Archives mensuelles : juin 2018

Les antinucléaires de Vaucluse solidaires des raflé-es de Bure

note: complément

http://coordination-antinucleaire-sudest.net

A l’appel de la Coordination antinucléaire du sud-est et du Collectif antinucléaire de Vaucluse un rassemblement de soutien aux victimes de la répression d’Etat et de la criminalisation des luttes sociales et antinucléaires s’est déroulé mercredi 27 juin en fin de journée devant la préfecture de Vaucluse.

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Le mercredi 20 juin au petit matin, des policiers sont venus rafler et perquisitionner les domiciles de militants antinucléaires dans plusieurs villes et villages de la région de Bure en Champagne, haut lieu de la résistance au projet de poubelle nucléaire souterraine  (Cigéo). Au tableau de la chasse gouvernementale aux opposants au crime nucléaire : 11 interpellations, 8 garde-à-vue (certaines jusqu’à 60 heures), 10 perquisitions, 3 mises en examen et interdits de territoire. Un avocat parisien a été également arrêté et ses dossiers et ordinateurs saisis. Toutefois toutes ces personnes ont été remises en liberté dans les jours qui ont suivi et le Juge des Libertés a ordonné la restitution du matériel informatique saisis chez l’avocat, l’action de la police relevant d’une atteinte aux libertés et une violation des droits de la défense.

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A l’appel de la Coordination antinucléaire du sud-est et du Collectif antinucléaire de Vaucluse un rassemblement de soutien aux victimes de la répression d’État et de la criminalisation des luttes sociales et antinucléaires s’est déroulé mercredi 27 juin en fin de journée devant la préfecture de Vaucluse. Une trentaine de personnes s’est retrouvée pour dénoncer la violence et le terrorisme d’Etat contre tout opposant à ses projets fous et destructeurs et au lobby nucléaire.

D’autres rassemblements ont eu lieu en même temps dans le sud-est et dans toutes la France.

Quelquesinfos sur le récent incendie de l’éolienne à Marsanne et sur le parc éolien en France

 

sans attendre demain

Une réaction amusante du maire de Marsanne sur France Bleu Drôme-Ardèche le 19 juin, suite à l‘incendie revendiqué « contre les dominations » de deux éoliennes sur sa commune : « quelle domination ? Une éolienne, c’est la production d’électricité par le vent. Je ne vois pas ce que ça peut représenter. »

Il est rassurant que les puissants et les subversifs ne parlent pas la même langue, et ne peuvent pas se comprendre. Fin du dialogue, début des hostilités. En passant, on apprend qu’outre les deux millions de dégâts, l’éolienne cramée ne sera pas remplacée avant la fin de l’année. C’est sûr, une éolienne ça ne se démonte et ça ne se remonte pas comme ça, et comme il y en a de plus en plus un peu partout…

Complément : l’État français vient de confirmer le 20 juin les six premiers projets d’éoliennes en mer. Tout est là, avec une infographie et le nom des responsables :

hxxp://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/06/20/20002-20180620ARTFIG00203-eolien-en-mer-macron-confirme-les-six-projets-de-parc-mais-reduit-son-soutien-financier.php

Chabeuil ( drome)Le 04 /07/2018 à 18h  » autostop Bure »

L’association l’Arrosoir organise

Mercredi 4 juillet à 18 h au magasin de producteurs Court Circuit,  au Rond point de la fusée  à Chabeuil :

Conférence gesticulée « AUTO STOP BURE », par Marie Béduneau

La conférence sera suivi d’un repas partagé et de discussion sur la lutte.

Soirée et repas à prix libre.

 

Auto-Stop Bure : ou comment parler du nucléaire en faisant de l’auto-stop

Pourquoi cette conférence ?

Le nucléaire a beau être la fierté française, le sujet n’en est pas moins tabou. C’est un sujet qui semble d’un premier abord réservé aux spécialistes.

Alors comment peut-on refuser un projet d’enfouissement de déchets nucléaires et réussir à faire entendre sa voix quand on n’a pas le titre d’« expert.e » ?

Quelle légitimité ai-je à m’opposer au nucléaire si je ne suis pas scientifique ?

Souvent l’on m’a demandé ce que je « faisais » dans la vie, et souvent j’ai eu du mal à répondre à cette question. Cette question on vous la pose souvent en stop. Ce qui est très agréable, d’ailleurs, de voir que l’autre s’intéresse à ce que vous faîtes.

Mais si je réponds : « je milite contre le nucléaire », il faut que je sois capable d’expliquer ce choix.

Le nucléaire ça me fait peur, mais l’arrêt du nucléaire fait peur à beaucoup de gens parce qu’il est associé dans l’imaginaire collectif à un retour en arrière, à l’époque de nos grands-parents qui n’avaient pas l’électricité.

Aussi, longtemps j’ai cru que mes arguments devaient être basés sur des chiffres, des faits précis. Mais ce n’est pas avec des chiffres et des hypothèses scientifiques que j’ai envie de parler du nucléaire. J’ai envie d’en parler avec ce que je ressens, avec la colère qui m’anime quand je comprends tout ce qu’implique la logique nucléaire : exploitation des sols et des personnes dans les mines d’uranium, pollution, corruption, … Avec la tristesse que je peux ressentir aussi, et aussi avec ce sentiment d’injustice, et celui de ne pas pouvoir être écoutée.

La conférence gesticulée permet tout ça. Elle permet d’apporter des savoirs froids, les chiffres et les faits que j’ai appris, et des savoirs chauds, ce que ça me fait en moi, comment ça me fait réagir, comment toutes ces informations que je reçois me font gesticuler.

Partant de mon histoire personnelle, et de comment un jour, j’ai eu envie de venir faire vivre la maison de résistance de Bure, j’en arrive, petit-à-petit, à comment je me sens l’envie aujourd’hui de parler de tout ça, et de manière plus générale, de la force de nos témoignages.

Paris, France : 11 interpellations et au moins trois garde-à-vues suite à la déambulation contre toutes les prisons – 21 juin 2018

sans attendre demain

Alors que le rassemblement c’est bien passé, que les diverses prises de paroles ont lié la lutte contre l’isolement de fabrice boromé, le « plan justice », la nouvelle prison de la santé, la « loi collomb », les incendies de voitures de matons à fresnes et à valence, et la révolte contre tous les autorités, nous sommes parti-es en déambulation.

Après une centaine de mètres, les flics se rapprochent au pas de charge, au moins aussi nombreux que la toute petite centaine de présent-es. Malgré la tentative de rester au maximum tou-te-s ensemble, et alors que l’on sonnait la dispersion, vu leur présence trop proche, les keufs ont décidé arbitrairement d’interpeller 11 personnes. Au moins trois sont en garde-à-vue dans le commissariat du 13ème arrondissement, et deux autres sont sorties.

Pour ne pas laisser la répression fermer les possibles, pour être solidaires des copin-es arrêté-es, rendez-vous devant le commissariat du 13eme, 144 boulevard de l’hôpital, vendredi 22 juin à 20h.

La répression n’arrêtera pas nos rébellions, liberté pour tou-te-s !

[Publié sur indymedia nantes, vendredi 22 juin 2018]

Mises-à-jour, vendredi 22 juin 2018:

12h06: A cette heure-ci, on peut affirmer 9 garde à vue

15h28: 6 sont sorties. 3 restent en gav

Solérieux ( Drome) des engins de chantier vandalisés

 

Le Dauphiné Libéré / jeudi 21 juin 2018

Dans la nuit du 19 au 20 juin, le chantier de réseaux de la station d’épuration de Solérieux, situé rue du Lavoir, a été vandalisés. À 5 h 30 du matin, un artisan carreleur saint-raphaëlois, qui rejoignait le chantier, a surpris un individu cagoulé en train de briser les vitres d‘engins appartenant à la société ETS Berthouly.
Après une course-poursuite, le vandale est parvenu à s’échapper. Les vitres de deux pelles mécaniques ont été brisées, ainsi que celles d’un bus qui stationnait le long de la D71, à l’entrée Ouest du village.

Perquisitions en cours à Bure

vmc Ccamp

Mercredi 20/06 à partir de 7h : Une perquisition est en cours actuellement à la Maison de Résistance à Bure (plusieurs arrestations).

Perquisitions terminées à Cirfontaines-en-Ornois (une arrestation), Verdun (une arrestation), Montier-sur-Saulx, Commercy (deux arrestations), Biencourt-sur-Orge, Ancerville (convocation à une audition libre), Chennevières (convocation à une audition libre) et à Paris au domicile d’un avocat (une arrestation).

 

Il y a déjà au moins sept garde-à-vue confirmées suite aux perquisitions. Ainsi que plusieurs contrôles d’identité et convocations à des auditions libre.

13h12 : Acab

11h55 : arrestation ciblée d’une personne aux alentours de Bure par des gendarmes stationnés dans un village.

10h : fin de la perquisition à Biencourt-sur-Orge. Pas d’arrestation. Des choses ont été saisies (matériel informatique etc).

9h : plus personne n’est dans la Maison de Résistance (à part les flics et les personnes témoins de la perquisition). Les flics sont en train de fouiller les camions et caravanes.

8h30 : fin de la perquisition à Cirfontaines-en-Ornois. Une personne arrêtée. Des choses ont été saisies (matériel informatique, peinture etc).

7h30 : À la Maison de Résistance, les flics font sortir les personnes une par une avec contrôle d’identité et photo. Les flics semblent vouloir évacuer tout le monde et commencer la perquisition. Il y aurait une cinquantaine de flics et un camion de déménagement. À Mandres-en-Barrois la présence policière est accrue (quelques flics aux coins des rues, un camion de gendarmes mobiles devant l’Affranchie, ils ne contrôlent pas quand on passe devant eux).

 

Infos obtenues via les médias :

Les perquisitions, qui ont débuté à 7H, sont effectuées « dans le cadre d’une commission rogatoire d’un juge d’instruction » portant sur trois faits commis en 2017″, a indiqué à l’AFP le procureur de la République à Bar-le-Duc, Olivier Glady.

QUE TOURNE LE VENT!

Note Approfondissement

« L’éolien industriel n’est jamais que la poursuite de la société industrielle par d’autres moyens. Autrement dit, une critique pertinente de l’électricité et de l’énergie en général ne saurait être autre chose que la critique d’une société pour laquelle produire massivement de l’énergie est une nécessité vitale. Le reste n’est qu’illusion : approbation masquée de la situation présente, qu’elle contribue à maintenir dans ses aspects essentiels »

Le vent nous porte sur le système, 2009

Une nuit d’orage. Les décharges électriques illuminent le ciel tandis que les coups de tonnerre semblent annoncer la fin du monde. Si cette dernière n’est pas arrivée ce 1er juin 2018 à Marsanne (Drôme), il s’est pourtant bien passé quelque chose cette nuit-là, ou plutôt deux choses, qui ont enfin encontré un destin inespéré : deux éoliennes ont été attaquées. L’une a entièrement flambé, la seconde a été endommagée. Les pandores dépités et le groupe RES n’ont pu que constater les traces d’effraction sur les deux portes d’entrée des colonnes géantes, sur lesquelles sont juchées la turbine et les ailes de ces monstres industriels de l’énergie renouvelable. Deux de moins, sur les quelques milliers implantées en France au cours de cette dernière décennie. Ou plutôt trois, si on compte l’incendie de celle du plateau d’Aumelas, non loin de Saint-Pargoire (Hérault), quatre jours plus tard, par un de ces hasards du calendrier qui fait parfois bien les choses

Que ces éoliennes n’aient plus rien à voir avec les pittoresques moulins à vent d’antan – qui, cela dit en passant, furent dans la plupart des cas d’importantes sources d’accumulation pour le notable plus ou moins local, s’attirant souvent les foudres de la colère paysanne – est sans doute assez évident. Mais alors, pourquoi les États de nombreux pays encouragent-ils l’implantation de ces « fermes d’éoliennes » sur les hauteurs des collines, des vallées et jusque dans la mer ? Ce n’est peut-être pas par calcul exclusivement mathématique, car mêmes les ingénieurs ne peuvent modifier tous les chiffres, et doivent admettre que les éoliennes ne tournent pas plus de 19 % du temps à l’année (un facteur de capacité bien plus bas que lescentrales nucléaires qui atteignent 75 % ou les centrales à charbon, entre 30 et 60 %). Ce ne peut pas non plus être par volonté de transformer tout le parc énergétique en « renouvelable », vu que cela est tout bonnement impossible en maintenant le même taux d’électricité dévorée (pour la France, cela reviendrait à implanter une éolienne tous les 5 km²). Ce ne peut pas non plus être par souci de « l’environnement »,sauf à se laisser embobiner par les discours smart d’une technologie propre, vu que rien que la production et l’installation d’éoliennes (sans parler du réseau électrique centralisé auquel il faut les raccorder) implique l’extraction de matières très rares et très toxiques, des bateaux bouffeurs de pétrole pour transporter les minerais, d’énormes usines pour les fabriquer, des autoroutes pour acheminer les pièces,et ainsi de suite. Enfin, cela ne peut pas être non plus pour mettre des bâtons dans les roues des grandes multinationales de l’énergie qui ont accumulé des fortunes notamment avec le pétrole et le gaz, car ce sont ces mêmes entreprises qui investissent massivement dans les énergies renouvelables. Non, par ces biais-là,nous n’allons rien comprendre, il nous faut trouver une autre explication.

Éliminons aussi d’emblée toutes les fanfaronnades environnementales et écologistes, désormais brandies non plus seulement par les citoyennistes de service, mais aussi par presque chaque entreprise, chaque État, chaque chercheur. Il n’y a aucune « transition énergétique » en cours, il n’y en a jamais eu dans l’histoire. Quoiqu’en disent les employés chéris des start-up technologiques, l’exploitation de la force musculaire de l’être humain n’a jamais été abandonnée… La généralisation de l’utilisation du pétrole n’a pas engendré l’abandon du charbon. L’introduction par la force du nucléaire n’a signifié nulle part la disparition des centrales « classiques » fonctionnant au gaz, au fioul ou au charbon. Il n’y a pas de transitions,il n’y a que des additions. La recherche accélérée de nouvelles ressources énergétiques correspond uniquement à des intérêts stratégiques, et certainement pas éthiques. Dans un monde qui n’est pas seulement dépendant de l’énergie électrique, mais en est hyper-dépendant, la diversification des façons de la produire est de mise. Pour augmenter la résilience de l’approvisionnement, d’une importance primordiale dans un monde connecté qui fonctionne à flux tendu à tous les niveaux, le mot d’ordre est de diversifier et demultiplier les sources, y compris pour faire face aux fameux « pics de consommation » qui, pour des raisons techniques, ne peuvent être affrontés par un seul type de production énergétique (comme le nucléaire, par exemple). D’où non seulement le développement de l’éolien et du solaire, mais aussi des centrales à biomasse, du colza génétiquement modifié pour servir de biocarburant (quelles acrobaties permet le langage du technomonde !), de nouveaux types de centralesnucléaires, de matériaux conducteurs nanoproduits qui promettent de réduire d’infimes micro-pourcentages la perte de chaleur lors du transport de l’électricité, et la liste n’est pas close.Il n’est donc pas étonnant que sur les trois domaines désignés par les programmes de recherche européens subventionnés dans le cadre d’Horizon 2020 l’un soit celui de l’énergie.

Mais alors, qu’est-ce qu’est cette énergie, et de quoi relève la question énergétique en général ? Comme de nombreuses luttes du passé l’ont mis en lumière, notamment celles contre le nucléaire, l’énergie est un axe-pivot de la société industrialisée étatique et capitaliste. Si énergie signifie production, la production permet le profit par la marchandisation.Si énergie signifie puissance, la puissance permet la guerre, et guerre signifie pouvoir.Le pouvoir octroyé par le contrôle de la production d’énergie est immense. Les États occidentaux n’ont pas attendu la crise pétrolière de 1973, lorsque leur dépendance envers des pays producteurs de pétrole voulant suivre leurs propres desseins de pouvoir est devenu évident aux yeux de tous, pour s’en rendre compte. Ce fut alors un des principaux mobiles de plusieurs États, dont la France, pour justifier la multiplication des centrales nucléaires : disposer d’une relative indépendance énergétique et s’en servir comme arme pour contraindre d’autres pays à rester dans les rangs. Mais une chose est peut-être plus importante encore, et c’est là que la critique du nucléaire et son monde nous permet de saisir dans toute son ampleur le rôle de l’énergie dans la domination : le nucléaire vient confirmer que seuls l’État et le Capital doivent détenir les capacités de produire de l’énergie, que ces capacités représentent un rapport lié au degré de dépendance des populations, que tout sursaut révolutionnaire voulant transformer radicalement le monde devra se confronter à ces mastodontes de l’énergie. Bref, qu’énergie signifie domination. Comme le soulignait un essai critique très étayé d’il y a quelques années reliant la question du nucléaire à celle des éoliennes : « l’essentiel de l’énergie consommée actuellement sert à faire fonctionner une machinerie asservissante dont nous voulons sortir. »

Pourtant, évoquer la question de l’énergie suscite encore souvent, y compris parmi les ennemis de ce monde, au minimum un certain embarras. Nous associons en effet facilement l’énergie à la vie, à l’instar des énergéticiens qui ont amplement contribué à répandre une vision qui explique tout phénomène vital par des transferts, des pertes et des transformations d’énergie (chimique, cinétique, thermodynamique,…). Le corps ne serait ainsi qu’un amas de processus énergétiques, tout comme une plante ne seraitqu’un ensemble de transformations chimiques. Un autre exemple de comment une construction idéologique influence – et est à son tour influencé par lesrapports sociaux, est l’association très actuelle entre mobilité, énergie et vie. Se déplacer en permanence,ne pas rester en place, « voir du pays » en sautant d’un TGV à un avion low cost pour traverser en un clin d’œil des centaines de kilomètres, est un nouveau paradigme de « réussite sociale ». Voyage, découverte, aventure ou inconnu sont des mots qui figurent désormais en bonne place sur tous les écrans publicitaires, détruisant par une assimilation faussée tout un pan de l’expérience humaine, réduite à des visites rapides et sans risque de lieux aménagés à cette fin. Jusqu’à loger dans la chambre d’inconnus, dûment contrôlés, garantis et exploités par le fichage et les bases de données d’une plateforme virtuelle. C’est peut-être aussi pour cela que les joues rougissent ou que les lèvres commencent à trembler lorsque quelqu’un ose suggérer qu’il faudrait couper l’énergie à ce monde.

Vaincre cet embarras n’est pas chose aisée. Toute une propagande étatique nous  met continuellement en garde, images de guerres bien réelles à l’appui, sur ce que signifie la destruction de l’approvisionnement en énergie. Pourtant, un petit  effort pour se débarrasser des chimères qui hantent nos têtes serait un pas nécessaire. Et cela, sans pour autant vouloir développer des « programmes alternatifs » pour résoudre cette question, car dans ce monde-ci, elle ne peut être résolue.Les villes modernes ne peuvent se passer d’un système centralisé d’énergie, qu’elle soit produite par des centrales nucléaires,des nanomatériaux ou des éoliennes. L’industrie ne peut se priver de dévorer des quantités monstrueuses d’énergie.Le pire et c’est ce qui est déjà en partie en train de se réaliser, non seulement au sein des combats contre la gestion énergétique et l’exploitation des ressources, mais aussi contre le patriarcat, le racisme ou le capitalisme serait que par souci de ne pas rester les mains vides face à un avenir trouble et incertain, les recherches et les expérimentations d’une autonomie viennent alimenter les progrès du pouvoir. Les éoliennes expérimentales au sein de communautés hippies des années 60 aux États-Unis ont peut-être mis quelque temps avant de faire leur entrée en scène industrielle, mais c’est aujourd’hui un important vecteur de la restructuration capitaliste et étatique. Comme le résumait un récent texte esquissant des perspectives de lutte en s’inspirant des conflits en cours dans différents coin du monde autour de la question énergétique :

«Certes, à la différence du passé, il est possible que dans ce 3e début de millénaire le désir de subversion se croise avec l’espoir de survie sur un même terrain, celui qui vise à entraver et empêcher la reproduction technique de l’existant. Mais c’est une rencontre destinée à se transformer en affrontement, parce qu’il est évident qu’une partie du problème ne peut être en même temps une partie de la solution. Pour se passer de toute cette énergie principalement nécessaire aux politiciens et aux industriels, il faut vouloir se passer de ceux qui la cherchent, l’exploitent, la vendent, l’utilisent Les nécessités énergétiques d’une civilisation entière –celle de l’argent et du pouvoir– ne peuvent certainement pas être remises en question juste à cause du respect pour des oliviers centenaires, pour des rites ancestraux, ou pour la sauvegarde de forêts et de plages déjà en bonne partie polluées. Seule une conception autre de la vie, du monde et des rapports peut le faire. Seul cela peut et doit remettre en question l’énergie dans son usage et ses faux-besoins, et donc aussi dans ses structures– en remettant en question l’énergie –dans son usage et ses faux-besoins, et donc aussi dans ses structures en remettant en question la société même. »

Et si cette société titanesque va effectivement vers le naufrage, en réduisant ou détruisant au passage toute possibilité une vie autonome, toute vie intérieure, toute expérience singulière, ravageant les terres, intoxiquant les airs, polluant les eaux, mutilant les cellules, pensons-nous vraiment qu’il serait déplacé ou trop hasardeux de suggérer que pour nuire à la domination, pour avoir quelques espoirs d’ouvrir des horizons inconnus, pour donner quelque espace à une liberté sans mesure et débridée, saper les fondements énergétiques de cette même domination pourrait constituer une piste des plus précieuses ?

Considérons ce que nous avons en face et autour de nous : partout dans le monde, des conflits sont en cours autour de l’exploitation des ressources naturelles ou contre la construction de structures énergétiques (parcs éoliens,centrales nucléaires, oléoducs et gazoducs, lignes à haute tension et centrales à biomasse, champs de colza génétiquement modifié, mines,…). Tous les État considèrent ces nouveaux projets et les infrastructures énergétiques existantes comme des « infrastructures critiques»,c’est-à-dire primordiales pour le pouvoir. Vu la centralité de la question énergétique, il n’y a pas non plus à s’étonner de lire dans le rapport annuel d’une des agences les plus réputées d’observation des tensions politiques et sociales dans le monde (subventionnée par les colosses mondiaux des assurances), que de tous les attentats et sabotages rapportés comme tels sur la planète et perpétrés par des acteurs « non-étatiques», toutes tendances et idéologies confondues, 70% visaient des infrastructures énergétiques et logistiques (soit des pylônes, des transformateurs, des oléoducs et des gazoducs, des antennes-relais, des lignes électriques, des dépôts de carburants,des mines et des chemins de fer)

Certes, les motivations qui peuvent animer ceux qui se battent au sein de ces conflits sont des plus diverses. Tantôt réformistes, tantôt écologistes, tantôt relevant de revendications indigènes ou religieuses, tantôt révolutionnaires ou parfois tout simplement pour renforcer les assises d’un État – ou d’un futur État.

Loin de nous l’idée de négliger le développement, l’approfondissement et la diffusion d’une critique radicale de tous les aspects de la domination, mais ce que nous voudrions souligner ici est qu’au sein même d’une partie de ces conflits asymétriques se diffuse également une méthode de lutte autonome, auto-organisée et d’action directe, rejoignant de facto les propositions anarchistes en la matière. Au-delà des potentiels insurrectionnels que pourraient avoir les conflits autour de nouveaux projets énergétiques, laissant peut-être entrevoir des possibilités d’une révolte plus vaste et massive contre ces nuisances, il est en tout cas clair que la production, le stockage et l’acheminement de toute l’énergie dont cette société a besoin pour exploiter, contrôler, faire la guerre, soumettre et dominer, dépend invariablement de toute une série d’infrastructures disséminées à travers tout le territoire, favorisant par là l’action dispersée en petits groupes autonomes.Si l’histoire des combats révolutionnaires regorge d’exemples très indicatifs concernant les possibilités d’action contre ce qui fait fonctionner la machinerie étatique et capitaliste, jeter un coup d’œil aux chronologies de sabotages de ces dernières années montre que le présent dans nos contrées n’en est pas dénué non plus. Se défaire des embarras, regarder ailleurs et autrement, expérimenter ce qui est possible et ce qui se tente, voilà des sentiers à explorer. Personne ne peut prévoir ce que cela peut donner, mais une chose reste certaine : cela relève de la pratique anarchiste de la liberté.

à retrouver ce texte dans avis de tempête N°6

Congrès Anarchiste d’Amsterdam (1907) intervention de MALATESTA

Le syndicalisme au Congrès Anarchiste International
d’Amsterdam (1907)

Je tiens à déclarer tout de suite que je ne développerai ici que les parties de ma pensée sur lesquelles je suis en désaccord avec les précédents orateurs, et tout particulièrement avec Monatte. Agir autrement serait vous infliger de ces répétitions oiseuses qu’on peut se permettre dans les meetings, quand on parle pour un public d’adversaires ou d’indifférents. Mais ici nous sommes entres camarades, et certes aucun d’entre vous, en m’entendant critiquer ce qu’il y a de critiquable dans le syndicalisme, ne sera tenté de me prendre pour un ennemi de organisation et de l’action des travailleurs ; ou alors celui-là me connaîtrait bien mal !

La conclusion à laquelle en est venu Monatte, c’est que le syndicalisme est un moyen nécessaire et suffisant de révolution sociale. En d’autres termes, Monatte a déclaré que « le syndicalisme se suffit à lui-même ». Et voilà, selon moi, une doctrine radicalement fausse. Combattre cette doctrine sera l’objet de ce discours.

Le syndicalisme, ou plus exactement le mouvement ouvrier (le mouvement ouvrier est un fait que personne ne peut ignorer, tandis que le syndicalisme est une doctrine, un système, et nous devons éviter de les confondre) le mouvement ouvrier, dis-je a toujours trouvé en moi un défenseur résolu, mais non aveugle. C’est que je voyais en lui un terrain particulièrement propice à notre propagande révolutionnaire, en même temps qu’un point de contact entre les masses et nous. Je n’ai pas besoin d’insister là-dessus. On me doit cette justice que je n’ai jamais été de ces anarchistes intellectuels qui, lorsque la vieille Internationale eut été dissoute, se sont bénévolement enfermés dans la tour d’ivoire de la pure spéculation ; que je n’ai cessé de combattre, partout où je la rencontrais, en Italie, en France, en Angleterre et ailleurs, cette attitude d’isolement hautain, ni de pousser de nouveau les compagnons dans cette voie que les syndicalistes, oubliant un passé glorieux, appellent nouvelle, mais qu’avaient déjà entrevue et suivie, dans l’Internationale, les premiers anarchistes.

Je veux, aujourd’hui comme hier, que les anarchistes entrent dans le mouvement ouvrier. Je suis, aujourd’hui comme hier, un syndicaliste, en ce sens que je suis partisan des syndicats. Je ne demande pas des syndicats anarchistes qui légitimeraient, tout aussitôt des syndicats social-démocratiques, républicains, royalistes ou autres et seraient, tout au plus, bons à diviser plus que jamais la classe ouvrière contre elle-même. Je ne veux pas même de syndicats dits rouges, parce que je ne veux pas de syndicats dits jaunes. Je veux au contraire des syndicats largement ouverts à tous les travailleurs sans distinction d’opinions, des syndicats absolument neutres.

Donc je suis pour la participation la plus active possible au mouvement ouvrier. Mais je le suis avant tout dans l’intérêt de notre propagande dont le champ se trouverait ainsi considérablement élargi. Seulement cette participation ne peut équivaloir en rien à une renonciation à nos plus chères idées. Au syndicat, nous devons rester des anarchistes, dans toute la force et toute l’ampleur de ce terme. Le mouvement ouvrier n’est pour moi qu’un moyen, – le meilleur évidemment de tous les moyens qui nous sont offerts. Ce moyen, je me refuse à le prendre pour un but, et même je n’en voudrais plus s’il devait nous faire perdre de vue l’ensemble de nos conceptions anarchistes, ou plus simplement nos autres moyens de propagande et d’agitation.

Les syndicalistes, au rebours, tendent à faire du moyen un fin, à prendre la partie pour le tout. Et c’est ainsi que, dans l’esprit de quelques-uns de nos camarades, le syndicalisme est en train de devenir une doctrine nouvelle et de menacer l’anarchisme dans son existence même. Or, même s’il se corse de l’épithète bien inutile de révolutionnaire, le syndicalisme n’est et ne sera jamais qu’un mouvement légalitaire et conservateur, sans autre but accessible -et encore !- que l’amélioration des conditions de travail. Je n’en chercherai d’autre preuve que celle qui nous est offerte par les grandes unions nord-américaines. Après s’être montrées d’un révolutionnarisme radical, aux temps où elles étaient encore faibles, ces unions sont devenues, à mesure qu’elles croissaient en force et en richesse, des organisations nettement conservatrices, uniquement occupées à faire de leurs membres des privilégiés dans l’usine, l’atelier ou la mine et beaucoup moins hostiles au capitalisme patronal qu’aux ouvriers non organisés, à ce prolétariat en haillons flétri par la social-démocratie ! Or ce prolétariat toujours croissant de sans-travail, qui ne compte pas pour le syndicalisme, ou plutôt qui ne compte pour lui que comme obstacle, nous ne pouvons pas l’oublier, nous autres anarchistes, et nous devons le défendre parce qu’il est le pire des souffrants.

Je le répète : il faut que les anarchistes aillent dans les unions ouvrières. D’abord pour y faire de la propagande anarchiste : ensuite parce que c’est le seul moyen pour nous d’avoir à notre disposition, le jour voulu, des groupes capables de prendre en mains la direction de la production, nous devons y aller enfin pour réagir énergiquement contre cet état d’esprit détestable qui incline les syndicats à ne défendre que des intérêts particuliers.

L’erreur fondamentale de Monatte et de tous les syndicalistes révolutionnaires provient, selon moi, d’une conception beaucoup trop simpliste de la lutte de classe. C’est la conception selon laquelle les intérêts économiques de tous les ouvriers -de la classe ouvrière- seraient solidaires, la conception selon laquelle il suffit que des travailleurs prennent en mains la défense de leurs intérêts propres pour défendre du même coup les intérêts de tout le prolétariat contre le patronat. La réalité est , selon moi, bien différente.

Les ouvriers, comme les bourgeois, comme tout le monde, subissent cette loi de concurrence universelle qui dérive du régime de la propriété privée et qui ne s’éteindra qu’avec celui-ci. Il n’y a donc pas de classes, au sens propre du mot, puisqu’il n’y a pas d’intérêts de classes. Au sein de la « classe » ouvrière elle-même, existent, comme chez les bourgeois, la compétition et la lutte. Les intérêts économiques de telle catégorie ouvrière sont irréductiblement en opposition avec ceux d’une autre catégorie. Et l’on voit parfois qu’économiquement et moralement certains ouvriers sont beaucoup plus près de la bourgeoisie que du prolétariat. Cornélissen a fourni des exemples de ce fait pris en Hollande même. Il y en a d’autres. Je n’ai pas besoin de vous rappeler que, très souvent, dans les grèves, les ouvriers emploient la violence… contre la police ou les patrons ? Non pas : contre les Kroumirs (note : En Italie et en Suisse, on appelle ainsi les jaunes, ceux qui travaillent en temps de grève.) qui pourtant sont des exploités comme eux et même plus disgraciés encore, tandis que les véritables ennemis de l’ouvrier, les seuls obstacles à l’égalité sociale, ce sont les policiers et les patrons.

Cependant , parmi les prolétaires, la solidarité morale est possible, à défaut de la solidarité économique. Les ouvriers qui se cantonnent dans la défense de leurs intérêts corporatifs ne la connaîtront pas, mais elle naîtra du jour ou une volonté commune de transformation sociale aura fait d’eux des hommes nouveaux. La solidarité, dans la société actuelle, ne peut être que le résultat de la communion au sein d’un même idéal. Or c’est le rôle des anarchistes d’éveiller les syndicats à l’idéal, en les orientant peu à peu vers la révolution sociale, – au risque de nuire à ces  » avantages immédiats  » dont nous les voyons aujourd’hui si friands.

Que l’action syndicale comporte des dangers, c’est ce qu’il ne faut plus songer à nier. Le plus grand de ces dangers est certainement, dans l’acceptation par le militant de fonctions syndicales, surtout quand celles-ci sont rémunérées. Règle générale : l’anarchiste qui accepte d’être le fonctionnaire permanent et salarié d’un syndicat est perdu pour la propagande, perdu pour l’anarchisme ! Il devient désormais l’obligé de ceux qui le rétribuent et, comme ceux-ci ne sont pas anarchistes, le fonctionnaire salarié placé désormais entre sa conscience et son intérêt, ou bien suivra sa conscience et perdra sa son poste, ou bien suivra son intérêt et alors, adieu l’anarchisme !

Le fonctionnaire est dans le mouvement ouvrier un danger qui n’est comparable qu’au parlementarisme : l’un et l’autre mènent à la corruption et de la corruption à la mort, il n’y a pas loin.

Et maintenant, passons à la grève générale.

Pour moi, j’en accepte le principe que je propage tant que je puis depuis des années. La grève générale m’a toujours paru un moyen excellent pour ouvrir la révolution sociale. Toutefois gardons-nous bien de tomber dans l’illusion néfaste qu’avec la grève générale, l’insurrection armée devient une superfétation.

On prétend qu’en arrêtant brutalement la production, les ouvriers en quelques jours affameront la bourgeoisie qui, crevant de faim, sera bien obligée de capituler. Je ne puis concevoir absurdité plus grande. Les premiers à crever la faim, en temps de grève générale, ce ne seraient pas les bourgeois qui disposent de tous les produits accumulés, mais les ouvriers qui n’ont que leur travail pour vivre. La grève générale telle qu’on nous la décrit d’avance est une pure utopie. Ou bien l’ouvrier, crevant de faim après trois jours de grève, rentrera à l’atelier, la tête basse, et nous compterons une défaite de plus. Ou bien, il voudra s’emparer des produits de vive force. Qui trouvera-t-il devant lui pour l’en empêcher ? Des soldats, des gendarmes, sinon les bourgeois eux-mêmes, et alors il faudra bien que la question se résolve à coups de fusils et de bombes. Ce sera l’insurrection, et la victoire restera au plus fort.

Préparons-nous donc à cette insurrection inévitable, au lieu de nous borner à préconiser la grève générale, comme une panacée s’appliquant à tous les maux. Qu’on n’objecte pas que le gouvernement est armé jusqu’aux dents et sera toujours plus fort que les révoltés. A Barcelone, en 1902, la troupe n’était pas nombreuse. Mais on n’était pas préparé à la lutte armée et les ouvriers, ne comprenant pas que le pouvoir politique était le véritable adversaire, envoyaient des délégués au gouverneur pour lui demander de faire céder les patrons.

D’ailleurs la grève générale, même réduite à ce qu’elle est réellement, est encore une de ces armes à double tranchant qu’il ne faut employer qu’avec beaucoup de prudence. Le service des subsistances ne saurait admettre de suspension prolongée. Il faudra donc s’emparer par la force des moyens d’approvisionnement, et cela tout de suite, sans attendre que la grève se soit développée en insurrection.

Ce n’est donc pas tant à cesser le travail qu’il faut inviter les ouvriers, c’est bien plutôt à le continuer pour leur propre compte. Faute de quoi, la grève générale se transformerait vite en famine générale, même si l’on avait été assez énergiques pour s’emparer dès l’abord de tous les produits accumulés dans les magasins. Au fond l’idée de grève générale a sa source dans une croyance entre toutes erronée : c’est la croyance qu’avec les produits accumulés par la bourgeoisie, l’humanité pourrait consommer, sans produire, pendant je ne sais combien de mois ou d’années. Cette croyance a inspiré les auteurs de deux brochures de propagande publiées il y a une vingtaine d’années : Les Produits de la Terre et les Produits de l’Industrie , et ces brochures ont fait, à mon avis, plus de bien que de mal. La société actuelle n’est pas aussi riche qu’on le croit. Kropotkine a montré quelque part qu’à supposer un brusque arrêt de production, l’Angleterre n’aurait que pour un mois de vivres ; Londres n’en aurait que pour trois jours. Je sais bien qu’il y a le phénomène bien connu de surproduction. Mais toute surproduction a son correctif immédiat dans la crise qui ramène bientôt l’ordre dans l’industrie. La surproduction n’est jamais que temporaire et relative.

Il faut maintenant conclure.

Je déplorais jadis que les compagnons s’isolassent du mouvement ouvrier. Aujourd’hui je déplore que beaucoup d’entre nous, tombant dans l’excès contraire, se laissent absorber par ce même mouvement. Encore une fois, l’organisation ouvrière, la grève, la grève générale, l’action directe, le boycottage, le sabotage et l’insurrection armée elle-même, ce ne sont là que des moyens. L’anarchie est le but.

La révolution anarchiste que nous voulons dépasse de beaucoup les intérêts d’une classe : elle se propose la libération complète de l’humanité actuellement asservie, au triple point de vue économique, politique et moral.

Gardons-nous donc de tout moyen d’action unilatéral et simpliste. Le syndicalisme, moyen d’action excellent à raison des forces ouvrières qu’il met à notre disposition, ne peut pas être notre unique moyen. Encore moins doit-il nous faire perdre de vue le seul but qui vaille un effort : l’Anarchie !  »

Errico Malatesta, 1907

 

Lyon : CRS et Grand Hôtel-Dieu prennent un peu de couleurs, mais pas grâce aux récupérateurs !

attaque.noblogs.org

A peine restaurée, déjà souillée. D’après nos calculs, la blanche façade du Grand-Hôtel Dieu est désormais criblée d’au moins une trentaine de grosses taches roses et noires sur 50 mètres.
Il était 17 heures, ce samedi, lorsque, sous nos yeux, une pluie de sachets remplis de peinture s’est abattue sur des CRS postés devant le bâtiment, près de l’angle avec la rue de la Barre.
Ces projectiles ont été envoyés par des individus présents dans un cortège homosexuel et anticapitaliste, sans lien avec la Marche des Fiertés organisée par la LGBTI de Lyon qui « suivait » à 500 mètres derrière (20000 manifestants et aucun incident).
Selon nos constats, les projectiles visaient parfois directement les CRS, et parfois, les murs du Grand Hôtel-Dieu, l’un des sites phares de l’histoire de la ville de Lyon.