dégradations volontaires lundi après-midi : cinq départs de feu ont été recensés à l’intérieur de l’édifice, qui était ouvert au public. L’abbé Pierre Poidevin a déposé plainte.

Ce sont des paroissiens qui ont découvert les dégradations, lundi vers 14 h 15 : « Les auteurs ont dû profiter d’un moment où il n’y avait personne », suppose l’abbé Poidevin. Cinq feux se sont déclarés dans l’église alors qu’elle était ouverte au public toute la journée : « Il y a des dégâts, souligne le prêtre. Le petit orgue est abîmé, le lectionnaire (livre liturgique, ndlr) a été brûlé, tout comme une nappe d’autel. Ils ont fait le tour de l’église et ont brûlé ce qu’ils voulaient. »

Pierre Poidevin précise qu’il doit déposer plainte ce mercredi au commissariat de Calais. Le préjudice n’est pas encore établi mais pourrait s’élever, selon lui, à plusieurs milliers d’euros : « L’église est propriété de l’État et nous en sommes les affectataires. Nous allons tous deux contacter nos assurances. C’est surtout le clavier du petit orgue de chœur qui a été abîmé. » Selon le prêtre, « il y a déjà eu des dégradations dans l’église, mais pas à ce point-là. »

La messe prévue ce mardi matin a d’ailleurs été annulée. L’église, fermée pour les besoins de l’enquête, devait rouvrir à 18 h ce mardi pour une « messe de réparation » pour ces dégâts que l’abbé Poidevin qualifie de « profanation en quelque sorte ».


Lyon : à l’assaut des bus de transport scolaire

 

 repris de Brèves du désordre

Perturbations des lignes Junior Direct suite à un acte de vandalisme

Tonic radio, 29/03/2016

Des perturbations sur les lignes Junior Direct sont à prévoir ce mardi après qu’un dépôt ait été vandalisé à Saint-Fons.

Lors de leur sortie, ce mardi matin, des bus ont été caillassés. Les lignes JD 21, JD 23, JD 111, JD 194, JD 267A, JD 394 et JD 395 sont concernées. La société Transdev qui s’occupe des lignes Junior Direct a indiqué qu’une solution de remplacement allait être mise en place pour assurer la sortie de classe des élèves dans l’après-midi.
Une plainte devrait être déposée pour ces actes.


TCL : ramassage scolaire très perturbé après des actes de vandalisme

Radioscoop, 29 Mars à 07:08

En raison d’actes de malveillance, plusieurs lignes scolaires JD ne circulent pas.
Les lignes concernées :

JD 21, JD 23, JD 111, JD 194, JD 267A, JD 394 et JD 395

Des actes de malveillance ont été commis dans un entrepôt Transdev à Saint-Fons, sous traitant de Kéolis Lyon pour certaines lignes de transports scolaires. Des bus ont été vandalisés. L’entreprise travaille à trouver des bus de remplacement pour assurer le retour des élèves dès ce soir, sans garantie que tous les transports soient assurés pour le moment.

[Publication] : sortie de « La Bourrasque » n°1 (mars/avril 2016)

 

brèves du désordre

Bourrasque, Bulletin de critique et d’agitation anarchistes écrit depuis Clermont et ses abords, n°1, mars/avril 2016

La Bourrasque est un bulletin qui ne se construit depuis aucune base politique, idéologique ou morale, considérant que ce ne sont que trois facettes d’une même domination. Les textes proposés ici ne se nourrissent que de rages et de désirs. La rage contre ce monde pourri par l’autorité et le fric. Le désir de vivre des instants d’insoumission et de liberté. S’il nous tient à cœur de mieux comprendre et évoquer dans ces lignes comment s’articulent les dominations qui traversent cette société, ce n’est pas pour en être les spectateurs-trices indignéEs mais pour envisager des pratiques et des horizons offensifs contre tous les pouvoirs. Allergiques aux dogmes et aux avant-gardismes, nous ne souhaitons ni convaincre, ni persuader. Dans La Bourrasque, nous voyons plutôt un souffle qui circule de rencontres en affinités. Une rafale qui recherche les brèches du vieux monde pour s’y engouffrer et les élargir. Un peu de vent pour que le feu se propage.

Pour lecture, diffusion, retours critiques… Tout est là :
https://labourrasque.noblogs.org/

Bon vent…

Les Vans[Ardèche] jongler » oui dans les clous »: la police municipale

  le monde libertaire

Sud de l’Ardèche, marché des Vans, samedi matin. Au bout de la rue, une silhouette familière pour les vieux habitués : Éric le jongleur. Un moment qu’on ne l’avait pas vu. En m’approchant, je remarque qu’il n’est pas seul, y a un policier municipal…

Et je comprends le pourquoi du comment de l’absence prolongée d’Éric : Y a un an environ, au nom du « règlement du marché », les jongleurs et autres artistes de rue autres que musiciens se sont vus interdire d’exercer leur art sur la zone d’espace public empruntée par le marché.

« […] Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu’eux.
Et le peu qui viendra d’eux à vous, c’est leur fiente
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux. 
»

Éric, à l’époque, avait donc demandé à la municipalité des Vans le pourquoi de l’interdiction de jongler. C’est donc très patiemment qu’il a attendu une réponse « des autorités »… Un an…

Et je comprends le pourquoi du comment de l’altercation, ce samedi 12 mars, entre Éric le jongleur et le policier municipal : lassé d’attendre une hypothétique réponse, Éric a repris la jongle, pour voir. Et il a vu… Interdit, courbe le dos et file.
Alors, faute de balles, le jongleur a les boules. Il demande à être verbalisé puis écrit sur un carton ce qui arrive aux jongleurs. Le policier le menace alors d’alerter la gendarmerie s’il fait trop de vague avec son panneau…

Alors on fait quoi ? On peut, par exemple, écrire au Maire PS des Vans.
L’adresse, c’est : 5, rue du temple 07140 Les Vans.

Ok, c’est un tout petit incident dans une toute petite ville de province mais ce n’est pas une raison pour laisser faire sans réagir.
Pourquoi ? Tout simplement pour ne pas être poursuivi pour non-assistance à liberté en danger.

Paris : instruction judiciaire contre deux personnes de la manif du 24 mars

Brèves du désordre

Après plusieurs jours aux mains des larbins en uniforme, en toge ou en blouse blanche, deux personnes arrêtées jeudi 24 mars à Paris autour de la manif, sont sorties de garde-à-vue. Accusées de « violences en réunion« , elles ne sont pas passées en comparution immédiate, mais ont été déferrées devant… un juge d’instruction, où elles ont été mises en examen. Par la suite, le JLD qui devait statuer sur leur incarcération préventive, a prononcé un contrôle judiciaire avec pointage et interdiction de participer à toute « manifestation publique de quelque nature que ce soit » durant toute la durée de l’instruction (qui peut durer jusqu’à un an). Un premier camarade est sorti dimanche 27 mars à 1h du matin, et le compagnon seulement dimanche en fin d’après-midi.

A Nantes, suite à la manif du 24 mars, un manifestant de 19 ans a pris deux mois de prison ferme et deux mois de révocation de sursis pour « participation à un attroupement« . Dans cette même ville suite à la manif du 17 mars, Gaël, avait pris 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt le lundi 21 mars pour « participation à un attroupement armé aggravé par la dissimulation du visage », « violences sur dépositaire de l’autorité publique sans ITT » et rébellion sur commissaire de police. A Lyon suite à la manifestation du 9 mars et aux affrontements place Bellecour, un manifestant de 22 ans avait pris 6 mois de prison ferme, et 1000 € de dommages et intérêts, mais sans mandat de dépôt, et un second du même âge 6 mois de prison avec sursis et 200 € à verser à quatre policiers. Le premier était accusé d’avoir jeté un BAC par terre, et le second de jets de projectiles et rébellion.

fichiers joints

    • Marseille, 24 mars 2016

Paris] La CGT perd ses vitres – 24 mars 2016

Depuis toujours les syndicats ont un rôle de courroie entre les exploiteurs et les exploités – pour perpétuer l’exploitation.

Jeudi dernier, à Montparnasse le SO de la CGT qui voulait encore une fois avoir le contrôle de la manifestation a tabassé, gazé et donné aux flics des manifestants.

Voilà ce que sont les syndicats : des amis utiles des patrons et des flics. Nos ennemis.

C’est pourquoi dans la soirée de ce même jeudi on a brisé les vitres du local de la CGT, rue Pierre Bonnard dans le 20ème.

Une pensée pour les arrêtés du 24 mars.

Liberté pour tous !

Que crèvent les exploiteurs et leur laquais.

Des travailleurs de la nuit (non-syndiqués)

Crémone (Italie) : action contre la guerre et les frontières

« La nuit du 17 au 18 mars, un molotov a été jeté sur la façade du Palazzo Trecchi à Crémone. Un tag disait « contre les frontières et la guerre en Libye*, sabotage et désertion, Maroni tu es une merde« . Cela s’est produit la nuit précédant l’arrivée en ville de Maroni (président de la région lombarde et membre de la Ligue du Nord), tristement célèbre belliciste et responsable de diverses politiques discriminatoires contre les indésirables, qui a tenu le lendemain différentes conférences en ville, rencontrant précisément dans le bâtiment attaqué [300] entrepreneurs locaux.

Ce geste appartient à tous et à personne.
Dans l’apathie désertique de ce monde, le cri « A bas la guerre et vive l’anarchie ! » reste toujours d’actualité. »

* NdT : le gouvernement italien est en train de pousser à une intervention militaire en Libye, dans une coalition validée par l’ONU dont elle prendrait le commandement. C’est déjà un général italien (Paolo Serra) qui est le conseiller militaire du représentant spécial de l’ONU sur la question libyenne.

[ Brèves du désordre traduit de l’italien de informa-azione, Dom, 27/03/2016 – 14:57]