[Tract] : À Sospel comme ailleurs, ni armée ni frontières !

MIA, 21 août 2016

Une trentaine de personnes se sont retrouvées lors du marché de Sospel (Alpes-Maritimes) jeudi 11 août, village de 3500 habitants limitrophe de l’Italie, pour dénoncer la militarisation de la région. Après avoir refusé collectivement de décliner leur identité aux gendarmes présents rapidement sur les lieux, …
… des discussions se sont engagées avec les passants sur la présence massive des forces armées et du passage d’exilés dans la région.
Le groupe s’est ensuite rendu à la gare où les contrôles au faciès sont quotidiennement effectués, afin de visibiliser les rafles et tenter de les empêcher.

Le texte ci-dessous a été distribué :

À Sospel comme ailleurs, ni armée ni frontières !

À Sospel, depuis trois semaines, 60 militaires sont présents dans le village, officiellement « pour couvrir un large territoire allant de Breil à Menton […] dans une mission d’antiterrorisme et non de contrôle des migrants ou de fonction policière » comme l’indique l’article du 10 août paru dans Nice Matin.

Or l’action quotidienne des militaires démontre bien le contraire. La vallée de la Roya devenant un lieu de passage de la frontière, les militaires participent effectivement aux contrôles opérés dans les trains et sur les quais, ciblant ainsi toute personne n’ayant pas le bon faciès. Les migrants passant depuis quelques mois dans la vallée sont donc systématiquement arrêtés et expulsés.

En effet, depuis quelques mois, la situation à Vintimille est de plus en plus tendue, les rafles et les contrôles rendent la traversée de la frontière très difficile et incitent les candidats au passage à modifier leur parcours. Par conséquent, les forces répressives se déplacent elles aussi, comme en témoigne l’occupation des villages et des sentiers par la soldatesque armée jusqu’aux dents.

La politique générale de fermeture des frontières et la présence sécuritaire quotidienne se concrétisent ainsi non seulement aux frontières, mais aussi jusqu’à l’intérieur du territoire.

On a vu il y a quelques jours plus de 200 personnes partir en courant à travers le poste de douane à Menton se faire refouler, matraquer, gazer au lacrymogène puis, pour la majorité, expulser. Au camp soidisant « humanitaire » de la Croix Rouge de Vintimille, où plus de 500 candidats à l’exil s’entassent dans des préfabriqués, les policiers surveillent faits et gestes et l’accès à la nourriture et à l’hygiène sont soumis à condition. Les brimades et humiliations sont quotidiennes.

Les alibis permettant la répression ne manquent pas. De la menace terroriste à celle des militants « No border », tout est bon pour justifier les intérêts du capital européen. Un arrêté préfectoral interdit dans toute la vallée de la Roya tout rassemblement de plus de deux personnes : les temps sont si sombres que même randonnée, pique-nique et discussion autour du nomadisme sont proscrits. En quelques jours, lors d’un campement organisé côté italien et pendant une manifestation prônant la libre circulation des personnes, plus d’une cinquantaine de personnes ont été arrêtées, contrôlées, et se sont vu délivrer les désormais habituelles « foglio di via », mesure administrative arbitraire interdisant l’accès au territoire italien pour des durées allant jusqu’à 5 ans.

Ainsi, si en France le déploiement de l’armée dans les villes et villages se généralise, particulièrement depuis la proclamation de l’état d’urgence, le contrôle militaire des frontières est issu d’un processus plus large et déterminé en fonction des besoins des États dominants. Construction de murs, déploiement de barbelés, création de forces spéciales d’intervention… aussi bien à l’intérieur des pays européens que dans les pays de provenance ou de transit : la logique reste la même et le blocage effectif.

Les populations sont déjà confrontées aux guerres d’intervention des puissances occidentales dans des pays comme la Syrie, le Mali, l’Irak, l’Afghanistan, pour ensuite retrouver ces mêmes forces armées qui les bloquent dans leur exil. Ici comme ailleurs, l’armée joue son rôle de contrôle de la population, et qu’elle soit présentée comme force défensive, de surveillance ou de protection, n’oublions pas qu’un fusil reste un fusil, et qu’il n’a pour autre but de servir l’ordre des puissants.

La guerre nous concerne tous directement, à chacun de nous de s’y opposer !

L’assaut …

note : un petit rappel


aubanar.lautre.net

Ça sent la poudre autour de lui, Angel se poste à une fenêtre. Il n’a pas d’arme alors il sera juste là pour témoigner. Dans la rue, y a « un gallo » droit sur ses ergots qui dirige ses troupes. Ce coq n’a qu’une aile, Angel jure en le reconnaissant. Manquet, le renégat… Un ancien de la CNT qui doit son surnom de Manchot pour le bras perdu en attaquant la Banque de Tarragone tandis que la première guerre mondiale était là-bas, dans le Nord.

La première guerre mondiale… Des militants catalinistes avaient franchi les Pyrénées et s’étaient battus au côté des alliés convaincus qu’ils obtiendraient de facto une certaine forme de reconnaissance mondiale. Et que les sacrifices consentis leur ouvriraient les portes de l’autonomie et de l’indépendance.

En Espagne, la première guerre mondiale avait enrichi les déjà riches et appauvri les déjà pauvres… La colère montait dans les classes inférieures et moyennes. La Confederación Nacional del Trabajo comptait 15 000 membres en 1915, ils étaient 73 860 en 1918  En 1918 au congrès de la CNT Salvador  Segui Rubinat impulsa les syndicats uniques, formule organisationnelle  qui fortifia les travailleurs dans leur lutte contre le patronat…. Il mourut assassiné par des pistoleros  à la solde du patronat  le 10 mars  1923  dans la rue de la Cadenas  à Barcelone,alors qu’il se promenait  avec le cénétiste  Fancisco Comas Pagés

Angel, il la connait cette histoire… Parce que lui, il est encore à la confederación alors que l’autre, Eusebio Rodriguez Salas, maintenant il est au Partido Socialista Unificado de Cataluña (PSUC). Sale type, voyou, toujours prêt au coup de feu…

Le Manchot, devenu commissaire général grâce au ministre de l’ordre public de la Généralité de Catalogne Artemi Aiguader. Choisi pour son agressivité et son hostilité aux anarchistes.

Ça sent la poudre avec tous ses policiers prêts à donner l’assaut. Le bâtiment semble maintenant encerclé, les compañeros sont tendus et sur le point de se défendre… traitres de socialistes !…

Des coups sont donnés dans la porte. Les policiers sont sûrs que les militants cénétistes vont obéir alors ils hurlent des ordres. Angel ne les comprend pas, pourquoi parlent-ils en français maintenant?

Hier soir, 2 mai, un ami de la FAI (Federación Anarquista Ibérica) est tombé, tué au cours d’un accrochage avec des gars de Estat Català, un petit parti lié à Lluis Companys au sein de Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), La Gauche Républicaine de Catalogne . Companys, le Président de la Généralité de Catalogne, n’avait pas supporté de voir sa communication avec le Président de la République espagnole coupée par un standardiste cénétiste qui préférait donner la priorité aux appels liés à la lutte contre les troupes franquistes…

Alors, le Manchot était venu avec 200 policiers pour prendre le Central téléphonique. Et, comme les cénétistes ont résisté,  Eusebio Rodriguez Salas est allé appeler la guardia nacional

Les policiers ont défoncé la porte et ont envahi le local.

Ça sent la poudre dans la tête d’Angel, témoin impuissant de la prise du Central téléphonique de Barcelone ce lundi 3 mai 1937. Autour de lui, les compañeros sont allongés par terre, Les policiers envoyés par le gouvernement socialiste s’en donnent à cœur joie : les bureaux sont renversés, les militants brutalisés, ça sent la poudre dans la tête d’Angel…

Ce 3 mai 1937, la République espagnole combat la Révolution sociale, Barcelone la rouge et noire sort les armes pour se défendre. Angel, devine plus qu’il ne voit les barricades dressées par les différents groupes… «Police partout, justice nulle part !» Pourquoi ces clameurs en français ? Angel regarde autour de lui. Il voit les policiers qui poursuivent leur sale boulot sans se soucier de lui. Invisible et invincible… Il survivra pour raconter…

Ce 3 mai 1937, les policiers ont investi les clochers des églises. Les anarchistes sont plutôt dans le Barrio Chino, ce quartier appelé quartier chinois dans les années 20 parce qu’à cette époque le quartier chinois de San Francisco était l’exemple souvent cité de quartier pourri où régnaient insécurité, alcoolisme et prostitution. Et dans le Barrio Chino catalan, El Raval, c’est rude, très rude…

Angel retournerait bien faire un tour dans ces rues coupe-gorges mais, pour l’instant, il est juste là au milieu de la terreur policière. On ne le voit pas mais lui voit ces deux compañeros embarqués sans aucun ménagement. Et cette odeur de poudre dans la tête…

Retourner boire une absinthe au bar Marsella et croiser Georges Orwell comme l’autre jour… Mais pour l’instant, il y a ce lieu que gère la CNT et que le pouvoir socialiste veut écraser… Couper les têtes qui dépassent ou penseraient trop librement.

Lluis Companys, le Président de gauche préfère écraser les militants anarchosyndicalistes plutôt que de lutter contre celui qu’il dit être son ennemi. Les troupes gouvernementales envoyées au front étaient très largement sous équipées alors qu’à contrario les troupes loin à l’arrière avaient tout ce   qu’il fallait pour contrôler, maîtriser, réprimer les travailleurs en mal de révolution sociale.espagne 36

Lluis Companys avait pourtant été très clair : « Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est… » La mémoire d’Angel vient maintenant de lui faire défaut pour la fin de la phrase. Ou de la fin de la farce… Et pourquoi le Président avait-il parlé en français ?

3 mai 1937, les traitres socialistes veulent écraser les rêves d’Angel en faisant taire la confederación. Dehors, dans les rues de Barcelona les barricadas se montent… «A las Barricadas! A las Barricadas! Por el triunfo de la confederación.» Angel chante en silence les mots de Valeriano Orobón Fernández.

Chanter en silence pour rester invisible et invincible. Il survivra pour raconter…

Les policiers continuent leur sale boulot. Dans la rue, la colère monte contre la enième trahison de ce gouvernement se disant de gauche…

« Angel ! Angel ! Est-ce que tu m’entends ? Levez-lui les pieds… Angel ! Serre ma main si tu m’entends… »

Angel sent qu’il n’est plus invisible. Il ne connait pas la voix qui connait son prénom. Plus d’odeur de poudre. On lui a mis un truc sur la bouche et un air frais l’aide à respirer. Il ouvre un œil, reconnait des copains de son syndicat CNT. Des jeunes qui se moquent un peu de lui quand il se met à rabâcher les journées de mai 1937, quand il était jeune comme eux. C’était la guerre qu’il a fait. Eux, c’est l’état d’urgence qu’ils subissent…

« Salut, ne bougez pas tout de suite et puis… c’est encore bourré de flics… »

Il est jeune, souriant. Sûrement un jeune étudiant en médecine venu donné un coup de main aux équipes médicales. Pour soigner les victimes de la police.

Angel se rappelle. Ces jeunes rentrés dans le local syndical, la police qui veut envahir le local, la porte enfoncée à coup de bélier. Et puis les policiers qui foncent, menacent, bousculent, matraquent, gazent. Et ses poumons qui se bloquent sous l’effet des gaz lacrymogènes. Et le moment où il a sombré peut-être pour devenir invisible et invincible…

«A las Barricadas! A las Barricadas! Por el triunfo de la confederación

Toute ressemblance avec des faits réels présents ne serait que volontairement volontaire…

Strasbourg (Alsace) : « Mort à l’Etat »…

Brèves du Désordre

Du sursis pour mater la révolte et la solidarité

Indy Nantes, 21 août 2016 | Niklabak |

Compte rendu du procès de deux personnes arrêtées pendant les évènements contre la loi El-Khomri à strasbourg.

Lundi 20 juin. Nous sommes convoqué.e.s au TGI de Strasbourg. Ces procédures font suite à une opération d’interpellation, le 9 avril en fin de manif’ contre la Loi Travail, qui est partie en mêlée entre la BAC et des manifestant.e.s et a finalement débouché sur une énorme intervention de la flicaille et de militaires pour mater la colère des personnes solidaires. Quatre ont été inculpées depuis. Deux d’entre nous comparaissent à la même audience : P., accusée de dégradations (des tags (loi, travail, retrait des deux / Mort à l’Etat / (A)), à l’origine de la première tentative d’interpellation) ; O., pour violence sur une flique en civil (jetée à terre) ; avec pour chacun.e rébellion lors de leur arrestation et refus de signalétique (empreintes, photos, ADN). N’en déplaise à certain.e.s militant.e.s à toute la phraséologie victimaire qu’on peut trouver dans leurs discours, l’intervention de la BAC n’était pas une « provocation » ou du « harcèlement » envers des « militants ». C’est la réponse logique de l’Etat à tout ce qui déborde du cadre contestataire toléré.

Secondé par deux autres juges, le maître d’audience souffle ses questions d’une façon telle qu’on sent son avis déjà forgé à la lecture de nos dossiers. D’un ton paternaliste, il feint de vouloir comprendre pourquoi, si nous n’avions rien à nous reprocher, nous n’avons rien déclaré au commissariat. Lui qui précise quelques secondes plus tôt qu’on a le droit de garder le silence au tribunal … Du parfait double langage !

Tablant sur certaines contradictions voire mensonges des flics dans leurs procès-verbaux, nous cherchons à nier leur description des faits : ils précisent « des tags à la bombe de peinture » mais ont trouvé un feutre dans le sac de P. ; les flics en civil veulent faire croire qu’ils affichaient tou.te.s leur brassard et étaient clairement identifiables quand ils nous ont attaqué.e.s. Nous décidons de produire entre autres quelques images pour contredire en partie leur version. Peine perdue.

Le procureur réclame quatre mois avec sursis pour les deux et respectivement 1100 et 1300 euros de dédommagements pour les préjudices des flics. Les pauvres ! Ils doivent sans doute faire face à des frais de psy exorbitants à cause de la pénibilité de leur (sale) travail.

Le verdict claque : pour P., trois mois de prison avec sursis pour tags, rébellion et refus de signalétiques. (Les flics ont depuis fait appel, n’ayant pas obtenu d’indemnisation en première instance.) Cinq mois avec sursis et 600 euros pour violence et refus de signalétiques pour O., mais relaxe par rapport à la rébellion.

Que nous soyons tou.te.s deux partie prenante des faits reprochés ou non, on peut voir ici qu’il ne faut pas trop s’illusionner une fois coincé.e dans les rouages de la machine judiciaire. On a beau se forcer à penser comme un juge, croire qu’on peut déjouer la logique répressive de l’Etat en tablant sur de quelconques incohérences est un leurre. Ce sont certes des pratiques « illégales », mais surtout des invividu.e.s qui sont jugé.e.s, et les pauvres, les marginaux, tous ceux qui n’ont pas les outils pour se défendre (c’est-à-dire prouver son utilité sociale et sa soumission) sont d’autant plus brisés par la justice. Le pouvoir joue avec notre peur de la sanction carcérale pour dissuader chacun.e.s d’entre nous de prendre part à ces sursauts de révolte. Il essaie de briser quelqu’un.e.s pour mieux pousser tout le monde à rentrer dans le rang.

Même si la prison fait partie des risques pour quiconque s’attaque à l’Etat et à ses multiples facettes, notre soif de liberté devrait noyer cette angoisse de la punition et nous encourager à provoquer les occasions de saper, chacun.e à notre manière, les bases de ce monde qui nous retient prisonnie.re.s. Et essayons de ne pas céder à l’isolement que les apôtres de la répression aimeraient instaurer comme norme. Nous ne sommes pas de ceux qui réclament que la justice soit plus égalitaire, ou qu’elle fasse mieux son travail en condamnant la police. Nous voulons la destruction de l’Etat, de la justice et de ses lois.

Face à la police et à la justice, la solidarité est une arme

notes critiques: des recherches sur Barcelonne 1909  » la semaine tragique » et …

On a publié concernant le débat du jeudi 25 août au laboratoire anarchiste sur la question de la rencontre des délégués de la République du Rif avec des anarchises et le  POUM.Dans la bibliothèque du laboratoire il y a  le livre  les comités de défense de la CNT à Barcelonne ((1933-1938) Dans celui-ci est écrit en note de bas de page au sujet de Salvator Segui Rubinat et son rôle actif dans la » semaine tragique » de Barcelonne.
Des recherches rapides car à ce sujet on ne  connaissait  que la condamnation de Fransico Ferrer et la mobilisation internationale pour empêcher son  éxécution
 donc on publie ce qu’on a trouvé sur internet

Dimanche  25 juillet à minuit, le comité de grève générale s’est réuni avec 200 personnes dans un lieu secret. Pendant ce temps là, beaucoup d’autres étaient en train de jouer aux cartes au siège de la Solidaridad  Obrera pour distraire la police qui les surveillait. Ce qui, au départ, devait être une grève générale pacifique, se transformera en une manifestation qui marquera et changera l’histoire.

 

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Les causes

Avant tout, il est primordial de connaître les causes de cette semaine de révolution. La plus citée fut l’envoie des soldats pour la guerre du Maroc. Après avoir perdu Cuba et les Philippines, l’Espagne voulait avoir une forte présence au nord de l’Afrique, et plus concrètement, au nord du Maroc.

Naturellement, les Marocains ont résisté et du coup, le président Maura déclara la guerre au Maroc.

Tout a été une réaction en chaîne vu qu’au moment de déclarer la guerre, l’Espagne avait besoin de soldats, mais n’en n’avait plus. Quelle a été la solution? Les réservistes catalans, à qui on ne pouvait faire appel qu’en cas d’extrême urgence vu qu’ils étaient déjà intervenus antérieurement. Ils étaient souvent d’un milieu pauvre (en payant un canon de 1500 pesetas, ils étaient exemptés d’intervention militaire) ou des pères de famille, ce qui déclenchait un autre problème: ils étaient obligés d’abandonner leurs familles

Beaucoup de personnes ont vu les soldats défiler jusqu’à l’abattoir car la mort était quasi certaine. Et tout ça pour quoi? Pour protéger les intérêts des classes privilégiées?

C’est sans aucun doute pour cette raison qu’il n’a pas été possible de préparer une révolte aussi grande que celle de la semaine tragique. Ce ne fut que l’étincelle qui a allumé la flamme. La cause du problème venait plutôt du climat social que vivait Barcelone depuis le début du 20ème siècle et de la grande hostilité qui existait déjà contre le pouvoir et les classes privilégiées.

· Les gens vivaient dans les faubourgs,

· Dans des logements qui n’avaient même pas un minimum d’hygiène

· Faute de moyens, la scolarisation des enfants était impossible et les enfants étaient forcés de travailler en usine dès l’âge de 8 ans

· De 12 à 13 heures de travail par jour, dimanches inclus.

· Aucune sécurité sociale

Avec déjà tout cela, entrer en guerre était perçu comme étant un acte égoïste. Pour les familles catalanes, cela signifiait non seulement une saignée économique, mais surtout un bain de sang humain.

Comment se déroula la semaine:et une version de wikipedia

Lundi 26 juillet

on vit des groupes de gens aux allures mystérieuses, inconnus pour la plupart, parcourir les rues, surtout dans les centres manufacturiers, pénétrer dans les usines et inviter les ouvriers à cesser le travail, en vue disaient-ils, d’une protestation pacifique contre la guerre du Maroc et l’envoi des réservistes à Melilla.

A. midi, la grève était déjà presque générale ; le soir les tramways avaient cessé de circuler ; des collisions avaient lieu dans les rues entre la police et les grévistes, et la situation commençait à paraître si grave que le préfet, appelé là-bas gouverneur civil, donna sa démission et remit l’autorité entre les mains du général commandant militaire de la place. L’état de siège était proclamé.

Le lendemain, tandis que des bandes d’émeutiers parcouraient les environs de la ville pour couper les fils télégraphiques, détruire les voies et faire sauter les ponts des chemins de fer,

La grève générale a été suivie principalement à Barcelone, à Sabadell, à Terrasa, à Badalone, à Mataró, à Granollers et à Sitges. Un comité de grève a été créé pour sa coordination et sa mise en place. Les autorités ont ordonné la descente de l’armée dans les rues, qui fut reçue par les cris suivants du peuple: Vive l’Armée!, A bas la guerre! et Luttons pour nos frères au Maroc!

A partir de 8h du matin, la ville était paralysée, les magasins et les usines fermés et les trams ne fonctionnaient pas. Une chose très particulière de cette semaine fut la complicité qui s’est développée entre l’armée et les rebelles. L’armée ne voulait pas se battre contre le peuple car ces derniers manifestaient en faveur des soldats qui avaient été envoyés au Maroc. C’est pour cela que l’ordre de la ville était entre les mains de la “guardia civil” (garde civile) et des corps de sécurité.

Les membres de la solidarité ouvrière, ainsi que certains leaders radicaux, voulaient passer de la grève à la révolution.

Le gouvernement a aussi été frappé par la différence d’opinions entre le ministre De la Sierva et le gouverneur Ángel Ossorio y Gallardo. Au final, les idées du ministre De la Sierva (idées de révolution politique et sociale) on été retenues et approuvées par vote unanime et l’état de guerre fut déclaré. Le gouverneur Ángel Ossorio y Gallardo, qui pensait que la situation aurait pu être contrôlée par des mesures plus conventionnelles, démissionna de ses fonctions.

Lundi, vers 11h30, il s’est passé quelque chose qui gravera à jamais cette rébellion: l’incendie du Patronato Obrero de San José à Poblenou. Ce fut le premier des 80 bâtiments religieux, entre les églises de la paroisse, les écoles et les sociétés de bienfaisance, à être incendié pendant cette semaine tragique.

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Mardi, 27 juillet

Depuis le Maroc, les nouvelles de la bataille de Barranco del Lobo arrivent, durant laquelle 200 à 300 réservistes ont péri. A la suite de cette nouvelle, la levée des barricades a commencé dans les rues, isolant des quartiers entiers et des églises.

La manifestation anticléricale a continué. De nombreuses églises ont été brûlées. Et c’est là qu’eut lieu l’un des événements les plus macabres de la semaine: la profanation des tombes en quête de preuves de tortures et d’orgies. Les momies des religieuses sont déterrées et promenées de Las Ramblas jusqu’à la Plaza San Jaume. De même, une chasse effrénée aux mythes des trésors de l’église est lancée et beaucoup d’argent et de bijoux sont trouvés.

Mardi, à midi, les barricades ont commencé à se répandre pour toute la capitale catalane et même dans d’autres villes de la région de Barcelone. L’objectif était d’isoler les quartiers et les églises qui avaient été brûlées.

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Mercredi, 28 juillet

Ce jour là, il ne s’est pas passé grand chose. Tout a continué au même rythme que les jours précédents.

Jeudi, 29 juillet

Les francs-tireurs connus comme les “pistoleros” sèment la panique dans les rues depuis les terrasse des bâtiments, pendant que les politiciens se réunissent. Ils ne prendront aucune décision car aucun politicien ne souhaite prendre la responsabilité et beaucoup ont disparu. Les renforts de 10000 hommes arrivent de Valence, Saragosse et Pamplune. Ce jeudi même Pobleunou, el Clot et Sant Martí ont été évacués.

Vendredi, 30 juillet

L’armée continue à reprendre plusieurs quartiers. Quelques-uns des services publics fonctionnent à nouveau et les incendies des bâtiments religieux cessent.

Ce jour là, un navire rempli de soldats part pour la guerre au Maroc.

Samedi, 31 juillet

Le gouverneur militaire publie un arrêté autorisant tous les habitants à circuler librement dans les rues. Les commerçants et les banques rouvrent leurs portes.

Dimanche, 1er Août

Les autorités se mettent au travail pour punir ceux à l’origine de ce désastre. Les tribunaux militaires seront responsables de juger sévèrement les auteurs de cette grève. L’exécution de Francisco Ferrer i Guàrdia, qui fut l’accusé    de tout ce qui s’est passé durant la semaine tragique, a engendré de nombreuses mobilisations nationales et internationales, qui accusaient le gouvernement espagnol de corruption et coup bas. Cette pression provoqua peut être la chute du président Antonio Maura. Voyant cela, le roi propose la montée des libéraux au pouvoir (.Segismundo Moret)e gouverneur Evaristo Crespo Azorín entre à Barcelone le 6 août 1909, accompagné du général Santiago

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Aurillac (Cantal) : « le plus bel art de rue c’est l’émeute »

Brèves du Désordre

Cantal : violentes échauffourées en plein festival de théâtre de rue

Le parisien | 19 août 2016, 23h44

Le festival du théâtre de rue d’Aurillac (Cantal) a pris une drôle de tournure dans les artères de la ville. Des échauffourées ont éclaté ce vendredi en fin de journée entre les forces de l’ordre et une minorité de festivaliers, rapporte La Montagne. Ces derniers ont refusé la fouille à l’entrée du centre-ville . Il n’y a pas eu pour l’instant d’interpellation et on ne fait état d’aucun blessé.

L’altercation a débuté aux alentours de 19 heures, près de la place des Carmes. Quelque 300 festivaliers, infiltrés par une centaine de casseurs, dont certains encagoulés, ont violemment manifesté contre la présence policière et les mesures de sécurité imposées pour ce Festival, notamment les fouilles à l’entrée du centre-ville, a précisé la gendarmerie.

Un journaliste du quotidien auvergnat et limousin, présent sur place, a filmé la scène. Sur les images, les barricades que les manifestants ont construites brûlent sur la place. Une évacuation a été ordonnée, entraînant l’annulation d’un spectacle qui avait lieu dans cette rue.

Les protestataires ont installé des barricades, caillassé des voitures, allumé des feux de poubelles, renversé des panneaux et dégradé du matériel urbain et une vitrine de commerce, a détaillé la gendarmerie. Une cinquantaine de gendarmes mobiles sont alors intervenus et plusieurs élus, dont le maire d’Aurillac, Pierre Mathonier (PS).

Si le climat était tendu un moment, la situation s’est apaisée après des discussions entre les manifestants et les gendarmes mobiles. Finalement, le calme est revenu peu après 20 heures. Des festivaliers aurillacois ont commencé l’opération de nettoyage de la place des Carmes, en démontant les barricades et en ramassant les pavés utilisés comme projectiles lors des affrontements.

Le festival international de théâtre de rue, que la ville d’Aurillac accueille du 17 au 20 août, devait recevoir plus de 100 000 spectateurs pour cette 30e édition bis. Les organisateurs ont choisi de prolonger la fête du 30e anniversaire, déjà célébré en 2015. Au programme, des concerts de pièces de voitures, féérie de plumes ou réflexion philosophique.

[Allemagne] Attaques contre l’AWO, collabo notoire de la gestion et des expulsions de sans-papiers

Ce qui suit sont deux communiqués d’attaque qui se sont déroulées ces derniers jours à Berlin et à Brême. Parmi les cibles de ces actions directes, il y a une entreprise qui s’enrichit sur le dos des prisonniers et de leur enfermement. Mais ces deux textes (et ces deux attaques) sont surtout dirigés contre un organisme, l’AWO, qui gère l’hébergement des migrants en Allemagne et participe activement à la machine à expulser. “Arbeiterwohlfahrt” est une association caritative qui fournit divers services à domicile, gère des écoles maternelles, des camps de vacances, des hôpitaux psychiatriques, des centres d’accueil, des foyers d’hébergement….

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Brême : Contre le monde des frontières – Incendie d’un véhicule de l’AWO.

Entre le 16 et le 17 août, nous nous sommes décidés à saboter AWO en plaçant des engins incendiaires sous leurs véhicules. L’AWO est un des immondes participants qui, en incitant aux soi-disant “retours volontaires” entre autre, oblige les réfugiés à se faire expulser.

L’AWO: cynique et raciste

Selon nous, la ville de Bême et AWO servent les intérêts de la politique européenne aux frontières en gérant et en contrôlant les réfugiés. Par des méthodes de chantage, ils “conseillent” aux personnes de retourner à l’endroit d’où elles viennent, endroit que ces personnes ont quitté pour de bonnes raisons. Les gens n’ont alors que le choix entre “le départ volontaire” et l’expulsion de force.

L’Europe mène la guerre aux réfugiés. L’institution telle que l’AWO est partie intégrante motrice de cette politique raciste et d’isolement. Notre action n’est qu’une tentative encore à ses débuts de saboter le fondement des structures de l’Etat et du capital.

Nous envoyons de chaudes salutations aux réfugiés, compagnon-ne-s et migrants qui sont ciblé-e-s dans les villes et aux frontières par la violence de l’Etat.

Abolissons toutes les frontières !

[Traduit de linksunten indymedia, 17. August 2016]

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Berlin : Nos bris de vitres contre leur répression

Ainsi débute notre semaine. Et ça devait commencer ainsi pour les profiteurs et les responsables du système carcéral.

Ce matin [15 août 2016], nous avons rendu visite au service de télévision ‘Jürgen Krüger’ et au bureau du SPD de Björn Eggert de la ‘Oranienstrasse’ à ‘Kreuzberg’ et avons détruit leurs vitres.

Le service de télévision ‘Krüger’ a depuis plus de 30 ans le monopole sur l’analyse des appareils électroniques des prisonniers à Berlin. Par exemple, aucune radio ne leur parvienne sans qu’elle soit analysée minutieusement. Ceci est censé empêcher que des appareils de contre-bande ou manipulés arrivent derrière les murs. Pour les prisonniers, cet arrêt pour analyse de leur matériel de distraction et d’information signifie des dépenses financières supplémentaires et considérables. La firme tire directement profit du contrôle des prisonniers.

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que les appareils ont été endommagés et cassés-réparés par Krüger. De plus, Jürgen Krüger assume l’exploitation technique des portables saisis dans les prisons et livre les données volées aux autorités. L’entreprise a été prise en flag’ à plusieurs reprises pour son exploitation perverse de la répression, ce dont elle n’a, jusqu’à présent, pas pu s’empêcher.

Directement à côté de ‘Krüger’ se trouve les bureaux de Björn Eggert (SPD), lequel se planque dans un bureau de l’association caritative ‘AWO’. L’AWO exploite plusieurs logements collectifs pour réfugiés à Berlin. Comme par exemple les logements de la ‘Motardstraße’ à ‘Spandau’, entre-temps fermés. Bien que l’AWO œuvre publiquement pour un hébergement petit et décentralisé, la réalité dans les logements gérés par l’AWO semble toute autre. Par ailleurs, l’AWO participe surtout au business des expulsions. Ce qu’ils appellent « aide aux retours » est le synonyme clément d’expulsion.

Le SPD est en ce moment en campagne électorale. Tous les partis tentent continuellement de surenchérir avec leurs politiques anti-sociales et discours identitaires.

Bien sûr, nous poursuivons le combat de nos ami.e.s en Grèce, leurs actions contre Syriza en lien avec les attaques contre les squats à Thessalonique nous ont plu. Mais en jetant un regard rétrospectif sur le camp ‘No Border’, la question doit être posée : n’aurait-il pas été mieux de saisir l’occasion pour des émeutes au centre-ville ?

Notre action contre le politicien Björn Eggert s’inscrit également dans cette lutte.

Par notre action modeste, pour laquelle nous avons du désactiver une caméra de surveillance, nous envoyons un signe de solidarité aux prisonniers Aaron et Balu qui sont incarcérés à la prison de Moabit en préventive pour avoir résisté aux investisseurs et à l’attaque du squat ‘Rigaer94’, aux prisonniers Marios Seisidis et Kostas Sakkas, qui sont malheureusement tombés entre les mains de l’ennemi il y a peu, à la compagnonne Lisa, qui a récemment été livrée au ministère public à Aix-la-Chapelle par l’Etat espagnol, ainsi qu’aux huit personnes à Bâle, qui sont en détention préventive pour leur participation présumée à la superbe « manif éclair » du 24 juin.

Pendant que nous continuons notre lutte avec toujours autant de détermination, nous exerçons une solidarité pratique avec nos compagnons qui sont dans les prisons du système. L’affrontement autour du Rigaer94 et de l’ensemble du quartier nord ont montré qu’un refus cohérent de toute offre de négociation et la lutte contre la ville capitaliste est ce qu’il y a de plus prometteur pour nous.

Nous devrions le garder à l’esprit, si nous nous préparons aux expulsions en suspens du ‘M99’ et de l’école de la rue Ohlauer¹ à Kreuzberg.

Nous devons détruire cette ville. Ce qui est nécessaire doit être fait. Pas de prétexte quand il s’agit d’organiser ensuite toute nos action.

C’est pourquoi nous proposons également de faire de la rencontre du G20 à Hambourg qui aura lieu en juillet 2017 un désastre et en même temps de démarrer dès maintenant une campagne active, après le retentissement des appels internationaux comme à un décembre noir ou à un juillet noir qui ont  illustré les références affinitaires des anarchistes en Europe.

Des anarchistes.

NdT:

¹Squat de migrants et de solidaires qui a subi plusieurs attaques de l’Etat durant l’été 2014. On pourra se reporter à la vague de solidarité qui a illuminé les rues belinoises. Cf la liste d’articles à ce sujet

[Traduit intégralement de linksunten indymedia, 15. August 2016]

Grèce, 28 juillet lettre – bombe envoyée à un juge

Selon la presse grecque du  28 Juillet 2016 la police a diffusé les nouvelles d’un second colis piégé à un juge de l’Etat, envoyé au magistrat P. Houzourist, à l’adresse de son domicile et contenant des clous et des lames rasoir.ils ont trouvé le colis suspect , dissimulé dans un livre, le juge a informé l’unité anti-explosifs ils ont fait exploser l’engin.

La police a déclaré le colis piégé était similaire à celui envoyé en Juin au juge Isidore Ponga qui avait présidé en 2015 le Conseil de la magistrature pour Evi Statiri (épouse de Gerasimos Tsakalos, membre de CCF)lorsqu’il a refusé la libération.

La presse et la police grecque tentent à nouveau de relier les camarades du CCF à ces attaques, cette fois en pointant du doigt l Christos Tsakalos, qui, dans un document avait fait référence à un procès important  dont le juge P. Houzouris était président.

Christos avait déclaré «l’arrogance des juges et les autorités, qui aiment leur existence en tant que petits dieux assis sur le trône de leurs bureaux, nous devons utiliser la stratégie de la guerre urbaine anarchique »

information CNA

Valence Au laboratoire à 20h le 25/08 projection de Mika ma guerre d’Espagne à moi( mise à jour)

un peu musique

le jeudi 25 aôut au laboratoire à 20h on fait une projection d’un DVD intitulé Mika ma guerre d’Espagne une femme à la tête d’une colonne

En Juillet 1936 les anarchistes de la CNT AIT et la FAI et le POUM ont accepté de participer au Conseil exécutif de catalogne

Par des recherches  aidé par  certains proches historiquement du Poum on a trouvé cet échange de correspondance  entre Abel Paz et juan Garcia Oliver, en particulier  pages 20 à 30  qui éclaire la question  du Maroc  et la République espagnole

la correspondance entre Abel Paz et juan Garcia Oliver à lire ici

En effet dés le premier mois la république  se refuse à aider  les indépendantistes marocains qui veulent continuer l’insurrection  sur les bases arrières de Franco au Maroc

 

 note  historique:C’est en 1912 que la France  et l’Espagne  se sont partagé le protectorat  sur le Maroc .;Du côté français , le général Lyautey  a présidé  à la « pacification « de la zone sud du pays mais Auguste Paul Charles Albert Noguès en 1936 prend le poste de résident général au Maroc. Le rang et l’appellation de général d’armée lui sont conférés le 17 mars 1936 pendant qu’au nord  ( le rif) ce sont Primo de Rivera , Franco  et quelques généraux  qui ont « nettoyé » le territoire à coup de bombes à gaz toxique.. L’Espagne  a du faire face à la résistance  militaire d‘Abdelkrim  au Rif , où celui -ci infligea  à Annual  une sérieuse défaite aux troupes espagnole  en 1921, ayant abouti à la mort de 10000à 13000 soldats espagnols .Le mouvement d’Abdelkrim  avait représenté  un saut qualitatif  dans la résistance  des peuples du Maroc au colonialisme. La guerre du Rif  se termina en 1926- 1927, soit à peine  dix ans  avant le déclenchement  de la rébellion militaire..

 

 

 

Bologne, Italie] Un anarchiste arrêté et incarcéré pour possession de matériel explosif – 2 août 2016 [Mise-à-jour]

le Chat Noir Emeutier

Nous vous informons que dans la soirée de mardi 2 août, suite à une dispute à la maison, notre compagnon Divine a trouvé la police à sa porte. Les merdes sont tout de suite entrées chez lui et ont mené une perquisition, puis appelé la DIGOS [police politique italienne ; NdT]. La presse du régime a écrit que lors de cette perquisition les flics ont trouvé des objets et substances d’utilisation quotidienne qui, une fois mélangés entre eux avec une capacité d’alchimiste, auraient pu devenir un engin explosif. Ils ont trouvé aussi des nombreux écrits anarchistes. Comme tout le monde le sait, chez un anarchiste, même de la soupe périmée peut devenir une arme.

Divine a été emmené au commissariat où il est resté en garde à vue pendant plusieurs jours, sans la possibilité de communiquer avec personne, même pas des avocats. Le lendemain, les journaux parlent d’un individu qui évolue dans le milieu anarchiste – chez qui a été trouvé du matériel explosif – qui a été laissé libre avec une convocation au tribunal. Cette nouvelle est fausse, parce que personne arrive à contacter Divine ou avoir des nouvelles précises sur sa remise en liberté.

Quatre jours après arrive la confirmation que le compagnon est enfermé à la prison de Bologne, avec les accusations mentionnées par la presse, en attendant que le JLD décide de son maintien en détention ou pas.

Qu’on remarque le rôle crapuleux et de couverture des journaflics qui, en donnant une fausse nouvelle, ont permis la longue période d’isolement de Divine. L’acharnement de l’État contre ses ennemis ne nous surprend pas, et la tentative d’isolement ne nous arrête pas dans la tentative d’attaquer l’existant et ses collaborateurs.

Nous sommes aux côtés de Divine, comme nous sommes aux côtés de tous les compagnons qui subissent la répression de l’État, plus que jamais déterminés à poursuivre notre long chemin de révolte.

Plus de nouvelles dés que possible.

Pour lui écrire :

Divine Umoru
Via del Gomito 2, CAP 40127, Bologna (cf la nouvelle adresse en fin d’article)

Des anarchistes

[Traduit de l’italien de Croce Nera Anarchica]

*****

Le 9 août, le JLD a confirmé la détention préventive de Divine, avec l’accusation de fabrication et possession de matériel explosif.

[Croce Nera Anarchica, 9 août 2016]

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Mise-à-jour 13/08/2016:

Divine Umoru, le compagnon arrêté à Bologna avec l’accusation de possession de matériel explosif, vient d’être transféré à la section AS2 (Haute sécurité) de la prison de Ferrara (là où il y a déjà Alfredo et Nicola).

L’adresse pour lui écrire est :

Divine Umoru
Casa Circondariale di Ferrara
Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara

rassemblement de soutien sous les murs de  la prison de Ferrara le dimanche 20 aout

Aachen (Allemagne) : un autre compagnon de Barcelone en prison pour l’affaire des expropriations de banques

Un autre compagnon de Barcelone en prison pour l’affaire des expropriations de banques en Allemagne

Le mardi 21 juin dernier à l’aube, le Corps des Mossos d’Esquadra a défoncé la porte de la maison d’un compagnon anarchiste de Barcelone, où il vivait avec sa compagne et d’autres colocataires. Tous ont été réveillés pointés par des armes à feu et ont été menottés durant des heures, tandis que la police perquisitionnait et dévastait le domicile, situé dans le quartier del Eixample. Finalement, le compagnon a été arrêté et transféré à Madrid, où l’Audiencia Nacional a ordonné sa détention préventive sur la base d’un mandat d’arrêt européen émis par le Parquet de Aachen [Aix-la-Chapelle], l’accusant d’avoir participé à l’expropriation de l’agence bancaire de la Pax Bank ayant eu lieu en novembre 2014.
C’est pour cette même action que la compagne arrêtée le 13 avril au Carmel est aussi incarcérée. En l’occurrence, la police a cependant décidé de ne pas avoir recours à la mise en scène et au côté médiatique spectaculaire qu’elle avait utilisés lors de l’opération d’avril, ne publiant aucun communiqué de presse et n’avisant pas les média de l’opération.

Selon ce que nous avons pu savoir, le mandat d’arrêt se fonde sur la supposée coïncidence entre une trace de matériel génétique trouvée dans la Pax Bank de Aachen et un échantillon d’ADN que les Mossos ont pris au compagnon en simulant un contrôle d’alcoolémie. Au cours de ce faux contrôle, la police l’aurait fait souffler dans un alcootest gardant ensuite l’embout de plastique pour extraire le profil génétique du compagnon à partir de la salive restante.
Après une relativement brève réclusion dans la prison madrilène de Soto de Real, le compagnon a été transféré à la prison de Aachen -dans le Land de Rhénanie du Nord- Westphalie (à l’Ouest de l’Allemagne)- où il se trouve dans des conditions similaires à celles de la compagnonne arrêtée en avril : une heure de promenade quotidienne, placement dans le bâtiment des préventives, seulement quelques heures de visite par mois, impossibilité de téléphoner à ses proches et contrôle de toutes ses communications. Le format des visites est particulièrement dégradant ; elles se déroulent en effet en présence de deux agents de l’unité de police chargée de l’enquête et d’une interprète qui traduit la conversation en simultané.

Cependant, ce n’est pas la première fois que le compagnon affronte les difficultés de la punition et l’institution carcérale. Sa détention actuelle vient s’ajouter à une peine antérieure de plus de 10 ans purgée au Portugal -d’où il est originaire-, au cours de laquelle il s’était fait remarquer par sa dénonciation des abus et des violations des droits des prisonniers, en participant à des grèves de la faim, en s’organisant avec d’autres détenus pour améliorer leurs conditions de vie, en incitant à abandonner les drogues par lesquelles l’institution soumet la population enfermée et en créant personnellement une volumineuse bibliothèque libertaire pour favoriser la prise de conscience et la formation politique des prisonniers, dans la continuité du travail de libraire qu’il avait développé avant d’entrer en prison. Son attitude solidaire et combative l’a placé dans la ligne de mire de l’administration pénitentiaire et des punitions et en dernière instance il avait été jugé comme l’un des 25 accusés pour la mutinerie connue de Caixas*. Une fois dehors, le compagnon s’est installé à Barcelone, où on a pu souvent le voir participer aux athénées, aux mobilisations de rue et aux activités du mouvement libertaire.

Aujourd’hui, il affronte, avec la compagnonne arrêtée en avril, le procès à venir au cours duquel sera jugée sa participation présumée à l’expropriation de banque de novembre 2014. Nous rappelons qu’avec lui trois personnes sont déjà mises en cause pour ce que la police allemande décrit comme une “série de braquages” ayant eu lieu à Aachen entre 2012 et 2014, en comptant la compagnonne hollandaise qui se trouve liberté provisoire en attente d’un procès en septembre prochain, où sera décidé si elle doit être à nouveau extradée en Allemagne, où elle a déjà purgé plusieurs mois de prison préventive, accusée d’avoir réalisé une expropriation en 2013.

Nous leur envoyons toute notre force et notre solidarité, tout notre respect et notre soutien à qui est poursuivi au nom de l’ordre capitaliste et de ses fondements : l’exploitation entre égaux et la soumission de l’ensemble de la vie, des rapports sociaux et des territoires à la logique aveugle du profit, la conversion d’argent en plus d’argent, et le lucre de quelques-uns sur l’appauvrissement des autres.

Liberté pour les personnes accusées d’avoir exproprié des banques en Allemagne ! Liberté pour toutes les personnes en lutte incarcérées et poursuivies !

(*) Dans cette mutinerie, qui se produisit en mars 1996, la vague croissante de luttes menées par les détenus des prisons portugaises au cours des années 90 atteignit un point culminant, donnant lieu à un mouvement de protestation généralisé dans le centre pénitentiaire de Caixas, l’un des plus surpeuplés du Portugal et où le non-respect des droits promulgués après le renversement de la dictature était le plus flagrant. Le mouvement de protestation qui exigeait au minimum l’application de ces droits constitutionnels, fut étouffée par des tabassages sauvages contre les 180 grévistes ayant participé à la mobilisation.

[Traduit de l’espagnol de solidaritatrebel, 2016/08/18]