Archives mensuelles : décembre 2015

Un souhait

c’est repris ssur Brèves du désordre et tu peux voir des liens vers d’autres textes non repris par ce blog

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !

La voix claire de l’enfant et la voix cassée du vieillard entonnent la même ballade : la ballade des vœux et souhaits.

L’ouvrier à son patron, le débiteur à son créancier, le locataire à son propriétaire disent la ritournelle de la bonne et heureuse année.

Le pauvre et la pauvresse s’en vont par les rues chanter la complainte de la longue vie.

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !

Il faut que l’on rie ! Il faut que l’on se réjouisse. Que toutes les figures prennent un air de fête. Que toutes les lèvres laissent échapper les meilleurs souhaits. Que sur toutes les faces se dessine le rictus de la joie.

C’est le jour du mensonge officiel, de l’hypocrisie sociale, de la charité pharisienne.

C’est le jour du truqué et du faux, c’est le jour du vernis et du convenu.

Les faces s’illuminent et les maisons s’éclairent ! Et l’estomac est noir et la maison est vide. Tout est apparat, tout est façade, tout est leurre, tout est tromperie ! La main qui serre la vôtre est une griffe ou une patte. Le sourire qui vous accueille est un rictus ou une grimace. Le souhait qui vous reçoit est un blasphème ou une moquerie.

Dans la curée âpre des appétits, c’est l’armistice, c’est la trêve. Dans l’âpre curée des batailles, c’est le jour de l’an.

On entend l’écho qui répète la voix du canon et qui redit le sifflet de l’usine. La mitrailleuse fume encore et encore la chaudière laisse échapper la vapeur. L’ambulance regorge de blessés et l’hôpital refuse des malades. L’obus a ouvert ce ventre et la machine a coupé ce bras. Les cris des mères, les pleurs des enfants font retentir à nos oreilles l’affreuse mélodie de la douleur, toujours la même.

Le drapeau blanc flotte : c’est l’armistice, c’est la trêve, et pour une heure et pour un jour, les mains se tendent, les faces se sourient, les lèvres bégaient des mots d’amitié : ricanements d’hypocrisie et de mensonges.

Bonne vie à toi, propriétaire qui me jettera sur le pavé de la ville sans t’occuper du froid ou de l’averse ?

Bonne vie à toi, patron, qui me diminua ces jours derniers, parce que faiblissait mon corps après la dure maladie que je contractai à ton service ?

Bonne vie, bonne année à vous tous, boulangers, épiciers, débitants qui enserraient ma misère de vos péages honteux et qui tenaient commerce de chacun de mes besoins, de chacun de mes désirs.

Et bonne vie et bonne santé à vous, mâles et femelles lâchés à travers la civilisation : bonne vie à toi, ouvrier honnête, à toi, maquereau régulier, à toi, cataloguée du mariage, à toi, inscrit aux livres de police, à vous tous dont chacun des gestes, chacun des pas est un geste et un pas contre ma liberté, contre mon individualité ?

Ah ! Ah ! bonne vie et bonne santé ?

Vous voulez des vœux, en voilà.

Que crève le propriétaire qui détient la place où j’étends mes membres, et qui me vend l’air que je respire !

Que crève le patron qui, de longues heures, fait passer la charrue de ses exigences sur le champ de mon corps !

Que crèvent ces loups âpres à la curée qui prélèvent la dîme sur mon coucher, mon repos, mes besoins, trompant mon esprit et empoisonnant mon corps !

Que crèvent les catalogués de tous sexes avec qui les désirs humains ne se satisfont que contre promesses, fidélités, argent ou platitudes !

Que crèvent l’officier qui commande le meurtre et le soldat qui lui obéit ; que crèvent le député qui fait la loi et l’électeur qui fait le député !

Que crève le riche qui s’accapare une si large part du butin social, mais que crève surtout l’imbécile qui lui prépare sa pâtée.

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !

Regardez autour de vous. Vous sentez plus vivant que jamais le mensonge social. Le plus simple d’entre vous devine partout l’hypocrisie gluante des rapports sociaux. Le faux apparaît à tout pas. Ce jour-là, c’est la répétition de tous les autres jours de l’an. La vie actuelle n’est faite que de mensonge et de leurre. Les hommes sont en perpétuelle bataille. Les pauvres se baladent du sourire de la concierge au rictus du bistrot, et les riches de l’obséquiosité du laquais aux flatteries de la courtisane. Faces glabres et Masques de joie.

La caresse de la putain a comme équivalent le sourire de la femme mariée. Et la défense du maquereau est pareille à la protection de l’époux. Truquages et intérêts.

Pour que nous puissions chanter la vie, un jour, en toute vérité, il faut, disons-le bien hautement, laisser le convenu et faire un âpre souhait :

Que crève le vieux monde avec son hypocrisie, sa morale, ses préjugés qui empoisonnent l’air et empêchent de respirer.

Que les hommes décident tout à coup de dire ce qu’ils pensent. Faisons un jour de l’an où l’on ne se fera pas de souhaits et de vœux mensongers, mais où, tout au contraire, on videra sa pensée à la face de tous.

Ce jour-là, les hommes comprendront qu’il n’est véritablement pas possible de vivre dans une pareille atmosphère de luttes et d’antagonismes. Ils chercheront à vivre d’autre façon. Ils voudront connaître les idées, les choses et les hommes qui les empêchent de venir à plus de bonheur. La Propriété, la Patrie, les Dieux, l’Honneur courront risque d’être jetés à l’égout avec ceux qui vivent de ces puanteurs.

Et sera universel ce souhait qui semble si méchant et qui est pourtant rempli de douceur :

Que crève donc le vieux monde !

[Albert Libertad, Et que crève le vieux monde. Un souhait, l’anarchie n°90, 27 décembre 1906]

[Douai, 59] Feu au palais de justice – 30 décembre 2015

le chat noir émeutier

Douai : incendie criminel au sous-sol du palais de justice

Un incendie s’est déclaré dans le sous-sol du palais de justice de Douai ce mercredi matin. L’activité du palais de justice a été très perturbée toute la journée.

L’alerte a été donnée vers 5 heures du matin. Un feu couvait dans le sous-sol du palais de justice. Les sapeurs-pompiers de Douai sont intervenus en nombre jusque vers 7 h 30 pour s’assurer que le feu ne pouvait pas se propager à d’autres niveaux du bâtiment principal (la tour).

L’activité du palais de justice est fortement perturbé depuis le début de la matinée et il n’est pas joignable par téléphone pour le moment. Certaines audiences ont notamment dû être délocalisées, comme celle du tribunal correctionnel qui se tient au conseil des prud’hommes, installé dans la même rue Merlin-de-Douai.

Une enquête a été ouverte et le parquet a saisi la police judiciaire pour faire la lumière sur cet incendie. Le feu serait d’origine criminelle, selon le parquet : à la suite d’une intrusion dans le palais de justice, une ou plusieurs personnes auraient mis le feu au sous-sol du bâtiment, qui abrite l’accueil des victimes, le service d’investigation judiciaire d’accès au droit et d’insertion sociale (SIJADIS) et plusieurs salles d’audience. Ces dernières n’ont pas été touchées mais les dégâts matériels sont assez importants dans les parties communes.
Après plusieurs désagréments notamment informatiques et téléphoniques
, l’activité judiciaire devrait reprendre normalement dès ce jeudi.

Lavoixdunord, 30/12/2015

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“Il y a eu beaucoup de dégagements de fumée”, a indiqué le Codis, précisant que des traces d’effraction avaient été relevées sur les lieux. “Une femme de ménage parle d’une explosion entendue à l’arrière du bâtiment”, a affirmé de son côté la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Nord.

Sur place on a constaté une vitre brisée, mais pas brisée par les pompiers donc on est sûr qu’elle l’a été au préalable pour lancer un objet incendiaire à l’intérieur et mettre le feu à une salle d’attente”, a ajouté cette source.

Une opératrice au standard du Palais de justice a affirmé que les lignes téléphoniques avaient été coupées toute la matinée.

AFP via lefigaro.fr, 30/12/2015 à 16h22

Bruxelles: attaque contre la prison et le monde qu’elle protège (mise à jour)

le 26 décembre

-Répondre avec des faits aux appels pour un décembre noir, en répondant à nos désirs de liberté. Répondre en attaquant ce qui permet à ce système oppressif et destructeur de durer.

Dans les deux semaines qui viennent de s’écouler au moins 5 fourgons de l’ entreprise de construction Eiffage qui a entendu les pneus à air vider Le geste est simple, rapide, efficace. Un boxcutter caché dans sa manche, un bon coup sur le flanc du pneu et qui est un véhicule qui ne sera pas sur le temps de travailler. De cette manière, différents véhicules peuvent être immobilisés en 30 secondes. Nous savons que pour l’un des ces cinq camions les rétroviseur ont été brisées et le véhicule a été marqué.

Si vous ne comprenez pas pourquoi il a été choisi cette cible, se renseigner d’Eiffage à comprendre le rôle que cette entreprise dans la construction de prisons et des infrastructures qui permettent au capitalisme de durer.

Un autre geste a fait apparaître un grand sourire sur nos visages.

Voici les faits: en profitant de l’obscurité de la nuit et complice de l’absence des gardes sur le terrain pour la grande prison, sans aucun doute, en raison des «parties» de Noël, les gens ont choisi de prendre sur les grilles qui entourent le domaine de la grande prison (qui ne sera pas faite). Frapper une pince une centaine de grilles ont été coupées et, ouvrant des passages à la terre déjà captive. La plupart des grilles tiennent grâce aux pieux verrouillés au sol dans le ciment ( en les secouant ils peuvent céder au ciment et les extraire du sol).
Mais tout cela est une partie de la grille ne tient que grâce aux petits rectangles que nous voyons souvent. Ces grilles sont toutes tombées, et peuvent se replier à l’infini. Et si elles doivent être fixées au sol, elles peuvent être coupées.

Nous ne permettrons pas que ce système continue à durer. Nous attaquons partout où nous avons l’occasion. Pour l’auto-gestion de nos vies. Pour tenter de sauver ce qui peut encore être sauvé. Pour la liberté.

Nous exprimons notre soutien aux personnes aux prises sur la ZAD Haren ainsi que pour ceux qui luttent dehors de la zone. Notre soutien va également aux personnes attaquées par la justice de classe Tout notre soutien à celles et ceux qui sont enfermé-e-s, à l’extérieur et à l’intérieur des prisons. A Nos complices, nous vous embrassons.

traduction par nos soins du contra info

pour lire sur le site de la cavale contre la prison et son monde: avec comme titre « Plusieurs actions contre une entreprise collabo et sabotage du grillage sur le terrain à Haren »

Londres, GB] Joyeux bordel devant le centre de rétention d’Harmondsworth – 25 décembre 2015

texte repris du chat noir émeutier

Un groupe de plus de 20 personnes vêtues de noir est apparu de nulle part au camp de concentration d’Harmondsworth près de l’aéroport d’Heathrow hier en solidarité avec ceux qui, fuyant les guerres ou la famine ou cherchant simplement une « vie meilleure », se sont retrouvés méprisés et criminalisés, des indésirables enfermés hors de la vue du monde civilisé.

Ils ne s’y sont pas rendus pour faire appel au dialogue et à l’intégration, mais pour briser le silence et l’indifférence, eux qui sont aussi étrangers à un monde dans lequel ils refusent de s’impliquer. Invisibles, ils sont passés en rang d’énormes entrepôts humains (Harmondsworth est le plus grand centre de rétention d’Europe) entourés de hautes clôtures et de barbelés à l’un des principaux bâtiments de rétention. Diverses banderoles et un drapeau noir avec un ‘A’ cerclé ont été tenus, accompagnés d’un sound system tonitruant, de l’agitation, des poings serrés et des coups de pieds dans les barrières, tandis que le contact téléphonique continu a été maintenu avec quelques personnes enfermées à l’intérieur.

Après 20-30 minutes, une bande de matons, suivie rapidement de 4 véhicules de police dans la zone où les gens échangeaient des salutations passionnées alors que les personnes en captivité ont pris conscience de ce qu’il se passait. Des ombres noires se sont révélées vivement au moment où les retenus se sont appuyés contre les fenêtres scellées en s’agitant, criant et frappant. La manifestation s’est déroulée pendant plus d’une heure, en ignorant la présence des merdes en uniforme autour d’elle.

Lorsque le groupe a décidé de partir à son propre rythme, son attention s’est tournée vers les flics et les matons. Les tensions ont commencé à augmenter. Les flics ont fait irruption avec hystérie, attrapant quelques personnes par derrière et les plaquant au sol. Deux personnes ont été arrêtées et relâchées plus tard.

Une rencontre brève, un regain de passion, de force, d’amour rebelle et de rage, des deux côtés des barbelés.

Un moment d’affirmation et de fusion, un petit pas pour sortir du bourbier de la routine et de la résignation.

Et un rappel…

Les frontières ne disparaîtront pas toutes seules ! La solidarité signifie l’attaque ! [1]

Quelques indésirables

NdT:

[1] Slogan d’une des banderoles du rassemblement

Belgique redémarrage des deux réacteurs aux cuves fissurées..

Malgré des microbulles dans les cuves(cuvesfissurées) des réacteurs de Tihange2 et Doel3 vont être remises en services Tihange2 est déjà redémarrée au mois de décembre 2015.. Voici ce qu’en dit leur presse
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Défauts « stables »
le monde 17/:11/2015
L’autorité de sûreté estime qu’au terme d’« études scientifiques approfondies », Electrabel « a pu démontrer de manière convaincante que les microbulles d’hydrogène présentes dans les parois des cuves n’avaient pas d’impact inacceptable sur la sûreté des réacteurs ». Ces bulles se sont formées au cours du forgeage de la cuve et non durant l’exploitation du réacteur.
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l’ASN et L’AFCN joue leur partition aux services de l’état français et Belge et le cogestionaire l’IRSN.continue à soutenir l’état nucléaire communiqué

contre le nucléaire et la société qui justifie cette énergie pour combattre la lutte contre le CO2(formule chimique du dioxyde de carbone)responsable du réchauffement climatique. Comme tout le monde sait depuis le Sommet de Copenhague ( 2009) L’industrie nucléaire participe à la lutte contre le changement climatique

« Donc on est sauvés ? Le réchauffement va être contenu en dessous des 2°C ?

C’est l’ambition de ce texte, mais rien n’indique comment les Etats doivent y parvenir. Pour ce faire, les pays s’appuieront sur les engagements (dit « INDC ») qu’ils ont communiqués avant le début de la conférence sur le climat. Problème : ceux-ci ne sont pas assez ambitieux. Même si les pays tenaient tous leurs engagements, les experts estiment que la température augmenterait de 2,7°C d’ici 2100, un résultat bien loin des 1,5°C entérinés dans l’accord. C’est pourquoi le texte prévoit, dans son article 14, une révision tous les cinq ans des plans nationaux de réduction des gaz à effet de serre, à partir de 2025… »

Nous sommes solidaires avec Alfredo Cospito et Nicola Gai, emprisonnés pour avoir tiré et blessé un cadre de haut rang du nucléaire, et avec Marco Camenisch, également emprisonné pour sabotage industriel.

[Publication] Sortie de “Subversions” n°5, revue anarchiste de critique sociale

Le n°5 de “Subversions” vient de sortir (décembre 2015). Cette revue anarchiste de critique sociale fait 78 pages, et tourne du côté des distros au prix de 2 euros l’exemplaire, 7 euros les 5 exemplaires et 12 euros les 10 exemplaires.

On peut écrire à la distro de la Bibliothèque anarchiste Libertad (19 rue Burnouf – 75019 Paris) pour se la procurer, ou à subversions((A))riseup.net. Pour avoir une petite idée de son contenu, voilà l’édito et le sommaire. Les n°2 (avril 2013) et n°3 (septembre 2013) sont toujours disponibles.

Sommaire :

Pot-pourri
• Carpe Diem
• Un élément perturbateur
• Pourquoi tant d’agressivité ?
• Topologie insurrectionnelle
• Regard sur la ville
• Rompons les rangs !
• Adresse aux zadistes
• IL était une fois la cogestion
• L’effet dièse
• Autour de la question des « montages », de la justice et de l’offensive

Focus
• Une métropole quelque part en Europe
• Que mille révoltes éclatent
• Au pays des démocraties
• Temps de guerre
• Quelques considérations pour envisager un projet de lutte contre les frontières
• Expériences de lutte contre la machine à expulser à Paris
• Liberté pour tous, avec ou sans papiers

Cahier
• Ni de leur guerre, ni de leur paix
• Tous en guerre
• Qu’ils soient de Dieu ou de la République, à bas tous les soldats !
• Face à la guerre et à l’état de siège : rompons les rangs
• Larmes sélectives

Commentaires déplacés

• Aux clients
• Blanqui à Venaus
• Les récupérateurs radicaux sortent du bois
• Fers battus

Besançon : petits gestes de solidarité contre le PS et la Croix-Rouge

Attaque des locaux du PS et de la Croix-Rouge

Indy Nantes, 25 décembre 2015

Un petit geste en solidarité avec les sans-papiers et les compagnon.nes entre les sales pattes de l’Etat…

A l’heure où l’Etat enracine l’état d’urgence dans la constitution et multiplient les lois liberticides, où déferlent dans les rues uniformes bleus et kakis pour assurer la paix des riches et des dominants, où il étend la prison à l’extérieur de ses murs, où les rafles et expulsions de sans-papiers se multiplient… il est temps d’attaquer !

C’est pourquoi, dans la nuit du 23 au 24 décembre 2015, le bureau du PS s’est fait recouvrir sa façade de peinture noire. Dans le même temps, la serrure de la porte d’entrée de la Croix-Rouge, dont le local est situé au début de l’avenue Gaulard, a été sabotée avec de la colle.

Les raisons de cette dernière attaque sont évidentes : cet organisme humanitaire – qui a une longue histoire de collaboration avec les pouvoirs en place (depuis la seconde guerre mondiale et sa collaboration avec les nazis jusqu’à aujourd’hui) – organise les rafles, gère les flux de migrants aux côtés des forces de police et des gardiens meurtriers de l’agence FRONTEX, administre les centres de rétention… Elle est entièrement responsable du sort de misère réservé aux sans-papiers.

En ce moment, cette organisation humanitaire – en parfait rouage de ce monde de frontières et de misère – s’illustre actuellement à la frontière franco-italienne entre Menton et Vintimille, en affrétant ses camions afin de transférer les migrants dans les centres de rétention.

Les structures de l’ennemi se trouvent à chaque coin de rue.

Face à l’état d’urgence, ne courbons pas l’échine !

Contre l’Etat, ses flics, ses frontières !

Sabotons la machine à expulser !

[Affiche] Ni de leur guerre, ni de leur paix ! Pour la révolution sociale

La Cavale (Belgique),

La guerre arrive maintenant jusque devant les portes de vos maisons. Les militaires postés dans la rue vous en donnent la preuve. Les contrôles renforcés dans la rue font disparaître des centaines de sans-papiers dans les camps de déportation. Les flics sont sur les nerfs, appliquant une tolérance zéro pour écraser tous ceux qui ne restent pas dans les rangs. Les journalistes font pénétrer le message du pouvoir dans nos têtes. Et l’argent pleut pour financer la lutte contre « la menace ».

Le plan annoncé par le gouvernement de contrôler chaque maison à Molenbeek, et ensuite, on n’en doute pas, chaque maison dans les quartiers populaires est révélateur de ce qui est réellement visé : les exclus, les pauvres, les sans-papiers, les révoltés. L’État se saisit de l’occasion d’un acte de guerre sanglant à Paris pour serrer la vis. Et il serre les vis avant tout au niveau mental : soit vous êtes avec les soldats de Daech, soit vous êtes avec les soldats de l’État belge. C’est la logique pure de la guerre. Les deux camps nous dégoûtent, et pour la même raison : tous les deux cherchent à nous imposer leur pouvoir et leur loi. L’un au nom du capitalisme et du régime démocratique, l’autre au nom de la religion et de la construction du nouveau État du califat. Et tous les deux commettent des massacres. La seule différence, c’est que l’un a des bombardiers tandis que l’autre se sert de kamikazes.

Tous les deux ont un ennemi en commun, un ennemi mortel : la liberté. L’État ici écrase la liberté pour garantir l’exploitation capitaliste et l’abrutissement technologique. L’État là-bas l’écrase pour imposer sa loi qu’elle considère divine. Dans la guerre qu’ils se font, ce sont les combats pour la liberté qui subissent les plus grandes pertes. Ici comme là-bas. Et n’oublions pas que c’est aussi ici que la guerre est littéralement produite : les entreprises d’armement tournent à plein régime, les centres de recherche développent des armes encore plus meurtrières et perfides, les boîtes des sécurité connaissent un boom sans précédent.

Face à l’état d’urgence, à la guerre qui s’apprête à nous dévorer toutes et tous, c’est l’heure de rompre les rangs. Rompre les rangs de tout pouvoir, qu’il s’appelle démocratique ou islamique. Rompre les rangs pour créer des espaces de lutte pour la liberté, pour ne pas succomber au fatalisme résignée des bains de sang.

Le point de ralliement pour les déserteurs de leurs guerres et de leurs paix faits d’exploitation féroce, pour les révoltés contre tout pouvoir, c’est le combat pour la liberté. Ce combat se livre aujourd’hui avec les sans-papiers contre les frontières et les déportations, avec les insoumis qui luttent contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles, avec tous ceux qui se battent contre les mesures répressives et d’austérité (les deux faces de la même médaille) du gouvernement. C’est là qu’il faut souffler fort sur le feu. Car pendant que l’État décrète la mobilisation totale et nous gave avec son idéologie de sécurité, pendant qu’il envoie son bras armé dans les rues où nous habitons, pendant qu’il s’apprête à étouffer tout combat pour la liberté, pas question de rester désarmés. Nos armes, ce sont celles de la liberté : le courage de penser par soi-même, la détermination de saboter leurs bâtiments, casernes, entreprises, prisons, la solidarité entre rebelles.

Les temps à venir seront difficiles et sanglants. Mais c’est dans les ténèbres qu’on peut voir brûler plus radieusement les feux de la liberté, contre tout État et contre tout pouvoir.

Des anarchistes

source aussi Brèves du Désordre

Genève (Suisse) : Emeute contre ce monde de riches

brèves du désordre

Récit d’un défilé visant à se réapproprier la rue par l’action directe

Tribune de Genève, 20.12.2015, 17h42

Le but de la manifestation était d’occuper la rue de manière forte. Les casseurs ont pris le dessus, les dégâts sont considérables. Le monde culturel genevois condamne.

Sur les affiches et flyers, le lieu du rendez-vous : une « Sauvage », ce samedi, à 22 h, dans le parc des Cropettes. Concert ? Rassemblement ? Manifestation ? Les trois à la fois, assortis d’un mot d’ordre non signé : « Nous prenons la rue car elle se passe volontiers des subventions qui servent maintenant à faire chanter les lieux de culture alternative. » Les participants sont nombreux à venir au rendez-vous. Les premiers ont amené de la musique, les suivants arrivent en bande organisée avec du matériel pour repeindre la ville. Ils ont le visage masqué, leur propre service d’ordre et la présence des photographes n’est pas tolérée dans leur périmètre.

Les tracts distribués sur l’herbe récapitulent les « conseils utiles à connaître en cas d’arrestation ». Une bonne cinquantaine de participants déboulent avec leur tenue et panoplie émeutières. Ni contrôle ni fouille aux abords du parc. Les gendarmes étaient plus zélés, une semaine plus tôt, au départ du picoulet des collégiens…

« On est vénère »

Malgré la sono embarquée, l’ambiance n’a rien de particulièrement festif. On pose la question : « Vous êtes qui ? » Réponse : « Des gens en colère ! » Elle se lit sur la banderole : « Culture de lutte, Maudet culbute. » Elle se voit dans la démarche, déterminée et frondeuse. A 22 h 30, les manifestants se mettent en mouvement. Ils sont près de 500 à descendre vers la gare en empruntant le passage des Alpes. Les tagueurs ont sorti bombes et pochoirs. Ils se chauffent sur les murs, avant de s’attaquer aux enseignes de Cornavin. En quelques minutes, la façade est relookée à hauteur d’homme et le mobilier urbain marqué au spray. Comme les caméras de vidéosurveillance, méthodiquement neutralisées par des individus doués pour l’escalade. Les écrans, dans les salles de contrôle, virent au noir.

Les slogans ne cherchent pas la rime. « On est vénère », cela se lit à chaque coin de rue. Une odeur de peinture fraîche permet de suivre la manif qui avance sans se retourner. Les déprédations montent d’un cran à l’approche de Bel-Air. On cible les banques, les bijouteries, les commerces de luxe ; les vitres blindées sont négociées au marteau. La Corraterie en prend pour son grade, les alarmes effraction se déclenchent en plusieurs endroits.

Nulle présence policière jusque-là. Tout au plus un fourgon de gendarmerie à l’entrée des Rues-Basses, deux autres au bas de la Treille. Les accès à la Vieille-Ville sont barrés. Pas le parvis du musée Rath, investi par une brève performance d’artistes ; encore moins les marches du Grand Théâtre. En moins de deux minutes, la façade de l’opéra change de couleur. Des projections de peinture en grande quantité. Souillures XXL. Le résultat est spectaculaire.

Les meneurs cherchent la confrontation

On approche de minuit. Les manifestants ont investi Plainpalais, remontent l’avenue du Mail jusqu’à la rue de l’Ecole-de-Médecine. Du monde partout. Et une détermination qui ne fléchit pas au moment de redescendre le boulevard Carl-Vogt en direction de l’Hôtel de Police. La vitrine d’un magasin spécialisé dans la vente de matériel de sécurité ne résiste pas aux coups. Les présentoirs sont dépouillés de leurs accessoires, des mains se servent dans la coutellerie et un mannequin est démembré sur le trottoir.

En tête, les meneurs cherchent la confrontation. Ils la trouvent : les forces de l’ordre font barrage devant la Maison de quartier de la Jonction. Ils ont sorti leur canon à eau antiémeute. Les ultras vont au contact, jettent des projectiles, certains inflammables, avant de battre en retraite en se repliant sur l’avenue Sainte-Clotilde. La manif commence à s’essouffler. Elle signe ses derniers tags colériques sur les murs de la rue des Bains, brise une ultime enseigne, traverse la place des Volontaires et retourne aux Cropettes. Les plus actifs se débarrassent de leurs survêtements en les brûlant sur la passerelle des Lavandières ou en les jetant dans le Rhône. Ils respectent les conseils écrits d’avant manif : « Surtout, n’abandonne pas tes affaires n’importe où. La police genevoise adore les prélèvements d’empreintes et d’ADN. »

Les traces restantes seront surtout pour les vitriers et les assureurs. Pendant 90 minutes et sans temps mort, 500 personnes, majoritairement pacifistes, ont exprimé leur mécontentement social et culturel. « C’est la réponse nocturne à l’arrogance des politiques », lâche une participante qui soutient la cause à défaut de défendre le passage à l’action directe d’une cinquantaine d’entre eux.
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Une manifestation sauvage dégénère et crée le malaise

TDG, 20.12.2015, 21h43

Parmi les 500 participants, une cinquantaine ont commis de nombreuses déprédations. La police est accusée d’avoir sous-estimé l’événement.

Genève craignait un acte terroriste. Le chaos est venu samedi soir d’une frange d’extrémistes suisses anarchistes et anticapitalistes animés par le désir de défier l’Etat. Leurs tags ont souillé une multitude de façades. Les banques n’ont pas seulement été visées. Les déprédations les plus spectaculaires concernent le Grand Théâtre, dont l’entrée a été maculée de peinture. Une vingtaine de vitrines ont été brisées, dont celle du commerce du député MCG Eric Stauffer, malmené sur place. Ces débordements vont coûter cher, et pas seulement en termes financiers. Beaucoup de questions se posent.

Qui se cache derrière cette action ?

Tout est parti d’un rassemblement sauvage, annoncé depuis au moins une semaine sur le site Internet Renversé, organisé dans le but de défendre la culture alternative. Par qui ? Mystère. L’Usine, haut lieu genevois de la culture alternative, engagée dans un combat contre l’Etat pour défendre sa singularité, conteste toute implication (lire ci-contre). Le mouvement La Culture lutte affirme de son côté dans un communiqué que son nom a été utilisé à tort par des manifestants. Il condamne d’ailleurs les déprédations. Le rendez-vous s’est transformé en manifestation à laquelle une cinquantaine de personnes vêtues de noir, masquées, se sont mêlées, prêtes à en découdre avec la police. Leurs propos et leurs écrits sur les murs laissent penser que certaines venaient de Suisse alémanique.

Que visaient les perturbateurs ?

Des messages anticapitalistes, antiriches, antipoliciers, anti-Maudet (ministre de la Sécurité et de l’Economie), bref anti-système ont maculé les façades. Le Grand Théâtre, symbole d’une culture traditionnelle, en a pris pour son grade. Le magasin d’e-cigarettes du député MCG Eric Stauffer, peu tendre avec l’Usine, visé à moult reprises ces derniers mois, a cette fois été carrément saccagé et pillé. « Quand j’ai vu les images en direct des casseurs, grâce à un système d’alarme, j’ai appelé le 117 et on m’a dit qu’on n’enverrait pas de patrouille ! Alors j’ai voulu aller sur place. On m’a répondu : faites comme vous voulez. Puis on m’a rappelé pour me décourager d’y aller, raconte Eric Stauffer. Je m’y suis rendu. Je me suis tout à coup retrouvé entouré de plus d’une centaine de personnes. Trois policiers présents sont repartis. J’ai dû faire face seul à cette situation pendant une vingtaine de minutes. Je ne pouvais pas partir. J’ai pris des projectiles. J’ai vu une personne près de moi tomber à terre et se faire frapper. J’ai chopé un manifestant que j’ai couché sur le trottoir. » Il a fallu que la brigade d’intervention accoure pour l’extraire des lieux.

Encore choqué, le député, qui compte déposer une plainte, critique à tout-va. Il dénonce le manque de réactivité de la police et la faiblesse de Pierre Maudet face à l’Usine, qu’il considère comme responsable de ces débordements.

La police a-t-elle agi correctement ?

Genève a déjà connu des nuits agitées laissant des traces. Mais cette action coup-de-poing tombe mal. Elle survient alors que toutes les forces de l’ordre sont sur les dents, mobilisées face à une menace terroriste plus prégnante depuis le 9 décembre. A-t-on alors sous-estimé l’impact de ce rassemblement sauvage ? « J’attends les explications de la police sur les circonstances de ce débordement inadmissible », a réagi hier matin Pierre Maudet sur notre site Internet, « furieux et scandalisé par ce saccage ». La cheffe de la police Monica Bonfanti affirme que ses troupes n’ont pas été débordées. Et elle défend la doctrine d’engagement en matière de maintien de l’ordre, propre à toutes les polices suisses.

Quel est le bilan humain et matériel ?

Le bilan n’est pas définitif. Pour l’heure, deux policiers ont été légèrement blessés. Y aurait-il eu d’autres victimes, comme le suggère Eric Stauffer ? Pas de confirmation officielle à ce stade de la part de la police. Celle-ci fera le compte ces prochains jours du nombre de plaintes déposées notamment pour déprédations. « Aux dernières estimations, une vingtaine de vitrines ont été cassées », indique en tout cas le porte-parole de la police, Jean-Philippe Brandt. « Les dégâts n’ont pas encore pu être chiffrés, mais ils se montent à plusieurs dizaines de milliers de francs. »

Le dégât d’image pour le canton, lui, ne se calcule pas. Quant aux conséquences politiques de cette affaire, elles risquent d’être lourdes.

Georges Bataille A perte de vue

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nous publions:
reçu par mail à la suite d’une discussion: « concernant le documentaire d’André S. Labarthe sur Bataille : il est intitulé Bataille à perte de vue et date de 1996. En voici le lien :

https://www.youtube.com/watch?v=sIaRXE9fZL8
Le peintre Balthus, de son vrai nom, Balthasar Klossowski de Rola, est le frère de Pierre Klossowski.

– Louis-René des Forêts, proche de Georges Bataille, a écrit Le Bavard (Gallimard, col. « L’imaginaire » n° 32, 1978, 160 p.). Ce livre, paru à l’origine en 1946, a été repris dans une version remaniée en 1963 avec une postface de Maurice Blanchot : « La Parole vaine ». On peut retrouver ce petit texte de Blanchot dans son livre L’amitié (NRF Gallimard, 1971, pp. 137-149). »