Archives mensuelles : avril 2017

Lyon : Les petites mains du banquier travaillent… à nettoyer leur permanence

https://attaque.noblogs.org

extrait du Progrès / samedi 29 avril 2017

« C’est beaucoup plus tendu ! ». Bruno Bonnell, le référent départemental dans le Rhône et la Métropole de Lyon d’En Marche, le parti d’Emmanuel Macron, le constate. « Cette nuit, c’est la vitrine du local de campagne, situé dans le 2e arrondissement de Lyon, qui a été la cible de projections de peinture. » La façade, les vitres, les portes sont maculées. Les militants s’emploient ce samedi matin à nettoyer comme ils le peuvent.

« Mais ce n’est qu’une illustration supplémentaire du changement de l’air du temps » explique Bruno Bonnell. Depuis la victoire d’Emmanuel Macron au premier tour, les militants d’En Marche font face à beaucoup plus d’adversité. Ce que confirment les militants présents au QG samedi matin. « Jusqu’au premier tour, l’accueil était bon. Pas de souci. Pas d’agressivité à notre encontre. Depuis cette semaine, il en va autrement ». Et autant Bruno Bonnell que les militants de constater que les tensions verbales à leur encontre, ou que l’emballement des réseaux sociaux, n’ont plus rien de cordial. […]

CIGEO nouveaux travaux en cours

https://manif-est.info

Depuis quelques jours nous avons repéré des trajets de camions entre Luméville et Horville, hier, nous avons constaté qu’une pelleteuse travaillait à construire une route praticable pour camions le long de l’ancienne voie de chemin de fer, 4 vigiles de l’Andra accompagnaient la manœuvre prétextant une piste cyclable…

 

– Entre Luméville et Horville, le long de la nationale 32, 300 m de longs sur 3 mètres de large ont étés creusés de manière à accueillir les gravats de Chardot TP, le même genre de route que dans la forêt. Cela s’est produit aujourd’hui.

– Entre Horville et Gondrecourt, une voie de gravats est déjà aménagée sur plus d’un kilomètre. Un arrêté municipal signale une interdiction temporaire de circuler sur ces voies. Voir lien vidéo MPEG0007

Tôt ce matin, des opposants se sont rendus sur place et ont été rapidement rejoins par un véhicule de police.
déroulé chronologique :

Lire la suite ici

Pontpierre [Moselle ]57380 :Ni gaz de couche / ni gaz de schiste, Ni ici / ni ailleurs !

 

lu:  https://manif-est.info

Parce que les forages ont déjà des conséquence, nous n’attendrons pas la catastrophe

Maisons fissurées, nuisances sonores, coupures d’eau répétitives, pollution,
voila ce que vivent certain(e)s habitant(e)s à proximité de la plateforme de forage, tout ceci n’est que la partie visible de l’iceberg.

En cas de découverte de gaz, la Française De l’Énergie (groupe privé) n’hésitera pas a utiliser la méthode de fracking (fracturation hydraulique) en injectant plus de 750 produits chimiques comme le benzène, extrêmement dangereux causant des cancers et des leucémies aux États-Unis et Québec lors des forages de gaz de schiste, même procédé d’extraction mais à une profondeur différente du gaz de couche.

200 puits prévus en Lorraine et 150 dans le Nord de la France LFDE voit les choses en grand sans se soucier des ravages qu’ils laissent derrière eux.

Nous ne les laisserons pas pourrir nos terres et nos vies !

Rejoignez nous le dimanche 30 avril à 15h devant l’Église de Pontpierre
Pour une déambulation festive
Pique-nique des révoltés, atelier d’expression, musique, ballade au flambeau….

Viens avec tes confettis, tes slogans et ta bonne humeur :
Nous fêterons ensemble notre détermination à faire barrage aux forages

NI GAZ DE COUCHE, NI GAZ DE SCHISTE / NI ICI, NI AILLEURS

Moment d’audiences. les frères d’Adama affrontent à nouveau l’appareil répressif

pour le 29 avril

Moments d’audiences par Marie Barbier, journaliste à l’Humanité

Fatigués, les « soldats » Traoré affrontent de nouveau la justice

Quatre mois se sont écoulés depuis que Bagui Traoré a été condamné à huit mois de prison ferme pour injures et violences contre des policiers municipaux. Et pourtant, mardi, ce n’est pas le même homme qui est apparu dans le box des accusés de la cour d’appel de Versailles. En première instance, au tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d’Oise), le grand frère d’Adama Traoré était apparu très combatif, apostrophant juges et avocats, allant jusqu’à lancer au procureur qui l’assaillait de questions sur sa vie privée un provocant « Je suis polygame comme mon père ! »

Mais quatre mois ont passé. À Fleury, à purger sa peine « loin des siens qui sont en deuil, alors que sa mère pleure tous les jours », rappelle Me Yassine Bouzrou, son avocat. En juillet dernier, Bagui est le dernier à avoir vu son petit frère Adama vivant, avant qu’il ne meure dans les circonstances toujours pas élucidées d’une arrestation policière à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Puis, début mars, Bagui a été mis en examen, pour tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Il est soupçonné d’être impliqué dans les tirs d’armes à feu lors des émeutes qui ont suivi la mort d’Adama. Un « acharnement judiciaire » dénoncé par la famille Traoré et par Bagui, qui a fait plusieurs semaines de grève de la faim.

C’est donc un Bagui résigné, comme brisé, qui est apparu mardi après-midi pour son procès en appel. Voix atone, tête baissée et mains dans le dos, le jeune homme de 25 ans au crâne rasé et à la fine moustache répond mollement aux questions du président de la cour d’appel de Versailles, et secoue tristement la tête pendant la plaidoirie de l’avocate des parties civiles (cinq policiers municipaux, présents à l’audience, et trois gendarmes, absents).

Alors que le premier procès avait duré onze heures, cette audience en appel est rondement menée en deux heures de temps par un président qui confronte systématiquement les policiers à la parole de Bagui. « Je conteste les faits, répète ce dernier d’une voix éteinte. Si je les avais insultés, je l’aurais dit. » On lui reproche d’avoir outragé et violenté des agents de la police municipale, en novembre dernier, lors d’un conseil municipal auquel la famille Traoré et leurs soutiens n’avaient pas pu assister.

À la barre, comme en première instance, les témoignages des policiers se dégonflent :

Le président de la cour d’appel au chef de la police municipale : « Vous êtes sûr que c’est Bagui qui vous a insulté ? » « Sur le moment, non. Mais après concertation avec mes collègues, oui. » Et la policière qui dit avoir reçu un coup de poing ? « Je ne l’ai pas vu, c’est mon collègue qui m’a dit que c’était lui. »

Comme en première instance, l’avocat Yassine Bouzrou dénonce les «contrevérités sur procès-verbal» des policiers et une enquête bâclée. Sans entrain, l’avocat général demande le maintien de la peine de huit mois ferme.

Bagui et son petit frère Youssouf ont également fait appel des dommages et intérêts « exorbitants » obtenus par les policiers en première instance : un peu plus de 10 200 euros pour le premier, 3 400 pour le second.

« Vous avez un travail ? » demande le président à Youssouf. « J’étais chauffeur de bus, mais je l’ai perdu à cause de la détention provisoire, je suis au chômage. Je n’ai pas les moyens de payer », explique le jeune homme de 22 ans, père d’une petite fille.

À la sortie de l’audience, Assa Traoré, la grande sœur d’Adama et Bagui, annonce le dépot d’une nouvelle plainte pour outrage par un policier municipal contre Youssouf Traoré. « Une guerre nous est déclarée par la justice et la police, lance Assa. Mais nous sommes des soldats et les soldats se relèvent toujours. » La décision de la cour d’appel a été mise en délibéré au 6 juin.

Le Bois Lejuc est expulsable sans délais !

complément d’informations ici


reçu par mail

Mercredi 26 Avril – Nous y revoilà, quelques mois après une expulsion
brutale de l’occupation du Bois Lejuc survenue en juillet 2016, ce
mercredi 26 avril le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc a tranché
: le bois est à nouveau expulsable sans délais, la préfecture peut
réinvestir les sous-bois à grands renforts de grenades et bruit de
bottes ! Mais cela ne se passera pas de la même manière, depuis un an
nous nous sommes renforcés : nous avons été des centaines à réinvestir
cette forêt, à y manifester, y lutter, y construire, y vivre et
apprivoiser chacun de ses reliefs.

Des dizaines d’opposant.es se sont installées au fil des mois dans les
villages autour de Bure, nous avons remporté une série de victoires
juridiques et fait perdre de précieux mois à un projet qui joue la
course contre la montre. À plusieurs reprises nous avons bloqué les
tentatives de l’ANDRA de pénétrer dans le Bois et de reprendre des travaux.

Dès à présent nous appelons à venir nous rejoindre, nombreu.ses, durant
les jours et semaines à venir. Nous sommes déterminées à opposer une
résistance farouche en cas d’expulsion du Bois Lejuc !

(plus d’informations à venir dans la journée)
http://vmc.camp/2017/04/26/le-bois-lejuc-est-expulsable-sans-delais/

communiqué de La Fédération Ardéchoise et Drômoise de Libre Pensée + retour sur la discussion ..

note : on recommence à discuter le vendredi 28 avril à 17h30,  voir l’appel qu’on a relayé. Nous invitons toutes les personnes qui se reconnaissent dans le texte pour commencer enfin une assemblée autonome : « le combat ne se passe pas dans les urnes mais dans la rue », pour ne plus marcher derrière un cortège syndical  comme un troupeau de moutons  avec nos banderoles et notre sono, nos objectifs.  sans discussion, sans concessions avec les bras armés  de l’état ou de la ville

video de l’histoire du premier mai

Haymarket Square Riot Explosionf

« Travail et technologie ? »

« Nous travaillons  pour DÉTRUIRE,  non pas pour PRODUIRE »


reçu par mail

 

La Fédération Ardéchoise et Drômoise de Libre Pensée appelle tous ses militants, adhérents et sympathisants à participer massivement aux manifestations syndicales unitaires du 1er mai en Ardèche et dans la Drôme.

07 :

– Annonay : 10h place de la Libération

– Aubenas : 10h place du Champ de Mars

– Le Cheylard : 10h place de la Mairie

– Privas : 10h devant la Préfecture

– Le Teil : 10h place Pierre Semard

– Tournon : 10h place Carnot

– La Voulte : 10h devant l’Office du Tourisme

26 :

– Montélimar : 10h devant le Théatre

– Pierrelatte : 10h devant la Mairie

– Romans : 10h à la Maison des Syndicats

– St Vallier : 10h devant la gare

– Valence : 10h devant la gare

Ces manifestations sont appelées par les Unions départementales CGT, FO, FSU, SUD pour l’Ardèche et  CGT, FO, FSU pour la Drôme, à noter que la CNT appelle aussi à manifester à Aubenas, toutes ces organisations ayant combattu unitairement la loi El Khomri.

Voici les principales revendications des appels départementaux

– Abrogation de la loi Travail

– Abrogation de la loi Santé

– Abrogation de la loi NOTRe

– Pour la  défense des Services Publics

– Pour la reconquête de la  Sécurité Sociale

– Pour l’augmentation des salaires, retraites et minima sociaux

– Pour la réduction du temps de travail

– Pour une autre répartition des richesses

Valence(26000) soirée vérité et justice pour ADAMA à la Maison des syndicats 29 avril à 20 h.

 

Échange avec la famille Traoré, buffet, concert, soyons nombreux.ses pour montrer notre soutien à la famille et pour les écouter.

Merci de partager !

L’image contient peut-être : texte



on espère pouvoir prendre la parole sur le meurtre d’Angelo  Garand

 

https://larotative.info

Nara Ritz  : «  Nos caravanes nous signalent comme des individus à contrôler  »

Publié le 26 avril 2017 | Mise à jour le 25 avril

Le 30 mars, le nom d’Angelo Garand est venu s’ajouter à la liste des gens du voyage tués par les gendarmes, rejoignant ceux de Luigi Duquenet ou de Joseph Guerdner. Pour interroger les discriminations vécues par cette communauté, notamment dans leurs rapports avec les forces de l’ordre, nous avons échangé avec Nara Ritz, voyageur et membre du Collectif National des Associations de Citoyens Itinérants (CNACI).

Quel regard portez-vous sur les relations entre la police ou la gendarmerie et les gens du voyage  ?

Nous côtoyons en permanence les forces de l’ordre, et ce dès notre plus jeune âge. Les forces de l’ordre sont généralement les premières personnes auxquelles les voyageurs ont affaire quand ils arrivent dans une commune. Que nous soyons installés sur une aire d’accueil, un terrain de grand passage, un terrain privé, un terrain non toléré (faute de places dignes ailleurs), nous voyons en général débarquer d’abord des gendarmes ou des policiers. Quand nous avons affaire en premier lieu avec le maire, c’est souvent au travers de son pouvoir de police et sa police municipale.

Même si nous sommes propriétaire, nous avons droit à des contrôles permanents pour un oui ou pour un non. Les relations avec la police se sont dégradées avec la disparition des polices de proximité. Nous entretenions des liens avec les forces de l’ordre, les policiers et gendarmes étaient affectés aussi plus longuement à un même secteur, et il était possible de se parler. Aujourd’hui, les relations se sont tendues. On a beau ne rien avoir à se reprocher, on craint les contrôles, les vexations, l’agressivité de la police.

Vous subissez des contrôles au faciès, au même titre que les populations noires ou arabes  ?

Tout à fait. Le camion et la caravane nous signalent comme des individus à contrôler. Mais aussi notre manière de parler, nos langues, et nos noms de famille que les agents relèvent lorsqu’ils procèdent à un contrôle. Il y a quelques temps de cela, lors d’un trajet pour aller aux Saintes-Maries [1], nous avons subi dix-neuf contrôles de police  ! Les agents nous attendaient de commune en commune.

Au bout d’un moment, on apprend à courber l’échine, à se taire, à subir. Jusqu’au jour où la multiplication de ces humiliations conduit à des réactions de colère, à des insultes, voire à des réflexes de fuite, qui nous rendront de toute manière coupable. Vous aurez beau expliquer au juge que les insultes que vous avez proféré à l’égard d’un gendarme sont liées aux humiliations et contrôles que vous venez de subir, vous n’aurez aucune preuve. Malheureusement, les autorités ne délivrent pas de récépissé en cas de contrôle. Ce que vous dites, en tant que Voyageur, c’est du vent face à un agent assermenté. Et face au juge, vous ne serez pas crédible, simplement en raison de vos origines.

Récemment, à la sortie de l’école, des policiers ont traité des enfants de voyageurs de «  sales petits manouches de m****  » . Une plainte a été déposée : même si on sait que ça n’aboutira pas, on ne lâchera pas l’affaire. Mais malgré les témoignages, on nous a opposé qu’il n’existait pas de preuves de ces injures. Nous sommes en lien avec des avocats pour tenter de faire cesser ces discriminations, elles ne sont pas si isolées que ça. Il y a d’ailleurs une vidéo qui tourne sur les réseaux sociaux où un gendarme est filmé et dit : «   Les manouches c’est de la m*****  » .

Tous les policiers ne sont pas «  pourris  », ou corrompus, mais le ras-le-bol des contrôles au faciès est là. Ces contrôles ne font pas baisser la criminalité, mais pourrissent la relation entre les voyageurs et les forces de l’ordre et les décideurs publics. J’ai l’impression que nous n’avons plus affaire à des agents dans leurs fonctions mais à une «  bande  » d’ennemis à part entière. Par contre quand les voyageurs appellent les forces de l’ordre parce qu’ils ont besoin d’eux, ils répondent quasiment à chaque fois :«  Gérez entre vous  »  !

Dans l’affaire d’Angelo Garand, comme de Luigi Duquenet [2], deux voyageurs tués par les gendarmes, on est frappés par l’apparente disproportion entre les moyens déployés pour les interpeller et la gravité des faits qu’on leur reproche.

Le poids des représentations historiques est très dur à déconstruire. Les stéréotypes concernant les gens du voyage les désignent comme agressifs, voleurs, dangereux, violents… C’est à cause de ces stéréotypes que le procureur de la République a pu justifier de faire intervenir le GIGN, en faisant passer Angelo Garand pour un fugitif dangereux. Faute de lutter contre ces représentations, on installe l’idée que les voyageurs seraient automatiquement dangereux.

Il me semble qu’il y a aussi un enjeu de communication. Politiquement, c’est intéressant d’envoyer le GIGN pour interpeller un homme qui fait partie d’un groupe que personne n’aime  : on fait voir qu’on agit, qu’on est fort — et tant pis si on tue un homme, parce qu’il a pris peur et qu’il a fui. On met en avant la puissance et les moyens de l’État, on montre qu’on «  gère ».

C’est comparable aux interventions qui peuvent être menées dans certains quartiers. C’est comparable aussi aux démantèlements de camps de Roms, qui mobilisent des arsenaux policiers démesurés  : j’ai vu un jour intervenir des policiers armés jusqu’aux dents, équipés de boucliers, accompagnés de chiens, pour évacuer des femmes et des enfants. Dans cette situation il s’agissait de pauvres, pas de bandits. Mais la presse était là, et les autorités ont pu communiquer sur la nécessité de déployer un tel arsenal. En faisant cela, on renforce les stéréotypes qui visent ces communautés.

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Prise de parole de Raymond Gurême à l’occasion du rassemblement en mémoire d’Angelo Garand
©fares el fersan / Hans Lucas

A chaque fois qu’un voyageur est tué par les gendarmes ou les policiers, d’importants moyens sont déployés sous prétexte d’éviter des émeutes. Ainsi, suite à la mort d’Angelo Garand, le procureur a immédiatement expliqué à la famille qu’il craignait des émeutes. Qu’en pensez-vous  ?

Ce discours renforce une nouvelle foi les représentations les plus sombres : quand il y a un problème, ils peuvent être dangereux et créer des émeutes. A la fin des années 90, un proche a été tué par les gendarmes alors qu’avec d’autres personnes ils avaient commis un délit [3]. Suite à cela il y a eu une manifestation, parce que le préfet refusait de rendre les corps et plus encore de dire qui était décédé et qui était incarcéré. Deux personnes étaient décédées sur six personnes concernées, mais une semaine après les faits, on ne savait toujours pas qui était vivant et qui était mort. Il n’était pas question de réclamer vengeance, mais d’obtenir des réponses. Pourtant, la presse et la préfecture de Loire-Atlantique nous ont qualifiés d’émeutiers dangereux. Personne chez les voyageurs n’a remis en cause la culpabilité des leurs dans cette histoire, mais de tels faits ne pouvaient en aucun cas justifier la mort d’une personne, quelle quelle soit.

Suite à la mort de Joseph Guerdner [4], tué par un gendarme alors qu’il était menotté, les autorités ont également mis en garde immédiatement contre de possibles émeutes. Mais il n’y a pas eu d’émeutes, simplement des manifestations pacifiques parce que nous ne comprenions pas ce qui s’était passé et qu’il n’y avait aucune communication sur l’enquête.

A Moirans, des émeutes ont bien eu lieu, mais en aucun cas elles n’ont été déclenchées par les voyageurs [5]. Le maire de la commune nous a signalés comme des personnes dangereuses et responsables des incidents. Pourtant, les personnes interpellées lors des émeutes n’étaient pas des voyageurs, mais des personnes de la commune, notamment des quartiers voisins. Ces personnes avaient de gros soucis depuis plusieurs années avec la municipalité et c’était visiblement plus simple de mettre la responsabilité sur les voyageurs et de ne pas communiquer sur le fond du problème. Le maire a fini par revenir sur ses propos nous culpabilisant, mais très discrètement.

Nous avons connu de nombreuses situations très douloureuses, où les autorités anticipaient un «  sur drame  », renforçant l’idée que les gens du voyage seraient des communautés violentes ou agressives. Les gens du voyage sont vus comme des délinquants, et font partie des catégories de population les plus stigmatisées. La majorité des politiques s’accordent sur une posture commune de rejet des voyageurs. La question des voyageurs est toujours présentée publiquement comme un «  problème  » qu’il serait nécessaire de « régler  ». Dans ce contexte, il est facile pour un procureur de surenchérir.

En 2007, le préfet d’Indre-et-Loire, Paul Girot de Langlade, était condamné pour avoir déclaré dans les colonnes de La Nouvelle République  : « Il y a trop de gens du voyage en Indre-et-Loire. On a été laxistes pendant trop longtemps. Chacun sait que, quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance ». Depuis cette déclaration, estimez-vous qu’il y a eu une évolution des mentalités  ?

De ce coté là il y a eu peu d’évolution. Les autorités sont peut-être plus prudentes dans les termes qu’elles emploient, mais dans les faits rien n’a changé. Les préfets ne font même pas appliquer la loi qui oblige les maires à créer des aires d’accueil. Par contre, quand il s’agit de cautionner des arrêtés d’expulsion parce que des voyageurs ne sont pas sur des terrains sur lesquels ils ont le droit d’être, on peut compter sur eux. Encore une fois, cela est lié au fait que, politiquement, tout le monde se retrouve dans le rejet des gens du voyage. Je n’ai jamais entendu de préfet déclarer qu’il accueillerait dignement les gens du voyage et qu’il forcerait les maires à appliquer la loi.

On a quand même, à Cholet, un député-maire qui a déclaré en 2013 à propos des gens du voyage  : «  Hitler n’en a peut-être pas tué assez  ». Pour ces propos, Gilles Bourdouleix a été condamné en première instance à payer une amende de 3 000 euros, pour apologie de crime contre l’humanité. Mais en appel, le procureur n’a requis qu’’un euro symbolique de dommages et intérêts pour les parties civiles  ! Et finalement, la Cour de cassation a annulé la condamnation de l’élu, sous prétexte qu’il n’avait pas voulu rendre ses propos publics, alors qu’il a été enregistré et qu’il y avait des témoins. Dire que «  Hitler n’en a pas tué assez  », ce n’est pas grave… Pourtant, pendant la Seconde guerre mondiale, 600 000 nomades et Tsiganes ont été exterminés. En France, des milliers d’entre eux ont été internés, dès 1938. Ces internements n’ont pris fin qu’en mai 1946, un an après la libération ! Dans le cadre d’un documentaire, nous avons interviewé une quinzaine de survivants de ces camps d’internement : tous sans exception nous ont confirmé avoir été gardés par des Français, jamais par des Allemands…

Illustrations tirées du reportage réalisé à l’occasion du rassemblement en mémoire d’Angelo Garand, le 22 avril à Blois. ©fares el fersan / Hans Lucas

P.-S.

Le Collectif National des Associations de Citoyens Itinérants a été créé en 2015. Il a mis et met en œuvre plusieurs dynamiques pour tenter d’assurer une évolution des mentalités et des représentations.


Notes

[1La commune de Saintes-Maries-de-la-Mer est un lieu de pèlerinage pour différentes communautés (Manouches, Gitans…).

[2A propos de la mort de Luigi Duquenet, lire notamment Une autre version du drame sur Liberation.fr.

[5A propos de cette affaire, lire Emeute de Moirans, le procès d’une « tempête ».

[Valence] Le combat ne se joue pas dans les urnes mais dans la rue!

indymedia.grenoble

Depuis quelques mois le cirque électoral étend sa morgue. Médias et politiques s’agitent pour faire de l’élection un enjeu central. On nous exhorte à nous identifier aux préoccupations du pouvoir, d’en accepter la langue de bois et l’agenda. Tout cela révèle ce que les élections n’ont jamais cessées d’être : un moment synonyme de passivité où le goût pour la délégation et la résignation est stimulé. Nous devrions, chagrins ou enthousiastes, confondre nos intérêts avec ceux de l’ordre établi et éprouver de l’empathie pour des représentant·e·s qui se disputent un supplément de part de richesse et de pouvoir. Certain·e·s poussant même le grotesque jusqu’à s’autoproclamer « anti-systèmes » alors qu’ils ou elles en sont simplement les enfants béni·e ·s.

Et les élections promettent encore de nous jouer de sales tours. A l’heure où nous écrivons, nous connaissons les gagnants du premier scrutin, mais on sent déjà poindre un chantage, . Dans ce scénario manichéen, que tous les plébiscitaires, sociologues, expert·e·s nous vendent déjà à grands renforts de publicité et de communication, se dessine l’union sacrée contre l’abjection « fasciste », et cela pour ratisser large de la droite à la gauche en passant par le centre, l’extrême-gauche et pourquoi pas les libertaires. La pression et ses divers effets de sidération se prolongeront même très probablement dans la période de l’entre deux tours.

Pourtant, quelque soit « l’heureux élu », nous savons déjà ce qui, avec quelques différences anecdotiques, nous attend : le renforcement de la précarisation de nos conditions de survie sur tous les fronts, une chasse accrue aux bouc émissaires, aux chômeurs et chômeuses, un accroissement de l’arsenal répressif avec entre autres la construction de prisons ou l’extension de la légitime défense pour les flics qui n’est rien d’autre qu’un permis de tuer.

Accepter les termes et les enjeux électoraux c’est se soumettre à l’état et la marche actuelle de ce monde de domination et d’exploitation. C’est considérer comme crédibles les partenaires qui cogèrent depuis des lustres le système. Il devient en effet de plus en plus évident que dans ce jeu de dupes, le FN, aussi détestable soit-il, sert de variable d’ajustement politique y compris à titre de repoussoir et tous les pouvoirs en jouent. Pourtant, s’il est difficile d’envisager une élection effective de celui-ci aux présidentielles, tant le potentiel de votes contre lui est important, il semble qu’il est bel et bien intégré dans l’imaginaire et le jeu politique. Que ce soit en jouant sur la peur, l’adoption de mesures sécuritaires, de la loi travail, la corruption des gouvernant-e-s entraînent un cynisme ambiant. Tout cela permet logiquement à l’extrême droite de prospérer et pourrait lui permettre sous peu d’accéder au pouvoir.

Si nous ne goûtons pas aux culpabilisants, pas plus que nous ne goûtons d’ailleurs au masochisme politique, qui nous intiment d’offrir nos voix à ceux et celles qui n’ont eu de cesse de faire passer des lois qui nous foutent chaque jour davantage la gueule sous l’eau et de répondre aux délires sécuritaires et racistes du Front, nous avons en revanche de la mémoire. Après l’élection présidentielle de 2002, contre son concurrent de l’époque J- M Le Pen , le vote « Chirac » réunissant, en front républicain droite , centre et gauche réunis, a largement gagner l’élection en agitant l’épouvantail « fasciste ». Pour autant loin de stopper les politiques qu’il prétendait combattre le pouvoir chiraquien a poursuivi les campagnes de stigmatisation des immigré·e·s et des classes dangereuses, drapé dans la légitimité plébiscitaire que le scrutin lui avait offert. L’élection de Sarkozy à sa suite a renforcé la promotion et le développement d’idées et pratiques réactionnaires contre les luttes, les étrangers, les migrant·e·s, les rebel·le·s, les Rroms , les « racailles » comme il les nommait. Puis l’alternance politique à la faveur de la gauche n’aura pas non plus été en reste en matière de pulsion l’ordre et d’autorité. Elle a enfanté l’État d’urgence qu’elle a prolongé tranquillement à plusieurs reprises. Installé en mode de gouvernement normal, l’État d’urgence risque de se maintenir et même d’être à nouveau acté en juillet 2017. Il devient de fait permanent car les mesures répressives sont désormais solidement enkystées.

Invariablement, droite et gauche et dans un style confondant s’évertuent à mettre à bas les tentatives d’opposition contre le Capital et la domination. Le FN ne s’est donc pas renforcé seul ou accidentellement. Il participe non seulement aux appétits sécuritaires, étatistes et d’encadrement de l’ordre existant, mais il est aussi un produit de l’état actuel de ce monde et de celles et ceux qui s’en attribuent la gestion successive. Par conséquent, et quelque soit le scénario électoral de l’entre deux tours et ou les réajustements politiciens de circonstance, la rigueur libérale , économique, politique et sociale se renforcera adossé à un pouvoir d’État fort.

Quant aux alternatives, tant dans leurs versions chauvines qu’à la gauche de la gauche, quand ce ne sont pas les deux réunies, il est frappant d’observer comment en Europe et ailleurs, lorsqu’elles elles sont au pouvoir, le rapport de force capitaliste, l’État et l’ordre se portent comme des charmes. Les exemples ne manquent pas, en Grèce comme en Espagne, non loin d’ici, Podemos et Syriza s’alignent sur les politiques d’austérité de la troïka européenne, vident les squats et emprisonnent leurs opposant·e·s, prolongent la rigueur et l’agonie populaire.

Cela ne nous étonne pas. Ce n’est pas un malheureux concours de circonstances mais plutôt l’expression de pouvoirs qui, par essence, ne révolutionnent rien et participent activement à la reproduction du système.

C’est pourquoi, lors de cet entre tours et qu’importe le scénario, nous ne rallieront ni un éventuel front républicain, ni un quelconque cartel de gauche, ni un conglomérat d’organisations réformistes. Nous ne ferons pas on plus les petites mains ni le coup de poing pour d’autres au nom du « Tout sauf Le Pen », mais combattrons le pouvoir d’où qu’il vienne. Il y a des manifestations spontanées qui, quand elle ne courent après aucuns pouvoirs, nous semblent beaucoup plus porteuses d’émancipation. De plus et sans médiations ces dynamiques arrivent à passer à l’offensive. Ainsi, à Cæn, en 2007 une manifestation spontanée qui s’était dirigée vers le local UMP, tourna rapidement à l’émeute, exprimant à sa manière un accueil au pouvoir sarkozyste, nouvellement élu. Le lendemain, le local de UMP était incendié.

Mais quelque soit les résultats électoraux, nous n’aurons le choix que de lutter, notamment contre cette farce électorale et le monde qui l’a créé. Et nous ne risquons rien a priori à le tenter. Parce que nous ne perdons pas de vue que combattre l’extrême-droite ne peut se faire que simultanément avec la lutte contre l’État, l’exploitation capitaliste, le patriarcat, le racisme et toutes leurs nuisances. Parce que nous ne souhaitons nous enfermer dans aucunes catégories, ni aucun pouvoir ni aucune organisation, nous appelons à un assemblée de lutte contre cette mascarade électorale et les mauvais coups qui ne manqueront pas de suivre, et invitons chacun, chacune à y participer. Assemblée autonome, avril 2017,

RDV dès mercredi 26 avril, à 18h, au Laboratoire Anarchiste 8 place Saint Jean

et le vendredi 28 avril à 17h30, prévoir de quoi manger.

La mise à disposition du laboratoire anarchiste permet de se réunir.

 

Attached documents

Metz (lorraine) une centaine de demandeurs d’asile s’organisent!

 Note d’après les témoignages des habitant-e-s:mais la situation dans cette ville est extrêmement tendue, car la liste  FN lors des dernières élections municipale a talonné celle du  PS, Mais le combat antifasciste est très vif. et la cnt 57  a fait une manifestation sur ce texte… le front national dans cette ville utilise toutes les rumeurs

 


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Un nouveau CAMP de la HONTE à Metz !

Mardi 10 avril 2017, une centaine de migrants Albanais, Serbes et Arméniens demandeurs d’asile se sont installés sur le camp de l’avenue de Blida à Metz qui avait été fermé le 11 novembre dernier.

Ils s’étaient établie la semaine dernière dans un camp de fortune près des Arènes.
La seule nouveauté : des vigiles sont présents, et filtrent le passage des bénévoles.
Il auront à leur disposition des installations sanitaires et disposeront d’un coin cuisine mais sur un terrain inadapté où les restes de l’ancien camp n’ont toujours pas été nettoyés.

Rappelons qu’il y a 7600 logements vides à Metz que le maire socialiste Dominique Gros ne souhaite toujours pas réquisitionner.