Dimanche 25 juillet à minuit, le comité de grève générale s’est réuni avec 200 personnes dans un lieu secret. Pendant ce temps là, beaucoup d’autres étaient en train de jouer aux cartes au siège de la Solidaridad Obrera pour distraire la police qui les surveillait. Ce qui, au départ, devait être une grève générale pacifique, se transformera en une manifestation qui marquera et changera l’histoire.
Les causes
Avant tout, il est primordial de connaître les causes de cette semaine de révolution. La plus citée fut l’envoie des soldats pour la guerre du Maroc. Après avoir perdu Cuba et les Philippines, l’Espagne voulait avoir une forte présence au nord de l’Afrique, et plus concrètement, au nord du Maroc.
Naturellement, les Marocains ont résisté et du coup, le président Maura déclara la guerre au Maroc.
Tout a été une réaction en chaîne vu qu’au moment de déclarer la guerre, l’Espagne avait besoin de soldats, mais n’en n’avait plus. Quelle a été la solution? Les réservistes catalans, à qui on ne pouvait faire appel qu’en cas d’extrême urgence vu qu’ils étaient déjà intervenus antérieurement. Ils étaient souvent d’un milieu pauvre (en payant un canon de 1500 pesetas, ils étaient exemptés d’intervention militaire) ou des pères de famille, ce qui déclenchait un autre problème: ils étaient obligés d’abandonner leurs familles
Beaucoup de personnes ont vu les soldats défiler jusqu’à l’abattoir car la mort était quasi certaine. Et tout ça pour quoi? Pour protéger les intérêts des classes privilégiées?
C’est sans aucun doute pour cette raison qu’il n’a pas été possible de préparer une révolte aussi grande que celle de la semaine tragique. Ce ne fut que l’étincelle qui a allumé la flamme. La cause du problème venait plutôt du climat social que vivait Barcelone depuis le début du 20ème siècle et de la grande hostilité qui existait déjà contre le pouvoir et les classes privilégiées.
· Les gens vivaient dans les faubourgs,
· Dans des logements qui n’avaient même pas un minimum d’hygiène
· Faute de moyens, la scolarisation des enfants était impossible et les enfants étaient forcés de travailler en usine dès l’âge de 8 ans
· De 12 à 13 heures de travail par jour, dimanches inclus.
· Aucune sécurité sociale
Avec déjà tout cela, entrer en guerre était perçu comme étant un acte égoïste. Pour les familles catalanes, cela signifiait non seulement une saignée économique, mais surtout un bain de sang humain.
Comment se déroula la semaine:et une version de wikipedia
Lundi 26 juillet
on vit des groupes de gens aux allures mystérieuses, inconnus pour la plupart, parcourir les rues, surtout dans les centres manufacturiers, pénétrer dans les usines et inviter les ouvriers à cesser le travail, en vue disaient-ils, d’une protestation pacifique contre la guerre du Maroc et l’envoi des réservistes à Melilla.
A. midi, la grève était déjà presque générale ; le soir les tramways avaient cessé de circuler ; des collisions avaient lieu dans les rues entre la police et les grévistes, et la situation commençait à paraître si grave que le préfet, appelé là-bas gouverneur civil, donna sa démission et remit l’autorité entre les mains du général commandant militaire de la place. L’état de siège était proclamé.
Le lendemain, tandis que des bandes d’émeutiers parcouraient les environs de la ville pour couper les fils télégraphiques, détruire les voies et faire sauter les ponts des chemins de fer,
La grève générale a été suivie principalement à Barcelone, à Sabadell, à Terrasa, à Badalone, à Mataró, à Granollers et à Sitges. Un comité de grève a été créé pour sa coordination et sa mise en place. Les autorités ont ordonné la descente de l’armée dans les rues, qui fut reçue par les cris suivants du peuple: Vive l’Armée!, A bas la guerre! et Luttons pour nos frères au Maroc!
A partir de 8h du matin, la ville était paralysée, les magasins et les usines fermés et les trams ne fonctionnaient pas. Une chose très particulière de cette semaine fut la complicité qui s’est développée entre l’armée et les rebelles. L’armée ne voulait pas se battre contre le peuple car ces derniers manifestaient en faveur des soldats qui avaient été envoyés au Maroc. C’est pour cela que l’ordre de la ville était entre les mains de la “guardia civil” (garde civile) et des corps de sécurité.
Les membres de la solidarité ouvrière, ainsi que certains leaders radicaux, voulaient passer de la grève à la révolution.
Le gouvernement a aussi été frappé par la différence d’opinions entre le ministre De la Sierva et le gouverneur Ángel Ossorio y Gallardo. Au final, les idées du ministre De la Sierva (idées de révolution politique et sociale) on été retenues et approuvées par vote unanime et l’état de guerre fut déclaré. Le gouverneur Ángel Ossorio y Gallardo, qui pensait que la situation aurait pu être contrôlée par des mesures plus conventionnelles, démissionna de ses fonctions.
Lundi, vers 11h30, il s’est passé quelque chose qui gravera à jamais cette rébellion: l’incendie du Patronato Obrero de San José à Poblenou. Ce fut le premier des 80 bâtiments religieux, entre les églises de la paroisse, les écoles et les sociétés de bienfaisance, à être incendié pendant cette semaine tragique.
Mardi, 27 juillet
Depuis le Maroc, les nouvelles de la bataille de Barranco del Lobo arrivent, durant laquelle 200 à 300 réservistes ont péri. A la suite de cette nouvelle, la levée des barricades a commencé dans les rues, isolant des quartiers entiers et des églises.
La manifestation anticléricale a continué. De nombreuses églises ont été brûlées. Et c’est là qu’eut lieu l’un des événements les plus macabres de la semaine: la profanation des tombes en quête de preuves de tortures et d’orgies. Les momies des religieuses sont déterrées et promenées de Las Ramblas jusqu’à la Plaza San Jaume. De même, une chasse effrénée aux mythes des trésors de l’église est lancée et beaucoup d’argent et de bijoux sont trouvés.
Mardi, à midi, les barricades ont commencé à se répandre pour toute la capitale catalane et même dans d’autres villes de la région de Barcelone. L’objectif était d’isoler les quartiers et les églises qui avaient été brûlées.
Mercredi, 28 juillet
Ce jour là, il ne s’est pas passé grand chose. Tout a continué au même rythme que les jours précédents.
Jeudi, 29 juillet
Les francs-tireurs connus comme les “pistoleros” sèment la panique dans les rues depuis les terrasse des bâtiments, pendant que les politiciens se réunissent. Ils ne prendront aucune décision car aucun politicien ne souhaite prendre la responsabilité et beaucoup ont disparu. Les renforts de 10000 hommes arrivent de Valence, Saragosse et Pamplune. Ce jeudi même Pobleunou, el Clot et Sant Martí ont été évacués.
Vendredi, 30 juillet
L’armée continue à reprendre plusieurs quartiers. Quelques-uns des services publics fonctionnent à nouveau et les incendies des bâtiments religieux cessent.
Ce jour là, un navire rempli de soldats part pour la guerre au Maroc.
Samedi, 31 juillet
Le gouverneur militaire publie un arrêté autorisant tous les habitants à circuler librement dans les rues. Les commerçants et les banques rouvrent leurs portes.
Dimanche, 1er Août
Les autorités se mettent au travail pour punir ceux à l’origine de ce désastre. Les tribunaux militaires seront responsables de juger sévèrement les auteurs de cette grève. L’exécution de Francisco Ferrer i Guàrdia, qui fut l’accusé de tout ce qui s’est passé durant la semaine tragique, a engendré de nombreuses mobilisations nationales et internationales, qui accusaient le gouvernement espagnol de corruption et coup bas. Cette pression provoqua peut être la chute du président Antonio Maura. Voyant cela, le roi propose la montée des libéraux au pouvoir (.Segismundo Moret)e gouverneur Evaristo Crespo Azorín entre à Barcelone le 6 août 1909, accompagné du général Santiago
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