Archives mensuelles : novembre 2014

[Modène/Bologne] Attaques contre les fascistes – 22 novembre 2014

Nous apprenons par les médias locaux qu’entre le 21 et 22 novembre, à la veille des élections régionales les plus désertées dans l’histoire italienne, la caravane de propagande d’un candidat de Forza Italia et le domicile d’un candidat de la Ligue du Nord ont été attaqués, respectivement à Modène et à Bologne.

Dans le premier cas, un véhicule loué par le candidat Andrea Galli [ancien conseiller municipal de Modène de Forza Italia] a été livré aux flammes et retrouvé carbonisé le lendemain matin où il avait été garé, dans un quartier résidentiel qui abrite également Carlo Giovanardi*.

mofi11_600x540

lnbo11_450x600Dans le second, une vitre de la maison du candidat de la Ligue du nord Umberto Bosco, dans le quartier de Bolognina, a été brisée avec une pierre enveloppée dans son prospectus électoral couvert de lettres rouges (dont les médias cachent le contenu mystérieux). Le candidat à la présidence de la région Carroccio, dit simplement: Maintenant, l’armée entrera sur le terrain, ce dégoût ne peut pas continuer.”

Source

NdT:

*Crapule politicienne de la droite-catho ayant gouverné durant le gouvernement Berlusconi 4: en tant que ministre des Relations avec le Parlement du 11 juin 2001 à mai 2006, secrétaire d’État à la Famille, à la Drogue et au Service civil du 12 mai 2008 au 16 novembre 2011.

Valence [Drôme] Le nouveau centre pénitentiaire , à propos de l’entreprise GEPSA GEPSAccage !

.Le  centre pénitentaire de valence va ouvrir au plus tard en octobre 2015. Le partenariat public-privé a confié au groupe GEPSA(Gestion établissements pénitenciers services auxiliaires) prévoit également une prestation de services à la personne, notamment la formation professionnelle et le travail des personnes détenues ou encore l’accueil des familles et la restauration des détenus et du personnel, sur une  durée  supposé de 9 ans.

Peu de monde connaît Gepsa. Pourtant il s’agit d’une entreprise majeure dans son secteur (tout comme son concurrent principal : Sodexo Justice Services). En effet Gepsa, Gestion établissements pénitenciers services auxiliaires , est spécialisé dans la « prestation de services d’aide au fonctionnement d’établissements pénitentiaires » c’est-à-dire la maintenance et le nettoyage des taules, l’entretien des (peu d’) espaces verts, la restauration, la « cantine », le lavage du linge, la formation professionnelle et les ateliers de travail pour les détenus, leur soi-disant « réinsertion ». Mais ils assurent aussi (à Fleury-Merogis, par exemple) la gestion des dispositifs de sécurité. Ils se présentent eux-mêmes comme les « principaux partenaires de l’Administration Pénitentiaire ». Bref, ce sont de sales collabos des matons.

 

Gepsa gère, seule ou en consortium avec d’autres entreprises (souvent Eurest, du groupe Compass, pour la nourriture) une petite quarantaine d’implantations. Ce sont presque toutes des taules : Fleury-Merogis, Le Havre, Bourg-en-Bresse, Roanne, Béziers, Mont de Marsan, Lyon Corbas, Bordeaux Gradignan, Poitiers, Rennes, Argentan, Le Mans, Nancy…
Gepsa détient aussi la gestion complète des centres de rétention de Bordeaux, Palaiseau, Vincennes, Rennes et Toulouse et celle partielle (pour ce qui concerne les draps, le nécessaire de toilette et le nettoyage des vêtements des retenus) des CRA de Hendaye, Lyon et Plaisir. Encore, à Roubaix elle fournit ses services à l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ). Pour le Ministère de la Défense elle gère la base militaire de Satory (Versailles) où se trouvent des services techniques de l’Armée de terre et les sièges du Groupement blindé de gendarmerie mobile et du GIGN.
Dans le cadre d’un partenariat public-privé, Gepsa participe à un consortium chargé de construire puis gérer quatre nouvelles prisons : Lutterbach, Riom, Valence et Beauvais. Le Ministère de la Justice payera un loyer à ce consortium, afin de garer les détenus dans leurs geôles privées, et payera également Gepsa pour l’entretien des bâtiments et les « services » aux prisonniers. Ainsi, depuis 2008, les matons de Gepsa ont participé à l’ouverture de dix nouvelles taules.
Enfin, à l’étranger, Gepsa participe, avec d’autres coopératives, à la gestion du centre de rétention de Gradisca d’Isonzo, le deuxième plus grand d’Italie.

Gepsa est une filiale de Cofely (groupe GdF-Suez), et a donc parmi ses entreprises-sœurs Cofely Ineo, qui vient de gagner un marché pour la fourniture des uniformes des 120 000 fonctionnaires de la Police Nationale. GdF-Suez, tout le monde les connaît : ce sont ceux qui s’enrichissent avec nos factures, ceux des bagnoles blanches qui se promènent ou sont garées un peu partout dans la ville…
Gepsa a été créé en 1990, suite à l’ouverture aux entreprises privées du marché de la gestion et de la construction des prisons. Cette décision du gouvernement a fait suite à la décision d’augmenter le nombre de places disponibles dans les prisons françaises (le tristement célèbre « plan 13000 »). Pour emprisonner toujours plus, l’Etat a besoin de collabos privés, qui se font du fric avec. Gepsa, qui compte 360 employés et sert 145 000 repas (dégueulasses, pour la plupart) par jour, avait en 2010 un chiffre d’affaire de presque 66 millions d’euros.
Mais Gepsa ne fait pas du fric qu’avec l’Etat : sous le prétexte de la formation professionnelle et de la réinsertion, ils font bosser les détenus pour des entreprises tierces. On ne parle pas des quelques 650 personnes détenues qui sont exploitées directement dans les travaux de gestion dans les prisons, aux ordres du personnel/matons de Gepsa, qui, eux, se prennent peut-être pour des grands frères aidant des malheureux. En effet, des centaines d’autres détenus travaillent tous les jours pour des entreprises clientes de Gepsa, dans les ateliers internes des taules. Ils effectuent surtout des tâches de sous-traitance industrielle : confection, assemblage, conditionnement, montage, tri, etc. pendant que Gepsa se fait payer, comme une quelconque agence intérimaire. Bien sûr, tout cela sans les petites contraintes du code du travail et en payant ses esclaves à vil prix. Gepsa affirme pouvoir « mobiliser » (mettre à la tâche) 2700 « opérateurs » (détenus) chaque jour dans ses 18 ateliers situés dans différentes taules. Les détenus travailleurs seraient « tous volontaires et polyvalents, […] habitués à passer d’une tâche à l’autre et fourniss[a]nt des travaux particulièrement soignés » clament les matons/esclavagistes dans leur pub. Mais on sait bien à quel point la pauvreté de la plupart des prisonniers, liée à leur situation de privation de liberté, participe au chantage du travail en prison.
Pourtant ces salopards se présentent comme des bienfaiteurs : selon les matons/esclavagistes de Gepsa, l’exploitation des prisonniers « contribu[e] à l’amélioration de leurs conditions de détention » et en travaillant pour eux le détenu est censé « évoluer dans un environnement professionnel qualifiant et s’inscrire ainsi dans une dynamique positive de retour à la vie civile ». C’est-à-dire le retour dans une société qui est elle-même une prison…


Si vous voulez dire à ces matons ce que vous pensez d’eux :

Gepsa
8-10, rue Henri Sainte Claire Deville
92563 Rueil-Malmaison Cedex
Tél. : 01.47.10.32.40

M. Pascal Roger : Directeur général et Président du Conseil d’administration.
Mme Christelle Roux : Directeur général délégué.


[Extrait de Lucioles n°9, bulletin anarchiste de Paris et sa région, mai 2013.]


 

[ Province de Turin] DE Blanqui à Venaus

« La politique est l’art de la récupération. La manière la plus efficace pour décourager toute rébellion, tout désir de changement réel, est de présenter un homme d’État comme un subversif, ou bien – mieux encore – transformer un subversif en homme d’État. Tous les hommes d’État ne sont pas payés par le gouvernement. Il existe des fonctionnaires qui ne siègent pas au Parlement et encore moins dans ses pièces adjacentes ; au contraire, ils fréquentent les centres sociaux ‘( les lieux alternatifs)et connaissent discrètement les principales thèses révolutionnaires. Ils dissertent sur les potentialités libératoires de la technologie, ils théorisent des sphères publiques non étatiques et le dépassement du sujet. La réalité – ils le savent bien – est toujours plus complexe que n’importe quelle action »
Dix coups de poignard à la politique
, 1996

 

Une rumeur circule depuis quelques temps parmi certains anarchistes d’Europe par rapport au dernier effort éditorial du Comité Invisible, auteur en 2007 du best-seller international L’insurrection qui vient. On raconte que les adhérents au Comité auraient partagé le brouillon du texte avec leurs amis politiques éparpillés ça et là dans le monde, pour en sonder les réactions et en tirer d’utiles conseils. Or, la première version contenait une dure attaque contre les anarchistes, coupables de ne pas être prosternés comme il faut face à eux (et d’avoir ricané devant la farce de Tarnac, où les présumés auteurs du livre, quand la police avait frappé à leur porte, s’étaient précipités dans les bras protecteurs de cette gauche à laquelle il faisaient la guerre jusqu’à la veille). Mais certains de leurs correspondants amis – depuis notre Beau Pays, dit-on – leur auraient suggéré d’éliminer les parties trop virulentes, d’adoucir le ton, parce qu’au fond, à bien y réfléchir, il y a encore beaucoup de services que ces idiots libertaires peuvent rendre. L’origine de cette rumeur est un anarchiste espiègle qui aurait apparemment pu lire l’ébauche originale du texte ainsi que la correspondance à son sujet. Ce sont les risques de la Commune et du partage des instruments, on ne sait jamais qui peut jeter un œil sur un ordinateur laissé allumé et sans surveillance !

Que cette rumeur soit vraie ou fausse, il y a quelques jours on nous a fait cadeau du nouveau livre du Comité Invisible, tout frais sorti de l’impression, publié en France à la fin du mois dernier. Il s’intitule À nos amis (politiques, ça va sans dire) et sa publication imminente et simultanée en sept autres langues est prévue, pour en favoriser la diffusion sur les quatre continents. Certains que l’Italie fera partie des pays chanceux, autant attendre d’en lire la traduction intégrale.

Mais alors, se demandera-t-on, pourquoi nous en parlons ici et maintenant ? Parce que grâce aux leçons du Comité Invisible, nous avons finalement compris à quel point la publicité n’était pas seulement l’âme du commerce, mais aussi celle de la subversion (enfin, du commerce de la subversion). De plus, si nous ne nous dépêchions pas de partager au moins quelques extraits de ce nouveau chef d’œuvre avec nos lecteurs, nous risquerions d’être confondus avec des bureaucrates d’Etat. Bref, voilà une avant-première, une sorte de scoop.

Savoir que choisir est facile, même trop facile. Les petits-enfants de Blanqui consacrent en effet quelques réflexions à l’Italie, et, plus précisément, à la lutte contre le TAV en Val Susa et à ses miraculeux effets. Voici ce qu’ils écrivent : « Il faut compter au nombre des miracles de la lutte dans le Val de Suse qu’elle ait réussi à arracher bon nombre de radicaux à l’identité qu’ils s’étaient si péniblement forgée. Elle les a fait revenir sur terre. Reprenant contact avec une situation réelle, ils ont su laisser derrière eux une bonne part de leur scaphandre idéologique, non sans s’attirer l’inépuisable ressentiment de ceux qui restaient confinés dans cette radicalité intersidérale où l’on respire si mal. […] En alternant les manifestations en famille et les attaques au chantier du TAV, en ayant recours tantôt au sabotage tantôt aux maires de la vallée, en associant des anarchistes et des mémés catholiques, voilà une lutte qui a au moins ceci de révolutionnaire qu’elle a su jusqu’ici désactiver le couple infernal du pacifisme et du radicalisme. »

Absolument ! En gentils animaux politiques, les petits-enfants de Blanqui pensent que le milieu le plus naturel et spontané où vivre serait le zoo. Qui n’y entre pas ou s’en éloigne s’auto-condamne à l’isolement, c’est-à-dire à mal respirer l’air vicié d’un scaphandre, dénotant d’un inépuisable ressentiment contre ceux qui respirent si bien le même air que les magistrats et parlementaires (et peut-être même que les délateurs et divers dissociés). L’admiration du Comité Invisible pour leurs apprentis libertaires ritals est presque émouvante, ces Victor Serge de chez nous qui ont enfin compris l’utilité stratégique de la conflictualité en courant alternatif chère depuis toujours aux autoritaires. Quel dommage qu’à polluer cet air convoité il y ait aussi « une fraction d’anarchistes qui s’autoproclame nihiliste » et qui en réalité « n’est qu’impuissante ». Des anarchistes qui identifient l’ennemi, se donnent des moyens et l’attaquent… brrr, quelle horreur, ce ne sont que des impuissants, c’est évident. Par contre, ceux qui s’acoquinent avec des maires, prêtres et stalinistes, ceux qui se font élire au conseil municipal comme les super fan de Tarnac du Comité Invisible, ceux-là bien sûr que…
Que quoi ? Mais oui, qu’ils ont compris comment vont les choses ! « Il n’y a pas d’espéranto de la révolte. Ce n’est pas aux rebelles d’apprendre à parler l’anarchiste, mais aux anarchistes de devenir polyglottes ». L’espéranto, cette nouvelle langue qui contient des éléments de toutes les langues, les englobe sans préférence en cherchant à les faire communiquer dans le respect de leur diversité, est une sotte utopie. Le moyen le plus pratique, immédiat, stratégique pour communiquer est de parler la langue des autres. L’anglais surtout, en affaires. L’autoritaire seulement, en politique.

Anarchistes, soyez polyglottes ! Arrêtez de miauler tous seuls à trois pelés et un tondu, aboyez et grognez en compagnie des chiens et des porcs ! Le lundi parlez l’humanitaire, le mardi le démocratique, le mercredi le journaliste, le jeudi le syndicaliste, le vendredi le juridique, le samedi le communiste, le dimanche – amen – le liturgique. Et à l’occasion, parlez le rebelle si vous voulez. Quant à la langue anarchiste, mieux vaut l’oublier entièrement.
De toute façon, soyons sincères, à quoi vous sert-elle ?

[Traduit de l’italien par  non fides à parir de  Finimondo.]

 

Bristol, Royaume-Uni : Attaques incendiaires pour Rémi Fraisse

(25 novembre à Bristol:

Vengeance pour Rémi, Feux de rue contre l’industrie nucléaire, la société carcérale et le Capital vert.

La police française à tué Rémi Fraisse lors d’une tentative de se débarrasser d’une occupation de forêt combative en lutte contre le barrage de Sivens. Nous avons brûlé un véhicule au service de la multinationale française GDF (qui travaille sur le nouveau réacteur nucléaire pas très loin, à Hinkley Point, entre autres projets nucléaires dans de nombreux pays, sur des barrages implantés de force dans des terres indigènes Amazoniennes irremplaçables avec le renfort de l’armée brésilienne, sur des services d’installations de police dans la région, en plus de fournir des services dans les Iles Shetland pour l’un des plus gros terminaux de pétrole et de gaz en Europe, de gérer plusieurs prisons françaises et de développer des technologies vouées à travestir le capitalisme industriel en développement durable pour le compte des banques et des entités commerciales de toujours).

Cette action a eu lieu dans la zone de Long Ashton, où nous avons par la suite brûlé aussi un gros 4×4, deux voitures de sport de luxe et un véhicule de l’OCS (considérée comme l’une des meilleures compagnies de sécurité du Royaume-Uni : elle fournit gardes du corps, patrouilles, installation et monitorage de systèmes de surveillance).

En France, l’occupation de la ZAD n’a pas succombé sous le poids de l’éco-catastrophe annoncée visant à la destruction des habitats importants afin que le maïs transgénique puisse être irrigué. L’anarchie croise la route des apôtres de l’industrialisation. Une autre destruction est possible.

La division entre les classes augmente, les désastres environnementaux se succèdent les uns aux autres et le sens de nos vies s’érode. Et ils croyaient que nous allions tous et toutes rester là à poursuivre leur royaume merveilleux de marchandises et nous compromettre pour des gains sociaux ? Misère, surveillance et restrictions ne cessent de croître, les lignes de démarcation sont tracées, et nous savons de quel côté nous sommes. Y a-t-il encore quelqu’un pour croire que la police tient encore vraiment cette ville totalement sous contrôle ?

Vous pouvez enfermer Reiss Goyan Wilson (l’incendie du commissariat de Nottingham lors des émeutes de 2011), mais vous ne pouvez pas tuer nos mémoires. Tant que l’État supprimera lesmanifestations de perturbation des étudiants, les anti-autoritaires et le sous-prolétariat qu’ils massacrent sans sourciller à Londres, Paris ou Ferguson rallumeront le feu d’Août.

Bristol portera le titre de Capitale Verte Européenne l’année qui vient. Comme si quelqu’un croyait vraiment que leur intention était de faire face au carnage forgé par l’idéologie capitaliste de la croissance économique, bien sûr que le double discours écologiste (la guerre c’est la paix, les villes sont vertes, etc.) couvre les patrons de joie puisque ce titre attirera des investissements supplémentaires grâce à la croissante économie ‘verte’ et ses parasites – tandis que la crise de la biodiversité se renforce de façon incontrôlable. C’est une vraie blague (qui rapporte gros), exactement comme lorsque Nantes avait obtenu ce titre en 2013, là où une autre ZAD mène une lutte dure contre le développement d’un énorme aéroport ‘vert’ et de tout ce qui vient avec.

De la même façon, nous attaquerons la fable du tout-vert et les intérêts du Capital qui se cachent derrière celle-ci, non pas dans les cérémonies auto-congratulatoires, mais là où ils mènent leurs affaires quotidiennes, et ici, dans la rue, où les valeurs et les normes de cette civilisation sont reproduites. Ce n’est pas du tout un hasard si nous avons enflammé la nuit, parce que rester de côté et faire confiance aux experts n’a jamais été suffisant pour combattre notre misérable situation au sein d’un empire hésitant et biocide.

Contre la société de classe et le développement industriel, même – et surtout – celui qui se maquille de vert.

Victoire pour la ZAD du Testet et pour la ZAD de Notre-Dames-des-Landes.

Victoire pour la grève de la faim tournante dans les prisons grecques (en soutien à notre confédéré de la F.A.I. Nikos Romanos) et pour tou-te-s les prisonnier-e-s en guerre contre la prison.

F.A.I. Torches dans la Nuit – Front de Libération de la Terre

Homicide d’état: une affiche en solidarité àRémi Fraisse

riceviamo le immagini di un volantino da diffondere contro le forze dell’ordine dopo l’omicidio di Remi Fraisse:

en noir et blanc:

 et un texte reçu par mail

« Ces derniers temps, il est systématique que, dans les médias ou les discours politiques, soient accolé aux mouvements de ZAD, la « violence » de franges dites « extrémistes » et la présence de « black blocs ». De même que l’idée que ces mouvements seraient accaparés par ces même franges de méchant-e-s autonomes violent-e-s pour brûler le monde dans les feux de l’enfer.
Selon qui va épiloguer sur le sujet, un discours sera plus ou moins choisi, étant censé annoncer l’annihilation totale de tous ce mouvement ou séparer les « gentil-le-s » opposant-e-s des « méchant-e-s ».
Bien sur, comme souvent, avec le temps, cette manière de poser la question s’infiltre au sein même des mouvements :  « la répression serait accentuée par les « casseur-se-s », « ils ne viennent que pour cela », « ils cherchent à nous discréditer », « c’est des flics… »
Bien sur, l’infiltration policière existe, elle a toujours été pratiquée par l’état et ses outils de répression pour contrôler et mieux réprimer les tentatives de contestation et de lutte sociale. Bien sur, les ZAD et mouvements de contestation actuels sont particulièrement visés et largement plus que la moyenne, tout comme les antifascistes, les révoltes de banlieue, les roms…
Les agriculteurs en colère, les mouvements contre le mariage pour tous et les bonnets rouges s’en sont clairement mieux tirés que nous, niveau répression.
Esteban Morillo, assassin du militant antifasciste Clément Méric, tué le 5 Juin 2013, aura fait un an et deux mois de prison. Enguerrand a été condamné le 1 avril 2014 a un an de prison pour jet de fumigène pendant une manifestation.
Il est sur que l’état réprime et que la police est violente, nous pouvons dénoncer ces états de fait. Nous ne pouvons pas nous en étonner pour autant, l’ordre capitaliste est imposé, nous vivons dans des sociétés bâties sur des systèmes de caste et de domination sociale. La plupart des hommes et femmes politiques sont d’origine noble ou bourgeoise, ont fait de hautes études et sont intimement lié-e-s aux entrepreneur-se-s. Ils n’ont aucune raison de s’intéresser à ce que pense le peuple, leur seul intérêt est de maintenir leurs privilèges et ceux de leur alliés des multinationales et grandes entreprises. Ce n’est pas de la malveillance de leur part ou l’idée qu’ils et elles sont mauvais fondamentalement, mais de la logique politique. Le système qu’ils et elles ont mis en place les protège, forcément.

Face à cela, la violence des manifestant-e-s dénoncée par les politicien-ne-s, les médias et les syndicats de police à plein poumon fait bien pale figure.
Lorsque l’on considère derniers mouvements liés aux ZAD, plusieurs manifestant-e-s sont en prison, un est mort, il y a des eu des centaines de blessé-e-s et de très nombreuses inculpations.
De nombreux-se-s blessé-e-s le sont de manière définitive, suite aux séquelles ou mutilations liées aux armes des forces répressives de l’état.
Et en face ? Rien, bien sur, les policier-e-s « blessé-e-s » lors des manifs n’ont généralement pas grand-chose, mais leurs bobos servent à inculper les manifestant-e-s lors des procès.

Tout ça pour dire que je voudrai bien voir les vrais chiffres des blessé-e-s et inculpé-e-s des mouvements liés aux ZAD, et ce dans les deux camps.

Parce que j’en ai marre que l’on utilise des arguments fallacieux : si l’on a peur d’être blessé-e, mutilé-e, et c’est bien légitime, que l’on ne fasse pas d’actions « tendues », pas de soucis, moi même n’en fait pas vraiment, mais que l’on ne dise pas que ça serve à rien. Sans la résistance physique aux forces de l’ordre, ça fait longtemps qu’il n’y aurait plus rien à Notre Dame des Landes qu’un aéroport, et un barrage à Sivens, mais aussi un incinérateur dans le Morvan… enfin, bon, une tonne de lutte dans l’histoire n’auraient pas eu la même portée.
Peut être faut il reprendre les choses en amont. Je suis fort mal à l’aise avec la violence, mais dans un sens individuel.
Ma perception des rapports humains valorise plutôt le pacifisme.
Après, on ne peut pas voir des rapports politiques, économiques et de domination autrement que sous un angle qui est aussi stratégique. Et là, il me semble naïf de dénigrer la violence, l’action directe et le sabotage.
L’évaluation du rapport de force en cours est parfois tragique.
Parce qu’il est évident que si les institutions favorisent les oppressions, dominations et exploitations, et c’est en soi une immense violence, elle possède aussi les outils pour réprimer physiquement ceux et celles qui oseraient lutter.
Par cela, notre réponse peut être de se borner à changer les choses de l’intérieur, tenter d’enrayer la machine, à frapper chirurgicalement là où il possible pour créer un front, un rapport de force, David contre Goliath. Mais, parfois, c’est plus un côté suicidaire qui parle, un ras le bol, une envie de visibiliser un ras le bol. Au péril de sa liberté et de sa vie, parce que comme le disait Max Stirner :
« aux mains de l’État la force s’appelle loi, aux mains de l’individu elle se nomme crime ».
Plutôt que de se focaliser sur des positions de principe, d’écouter nos peurs ancestrales comme nos envies les plus naïves, la seule solution sage semble être de garder la tête froide et de rester uni-e-s, complémentaires, donnant libre cours à la réflexion stratégique et l’estimation des forces en présence.
Parce que nous voulons être nous même, et c’est, en ce monde, déjà une belle épreuve. Avec nos doutes, nos désespoirs, nos peurs mais aussi nos colères et nos rêves offensifs. Par ce que nous subissons déjà assez d’humiliation et de souffrance en se disant que nous vivrons toute notre vie dans ce monde pourri, il me semble assez rassurant de vouloir faire beaucoup pour l’abattre et ressentir des pulsions de violence contre ses institutions et son absurdité. Le tout est de ne pas se brûler les ailes inconsciemment, mais face à ce que nous subissons, la morale semble bien vaine face à nos espoirs. »

 

Manifestation contre la THT, le nucléaire et son monde, le 13/12 à Embrun

MANIFESTATION CONTRE LA THT,LE NUCLÉAIRE & SON MONDE Samedi 13 Décembre 2014 à 11h à Embrun près de l’Office du Tourisme (Place du Gal Dosse)

suivie d’une assemblée et d’un pique-nique partagé

Nous nous opposons à la THT parce que c’est l’artère de l’énergie nucléaire parce que le nucléaire c’est la guerre et le cancer parce que des alternatives existent parce que cela va massacrer toujours plus la vallée parce que lutter nous rend plus fort-e-s et plus solidaires parce qu’il n’y a que l’État et les patrons qui s’en frottent les mains parce que nous pouvons empêcher leurs projets !

Le projet de lignes à Très Haute Tension avance petit à petit. Un pylône design en démo à L’Argentière, La Déclaration d’Utilité Publique signée par les ministres et la préfecture, des piquets de repérages qui poussent ça et là…

L’État et Réseau de Transport d’Électricité pensent avoir gagné la partie et pouvoir bousiller un peu plus la vallée, mais c’est sans compter les habitant-e-s de la vallée et des alentours, leurs ami-e-s, toutes celles et ceux qui ne veulent pas voir ce projet se réaliser et qui mettront à la fonderie leur “beau pylône design tout neuf” !

Sous prétexte de modernisation, on nous vend de nouvelles lignes THT pour continuer de tisser le réseau européen de transport de l’énergie nucléaire. C’est clair, seul le nucléaire peut fournir une énergie assez puissante pour alimenter les réseaux de 225 000 à 400 000 volts sur des milliers de kilomètres. Ces lignes ont été multipliées depuis quelques années et partout, elles ont croisé résistances et déboulonnages : que ce soit dans le Cotentin et le Maine pour distribuer la production du futur réacteur EPR ou en Catalogne pour exporter le nucléaire jusqu’au sud de la méditerrané. On pouvait penser qu’après Fukushima, le nucléaire batterait de l’aile, mais pas du tout! La France le développe et l’exporte un peu partout : centrales EPR à Flamanville et en Chine, centrale expérimentale ITER prévue pour 2020 à Cadarache, THT partout… Il faudra donc apprendre à vivre partout avec un dosimètre et une combinaison? Sans oublier que le nucléaire civil est indissociable du militaire : que ce soit dans la production ou la recherche les deux sont étroitement liés. Pas de bombe atomique sans centrale, pas de centrale sans bombe atomique.

Ici, ce projet qui va défigurer encore plus la vallée devrait permettre de rabouter de futurs lignes en augmentant la puissance transportable entre la Provence et la Maurienne : des THT relieraient les centrales du Rhône à la Maurienne et la Maurienne à l’Italie. La boucle serait ainsi bouclée, la toile de RTE enserre tout les territoires. Ce quadrillage de lignes devrait aussi servir à transporter l’électricité produite par la futur centrale à bois E-ON de Gardanne qui elle se nourrira du bois des fôrets du Sud-Est : des Cévennes aux Hautes-Alpes, en passant par la Provence. Coupes rases en perspectives ! Et puis, on pense aussi au projet dévastateur du TGV Lyon-Turin qui s’il est achevé un jour devrait être très gourmand en énergie…

FACE À LA THT, AU NUCLÉAIRE ET SON MONDE : NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE NI EN HAUTE DURANCE, NI AILLEURS

notht05 chez riseup.net

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De Golfech à Sivens

Pour contribuer aux diverses mobilisations contre les violences étatiques (policières, militaires…) de ce mois de novembre 2014, nous revenons avec le document sur la lutte (riche d’enseignements) contre l’implantation d’une centrale nucléaire à Golfech dans le Tarn-et-Garonne et notamment avec les évènements du mois de novembre 1981. François Mitterrand (Parti Socialiste) est Président de la République depuis six mois. La répression de cette période ressemble par divers aspects à celle de la lutte contre le barrage du Testet dans la forêt de Sivens.

Ce document se termine par la marche Valence d’Agen/Golfech du 29 novembre 1981, une manifestation qui fut particulièrement réprimée. Cette violence étatique avait pour but de briser toute opposition radicale, elle était orchestrée depuis Paris par un gouvernement (composé de membres du Parti Socialiste, du Parti Communiste et du Mouvement des Radicaux de Gauche), dirigée depuis la préfecture de Montauban, animée sur le terrain par les forces conjuguées de l’armée (Gardes-mobiles…), de la police (CRS, civils…) et d’une milice locale pro-nucléaire. Le tout relayé par la dé-information de la Dépêche du Midi, journal régional de la famille Baylet (Mouvement des Radicaux de Gauche).

Avec ces quelques pages nous en profitons pour rappeler qu’il n’y a pas que des Zones à Défendre, mais qu’il reste toujours des Zones à Déconstruire sur les terrains privés et publics, du patriarcat au racisme, des prisons aux centrales nucléaires en passant par toute l’économie de guerre et sa gestion dite démocratique. C’est tout un monde qu’il reste à reconstruire.

Ce document a été réalisé à l’aide des archives du Centre de Recherche sur l’Alternative Sociale et du livre Golfech, le nucléaire, implantation et résistance, édité par le CRAS en 1999.

On peut lire dans cet ouvrage le dossier « L’eau, Golfech, les barrages et le pouvoir ». Ce livre est consultable et téléchargeable sur : cras31.info/IMG/pdf/golfech_le_nucleaire.pdf et (consulter le  site http://cras31.info/).

Toulouse, le 17 novembre 2014 – Collectif La Rotonde (c/o CRAS, BP 51026, 31010 Toulouse cedex 6)

[Lyon] 29/11:MANIF OFFENSIVE CONTRE LE FRONT NATIONAL ET LE RACISME D’ÉTAT

Fin de parti , et maintenant ?

Ces derniers temps, en France, on a l’impression de manquer d’air. Avec les dernières percées électorales du Front National, les sorties sur la décadence de la France d’un Zemmour ou d’un Soral, les buzz des vidéos de Dieudonné, le petit peuple de droite qui sort à l’appel de la « Manif pour tous » en nous expliquant ce qu’est un « homme », une « femme », une « famille ». Sans parler des mobilisations d’acharnés contre la « théorie du genre » et pour « Jour de colère », le développement des « voisins vigilants », petits groupes de bourgeois calfeutrés derrière leur fenêtre à défendre leur pré-carré pavillonnaire.
Ajoutez à cela les appels à déloger les squats de migrants à Calais, des riverains s’organisant pour aller incendier le camp de Rroms d’à coté (à Bobigny, à Marseille), un bijoutier qui récolte un million de « likes » sur Facebook après avoir tué son braqueur d’une balle dans le dos, et on peut se dire que les temps sont à la radicalisation. Maintenant, n’importe qui peut se mettre à faire le flic pour de vrai et à vous écraser la gueule s’il s’estime dans son bon droit. L’époque du ressentiment, de la colère rentrée, c’est terminé. Les citoyens se la jouent décomplexé.
Face à cette réalité qui déboule, le réflexe gauche reste l’indignation, quand ce n’est pas la dénégation. On réagit en s’offusquant et en criant à la « montée du fascisme », en appelant à la « vigilance constante » – et surtout, le moment venu, à retourner voter PS. C’est un peu limité. Un peu débile. On sent bien que tout ça manque d’ambition.

Retarder autant que possible l’explosion

On sent bien à travers ces bêtises qu’aujourd’hui la politique française se résume à la gestion d’une cocotte-minute sous pression : freiner la montée du chômage, freiner la progression du Front National, freiner l’inexorable réchauffement climatique, consolider les centrales nucléaires (celles-ci sont pour nous le summum de notre dépossession, ce n’est aussi qu’un symptôme des volontés de faire de nous des bêtes sous contrôle.),
Dans ce contexte, le FN occupe naturellement le devant de la scène. Il est une boussole aussi bien pour les groupes nationalistes qui naviguent à ses bords que pour la classe politique dans son ensemble. À bien regarder, une bonne partie des thématiques, des idées, des propositions du FN se trouvent déjà dans les programmes de ses concurrents. Une bonne part de notre actuel « débat public » – la surenchère à propos de l’Islam, la haine des Rroms et tout le discours sur le « droit à la sécurité » – se structure autour de thèses formulées par ce parti, dans les dernières années. Ce n’est pas un obscurefasciste qui disait, il y a quelques mois, que les Rroms étaient in-intégrables et qu’ils avaient vocation à retourner en Roumanie, mais Manuel Valls, ministre de l’Intérieur d’un gouvernement socialiste. Et ce n’est pas un jeune néo-nazi qui fanfaronnait, en 2010, sur « les civilisations qui ne se valent pas » et qui s’alarmait, deux ans plus tard, que « les Français ne se sentent plus chez eux » ; mais Claude Guéant, également ministre de l’Intérieur ; sous Sarkozy cette fois [1].
Que le FN soit l’usine à gaz idéologique des autres formations politiques n’est ni nouveau ni scandaleux. La circulation d’idée se fait depuis au moins trente ans. Ce qui est radicalement nouveau, en revanche, c’est que le FN se présente maintenant comme un parti de gouvernement. Le FN est devenu, par un travail de purge interne et de drague journalistique, un parti « à la mode » avec une vocation gouvernementale. Là où, en avril 2002, la présence de Le Pen au deuxième tour avait provoqué un tollé et mobilisé lycéens et médias pendant les deux semaines de l’entre deux tours, il semble que de plus en plus de monde s’attende à ce que le mouvement bleu marine puisse réellement « accéder aux responsabilités »,
Mais, autant le dire tout de suite : il n’y aura pas de sursaut républicain contre le FN pour la simple et bonne raison que le FN est en tout point un parti républicain – à l’image de tous les autres. En fait c’est avec toute une rhétorique de gauche contre le FN qu’il s’agit de rompre définitivement. Rompre avec cette rhétorique qui le rejette du côté des extrêmes de la politique.
Ce n’est surtout pas au nom de valeurs républicaines que le FN n’incarnerait pas qu’il faut s’opposer à cette machine lancée contre nous. C’est parce qu’on a d’autres choses à vivre que leur sécurité et les misères de l’économie, qu’on peut être amené à s’affronter aux frontistes, et pas sur un mode uniquement défensif (défendre la gentille République face au méchant fascisme). Des mouvements aussi divers que le Front National, le Tea Party américain, l’Aube Dorée grecque ou Casa Pound en Italie tirent leur énergie d’une haine de plus en plus partagée et diffuse contre les institutions supra-nationales, les médias, les élites, etc. bref contre l’ordre démocratique ; alors c’est depuis une position qui n’a rien à voir avec cet ordre démocratique, depuis une position révolutionnaire qu’on peut s’affronter le plus sûrement à cette lame de fond nationaliste qui balaie l’Europe en ce moment. Un saut vers l’inconnu, pour dépasser effectivement ce qui nous contrôle et nous gouverne, renverrait ces apprentis-fascistes à leur néant et leurs petites peurs.
Le FN pose un problème spécifique. C’est qu’il a pris la sale habitude de se poser comme recours face à « la crise », au chômage. Il dit incarner un avenir moins corrompu que notre présent. Il est aujourd’hui le parti « à la mode » au sein de la démocratie. Et c’est parce qu’il capte et capture à la fois des aspirations à la rupture et la possibilité réelle d’un changement que le FN constitue une position sérieusement ennemie. C’est bien parce que, dans une situation aussi explosive que celle de la France d’aujourd’hui, leurs propositions désolantes de connerie (sortie de l’Euro, restaurer la souveraineté française, fermer les frontières) font écran aux possibles révolutionnaires du présent, qu’ils sont à combattre.La position conservatrice n’est bien souvent que l’envers de la position progressiste. Dans un contexte de crise, les nationalistes clament « nous sommes français, c’est là notre force, nous en sommes fiers », « « ils » essaient de briser la France, nous allons la défendre » comme à gauche certains disent, face à la restructuration néo-libérale, « il faut défendre l’État providence et le service public » car « « ils » essaient de le casser ». Des deux cotés, il y a la même mythologie à l’œuvre, une même abstraction à défendre. C’est depuis une position tout autre que nous partons : non plus s’arc-bouter à ce qui visiblement s’effondre mais faire exister d’autres mondes. Ce ne sont pas ces mauvaises bouées de sauvetage (la France, l’État providence et ses services publics) qui nous sauveront mais notre capacité en situation critique à faire le choix de l’inconnu révolutionnaire. Des mondes où il n’y a pas de place pour une sixième République à la Montebourg, ni pour un redressement économique, social et moral de la France façon Marine Le Pen. Des avenirs révolutionnaires depuis lesquels tout ce qui est estampillé « national » – Assemblée Nationale, Front National, police nationale,, gendarmerie nationale, identité nationale, richesse nationale, hymne national, fêtes nationales, Pôle national d’économie d’énergie( transition énergétique) est d’emblée étranger, hostile, et n’ont finalement pas de place. Sans toutefois oublier
Le national-nucléarisme


Les cerisiers en fleurs à Fukushima (Takehito Kobayashi/AP/SIPA)

.Après Fukushima et Tchernobyl le nucléaire, qu’il soit civil ou militaire, représente totalement les paradigmes du monde capitaliste : centralisation du pouvoir et de ses mécanismes de décision, actualisation d’une culture de sûreté, subordination due et apparemment inévitable.
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La rupture avec les institutions proposées, en plus d’être bête et méchante et faible parce que fondée sur la trouille et le ressentiment, est illusoire : la nation française est tout aussi abstraite et coercitive que l’Europe de Maastricht ; le franc comme monnaie nationale implique toujours autant de dépossession et de violence (les pauvres seront toujours aussi pauvres en franc comme en euro) ; les petits chefs et les petits commerçants qui rêvent de parvenir aux responsabilités n’ont pas plus de morale ou de force d’âme que les technocrates de Bruxelles ou de l’ENA. Rompre réellement avec l’ordre des choses, ne plus jouer le jeu, c’est rompre avec l’idée de gouvernement. S’organiser là où on vit, se donner les moyens de vivre ensemble sans avoir à mendier ou s’en remettre à une quelconque police ou autorité supérieure, sans attendre l’homme ou la femme providentielle. Ce qu’on veut des ZAD depuis lesquelles vivre ensemble sans souci de leur frontière, rejoindre les compagnons qui luttent de l’autre côté des Alpes, partager la terre et se jeter à la rencontre
Tout un monde plutôt que leur France.
Les possibilités de retournement se font sentir. La situation est ouverte. Ce qui en découlera est à batailler dès aujourd’hui. La manifestation du 29 novembre à Lyon serait un énième coup d’épée dans l’eau si elle n’était qu’une simple indignation journalière, qu’un défilé sans conséquences. Ce n’est plus le temps, si ça l’a jamais été, de la délégation, de la passivité, de la peur et du raisonnable. La lutte à la première personne, auto organisée, sans compromis, est la seule voie qui ouvre d’infinies possibilités de frictions contre le développement et le renforcement de cet existant préemballé, aliénant, biocidaire et tout ce qu’on voudra. Mais, au-delà des mots, des slogans, du risque de « caricaturer », dans la spectacularisation régnante, il y a le conflit, bien peu et toujours moins, cherchent à mettre en jeu quelque chose pour arrêter les projets de la domination, l’oppression et l’exploitation. Le 29 novembre ne doit pas être un jour ordinaire.

Manifestation offensive contre le congrès du FN à Lyon
Le 29 novembre 2014 à 14h place jean Macé
[1] S’il s’avérait dans les prochaines années qu’il doive y avoir un ministre de l’Intérieur Front National, on lui souhaite bien du courage pour arriver à se démarquer, dans la radicalité verbale, de ses prédécesseurs.
Texte modifié sans demande préalable aux auteurs par le no copyright

 

c’est avec force et détermination

des individus associés

« la liberté ne sera jamais que radicale, ennemie du pouvoir, de la domination, du conformisme »
Antonin Artaud

 

[Belgique ] Ricochets n°1 – novembre 2014

RICOCHETS est un bulletin né au sein du combat contre la construction d’une maxi-prison au nord de Bruxelles. C’est un combat en dehors de tout parti et organisation officielle, un combat qui propose d’empêcher directement, concrètement, par nous-mêmes, la construction de cette nouvelle taule. C’est un vaste combat, car la maxi-prison est le projet emblématique des temps qui courent : un serrage de vis général, une accentuation de la répression, un violent réaménagement de la ville en fonction des besoins du pouvoir et de l’économie…

 

RICOCHETS a pour but de partager les nouvelles de cette lutte, de diffuser ses différentes expressions, de l’approfondir par des réflexions critiques. Il entend créer un espace autonome de liaison entre celles et ceux qui se battent directement contre cette nouvelle prison et ainsi ouvrir une possibilité : celle que leurs actions puissent faire des ricochets dans un élan incontrôlable.

[Repris de La Cavale.]

titre documents joints

 

[Turin], Italie : Procès contre Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò

no-tav-4-1024x1024Dans la salle Bunker de la prison des Vallette, il aura fallu à Rinaudo et Padalino quatre heures abondantes de réquisitions pour confirmer la structure d’accusations contruite contre Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò. Attentat a finalité terroriste, attentat terroriste avec engins pouvant causer la mort et explosifs, détention et transport d’armes de guerre, dégradation par incendie et violence contre personne dépositaire de l’autorité publique sont donc les délits qui, en appliquant les règles de l’arithmétique pénale, ont amené les deux procureurs à requérir des peines de 9 ans et 6 mois pour chacun des quatre compagnons. En ce qui concerne les parties civiles, LTF (Lyon Turin Ferroviaire) demande la somme “symbolique” de 50.000 euros pour l’action de sabotage contre le chantier de Chiomonte. Les demandes du SAP et du Barreau seront entendues plus tard.

Tandis que ces chiffres sortaient dans la salle Bunker, une longue manofestation a traversé les rues de Turin : une “grève sociale” qui a vu manifester des milliers de personnes dans plus de 20 villes. En plus des tags, des slogans et des interventions qui s’en prennent aux politiques du gouvernement Renzi sur l’école, le travail et le logement, de nombreux autres étaient dédiés à la lutte No TAV, à la solidarité avec Chiara Niccolò, Claudio et Mattia et au rappel des prochains rendez-vous en vue de la sentence de leur procès le 17 décembre.

Depuis macerie.