procés scripta manent
Croce Nera Anarchica / vendredi 8 mars 2019
Deux ans après le début de ce procès qui me voit inculpé, avec mes compagnons, frères et sœurs anarchistes, et après avoir laissé parler et raconter, avec une fantaisie maladive qui ne surprend personne, le Procureur ci-présent, aujourd’hui plus que jamais je réaffirme avec plus de force encore le fait que je suis anarchiste, individualiste et pour l’insurrection.
Le fait d’avoir lu des milliers de pages de dossiers judiciaires, écrits à plusieurs mains par les différents inquisiteurs de Turin et Naples, a fait grandir encore plus en moi la conviction qu’il vaut mieux avoir parfois des problèmes avec la justice, plutôt qu’être d’accord avec vous.
Je garde mes idées, que vous n’aimez pas parce qu’elles visent la destruction de tout ce qui a à voir avec votre monde misérable.
Si j’avais pu choisir, je ne serais jamais né, mais d’autres ont choisi pour moi et il ne me reste que vivre dans ce monde à ma façon. Je ne ferai jamais partie du troupeau auquel vous dictez le chemin du pâturage… Je suis diffèrent, je préfère quitter les sentiers et marcher avec les loups.
Coupable ou innocent ?
Non, merci. Je vous laisse ce sale petit jeu.
Je suis anarchiste, donc votre ennemi pour toujours !
Je suis à côté de mes frères et sœurs, que vous gardez enfermés dans vos bagnes d’État. Je suis solidaire et complice d’Alfredo, de Nicola, d’ Alessandro, de Danilo, de Marco, d’Anna, de Valentina et de tous les anarchistes détenus pour d’autres affaires dans tout le monde… de l’Amérique du Sud à la Grèce !
Ça ne sera pas la menace du couperet d’une condamnation qui pend sur ma tête qui m’éloigner d’eux.
Ça m’a blessé de ne pas pouvoir leur écrire pendant ces deux années, mais j’avais décidé de ne plus jeter des perles aux pourceaux… et que ce soit clair que les pourceaux ce ne sont pas mes frères et sœurs prisonniers, mais ceux qui m’ont filé pendant six ans, ceux qui ont ordonné de placer un micro dans ma chambre et ceux qui écoutaient tout ce qui se passait dans cette chambre. Heureusement j’avais bouché l’œil de votre Agent Elena chéri, cette merde qui végète encore aujourd’hui dans mon ordinateur. J’espère de ne vous avoir offert du matériel que pour vos « branlettes mentales » et rien d’autre…
Pour moi, c’est un compliment d’être défini « terroriste » par un État qui, à travers son bras armé, assassine dans ses commissariats, dans ses casernes et dans ses prisons ; qui est, depuis toujours, la façade légale de la Mafia, de la Camorra, de la ‘Ndrangheta et de la Sacra Corona Unita, en plus d’être l’auteur de massacres dans des places, dans des trains, sur les avions et qui, dernièrement, fait couler des bateaux chargés de personnes qui abandonnent les endroits où elles sont nées à cause des guerres que l’Occident a porté dans leurs pays.
Oui, je veux subvertir tout cela !
Comme je l’ai déclaré au début de ce procès, je revendique comme mien et seulement mien le projet de RadioAzione, sur le site duquel j’ai publié tous les textes avec lesquelles je me sens affin, complice et solidaire. Je revendique les textes signés « RadioAzione » comme miens et je confirme que je pense encore aujourd’hui ce que je pensais à cette époque-là. Je revendique chaque mot dit à la radio. Je revendique la volonté de traduire des textes de revendication d’actions directes menées par des compagnons anarchistes dans tout le monde. Parce que je suis pour l’action directe ! Je revendique le fait d’avoir traduit les textes des compagnons anarchistes enfermés dans les bagnes de tout le monde. Je revendique le fait d’avoir soutenu, d’avoir collaboré et d’avoir organisé des rencontres pour Croce Nera Anarchica. Je revendique le fait d’avoir toujours soutenu les compagnons détenus, même avec des initiatives pour leur soutien économique. Je revendique d’être anti-autoritaire, individualiste, pour l’insurrection, pour la destruction de ce monde sale et fétide et pour la destruction de l’État-Capital !
Toujours votre ennemi !
Pour l’Anarchie !
Gioacchino Somma