Archives mensuelles : mai 2014

Barcelone : 4e nuit d’émeute suite à l’expulsion du squat Can Vies

 

Barcellona, 27 maggio 2014. Dopo diciassette anni di vita, viene sgomberato e demolito lo spazio occupato Can Vies, nel quartiere Sants. Per tre giorni, nelle strade della città, presidi, manifestazioni, scontri e barricate. Ci siamo fatti raccontare da due compagni di Barcellona come stanno andando le cose.

 

ascolta :

 

http://www.radiocane.info/barcellone-sgomberi-barricate

 

26 mai 2014
Affrontements émeutiers suite à l’expulsion du Centre Social Occupé Can Vies à Barcelone

Le Centre Social Occupé et Autogéré Can Vies, propriété des Transportes Metropolitanos de Barcelona (TMB), situé dans le quartier de Sants à Barcelone, était un espace de rencontre autonome depuis 1997. Ce lieu a été expulsé hier, le 26 mai 2014, par les bataillons antiémeutes des mossos d’esquadra et les pompiers, malgré différentes stratégies mises en place par les occupants. A l’intérieur, certain-es s’étaient enchainé-es dans des tunnels pour empêcher la démolition immédiate du bâtiment et ainsi gagner du temps pour la réponse à l’extérieur.
Cependant, l’impressionnant dispositif policier (le quartier a été bouclé et la station de métro la plus proche a été fermée) a permis l’expulsion au bout de plus de 6 heures. Aux alentours, des groupes de solidaires se sont rassemblés, tandis qu’une partie des rues étaient coupées par des barricades pour éviter l’arrivée des engins de chantier etc.

Une manifestation appelée pour le soir même à 20h, a rassemblé près de 4000 personnes de tous ages. Lorsqu’elle s’est terminée au cri de « Si Can Vies va a terra, barri en peu de guerra » (Si Can Vies tombe par terre, le quartier se met sur le pied de guerre), les affrontements ont commencé et des groupes cagoulés ont monté des barricades et attaqué des journalistes, mettant le feu à une camionnette mobile de la chaine TV3 au croisement de la rue Joan Güell avec la place de Sants.

Les flics ont chargé dans tout le quartier, tandis que dans différentes rues des groupes contre-attaquaient et que des agences bancaires étaient détruites au passage. Apparemment les émeutes se seraient soldées par deux arrestations et quelques blessé-es.

27 mai 2014
Deuxième jour d’émeutes et d’affrontements contre les forces de l’ordre à Sants suite à l’expulsion de Can Vies

Une nouvelle manifestation était appelée et a été chargée immédiatement. Des barricades ont de nouveau été montée et des vitrines ont été brisées, ainsi qu’au moins un DAB. Un groupe a également attaqué et incendié la pelleteuse utilisée pour démolir le bâtiment.

Au cours de la nuit, les affrontements se sont étendus à d’autres quartiers comme Gràcia. Des manifestant-es ont coupé l’avenue Diagonal, ont tagué des agences bancaires et détruit en partie le siège du parti Convergència Democrática de Catalunya (CDC).

Le 28 mai, des rassemblements de solidarité sont appelés dans différents quartiers de Barcelone comme dans d’autres villes (une cinquantaine) de Catalogne et d’Espagne (comme Lleida, Girone, Tarragone, mais aussi à Valence et dans le quartier de Gamonal à Burgos). Dans le quartier de Guinardó (Barcelone), une fourgonnette des Transportes Metropolitanos de Barcelona a cramé, tandis qu’à Lleida les sièges des partis CDC et PSC ont été couverts de peinture.


Mise à jour 29 mai, 20h

Aujourd’hui 29 mai, la presse espagnole dresse un bilan chiffré de ces trois premières nuits d’émeute : quatorze blessés, dont dix Mossos d’Esquadra ; une trentaine d’arrestations pour « dégradations, troubles à l’ordre public et blessures à agent de la force publique » ; 62 000 euros de dégâts sur le seul mobilier, 155 000 euros de dégât en tout au cours de ces trois premières nuits (dont 78 000 au cours des deux premières) ; 62 conteneurs à poubelle cramés au cours de la seule 3e nuit et 224 renversés en guise de barricades ; plus de 150 containers cramés lors des trois nuits. A travers toute la Catalogne, ils recensent une douzaine de sièges du parti CDC attaqués à Barcelone (Mataró, Vilassar de Mar, Masnou, Berga, Manresa, Vilanova i la Geltrú, Sabadell, Mollet, Olesa, Sabadell, Terrassa, Premià de Mar, Molins de Rei, Sant Feliu de Llobregat), dont son local principal situé calle Córsega, mais aussi ses locaux situés à Cambrils (Tarragona), Banyoles (Girona) et Lleida. Celui de Terrassa est le plus endommagé, vu qu’un container à poubelle enflammé a été projeté dans sa vitrine, la rompant et cramant une partie du local. A Mataró, c’est un molotov qui l’a endommagé.

Ce même jour, l’Etat espagnol annonce le transfert de 300 policiers anti-émeute supplémentaires vers la ville de Barcelone, pour venir appuyer les Mossos d’Esquadra de la province catalane. Elle veut absolument éteindre ce feu de révolte qui commence à s’étendre dans d’autres villes (60 manifs ou rassemblements solidaires étaient annoncés en Catalogne hier 28 mai) sur le modèle de la solidarité avec la lutte de Gamonal (Burgos) en janvier dernier (voir ici et), donnant l’exemple d’une manifestation solidaire jusqu’à… Palma de Mallorca hier, qui s’est terminée en affrontements (et deux arrestations), ou de celle prévue à Madrid ce soir et convoquée sans autorisation de la préfecture.

Enfin, à côté du bâton il y a toujours la carotte -les deux faces d’une même gestion de la conflictualité sociale pour l’écraser et l’intégrer-, et c’est la « Plateforme de soutien au CSOA Can Vies » (Plataforma de Suport al CSA Can Vies), composée d’une vingtaine de collectifs du quartier (gauchistes, citoyennistes et libertaires) qui mène des négociations avec la mairie*, rejointe par la Fédération d’associations de voisins de Barcelone (Federación de Asociaciones de Vecinos de Barcelona (FAVB)). Tous deux recherchent un médiateur accepté par les deux côtés de la barricade. Sans compter que les ex-squatters ont nommé de leur côté un porte-parole qui s’exprime dans les médias. D’ores et déjà, l’association de commerçants vient d’annuler l’inauguration de sa feria prévue samedi en présence de politiciens locaux, et le chef des Mossos d’Esquadra vient de démissionner (en précisant que ce n’était pas lié à la situation, hum…).
Bref, à côté de ces petits jeux politiciens et de leurs déclarations contradictoires (sur d’éventuelles revendications, la condamnation ou pas des violences, etc.), une des questions qui se pose maintenant est assez banale : comment continuer à étendre et approfondir des feux de la révolte qui commencent à dépasser le cadre initial (l’expulsion du CSOA et le quartier de Sants), pour qu’ils détruisent tout ce qui nous détruit et ouvrent de nouveaux chemins sans médiation vers quelque chose de complètement autre ?

* NdT : Suite à la décision d’expulsion définitive du tribunal il y a 15 mois, la mairie avait proposé un relogement et une relocalisation des activités du centre social, proposition que les habitants avaient refusée : ils ne souhaitaient ni déménager ni un quelconque contrôle municipal sur leurs activités, contrôle inévitable en cas de déplacement dans un lieu prêté par la ville. Tout le monde n’a pas le niveau de duperie de l’ex-squat des Tanneries à Dijon (France), dont la novlangue utilise les mots « autogestion », « autonomie » et « combativité » tout en acceptant un déménagement à 1,6 millions d’euros par la mairie, et en quémandant des dons déductibles des impôts pour les aider (voir ici).

[Synthèse effectuée d’après les sites vozcomoarma, Indymedia Barcelone et la presse]


Mise à jour 30 mai, 13h

Hier jeudi 29 mai, la police annonce avoir arrêté 38 personnes lors des émeutes. Ils sont en garde-à-vue au commissariat Les Corts des Mossos d’Esquadra. Le soir, deux mineurs et 12 majeurs étaient relâchés, et 18 autres avaient leur GaV prolongée.

Le soir, une nouvelle manif de 2000 personnes s’est rendue devant le comico de Les Corts, exigeant la libération des arrêtés (« Liberté pour les prisonniers, flics hors du quartier« ), avant de se disperser. Les premières vitrines sont alors tombées (dont une agence Banco Popularincendiée) et de nouveaux containers de poubelle ont brûlé. Des panneaux publicitaires ou des feux de circulation ont aussi été détruits. Il y a eu au moins 23 nouveaux arrêtés cette nuit. Comme les nuits précédentes, Barcelone est survolée par un hélicoptère de police doté d’une puissant phare. Certains tags à Sants disaient « No negociamos. Luchamos » (Ne négocions pas, luttons), ou « Sants, Gamonal, Atenas, Río« .

Aujourd’hui vendredi 30 mai au matin, la mairie annonce 16 000 euros de dégâts pour cette nuit, entre matériel urbain et 16 containers cramés de plus. Elle donne le chiffre de 200 containers renversés chaque nuit de lundi, mardi et mercredi (28 mai), et 200 cramés en tout jusqu’à présent, ce qui donne une idée de l’ampleur des barricades dans différents quartiers.

Enfin, plutôt que de se dissoudre dans le mouvement en cours, les squatters du CSOA Can Vies ont fait une conférence de presse à 10h, où ils ont formulé des revendications à la mairie, entamant de fait un dialogue avec elle et commençant ainsi à médier le conflit et à proposer des portes de sortie aux institutions. Cette conférence de presse a été faite avec un membre de laPlataforma de apoyo a Can Vies et un autre de la Asamblea de Sants.
Ils exigent, en bons syndicalistes demandant plus pour obtenir moins : la démission de maire de Barcelone Xavier Trias et du conseiller du district de Sants-Montjuïc, Jordi Martí [les autres, non] ; la remise en liberté immédiate des arrêtés ; le départ des forces anti-émeute du quartier de Sants [merci bien pour les autres quartiers qui se bougent aussi depuis trois nuits] ; et surtout l’arrêt de la démolition du lieu (il reste le bâtiment principal). Ces travaux sont de toute façon arrêtés depuis le début des émeutes (la pelleteuse a cramé et le bâtiment est seulement vigilé), le maire ayant déjà annoncé dans la nuit sur TV3 qu’il était prêt à suspendre officiellement la démolition pour ouvrir le dialogue*. Les squatters proposent d’ailleurs demain un rassemblement devant le lieu… pour commencer une « reconstruction citoyenne » de la partie démolie !

On remarquera que non contents de renouer le dialogue, les squatters et leurs amis associatifs tentent également derelocaliser le conflit à Sants pour y mettre fin, plutôt que de chercher à l’étendre à tout Barcelone et bien au-delà, alors que des manifestations sont prévues ce week-end à travers tout le pays et que la presse et le pouvoir agitent en permanence le chiffon rouge de Gamonal** – cette lutte émeutière et victorieuse d’un quartier de Burgos en janvier dernier, qui est devenue le symbole de comment la poudre du mécontentement social accumulé peut exploser dans d’autres villes par contagion…

Hasard ou coïncidence, au moment où les protagonistes initiaux tentent de récupérer une situation qui est en train de les dépasser, un rapport interne des Mossos d’Esquadra filtre dans la presse de ce matin. Il est question comme d’habitude de « mercenaires entraînés en Italie qui dirigent les éléments violents de Barcelone« , etc. etc. Et quand certains titres n’insistent pas sur les « anti-système experts en guerilla » de Madrid, Valence et Saragosse (c’est-à-dire les anarchistes) ou ceux de Galice et du Pays-Basque (c’est-à-dire les indépendantistes), ils se lâchent contre les jeunes des quartiers qui participent à ces émeutes, en faisant des comparaisons avec… les « banlieues de Paris« . Bien sûr, il s’agit de sensationnalisme et de contre-mesures policières pour opposer « méchants étrangers au quartier » à « vrais habitants pacifiques », ou « étrangers » tout court à « braves citoyens ». Mais quand le pouvoir commence à tirer ces cartouches-là (il a attendu quatre nuits pour voir si ces émeutes allaient durer ou pas), cela est révélateur à la fois de l’enjeu qu’il y met, lui, et du fait que la question sociale dans l’air reste explosive.

La fin du résumé d’hier est toujours plus brûlante : « une des questions qui se pose maintenant est assez banale : comment continuer à étendre et approfondir des feux de la révolte qui commencent à dépasser le cadre initial (l’expulsion du CSOA et le quartier de Sants), pour qu’ils détruisent tout ce qui nous détruit et ouvrent de nouveaux chemins sans médiation vers quelque chose de complètement autre ? »

* Il y avait eu une réunion juste avant entre des représentants de Can Vies et l’envoyé de la mairie, le conseiller du district de Sants-Montjuïc, et en présence de la Federación de Asociaciones de Vecinos de Barcelona(FAVB). C’est au cours de celle-ci que ce point a été acté informellement entre squatters et institutions, provoquant l’annonce du maire un peu plus tard à la télé.
** Comme ce titre de Hechos de hoy : « Dégoût et crainte de la guerilla urbaine à Sants et l’effet Gamonal ».


Barcelone : nouveaux incidents après l’évacuation d’un squat emblématique

AFP 28 mai 2014 à 23:26

De nouveaux incidents ont éclaté mercredi à Barcelone, pour la troisième soirée consécutive, après l’évacuation lundi d’un immeuble occupé depuis 17 ans, squat emblématique transformé en un centre social apprécié des habitants du quartier populaire de Sants.

Environ 2.000 personnes, selon un journaliste de l’AFP, sont venues mercredi soir de différents quartiers de Barcelone pour manifester aux abords de l’immeuble de Can Vies.

Les policiers ont chargé lorsque les manifestants ont tenté de forcer un cordon. Des groupes se sont alors dispersés, incendiant des poubelles, brisant des vitrines et jetant des pierres ou des bouteilles sur les forces de l’ordre.

Lundi, puis mardi, des incidents semblables avaient éclaté lorsque des habitants de Sants, un quartier animé par un solide tissu social et associatif, rejoints par des groupes de jeunes, avaient manifesté contre l’évacuation et la démolition de l’immeuble.

Dans la nuit de mardi à mercredi, certains des manifestants avaient mis feu à la pelleteuse qui travaillait depuis lundi à la démolition de l’immeuble, au cours d’une nouvelle nuit d’affrontements entre défenseurs du centre, habitants du quartier et la police régionale catalane.

Huit personnes en tout avaient été interpellées lundi et mardi.

« C’est une attaque contre un modèle de quartier différent », assurait mercredi un représentant de Can Vies, Pau Guerra.

« Sants est un quartier très combatif et le tissu associatif y a toujours été très serré. Pendant 17 ans, le centre Can Vies s’était parfaitement intégré à ce tissu associatif », soulignait-il.

« La violence dans cette ville est absolument inacceptable », a de son côté relevé le maire conservateur de Barcelone, Xavier Trias, vivement critiqué par les squatteurs.

Appartenant à TMB, l’entreprise qui gère les transports publics de Barcelone, l’immeuble Can Vies était occupé depuis 1997 par des groupes de la gauche radicale et s’était transformé au fil des années en un centre social très populaire de la capitale catalane, où étaient organisés des concerts, des projections de films, des débats ou des ateliers de formation.

En 2006, son propriétaire avait décidé de le récupérer pour le détruire afin de réaménager le paysage urbain, dans ce secteur où passent des lignes de métro et de train à grande vitesse, situé non loin de la gare de Sants, la plus importante de Barcelone.

Après des mois de négociations entre la mairie, TMB et les occupants de l’immeuble, un tribunal avait fixé à lundi la date d’expulsion des occupants de Can Vies. La destruction de l’immeuble a commencé immédiatement après.

Espagne : Un point sur la situation du compagnon Gabriel Pombo Da Silva

vendredi 29 mai 2014

Le 13 juin 2012, après différentes opérations contre d’autres compagnons, l’Etat italien lançait une vague de répression contre des dizaines d’anarchistes, dénommée « Ardire », portant à 40 perquisitions, 24 mises en examen et 8 incarcérations. Cette fois-ci, il entendait même lui donner une dimension supplémentaire, en inculpant aussi des compagnons déjà incarcérés dans plusieurs pays européens, comme la Grèce, la Suisse et l’Allemagne. Comme d’habitude, l’Etat prétend voir sa gueule autoritaire dans le sourire de ses ennemis irréductibles, en construisant par exemple des rôles de chefs, d’exécutants et de coordinateurs au sein d’une énième « association terroriste », là où il y a des affinités, des correspondances avec les prisonniers, des luttes et des volontés d’en découdre. C’est ainsi que Gabriel Pombo da Silva et Marco Camenisch, incarcérés depuis de longues années, se retrouvent dans cette enquête suite à une grève de la faim internationale menée en décembre 2009, traités de « symboles et points de référence d’un nouveau projet subversif », dont ils seraient « les idéologues et les propulseurs ».

 

Après 20 années passées dans les geôles espagnoles (dont 14 en régime FIES) qu’il parviendra à fuir, Gabriel est arrêté en 2004 suite à un contrôle et à une fusillade avec des flics en Allemagne. Il refera 9 années supplémentaires dans ce pays. Extradé vers l’Espagne le 25 février 2013 en vertu du Mandat d’Arrêt Européen lancé par ce pays dix ans plus tôt pour qu’il finisse de purger la peine qui l’y attendait, Gabriel est convoqué deux mois plus tard devant l’Audiencia Nacional de Madrid, cette fois pour se voir notifier un Mandat d’Arrêt Européen lancé contre lui par l’Italie en mars dans le cadre de l’opération « Ardire » ! Gabriel a bien sûr refusé d’être envoyé “volontairement” là-bas. En janvier 2014, la justice anti-terroriste espagnole a donc dû requérir auprès de ses homologues allemands l’autorisation de le livrer à l’Italie, parce que comme ils disent dans leurs codes féroces, Gabriel n’avait pas renoncé au “principe de spécialité”.

Le 17 janvier, dans le volet de l’opération “Ardire” géré à Pérouse, l’inquisitrice Comodi a finalement demandé le “non lieu” pour l’accusation d’ “association terroriste”, tandis que dans le volet principal transféré à Milan, le tribunal a levé le 8 avril toutes les mesures restrictives (obligation de pointer, assignation à résidence, interdiction de sortir du territoire) contre les compagnons. Après un cirque qui a coûté un an de vie pour certaines, et même plus pour d’autres, ce même tribunal a donc également levé le 18 avril le Mandat d’Arrêt Européen italien contre Gabriel.

Toutes ces péripéties du terrorisme d’Etat européen et de ses larbins en toges ne doivent pas nous faire oublier que Gabriel reste incarcéré en régime FIES depuis son transfert dans la prison d’A-Lama (Galice) en août 2013. Sa correspondance est toujours soumise au seul bon vouloir des matons (aussi bien au départ qu’à l’arrivée), les activités sont de même restreintes à leur arbitraire le plus total, le tout dans une taule réputée pour son nombre élevé de “morts subites”… tal apareció muerto dans leur jargon obscène. Pour finir, face à sa demande de connaître la date de fin de peine, la justice et l’administration pénitentiaire continuent de jouer leur petits jeux mesquins de la torture à petit feu, changeant régulièrement leurs calculs de bourreaux. Pour l’instant, elle est fixée à… 2023.

En réalité, ces différentes mesures sont un avertissement lancé contre tous les révoltés. Il s’agit à la fois d’un acharnement particulier contre un de nos compagnons [1] (“toujours trop dangereux”, comme ils disent, d’un anarchiste que 29 années passées derrière les barreaux n’ont pas fait plier), mais aussi d’un châtiment trop banal contre ceux qui ne se soumettent pas. Parce que les têtes doivent rester baissées, les bouches bâillonnées et les yeux fermés, dedans comme dehors. Sauf si…

A bas tous les Etats, l’enfermement, les flics et les tribunaux,
Liberté pour toutes et tous !

Des anarchistes solidaires,
18 mai 2014

Milan : attaque solidaire du chantier d’Expo2015

Un sabotage de style No tav contre les engins de chantier de l’Expo à Darsena. Lors d’une attaque dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un groupe d’activistes s’est rendu sur la zone du chantier et a endommagé les engins qui travaillent à la réhabilitation du port de Milan : quatre machines, dont des pelleteuses, ont été mises hors service à coup de pioches contre leurs moteurs.

Sur la zone du chantier ont été retrouvés des tags et un drapeau No tav a été hissé sur un des engins ciblé. Un tag en particulier disait : « Contre l’Expo comme contre le Tav, saboter les chantiers. Ce sabotage est dédicacé à Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, incarcérés parce que no Tav« .

Cette action a été revendiquée par un mail, signé d’un soi-disant « Comité citadin et de travailleurs pour l’extension du Premier Mai à tous les jours de l’année« , lié à des groupes qui se déclarent proches des mouvements contre la Grande Vitesse et contre l’exposition universelle : « Expo 2015 est un des grands travaux qui apporte richesse et profit aux spéculateurs habituels – détruisant les parcs citoyens, bétonnant la moitié de Milan et exploitant les travailleurs. De plus, elle à toutes et tous un héritage de béton, de merdes architecturales et de déchets« . L’entreprise qui réalise les travaux à Dorsena a porté plainte contre X auprès des carabiniers.

[Traduit pour info de l’italien de La Repubblica, 03 maggio 2014. On peut trouver le communiqué en entier sur informa-azione ici.]

La centrale biomasse de Pierrelatte

Des milliers de tonnes de bois et pourtant un mauvais fonctionnement : la centrale à biomasse de Pierrelatte a un coût environnemental très négatif. Centrale à bois ne veut pas dire « écologique ». Reporterre a enquêté.


A Tricastin, le nucléaire n’a plus le monopole de l’opposition écologiste. Après notre enquête en décembre sur l’immense site atomique, un nouveau projet énergétique cristallise l’attention des associations locales et de certains élus : la centrale de cogénération biomasse de Pierrelatte.

Le projet naît en 2011, avec la perspective de fermeture par Eurodif de l’usine Georges-Besse I spécialisée dans l’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse. Les eaux chaudes rejetées par l’usine était alors récupérées au profit d’un réseau de chaleur qui alimentait un quartier de Pierrelatte et ses logements sociaux, ainsi que des infrastructures voisines telles que les serres agricoles ou les bureaux Areva du Tricastin. Mais avec la fermeture de l’usine disparaissaient cette énergie sous forme d’eau chaude. Pour la remplacer et dans la foulée des orientations du Grenelle de l’environnement, il fut décidé de construire une centrale de cogénération biomasse : elle brûlerait du bois afin de produire de l’électricité (85 gigawatt-heure, GWh) et de la chaleur (170 GWh).

L’usine thermique représente 55 millions d’euros d’investissement, financés par Areva, qui en a réalisé la conception, la construction, l’installation et la mise en service. Entrée officiellement en activité le 4 octobre 2012, la centrale est exploitée par la société Coriance, une entreprise spécialisée dans l’exploitation de réseaux de chauffage urbain. Mais son fonctionnement engendre des conséquences négatives tant sur le plan environnemental que social.

Une centrale surdimensionné

La centrale doit consommer jusqu’à 150 000 tonnes de bois par an. Dès les débuts du projet, la FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes pour la protection de la nature) dénonçait une « logique mega-industrielle […] qui va consommer des quantités pharamineuses de bois » et mener à une « catastrophe écologique à court-terme : surexploitations des milieux forestiers, coupes rases, puis transport et importation massive de bois ».

De fait, depuis la mise en service de la centrale, plusieurs coupes sauvages ont été constatées dans cette région qui compte de très nombreux sites Natura 2000. Les conséquences sur la biodiversité locale s’avèrent importantes. Tout récemment, c’est à La Gare des Ramières, une réserve naturelle, que des coupes à blanc ont été découvertes par le gardien du site. Les probabilités sont fortes que ces coupes servent directement à fournir la centrale à proximité.

Du côté d’EELV (Europe Ecologie les Verts), on dénonce les sollicitations de Coriance auprès des propriétaires forestiers locaux : « Il est facile de créer un effet d’aubaine en proposant de racheter aux particuliers du bois à cinq euros la tonne, soit un peu plus que le prix du marché. Le problème réside dans le laxisme de la règlementation de la coupe, qui est simplement gérée par un arrêté préfectoral ».

Malgré les coupes sauvages, la centrale ne parvient pas à fonctionner à pleine capacité. Alain Volle, un militant d’EELV qui suit de près le dossier, évoque seulement « 20 000 tonnes de bois pour la première année d’utilisation », loin des 150 000 tonnes prévues. Une insuffisance en bois prématurée qui révèle« un projet surdimensionné, ne répondant pas à la demande locale », selon la députée européenne Michèle Rivasi.

La centrale de biomasse témoigne des problèmes de structuration de la filière-bois en France et de l’inefficacité des politiques de grands projets forestiers, quelques semaines après un rapport très critique du CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces verts) sur la politique énergétique misant sur la biomasse forestière.

Pour compenser cette difficulté d’approvisionnement, la centrale est suppléée par une chaudière au gaz et au… fioul. Dans une lettre adressée au Préfet de la Drôme cette semaine, Michèle Rivasi demande ainsi : « Le système devait produire de l’électricité par cogénération. Le fait-il vraiment ? Le fonctionnement au fuel et le stockage du fuel sont-ils règlementaires ? […] Nous nous inquiétons dans ces conditions des nuisances et des impacts qui seront décuplés quand la centrale fonctionnera à pleine puissance » La députée évoque aussi une fuite de 35 000 litres de fioul dans la centrale.

Des impacts locaux conséquents

L’utilisation du fuel n’était en effet pas prévue dans les plans initiaux et ne figure pas dans l’enquête publique. Les opposants dénoncent de nombreuses autres irrégularités. Parmi celles-ci, la construction d’une usine de broyage du bois et de plateforme de stockage à 1,5 km du site de la centrale, alors qu’elle devait être implantée sur le site de la centrale. Cela occasionne des nuisances multiples parmi lesquelles des transports incessants en camion entre les deux structures et le bruit permanent de la machine à broyer. Les associations pointent aussi l’épandage non-contrôlé de cendres et de copeaux de bois, partout à proximité du site. Pour Alain Volle, « les conséquences sanitaires peuvent être importantes pour les riverains. Les cendres volantes risquent de devenir un vrai sujet de santé publique à Pierrelatte ».

La centrale a également eu un impact direct sur l’activité économique locale. Longue de 180 mètres et haute de 30 mètres, la centrale de Pierrelatte s’est implantée à quinze mètres d’une serre agricole. L’ombre portée par cette structure massive empêche le maraîchage sous serre, et l’exploitation a accusé des pertes de 40 000 euros par cycle de culture (deux par an), selon une expertise judiciaire, qui a conclu que la présence de la centrale oblige à reconstruire 5000 mètres carrés de serres ailleurs. Loïk de Feraudy, le propriétaire de l’exploitation, a ainsi dû déposer le bilan. Au 28 janvier, ce sont donc dix-sept salariés qui se retrouveront au chômage. S’il a intenté plusieurs actions en justice, il veut aujourd’hui « mettre au défi le président de Coriance d’un débat en face-à-face pour démonter les discours portés sur l’environnement et l’emploi local ».

Sollicité plusieurs fois par Reporterre, Areva n’a pas souhaité répondre à nos questions, renvoyant à la société d’exploitation, Coriance. Celle-ci n’a pas donné suite à nos appels répétés. En attendant, la mobilisation s’organise et une manifestation se déroule ce samedi, à 11h, devant la mairie de Pierrelatte.

En attendant de prochaines actions juridiques sur les différents aspects controversés de ce projet, c’est donc par la revendication citoyenne et locale que se prolonge l’opposition à la centrale biomasse de Pierrelatte. Comme à Gardanne, que Reporterre suit également. Et comme souvent dans tous ces projets absurdement inutiles, grands ou petits.

j’ai laissé l’article de reporterre  intact. vous pouvez envoyer les commentaires au mail du laboratoire


Source : Reporterre.

Photos :

Suisse] Actualisation sur la situation du prisonnier anarchiste Marco Camenisch

Depuis le 15 ou 16 mai 2014, Marco a été maintenu en isolement pendant 5 jours à la prison de Lenzburg en Suisse, parce qu’il a refusé de donner un échantillon d’urine.

Le 23 mai, il sera transféré à l’établissement pénitenciaire Bostadel. Nous ne savons pas si son transfert a été ordonné parce qu’il a de nouveau refusé de donner un échantillon d’urine ou si ce transfert était prévu à l’avance.

L’incarcération de Marco doit prendre fin le 8 mai de l’année 2018. Sa libération anticipée (« libération conditionnelle ») a été rejetée en raison de la « propension chronique à la violence » et « d’idéologie promouvant la délinquance » entre autres.

Marco Camenisch

Strafanstalt Bostadel

Postfach 38, CH-6313 Menzingen, Schweiz/Switzerland

Tel. +41 41 757 1919, Fax +41 41 757 1900

Lyon/Grenoble/Chambéry] Consulats d’Italie attaqués en solidarité avec les compagnon-es No TAV en procès – 22 mai 2014

Le consulat d’Italie visé par les anti Lyon-Turin

La façade a été taguée et de l’huile et du goudron ont été renversés sur le bâtiment du 6e arrondissement de Lyon, 5 rue du Commandant Faurax.

notavLyon1

L’inscription « No TAV Liberi » est encore visible ce jeudi midi alors que les dégradations ont été commises la nuit dernière. Cette action a probablement un lien avec le procès d’opposants au projet de TGV entre Lyon et Turin qui se déroule en ce moment en Italie. Les consulats italiens de Grenoble et de Chambéry ont également été la cible des « No TAV ».

A Lyon, une enquête a été ouverte, et les images des caméra de videosurveillance devraient être exploitées pour tenter de retrouver les auteurs de ce tag.

notavLyon2

Leur presse – Lyonmag.fr, 22/05/2014 à 13h33

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Grenoble : les « No Tav » taguent le consulat d’Italie

La façade du consulat d’Italie à Grenoble, situé 15 cours Jean-Jaurès, a été taguée et aspergée de peinture dans la nuit de mercredi à jeudi. Les inscriptions apposées sur la porte demandent la libération de plusieurs activistes du mouvement dit des « No Tav », ces opposants à la construction de la ligne ferroviaire Lyon-Turin. Ces quatre personnes sont actuellement détenues en Italie pour avoir participé, il y a un an, à l’attaque d’un chantier de la ligne TGV et doivent être jugées aujourd’hui.

notavGrenoble

Leur presse – ledaubé.com, le 22/05/2014 à 09h43

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CHAMBERY Des tags signés No Tav sur l’ancien consulat italien

C’est dans ce bâtiment que les Italiens de Savoie voteront pour les Européennes.

Un acte de vandalisme symbolique sans doute, perpétré la veille de l’ouverture du scrutin européen pour les Italiens de l’étranger. Des tags et déversements de peinture ou de goudron portant la signature “No Tav “-mouvement des opposants au projet ferroviaire Lyon-Turin- tapissent depuis hier les façades de l’ancien consulat d’Italie de Chambéry. Là où les Italiens de Savoie sont invités à voter vendredi et samedi pour leurs candidats italiens.

le-dl

Leur presse – ledaubé.com, le 22/05/2014 à 21h18

Italie : le Tribunal de la Liberté ouvre une brèche dans les accusations contre Claudia, Chiara, Mattia et Niccolò

 [contre le lyon turin ferroviaire] rester aux côtés des inculpé-e-s c’est notre attitude depuis  l’accusation d’écoterrorisme contre sole, edo, silvano ( 1998)

La décision du Tribunal de la Liberté [chargé de décider des mesures préventives, NdT] du 9 janvier dernier a été annulée par la Cour de Cassation, uniquement pour les articles 280 et 280bis. Au final, pour la Cour de Cassation, il ne reste que l’attentat à finalité terroriste et l’attentat terroriste avec engins mortels et explosifs. La balle revient maintenant entre les mains du Tribunal de la Liberté qui devra se prononcer de nouveau sur la légitimité des mesures préventives de détention pour Claudia, Chiara, Mattia et Niccolò en tenant compte du verdict du Palazzaccio [cour suprême de cassation de Rome, NdT]. Le jugement d’aujourd’hui, il est bon de le rappeler, n’aura pas d’effet direct sur le procès, lors duquel les compagnons seront toujours accusés par les articles 280 et 280bis en plus des autres délits, même s’il ouvre évidemment de grosses fissures dans l’enquête formulée par le parquet de Turin.

[Traduit de l’italien par nos soins de Macerie.]

 

Nantes] Nouvelle incarcération suite à la manif du 22 février contre l’aéroport – 14 mai 2014

Un homme de 29 ans devait être jugé ce vendredi 16 après-midi en comparution immédiate à Nantes. Ce Parisien est soupçonné d’avoir participé aux dégradations de l’agence de voyage Fram et de locaux appartenant à Nantes métropole lors de la manifestation anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes le 22 février à Nantes. Il est aussi suspecté d’avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre lors de ces débordements.

Il réfute les faits.

Son procès a finalement été renvoyé au mois de juin, le tribunal ayant ordonné un complément d’information : un expert sera désigné pour étudier les photos de la manifestation sur lesquelles repose le dossier.

En attendant l’audience, le prévenu, interpellé mercredi à Paris et déjà condamné à six reprises, a été placé en détention provisoire.

Valence (Drôme) : la liberté n’a pas de modèle

Évasion éclair à la prison de Valence

France Bleu Drôme Ardèche, 05 mai 2014 à 11h57

Dimanche soir, un détenu chargé de sortir les poubelles dans la rue en a profité pour se faire la belle. Il a été récupéré quelques minutes plus tard mais les surveillants demandent son transfèrement dans un autre établissement.

Une évasion éclair s’est donc produite à la Maison d’arrêt de Valence. Les faits se sont déroulés ce dimanche soir vers 18h30. Un détenu chargé de sortir les poubelles dans la rue en a profité pour se faire la belle. Il s’est enfui en courant. Mais un gardien a réussi à le retrouver au bout de 300 mètres dans l’avenue de Chabeuil. Le détenu était caché entre deux voitures.

Un prisonnier modèle

L’homme considéré comme prisonnier modèle fait partie du service général, c’est à dire de ceux qui servent les repas ou justement sortent les poubelles. Ce fugitif a été placé en quartier disciplinaire dès son retour à la prison. Le syndicat de surveillant UFAP demande son transfèrement dans un autre établissement de la région. C’est maintenant à la Direction régionale de décider si oui ou non il faut transférer ce détenu dans une autre prison

d’après leur médias.

Chiomonte/ NO TAV attaque nocturne du chantier

 

Le 4 mai une douzaine de militants encapuchonés ont découpé les grillages  du chantier du Tav Chiomonte  où est en cours  l’excavation du tunnel de géognostique. Ils ont lancé des pétards et des feux de Bengale et des bomba carte , à l’aide de mortiers rudimentaires fabriqués à partir de tuyaux en plastique, comme cela s’était produit dans le passé, C’est arrivé juste  vers 1h 40 .

il n’ya eu aucun blessé parmi les manifestants

Lorsque les agents de police et les policiers ont ouvert les portes pour tenter de capturer le manifestants qui sont enfuis à travers bois Maisl es militants avaient lancé ,sur les routes autour du chantier, des clous en acier  avec 4 pointes. Pour plus de sécurité, les agents de la patrouille routière ont également vérifié les voies de l’A32, mais il n’y avait aucune trace de clous ou d’autres

information pris dans la presse et le site informa azione