note du laboratoire:
Pendant le spectacle citoyen se met en place . pour la cop 21 l’état met en batterie ses pièces d’artillerie judiciaire
la sûreté de l’état, un retour dans la phraséologie de l’état français actuel, le gouvernement de valls ouvre une porte fermée depuis 1981. la convention européenne n’a rien à dire car celle -ci admet qu’en Grèce et en Espagne, en italie les compagnon-n-e-s sont actuellement persécuté-e-s par l’inquisition des états, mais les compagnon-n-e-s continuent à se lutter c de .Les attaques répétées contre les legislations sociales, par ceux là même, délimitent le champ de bataille
[Terrorisme d’Etat] : perquisitions & assignations à résidence s’étendent aux opposants à la COP21 (mis à jour)
[Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, l’état d’urgence a permis à ce jour 1.616 perquisitionss et 290 assignations à résidence prononcées (Figaro, 26/11/2015 à 15:34)]
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COP21 : perquisition dans un squat
AFP, 27/11/2015 à 11:01
Une perquisition a été menée ce matin dans un squat du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), occupé par des personnes soupçonnées de pouvoir « troubler l’ordre public pendant la COP21 », la conférence climat de Paris, selon des sources policières.
L’opération, qui a mobilisé une forte présence policière et entraîné le bouclage d’un quartier, a commencé à 08 heures, rue Baudin, dans un quartier calme de cette commune plutôt cossue de banlieue parisienne. La perquisition vise à déterminer si les personnes présentes dans ce squat, « une petite vingtaine », sont « susceptibles de troubler l’ordre public pendant la COP21 », qui commence officiellement lundi, a indiqué une source policière. Selon une seconde source policière, il s’agit d’un squat « d’anarchistes », possibles membres d’un groupe de « Black Blocs ». Les groupes hostiles aux institutions, issus de la mouvance anarchiste et regroupés sous l’appellation « Black Blocs », se sont fait connaître par des actions violentes lors des manifestations altermondialistes, en France comme à l’étranger.
Des délégations de 195 pays se retrouvent à Paris pour deux semaines à l’occasion de la COP21, dans le but de finaliser un accord mondial pour lutter contre le réchauffement climatique.
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Etat d’urgence : perquisitions et assignations dans les milieux zadistes et alternatifs
Le Monde, 27 novembre 2015
Quelques jours avant l’ouverture de la COP21, plusieurs assignations à résidence et perquisitions ont visé des militants proches des milieux zadistes et écologistes, mercredi 25 et jeudi 26 novembre, dans toute la France.
Six personnes ont été assignées à Rennes, ainsi qu’un membre de l’équipe juridique de la Coalition Climat21, qui rassemble 130 associations, organisations non-gouvernementale et syndicats. Les policiers ont également tenté de notifier cette mesure à plusieurs personnes à Rouen et à Lyon, notamment. Des perquisitions ont eu lieu à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et… chez des maraîchers bio de Dordogne. Les assignations que nous avons pu consulter ont une durée limitée – jusqu’au 12 décembre, le lendemain de la fin de la conférence sur le climat – et visent clairement les éventuels mouvements revendicatifs qui pourraient entourer l’événement, qui débute dimanche 29 novembre.
Les arrêtés sont pris « au regard de la gravité de la menace terroriste sur le territoire national » et « des mesures particulières [qui] s’imposent pour assurer la sécurité de la conférence ». « Des mots d’ordre ont circulé pour appeler à des actions revendicatives violentes », assurent-ils ensuite, avant d’affirmer « que la forte mobilisation des forces de sécurité pour lutter contre la menace terroriste ne saurait être détournée pour répondre aux risques d’ordre public liés à de telles manifestations revendicatives ». La loi du 20 novembre sur l’état d’urgence autorise l’assignation à résidence d’une personne lorsqu’il existe « des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ».
Inquiétude depuis des semaines
Les débordements éventuels lors de la grande Marche pour le climat qui devait avoir lieu le 29 inquiétaient le gouvernement depuis des semaines. Elle a finalement été annulée à la suite des attentats du 13 novembre : la Préfecture de police a interdit toutes les manifestations à Paris et en Ile-de-France jusqu’au 30 novembre. Si les organisateurs ont prévu des modes d’expression alternatifs, plusieurs associations ou collectifs n’ont pas renoncé. Mardi 24, plusieurs intellectuels ont lancé un appel à « braver l’état d’urgence » dans Libération, et l’événement « Marche mondiale pour le climat (appel à la désobéissance) » créé sur Facebook réunissait, vendredi, 4 700 participants.
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Perquisition administrative chez des maraîchers bio : « Ils s’attendaient à quoi, des légumes piégés ? »
Basta Mag, 26 novembre 2015
Le 24 novembre, le préfet de Dordogne a ordonné la perquisition d’une ferme du Périgord vert. À la recherche de « personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste », les gendarmes ont fait chou blanc. Sur les 1 233 perquisitions administratives menées en France, les abus commencent à s’accumuler.
La ferme d’Elodie et Julien, à mi-chemin entre Périgueux et Angoulême, figure dans une plaquette de l’office de tourisme au chapitre « vente directe de fruits et légumes ». Il faut croire qu’on la trouve aussi dans les petits papiers du préfet de Dordogne. Mardi matin à 7 h 20, depuis sa chambre avec vue sur l’arrière de la maison, un ami hébergé par le couple entend des claquements de portières et aperçoit la lumière de lampes torches. C’est une perquisition administrative. « Quand on est descendus, les gendarmes étaient déjà dans la cuisine », raconte Elodie, 36 ans. Elle ne sait pas si l’ami « a ouvert ou s’ils sont entrés tout seuls », de toute façon « la porte était ouverte ». Devant elle et son compagnon Julien, 34 ans, s’alignent « une dizaine » de gendarmes de Nontron, Ribérac et Verteillac.
Comme les maraîchers bio demandent des explications, les forces de l’ordre invoquent l’état d’urgence et leur montrent un ordre de perquisition signé par le préfet Christophe Bay (voir ci-dessous). Selon ce papier, faisant référence aux attentats du 13 novembre et à « la gravité de la menace terroriste sur le territoire national », « il existe des raisons sérieuses de penser » que, chez eux, « peuvent se trouver des personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste ». « Ils s’attendaient à quoi, des légumes piégés ? », plaisante Elodie après coup. Installés depuis trois ans et demi en Dordogne, Julien et sa compagne ont une fille de deux ans, vendent des légumes de saison à Biocoop et le samedi au marché.
« Le G8, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ? »
Pendant deux heures quarante, les gendarmes fouillent chaque pièce en regardant « dans les placards, les coffres, la bibliothèque, les recoins, les boîtes », détaille Elodie. Ils semblent « très intéressés par les petits carnets, les coupures de presse. Les livres, moins. » Et demandent quelle surface fait la ferme, s’il y a des appentis. L’un d’eux prend les choses particulièrement au sérieux. « Il nous dit : “le G8, les sommets européens, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ?”, et mentionne aussi la COP 21. Visiblement, la perquisition a un rapport avec nos activités militantes. »
Cette impression se confirme lorsque les gendarmes évoquent enfin « un truc tangible », une action à laquelle Elodie et Julien ont participé il y a trois ans contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le blocage du péage autoroutier de Mussidan. « Je ne pense pas avoir fait une seule manif depuis », résume la maraîchère. « La petite a deux ans. Je ne veux pas jouer la Sainte Nitouche, mais manifestation ou pas, qu’est-ce qui justifie ça ? » Le gendarme zélé explique aux habitants de la ferme « qu’avec l’état d’urgence, tout rassemblement est interdit, et qu’organiser une manifestation est illégal ». Elodie demande : « Si vous trouvez un papier disant que j’organise une manifestation, vous m’arrêtez ? » La réponse est oui. Mais ils ne trouvent rien de tel.
Les ordinateurs de la maison sont raccordés « à un appareil qui ressemblait à un disque dur externe, apparemment pour en copier le contenu », sans même avoir besoin de demander les mots de passe. « Il y a un ordi sous Ubuntu [un logiciel libre, ndlr] , et, là, ça n’a pas marché. » « Ils ont aussi branché les téléphones portables à une machine, en expliquant que le logiciel se déclenchait en fonction de mots-clés. » Un gendarme s’autorise une petite impertinence : « Je suis pas sûr que ça marche avec le péage de Mussidan. »
« Ils nous parlent d’extrême gauche et sous-entendent qu’on est islamistes ? »
Lorsqu’ils tombent sur des autocollants de la CNT, les gendarmes demandent de quoi il s’agit. « C’est mon syndicat », répond Elodie, affiliée à la Fédération des travailleurs de la terre et de l’environnement. Pas de questions supplémentaires sur ce point. L’ami hébergé est fouillé sans insistance. Le matériel agricole ne semble pas non plus susciter leur curiosité. La conversation prend un tour plus inquiétant quand les gendarmes voient écrit « Bruxelles » dans un carnet et sur la carte d’identité de Julien, qui a travaillé en Belgique où il a encore des amis. Ils veulent savoir si le couple y va souvent. Ce signe de fébrilité agace Elodie : « On parle de quoi là ? Ils nous parlent d’extrême gauche et d’un coup sous-entendent qu’on est islamistes ? On ne sait pas ce qu’ils cherchent. » Pour seule réponse, les habitants récoltent un « voyez ça avec le préfet, nous on exécute les ordres ».
À 10 heures, après avoir fait signer un compte-rendu de perquisition reconnaissant qu’ils n’ont rien trouvé, les gendarmes repartent comme ils sont venus. Les maraîchers pensent quand même « qu’il faut que ça se sache ». Comme beaucoup de militants, ils craignent les conséquences de l’état d’urgence. « C’est vrai que notre préfet a la réputation d’être un peu rigide. Mais là on s’aperçoit que dès que la loi le permet, des individus se sentent libres de faire ce qu’ils veulent sur leur territoire. Visiblement, la brèche est ouverte. »
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A la veille de la COP21, perquisitions, assignations à résidence et appels à manifestations
(Paris-luttes, 27 novembre 2015, extrait)
11h 20 : Perquisition à l’Annexe, squat situé au Pré St Gervais et qui avait accueilli les Assemblés Générales contre la COP21.
(Paris-luttes, 26 novembre 2015, extrait)
23 h : l’université Paris 7 a annoncé sa fermeture administrative vendredi, samedi et dimanche pour empêcher son occupation.
22 h : une deuxième personne est assignée à résidence. Elle serait membre de la legal team d’après un communiqué de la LDH. Elle devra elle aussi pointer plusieurs fois par jour au commissariat local.
19h30 : Seule bonne nouvelle de la journée : la personne en comparution immédiate aujourd’hui après la manif de dimanche a demandé le report. Elle passera au tribunal le 6 janvier. Elle sort sans contrôle judiciaire.
18h30 : plusieurs centaines de personnes place de la République pour la manifestation contre l’interdiction de manifester. Environ 500.
16 h : au squat « Le Moulin » à Ivry, les policiers ont notifié une assignation à résidence à l’une des personnes habitant le squat. Elle ne peut quitter la ville sauf dérogation et sera obligée de pointer plusieurs fois par jour au commissariat d’Ivry jusqu’au 12 décembre. Elle doit être chez elle de 20 h à 6 h du matin. Une première a priori dans le cadre de la contestation de la COP21.
14h30 : les flics sont passés au squat « le Moulin » à Ivry.
Une perquisition a eu lieu au squat « le Massicot » à Ivry. Des civils sont venus, accompagnés de 5 camions de flics. Cette perquisition fait suite à de nombreux coups de pression sur les squats du 94. Deux personnes ont été interpellées. Une personne a été enlevée par la police lors de la perquisition au squat Le Massicot ce matin. On ne sait pas où elle est retenue, ni si elle est formellement mise en garde à vue. La préfecture ne donne aucune information « au nom de l’état d’urgence ».