Archives mensuelles : juillet 2015

[Bure] Un engin de débardage part en fumée

Dans la nuit du 30 au 31 juillet 2015, la belle nuit de pleine lune a été égayée par une plus belle encore colonne de fumée noire.

Nous avons incendié un engin de débardage effectuant les travaux de la ligne de chemin de fer censée acheminer les déchets nucléaires sur le site du laboratoire de l’ANDRA.

L’opposition radicale au projet d’enfouissement passe par l’offensive et l’attaque contre tous les sous-traitants et collaborateurs de l’ANDRA.

Publié sur indymedia nantes, 31/07/2015

repris du Le Chat Noir Emeutier

Fidenza (Parme, Italie) : sabotage incendiaire contre le TGV

Des câbles brûlés dans les regards du TAV à Fidenza

Des câbles brûlés dans les rigoles le long de la ligne de train : il s’agit de la tentative de sabotage contre la ligne à grande vitesse Bologne-Milan qui s’est produite cette nuit à Castione Marchesi (entre Fidenza et Fontanellato ). Les faits se sont produits vers 4h et les dégâts ont été limités. Jusqu’à 8h les trains ont circulé sur une seule voie, puis la situation a été rétablie. La police des chemins-de-fer (Polfer) et la Digos sont intervenues sur place, tandis que c’est le parquet de Bologne, compétent en matière d’antiterrorisme, qui a été saisi.

Selon les déclarations de Rfi (Rete Ferroviaria Italiana), vers 4h du matin la nuit du 28 au 29 juillet, s’est déclenchée l’alarme automatique qui signale que quelque chose ne va pas sur les voies, et des contrôleurs ont immédiatement été envoyés. De fait, des inconnus avaient soulevé les plaques d’une rigole le long des voies en direction du sud (Bologne), puis avec des chiffons, du liquide inflammable et des allumettes tenté d’envoyer le système en tilt. Ce sont plusieurs câbles de transmission des données pour la gestion du trafic qui ont brûlé. Entre 4h et 8h15, « la circulation a donc continué sur le trajet concerné, mais d’un côté seulement de manière alternée, et avec des retards moyens de 10 minutes« .

Le parquet de Bologne a ouvert une enquête pour « danger de désastre ferroviaire causé par des dégradations ou des dégradations suivies d’incendie ». La presse rappelle le sabotage de décembre 2014 à Bologne qui avait bloqué le trafic national et évoque les anarchistes à propos de ce dernier sabotage anonyme.

[Synthèse traduite de l’italien de la Gazzetta di Parma, 29/07/2015 – 10:13]

[Grèce] Affiche à propos du conflit anarchiste

Contre

Leur vision nationale

Leurs divisions internes au système (Mémorandum vs Anti-mémorandum)

Les efforts de l’Etat et du capital pour s’incruster carrément dans nos vies

Nous répondons par notre action combattante

Rendez-vous dans les rues pour le conflit anarchiste sans compromis

Groupe de lycéens anarchistes – Attaque anti-éducative

06 Ραντεβού στους δρόμους της ασυμβίβαστης, αναρχικής σύγκρουσης (Ιούλιος 2015)

Traduit du grec par non-fides, 22 juillet 2015

 

lu et recopié à partir du « le chat noir émeutier »

 

Calais : plus de mille migrants à l’assaut de la frontière deux jours de suite

Plusieurs centaines de tentatives d’intrusion sur le site du tunnel sous la Manche

Le Monde | 28.07.2015 à 21h14

Eurotunnel a annoncé, mardi 28 juillet, avoir recensé environ 2 000 migrants essayant « de rentrer » sur le site du tunnel sous la Manche à Calais, dans la nuit de lundi à mardi. Il s’agirait de la plus importante tentative d’intrusion sur le site depuis plus d’un mois et demi, assure un porte-parole.

Mais ce chiffre de 2 000, voire de 2 200 migrants, comme l’affirme Le Figaro, est contesté par plusieurs sources policières citées par l’AFP, certaines parlant de 1 200 tentatives d’intrusion et précisant que certains candidats à l’exil ont tenté de s’introduire sur le site à plusieurs reprises.

« Il y a des tentatives régulières d’intrusion par des petits groupes qui sont repoussés, mais il est inexact de dire qu’il y a eu au même moment 2 000 migrants. »

« Il y a eu des interpellations et cela s’est passé sans drame », a précisé le ministère de l’intérieur. La préfecture du Pas-de-Calais, elle, n’était pas en mesure de préciser ces chiffres.

« Ils ont été interceptés aux barrières ou sur le terminal
»

Eurotunnel avait prévenu ses usagers, peu avant 11 heures, que des retards avaient lieu au départ de l’Angleterre en raison de pertubations dues à « la présence de migrants dans la nuit », sans donner davantage de précisions.

Toujours selon Le Figaro, ces migrants auraient « tenté de s’accrocher aux navettes en marche » et « une quinzaine » d’entre eux auraient été blessés, ce qu’Eurotunnel n’a pas été en mesure de confirmer au Télégramme, qui les a sollicités.

Eurotunnel a insisté sur le fait qu’aucun migrant n’est entré physiquement dans le tunnel. « Ils ont été interceptés aux barrières ou sur le terminal, mais en aucun cas dans le tunnel », ont-ils précisé au Télégramme. Pourtant, des médias reprenant l’information publiée par Le Figaro, dont Valeurs actuelles ou La Libre, n’ont pas hésité à affirmer que ces migrants avaient « envahi » le tunnel.

Les migrants auraient, en fait, profité de la paralysie du trafic dû au conflit social entre la compagnie maritime MyFerryLink et le groupe Eurotunneltransmanche pour monter dans les camions à l’arrêt à Calais.

7 millions de livres en plus pour la sécurité du terminal

A l’issue d’une réunion sur la question migratoire entre le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et son homologue britannique, Theresa May, cette dernière a annoncé une rallonge de 7 millions de livres (10 millions d’euros) pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement d’Eurotunnel à Coquelles. Cette somme s’ajoute aux 15 millions déjà annoncés précédemment par Londres, et s’inscrit dans le fonds spécial issu de l’accord conclu en septembre sur la « gestion de la pression migratoire » à Calais.

De sources officielles, le départ de quelque 5 000 migrants candidats à l’émigration vers la Grande-Bretagne a été à ce jour empêché, que ce soit sur le site d’Eurotunnel ou via le port de Calais. Le groupe Eurotunnel a demandé une indemnisation de 9,7 millions d’euros aux gouvernements français et britannique, pour compenser ses dépenses et pertes d’exploitation depuis le 1er janvier 2015, liées à l’afflux de migrants.

Tunnel sous la Manche : un migrant écrasé par un camion

AFP, 29/07/2015 | 09:37

Un migrant est mort cette nuit, en tentant de traverser la Manche par le tunnel sous la Manche. Il a été écrasé par un camion. Ce décès porte à neuf le nombre de morts depuis début juin. « Nos équipes ont retrouvé un corps ce (mercredi) matin et les pompiers ont confirmé le décès de la personne », a confirmé un porte-parole d’Eurotunnel. La personne décédée, d’origine soudanaise, aurait « entre 25 et 30 ans » et aurait été percutée par un camion « qui descendait d’une navette pendant qu’il essayait de grimper dessus », a indiqué une source policière.

« Tout s’est passé cette nuit, et à 06h00, les policiers avaient encore pas mal de boulot », a-t-elle ajouté, précisant qu’on lui avait rapporté la présence « entre 500 et 1.000 migrants » aux abords du site du tunnel sous la Manche. « Je ne suis pas étonné par ce chiffre élevé de migrants. Un migrant fait deux ou trois tentatives, pas beaucoup plus », selon elle.

A 7h30, un véhicule de la gendarmerie prospectait encore aux alentours du site, a constaté un journaliste de l’AFP, expliquant que des files de camions étaient en train de se former à l’entrée du tunnel.

Le site d’Eurotunnel à Calais a de nouveau été l’objet d’au moins 1 500 tentatives d’intrusions de la part de migrants dans la nuit de mardi à mercredi, où un candidat à l’exil a perdu la vie, selon une source policière. Dans la nuit de lundi à mardi, plus de 2 000 migrants s’étaient introduits sur le site d’Eurotunnel, dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre via le tunnel sous la Manche.

repris du site brèves du désordre

[Valence] Dans la chaleur de l’été à la Maison d’arrêt , des révoltes dans l’air!

infos de france bleu Drome Adèche
informations:
« Ce jeudi 23 juillet, le tribunal a relaxé un détenu qui comparaissait pour avoir frappé un gardien. Les juges ont estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves matérielles pour condamner le prisonnier. » Cette agression était la deuxieme en une semaine à la maison d’arrêt de Valence.
Le parquet de Valence a decidé de faire appel de cette relaxe. Le jeune détenu devrait donc être rejugé à Grenoble pour avoir frappé le surveillant.

Commentaire:
Dans la canicule de l’été, alors que les prisonniers n’ont droit qu’une douche par semaine, la maison d’arrêt est archi pleine, , parfois trois prisonniers par cellule de 9 métre carré, l’été il n’y a plus d’activité( justificatif de l’administration pénitentiaire: manque de personnel) . Ces tortures continuent depuis le début de l’été. Les matons se réjoissent de cette situation : ces tortures ont pour but d’enlever aux prisonniers toutes les choses qui permettent de vivre un peu au sein de cet enfer carcéral.les matons récoltent sur leur gueules ce qu’ils ont semé .
 » le pouvoir sème la peur pour mieux contrôler et régner, « c ’est reculer que d’être stationnaire »
: affirmons donc la joie de lutter librement, la fierté des idées qui s’opposent à leurs œu-
vres morbides et la solidarité entre ceux et celles qui chérissent toujours le rêve d’un monde débarrassé du pouvoir. Continuons les hostilités contre tout ce qui nous étouffe »
que la révolte s’amplifie
solidarité aux révoltés de la guerre sociale

[Turquie-Kurdistan]Face aux attaques contre les populations Kurdes commanditées par le parti islamo conservateur

Nous étions une cinquantaine de manifestant-e-s devant le consulat de Turquie de Lyon le dimanche 26 /07. Ilfaut noter que les CRS présent faisait face au rassemblement et les dos de ceux ci tournés vers le consulat. Que protège la police ?. Comme toujours le pouvoir des dictateurs fasciste est défendu par la police française .
informations et photos sur rebellyon.info
Le 20 juillet 2015, au moins 32 personnes, dont trois de nos camarades anarchistes, partis à Suruç pour la reconstruction de Kobanê, ont été tués dans l’attaque d’un kamikaze membre de l’ISIS.Arrestations, frappes au Kurdistan… le triomphe des fascistes mais les émeutes continuent dans toute la Turquie contre l’Etat tenu par le parti de l’AKP
ci dessous un tract , affiche qui circule à valence
Un attentat suicide à Suruç le 20 juillet …,
Le 20 juillet 2015, au moins 32 personnes, dont certains de nos camarades anarchistes, partis à Suruç pour la reconstruction de Kobanê, ont été tués dans l’attaque d’un kamikaze membre de l’ISIS..La République Turc continue sournoisement à soutenir ISIS. Après ce massacre,des émeutes se sont produites dans plusieurs ville tuc, . Les arrestations (près de 1050 officielles) le Premier ministre a promis de continuer à réprimer les oppositions les plus radicales. Les bombardements des villages kurdes ont eu lieu toute la fin de semaine Nous tenons également à affirmer que si les attentas ont pu avoir lieu, c’est grâce à la connivence de l’État turc avec DAESH. En effet, le gouvernement turc, à travers son soutien à DAESH, voulait à la fois affaiblir la résistance du peuple kurde et affirmer sa volonté d’être une des puissances politiques influentes de la région.
Si nous nous mobilisons aujourd’hui, c’est bien sur pour soutenir la résistance du peuple kurde mais c’est aussi pour dénoncer et condamner la politique de l’État français. En effet, pendant que dans de nombreuses villes du monde, on se mobilise pour soutenir la résistance kurde, François Hollande, salue « l’engagement courageux du président Erdogan contre le terrorisme ». C’est un scandale ! Encore une fois l’hypocrisie des puissances impérialistes se manifeste et nous laisse sans illusion sur le soutien de la communauté internationale vis à vis du peuple kurde. Les organisations kurdes, qui sont en première ligne face à DAESH, sont encore considérées comme terroristes dans l’Union Européenne.
C’est pour toutes ces raisons que le soutien au peuple kurde ne peut se faire que sur des bases internationalistes !
Construisons la solidarité internationale pour en faire notre arme afin que la lutte contre l’autorité , la domination, et l’exploitation ici et là bas soit victorieuse !
Vive la solidarité internationale !
Vive la lutte du peuple kurde ! Biji Kurdistan !

valence le 27 juillet
des individu-e-s associé-e-s

[Hambourg, Allemagne] Semaine de mobilisation et d’agitation en solidarité avec les accusés de “l’affaire de la Breite strasse” – 3 au 9 août 2015

repris sur indymedia.nantes

Pour rappel: une maison de la Breite strasse a été occupée le 27 août 2014 à Hambourg. Les squatters ont attaqué les flics qui pénétraient dans la maison et les ont bombardés de peinture, de feux d’artifice et d’autres objets.

Fin août débutera le procès contre six personnes qui sont accusées d’avoir été impliquées dans le squat et les affrontements à la Breite strasse le 27 août 2014 à Hambourg. Les accusations sont lourdes et vont chez plusieurs personnes jusqu’à la tentative d’homicide volontaire. A travers la propagande médiatique et les flics indignés, un procès doit être mené contre une action qui a remis en cause le monopole de la violence dominante, de l’oppression et de l’exploitation de la normalité établie.

Pendant le procès ainsi que par principe, nous voulons nous montrer solidaires avec les accusés qui sont restés non coopératifs à l’égard de la justice.

Aucun rebelle entre les mains de l’Etat !

Du 3 au 9 août, il y aura une semaine de mobilisation et d’agitation en solidarité avec les accusés.

Rendons notre solidarité visible, peu importe où et comment !
Contre toute autorité, contre toute domination !

[Publié le 24 juillet 2015 sur le Chat Noir Émeutier, qui a traduit un texte paru en allemand le 22 juin 2015 sur Contrainfo.]

Le camp de Bure approche, et il nous a semblé utile de renvoyer quelques informations fraîches.

Le camp de Bure approche, et il nous a semblé utile de renvoyer quelques informations fraîches.

Pour toutes les info : http://vmc.camp/

Deux personnes interpellés dans le cadre de contrôles du côté de Bure. L’un toujours en garde à vue sera présenté ce dimanche 26 juillet 2015 devant le juge des libertés et de la détention. Appel à rassemblement devant le tribunal de Bar-le-Duc, même jour, même heure.

– Des réquisitions du procureur quant aux contrôles d’identité et fouilles de véhicule (celles du 24 juillet probablement régulièrement renouvelée : http://vmc.camp/wp-content/uploads/2015/07/IMG_5915-e1437741794492.jpg)

– Communiqué sur le sujet : http://vmc.camp/2015/07/24/communique-bure-comment-la-prefecture-fabrique-la-tension/
et ci dessous :

Bure, comment la préfecture fabrique la tension !

Sur les deux personnes arrêtées, une a été relâchée avec suspension de permis de conduire, l’autre est en garde à vue et passe devant le juge des libertés dimanche 26 juillet. Un appel à rassemblement devant le tribunal de Bar-le-Duc à partir de 10h a été lancé.

Alors que la préfecture projette une conférence de presse lundi prochain pour nous expliquinterpellationer comment le territoire va être consciencieusement quadrillé sur 30 km à la ronde autour de Bure, sur place on en a eu un avant-goût en ce matin ensoleillé.

Toute la fin de matinée, les voitures de gendarmes, civiles, militaires ou conventionnelles se sont démultipliées sur les routes. Sur réquisition du procureur, on contrôle à tout va, à chaque carrefour autour de Bure, en quête d’explosifs, d’armements, de produits de recel et d’individus dangereux et recherchés. À défaut, on embarque sur le moindre prétexte : deux interpellations ont ainsi eu lieu à Bure à 11h. Quand on leur demande ce qui justifie tout ce remue-ménage, on nous répond qu’on aurait vu « un drone survoler l’ANDRA ». Un drone invisible pour le groupe de musiciens (les Bure-Haleurs) qui campe paisiblement devant l’ANDRA depuis lundi [1]. Sans doute un drone policier furtif..

Alors que tout se passait paisiblement dans le sud de la Meuse depuis une semaine, on a du mal à voir dans cette débauche de moyens policiers autre chose qu’une fabrication de la tension. Si on voulait créer un climat de conflit on ne s’y prendrait pas autrement. Ce n’est pas faute d’avoir anticipé cette situation dans un précédent communiqué [2]. Il faut croire que les autorités continuent à reproduire, délibéremment et partout, les mêmes schémas [3] d’escalade du conflit et d’intimidation des populations locales.

Nous appelons tous nos ami-es à être vigilant-es sur les routes en venant et à dénoncer cette mise sous tension injustifiée à une semaine du campement qui se tiendra entre Mandres-en-Barrois et Luméville-en-Ornois du 1er au 10 août prochains. Nous espérons que les jours prochains retourneront au calme qui nous avait accompagné jusqu’alors sur notre chantier de préparation du campement.

L’équipe automédia de préparation du campement VMC

vmc+presse@riseup.net

Contact presse : 07.58.23.08.97

[1] http://vmc.camp/2015/07/23/communique-bure-un-campement-peut-en-cacher-un-autre/

[2] http://vmc.camp/2015/07/17/communique-un-prefet-averti-en-vaut-deux/

[3] Voir l’article d’analyse des stratégies policières et politiques produit suite à la manifestation du 22 février 2014 à Nantes : https://paris-luttes.info/manif-du-22-fevrier-a-nantes-3-3

reçu par mail

Bolivie] A trois ans du coup répressif

[Ci-dessous deux traductions reprises du site Camotazo qui revient sur le coup répressif du 29 mai 2012 contre le milieu anarchiste et libertaire en Bolivie, suite auquel le compagnon Henry Zegarrundo et d’autres ont été incarcérés. Il est aujourd’hui dehors sous contrôle judiciaire. La brochure Chronique d’un chemin caillouteux retrace ces événements répressifs en Bolivie.]

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Bolivie: il y a trois ans

Cet anonymat n’est pas un refuge, c’est le détachement le plus total

Aujourd’hui, alors que j’écris ces mots, je lis dans un journal qu’à Llallagua ils ont incendié les bureaux du juge pour enfant, du procureur, des bureaux de la police et la maison d’un violeur qui a reconnu ses faits. Je souris. Je m’en réjouis, ils ne vont pas attendre que la police s’en charge, ils détruisent les institutions de l’État, ils les attaquent. Mais le sourire passe … C’est bien, c’est différent la révolte collective. Moins de risques (d’après certains), mais possible à chaque instant (le sourire revient).

Un essai d’irrévérence

Je hais les textes qui, par des détails littéraires et de la grande philosophie, décrivent les buts des anarchistes afin de les rendre plus sympathiques aux lecteurs. Lorsque j’écris ce texte ça n’est pas avec l’intention de faire plaisir à qui que ce soit, ou de donner une bonne image, pas même de donner des explications, au contraire je cherche à insister de façon antipathique (à partir des attaques explosives et incendiaires à La Paz, Sucre et Cochabamba entre 2011 et 2012) sur le fait que l’attaque anarchiste ne peut pas rester un cas isolé. Cela dépend de chacun de donner à la révolte un potentiel de joie et de haine qui découlent chaotiquement de nos vies, et sentir dans chaque pas d’insoumission la joie débordante de la liberté.

C’est gênant de reparler de l’existence des groupes d’action et des attaques contre des symboles physiques de la domination sur le territoire contrôlé par l’État bolivien, parce que le procès judiciaire est toujours en cours et parce que le mouvement n’a pas encore réussi à se remettre du contrecoup du système. Mais c’est précisément pour cela que c’est d’autant plus important de continuer la réflexion, la prise de position honnête et ferme sur ce qui s’est passé, et c’est là que je veux en venir.

Le 29 on a manqué de feu …

Le 29 mai, après les arrestations, ce qui a le plus manqué c’est le feu. Les communiqués informant que les détenus n’avaient rien à voir avec les attaques n’ont pas eu, et c’était évident qu’ils n’allaient pas l’avoir, la force nécessaire. La force ne pouvait venir que du feu, de plus d’attaques, et cela a été une erreur fatale déterminante, pas seulement pour les détenus, mais pour l’offensive anarchiste même, parce qu’à partir de là la répression a réussi à réduire tout un mouvement grandissant en une succession de tranchées épouvantées. Que s’est-il passé ? Il y a simplement eu une grande confusion et l’envie de s’éviter la détention, et donc il y a eu peu d’agitation, peu de stratégie et peu de sécurité au moment de se réunir entre personnes d’affinité afin de réagir comme il aurait fallu le faire : en brûlant et attaquant tout ce qu’on pouvait. Je le dis comme ça en toute clarté, afin que ceux qui font fasse à la répression sachent que le jour même où ça se passe il faut attaquer, et le suivant, et celui d’après, pour qu’il soit clair que les détenus ne sont pas les responsables, car nous savons que la police se trompe sans aucune honte. Et afin que la flamme allumée par certains ne s’éteigne pas avec l’arrestation d’autres.

Si cela semble une réflexion très basique c’est parce qu’il y a eu des erreurs de ce genre, et c’est important que ça se sache, qu’on parle des choses qui ne sont pas toujours positives, sans besoin de s’auto-flageler pour s’être trompé et sans intention de nier les erreurs.

Après le 29 on ne comptait plus les théories de complot …

On a cherché des explications diverses, et des théories locales de conspiration ont été construites au sujet du processus de répression du 29 mai 2012. Pour moi la réponse est simple : c’était une conséquence évidente. Il y a plusieurs raisons, entre autres la présence d’une personne qui collabore avec l’État et la police. Mais en soi, la défense étatique face aux attaques, une fois qu’ils ont fini de spéculer et qu’ils se sont rendu compte que ça venait des anarchistes, est quelque chose qui devait arriver tôt ou tard. Et il faut le répéter, parce qu’on doit créer nous même les conditions pour affronter les vagues de répression.

La recherche de différentes théories de conspiration qui expliquent le pourquoi des arrestations révèle, à son tour, que les attaques n’avaient pas de sens pour les libertaires, que la prison n’était pas envisageable pour eux (et elle devrait l’être pour n’importe qui qui affronte la domination), et que même aujourd’hui ils évitent de s’opposer à la police et à l’État à cause des détentions. C’est à dire que la violence des arrestations, des perquisitions, de la privation de liberté sans aucune raison, la continuité inquiétante d’un procès qui en n’avançant pas maintient en alerte ceux qui sont impliqués dedans, tout ça n’a pas provoqué plus de rage, plus d’anarchie. La violence de l’enfermement des personnes, dans le but de défendre des distributeurs de monnaie, n’inquiète pas outre mesure, n’enflamme pas la haine, et encore moins les distributeurs. La lobotomie sociale a percé tellement loin que cela semble légitime (pas seulement légal) y compris pour la majorité de ceux qui en subissent les conséquences et qui préfèrent continuer de chercher des explications toujours plus complexes.

Les fantasmes les habitent.

“J’ai souvent entendu parler de celui qui commet un délit comme s’il était non pas l’un des nôtres, mais un étranger et un intrus dans notre monde.”

Les vagues de répression qui se succèdent depuis le Caso Bombas, en passant par les détentions en Grèce, l’arrestation des compagnons de Culmine avec l’opération Ardire, les 5 de Barcelone, l’opération Pandora et Piñata, l’arrestation des compagnons aux Mexique, les prisonniers No tav, le Caso Bombas 2, nous mettent en lien avec différents espaces et moments de solidarité et compagnerisme. Le 29 n’était pas un fait isolé. Ça n’est pas une histoire exceptionnelle. Les prisonniers sont nos compagnons, ils sont parmi nous.

L’infatigable position d’Henry et sa remise en question féroce de la collaboration, délation et trahison a été la seule chose qui a maintenu des liens solidaires avec le reste du paysage anarchiste. La prison, au delà du compagnon, a provoqué un retrait féroce de la faune et la flore anarchiste et libertaire. Tout le processus répressif en Bolivie semblait être “incompréhensible” pour ceux pour qui la répression est logique, légitime et légale. Le 29 n’a pas été un fait isolé. Ce qui a isolé ces terres de la carte de la révolte ce sont des fantasmes. La prison, sur le territoire dominé par la Bolivie, est devenue une présence fantasmatique qui a un vrai rôle de contrôle. Un fantasme qui instille la peur, qui habite les corps et se nourrit de la rage, laissant seulement le trou du repentir, qui s’étend et se déguise, de civisme, d’anarcho-pacifisme, de rebellions citoyennes, de négociations avec la “justice”. Des enfants sages qui mangent leur soupe et font leurs devoirs, mal faits, mais qui les font, qui connaissent les règles et les limites de leur rébellion, et profitent des possibilités alternatives que le marché, alternatif lui aussi, leur offre. Comme c’est difficile de combattre les fantasmes !

Nos vies ont volé en éclat.

” Au delà d’un certain point il n’y a plus de retour possible. C’est ça le point qu’il faut atteindre.”

Après le 29 mai nos vies ont volé en éclat. Enfermés. Isolés. Exposés, sans personne pour t’ouvrir une porte. Sans pouvoir rentrer à la “maison”, fuyant même les “amis”. Nos vies se sont terminées comme nous les avions connues. Ce que nous avons pu faire à partir de là c’est ce qui a creusé les différences profondes jusqu’à aujourd’hui, trois années plus tard, avec des chemins irréconciliables pour certains et avec des tensions plus ou moins fortes pour d’autres.

Le 29 mai nos vies ont été complètement réduites en poussière, et trois ans plus tard qu’est-ce que nous en faisons ? Combien de notre mépris envers le système demeure dans notre cœur et dans nos actions ? Combien, et de quelle manière, ont laissé tombé, se citoyennisant chaque fois un peu plus ? Quelle force on a été capable de sortir de nous-même face à la destruction totale de nos vies ? Et combien d’autres encore ils seront capable de balancer ? Ils défendent toujours la prison ?

Cette secousse a provoqué une reconsidération de ce que sont les zones de confort, la vie collective, la solitude, la force, les relations et les sentiments, et ça a surtout fait réfléchir sur les positions politiques. Dans mon cas, et dans celui de personnes avec qui j’ai des affinités, la répression, loin de diminuer la détermination anti-autoritaire pour s’attirer la sympathie du pouvoir et de la société (contre laquelle luttait la majorité des détenues), a renforcé la décision de les affronter. Et ainsi cette épuration me semble positive. Le 29 mai a marqué la séparation radicale des manières de considérer la liberté, l’anarchie et la rébellion entre ceux que nous considérions anarchistes. Cela a tracé la frontière entre ceux qui acceptent le système de façon alternative et ceux qui ne l’acceptent sous aucune forme et qui luttent chaque jour pour l’expulser de nos pratiques quotidiennes tout en l’attaquant, en cherchant au moins à déranger, rompre avec la normalité de ce conformisme intello, informé et passif, profondément complice de multiples chaînes d’exploitation.

Le 29 signifiait faire un pas en avant ou se retirer du combat. Et ça a été le point de non-retour à la normalité. Un point qu’on ne peut pas réduire à une date qu’on garde en mémoire, mais à l’expansion de la révolte.

Il faut encore plus de feu, de rébellion et de vandalisme.

La révolte a besoin de tout : journaux et livres, armes et explosifs, réflexions et blasphèmes, venins, poignards et incendies.

La seule question intéressante est : comment les mélanger ?

La tension contre la domination ne peut se passer d’une corrélation entre les idées, actions, formes de vie individuelle et collective, une vie la plus autonome possible et une attaque permanente contre l’autorité de l’État-capitaliste-extractiviste*. Se déplacer rapidement, tout changer. Aimer et détester à l’extrême à chaque endroit, avec chaque compagnon. Planifier avec soin, être prêt à tout, tout le temps. Tout détruire, surtout nos façons de comprendre le monde.

Au delà des erreurs, je suis fier d’avoir fait partie de ces événements. Nos vies ont changé, la séparation s’est faite et personne ne s’est arrêté. C’est toujours possible de transformer la révolte et la violence en une arme efficace contre la monopolisation du pouvoir. C’est à chacun de nous d’écrire les derniers chapitre de cette histoire, ceux qui ont affronté de différentes façons cette répression, ceux qui se sont solidarisé, ceux qui ont observé, ceux qui le veulent mais ne se motivent pas … Nous avons vécu cette répression, nous sommes mieux préparés maintenant. On est tombé et on s’est relevé. Nous avons tendu des liens forts et marqué les différences nécessaires. La terre est fertile. Le pouvoir se prépare, monopolisant chaque espace, reprenant les batailles pour lesquelles nous avons risqué nos vies et qui semblaient être paralysées, comme celle du TIPNIS. L’indignation débordera à nouveau tôt ou tard.

Pour la liberté, le chaos et l’anarchie.

Destruction des prisons !

Depuis un trou, quelque part, dans l’anonymat irrenonciable : à Henry pour son irréductible rébellion, à la meute (compagnons aux hurlements sauvages et enragés qui font tout pour faire vivre l’anarchie à travers le monde), à Xosé Tarrío et Mauricio Morales (nos morts sont avec nous et ne reposent pas en paix, il restent sur le pied de guerre, avec la même fermeté).

NdT:

* L’extractivisme en Amérique Latine désigne les activités d’exploitation des ressources naturelles à échelle industrielle. Au sujet de la Bolivie on se rappellera les conflits autour de la privatisation de l’eau, mais on peut penser aussi à l’exploitation intensive de toute sortes de minerais, qui ces dernières années a provoqué de violents conflits au Pérou, et les gigantesques exploitations agricoles qui prospèrent en Amérique du Sud. Ces activités d’exploitation intensives diverses ne sont pas sans lien avec le projet de construction d’une route à travers la forêt amazonienne bolivienne, le fameux projet Tipnis.

Traduit de l’espagnol de Instinto salvaje

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Dernière note de Solidaridad Negra : des projets qui ferment et d’autres qui naissent

Dernière note de Solidaridad Negra, trois ans après la vague de répression en Bolivie.

Nous croyons qu’il est important de fermer des histoires et des procès qui semblent ne jamais se terminer, selon nos propres rythmes et objectifs, mais aussi selon les contextes et moments.

Solidaridad Negra est né en tant qu’espace de diffusion, et en même temps d’interaction solidaire, avec le compagnon Henry, au cours des moments les plus difficiles de la répression dans ces terres. Nous croyions alors, et le croyons toujours, que c’était une contribution nécessaire et que ça a donné d’excellentes réponses et liens solidaires qui ont renforcé le compagnon de façon opportune. Nous avons beaucoup appris de chaque bise et clins d’œil complices. Nous nous sommes fortifiés, notre activité anarchiste s’est nourrie et a continué d’avancer grâce à tous ces compagnons. Nous pensons aussi avoir atteint notre objectif de soutien envers le compagnon Henry, par une solidarité active et combative.

Cependant les temps ont changé, et même si le procès n’est pas terminé, nous ne pensons pas qu’il soit judicieux de maintenir le rythme de contre-information basé sur des audiences suspendues, qui maintenant ne sont même plus demandées. Dans ce sens, nous pensons que même si la justice maintient l’affaire ouverte afin de garder sous le coude les inculpés, il faut poursuivre vers là où nos intentions nous mènent et inciter nos compagnons à continuer de voler dans le ciel, avançant en cherchant chaque jour à nous sentir plus accomplis, libres et heureux, luttant contre les multiples formes d’oppression qui nous volent la vie et contre l’apathie qui nous domestique.

Ce sera probablement la dernière fois que nous publierons quelque chose jusqu’à ce que le procès soit terminé. L’adresse mail sera toujours fonctionnelle afin qu’on puisse communiquer et conspirer avec nous. C’est précisément ce 29 mai, trois ans après la vague de répression sur le territoire contrôlé par l’État de Bolivie. Et tout en voulant déclarer une fois de plus notre solidarité envers notre compagnon Henry, nous voulons envoyer toute notre force, notre amitié et notre complicité au site Irakunditxs, un projet qui existe depuis un moment et maintient une position politique importante en terme de contre-information locale et internationale. C’est un projet auquel nous apporterons notre soutien d’une façon ou d’une autre, car il est temps d’élargir les horizons de la solidarité et de la contre-information. Bonne chance compagnons !

À Henry, notre solidarité ferme, notre main tendue, notre rage partagée. Beaucoup de force à toi, Guerrier ! Ce sont trois ans d’une détermination ferme, qui ne doute pas et nous inspire, qui ont passé.

Nous en profitons pour envoyer, dans un geste de solidarité constant, une grosse bise aux compagnons suivants :
Gabriel Pombo da Silva, Claudio Lavazza, Marco Camenisch, Marcelo, Freddy, Carlos et Juan, Tripa, Chivo, Fallon, Amelie, Abraham, Mario et Braulio, Juan, Nataly, Guillermo et Enrique, Monica, Francisco et les trois de Barcelone, aux compagnons prisonniers des opérations Pandora et Piñata en Espagne, aux compagnons de Culmine, à Alfredo Cospito et Nicola Gai et les prisonniers de l’opération Ardire en Italie, aux prisonniers du No tav, à Tamara, Tato et Javi.
Aux bêtes indomptables de la Conspiration des Cellules de Feu, leur révolte dans les prisons a été une leçon de force, d’irréductibilité et de fermeté. À Nikos Maziotis et Kostas Gournas, membres de Lutte Révolutionnaire. À Ilya Romanov, aux prisonniers en Turquie, à Eat et Billy, à ceux enfermés pour avoir garder le silence. À ceux en cavale, et aux prisonniers dont ils n’ont jamais pu s’emparer du cœur.

Nous voulons remercier pour le soutien des différents sites de contre-information qui continuent, qui ont fermé et qui émergeront régulièrement, pour faire de la contre-information une arme de combat et de solidarité.

Jusqu’à la libération Totale.
Destruction des prisons !

Solidaridad Negra
29 mai 2015

libre on a repris du le chat émeutier

[Lyon] Appel à solidarité de nos compagnons de l’Initiative Anarchiste de Turquie

La répression qui frappe aujourd’hui en Turquie contre les jeunes kurdes qui se battent après l’attaque fasciste perpété à Suruç L’état turque met sur le même plan les militants kurdes avec les fascistes de Daesh.Les émeutier-e-s qui ont attaqué la police à Istambul , Ankara, Izmir sont dans les objectifs de répression de la police turc.

Appel à solidarité de nos compagnons de l’Initiative Anarchiste de Turquie, dont 2 de leurs frères, Alper SAPAN, et Evrim deniz EROL, respectivement 19 et 18 ans, sont tombés dans l’attentat de Soruç !

Le 20 juillet 2015, au moins 32 personnes, dont certains de nos camarades anarchistes, partis à Suruç pour la reconstruction de Kobanê, ont été tués dans l’attaque d’un kamikaze membre de l’ISIS.
La République Turc continue sournoisement à soutenir l’ISIS. Nous allons continuer notre lutte afin de les empêcher d’agir de quelque façon que ce soit.
Nous appelons les anarchiste du monde entier …

Le 26 juillet à 19h pour répandre notre colère et notre révolte devant les consulats et ambassades de la République de Turquie où que vous vous trouviez !

Le consulat de Turquie de Lyon se trouve 87 Rue de Sèze, 69006 Lyon
Rassemblement dimanche 26 à partir de 19h.
lu sur rebellyon.infos