Archives mensuelles : février 2016

[VALENCE, Drôme]des fouilles aux parloirs du centre pénitentiaire

 dauphiné libéré du 29/02/2016

Vendredi et samedi, les agents des parloirs du centre pénitentiaire de Valence ont, selon l’Ufap Unsa Justice, intercepté quatre bouteilles d’alcool, une douzaine de CD gravés, des cigarettes, deux téléphones portables, de l’argent liquide et encore de la viande…

note: notre solidarité active va  aux familles des prisonniers,

 

Athènes (Grèce) : tentative d’évasion héliportée de la prison de Korydallos

Brèves du désordre

Grèce : Tentative d’évasion héliportée à Korydallos

Selon la presse et la police grecque, le 21 février, 2016 aux alentours de 13 heures 45 une femme serait montée à bord d’un hélicoptère dans le cadre d’un vol touristique.

En plein vol, celle-ci parvint à sortir une arme forçant le pilote à changer la direction de l’hélicoptère. Le pilote refusa en luttant avec la femme, qui tira alors deux coups de feu pour l’intimider. L’hélicoptère a perdu le contrôle et atteint l’altitude d’atterrissage
d’urgence.
Une fois à terre, la femme a réussi à s’échapper en laissant une perruque et une arme sur place.

Le pilote a dit que la femme qui serait monté à bord l’hélicoptère avec de faux papiers serait la compagnonne Pola Roupa, membre de Lutte Révolutionnaire, en clandestinité depuis des années. Selon la théorie de la police, l’arme saisie aurait été utilisé dans l’un des braquages auxquels aurait participé Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, et la compagnonne aurait tenté de détourner l’hélicoptère vers la prison de Korydallos, où a été transféré le compagnon Nikos Maziotis, pour le libérer.

Rappelons que Nikos est enfermé à Korydallos, où il est confronté à diverses poursuites judiciaires toujours d’actualités depuis qu’il a été recapturé en juillet 2014.

Aujourd’hui la police se lance dans une nouvelle chasse aux révolutionnaires en clandestinité, sollicitant la population pour qu’elle donne des informations via les numéros de la police et en passant les faux-papiers [de Pola] aux infos.

[Traduit de l’espagnol de Publicacionrefractario, febrero 22, 2016]


Authorities find cell bars cut at Korydallos Prison

.ekathimerini, 24.02.2016 : 19:27

Just a few days after a botched attempt to break terrorist Nikos Maziotis out of Athens’s Korydallos Prison via helicopter, a prosecutor on Wednesday ordered an investigation into allegations that several inmates were orchestrating their escape from the same maximum-security jail.

Following an on-site inspection, investigators found that several cell bars had been cut and then disguised to appear normal. The cut bars were found in the same wing where Maziotis is being held. It was not known if the two cases are connected.

Meanwhile, authorities said on Wednesday that jails across the country were on high alert following Sunday’s incident, adding that additional measures would be introduced to secure facilities against similar attempts.

Italie : Nouvelles de la répression contre les anarchistes

23 février secours rouge

Plusieurs procédures sont en cours contre des militants anarchistes dans les tribunaux de Turin. Le procès en appel contre les militants No-TAV Lucio Alberti, Francesco Sala et Graziano Mazzarelli, a eu lieu tandis qu’une manifestation solidaire avait lieu devant le palais de justice. L’audience a été expéditive : les procureurs ont demandé que les peines de première instance soient confirmées, et les avocats de la défense qu’elles soient réduites pour Lucio et Francesco et annulée pour Graziano. Après une demi-heure de délibération, Lucio et Francesco ont été condamnés à 2 ans et 2 mois, (2 ans et 10 mois en première instance) et la peine contre Graziano a été confirmée. Étant donné que les peines ont été réduites d’un tiers en raison de l’acceptation de la procédure abrégée, Lucio et Francesco ont été officiellement condamnés à 3 ans et 3 mois, Graziano à plus de 4 ans .

Au même moment, une des dernières audiences du procès d’Erika, Paolo, Toshi, Luigi et Marco pour s’être opposé une descente de police contre les migrants en février de l’année dernière. Les cinq camarades avaient d’abord été emprisonnés puis mis en résidence surveillée

Mattia a été libéré de son régime de détention à domicile. Après vingt-sept mois passés entre la prison et la détention à domicile, il est enfin libre sans restrictions. Chiara Zenobi, Claudio Alberto et Niccolò Blasi sont encore en résidence surveillée, parce qu’ils n’ont pas encore présenté de demande de libération

V

[Barjac Gard] manifestation monstre: »Stop au gaz de schiste »

dauphiné libéré

16 h 00: le cortège revient doucement vers le lieu de rassemblement. Selon les organisateurs, 15 000 personnes étaient présentes ce dimanche à Barjac.


france bleu Drome Ardèche

C’est le rassemblement anti-gaz de schiste le plus important depuis cinq ans. A Barjac, des milliers de personnes, dont beaucoup de Drômois et d’Ardéchois, sont venues dimanche dire non à cette énergie fossile.

Une manifestation monstre pour dire non au gaz de schiste. Ce dimanche 28 février, à Barjac, dans le Gard, les collectifs d’opposants au gaz de schiste ont organisé une marche contre toute recherche et toute exploitation d’hydrocarbures non conventionnels, comme le gaz de schiste. 15.000 personnes ont participé à ce rendez-vous festif et familial selon les organisateurs, il y en avait 6.000 selon la police.


 

le mondedu 28//02

Après la propagande de la ministre :

La ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, Ségolène Royal, a dit dimanche 28 février être d’accord pour prolonger de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires françaises, qui passerait ainsi de quarante à cinquante ans.

« Oui, je suis prête à donner ce feu vert, sous réserve de l’avis de l’Autorité de l’ [ASN] », a déclaré Mme Royal sur France 3, ajoutant que ces centrales exploitées par EDF « sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché ».

Jean-Bernard Lévy, le président-directeur général d’EDF, avait déjà affirmé à la mi-février que « l’Etat [avait] donné son accord pour que nous modernisions le parc actuel de façon à ce que la durée de vie qui a été conçue pour quarante ans, nous la montions à cinquante et soixante ans, sous réserve que la sécurité nucléaire soit garantie ».

contre le nucléaire et son monde et le surgénérateur Astrid à Marcoule

 

l

 

Lecce (Italie) : attaque contre un collabo de la machine à expulser

Brèves du Désordre

Lecce – on apprend par les médias locaux que la nuit du 21 au 22 février, deux vitres et le distributeur de billets d’un bureau de Poste ont été endommagés, probablement à coups de masse. Sur le mur du bâtiment a été laissé un tag « Feu aux centres de rétention » (CIE). La référence est liée au fait que Mistral Air, la compagnie aérienne de la Poste, collabore avec le ministère de l’Intérieur italien à la déportation des étrangers enfermés en centre rétention. Une attaque identique s’était déjà produite pour les mêmes raisons il y a mois à Lecce et à Turin.

[Traduit (et complété) de l’italien de informa-azione, Sab, 27/02/2016 – 19:21]

 

Marseille : attaque incendiaire contre des voitures de luxe

Le matin du vendredi 26 février aux alentours de 3h30, nous nous sommes introduit dans un parking privé ’sécurisé’ servant à un immeuble bobo dans le 7ème, à Marseille, et avons foutu le feu à deux voitures de luxe. Une boîte d’allume-feu a été placé sous un pneu-avant de chaque véhicule, qui ont vite fait pris feu avant d’éclater en flammes alors que nous partions, amenant ainsi un bref « état d’urgence » aux pas de la porte de quelques bourges.

Nous dédions cette attaque aux quatre combattants » emprisonnés » par l’état Belge dans le « procès de la maxi-prison » du 19 février, et à d’autres accusé-e-s dans la même affaire.

Feu aux prisons et au monde qui les protège !

Des bisous,
Des inconnu-e-s

posté sur indymedia bruxsel le 27 février 2016  par Des inconnu-e-s 

Qu’est-ce que l’anti-industrialisme et que veut-il? (par Miquel Amorós)

manif-nddl

Le courant anti-industriel émerge, d’un côté, du bilan critique de la période qui s’achève avec l’échec du vieux mouvement ouvrier indépendant et la restructuration globale du capitalisme, il naît donc entre les années 70 et 80 du siècle passé. D’un autre côté, il surgit dans la tentative naissante de retour à la campagne de cette époque et dans les explosions populaires contre la présence permanente d’usines polluantes dans les centres urbains et contre la construction de centrales nucléaires, de lotissements, d’autoroutes et de barrages. C’est à la fois, une analyse théorique des nouvelles conditions sociales qui prend en compte l’apport de l’écologie et une lutte contre les conséquences du développement capitaliste bien que les deux n’aient pas toujours marché ensemble.

Nous pouvons le définir comme une pensée critique et une pratique antagonique nées des conflits provoqués par le développement de la phase ultime du régime capitaliste, lequel correspond à la fusion de l’économie et de la politique, du Capital et de l’État, de l’industrie et de la vie. En raison de sa nouveauté et aussi de l’extension de la soumission et de la résignation des masses déclassées, réflexion et combat ne vont pas toujours main dans la main ; l’une postule des objectifs que l’autre ne veut pas toujours assumer : la pensée anti-industrielle lutte pour une stratégie globale de confrontation, alors que la lutte seule se réduit à la tactique, ce qui bénéficie seulement à la domination et à ses partisans. Les forces mobilisées ne sont presque jamais conscientes de leur tâche historique, alors que la lucidité critique ne parvient pas toujours à éclairer les mobilisations.

Le marché mondial transforme continuellement la société conformément à ses nécessités et ses désirs. La domination formelle de l’économie dans l’ancienne société de classe se transforme en domination réelle et totale dans la société technologique moderne de masse. Les travailleurs maintenant massifiés sont avant tout des consommateurs. La principale activité économique n’est pas industrielle, mais administrative et logistique (tertiaire). La principale force productive n’est pas le travail mais la technologie. En revanche, les salariés sont la principale force de consommation. La technologie, la bureaucratie et la consommation sont les trois piliers du développement actuel. Le monde de la marchandise ne peut plus être l’objet d’un projet autogestionnaire. C’est impossible de l’humaniser, il faut le démanteler.

L’ensemble des relations des êtres humains entre eux et avec la nature a perdu son caractère direct, mais elles se trouvent médiatisées par des choses ou au mieux par des images associées aux choses. Une structure séparée, l’État, contrôle et règle cette médiation réifiée. Ainsi donc, l’espace social et la vie qui l’héberge sont modelés en accord avec les lois des dites choses : les marchandises, la technologie, celles de la circulation et celles de la sécurité, provoquent un ensemble de divisions sociales entre urbains et ruraux, dirigeants et dirigés, riches et pauvres, intégrés et exclus, rapides et lents, connectés et débranchés, etc. Le territoire dès qu’il a été libéré par les agriculteurs s’est convertit en une nouvelle source de ressources (une nouvelle source de capitaux, un décor et un support aux macros infrastructures, un élément stratégique de la circulation). Cette fragmentation spatiale et cette désagrégation sociale apparaît aujourd’hui sous la forme d’une crise sous différents aspects qui sont tous en relation : démographie, politique, économique, culturel, écologique, territorial, social… Le capitalisme a dépassé ses limites structurelles, ou dit d’une autre manière, a atteint le plafond.

La crise multiforme du nouveau capitalisme est le résultat de deux sortes de contradictions : les unes internes qui provoquent de fortes inégalités sociales, et les autres externes responsables de la contamination, du changement climatique, de l’épuisement des ressources et de la destruction du territoire. Les premières n’excèdent pas le cadre du capitalisme car elles restent dissimulées sous des problèmes de travail, de créance ou parlementaires. Les luttes syndicales et politiques ne projettent jamais de sortir du cadre du tableau de l’ordre établi, et elles s’opposent encore moins à sa logique. Les contradictions principales sont donc produites ou bien par le choc entre l’épuisement des ressources planétaires et la demande infinie qu’exige le développement, ou bien par le heurt entre les limitations imposées par la dévastation et la destruction illimitée qu’implique une croissance continue. Ces contradictions révèlent la nature terroriste de l’économie de marché et d’État face à l’habitat et à la vie des gens. L’auto-défense face au terrorisme de la marchandise et de l’État se manifeste aussi bien sous la forme de luttes urbaines qui rejettent l’industrialisation de la vie – ou bien comme anti-industrialisme – que dans la défense du territoire face à l’industrialisation de l’espace. Les représentants de la domination, s’ils ne peuvent pas intégrer ses luttes dans une opposition « verte », respectueuse de ses règles du jeu, les présenteront comme un problème minoritaire d’ordre public afin de pouvoir les réprimer et les anéantir.

Dans un moment où la question sociale tend à se présenter comme une question territoriale, seule la perspective anti-industrielle est capable de l’envisager correctement. De fait, la critique du développement est la critique sociale telle qu’elle existe maintenant, aucune autre n’est véritablement anticapitaliste car aucune ne met en cause la croissance ou le progrès, les vieux dogmes que la bourgeoisie a transmis au prolétariat. D’un autre côté, les luttes de défense pour la préservation du territoire, en sabotant le développement, font que l’ordre de la classe dominante chancelle : dans la mesure où ses luttes réussiront à reformer un sujet collectif anticapitaliste, ces luttes deviendront la lutte de classes moderne.

La conscience sociale anticapitaliste se détache de l’unité de la critique et de la lutte, c’est-à-dire de la théorie et de la pratique ; la critique séparée de la lutte devient une idéologie (une fausse conscience) et la lutte séparée de la critique devient un nihilisme ou un réformisme (une fausse opposition). L’idéologie défend souvent un retour impossible au passé, ce qui fournit un excellent alibi à l’inactivité (ou à l’activité virtuelle, ce qui revient au même), même si, sa forme la plus habituelle se retrouve dans la sphère économique du coopératisme ou dans la sphère politique du citoyennisme (version européenne du populisme). La véritable fonction de la praxis idéologique est la gestion du désastre. L’idéologie aussi bien que le réformisme séparent l’économie de la politique pour ainsi proposer des solutions à l’intérieur du système dominant, qu’il soit dans un camp ou dans l’autre. Et puisque les changements dérivent de l’application de formules économiques, juridiques ou politiques, les deux nient l’action à laquelle elles substituent des succédanés théâtraux et symboliques. Ils fuient l’affrontement réel étant donné qu’ils veulent à tout prix rendre compatible leur pratique avec la domination, ou au moins profiter de ses lacunes et de ses failles pour subsister ou coexister. Ils veulent gérer des espaces délaissés et administrer la catastrophe, non la supprimer.

L’unité entre la critique et la lutte procure à l’anti-industrialisme un avantage que ne possède pas l’idéologie : savoir tout ce qu’elle veut et connaître les instruments nécessaires pour atteindre son but. Elle peut présenter d’une manière réaliste et crédible les traits principaux d’un modèle alternatif de société, société qui deviendra palpable dès que sera dépassé le niveau tactique des coordinations, des associations et des assemblées, et abordera le niveau stratégique des communautés combattantes. C’est-à-dire dès que la fracture sociale pourra s’exprimer dans le sens du « nous » face à « eux ». Ceux d’en-bas contre ceux d’en-haut.

Les crises provoquées par la fuite en avant du capitalisme ne font rien d’autre qu’affirmer a contrario la pertinence du message anti-industriel. Les produits de l’activité humaine – la marchandise, la science, la technologie, l’État, les conurbations – se sont compliqués en s’émancipant de la société et en se dressant contre elle. L’humanité s’est réduite en esclavage par ses propres créations incontrôlées. En particulier, la destruction du territoire due à une urbanisation cancéreuse se révèle aujourd’hui comme la destruction de la société même et des individus qui la composent. Le développement, tel le dieu Janus, a deux visages : aujourd’hui, les conséquences visibles de la crise énergétique et du changement climatique illustrées par l’extrême dépendance et l’ignorance de la population urbaine, nous en montrent le second visage, la face cachée. La stagnation de la production de gaz et de pétrole annoncent un avenir où le prix de l’énergie sera de plus en plus élevé, ce qui augmentera le prix des transports et provoquera des crises alimentaires (accentuées par le réchauffement climatique) et causera des effondrements productifs. À moyen terme, les métropoles seront totalement invivables et ses habitants se trouveront dans la situation de choisir entre refaire ce monde autrement ou disparaître.

L’anti-industrialisme veut que la décomposition inévitable de la civilisation capitaliste débouche sur une période de démantèlement des industries et des infrastructures, de ruralisation et de décentralisation ; ou dit autrement sur une étape de transition vers une société égalitaire, équilibrée et libre et non sur un chaos social de dictatures et de guerres. Armé de ces fins augustes, l’anti-industrialisme dispose de suffisamment d’armes théoriques et pratiques que peuvent mettre à profit les nouveaux collectifs et les communautés rebelles, germes d’une civilisation différente, libre du patriarcat, de l’industrie, du capital et de l’État.

Miguel Amorós, mai 2014.

Lucioles n°24 – février 2016

lu et recopié

cliquer sur la première page pour télécharger Lucioles n°24

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Lucioles est un bulletin apériodique, on peut y lire des textes d’analyse et d’agitation autour de Paris (et sa région) et de son quotidien dans une perspective anarchiste. On y parle des différentes manifestations d’insoumission et d’attaques dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître et déceler des potentialités de rupture vis-à-vis de l’Etat, du capitalisme et de la domination sous toutes ses formes en essayant de les relier entre elles et au quotidien de chacun. Nous n’avons pas la volonté de représenter qui que ce soit, ni de défendre un quelconque bout de territoire en particulier qui n’est qu’un modèle réduit de ce monde de merde.

« Les lucioles on les voit parce qu’elles volent la nuit. Les insoumis font de la lumière aux yeux de la normalité parce que la société est grise comme la pacification. Le problème, ce ne sont pas les lucioles, mais bien la nuit. »

https://lucioles.noblogs.org/