Besançon, France : Attaque de l’agence Foncia du quartier Battant – 5 mars 2019

Défonce ta ville et ses promoteurs !

A Besançon comme partout ailleurs, les villes sont en transformation constante. Elles n’ont jamais été (et ne sont pas) des espaces neutres mais plutôt modelées à l’image de l’Etat et du capital. Elles ressemblent de plus en plus à de gigantesques zones commerciales et carcérales à ciel ouvert, où tout pas de côté est durement sanctionné.

Des projets d’urbanisation fleurissent aux quatre coins des villes. Ca bétonne à tout va pour faire place nette à de nouveaux centres commerciaux et quartiers qui seront occupés par des citoyen.ne.s éco-responsables. Desservis  par des transports doux et fluides (vélocités, tram, véhicules d’auto-partage…) et équipés de voies vertes, ils prolifèrent dans les villes et à leurs périphéries.

La domination s’adapte à l’air du temps pour promouvoir ses projets qui puent le fric et le béton.

Au sein des villes, le contrôle et la surveillance ne cessent d’être toujours plus étouffants: prolifération de caméras, de spots d’éclairage public plus puissants et de patrouilles de flics…

Dans ces quartiers ciblés par les urbanistes (à travers leurs PLU) pullulent spéculateurs du logement, recruteurs d’esclaves à patrons, bistrots et restos branchés vegan et bio, magasins et épiceries bio et écolo (sans sac ni plastique). A Besançon, le quartier Battant en fait partie.

Ainsi, dans la nuit de lundi à mardi, nous avons fracassé toutes les vitres de l’agence Foncia (y compris celles de l’entrée), au croisement du quai de Strasbourg et de la rue du Petit Battant.

Un big up aux incendiaires anonymes de la Maison de l’écoquartier des Vaîtes.

Guerre à la ville-prison !

Guerre aux riches !

 

[Publié sur indymedia nantes, 08.03.2019]

Du pareil au même (G. Munis, 1982)

http://mondialisme.org

La sagesse populaire qui se dégage du propos moqueur choisi ici comme titre, devait suffire pour définir la sanglante bagarre israélo-palestiniene. Cependant, par les temps qui courent, une telle sagesse paraît science hermétique, non précisément pour les gens de peu de culture, mais pour l’esprit des savants et de la gent culte, pour toute cette tripotée de partis, syndicats, intellectuels de gauche. La dégradation des idées politiques et sociales est arrivée à un tel point, que les termes et concepts signifient presque toujours de fait le contraire de leur contenu réel, sain. Le cas de la « révolution » palestinienne n’est que le plus récent d’une longue liste d’appâts destinés à recruter de la chair à canon quand il s’agit de la lutte armée ou bien une masse moutonnière la servant.

Dans ce cas également, la préparation de la grande extermination humaine, façonnée sans équivoque possible par les deux grands blocs impérialistes, est implicite.

Un bref rappel : depuis la fin de la dernière guerre mondiale – sans aller plus loin -nous avons assisté à ce qui est arrivé en Chine, au Vietnam et dans le reste de la péninsule indochinoise, à Cuba, en Algérie, en Angola, au Bangladesh, au Yémen, en Ethiopie et autres Nicaragua de moindre importance. Invariablement, les cris de toute cette tripotée de pseudo-gauchistes sont : « indépendance nationale », « révolution » et même « socialisme » ; la nourriture constante est : « à bas l’impérialisme ! » . La réalité, une fois les nouveaux régimes installés, a été diamétralement opposée. Il n’y a eu ni révolution, ni socialisme, et l’indépendance nationale n’a été qu’une dépendance vis-à-vis de l’autre empire et parfois même un retour effronté ou dissimulé au premier. A l’intérieur de chacun de ces pays, exploitation du prolétariat et despotisme politique se sont accrus comme seul moyen d’étayer les pouvoirs résultant de la réorganisation du capitalisme dans sa forme étatique partielle ou complète. De sorte que la foule d’excités qui leur donna la main pour les hisser jusqu’à l’Etat est coupable de complicité. Foule complice de leurs incontestables crimes sanglants, aboutissement de leur crime principal, leur nature réactionnaire tant sur le plan économique que politique.

Ces mêmes excités se pavanent avec leur gauchisme et leur générosité, etc. en répétant leurs cris, c’est-à-dire leur escroquerie qui n’est pas qu’idéologique en faveur d’un futur Etat palestinien. Comme si l’escroquerie n’était pas évidente, ses auteurs apparaissent en plus en compagnie de toute l’ancienne canaille réactionnaire mondiale, exceptée la canaille israélienne. Depuis les dirigeants russes et leurs proches jusqu’aux esclavagistes d’Arabie Saoudite et autres champs pétrolifères, les néo-nazis et l’impérialisme américain en passant par ceux qui se disent de gauche, trotskistes et anarchistes inclus, l’action mondiale est en faveur de la Palestine [1].

Qu’une telle action ait pu se produire s’explique -cause générale -par la situation d’un monde socialement embourbé, avec un grand retard par rapport aux possibilités de transformation radicale qui existent en son sein, par une situation globalement réactionnaire donc. Deuxièmement elle s’explique – cause particulière – par les gisements de pétrole du monde arabe et par l’importance stratégique territoriale des pays ainsi dénommés. Ces deux facteurs sont des enjeux de première importance pour les deux blocs militaires en vue de la troisième guerre mondiale ou en vue d’autres guerres inter-impérialistes secondaires, celles qui ont eu lieu par clients interposés.

Depuis de nombreuses décennies, tout progrès ou développement de la société s’avère impossible par voie nationale. Que les promoteurs de l’indépendance invoquent Allah à quatre pattes, Jéhovah en se tapant la tête contre le mur des lamentations, la version chrétienne ou bien Marx et la révolution athée, cela ne change rien. Et les résultats, en cas de victoire et indépendamment de la bonne foi de ceux qui servent de chair à canon, sont contraires à l’émancipation de la grande masse pauvre. Comme l’a dit le Ferment Ouvrier Révolutionnaire de nombreuses fois, l’existence même de ces luttes présuppose l’inactivité même des exploités, l’élimination de leur lutte de classe, en faveur de leurs exploiteurs. Et voilà pourquoi, du « pareil au même » au singulier et au pluriel, est devenu la première devise de l’alphabet révolutionnaire. Celui qui ne ressent pas un profond mépris – aujourd’hui jusqu’à la nausée – pour tous ces protagonistes et défenseurs de pseudo-indépendantisme, tombe intentionnellement ou inconsciemment dans le camp ennemi.

Il faut le dire sans tergiversation et à plein poumon : les palestiniens n’ont pas le droit de se constituer en nation, à posséder un territoire et un Etat. Le droit capitaliste finira pas les lui concéder d’une manière ou d’une autre, avec même le consentement d’Israël. Mais c’est précisément de droit qu’il s’agit d’abolir pour pouvoir parler sans escroquerie de révolution. La preuve irréfutable de ce qui vient d’être dit est donnée par Israël même, le peuple persécuté par excellence, celui de l’ »holocauste » nazi, le peuple « sans distinction de classe », image du pauvre juif errant battu depuis la domination religieuse du christianisme. A peine constitué en entité nationale, il organise un Etat semi-théocratique, ultra-équipé militairement, comme les grandes puissances, dépendant d’un des blocs impérialistes, et incapable, par exclusivisme nationaliste et étroitesse mentale de « peuple élu », d’offrir à ses cohabitants palestiniens une meilleure situation économico-politique que celle qui existait avant l’établissement de l’Etat israélien. Cela lui aurait été facile sans même rompre avec sa propre étroitesse hebraïco-capitaliste. Le « problème palestinien » aurait cessé d’exister comme tel. Alors serait apparue clairement la possibilité immédiate -expression de la nécessité sociale – d’une lutte a-nationale comme aux travailleurs israéliens et palestiniens contre leurs exploiteurs dont la personnalisation humaine actuelle est celle de Begin et Arafat, et représenté idéologiquement par le judaïsme et l’islamisme.

Eviter que la nécessité sociale ne se transforme en possibilité pratique est ce dont il s’agira toujours et dans tous les cas, pour tous les crieurs concernés : gouvernements, partis et syndicats, unis ou divisés.

Il va de soi, d’après ce qui vient d’être dit, que les juifs non plus n’avaient le droit de vivre où il leur plaisait et particulièrement là où leurs ancêtres habitaient avant la diaspora ; de même que les palestiniens arrivés par la suite sur le même terroir. Créer une Nation, c’est avant tout organiser l’exploitation dans des frontières déterminées et se donner la possibilité d’exploiter en dehors même de ces frontières. Quelle que soit la raison véridique que l’on allègue d’un point de vue national, les conséquences qui en résultent ne sont pas fausses mais contraires au devenir historique, elles sont superlativement réactionnaires. Il n’est d’imaginable que la solution qui consiste à arracher les bornes et supprimer les patries. Et donc arracher les instruments de travail au capital apparaît comme une nécessité simultanée.

Seules ces mesures initiales, et non des agencements ou des trifouillages, constituent ce qui s’appelle révolution. A défaut de révolution, l’escroquerie sociale est permanente, les tueries comme celles de Beyrouth ou de la rue de Rosiers à Paris ne cesseront pas, sauf capitulation d’un des camps. Hormis le degré de répulsion, dans les deux cas la bande des victimes est autant coupable par sa politique réactionnaire, que la bande des victimaires.

Il n’est pas nécessaire d’imaginer la révolution dont parle sans arrêt l’OLP. Les modèles qui lui sont offerts abondent dans et en dehors du monde islamique ou arabe. Le plus draconien et dont on parle le plus, l’Iran, est celui qui possède toutes les caractéristiques négatives des autres dans tous les domaines – politique, économique, culturel. On ne parle comme d’une révolution, et la presse mondiale reproduit l’appellation, alors que son premier pas fut contre-révolutionnaire. L’odieux et sanguinaire régime du Chah suscita un soulèvement général, mais encadré par le sacerdoce islamique et inspiré par le Coran ; Mollahs et Ayatollahs imposèrent sur le champ un régime encore plus odieux et sanguinaire que le précédent. La bestialité théocratique de Khomeiny et de ses bandes de cléricaux, de flics et d’assassins, armature de l’Etat, allie l’ancienne barbarie coranique à la barbarie de la science moderne à son service. Qu’une telle chose ait pu se produire prouve à quel point les « du pareil au même » dominent et manipulent le monde à leur guise. Les soutenir directement ou indirectement, pratiquement ou seulement verbalement, c’est trahir la cause du prolétariat.

Notes

[1] Rappelons-nous : Franco était également un tenant de la « cause » palestinienne et arabe en général, tout comme le sont ses descendants à la sauce européenne.

Sirventès des alliés

Je lutte pour ma propre cause

Car c’est la seule que je connaisse

Car c’est la seule qui n’exige aucun sacrifice

Car c’est la seule que j’ai intérêt à mener

Quand vient le temps de lutter

Il y a des gens qui m’aident

Il y a des gens qui ne m’aident pas

Et il y a des gens qui me nuisent

Je dois trouver ceux qui m’aident

Leur propre cause coïncide avec la mienne

Il faut que je parle haut et fort

Pour qu’ils m’entendent et sachent où je suis

Ceux qui ne m’aident pas ne m’aideront jamais

Même s’ils sont « sincèrement de mon côté »

S’ils veulent à tout prix être « des alliés »

C’est pour soigner leur estime d’eux-mêmes

Ceux qui me nuisent et me font obstacle

Inutile de leur parler inutile d’argumenter

Il faut qu’ils dégagent, c’est tout

Qu’ils me laissent mener ma lutte

Autrement dit :

Débattre est inutile

Personne n’est à convaincre

Les gens qui ne luttent pas à vos côtés

N’ont pas à être gagnés

N’ont pas à être « avec vous »

Vous n’avez pas besoin d’eux

Alors ne vous inquiétez jamais

De ce qu’ils vont penser

N’agissez jamais en pensant à eux

Ne les écoutez pas quand ils vous disent

Que vos gestes « nuisent à votre cause »

Votre cause ils s’en moquent

Tout ce qu’ils veulent

C’est continuer de faire

Comme si vous n’existiez pas

Quant à ceux dont la cause

Correspond à la vôtre

Ils sont déjà convaincus

Ils veulent déjà lutter avec vous

Et ils finiront par vous trouver

Tôt ou tard

 Anne Archet https://flegmatique.net/

 

“La part maudite dans l’œuvre de François Villon” ~ par Alice Becker-Ho

lignesdeforce

avais prévu, et puis comme souvent j’ai oublié de rédiger une recension du livre d’Alice Becker-Ho intitulé La part maudite dans l’œuvre de François Villon, publié par L’Échappée.

Afin de ne pas laisser ignorer l’existence de cet excellent livre à celles et ceux qui consultent ce blogue et n’en ont pas entendu parler, je me suis résolu à piller (une fois de plus!) le «Bulletin de critique bibliographique» hébergé sur le site À Contretemps. Je donne ci-dessous un extrait du papier de Freddy Gomez, auquel je renvoie les personnes intéressées.

Les deux illustrations reproduites ensuite sont de Robert Monet; elles agrémentent une édition des Œuvres de Villon.

Pour les malentendants sous influence, il convient sans doute de préciser que cette « part maudite » dans l’œuvre de François Villon n’a évidemment rien à voir avec un quelconque emprunt à Georges Bataille. L’expression est réitérative – sous cette appellation ou sous celle de « part négative » – dans les écrits d’Alice Becker-Ho. Elle caractérise le jargon spécifique des classes dangereuses et des affranchis, cette langue secrète faite d’emprunts divers et à fonction purement opérationnelle puisque devant servir de code d’usage réservé aux initiés de la maudite vie. Cette thèse, affinée au gré de diverses études faisant désormais référence, s’accompagne d’un corollaire : l’argot qui émergea de cette part maudite est, en quelque sorte, « la somme des jargons de malfaiteurs d’origines très diverses ; ce qui expliquerait [sa] richesse en synonymes ».

Appliquée à cette étude de genre, la méthode d’Alice Becker-Ho se révèle diablement convaincante pour saisir, dans les Ballades en jargon – autrement dit la « part maudite » de l’art poétique du Compagnon de la Coquille François Villon – ce que Clément Marot, premier collationneur de son œuvre en 1533, avait, pour sa « part en clair » d’abord, réservé à sa très instruite et audacieuse postérité. Ici, la tâche paraissait d’autant plus malaisée que ces six ballades – dont on ne connaît pas, comme de juste, la date de composition – font comme un bloc d’abîme où tout fait mystère. Dans la « vaste carrière du temps », comme disait Baltasar Gracián, on les a probablement fredonnées pendant un siècle et demi avant qu’elles ne fussent transcrites en gothique et à l’oreille. Nulle garantie n’est donc acquise, précise Alice Becker-Ho, quant à leur fidélité « aux paroles originelles de l’auteur » (p. 44). Pour oser s’atteler à la besogne, il fallait déjà se pénétrer de l’avertissement de Charles Nodier, rappelé en introduction d’ouvrage, concernant le caractère « factice, mobile » de cette langue « dont le seul objet est de déguiser, sous des métaphores de convention, les idées qu’on ne veut communiquer qu’aux adeptes » et dont le « vocabulaire doit par conséquent changer toutes les fois qu’il est devenu familier au-dehors ». L’exact « opposé de la langue usuelle, qui appelle “un chat, un chat” » (p. 10), résume Alice Becker-Ho. Il fallait de surcroît s’inscrire dans les traces de quelques admirables pionniers, dont l’indispensable Marcel Schwob. Il fallait enfin manifester quelque accointance particulière, affinitaire même, avec les maîtres de l’art de la pinse et du croq dont l’exquis jobelin fut la langue codée.

Venezuela : Ni dictature ni démocratie, notre proposition c’est le conflit

 lu  et copié  sur non-fides.fr

Deux textes sur la situation au Venezuela

vendredi 8 février 2019

 

I – Nous ouvrons aujourd’hui un nouveau chapitre du cycle historique ouvert par l’insurrection des foules à la fin du siècle dernier et celui-ci débute contre l’offensive de la société militaro-spectaculaire dans les territoires contrôlés par l’État vénézuélien. Ce point de convergence des contradictions et des conflits devait inaugurer – avec le Caracazo – un cycle de conflits sociaux et politiques croissants que l’opposition bourgeoise et le Chavisme souhaitent tous deux clore – avec des variantes et des rythmes différents – au profit d’une restructuration de la société capitaliste.

II

Dans ce chapitre du complot historique, on trouve d’un côté le gouvernement et l’État Chaviste, fer de lance des gouvernements progressistes d’Amérique latine, aujourd’hui tiraillés entre le retrait organisé et la débandade, qui ont déjà rempli leur rôle consistant à discipliner et à domestiquer les foules avec la hausse du prix des matières premières tout en s’adaptant aux exigences du pillage capitaliste. Pour ensuite instaurer le formatage et la répression que les gouvernements néolibéraux n’ont pas pu mettre en place.
Ainsi, le gouvernement dirigé par Nicolás Maduro et la canaille militaire sur laquelle est basé son pouvoir sont responsables de plus de 250 meurtres aux mains de l’appareil répressif lors des manifestations ayant eu lieu depuis 2013, (dont plus de 35 meurtres dans les 10 derniers jours), de centaines d’exécutions extrajudiciaires dans les rues, les quartiers et les prisons au cours des dernières décennies, de persécutions, poursuites et meurtres de militant.e.s, du taux élevé de féminicides et d’assassinats de personnes transgenres avec la complicité du pouvoir judiciaire, ainsi que des milliers de cas de malnutrition et de décès dans les hôpitaux.
Le même gouvernement a cédé 15% du territoire au capital extractiviste pour l’extraction d’or, de bauxite, de coltan, etc. dans des mines à ciel ouvert, avec l’Arc Minier Orinoco-AMO, adaptant ainsi le territoire et les foules aux demandes capital et la construction d’infrastructures permettant le pillage, tout en renforçant la subordination et l’ingérence dans le territoire des États russe et chinois par le biais de prêts, de dettes et de concessions.

III

D’un autre côté, l’opposition bourgeoise,championne de la reconfiguration, et l’offensive actuelle d’un capitalisme militaro-spectaculaire qui s’étend sur le territoire latino-américain, émanations de la vieille oligarchie vénézuélienne et de son programme néolibéral décrit dans son « Plan pour le pays » où, par exemple, l’esprit d’entreprise et sa logique totalitaire du profit dessineraient la reconstruction nationale pour qu’elle finisse aux mains du FMI et du capital mondialisé.
La même opposition implore maintenant une partie de l’armée insatisfaite par la répartition du pouvoir, s’appuyant ainsi sur le tristement célèbre Oncle Sam et les puissances latino-américaines et mondiales afin de promouvoir une sortie de crise et une intervention en leur faveur dans le conflit pour la gestion de l’ordre politique et social en postulant une transition éventuelle venant du pouvoir militaire et impérial. Ainsi, le capital militaro-spectaculaire basé aux États-Unis et dans ses États satellites est l’arme utilisée par l’opposition bourgeoise pour débloquer le conflit et créer un précédent sous la forme d’une intervention du capital mondial sur le territoire latino-américain – une forme d’intervention qui fait écho au siècle dernier – et pour construire et consolider une offensive des États et du capital en Amérique latine, clôturant ainsi le cycle historique ouvert par le Caracazo.

IV

Notre proposition : le conflit. Dans ce cadre, rien ne mérite d’être défendu ou sauvé, que ce soit la démocratie, les droits, la révolution, les libertés démocratiques, le socialisme. On ne nettoie pas une maison qui s’effondre. La résistance défensive n’a pas le moindre sens ; au lieu de cela, nous appelons à une offensive auto-organisée sur des bases autonomes et horizontales, accentuant le conflit social – que l’opposition bourgeoise que le chavisme craignent tant – dans les rues, les quartiers, les campagnes, les usines, les lycées, les universités, etc.
Aucun gouvernement ou autorité quelconque ne résoudra les problèmes des masses, car un de ces problème est l’autorité sous toutes ses formes. Ainsi, seule la force auto-organisée, le développement d’organisations et de méthodes combatives au cœur du conflit social et son aggravation par l’action directe, en plus de la nécessaire coordination des actions et du développement de la solidarité comme arme entre les gens, serait le chemin qui créerait une brèche aux potentialités différentes des tempêtes déchaînées par le pouvoir et planant au-dessus de nos têtes. Ce qui revient à dire : l’émancipation des masses sera l’œuvre des masses elles-mêmes.

Ni maduro, ni guaido !
Ni dicature, ni démocratie !
Aucun état ou empire ne nous donnera la liberté !
L’émancipation de la multitude est l’œuvre de la multitude elle-même !

Groupe des affinités libertaires,
Février 2019.

[Traduit de l’espagnol d’un article publié sur Indymedia Venezuela sur PLI.]


Voici un autre article, par la rédaction du jounral El Libertario traduit par Monica Jornet des Editions du Monde Libertaire :

Venezuela : face aux mensonges frauduleux

Alfredo González de la FAI ibérique a demandé à la rédaction de El Libertario un article sur la situation actuelle. Il va être publié dans le prochain Tierra y Libertad. Alfredo me le transmet aujourd’hui, au cours d’un échange sur nos Éditions fédérales respectives, au cas où cela nous intéresserait pour le ML. Trop tard pour le ML de février, le voici pour le ML en ligne.

Nos lecteurs sont certainement familiarisés avec les approches de la situation vénézuélienne que les camps étatiques en lice ont promues et c’est justement eux et leur fond de commerce mensonger que nous visons ici, en essayant de rendre clair un panorama que l’on a fait tant d’efforts opiniâtres pour brouiller. D’un côté, les tenants du capitalisme libéral et leurs bouffonneries politiques de démocratie représentative électoraliste, présentent le désastre vénézuélien comme le résultat inévitable de toute recherche d’alternatives à leurs recettes économiques et politiques, de l’autre côté, l’on trouve les chantres du capitalisme d’État et leur socialisme autoritaire caricatural. Les deux camps cherchent à tout prix aussi bien à se reconnaître mutuellement comme les seules options valables de lecture et des feuilles de route pour la société vénézuélienne qu’à dissimuler leurs similitudes frappantes lorsqu’il s’agit de définir et de mettre en oeuvre les stratégies d’oppression et d’exploitation au service de l’État et du Capital imposées à la collectivité.

Relever l’identité fondamentale de vues entre ces deux interprétations dont l’une se dit « démocratique » et l’autre « de gauche socialiste » déplaira à ceux qui adhèrent à l’une ou à l’autre mais, au journal El Libertario, nous n’avons eu de cesse de présenter des preuves catégoriques qui le démontrent, et ce depuis de nombreuses années. Ainsi, par exemple, les uns et les autres jacassent sur l’anticapitalisme comme étant à la base de la définition du régime bolivarien : il suffit de rappeler que les gouvernements de Chavez et de Maduro ont répondu à des invitations répétées et conclu des accords avec le capital international pour l’associer au développement du modèle d’exploitation et d’extraction des ressources naturelles du Venezuela, une politique qui mène, avec la proposition officielle d’exploitation de l’Arc Minier de l’Orénoque, à la soumission et la reddition écocide totale, avec le soutien muet de cette opposition parlementaire qui crie haut et fort sur d’autres sujets mais qui, de part son approbation tacite, laisse entendre clairement que si elle arrivait au pouvoir, elle ne modifierait pas ce modèle de pillage et de spoliation.

Un autre terrain de convergence consiste à passer sous silence la nature militariste du régime chaviste, une caractéristique de la première heure qui s’est renforcée au fil des ans. Maintenant, en particulier, alors que l’on négocie avec les militaires l’abandon de leur soutien à Maduro, on leur offre une impunité (sous couvert « d’amnistie ») pour toute l’étendue de leur responsabilité dans les abus et la corruption caractéristiques d’un régime dont ils ont été le soutien déterminant. Les deux interprétations dominantes de la crise nationale se donnent beaucoup de mal pour contourner le fait que, depuis son accession à la présidence, Chavez a donné la priorité à la présence militaire dans les divers exercices du gouvernement, du jamais vu au Venezuela depuis la dictature militaire des années 50. Cette domination de l’armée n’a fait que s’accentuer le long de son mandat et s’est même renforcée à partir de 2013 avec Nicolas Maduro, atteignant une telle prééminence qu’elle a été l’un des traits dictatoriaux les plus marqués de ce régime. Avec la « transition » qui a été proclamée, on devine que l’état d’esprit de la claque politique prête à occuper le pouvoir étatique, est à laisser l’élite militaire la part la plus juteuse du butin dont ils ont profité ces dernières décennies : « socialistes » aussi bien que « démocrates » cèdent donc face à la funeste réalité du chantage militariste qui s’impose et grandit au Venezuela en ce XXI siècle.

Ingérence de pouvoirs externes : vu, pas vu.

Les porte-drapeaux de l’un et l’autre camp râleront arguant que nous sommes en train de laisser de côté un aspect essentiel de l’affrontement acharné qui les oppose, leur dénonciation tonitruante de la bande rivale comme valet des intérêts étrangers. Pour l’opposition de droite et social-démocrate, la méchante ombre étrangère est en premier lieu la dictature cubaine, qui n’a pas seulement été un parasite du revenu pétrolier vénézuélien jusqu’à il y a peu florissant mais aussi un facteur décisif pour imposer un modèle autoritaire qui essaye de marcher dans les pas de celui de La Havane ; puis on nomme la Chine, qui gravite de plus en plus en tant que financier et créancier du gouvernement vénézuélien, et la Russie, avec un poids économique moindre mais un soutien politico-militaire conséquent ; on cite aussi la présence, désormais en déclin comme les recette pétrolières qui l’alimentaient, de gouvernements qui profitaient au plan économique et politique de leurs relations avec l’État vénézuélien, ce qui est également vrai pour des groupes paraétatiques comme la guérilla colombienne, auparavant les FARC et à présent l’ELN. Pour les chavistes, la « Bête Noire » extérieure, par excellence, est l’impérialisme des États-Unis, qui sous la houlette de l’abominable Trump, joue ce rôle à merveille selon les canons de la propagande de la gauche marxiste. Après on trouverait toute la troupe de laquais, valets et associés de moindre importance des yankees.

Il est curieux de constater que, pour une bonne part, les deux angles de vue se nourrissent de faits avérés et vérifiables, face auxquels le camp adverse déploie de gros efforts pour faire la sourde oreille, de sorte, par exemple, que la présence, impossible à dissimuler voire ostentatoire, de fonctionnaires cubains dans des installations militaires et de sécurité de l’État, semble une donnée invisible pour les uns, les autres ayant une attitude similaire quand ils ne voient pas les accord de type usurier que le Gouvernement de Maduro a conclu avec la banque internationale, volonté d’ignorance pour laquelle, par ailleurs et une nouvelle fois, trouve un accord discret avec leurs « ennemis jurés »

Rédaction d’El Libertario.

 

Trente : six micros et une caméra retrouvés

A la suite de « l’opération Renata » qui a conduit à l’arrestation de sept compagnons et compagnonnes et à une cinquantaine de perquisitions pour la plupart à Trente et à Rovereto, mais aussi à Rome, à Naples et à Cagliari, nous avons décidé de contrôler nos habitations, à la recherche d’oreilles ennemies.

En fouillant dans les boîtiers de prises et d’interrupteurs, nous avons trouvé 6 dispositifs accoustiques, des puces avec microphones, batterie, sim et carte mémoire (la sim et la carte mémoire étaient présentes dans chacunes sauf pour une).

Deux d’entre eux étaient situés à deux endroits différents du salon, l’espace commun de la maison. Un autre se trouvait dans le couloir qui mène de l’entrée aux chambres et au reste de la maison, les trois dernièrs ont été trouvés dans les chambres personnelles, une pour chaque chambre.

En cherchant mieux, nous avons remarqué qu’un micro placé au-dessus de l’interphone dans le couloir (celui sans carte sim ni carte mémoire) était équipé d’un canal de transmission vidéo. Nous avons découvert que les câbles étaient connectés à l’interphone, à l’intérieur duquel une caméra avait été montée avec un travail très précis. Comme le montrent les photos ci-dessous, l’objectif de la caméra pouvait observer à travers un petit trou déjà présent dans la structure d’interphone légèrement travaillé pour être adapté à l’appareil. Ce qui permettai aux flics de contrôler l’entrée de la maison, le couloir et même les portes des chambres privées des locataires.

C’est la deuxième fois que nous trouvons une caméra dans une maison habitée par des compagnons, ce qui montre un clair saut en avant en matière de répression.

Non seulement au téléphone, dans la voiture, pendant les assemblées, à la maison, mais également surveillé chez nous minute après minute et allant même jusqu’à écouter l’intimité de nos chambres à coucher.

Ces découvertes ne font que nourrir notre colère et notre haine pour la Digos et la Ros, ce à quoi nous voudrions dire qu’il ne suffira pas de nous observer de plus près et de nous faire sentir le souffle dans le cou pour nous faire peur et nous faire revenir sur nos idées.

des compagnons et compagnonnes espionnés

ci-dessous quelques photos des dispositifs :

Repris de roundrobin.info (si les images ne s’affichent pas cliquer sur le lien)

Trento – sei microspie e una telecamera (immagini pesanti)

repris de cracherdanslasoupe

Montpellier : Les Gueux fêtent le Karnaval malgré interdictions et flics

Europe 1 / mercredi 6 mars 2019

 

Quelque 400 personnes, selon la police, ont participé mardi soir à Montpellier, malgré une interdiction préfectorale, au « Karnaval des Gueux », une déambulation anarcho-libertaire nocturne. Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la police.
Contrairement aux années précédentes, le cortège n’a pas réussi à entrer dans le centre-ville, protégé par plusieurs camions des forces de l’ordre, dont un canon à eau. Le cortège, qui comprenait une dizaine de personnes vêtues de gilets jaunes, a déambulé dans les rues autour du centre historique de la ville, durant près de trois heures, au son de chants médiévaux. Plusieurs éléments du mobilier urbain ont été dégradés par les participants et des poubelles incendiées.

Un épouvantail à l’effigie de Philippe Pétel, – ancien doyen de la faculté de droit de Montpellier interdit d’enseigner pendant cinq ans suite à des violences survenues dans la faculté en 2018 -, a été brûlée devant la porte de l’université de Montpellier.
En fin de soirée, une centaine de personnes dont certaines étaient déguisées, et portaient des masques, demeurait sur la place Carnot dont les issues ont été bloquées par les forces de l’ordre. Quelques grenades lacrymogènes ont été lancées par les forces de l’ordre à mi-chemin du parcours. Vers 22h30, un ordre de dispersion a été lancé par la police.
Cette manifestation avait été interdite par le préfet de l’Hérault Pierre Pouëssel, qui avait mis en avant des « débordements récurrents » lors de cet événement annuel.  En février 2018, une interdiction préfectorale n’avait pas empêché la tenue de cette manifestation. Selon la préfecture, quatre policiers avaient été blessés, dont un grièvement au visage, et 200 personnes avaient défilé dans les rues de Montpellier, où des dégradations de commerces, panneaux publicitaires et mobilier urbain avaient été commises.

Selon le MidiLibre, […] des incidents ont eu lieu dans le quartier d’Antigone, où la police a usé de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Une banque au moins a été l’objet d’actes de vandalisme ainsi que des panneaux publicitaires et des tags disséminés un peu partout. […]

Et, selon e-metropolitain, […] six personnes ont été interpellées, conduites au commissariat central et placées en garde à vue pour transport d’engins incendiaires -des cocktails- Molotov, selon nos informations, inscriptions et tags illégaux, rébellion et outrages à des agents de la force publique dépositaire de l’autorité publique. […]

Un peu de bon sens sous l’image du Préfet-résistant a scandalisé élus et journaflics..

Nîmes (Gard) et Foix (Ariège), France : Orange perd le fil – 4 et 5 mars 2019

Foix (Ariège), 5 mars 2019 : les flux du commerce et de l’aliénation paralysés pour plusieurs jours

Dans la nuit de lundi 4 au mardi 5 mars à Foix (Ariège), un répartiteur de connexion a été vandalisé. Selon Orange, l’opérateur ciblé, près de mille clients résidentiels seraient impactés par ce sabotage. « Une personne a fait couler un liquide inflammable sur une trappe d’accès, qui mène à une chambre souterraine, avant d’y mettre le feu, indique Christian Gesbert, responsable de la communication d’Orange en Occitanie. Dans cette chambre, se trouvent des câbles qui permettent à nos abonnés de se connecter à internet ou de téléphoner. » Si l’incident a impacté de nombreux particuliers, ce sont avant tout les commerces fuxéens du quartier de Peysales qui ont été touchés. C’est le cas entre autres du supermarché Leclerc, situé à proximité du site incendié : « Nous n’avons pas de standard téléphonique, et nous avons dû procéder autrement pour contacter notre centrale d’achat », avance Pascal Arzens, de la comptabilité du centre commercial. Le site internet, qui permet aux particuliers de commander leurs courses en ligne est fermé.

« Nos techniciens vont devoir travailler jour et nuit jusqu’à la fin de la semaine, explique Alex de Gruttola, de la société Artec, chargée de réparer le réseau pour Orange. C’est très difficile de rester longtemps dans cette trappe [« une chambre technique de quelques malheureux mètres carrés »], à cause de l’odeur. » L’entreprise Orange estime que le réseau sera rétabli d’ici dimanche 10 mars.

« Ludovic et Vincent, techniciens d’intervention pour Artec, doivent enlever les câbles endommagés. » (Légende de la photo de La Dépêche, 06.03.2019)

[Repris de la dépêche, 06.03.2019]


Nîmes (Gard), 4 mars 2019 : la fibre optique d’Orange coupée

« Lundi 4 mars, les services d’Orange en Occitanie constatent une coupure fibre. Selon eux, il s’agit d’un acte de malveillance. Conséquence, environ un millier de foyers sont actuellement privés d’internet, aux abords de l’avenue Pompidou. Orange informe que ses équipes sont à l’œuvre pour réparer les dégâts, et estiment à jeudi 7 mars après-midi la fin des travaux. »

[Le Midi Libre, 04.03.2019]

Italie: Attaques animaliste entre les communes de Cremone et Brescia

roundrobin. info

Les animaux se sont libérés sur les territoires de Crémone et de Brescia dans la nuit du 4 au 5 mars. Si, à la frontière entre Montodine et Gombito, des’inconnus se déchaînaient  contre la réserve de chasse de Boccaserio Giardino, détruisant tout et libérant les animaux gardés dans les cages, laissant quelques-unes taguées à la peinture, à Gottolengo, municipalité de Brescia, à quelques kilomètres de la frontière Cremonese, ils sont entrés dans la ferme Il Fagiano en franchissant la porte d’entrée et ont emporté 2 000 cailles  destinées à la chasse, probablement en les chargeant dans une camionnette.

Également dans cette affaire, les activistes ont revendiqué l’action avec les mots écrits avec de la peinture en aérosol: le logo ALF (Animal Liberation Front, une organisation internationale bien connue liée à la galaxie subversive).

Après tout, il ne s’agit pas de la première action de ce genre à la ferme de Gottolengo, qui avait subi le 22 février dernier un vol de 2 000 cailles et un autre de 1 200 faisans en septembre 2018. Une autre  action  de vandalisme   encore récente. dans une autre ferme Pompiano.

En bref, ALF, celui sur lequel les enquêteurs enquêtent maintenant sur les différents épisodes survenus, semble être particulièrement actif au cours de cette dernière période. Cela concerne peu les fermes et tous ceux qui pratiquent la chasse sur notre territoire, pour ce qui semble être une véritable action de grande envergure.

traduction de la presse

Crémone (Italie) : Découverte d’un micro

CSA Kavarna / samedi 16 février 2019

Un an après la dernière découverte d’un GPS dans la voiture appartenant à une compagnonne et à un compagnon de Cremona, voilà qu’on vient de faire une autre trouvaille. Dans la même voiture, on a trouvé un mouchard, lié à une carte SIM Vodafone (protégée par un code PIN), avec le micro placé dans le ciel du véhicule. Le travail, tout en finesse, a été fait à l’intérieur de la voiture et les fils du mouchard ont été cachés dans la gaine d’isolation. L’appareil était relié au système électrique de la voiture, du coup le mouchard s’allumait au démarrage de la voiture.

On ne sait pas quand ce joujou de contrôle a été mis en place. Peut-être que c’est parce que ça n’a pas été sympa, pour les espions, de se faire chopper avec les mains dans le pot à confiture, l’année dernière. Dommage que ces mains ne sont pas sales de confiture, mais de sang. Ce sang qui vient des guerres, du contrôle, de la répression, des cages. Nous n’avons que du mépris pour ceux qui espionnent la vie des gens. La passion pour la liberté est plus forte que toute autorité.

Voici les photos :

info prise  attaque

on publie cette information car  on cherche les fuites qui se produisent dans la mouvance anarchiste  drômoise. ( en essayant de ne pas tomber dans la parano) .