Qui en veut à Enedis ? » demande la journaliste de France-3 région ce matin après l’incendie de 11 véhicules
Qui en veut à Enedis ? » demande la journaliste de France-3 région ce matin après l’incendie de 11 véhicules appartenant à l’ex-ERDF dans la nuit du 29 au 30 mai à Grenoble, rue du Vercors. « L’alerte a été donnée à 2h57 précisément et les pompiers de l’Isère ont déployé 3 lances pour venir à bout du sinistre. L’hypothèse criminelle est largement privilégiée par la police qui a ouvert une enquête. »
Un communiqué anonyme de revendication nous est parvenu ce matin. On ne saura pas « qui en veut à Enedis » – et nous ne voulons pas le savoir. Mais on y apprend les motivations des auteurs de ces sabotages. Une chose est sûre : si leur prose peut paraître pompeuse, ils ne se trompent pas en désignant ERDF comme l’un des « milles avatars de l’infrastructure capitaliste » et en l’accusant de rendre possible le vieux rêve cybernéticien par le biais (entre autres) du compteur Linky. A ce sujet, nous renvoyons nos lecteurs à ces différents articles :
Mobilisation contre les compteurs linky
Dans la nuit du 29 au 30 mai 2017 une douzaine de véhicules ont été pris pour cibles.
Les entreprises les plus mortifères se vétissent stratégiquement de nouvelles parures. Suez devient Engie, Vinci devient Indigo, ERDF devient Enedis. Ce goût pour l’apparence ne trompe plus que les mirauds. Dans un monde où la communication falsifie tout, exhibons franchement les responsables du désastre organisé. ERDF travaille à l’électrification constante de nos territoires. ERDF se déploie entre chaque site de production et foyer de consommation. C’est ce réseau, ce maillage de cables qui branche les êtres humains sur les barrages, les éoliennes, le photovoltaïque, les centrales nucléaires. EDF, alter-ego d’ERDF administre les doses, la bureaucratie énergétique contrôle. Nous ne palabrerons pas sur les insignifiantes disctinctions que d’autres aiment à faire entre les modes industriels de production électrique. Nous les condamnons tous.
Cette nuit nous avons détruit du matériel d’ERDF, nous nous en expliquons. Si nous avions des allume-feu en poche, quelques litres de mélange inflammable, un briquet et nos déterminations, c’est que le sabotage devient pour nous une évidence contre l’un des mille avatars de l’infrastructure capitaliste.
À la fonction vitale de cette entreprise dans la gestion des flux.
À la dévastation des milieux où courent désormais des lignes THT.
À notre dépendance aigüe à l’industrie électrique.
S’ajoute aujourd’hui ce petit objet hautement néfaste, le Linky. Ce compteur a déjà défrayé la chronique et d’autres ont su mieux que nous en décrypter les dangers. Le Linky n’est qu’un prélude, un dispositif pionnier dans la déferlante de technologie domestique qui s’annonce. La domotique progresse, le vieux rêve cybernétique s’incarne. N’en restons pas là, remontons aux causes, à la genèse des nuisances. Derrière le Linky il y a l’omniprésente industrie et la logique dépossession matérielle de moyens de produire nous même notre énergie.
Il s’agit d’attaquer, et les cibles sont nombreuses. Nous attaquons les responsables de l’état actuel du monde. Nous sommes opportunistes, pourquoi cette cible plutôt qu’une autre ? Vinci, Suez, Eiffage, le CEA sont autant d’ennemis. Il y en a d’autres. Leur arrogance est insuportable. Nous cherchons les failles, nous cherchons où frapper pour rappeller que des personnes résistent et transforment leur critique en actes.
Cette pratique du sabotage, nous souhaitons la partager. Elle est ancienne et toujours d’actualité. C’est mettre un grain dans les rouages de la machine. Nous sommes conscient-e-s qu’ERDF et ces mefaits ne seront pas arretés par notre action. Nous sommes conscient-e-s que sans des actions offensives à son encontre ERDF est libre d’étendre son emprise.
Il ne s’agit pas de dialoguer ou de critiquer ERDF. Avec le sabotage de ces véhicules nous attaquons un ennemi, nous instaurons un rapport de force, et nous démontrons que nous pouvons dépasser nos peurs. Parce qu’il ne nous est plus possible de contempler la misère en pansant nos plaies ou simplement sans rien faire. Mais le sabotage n’est pas une fin en soi. Cette pratique s’inscrit dans nos vies aux côtés de beaucoup d’autres. Nous les choisissons pour vivre pleinement nos existences.