Archives mensuelles : avril 2019

Dijon , france: Nouveau report du procès de Michel

 

Bonsoir,

Le procès de Michel, éleveur en Côte d’or, harcelé par
l’administration, a toute les chances d’être une nouvelle fois
reporté, suite à une erreur dans l’intitulé des faits reprochés dans
la citation à comparaître.

C’est le troisième report de ce procès, la justice ayant déjà commis
une erreur lors du premier procès, le juge étant tout seul alors qu’il
en fallait trois pour les faits reprochés.

Lors du deuxième procès, c’était la grève des avocats.

Pendant ce temps, Michel continue de payer les pensions des bêtes
toujours retenues par L’OABA (œuvre d’assistance aux bêtes
d’abattoirs).

Nous déplorons ces erreurs à répétition de l’institution judiciaire,
et une nouvelle fois ne nous donne aucune confiance dans les
institutions, comme nous n’en avons aucune dans les administrations
agricoles.

Nous apportons notre soutien à Michel, qui une nouvelle fois reste dans
l’attente de ce qui va lui arriver, ce qui constitue une nouvelle forme
de harcèlement.

Nous vous tiendrons au courant quand nous aurons la date du procès, a
priori pas avant la rentrée de Septembre.

collectifs contre les normes administratives et industrielles

Hambourg (Allemagne) : Attaque du Palais de justice

Mpalothia / mardi 30 avril 2019

Le 26 avril, au petit matin, le Palais de justice de Sieveking Platz a été attaqué, à Hambourg. Une barricade de pneus en flammes a été érigée dans la rue, la façade et les fenêtres ont été endommagées par de la peinture et des pierres et le feu a été buté à un mât de caméra, pour le détruire.

Dans de nombreux endroits, des personnes qui se battent font face à la justice. Solidarité avec les prisonniers non repentis et non-coopératifs. Les émeutiers du G20 à Hambourg, les anarchistes qui passent à procès en Belgique pour leur lutte. Les anarchistes russes qui défient la torture, le dénigrement et l’emprisonnement. Les anarchistes en Italie qui crachent sur les opérations répressives en cours, sur l’isolement, la surveillance et lux longues peines de prison. Si lutter pour la liberté est un crime, l’innocence est le pire des crimes.

La solidarité, c’est continuer à lutter !

Un nouveau outils répressif pour les flics municipaux : la caméra-piéton

Entre 2017 et 2018, une centaine de communes d’Ile-de-France et de l’Oise ont expérimenté cet outil. Selon les dizaines de rapports que nous avons consultés, elles en ont tiré un bilan plus qu’enthousiaste. […]

Avant qu’un décret publié le 28 février n’encadre enfin leur utilisation pérenne par les brigades qui le souhaitent, 98 services de polices municipales d’Ile-de-France et de l’Oise (86 et 12, respectivement) ont testé, pendant quelques semaines ou plusieurs mois, ces instruments sur le terrain, comme 296 autres communes de France. […]
A l’usage, le policier des Yvelines observe que les caméras sont d’une grande utilité pour la préservation des traces et des indices, en particulier lors des interventions les plus délicates et inhabituelles. […]
Autant gendarmes et policiers nationaux disposent d’un modèle unique (Allwan Security), autant l’éventail à disposition des agents municipaux est large, ce qui a pu générer quelques frustrations sur les spécificités techniques.
Bien que le cadre juridique ait été précisé avec le récent décret, un flou réside sur certaines pratiques. Lors de l’expérimentation, la police municipale de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a déclenché systématiquement les caméras « dès qu’un mis en cause appréhendé (faisait) l’objet d’un transport au commissariat ». […]

*****

Le Panier à salade [la voix officieuse des pandores] / jeudi 18 avril 2019

[…] Des mairies ont demandé la possibilité d’équiper les agents de caméras individuelles qui pourraient filmer leurs interlocuteurs pendant leurs interventions. L’objectif : lutter contre les outrages et les violences contre les policiers municipaux. Contrairement aux États-Unis où les caméras ont été introduites pour rendre la police plus transparente, en France, elles sont considérées comme un outil pour faciliter le travail policier. Des caméras-piéton ont été utilisées dès 2013 à Villefontaine (Isère) ou à Loriol (Drôme) à partir de mai 2014. En 2015, des Go-Pro ont équipé les policiers municipaux à Orléans (Loiret). Ces utilisations se faisaient alors sans un véritable cadre juridique.

En 2016, une expérimentation des caméras encadrée par la loi a été permise pour les policiers municipaux. Près de 400 communes ont demandé aux préfectures à y participer, utilisant plus de 2 000 caméras. Elle s’est terminée le 3 juin 2018. Dans la foulée, l’utilisation a été pérennisée deux mois plus tard. Les agents portant une caméra peuvent ainsi, après avoir averti les personnes présentes, filmer leurs interventions. L’hypothèse est que le comportement du public pourrait s’adoucir sous l’oeil de la caméra. […]

*****

Disons merci à Allwan Security !

securite-mag / vendredi 4 mai 2018

La PME française, Allwan Security, basée à Saint-Lambert-la-Potherie, près d’Angers (49) a remporté l’appel d’offres lancé en juin 2017 par le Saelsi, service de l’achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure du ministère de l’intérieur. Un marché d’environ 2,4 millions d’euros pour équiper de caméras-piéton la Police et la Gendarmerie Nationale, ainsi que d’un progiciel permettant l’exploitation des données produites par ces caméras.

Depuis 2002, la société Allwan s’est spécialisée dans la fabrication et la vente de produits dédiés à la sécurité et à la surveillance en devenant l’un des rares distributeurs en matériel vidéo à offrir autant de services à ses clients. L’activité s’est rapidement orientée vers les systèmes de vidéo embarquée, solutions vidéos durcies et industrielles, sous-marines, le contrôle non destructif, vidéo embarquée du véhicule léger aux engins de Travaux Publics.

Dans le cadre de cet appel d’offres, le Saelsi a reçu 21 propositions et retiendra Allwan security le 23 mars 2018. L’entreprise fournira d’ici 2019 près de 10 400 caméras qui filmeront les contrôles des forces de l’ordre.

La PME fabrique et vend des caméras-piéton depuis près de trois ans pour la police municipale, ce qui lui donne une longueur d’avance sur ses concurrents. Elle développe et vend des outils et systèmes de sécurité et de surveillance destinés à l’industrie et à la sécurité intérieure, tel que la police, la gendarmerie, mais aussi la justice et l’armée.

La caméra-piéton sera accrochée sur la veste de l’agent de police ou du gendarme en patrouille qui devra informer la personne contrôlée du déclenchement de l’enregistrement vidéo. Ultra-légère et compactes, les caméras sont dotées d’une fonction GPS pour la localisation précise des lieux, d’un micro et d’un capteur à infrarouge pour l’enregistrement de nuit. Les interventions seront stockées dans la mémoire interne sécurisée dont la capacité est de 32Go. La camera piéton individuelle Bodycam DS-MH2111 a été homologuée et retenue pour le marché National par le ministère de l’Intérieur pour la Police et la Gendarmerie nationale. […]

Allwan Security
29 rue de Potiers
49070 Saint-Lambert-la-Potherie

by Attaque

Contre le système, le régime et le pouvoir en Algérie ~ par Nedjib SIDI MOUSSA

Depuis le 22 février, pour la dixième semaine consécutive, le peuple est massivement sorti dans les rues d’Algérie pour exiger le départ du système, du régime, du pouvoir…

Et la détermination de la population est aussi importante que le flou entourant ces trois notions, tout comme les moyens à employer pour parvenir à ce but.

Si la fin ne justifie pas toujours les moyens, il existe néanmoins «une interdépendance dialectique» entre les deux.

C’est pourquoi il nous revient de préciser, dans la libre confrontation des idées, tant les méthodes à utiliser que l’objectif à atteindre.

«Système dégage!»

De quel système le peuple veut-il se débarrasser ?

Du « système Bouteflika » comme cela apparaît ici ou là, notamment du côté de ceux qui ont retourné leur veste pour prêter allégeance à Gaïd Salah ?

Si le problème résidait dans la seule personne de Bouteflika, alors la population n’aurait plus de raison de protester puisque le président sortant a démissionné.

Or, ce système n’est pas mort le 2 avril 2019. Sans doute n’est-il pas né non plus le 27 avril 1999, il y a vingt ans, presque jour pour jour.

Les slogans associent le système à une «bande». Des têtes ont commencé à tomber. Elles étaient jusqu’alors considérées comme intouchables voire innommables…

Alors, pourquoi ce malaise? Sans doute parce que chacun sait, sans se faire aucune illusion sur la justice, qu’il ne s’agit pas d’un problème de personne mais de pratiques qui font système.

Et nous pouvons les citer sans chercher à être exhaustif: corruption, népotisme, manipulation, obscurantisme, prédation, etc.

«Le peuple veut la chute du régime!»

De quel régime le peuple veut-il la chute?

Celui qui a décidé de l’interruption du processus électoral le 11 janvier 1992 ? Ou alors celui issu du « redressement révolutionnaire » du 19 juin 1965?

Et pourquoi ne pas remonter à 1957, 1830 voire au temps de la régence d’Alger, ou bien avant?

Les manifestants rejettent un régime qui plonge ses racines dans l’histoire précoloniale, coloniale et post-coloniale du Maghreb.

Mais les contestataires ne sont pas en lutte avec les fantômes du passé, même s’ils en utilisent les symboles. Ils sont confrontés à des obstacles du présent.

Le régime a une façade légale, avec son armée, sa police, ses services, son gouvernement, son parlement, ses assemblées locales, ses lois, sa constitution.

Cette dernière, pourtant anti-démocratique, a fait l’objet de bien des discussions et certains ont cru pouvoir y recourir pour appuyer les aspirations démocratiques du mouvement.

Il s’agit là d’une impasse et le mot d’ordre «nous avons dit tous, c’est tous» s’applique aussi bien au personnel politique qu’aux règles du jeu encore en vigueur.

«Pouvoir assassin!»

Ce pouvoir a assassiné en 2001, lors du printemps noir de Kabylie. En octobre 1988 aussi, mais pas seulement.

Le mouvement populaire connaît au moins deux victimes. Hassen Benkhedda, 56 ans et Ramzi Yettou, 23 ans.

Sans compter les nombreuses gueules cassées, ces fils de pauvres que certains n’ont pas hésité à qualifier de «provocateurs», de «voyous» ou de  baltaguia».

Honte à ceux qui salissent ces jeunes qui ne se font aucune illusion sur les forces de l’ordre et qui ont subi la répression la plus brutale, avant même le 22 février.

Alors, quel est ce pouvoir qui se dresse devant les manifestants? C’est d’abord celui de l’État protégé par ses hommes en armes et en uniformes.

Mais il y a aussi d’autres pouvoirs, à savoir ceux qui inhibent des manifestants qui n’osent pas utiliser leur force extraordinaire dans un but déterminé.

Ces pouvoirs qui bloquent l’initiative et brident le mouvement populaire sont aussi ceux qui structurent la société. Il faut les désigner sans établir de hiérarchie.

C’est le pouvoir des patrons sur les salariés et les chômeurs ; celui des hommes en armes sur les civils ; celui des religieux sur les non pratiquants et les non croyants ; celui des hommes sur les femmes ; celui des vieux sur les jeunes ; celui des commerçants sur les consommateurs et les producteurs ; celui des nationaux sur les étrangers, etc.

Tel était l’état de la société avant le 22 février. Et il était loin d’être satisfaisant pour les partisans sincères de la liberté et de l’égalité. A-t-on fait un pas en avant depuis ? Est-il possible d’aller plus loin encore ?

Or, le système, le régime, le pouvoir procèdent de ces rapports d’exploitation et de domination qui structurent la société algérienne comme toutes les autres.

Si l’on désire sincèrement mettre fin au système, au régime et au pouvoir, alors il convient de transformer tous les rapports sociaux qui en sont les fondements. Il s’agit encore de l’assumer et de l’affirmer.

Quelle transition?

C’est ce chemin que l’on doit désigner par «transition», à savoir celui qui nous mène de l’état actuel des choses à l’émancipation individuelle et collective.

En mettant fin, au passage, à l’empoisonnement massif causé par l’industrie agro-alimentaire, à l’enlaidissement des paysages par les bétonneurs et à l’encombrement des rues par des véhicules polluants.

Cela ne signifie pas l’adhésion à une «feuille de route» élaborée par des états-majors civils ou militaires et qui fixerait des étapes consensuelles afin que tout change pour que rien ne change.

Le capitalisme néolibéral et la démocratie représentative sont partout en crise. On ne peut pas se réclamer du peuple, s’appuyer sur les classes populaires, et défendre un agenda contraire à leurs intérêts.

On ne peut pas appeler au «changement radical» et hésiter à affirmer, maintenant, des principes élémentaires que sont la liberté de conscience, le refus de tous les racismes et l’égalité entre les femmes et les hommes.

Et ce principe d’égalité concerne tous les aspects de la vie : en matière de salaire, d’héritage, de libre disposition de son corps, etc. Autant de choses à conquérir par la lutte autonome sans céder au chantage de l’unanimisme.

Quant au racisme, il y a des slogans qui salissent un mouvement pourtant historique. Pourquoi qualifier les tenants du pouvoir de «Marocains» ou de «juifs»? Ne sont-ils pas Algériens et musulmans?

On ne peut pas parler au nom des travailleurs et marcher pour défendre des oligarques, des milliardaires, ou couvrir des bureaucrates syndicaux qui ont piétiné les droits des salariés.

Les manifestations et les grèves dans le monde du travail doivent rester sur un terrain d’indépendance de classe. C’est sur cette base que les exploités peuvent s’organiser, se fédérer, loin de toute confusion.

Les syndicalistes de l’UGTA opposés à Sidi Saïd affirment avec justesse que « la question démocratique ne saurait être dissociée de la question sociale ».

Les travailleurs du complexe Tosyali dans l’Oranie ont raison de faire grève pour la revalorisation des salaires, l’intégration des précaires et la cessation des licenciements abusifs. Il s’agit maintenant de généraliser la grève avec tous les secteurs en lutte!

Les chômeurs ont eu raison d’occuper le complexe d’El Hadjar, par centaines, pour exiger leur recrutement. Ils montrent la voie à suivre, celle de l’action directe, de masse et de classe.

Chacun sait que les manifestations du vendredi ne suffiront pas à changer l’ordre des choses, à créer des rapports égalitaires, à modifier les règles du jeu sans passer par des élections ou une Assemblée constituante.

Pour l’auto-organisation

L’auto-organisation devient urgente. Il ne s’agit pas de se perdre dans des controverses inutiles sur les réseaux sociaux, ces armes de surveillance et d’intoxication massives, mais de créer des comités concrets sur les lieux de résidence, de formation ou de travail «où les individus délibèreront de la prise en charge de tous les aspects de la vie quotidienne, sans la médiation de l’État ou des professionnels de la représentation».

Ces comités pourraient décider de leur propre «feuille de route» pour répondre à l’urgence sociale et démocratique: expropriation des biens des patrons-voyous et politiciens corrompus; gestion par les travailleurs de l’outil de production; réquisition des locaux attribués aux formations du régime ; animation de la vie culturelle et sociale; création d’institutions solidaires répondant aux aspirations de la population, etc.

En devenant de véritables universités populaires, ouvertes à toutes et tous, où l’on parlerait les langues du pays dans leur diversité, ces comités pourraient devenir des lieux de critique et d’expérimentation sociales, consacrant le triomphe des libertés individuelles par la lutte collective, sans rien attendre du système, du régime et du pouvoir que nous combattons.

Voici les quelques remarques que je voulais partager avec vous ce soir.

Salut aux révolutionnaires d’Algérie et de tous les pays!

Nedjib SIDI MOUSSA

Paris, le 26 avril 2019

Intervention de l’auteur lors de la rencontre intitulée «Transition indépendante pour une Algérie libre et démocratique» organisée par l’association Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), vendredi 26 avril à Paris.

lignesdeforce

Marseille : Manifestation contre les C.R.A. et les frontières le 18 mai

Parce qu’ici comme ailleurs les frontières tuent, nous voulons les abattre.

Parce que les gares, les routes, les administrations sont autant de frontières destinées à contrôler et arrêter les personnes jugées « indésirables » par l’État.

Parce que nous nous opposons aux rafles et à la chasse aux pauvres qui s’intensifient à Marseille. Et qu’il s’agisse de logements ou de papiers, nous sommes contre toutes les expulsions !

Parce que le racisme et le nationalisme sont des poisons, qui vont de pair avec la militarisation rampante de la société.

Parce que nous ne voulons d’enfermement ni d’exploitation pour quiconque.

Liberté pour toutes & tous, avec ou sans papiers !

Samedi 18 mai
15h fontaine des Réformés

Manifestation contre les C.R.A. et les frontières le 18 mai

[reçu par mail]

IA, 5G, Linky : innover pour aggraver la crise sociale et écologique

Compteurs jaunes, Gilets jaunes, et capitalisme vert.

Ci dessous un tract de Gilets Jaunes du Tarn diffusé lors d’une action contre leur « nouveau monde »


Bonjour,
Ce jeudi 4 avril, les milieux d’affaires tarnais avaient convié dans
l’amphithéâtre d’honneur de l’Ecole des Mines d’Albi
l’excellent Cédric Villani, député En Marche et mathématicien,
pour disserter sur l’économie numérique et la société du big data.

Il a été interrompu par un _cloud_ d’opposant.es à la Start-up
Nation en gilets jaunes qui se sont introduit.es sur le podium pour
lire la lettre suivante et distribuer le tract « innover pour aggraver la 
crise sociale et écologique »,

Cher Cédric Villani,

Nous vous remercions de vous être déplacé à Albi, car nous avions 
justement des choses à vous dire.

Tout d’abord, nous avons le plaisir de vous remettre un compteur
communicant Linky. Prenez-le, il est offert : c’est nous tous qui
finançons, via la TURPE, leur déploiement à hauteur de 7
milliards d’euros.

Ce petit boîtier jaune rend bien des services. Il s’est révélé un
merveilleux outil d’éducation populaire. Dans toute la France, il a
permis une prise de conscience massive de ce que signifie le monde du
big data et des algorithmes, des véhicules autonomes et de la 5G. Dès
 lors, initié.es par ENEDIS aux joies des objets connectés, nous
 sommes devenu.es particulièrement sensibles aux mensonges dont on
 accompagne les investissements en faveur de l’intelligence 
artificielle.

Par exemple, l’idée qu’elle serait une manière de créer des 
emplois. Soyons sérieux : l’automatisation sert à automatiser.
Automatiser sert à licencier, à l’image des dizaines de milliers
d’employés d’ENEDIS qui relevaient les compteurs électriques, ou
à l’image de la désastreuse dématérialisation des services
publics. Autre exemple : en France, le déploiement des véhicules
autonomes, c’est-à-dire de la conduite par intelligence
artificielle, menace directement plus de 600 000 professionnel.les
(chauffeurs de bus, routiers, taxis, etc. ), soit 2 % de la population
active. Et ne nous ressortez pas la bonne vieille théorie de la
compensation : les conducteurs licenciés auront autant de chance de
créer leurs start-up de robotique que les chevaux n’en avaient de se
mettre à produire des pièces automobiles.

Le problème, M. Villani, c’est aussi qu’il a fait chaud, beaucoup
trop chaud à Albi en ce début de printemps. Or l’économie
numérique est vorace : elle exige de produire toujours plus de
processeurs, de capteurs, de serveurs, de câbles, d’antennes et
d’écrans. Elle engloutit des quantités colossales d’énergie, de
matières premières et de métaux. Le programme Linky est assez parlant
 : au nom de la transition écologique, on a commencé par bazarder 35
millions de compteurs en parfait état de marche, puis, en numérisant
les réseaux, on génère des pétaoctets de données, stockées et
traitées dans d’immenses entrepôts de béton qu’il faut refroidir
en permanence. Vous ne pouvez l’ignorer : à l’échelle du globe,
ces fameux data centers rejettent déjà autant de CO2 dans
l’atmosphère que la totalité du transport aérien. A ce stade,
peut-on encore parler d’intelligence, même artificielle ?

Enfin, qu’il s’agisse d’e-médecine, de maisons communicantes ou
de voitures connectées, ce monde, qui fait de nos vies un grand
réservoir à big data, est inacceptable pour une raison simple : il
s’appuie sur le réseau 5G qui, plus encore que les précédents,
menace directement notre santé. Nous refusons que tous les êtres
vivants soient massivement exposés à des champs électromagnétiques
d’une telle puissance pour faire fructifier l’industrie de
l’électronique et les fortunes des Silicon Valley mondiales.

Nous luttons pour la sobriété et la justice sociale. Si vous souhaitez
employer votre curiosité intellectuelle et votre goût pour les
sciences, tout en pérennisant votre carrière politique, n’hésitez
pas, M. Villani, à rejoindre les rangs de l’écologie radicale et de
l’anticapitalisme dont nous pensons, étant donnés les enjeux
actuels, qu’ils constituent les filières d’avenir les plus
populaires et les plus novatrices.

Cordialement,

Un cloud d’opposant.es à la Start-up Nation

Bonus : « La goguette de Villani à Albi »

Cédric Villani
Bienvenue à Albi !
Viens chercher ton compteur Linky

On a des cerveaux
Ça vaut ce que ça vaut…
C’est toujours mieux que des robots

Cédric Villani 
Retourne à Paris !
Nos vies valent plus que vos profits


Cédric Villani 
Oh prends garde à toi
On ne veut pas du Big Data…


IA, 5G, Linky : innover pour aggraver la crise sociale et écologique

Depuis quelques années, les élites françaises et mondiales se prosternent devant une nouvelle
idole : l’intelligence artificielle (IA). A peine élu, Macron en a fait une priorité : il commande un
rapport à Cédric Villani, mathématicien opportuniste qui vient de rejoindre son parti, et débloque
un milliard et demi d’euros pour financer la recherche dans ce domaine. Car l’IA serait l’avenir de
l’économie numérique, donc de la croissance. Il semble plus important d’investir là-dedans que
dans l’éducation de nos enfants, pour lesquels il y a si peu d’argent que la réforme en cours (celle
du ministre Michel Blanquer) prévoit de fusionner écoles et collèges, de confier des heures
d’enseignement à des surveillants et de faciliter les « expérimentations pédagogiques »,
notamment celles recourant aux outils numériques (comme les « didacticiels ») qui pourront se
substituer aux surveillants une fois que ces derniers auront remplacé les profs.

Invité par l’association Ecoter (pas pour écologie, mais pour « économie et territoire »), le
lobby des milieux d’affaires tarnais, Villani vient défendre l’IA ce jeudi 4 avril 2019 à l’Ecole des
Mines d’Albi. Nous qui préférons les enfants intelligents aux machines soi-disant intelligentes,
nous nous rassemblons à Albi pour alerter sur les nuisances de l’IA et du monde qui va avec.


Intelligence artificielle, automatisation du travail et chômage de masse


De l’avis des chercheurs, il est difficile de définir l’IA, qui relève pour certains du mythe. Mais les
applications ne laissent guère de doute sur son rôle. Traduction automatique, voiture autonome,
traitement de données automatisé, etc. : il s’agit d’automatiser, c’est-à-dire de remplacer les humains
par des machines informatiques qui imitent les capacités intellectuelles humaines de calcul,
d’interprétation, de prise de décision, etc. De même qu’un bras artificiel sert à remplacer un bras
naturel, l’IA sert à remplacer l’intelligence humaine nécessaire à l’effectuation de certaines tâches.
L’IA ne fait donc qu’actualiser l’une des plus vieilles stratégies capitalistes : partout où la main-d’oeuvre
est trop chère, indocile ou combative, l’intérêt des entrepreneurs est de délocaliser la production ou de l’automatiser
en remplaçant les travailleurs par des machines. Certes, ces machines supposent d’investir de plus gros
capitaux (elles renforcent donc le pouvoir du capital face au travail), mais elles permettent de faire
plus de profit et, surtout, de se mettre à l’abri de la contestation sociale. Selon un historien
spécialiste du progrès technologique, l’automatisation des machines-outils dans les années 1970
(période de forte contestation) visait moins à augmenter la productivité qu’à court-circuiter les
ouvriers potentiellement rebelles, afin que la direction puisse mieux contrôler la production (1).
Une fois saisi ce principe du soi-disant « progrès » capitaliste, on comprend que le
chômage de masse dont nous souffrons aujourd’hui, loin d’être un phénomène « naturel », est le
produit artificiel de politiques rendant possibles les délocalisations (c’est la politique néolibérale
de mondialisation depuis les années 1980) et l’automatisation de la production (c’est la politique
d’innovation technologique, plus vieille encore). Il ne faut pas se laisser berner par les promesses
des promoteurs de l’IA : loin de créer des emplois, elle servira surtout à en détruire, comme les
vagues précédentes d’innovations scienti-fric. Pour un emploi d’ingénieur créé dans la start-up
Nation de Macron, elle en détruira 10 ou 1000 dans les classes moyennes et inférieures. Selon
certaines analyses, c’est 50% des emplois, voire plus, qui seraient menacés à terme par l’IA !


Intelligence artificielle, Big data et Big Brother


Une telle casse sociale, on l’imagine, suscitera une révolte encore plus forte que celle des Gilets
Jaunes. Il faudra donc, en parallèle, accroître la surveillance et la répression de la population. C’est déjà en
marche, mais l’IA sera aussi utile à cette fin. Car dans cette https://www.france.tv/france-2/dire…, « l’intelligence » doit être
prise au sens anglais du terme (espionnage, comme dans CIA : Central Intelligence Agency). Comme
l’explique Villani dans son rapport, l’IA ne pourra être efficace qu’à condition de disposer d’un
maximum de données. Il y préconise donc de lever tous les freins à leur collecte, c’est-à-dire à ce
qu’on appelle le Big data. Le lien entre IA, Big data et flicage ressort clairement quand on regarde
qui investit là-dedans : les GAFA (notamment Facebook et Apple), ces multinationales du
numérique qui se remplissent les poches en vendant nos données personnelles aux publicitaires et
autres officines de manipulation de l’opinion ; l’armée américaine, qui y a investi 18 milliards en 3
ans pour réaliser des avions sans pilote ; les services de police américains, pour prévoir où et
quand des délits pourraient être commis, ou mesurer les chances de récidives…
Pour collecter toutes ces données, il va falloir des capteurs et des antennes partout. La
« voiture autonome » suppose la 5G, c’est-à-dire des antennes tous les 100 mètres en ville et plus
de 20 000 satellites. De même, Enedis transforme nos compteurs électriques en « capteurs
connectés », dits Linky. Ils lui permettront d’automatiser le relevé des compteurs et les coupes de
courant pour les pauvres, mais aussi de collecter une foule d’informations sur notre vie privée, via
les équipements électriques dont nous disposons. Pour exploiter ces milliards de données, il lui
faudra de l’IA sous forme d’algorithmes explorant ces données afin d’en extraire celles qui
pourront être revendues. Intrinsèquement liée au Big Data, l’IA sera forcément liberticide.


L’intelligence artificielle en marche pour foncer dans le mur

L’IA sert à automatiser et surveiller, mais ce n’est pas tout : tous les dispositifs ayant recours à l’IA
aggraveront aussi le désastre écologique. Car ils supposent une augmentation infinie de la production de
matériel informatique : ordinateurs, antennes 5G, data center, etc. Tout cela implique une
croissance abyssale de la consommation d’énergie et de métaux, donc de la production minière,
base de l’économie numérique comme de toute industrie. De ce point de vue, venir parler d’IA
dans une Ecole des Mines est on ne peut plus significatif. Car l’industrie minière est la plus
polluante du monde, tant par ses émissions de CO2 que par les catastrophes irréversibles qu’elle
entraine régulièrement (pensons aux barrages de déchets qui cèdent). Loin d’être « immatérielle »,
l’économie numérique est aussi très polluante car les appareils qu’elle produit et que nous jetons
de plus en plus vite sont impossibles à recycler tant ils sont miniaturisés. Bref, elle est un facteur
de plus dans la fuite en avant vers le désastre écologique, qui s’accélère de jour en jour.
Ce n’est pas faute d’avoir été prévenus. Depuis plus de cinquante ans, des millions de
gens tirent la sonnette d’alarme. Ils rappellent un principe simple : une croissance illimitée est impossible
sur une planète aux ressources limitées. Ce principe qu’un enfant peut saisir, Macron, Villani et les
entrepreneurs d’Ecoter ne l’ont pas compris. Ou plutôt, ils s’assoient dessus, emprisonnés dans
leurs raisonnements économiques à court terme et aveuglés par les colonnes de chiffres
auxquelles la réalité se résume selon eux. A moins qu’ils n’espèrent avoir assez de fric pour se
mettre à l’abri des pires effets de la catastrophe – ce qui est malin, à défaut d’être intelligent.
Avec des classes dirigeantes aussi méchamment stupides et myopes, on pourrait se réjouir
du développement de l’IA, en imaginant qu’elle pourrait pallier leur déficit mental. Mais ce serait
se mettre le doigt dans l’oeil. Car l’intelligence artificielle, ce n’est qu’une aveugle capacité de
calcul. Comme le rappelle le créateur du programme de dialogue automatique ELIZA, dont on
équipe actuellement des robots pour tenir compagnie aux personnes âgées esseulées (autre
« progrès social » que promet l’IA), son programme ne comprend rien, il ne fait que calculer les chances
que telle réponse programmée corresponde plus que telle autre à telles informations perçues (ce
qu’exprime la personne). Or, l’intelligence dont nous avons besoin est celle qui permet de voir la
réalité en face et les limites qui la caractérisent, et de savoir s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Face à la crise sociale et écologique, nul besoin d’intelligence artificielle,
mais d’intelligence humaine. Non à la start-up nation !

Des gilets jaunes du Tarn et des membres du collectif Écran Total contre l’informatisation et la gestion
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(1) Lire ce petit livre à rebours des idées reçues : David Noble, Le progrès sans le peuple, 2016.

repris de  oclibertaire.lautre.net

Argentine : La prisonnière Anahí Salcedo, blessée suite à la détonation d’un engin explosif, reçoit un traitement médical

Publicacion Réfractario / mercredi 24 avril 2019

Trois mois après son transfert de l’hôpital Fernández à la prison d’Ezeiza, la compagnonne Anahí a été emmenée pour des examens, des séances de kiné et des consultations médicales générales, certaines dans la prison et d’autres dans différents hôpitaux, avec des transferts secrets et des groupes spéciaux de flics, pour « terroristes ». Bien que nous sachions que le terroriste est l’État.

Ce n’est pas à cause du traitement humanitaire du Service Pénitentiaire Fédéral ou de la volonté du juge Ercolini ou des Tribunaux 1 et 2 de Lomas de Zamora, qui l’ont torturé pendant tout ce temps, lui niant les sorties, empêchant les traitement, rejetant d’un tribunal à un autre son appel (un appel présenté collectivement, qui réclamait non seulement des soins médicaux mais aussi à cause des conditions néfastes du module où Anahí et les compagnonnes sont enfermées) dans l’accomplissement de leur partie du travail, essentielle, pour ce système de torture.

Ils l’ont évité autant qu’ils le pouvaient et, en plus des recours devant les tribunaux, ils ont eu à faire, à l’extérieur, aussi avec des manifestations dans la rue.

Les dommages pour elle sont irréversibles, elle se remet d’une opération de reconstruction du côté droit de son visage, de l’amputation de plusieurs phalanges et de la fracture de la clavicule gauche.
Elle vit avec une infection du visage, générée par la prothèse, et a besoin d’une autre opération pour l’enlever. Au lieu de cela, ils l’ont remplie d’antibiotiques (jusqu’à 30 jours d’affilée) qui ne détruisent que son estomac ; des brackets sur ses gencives avec des fils qui les traversent et lui blessent la bouche, le besoin d’un régime presque liquide, qu’ils ne lui ont pas donné pendant tout ce temps. Elle survit grâce aux denrées envoyées de l’extérieur par tous les compas et par la famille, qui restent solidaires.

Il est important de créer des réseaux de solidarité et d’agitation pour accompagner la santé d’Anahi. Toujours EN PROTEGEANT SON IMAGE et SANS DRAPEAU.

Nous ne nous attendons pas à ce que l’État agisse différemment de comment il le fait.
Nous ne sommes victimes de rien.
Nous ne demandons ni n’attendons justice.
Nous ne diffusons la photo de personne et NOUS NE VOULONS PAS QUE CELA SOIT FAIT.

A BAS LES MURS DES PRISONS !

Lyon, Rhône : Rassemblement devant le CAA de Lyon mardi 30 avril à 13h

Bonjour,

La coordination Center Parcs, Ni ici, Ni ailleurs (la NINA) vous invite à manifester votre opposition au projet de Center Parcs de Roybon devant le tribunal de 13 h à 15 h le 30 avril 2019 – Cour d’Appel Administrative, Palais des juridictions administratives 184 rue Duguesclin, 69003 Lyon. 

Elle vous invite également le soir-même à un débat animé par l’Office de l’Anti-Tourisme qui présentera les risques liés au tourisme et nombreuses nuisances des Center Parcs à La Luttine, 91 rue Montesquieu 69007 à partir de 19 heures. 

Vous trouverez le tract d’invitation en suivant le Tract en téléchargement : en PDF :

 

Vous trouverez l’affiche en suivant le lien : https://grenoble.indymedia.org/IMG/jpg/affiche30avril_-_copie.jpg

Merci de faire suivre,

Henri Mora

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Le projet Center Parcs de Roybon ressort du placard… Incroyable ? Pas tant que ça…

Cela fait presque cinq ans que la compagnie Pierre & Vacances est embourbée dans les zones humides de la forêt de Roybon (en Isère, dans le massif des Chambarans). A l’automne 2014, le préfet de l’Isère tente de passer en force en autorisant le projet malgré ses retombées sur l’environnement reconnues par les lois de protection. Les travaux sont stoppés grâce à des manifestations et l’occupation de terrain qui s’ensuit, puis par un recours juridique.

Depuis, au niveau juridique, c’est un jeu de ping-pong entre les différentes cours : premier jugement à Grenoble à l’été 2015, appel à Lyon en décembre 2016, recours en cassation au Conseil d’État qui donne son verdict à l’automne 2018 et renvoie l’affaire au tribunal de Lyon. Là, accélération, contre toute attente : la cour d’appel de Lyon rejugera le dossier le 30 avril 2019.On commence à voir le bout de cette histoire, même s’il est toujours compliqué de faire des pronostics sur la décision du tribunal…Il n’y a pas 46 000 possibilités : soit l’opposition obtient gain de cause (1), soit c’est Pierre & Vacances qui l’emporte (2) :
1 – Dans le 1er cas, pour l’instant rien ne devrait bouger. P&V peut soit décider d’abandonner le projet (et alors c’est la fin… jusqu’au prochain projet de merde) soit demander une nouvelle fois au Conseil d’État de réviser le procès (c’est la dernière fois, normalement, qu’ils peuvent faire cette demande). Nous pensons que c’est probablement ce qu’ils vont faire. Donc nouvelle audience au Conseil d’État, qui, comme depuis le début, risque fort d’aller dans leur sens. Et c’est là, si c’est effectivement ce qui se passe, que P&V relancerait des travaux.
Comme dit plus haut, P&V peut aussi décider d’abandonner le projet, maintenant ou après avoir sollicité le Conseil d’État. Ils n’ont pas l’air partis pour, mais sait-on jamais, qu’ils aient une sorte de douloureuse illumination…
2 – Si P&V l’emporte, il y a urgence, car il n’y a plus rien, au niveau juridique, qui les empêche de construire leur foutu Center Parcs. Ils vont sans doute chercher à expulser la Zad et à redémarrer des travaux. Les associations pourraient choisir de porter l’affaire devant le Conseil d’État (où elles risquent de se faire envoyer paître, vu les positions de celui-ci) ou devant l’Europe, qui n’a aucun moyen, concrètement, de peser dans l’affaire. Mais ces recours ne suspendront pas l’autorisation de démarrer les travaux, sauf décision du juge dans ce sens.

L’accélération des procédures n’annonce rien de bon. L’instruction du dossier a été hyper rapide, comme si les juges étaient pressés de se débarrasser de ce dossier. Peut-être dans le but de ne pas obliger Pierre & Vacances à redemander certaines autorisations qui vont bientôt devenir caduques.

Il nous paraît donc très important de suivre ce qui va se passer ce 30 avril et le jugement qui en sortira, car si le feu vert est donné au projet, il y a fort à parier que Pierre & Vacances ou les services de l’État fassent expulser la Zad, pour redémarrer les travaux peu après. Le rendu du procès devrait être donné deux ou trois semaines plus tard.

Sud-Est de la France : Détention provisoire pour trois personnes accusées de sabotages des artères du capital et de l’État

On avait signalé ici les trois sabotages en janvier/février qui s’étaient produits contre le réseau de fibre optique sur l’A51, près de Manosque, conduisant les autorités à couper le trafic autoroutier à plusieurs reprises. On a apprend par les journaux que quatre personnes se revendiquant des gilets jaunes viennent d’être arrêtées dans les Alpes-de-Haute-Provence mercredi 24 avril pour ces faits et d’autres encore commis dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse et l’Aveyron contre des infrastructures d’énergie ou de téléphonie (qui n’étaient pas sortis dans la presse, dont un incendie d’antenne-relais à Villemus, le 6 février 2019). Trois ont été placées en détention préventive vendredi 26 avril.

Elles ont été mises en examen par un juge d’instruction pour « Menaces de détériorations ou dégradations dangereuses, sous condition »; « Destructions, dégradations ou détériorations graves de biens destinés à l’utilité publique », « Mise en danger de la vie d’autrui par violations manifestement délibérées à une obligation de sécurité ou de prudence », « Association de malfaiteurs en vue de commettre des délits punis d’au moins cinq ans d’emprisonnement ». Le procureur de Digne-les-Bains, Stéphane Kellenberger, a même fait une conférence de presse à l’occasion, précisant qu’après une information judiciaire contre X (le 15 mars) confiée à la Brigade de recherches de la gendarmerie à Forcalquier, puis un réquisitoire supplétif (le 23 avril), et des « minutieuses investigations », « une importante opération judiciaire était organisée, le 24 avril », conduisant à l’arrestation de deux hommes (51 ans et 25 ans) et deux femmes (54 ans et 20 ans).

Selon le proc, « L’homme le plus âgé a été mis en examen pour l’ensemble de ces qualifications. Et les autres à divers degrés d’implication. Le magistrat instructeur a retenu l’association de malfaiteurs pour les quatre suspects », « Le couple le plus âgé a reconnu la plupart des faits. Le couple le plus jeune a seulement reconnu sa participation à certains
d’entre eux ». « Les investigations vont se poursuivre sur commissions rogatoires », indique par ailleurs le bourreau d’Etat.

Voici la liste des sabotages qu’on leur reproche (il n’y a pas plus de détails) :

Menaces : 21 décembre 2018. Ce jour, Escota, l’exploitant de l’A51 reçoit « un appel téléphonique anonyme, menaçant – sous condition de gratuité – de “rendre aveugle” le réseau autoroutier et ses dispositifs de sécurité, dans les Alpes de Haute-Provence (04) »

Sabotages de fibre optique sur l’A51, Le 17 janvier 2019 et le 7 février 2019, à hauteur de Manosque, le 31 janvier 2019 à hauteur de Corbières.

Autres sabotages rapprochés par les enquêteurs à travers toute la région en raison d’une « même nature », à l’encontre de divers fournisseurs d’énergie et de téléphonie (EDF, Orange, Engie…), qui « privaient communes et riverains de téléphonie, réseau et électricité pendant plusieurs heures ; ils portaient atteinte aux services d’urgence et de sécurité » (le proc) :

  • Beaumont-de-Pertuis (Vaucluse), le 27 janvier.
  • Villemus (Alpes-de-Haute-Provence), le 6 février 2019. « Les faits s’étaient accompagnés de dégradations volontaires par moyens dangereux pour les personnes : une antenne-relais ayant été incendiée à l’aide d’un dépôt de pneus« .
  • Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), les 7 février et 7 mars.
  • Valensole (Alpes-de-Haute-Provence), le 6 mars.
  • Villeneuve (Alpes-de-Haute-Provence), le 8 mars.
  • Millau (Aveyron), le 13 avril.

Vive la solidarité avec les actes, même quand ils concernent des inconnus ! Feu aux prisons et liberté pour toutes et tous…

publié par sans attendredemain

POUR QUE CE 1 ER MAI NE SOIT PAS LA FÊTE DE L’ALIÉNATION

Salut,En  clair et en pièces jointe, le texte « Pour que ce premier mai ne soit pas la fête
de l’aliénation », distribué ces deux derniers samedis par des
anarchistes lors des manifestations Gilets jaunes à Caen. Ce texte
propose de revenir aux origines du 1er mai, de discuter de l’état de
l’opposition à la politique gouvernementale avec ou sans gilet à Caen et
revient sur de nombreuses limites rencontrées, et cherche à ouvrir
quelques perspectives et propositions, en appelant à la constitution
d’un cortège autonome le 1er mai, en appelant à braver les interdictions
de manifester, en rappelant la nécessité de maintenir une solidarité
concrète face à la répression en s’attaquant notamment à tous les
enfermements, et en proposant enfin de perturber le jeu électoral.

Bonne lecture,
Vive l’anarchie,
Un d’apache

POUR QUE CE 1 ER MAI NE SOIT PAS LA FÊTE DE L’ALIÉNATION

Le 04 mai 1886 Le 04 mai  le 1886unrassemblement a lieu à Haymarket à Chicago.
Quelques jours plus tôt, le 01 mai, alors qu’un anarchiste, Auguste Spies vient de terminer une prise de parole lors d’un meeting pour la journée de 8 heures, la police charge. Le bilan est lourd : un mort et une dizaine de blessés. Ce type de massacre est alors courants contre un mouvement ouvrier naissant, influencé par l’anar-chie. Des milices patronales ou la police protègent par la violence et l’intimidation les intérêts de la bourgeoisie et de l’Etat. Quelques jours plus tard un rassemblement de soutien est appelé à Haymarket pour protester contre la tuerie. Alors qu’une bonne partie de la foule s’est dispersée, les flics chargent de noveau, mais cette fois quelques révoltés choisissent de répondre par le feu et envoie une bombe sur les cognes. Il y a aura 7 morts chez les flics et des dizaines de blessé-e-s sous les coups de la police. Quelques
têtes connues des services de police, 8 en tout, dont August Spies sont arrêtées et pendues pour l’exemple après une parodie de procès.
De la commune de Paris à la tuerie de Fourmies, la bourgeoisie a démontré à maintes reprises qu’elle ne rechignait pas à avoir recours à la violence pour mater ceux et celles qui s’oppose à ses intérêts. Elle a toujours trouvé des larbins—flics, mercenaires ou militaires – pour accomplir cette sale besogne. En 1871, les troupes de Thiers font déborder les caniveaux du sang des communards. A Fourmies, le 01 mai 1891, la troupe tire sur les manifestant-e-s. En quelques secondes, la foule est terrassée. On dénombre 8 morts et plusieurs dizaines de blessé-e-s. Quand on ne tire pas on sabre, comme les « dragons » du début du vingtième siècle, chargeant à cheval les manifestations, les piquets de grèves, les soupes communistes ou les émeutes. Plus tard, CRS ou les gendarmes mobiles poursuivent ce petit jeu de massacre en brisant les cranes ou on jetant des grenades offensives. On rechigne encore moins à tirer sur quelques indépendantistes comme à Sétif ou à jeter à l’occasion quelques algérien-ne-s à la Seine comme en Octobre 1961.
               Et la répression continue aujourd’hui..

.Aujourd’hui, l’État tire rarement sous nos contrées à balle réelle sur les manifestante-s. Il se contente« juste » de mutiler, d’éborgner, d’instiller la peur. Sa justice condamne à la pelle : gilets jaunes, révoltés,antinucléaires, zadistes, etc. Certains à Caen croupissent depuis de trop longues semaines et pour bien trop longtemps encore derrière les barreaux. Et maintenant, avec la loi anti-casseurs et les zones interdites de manifestation, il s’agit d’étendre le spectre de la répression et d’éteindre les derniers foyers de révolte. L’Etat poursuit la même besogne de maintien de l’ordre que jadis. Ce n’est pas Macron et sa clique qu’il faut abattre, mais l’État, le capital et l’ensemble des rapports de domination et d’exploitation que ce
monde charrie. Il n’existe pas d’État ou de capitalisme juste !
Caen est l’un des laboratoires de cette justice de classe d’exception. Les peines y sont particulièrement lourdes : 3 ans pour deux détenus, plus de deux ans pour d’autres, et des tas d’arrestations, des tabassages, des convocations à la pelle. Une justice d’abattage.
Et malheureusement, ici comme ailleurs, force est de constater que même s’il n’a pas eu raison du mouvement qu’il tente de museler, le gouvernement a tout de même réussi à réduire notre capacité de nuisance. Nous n’avons été localement que trop rarement en mesure de porter le moindre coup au pouvoir depuis janvier. Plus de blocages économiques, peu de sabotages. Les flics réussissent à nous confiner là où ils le désirent. Sans dommages pour leur monde de marchandises et les intérêts qu’ils protègent.La peur qui nous traverse légitimement tous et toutes n’est sans doute pas étrangère à la situation. Mais elle n’est pas seule à nous paralyser. Nous n’avons pas réussi à étendre le mouvement, notamment dans les grands centres industriels par la grève. Certain-e-s, et mêmes quelques « radicaux-ales » ont comptés sur les syndicats pour étendre ce mouvement. Il fallait être aveugle, idéologue ou bien naïf pour ne pas comprendre que les bureaucraties syndicales, à l’image des Partis politiques, défendent leurs intérêts propres :
ceux de leur intégration au jeu capitaliste. Nous ne pouvons compter sur la gauche politique et syndicale qui ne cesse de creuser sa tombe et la notre dans le même mouvement.
Mais ce qui nourrit également notre découragement c’est que plus nous avançons dans ce mouvement plus devient flou la manière dont nous pouvons auto-organiser la lutte. Les directions syndicales le 19 mars ont organisés des simulacres de blocages, le SO, en toute complicité avec les flics, a accompagné l’interdiction de manifester en centre-ville décrétée par le préfet le samedi 13 avril. A chaque fois nous nous sommes laissés dépossédés de notre révolte. A chaque fois le même jeu de pacification sociale qui comble de ridicule n’évite même pas les arrestations. Le pouvoir a décidé d’écraser toute contestation même les plus douces. Fini pour le moment le temps de la cogestion.Les commissions chargées de mettre en application les orientations décidées collectivement en Assemblée se sont depuis de nombreuses semaines autonomisées de celles-ci. Il y a tout d’abord ce SO autoproclamé, monté pour certain-e-s avec les meilleurs intentions du monde en vue de protéger la manif des bagnoles et pour d’autres un désir de contrôle sur la manifestation. Ce qui est clair c’est que cette sécu n’a jamais eu aucun mandat, et que le seul vote à son égard qui ait eu lieu proposait sa dissolution. Ce dernier fût remis en cause faute de participant et sous l’intimidation de certain-e-s de ses protagonistes. Nous découvrons également des listes de revendications qui n’ont jamais été actées, souvent tirées de Facebook ou de commission qui ne font pas part de leurs propositions en Assemblée. Les jonctions avec les syndicats ou des collectifs sont décidées de la même manière. Notre « démocratie » ne vaut parfois guère mieux quela leur. Une bureaucratie est en train d’émerger de fait, parfois pavée de bonnes intentions, parfois portée par des intérêts partisans ou des appétits de pouvoir. Les commissions sont d’ailleurs des espaces ou s’affrontent souvent de manière stérile une volonté de démocratie directe, et une volonté de diriger la lutte.Soit la situation évolue et nous nous réapproprions nos moyens de lutter, à travers des assemblées à même de décider de nos grandes orientations communes et uniquement d’elles, soit il faudra considérer
les décisions des commissions pour ce qu’elles sont : des directions illégitimes.
Maintenant, quelles perspectives ?
Plus que jamais ce 1er mai, nous apparaît être l’occasion de matérialiser en parole et en gestes des perspectives révolutionnaires et anticapitalistes, et de renouer avec ce que le vieux mouvement ouvrier portait de plus subversif. Nous appelons donc à la constitution d’un Cortège autonome contre le capital, l’État, toutes les dominations et l’exploitation lors de la manifestation du 1er mai.
D’ici là et à cette occasion il nous semble nécessaire de braver collectivement dans la mesure de nos possibilités l’interdiction de manifester décrétée par le pouvoir. Nous ne pouvons nous laisser dicter nos manières de lutter et de porter atteinte aux intérêts de ceux et celles qui nous exploitent et nous répriment.
Cette répression nous est opposée parce qu’une bonne part du mouvement refuse de jouer le jeu des manifs traines-savates, du débat bidon et des seules actions symboliques, et renoue avec l’action directe au grand jour ou de manière plus discrète. Tout cet arsenal qui s’étend au quotidien vise à nous faire peur,nous écraser, nous isoler et à éteindre ou plutôt garder sous contrôle toute velléité de révolte. Nous visons donc à opposer au rôle de victimes isolées, impuissantes et résignées dans lequel cet arsenal cherche à nous maintenir, notre solidarité collective. Il nous apparaît primordial de maintenir l’entraide collective pour tou-te-s les engeôlé-e-s, en soutenant les différentes caisses anti-répression mais en exprimant également notre solidarité lors des procès à venir ou en maintenant le lien avec les compagnon-ne-s tombé-e-s. Mais la solidarité peut aussi s’exercer contre l’administration répressive du monde, en combattant
les nouveaux plans de constructions de taules qui ne serviront à rien d’autres qu’à enfermer les plus pauvres et les plus rebelles. L’administration pénitentiaire s’inquiète déjà de la présence importante de Gilets jaunes derrière les barreau. C’est un truc à faire émerger des révoltes ou des mutineries derrière les murs ! Pour marquer notre solidarité et combattre ce délire répressif nous pouvons organiser des manifs de solidarité, des parloirs sauvages… et lutter contre tous les enfermements, les technologies de surveillance, les techniques qui visent à traquer tous nos gestes pour les rendre rentables et con-trôlables, etc.
Enfin une dernière perspective pourrait être de perturber le jeu électoral. Nous ne détestons pas seulement la police et la justice, nous détestons également ceux et celles qui prétendent nous représenter,même lorsqu’il s’agit de Gilets jaunes. Imaginez que pour pouvoir tenir leurs élections nos chers élites soient contraintes de protéger les isoloirs avec des flics et des militaires. Si nous décidons de perturber leurs élections, ils seront contraints de montrer le véritable visage de leur démocratie protégée en arme.

texte pour le premier mai en pièce jointe

Des anarchistes,
Caen, avril 2019
localapache@riseup.net
Prochaine réunion : dimanche 05 mai, 15 heures, local Apache.

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