[Allemagne] Attaques contre l’AWO, collabo notoire de la gestion et des expulsions de sans-papiers

Ce qui suit sont deux communiqués d’attaque qui se sont déroulées ces derniers jours à Berlin et à Brême. Parmi les cibles de ces actions directes, il y a une entreprise qui s’enrichit sur le dos des prisonniers et de leur enfermement. Mais ces deux textes (et ces deux attaques) sont surtout dirigés contre un organisme, l’AWO, qui gère l’hébergement des migrants en Allemagne et participe activement à la machine à expulser. “Arbeiterwohlfahrt” est une association caritative qui fournit divers services à domicile, gère des écoles maternelles, des camps de vacances, des hôpitaux psychiatriques, des centres d’accueil, des foyers d’hébergement….

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Brême : Contre le monde des frontières – Incendie d’un véhicule de l’AWO.

Entre le 16 et le 17 août, nous nous sommes décidés à saboter AWO en plaçant des engins incendiaires sous leurs véhicules. L’AWO est un des immondes participants qui, en incitant aux soi-disant “retours volontaires” entre autre, oblige les réfugiés à se faire expulser.

L’AWO: cynique et raciste

Selon nous, la ville de Bême et AWO servent les intérêts de la politique européenne aux frontières en gérant et en contrôlant les réfugiés. Par des méthodes de chantage, ils “conseillent” aux personnes de retourner à l’endroit d’où elles viennent, endroit que ces personnes ont quitté pour de bonnes raisons. Les gens n’ont alors que le choix entre “le départ volontaire” et l’expulsion de force.

L’Europe mène la guerre aux réfugiés. L’institution telle que l’AWO est partie intégrante motrice de cette politique raciste et d’isolement. Notre action n’est qu’une tentative encore à ses débuts de saboter le fondement des structures de l’Etat et du capital.

Nous envoyons de chaudes salutations aux réfugiés, compagnon-ne-s et migrants qui sont ciblé-e-s dans les villes et aux frontières par la violence de l’Etat.

Abolissons toutes les frontières !

[Traduit de linksunten indymedia, 17. August 2016]

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Berlin : Nos bris de vitres contre leur répression

Ainsi débute notre semaine. Et ça devait commencer ainsi pour les profiteurs et les responsables du système carcéral.

Ce matin [15 août 2016], nous avons rendu visite au service de télévision ‘Jürgen Krüger’ et au bureau du SPD de Björn Eggert de la ‘Oranienstrasse’ à ‘Kreuzberg’ et avons détruit leurs vitres.

Le service de télévision ‘Krüger’ a depuis plus de 30 ans le monopole sur l’analyse des appareils électroniques des prisonniers à Berlin. Par exemple, aucune radio ne leur parvienne sans qu’elle soit analysée minutieusement. Ceci est censé empêcher que des appareils de contre-bande ou manipulés arrivent derrière les murs. Pour les prisonniers, cet arrêt pour analyse de leur matériel de distraction et d’information signifie des dépenses financières supplémentaires et considérables. La firme tire directement profit du contrôle des prisonniers.

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que les appareils ont été endommagés et cassés-réparés par Krüger. De plus, Jürgen Krüger assume l’exploitation technique des portables saisis dans les prisons et livre les données volées aux autorités. L’entreprise a été prise en flag’ à plusieurs reprises pour son exploitation perverse de la répression, ce dont elle n’a, jusqu’à présent, pas pu s’empêcher.

Directement à côté de ‘Krüger’ se trouve les bureaux de Björn Eggert (SPD), lequel se planque dans un bureau de l’association caritative ‘AWO’. L’AWO exploite plusieurs logements collectifs pour réfugiés à Berlin. Comme par exemple les logements de la ‘Motardstraße’ à ‘Spandau’, entre-temps fermés. Bien que l’AWO œuvre publiquement pour un hébergement petit et décentralisé, la réalité dans les logements gérés par l’AWO semble toute autre. Par ailleurs, l’AWO participe surtout au business des expulsions. Ce qu’ils appellent « aide aux retours » est le synonyme clément d’expulsion.

Le SPD est en ce moment en campagne électorale. Tous les partis tentent continuellement de surenchérir avec leurs politiques anti-sociales et discours identitaires.

Bien sûr, nous poursuivons le combat de nos ami.e.s en Grèce, leurs actions contre Syriza en lien avec les attaques contre les squats à Thessalonique nous ont plu. Mais en jetant un regard rétrospectif sur le camp ‘No Border’, la question doit être posée : n’aurait-il pas été mieux de saisir l’occasion pour des émeutes au centre-ville ?

Notre action contre le politicien Björn Eggert s’inscrit également dans cette lutte.

Par notre action modeste, pour laquelle nous avons du désactiver une caméra de surveillance, nous envoyons un signe de solidarité aux prisonniers Aaron et Balu qui sont incarcérés à la prison de Moabit en préventive pour avoir résisté aux investisseurs et à l’attaque du squat ‘Rigaer94’, aux prisonniers Marios Seisidis et Kostas Sakkas, qui sont malheureusement tombés entre les mains de l’ennemi il y a peu, à la compagnonne Lisa, qui a récemment été livrée au ministère public à Aix-la-Chapelle par l’Etat espagnol, ainsi qu’aux huit personnes à Bâle, qui sont en détention préventive pour leur participation présumée à la superbe « manif éclair » du 24 juin.

Pendant que nous continuons notre lutte avec toujours autant de détermination, nous exerçons une solidarité pratique avec nos compagnons qui sont dans les prisons du système. L’affrontement autour du Rigaer94 et de l’ensemble du quartier nord ont montré qu’un refus cohérent de toute offre de négociation et la lutte contre la ville capitaliste est ce qu’il y a de plus prometteur pour nous.

Nous devrions le garder à l’esprit, si nous nous préparons aux expulsions en suspens du ‘M99’ et de l’école de la rue Ohlauer¹ à Kreuzberg.

Nous devons détruire cette ville. Ce qui est nécessaire doit être fait. Pas de prétexte quand il s’agit d’organiser ensuite toute nos action.

C’est pourquoi nous proposons également de faire de la rencontre du G20 à Hambourg qui aura lieu en juillet 2017 un désastre et en même temps de démarrer dès maintenant une campagne active, après le retentissement des appels internationaux comme à un décembre noir ou à un juillet noir qui ont  illustré les références affinitaires des anarchistes en Europe.

Des anarchistes.

NdT:

¹Squat de migrants et de solidaires qui a subi plusieurs attaques de l’Etat durant l’été 2014. On pourra se reporter à la vague de solidarité qui a illuminé les rues belinoises. Cf la liste d’articles à ce sujet

[Traduit intégralement de linksunten indymedia, 15. August 2016]