Valence [Drôme] Détruisons la société carcérale, Dedans comme Dehors

Valence: policiers caillassés et poubelles incendiées pendant cinq heures au quartier de Fontbarlettes

, France Bleu Drôme-Ardèche mercredi 19 octobre 2016 à 11:29

Cinq heures de violences urbaines ce mardi soir au quartier de Fontbarlettes à Valence. Des jeunes réunis en petits groupes ont caillassé les policiers jusqu’en milieu de soirée. A l’origine de cette effervescence, une poursuite entre un conducteur qui refusait de se laisser contrôler et la police.

Tout commence en fin d’après-midi, vers 17 heures ce mardi, lorsqu’un conducteur refuse de s’arrêter à un contrôle routier organisé dans le quartier. L’homme au volant d’une Audi A 3 prend la fuite. Les policiers tentent de le suivre. Une poursuite qui dure de longues minutes à travers Fontbarlettes. C’est là que les premiers caillassages se produisent. Pendant la poursuite, au passage des policiers ces jeunes visages masqués ou têtes recouvertes par des capuches, jettent pierres et cailloux sur les véhicules de police.

Le conducteur de l’Audi finit par semer les forces de l’ordre et abandonne sa voiture derrière la tour de l’Europe où elle est incendiée. Mais les jeunes ne lâchent pas l’affaire. Il sont une quarantaine et par petits groupes mouvants ils continuent à « jouer au chat et à la souris » avec les forces de l’ordre. Se déplaçant dans le quartier, ils caillassent un peu tout ce qu’ils trouvent. Deux ou trois poubelles sont incendiées, une voiture de la régie de quartier est également endommagée.

Gaz lacrymogène et flashball

Des renforts de police nombreux sont mobilisés, jusqu’à une trentaine d’hommes rappelés sur le terrain pour ramener le calme. Des policiers qui ont dû faire usage de gaz lacrymogène et tirer à coup de flashball pour disperser les casseurs. Tout est rentré dans l’ordre à Fontbarlettes en fin de soirée, vers vingt-deux heures. Soit cinq heures après le début de ce coup de chaud dans ce quartier classé en zone de sécurité prioritaire.

Espagne: Mutineries dans les centres de rétention « administratif »

le monde AFP | 19.10.2016

Madrid (espagne)Mutinerie dans un centre de rétention administratif

Plusieurs dizaines de migrants séjournant dans un centre de rétention pour étrangers de Madrid ont déclenché dans la soirée du mardi 18 octobre une mutinerie. « Nous ne savons pas le nombre exact,une  quarantaine ils sont montés sur le toit, et la police est sur place

Des dizaines de migrants se sont massés sur le toit d’un centre de rétention à Madrid, le 18 octobre. « Liberté », peut-on lire sur leur affiche.

les immigrés criaient à l’intérieur dignités et liberté ; de nombreuses personnes ont manifesté devant le  CIE  en criant liberté

Selon les médias locaux ce mouvement s’est déclenché vers 22 heures. Le centre est situé dans le quartier d’Aluche, dans le sud de la capitale espagnole. Selon le quotidien El Pais, les migrants avaient auparavant aveuglé des caméras de sécurité à l’intérieur de l’immeuble et cassé des meubles jusqu’à se frayer un chemin vers le toit.

« Une institution en échec »

La maire de Madrid Manuela Carmena, une ancienne juge de gauche, a déclaré qu’elle était prête à tenter une médiation si la préfecture lui en faisait la demande. « Je suis encore inquiète face aux événements au CIE (Centre de rétention), en contact avec la préfète Concha Dancausa », a-t-elle écrit sur son compte Twitter : « Les droits de l’homme sont la priorité. »

Sur le réseau social, le responsable de la sécurité au sein de la municipalité, Javier Barbero, a, quant à lui, dénoncé ces centres : « une institution en échec ». Il a en outre souligné que la priorité était la « santé et les droits de l’homme des personnes », dans un tweet qu’il a conclu par « CiesNO », non aux CIE.

6 500 personnes en 2015

Certaines organisations des droits de l’homme sont en campagne pour la fermeture de ces structures en Espagne, y dénonçant les mauvaises conditions de séjour des étrangers. Dans la nuit de mardi à mercredi des militants s’étaient ainsi massés devant le lieu, criant « liberté, liberté ».

Quelque 6 500 personnes sont passées en 2015 par les sept centres de rétention existant en dans le pays, selon un rapport diffusé en septembre par le service jésuite d’attention aux migrants (SJM). Ces structures accueillent essentiellement des étrangers n’ayant pas de titre de séjour et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. Mais l’ONG y a aussi trouvé des malades, des victimes de traite d’êtres humains, des mineurs et des demandeurs d’asile.

le 24 août en pleine nuit  19 personnes se sont  enfui de ce centre


Brèves du Désordre

Sangonera (Murcie, Espagne) : mutinerie et évasion collective du centre de rétention

 une vingtaine de migrants en fuite après une mutinerie dans un centre

Imagen del CIE de Murcia tras la fuga de 67 inmigrantes.

AFP / 06 octobre 2016 14h17

Madrid – La police espagnole recherchait jeudi 26 migrants échappés d’un centre de rétention du sud-est de l’Espagne à la faveur d’une mutinerie la veille au soir, durant laquelle cinq policiers ont été légèrement blessés, a-t-on appris auprès des autorités.

Mercredi soir, 67 migrants étaient parvenus à s’enfuir de l’établissement public où étaient retenus 127 étrangers sans titre de séjour, à Sangonera, près de Murcie, a indiqué à l’AFP la préfecture de région.

En milieu de journée, il en manquait encore 26, quasiment tous de nationalité algérienne, a indiqué une porte-parole de la préfecture.

Selon une porte-parole de la police nationale à Murcie, un des étrangers a d’abord feint d’être malade et quand l’ambulance est entrée pour l’extraire, les autres se sont mutinés.

Au cours de la révolte, des hommes ont agressé les cinq policiers qui venaient porter secours au migrant supposé malade, selon la même source. Ils se sont armés d’extincteurs du centre, ont cassé les accès au centre et sont parvenus à s’enfuir.

Cinq policiers ont été blessés, victimes de nombreuses contusions et traumatismes, selon la préfecture.

Seuls des hommes sont retenus au centre de rétention de Sangonera qui a connu ces dernières années d’autres épisodes du même type. Selon le Syndicat unifié de la police (SUP), dix hommes s’étaient ainsi enfuis le 21 août, dans des conditions comparables.

Le syndicat a exigé dans un communiqué la fermeture immédiate du centre, en dénonçant des carences en matière de sécurité et un manque de personnel.

Quelque 6.500 personnes sont passées en 2015 par les sept centres de rétention existant en Espagne, selon un rapport diffusé en septembre par le Service jésuite d’attention aux migrants (SJM).

Ces centres accueillent essentiellement des étrangers n’ayant pas de titre de séjour et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. Mais l’ONG y a aussi trouvé des malades, des victimes de traite d’êtres humains, des mineurs et des demandeurs d’asile.

Aiton (Savoie) : Feu à la prison !

Attaque.noblogs.org

Europe 1 / Dimanche 16 octobre 2016

MutinerieAitonUne trentaine de détenus ont déclenché un incendie au centre de détention d’Aiton, en Savoie, en milieu d’après-midi, a-t-on appris auprès de la préfecture du département. Les forces de l’ordre ont finalement réussi à ramener le calme et tous les détenus ont rejoint leurs cellules.

50 cellules hors d’usage. “Les équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) (venues de Lyon) ont repris la main et l’incident est clos”, a indiqué le sous-préfet de permanence. Il y a un seul blessé léger mais des dégâts importants sont à déplorer dans deux sections du centre de détention : 50 cellules sont hors d’usage, précise de son côté le procureur d’Albertville, Jean-Pascal Violet, qui a ouvert une enquête pour destruction par incendie. Une expertise est en cours, notamment concernant le contrôle des serrures. Des transferts de détenus vont s’organiser et au moins un détenu a été placé en garde à vue suite à des échanges avec les ERIS, selon le syndicat UFAP-UNSa Justice.

Des détenus ont mis le feu à des matelas. Dimanche, en milieu d’après-midi, une trentaine de détenus avaient déclenché un incendie depuis une salle d’activité qu’ils occupaient à un étage du bâtiment en “mettant le feu à des matelas“, avait indiqué le parquet d’Albertville plus tôt dans la journée. Jusqu’à 52 pompiers avaient alors été mobilisés pour procéder au “désenfumage sous pression” du bâtiment, devant “l’inefficacité du système de la prison”, selon le procureur Jean-Pascal Violet.

La deuxième mutinerie en un peu plus d’un mois. Le centre de détention d’Aiton “compte 200 places et n’est pas affecté par la surpopulation”, selon le ministère de la Justice. Le 7 septembre, des incidents avaient déjà éclaté au sein de ce centre de détention quand neuf détenus avaient refusé de regagner leurs cellules après la promenade. Ils avaient cassé un lavabo et un téléphone dans la cour, et mis le feu à des papiers. Il n’y avait pas eu de blessé. Le 25 septembre, à Valence dans la Drôme, des détenus du centre pénitentiaire avaient refusé de regagner leur cellule pendant quelques heures, après avoir dérobé un jeu de clefs à un gardien et tenté de mettre le feu à des matelas.


Dauphiné Libéré du 15 octobre

 Note:Compléments d’informations concernant l’état se venge contre trois mutins  OmarTop El Hajd (38 ans) est libérable en 2040 son avocat s’appelle Guillaume Fort. Aziz Bouzida ( 29 ans)  est libérable en 2029, son avocat s’appelle Ivan Flaud. Joseph Marino(42 ans) libérable en 2028, son avocat s’appelle  Christophe Joset.; Tous trois doivent répondre vols avec violence, violence aggravées et dégradations..

 D’après le Dauphiné libéré Les trois prévenus risquent 20 ans de prison. ? Il faudrait que le procureur de valence décide d’un procès d’assise (rien n’est moins  sûr), en découle de cette question.: donc une énorme pression sur les familles pour que celles -ci soit coopérantes pour ce procès ne deviennent pas un procès:

-1)contre le personnel local de l’administration pénitentiaire qui impose à la direction ce fonctionnement pour le Centre de Détention depuis le début soit novembre 2015 : « mais elle fonctionne comme une maison d’arrêt« Les détenus n’ont droit qu’à deux sorties courtes, interrompues par d’incessants contrôles » déclare Zigor Goieaskoetxea .

-2)contre la guillotine carcérale( de plus en  plus de longues peines de prison)

3), enfermer humainement ça n’existe pas

 

 

 

Parution: Tarantela de ALÈSSI DELL’UMBRIA

« La tarantolata ne danse pas seule »

vignettetaranta

Possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples

Entretien avec Alèssi Dell’Umbria
Propos recueillis par Damien Almar et Ferdinand Cazalis

(Entretien publié dans le numéro 1 de la revue Jef Klak, « Marabout », 2014.)

Chaque été pendant des siècles dans le sud de l’Italie, le rituel de la taranta faisait danser des communautés entières. Cinéaste, musicien, auteur d’une monumentale histoire de Marseille et d’un essai détonant sur les révoltes de banlieue1, Alèssi Dell’Umbria a vécu en Italie, où il a beaucoup appris sur l’histoire de ce système magico-rituel.

En ce mois d’octobre 2016, il vient de publier Tarantella ! aux éditions de L’Œil d’or, une somme qui retrace l’histoire d’une danse et d’une transe, prises entre la dépossession qu’ont subie les paysans avec l’arrivée du progrès technologique et les tentatives de récupération marchande venues des nouvelles politiques culturelles… Le récit d’un voyage où les paysages évoqués sont avant tout sonores. L’auteur s’efforce d’y restituer l’intensité d’un langage dramatique, celui que les indigènes du Sud de l’Italie se sont créés depuis les temps antiques jusqu’à nos jours. De la danse des tarantate à la danse des couteaux, des chants de travail aux chants de prison, ces sons et ces gestes dessinaient le contour d’un monde qui continue de nous hanter, entre marginalité sociale et récupération spectaculaire. Travaillant tant sur la puissance des cultures subalternes, que sur une critique de la civilisation occidentale, s’interrogeant sur l’articulation de la politique et du langage, le livre échappe au final à toute discipline : il invoque tour à tour l’ethnomusicologie, la philosophie, l’histoire sociale et politique ou encore l’anthropologie…

Pour prolonger la lecture du livre, vous trouverez une vaste sélection de musiques traditionnelles sélectionnées par Alèssi Dell’Umbria, et classées par régions :

  • Puglia ;
  • Calabria ;
  • Campania ;
  • Lazio, Abruzzo, Molise, Basilicata ;
  • Sicilia.

Dans ton manuscrit, tout semble tourner autour d’un rituel de possession et de transe – la taranta – qui s’est perpétué au moins jusqu’aux années 1960 dans le Salento2. De quoi s’agit-il et d’où vient-il ?

Le rituel de la taranta me sert de fil conducteur pour reconstituer divers moments d’une cosmogonie éclatée, laquelle plonge ses lointaines racines avant l’impérialisme romain : dans la Grande Grèce et les peuples italiotes. Les premières mentions du rituel en question, évoquant une musique et une danse thérapeutiques, datent du XIVe siècle, mais les XVIIe et XVIIIe siècles sont les plus riches en observations et analyses sur le phénomène.

En général, voici ce qui se passe : au début de l’été, une personne se trouve prise de douleurs musculaires violentes, mal au ventre, nausée, vomissements et migraine. L’entourage considère alors qu’elle a été mordue par la taranta, une araignée venimeuse répandue dans la région, et appelle donc des musiciens pour soigner la tarantolata – celle qui a été piquée. La cure consiste en une danse, censée expulser le venin à travers la sueur, et dont les séquences se succèdent trois jours durant, mais cela pouvait parfois s’étirer pendant trois semaines. J’ai entendu parler pour la première fois de ce rituel par la mère d’une amie. Celle-ci avait eu une voisine tarantolata, et avait l’air encore sous le choc en en parlant quarante ans plus tard.

Les morsures de la taranta sont liées aux travaux agricoles : vendanges, moissons, etc. De manière générale, les paysans sud-italiens ont attribué la piqûre à la tarentule (lycosa tarantula), bien visible par sa taille, mais paradoxalement peu venimeuse, alors qu’il existe un autre arachnide qui sévit dans la région : le latrodectus tredecimguttatus, plus petit, dont la morsure provoque une violente intoxication et peut, dans de rares cas, s’avérer mortelle. On a fait endosser à ces araignées, voire au scorpion, la responsabilité de l’état pathologique précédant la transe. Transe qui, elle, se déploie comme un cycle dramatique au cours de la danse.

Au fond, ce qui ne fait aucun doute, c’est que la morsure est avant tout symbolique. Les symptômes attribués à cette morsure amorcent un parcours magico-rituel. Dès que résonnent les sons, la tarantolata effectue une sorte de mimesis3 de l’araignée, puis soudain se remet sur pied et entame alors la phase de libération, sur des pas de pizzica4 exécutés à un rythme époustouflant. Au fil des époques, le phénomène est resté incompréhensible pour le clergé, les élites intellectuelles et les autorités séculières, puis pour la médecine et la psychiatrie émergentes au XIXe siècle.

Mais alors, qu’est-ce qui était en jeu dans ce rituel ?

La médecine s’est cassé les dents là-dessus, en cherchant à faire rentrer les symptômes dans une grille de lecture clinique. Une cause, un effet : le venin, l’état de prostration, puis enfin la danse qui soulage. On a cherché des explications par défaut : la frustration sexuelle, la misère sociale, etc. Mais pourquoi vouloir expliquer ce qui a un tel caractère d’évidence pour les intéressés – si ce n’est pour le rendre lisible dans une autre vision du monde, celle des érudits et des universitaires ? À mon sens, ce qui importe, c’est plutôt de prendre au sérieux ce caractère d’évidence : le rituel met en jeu des énergies, et il me tient à cœur de prendre au mot cette expression de « mise en jeu », car elle permet une meilleure compréhension du rituel que la catégorie médico-ethnologique de « tarentisme ».

« Elle pique les hommes sur les couilles, elle pique les femmes entre les jambes », entend-on dans les chants. On ne saurait être plus clair pour attester de la charge sexuelle contenue dans les danses et les musiques de pizzica, comme c’est d’ailleurs le cas dans beaucoup d’autres danses. On associe aussi souvent à la taranta le scorpion, animal lié à la défloration dans la cosmogonie paysanne. La majorité des possédées étaient des femmes : environ deux tiers, selon les cas recensés, c’est pourquoi on en parle souvent au féminin ; ceci dit, pour les cas observés dans le Cilento (au sud de Salerne) des années 1960, les hommes semblent majoritaires, ce n’est donc pas une règle valable partout. Dramatisation du désir sexuel et de sa frustration, donc, mais aussi du monde des morts. Celui-ci a une grande importance onirique dans le sud de l’Italie, aujourd’hui encore…

À un moment donné, une somme d’énergies positives et négatives se concentre dans la figure de la taranta, et le venin, le pharmakon5 qui provoque l’anéantissement initial de la tarantolata sert de medium à ces énergies : medium symbolique, peut-être, mais cela ne signifie pas qu’il a moins d’effectivité. La prise de possession et l’intoxication étaient violentes : les gens en souffraient physiquement, même s’ils ne risquaient pas de mourir – là-dessus, les témoignages du XIVe au XXe siècles sont unanimes.

C’est un phénomène répandu à cette époque ?

Géographiquement, il est attesté dans toutes les provinces de l’ancien royaume de Naples. En Campanie, dans le Molise, en Apulie, en Basilicate, en Calabre et jusqu’en Sicile. Le Salento et le Cilento ont été les deux ultimes bastions du rituel au XXe siècle. Vers les années 1950, le rituel a déjà opéré un repli domestique et renoncé à l’extérieur. Avant, ça se passait souvent dehors, en plein air, ça débordait dans les champs, à la campagne ou au bord de mer dans des endroits comme Taranto. La plupart des descriptions font état de régions entières traversées par cette danse rituelle au début de l’été. Les témoignages insistent beaucoup sur l’aspect collectif : soit des cas de possession contagieuse, collective, soit des cas individuels – et même là, la tarantolata ne danse pas seule, d’autres personnes non possédées l’accompagnent.

Certains écrits relatent des scènes incroyables, par exemple celui d’un prêtre, envoyé dans un petit village de Calabre au début du XXe siècle, qui dépeint un tableau bruegélien. Le village tout entier part en transe pendant plusieurs semaines et les villageois sont obligés de faire venir des vivres des villages voisins parce qu’ils dépensent beaucoup d’énergie. Ils ont besoin de se ressourcer, mais ne travaillent plus les champs, tout occupés qu’ils sont à danser au son de la zampogna6 et du tamburello

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, parmi les innombrables descriptions et les débats sans fin sur cette question troublante, on trouve aussi des auteurs à l’esprit chagrin, avec l’accent de mépris des gens instruits et de l’élite, qui laissent entendre que derrière tout ça, il n’y a rien d’autre que la volonté de danser, de se laisser aller. Mais il faut avant tout y voir un système magico-rituel qui fait partie des moments incontournables de la vie sociale, au même titre que le carnaval. Les sociétés où ces danses sont attestées les acceptaient très bien.

Cette période de l’histoire n’a pas grand-chose à voir avec les pratiques récréatives de la neo-pizzica apparue à la fin des années 1990. Que s’est-il passé entre-temps ?

Pour qu’une ou plusieurs personnes entrent dans une transe de possession, il faut qu’il existe un cadre rituel, et il faut que la puissance qui possède soit pensée. L’esprit, commun à tous, mais qui échappe à l’individu singulier, doit être reconnu et nommé. Dans certaines rondes de pizzica des années 1990, on pouvait sentir une tension vers cela, comme en germe. Mais des opérations commerciales comme la Notte della Taranta y ont coupé court.

Tu évoques ici le coup de grâce, mais l’agonie a commencé bien avant…

Après le Risorgimento7, tant le clergé que l’intelligentsia post-illuminista8 commencent à combattre le rituel. La connotation sexuelle choque et, par ailleurs, les progrès de la science et de la médecine s’accompagnent d’une hostilité envers ce qui les déborde, c’est-à-dire ce qui semble irrationnel, contraire à l’esprit des Lumières.

Jusqu’au XVIIIe siècle, le débat intellectuel sur le rituel de la taranta se faisait plutôt en référence à une thématique héritée de la philosophie grecque à propos du pouvoir et de la magie des sons. À partir du XIXe, on n’est plus émerveillé par cette musique qui guérit les gens du venin, et on entre dans le registre de la pathologie. Médecine et psychiatrie imposent leur hégémonie, elles établissent des diagnostics : bien souvent une « hystérie », à traiter par les moyens adéquats. Il arrive que des tarantolate soient passées aux électrochocs. Les observateurs deviennent épouvantés par l’apparent déchaînement obscène et furieux des danses. Le regard change. Il aboutit à des condamnations pures et simples de la part de beaucoup de médecins.

Néanmoins, la répression directe demeure marginale : un carabinier peut user et abuser de son pouvoir pour interdire les danses, mais c’est davantage une pression sociale et culturelle latente qui s’exerce. Au XIXe siècle, le médecin ou le maître d’école sont des gens qui incarnent le savoir et qui acquièrent un prestige qu’ils n’avaient pas auparavant auprès des classes paysannes illettrées. Pour ces gens-là, il est temps d’arrêter de dépenser de l’argent, du temps et de l’énergie dans ces danses sans but ni fin, au détriment du travail et de la productivité. Les mutations culturelles se produisent par capillarité, de façon très lente et insidieuse, mais le fait est que la pratique du rituel régresse petit à petit.

Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le rituel persiste. Il est encore attesté après-guerre en Apulie, dans la province de Lecce, à Taranto, à Brindisi, dans la province de Foggia, au nord, dans le Molise, en Calabre, il est même pratiqué dans le sud de la Campanie, à Salerno. Le miracle économique italien9 porte un coup fatal à ces pratiques d’un autre âge. Dans les années 1970, il reste encore quelques dizaines de tarantolate dans le Salento, mais c’est devenu quelque chose de honteux, dissimulé au sein du foyer, bien loin du rituel des siècles passés partagé par toute une communauté. Les gens en sont venus à avoir peur des tarantolate, ils ont intégré les critères de la médecine… Le rituel s’éteint, parce qu’elles ne sont plus reconnues socialement. À la limite, seuls les proches, les parents et les voisins les assistent, avec commisération, accompagnant quelqu’un de malade… Un complexe magico-rituel qui a traversé cinq siècles, avec la tension d’une joie collective, a ainsi périclité en maladie mentale.

Dans cette chronique d’une mort annoncée, quel a été plus précisément le rôle joué par l’Église catholique ?

Le christianisme méridional se caractérise par un goût prononcé pour la dévotion extérieure, qui s’exprime dans des rituels collectifs, bien plus que par une religiosité intérieure. Bakounine a très bien compris ça chez les paysans du sud de l’Italie quand il parle de leur approche théâtrale de la religion. C’est à partir de là que l’Église a réussi à superposer la dévotion aux saints au rituel, probablement au XVIIIe siècle. Après la danse rituelle, il fallait désormais aller à l’église dédiée au saint protecteur, qui pouvait être San Vito, San Paolo, ou encore les santi medici Cosmo et Damiano10, et leur faire une offrande. En donnant au saint concerné la capacité thaumaturgique en jeu dans la danse de la taranta, l’Église canalise la croyance qui lui échappe et augmente son emprise, certes, mais cela n’empêche pas le rituel de continuer à être pratiqué plus ou moins comme avant…

Ce qui est plus étonnant, c’est que les gens opèrent progressivement une fusion entre la taranta et le saint. Examinons attentivement l’un des couplets les plus connus, apparu à cette époque-là et que j’ai déjà cité : « Santu Paulu meu de le tarante ca pizzichi le caruse a ’mmenzu ll’anche Santu Paulu meu de li scurzuni ca pizzichi li carusi alli cuiuni », « Mon saint Paul des tarantules / Tu piques les filles entre les cuisses / Mon saint Paul des serpents / tu piques les garçons sur les couilles. » Tout ça n’est pas très catholique, mais qu’est-ce que ça signifie ? Saint Paul sauve-t-il ? Ou bien est-ce lui qui pique ? Il sauve, mais c’est aussi lui qui pique… Il y a une confusion des rôles, typique du monde paysan, et cette ambiguïté est révélatrice de la position de l’Église, qui veut s’approprier le rituel sans y parvenir totalement. Elle impose les saints, mais elle n’est pas satisfaite quand, dans l’église de Galatina par exemple, consacrée à San Paolo, les tarantolate débarquent à l’office en se roulant par terre. Là, une petite chapelle, dédiée au saint, leur est concédée au XVIIIe siècle, avec son puits à l’eau miraculeuse : et là-dedans dès le départ, che casino11 ! On a l’impression d’être dans un manicomio – un asile : c’est l’incohérence totale, avec des hurlements, des gens qui se roulent par terre l’écume aux lèvres. Une telle pagaille n’a rien de surprenant quand on sait que la musique est prohibée dans la chapelle, alors qu’elle est essentielle pour donner une forme cohérente à la possession !

Dans les années 1950, l’historien des religions et philosophe Ernesto De Martino a étudié le rituel de la taranta. En quoi ton approche diverge-t-elle de la sienne ?

De Martino croyait fermement au progrès, à la perspective de partager les lumières du monde occidental avec les masses illettrées du Sud. C’était un intellectuel de Naples, un moment affilié au Parti communiste italien (PCI), qui avait mené des enquêtes en Basilicate à partir des pistes ouvertes par la publication du Christ s’est arrêté à Eboli de Carlo Levi en 194712. Il s’est ensuite rendu en 1959 dans le Salento avec une petite équipe pour une très brève enquête : trois semaines durant lesquelles ils ont observé, dans le bourg de Nardó, le rituel mené par le groupe du barbier violoniste, Luigi Stifani. Ils ont rencontré un certain nombre de médecins, certaines personnes tarantolate, et les ont questionnées. De Martino a rendu les résultats de cette enquête dans le fameux livre, La terre du remords13, où il conclut au caractère symbolique de la taranta

J’ai lu cet ouvrage au début des années 1990, et il m’a laissé sur ma faim. En relisant ensuite les écrits de Nietzsche sur la naissance de la tragédie et ceux d’Artaud sur le théâtre, alors que par ailleurs je m’étais intéressé aux rituels de possession qui existent toujours en Afrique du Nord et en Afrique noire de l’Ouest, j’ai compris ce qui ne me convenait pas dans l’approche demartinienne. Rétrospectivement, on peut critiquer chez cet ethnologue le fait que sa rencontre avec le monde paysan ne lui sert pas à questionner son propre monde. Il analyse la taranta comme le reliquat d’un monde archaïque appelé à disparaître. Il y voit le symbole du sous-développement méridional, une manifestation de souffrance de la part de gens minorisés dans la société italienne. Or ses analyses sont depuis devenues une vulgate, que j’ai pu entendre dans la bouche de beaucoup de gens dans le Salento.

Le problème avec De Martino, c’est qu’il voit les paysans essentiellement comme victimes. Pour lui, le sous-développement du Sud réduit ces gens sans avenir à chercher le salut dans des pratiques archaïques. Pour ma part, j’ai voulu proposer une tout autre lecture. Tout rituel de possession procède par analogie avec le cycle maladie-guérison : il est théâtralité, dans une mise en jeu de puissances invisibles, innommables – en premier lieu celle du désir sexuel. C’est pour cela que la tarantolata ne danse pas seule : sa danse est directement communication.

La conception évolutionniste de l’histoire à laquelle De Martino obéit l’empêche de voir ce qu’il y a d’universel dans ces formes d’expression : la magie, le lamento funèbre14, le rituel de la taranta, etc. Il cherche une explication rationnelle à ce qu’il ne peut s’empêcher de considérer comme une anomalie… Je renverse son raisonnement : la cause, c’est la transe ; l’effet, c’est la souffrance initiale. Pour autant que l’on doive penser en termes de cause et d’effet… Ce n’est pas parce que la tarantolata souffre qu’il faut faire intervenir les musiciens et la faire danser afin d’y remédier, c’est parce qu’elle doit impérativement danser qu’elle appelle les sons par ces symptômes analogues à ceux d’une morsure d’araignée. Il y a là tout un jeu théâtral dont les codes sont scrupuleusement observés, et comme je l’ai dit, dans les siècles antérieurs ce jeu était beaucoup plus complexe.

Les travaux de De Martino ont pourtant fait école, et il y a même eu après lui un « Institut De Martino ». Ses successeurs ont-ils continué sur la même lancée ?

Son intérêt méthodique pour plusieurs aspects du monde paysan méridional en a fait une référence importante pour divers intellectuels et militants qui voulaient agir dans l’optique gramscienne : Antonio Gramsci15 avait prôné la construction d’une hégémonie culturelle des classes subalternes, qui intégrerait des éléments des cultures populaires de tradition orale. Étonnamment, c’est surtout dans le nord de l’Italie que ça s’est produit. L’Institut Ernesto De Martino « pour la connaissance et la présence alternative du monde populaire et prolétaire » a été créé à Milan en 1966, un an après la mort de De Martino.

Son principal fondateur, Gianni Bosio, était une sorte de marxiste libertaire, et son point de vue sur la question n’était déjà plus tout à fait celui de De Martino. Ce dernier raisonnait en observateur, là où Bosio raisonnait en agitateur. Son idée était de multiplier dans tout le pays des ligues culturelles, sur le modèle des ligues paysannes qui avaient mené les luttes de la fin du XIXe jusqu’à l’avènement du fascisme. Elles devaient porter un projet d’émancipation politique à partir des formes d’expression culturelles propres à chaque territoire, des formes issues du monde subalterne qu’il appartenait à des « intellectuels renversés » de documenter : ces militants culturels dépasseraient la scission entre culture écrite et culture orale, culture savante et culture traditionnelle, engendrant ainsi une nouvelle culture antagoniste.

Si ce projet n’a pas vraiment abouti, il a néanmoins inspiré dans les années 1970 une vague de jeunes musiciens qui se sont lancés dans la valorisation culturelle et politique des classes subalternes. En vérité, le répertoire traditionnel a inspiré toutes sortes de réinterprétations, pour le meilleur comme pour le pire, certains se contentant de l’adapter à leur propre formation héritée de l’harmonie tonale. Il y a eu une simplification et un appauvrissement des techniques de chant dans beaucoup de groupes de riproposta16. Depuis deux décennies, une seconde vague de riproposta, moins militante et plus portée vers une ample diffusion, s’est développée, plus professionnelle. Actuellement, je connais quand même pas mal de musiciens, en Calabre, en Campanie, et même dans le Salento, qui font de très belles choses à partir de ce répertoire pour avoir su en assimiler les modalités. J’en connais aussi pas mal qui font de la merde, et qui réussissent à la vendre au prix de l’or… Le problème, comme souvent, réside dans la professionnalisation des musiciens, qui finissent par jouer davantage pour le public des festivals que pour leur communauté.

Tu veux dire que les marxistes, avec l’intention de sauver cette musique paysanne, n’ont fait que mieux la détruire ?

C’est plus complexe que ça. La massification culturelle opérée par la radio et la télé avaient déjà fait pas mal de dégâts, Pasolini a dit des choses fortes là-dessus lors de son séjour à Lecce peu avant sa mort17… Les musiciens qui s’intéressaient à la tradition paysanne – celle de leurs parents, bien souvent – voulaient lui donner ses lettres de noblesse et pensaient, très justement, qu’elle pouvait fonctionner comme un contre-modèle à la musique de distraction produite et diffusée industriellement. Rappelons que ces années 1970 furent terribles : beaucoup de gens abandonnaient leur propre culture, les instruments traditionnels étaient méprisés et, pendant ce temps, les médias réussissaient à imposer partout la médiocrité comme norme culturelle. Ainsi, les jeunes musiciens qui reprenaient le répertoire paysan traditionnel participaient de la subversion plus générale en Italie.

Il y a eu au moins un cas où la greffe du traditionnel et du militant a pris, c’est celui du Gruppo Operaio ‘E Zezi, qui s’est formé au milieu des années 1970 avec des étudiants, des chômeurs en lutte et des ouvriers de l’usine Alfasud de Pomigliano d’Arco. Ces dernières années, le groupe a connu des vicissitudes diverses, des scissions, ils ne sont plus tout jeunes à présent, mais enfin, ‘E Zezi reste une référence très forte pour beaucoup de gens dans le Sud. Leur « Tammurriata de l’Alfasud » est immortelle ! Mieux, certains de leurs chants originaux sont entrés dans la tradition orale : j’ai entendu plusieurs fois des jeunes chanter « Vesuvio » dans des rondes, lors de fêtes populaires.

Le monde occidental, qu’il parle par la bouche des religieux, des savants, des médecins, de la technique, des marxistes gramsciens, le fait à partir de catégories et de concepts extérieurs au monde paysan. Quelqu’un comme Roberto De Simone18 a déjà mieux compris ce monde : ses campagnes de collectage menées en Campanie dans les années 1970, et les commentaires qu’il en donne sont d’une grande pertinence.

Mais là, on ne parle plus forcément du rituel : il s’agit d’enregistrements et de gens qui s’intéressent à la musique en tant que telle… Il y aurait donc une histoire propre de la taranta comme musique, détachée de l’histoire paysanne ?

La tarentelle et la pizzica se dansaient déjà comme danses profanes il y a deux siècles, et la première occurrence du mot « tarentelle » se trouve dans un recueil de chants et de musiques publié par des religieux à Naples en 1602. J’ai écouté une interprétation de cette « Tarentelle » par l’Atrium musicae de Madrid : on retrouve vaguement un certain air, mais on est loin de ce que j’ai pu entendre dans le sud de l’Italie. On voit bien que tout ça est passé par le registre de la musique savante et qu’on a perdu l’essentiel en chemin. C’est ce qui s’est produit à la fin du XVIIIe siècle quand la tarentelle a commencé à inspirer divers compositeurs, et que, adaptée à l’harmonie tonale, elle est entrée dans les salons de l’aristocratie bourbonienne de Naples – tandis que l’originale poursuivait son existence parallèle dans les fêtes populaires.

La tarentelle et la pizzica sont des musiques modales : les interprètes jouent chaque note en relation à une note fondamentale fixe, répétée ou maintenue en boucle. La modalité privilégie l’aspect horizontal, la mélodie, et ignore l’aspect vertical, à savoir la construction de l’harmonie. D’où l’importance donnée aux notes jouées et aux tensions créées, au détriment des successions harmoniques. La mélodie se déroule en multipliant les micro-variations, comme dans les musiques grecques, turques ou arabes. C’est flagrant quand on écoute les joueurs de zampogna, de guitare battente ou les violons de la pizzica. Une telle répétition crée un effet hypnotique, nécessaire à la transe. Le temps de la musique modale est cyclique – à l’image du monde paysan –, alors que le temps de la musique harmonique-tonale est un devenir – à l’image de la vie dans les métropoles industrielles.

Dès qu’on déplace l’exécution de cette musique (dans un salon de musique au XVIIIe siècle ou sur une scène au XXe), les gens attendent des objets esthétiques finis et définis, avec un début et une fin. Si le groupe jouait le même morceau pendant une demi-heure, le public se lasserait – le public européen, en tout cas. Alors que cela fonctionne très bien dans une ronde, à l’intérieur de laquelle se succèdent les danseurs. Quelqu’un qui se trouve au bord d’une ronde où la musique se déroule ainsi peut éprouver une sorte de transe de basse intensité. C’est précisément là que se situe le point d’incompatibilité. L’auditeur d’un salon de musique bourbonien ou le spectateur d’un festival de « musique trad’ » ont en commun ce détachement esthétique, qui fait qu’ils ont besoin de variété dans les pièces jouées.

Alors que je jouais à la fête de la San Rocco à Torrepaduli, je me souviens d’un groupe de gens manifestement venus en touristes, qui, pendant que je faisais une pause, sont venus me demander : « Mais, ça va être le même morceau toute la nuit ?  » Eh oui ! Un seul et unique morceau toute la nuit… Dans une ronde de tarantella, les gens adhèrent complètement aux sons, ils sont comme envoûtés – même s’ils ne font rien d’autre qu’assister à la danse, au bord de la ronde. Je le sais parce que ça m’est arrivé certaines fois à la San Rocco de me sentir décoller, littéralement, alors que je jouais du tamburello depuis une heure ou deux dans une même ronde où vingt à trente tamburelli frappaient le rythme. Là, je me suis retrouvé à jouer dans un état second, comme si j’avais fumé un haschich bien puissant. D’autres musiciens traditionnels à qui j’en ai parlé m’ont dit avoir aussi éprouvé, en certaines occasions, la même sensation. Ça passe dans le corps, qui vibre tout entier, qui n’est pas immobile comme celui d’un spectateur.

Tu disais que plusieurs facteurs ont concouru à la dégradation du rituel. En quoi l’industrialisation de l’Italie, dans les années 1970, avec ce qu’on a appelé le miracle économique a-t-il joué un rôle ?

Après l’échec des mouvements paysans d’après-guerre19, les gens du Sud ont massivement émigré. Pour eux, le miracle économique a été synonyme d’exil, en montant travailler à Turin, en Allemagne, ou en partant aux États-Unis. Cela a développé un regard très critique de l’industrialisation. On le voit dans la participation des Méridionaux dans les luttes ouvrières des années 1970, qui sont des luttes contre le travail, comme ça a été théorisé à l’époque autour de l’usine Fiat Mirafiori. Cette dimension apparaît clairement dans Nous voulons tout ! de Nanni Balestrini, l’histoire d’un jeune, immigré de la province de Salerne, qui refuse catégoriquement de se résigner au travail à l’usine.

Ces luttes dépassaient le cadre syndical habituel en s’attaquant directement aux nouvelles formes d’organisation du travail. Les ouvriers refusaient de se laisser broyer par la logique du travail à la chaîne et d’obéir à la discipline de caserne : c’était une lutte contre la perte de l’individualité. Les ouvriers de Mirafiori les plus extrémistes venaient pour l’essentiel du sud de l’Italie. Encore aujourd’hui, j’entends dire par des gens qui s’en scandalisent, qu’à l’Alfasud de Pomigliano d’Arco, en banlieue de Naples, il y a de l’absentéisme, que les gens ne veulent pas travailler, font du sabotage, etc. C’est tout à la fois l’âme et le corps qui se révoltent. La perte de la civilité paysanne se joue aussi là : le monde paysan avec ses usages, son autosuffisance alimentaire, ses entraides, ses fortes solidarités, ses expressions, et ses jours de fête.

Pour parler de cette perte de la civilité paysanne, tu fais le lien entre possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples à partir du rituel de la taranta

L’aliénation – Entfremdung – commence comme dépossession, et la notion d’aliénation mentale, quant à elle, est souvent utilisée pour décrire la possession d’un individu par des esprits. De Martino établit une relation causale de l’un à l’autre, dont j’ai dit plus haut qu’il fallait en inverser les termes. Ce que je vois, c’est que la marginalisation du sud de l’Italie par rapport à l’Europe a permis à des pratiques culturelles et sociales qualifiées d’archaïques de subsister jusqu’à une date récente. Certaines existent toujours, comme les rituels de l’arbre par exemple20. Or l’épuisement de la modernité nous permet d’interroger enfin ces pratiques.

La dépossession, c’est l’histoire propre à cette région du monde, du fait de la conquête et de l’oppression coloniale qu’elle a subies de tout temps et qui l’a marginalisée par rapport au monde occidental. Pour rester sur le dernier millénaire, le sud de l’Italie a été colonisé par les Normands, les Angevins, les Espagnols, les Français puis les Piémontais. Aujourd’hui, le Sud est la mauvaise conscience de l’État-nation italien. La conquête du royaume de Naples a été quelque chose de scandaleux. La maison de Savoie y cherchait des ressources fiscales supplémentaires et des conscrits, les bourgeois de Turin voulaient se débarrasser du concurrent économique que représentait Naples… Une fois cela réglé, le pacte entre la bourgeoisie du Nord, les grands propriétaires fonciers du Sud et la petite bourgeoisie se fit sur le dos des paysans, frustrés dans leurs espoirs de récupérer les terres dont ils avaient été dépossédés. La première réaction fut le brigandage, la seconde l’émigration – qui fut une véritable plaie, parce que, bien souvent, les gens qui émigraient étaient les plus entreprenants, ceux qui auraient eu le plus de capacité de faire bouger les choses sur place.

Aujourd’hui que le rituel et la composante paysanne
ont disparu, que reste-t-il de la musique et des danses qui en sont issues ?

Dans les mondes paysans, les frontières du sacré et du profane sont toujours élastiques. Ce qui a disparu aujourd’hui, c’est le cadre rituel et la transe de possession par la taranta, mais les codes chorégraphiques sont toujours là, ils se sont transmis, ils ont été conservés et cultivés.

À l’époque de Gianni Bosio, il fallait se battre contre le mépris social et culturel qui plombait le monde paysan. À présent, il faut se battre contre la récupération culturelle. Je dirais que l’erreur de départ – sans doute inévitable chez des intellectuels et des militants – a été de ne retenir que la lettre : les paroles des chants collectés, parfois les modalités musicales, stricto sensu. Ce qu’on a sauvé, ce sont des éléments isolables sur un plan culturel : recyclables par la société du spectacle, l’exemple calamiteux de la Notte della Taranta l’atteste. Le débat sur la tradition et/ou l’innovation qui se poursuit de façon confuse dans le Sud reste marqué par cette erreur de départ – privilégier ce qui est littéral –, alors que précisément tout le langage dramatique du monde paysan se joue de la lettre. Il s’est trouvé en quelque sorte réifié en patrimoine à réinterpréter.

Dans les années 1990, une seconde vague est arrivée, qui a engendré en Apulie, en Calabre, en Campanie, des groupes plus attentifs aux modalités musicales, qui avaient été à l’école des anciens. À ce moment-là, il était encore possible de faire les comptes avec les expériences des années 1970 et renouer avec les modalités de la tradition, mais c’est alors que sont arrivés les arrivistes, ceux de la Notte della Taranta, ceux de Taranta Power21, dont la logique est de produire un divertissement de masse. Bien évidemment, la musique s’en est ressentie, ainsi que la façon d’occuper l’espace, la théâtralité des danses au centre de la ronde, le défi ouvert entre chanteurs et entre musiciens – tout cela fut oublié au profit d’une organisation verticale. Dès lors, il fallait se battre contre un mépris beaucoup plus insidieux que le mépris de classe de jadis. Ces organisateurs débarquent avec la toute-puissance de l’argent public, de l’équipement technique et du marketing publicitaire… et la bonne conscience d’offrir une scène à la musique populaire traditionnelle – qui n’a jamais été une musique de scène.

Cependant, les fêtes populaires, qui s’organisent sur un plan horizontal, ne sont pas hors d’atteinte. Un exemple que je connais bien est celui de la San Rocco, dans le Salento, où traditionnellement, les gens se retrouvaient pour se défier à la danza-scherma, une danse des couteaux, sur rythme de pizzica. Au début des années 1980, des intellectuels organiques22 comme Luigi Chiriatti ou Giovanni Pellegrino sont allés relancer les dépositaires de cette tradition. Ils les ont convaincus de revenir (une année, il y a même eu une affiche « Ritorno a San Rocco », « a Santu Roccu » en dialecte), et ces gens sont revenus, ont recommencé à danser en rondes.

Ça n’avait cessé que très peu de temps, et ça a repris avec une vision politique, au sens où les gens qui dansent la scherma appartiennent aux catégories les plus marginalisées de la population, paysans pauvres, petits délinquants, gitans, etc. Cette appartenance, loin d’être vécue comme honteuse était pour une fois revendiquée. Ainsi relégitimées, ces pratiques rituelles ont attiré des centaines, des milliers de gens à la San Rocco avec leurs tamburelli. J’y suis allé pour la première fois en 1993. Vers la fin des années 1990, ça a commencé à déraper de nouveau : la fête était victime de son succès. Des instruments qui n’avaient rien à voir s’invitaient qui assourdissaient tout le monde, certains achetaient le tamburello là, sur la bancarella23, et commençaient à jouer sans savoir, en désorganisant le rythme. Dans beaucoup de rondes, ils ne respectaient plus le principe d’un couple (mixte ou non) de danseurs à la fois : certains se croyaient sur le dancefloor d’une discothèque.

Au milieu des années 2000, quand même, les danseurs de scherma ont repris les choses en main. Pour eux, cette nuit-là constitue un rendez-vous rituel important, un véritable agôn24. Avoir survécu à l’invasion des frikettoni25 et des voyeurs, voilà qui témoigne de la vitalité de cette tradition. Bien sûr, ces derniers n’ont pas disparu, mais enfin, les rondes au centre de la fête leur ont été fermées.

Au final, on peut donc avoir l’espoir d’une sorte de réappropriation culturelle ?

Aujourd’hui, un mélange intéressant s’opère dans ces fêtes. Des gens qui appartiennent encore à ce monde paysan, dont certains lambeaux ont subsisté çà et là, s’y retrouvent aux côtés de jeunes urbains (parfois les enfants de paysans émigrés dans les métropoles). Beaucoup de ces gens qui jouent ou dansent dans les rondes vont aussi dans des manifs, comme ces équipes de tammurriata de Giugliano qu’on peut entendre dans les cortèges de protestation de la Terra dei Fuochi26. Toute une jeunesse, qui ne se retrouve pas dans ce monde moderne ou postmoderne, converge vers ces sons et ces danses d’un monde non seulement marginalisé, mais prétendument condamné à disparaître. D’où ce mouvement de réappropriation du langage, qui implique des sons, des chants, des danses et surtout un certain rapport au temps et à l’espace. Les opérations de neutralisation, visant à réduire le langage à quelque chose de consommable, ne peuvent contrôler tous les possibles. Il n’était pas confortable d’habiter ce monde (que De Martino avait observé et que Vittorio De Seta27 avait filmé avec l’intuition de sa disparition imminente), et les chants et les sons des paysans en témoignaient de façon éloquente. Mais à présent que tout cela est détruit, les descendants de ces paysans, qu’ils vivent dans des métropoles ou des villages, éprouvent en contrecoup une douloureuse absence au monde.

Mon livre commence par une évocation de la ville de Taranto à l’époque de la Grèce ancienne, par où les rituels dionysiaques firent leur entrée dans l’Italie du Sud, et il finit par une évocation de Taranto d’aujourd’hui, avec ses résidents intoxiqués par des poisons qui n’ont rien de symbolique et dont on ne guérit pas. Ce lieu ravagé, pur produit de la modernité dans tout ce qu’elle a de pathogène, est stricto sensu inhabitable. Il y a dans cette ville et dans toute la province un engouement populaire pour la pizzica, peu médiatisé parce que, évidemment, la région tarantine n’est pas une destination touristique comme le Salento avec ses plages et ses églises baroques. Comme si les gens cherchaient, dans la danse, à expurger non tant le venin bien réel déversé par l’industrie sidérurgique et pétrochimique que ses effets destructeurs antisociaux. Et les mêmes qui vont danser la pizzica sur les places vont manifester contre l’Ilva28 et son infâme patron Emilio Riva… Se reconstruire un langage commun, c’est la condition première pour sortir de l’absence.


Pour prolonger la lecture du livre, vous trouverez une vaste sélection de musiques traditionnelles sélectionnées par Alèssi Dell’Umbria, et classées par régions :

  1. Histoire universelle de Marseille. De l’an mil à l’an deux mille, 2006, éd. Agone, et C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis ! À propos de la révolte de l’automne 2005, éd. de l’Échappée, 2006, réed. Agone sous le titre La rage et la révolte, 2010.
  2. Le Salento correspond aux provinces de Lecce, Brindisi et une partie de la province de Taranto, soit le talon de la botte italienne.
  3. Imitation.
  4. Nom de la danse accompagnant le rituel, de l’italien pizzicare, « piquer ».
  5. Mot grec signifiant à la fois poison et remède.
  6. Instrument italien de la famille des cornemuses.
  7. Processus d’unification de l’Italie s’étalant de 1848 à 1870.
  8. De la philosophie des Lumières.
  9. Industrialisation à marche forcée de l’Italie d’après-guerre, entraînant un fort exode rural ainsi que des migrations du Sud vers le Nord et vers d’autres pays.
  10. San Vito est réputé guérir les morsures de bêtes sauvages, San Paolo est immune aux morsures, et les santi medici sont des saints curateurs.
  11. « Quel bordel ! »
  12. Le livre est inspiré par la complainte traditionnelle des paysans de Lucanie, actuelle Basilicate : « Nous ne sommes pas chrétiens. Le Christ s’est arrêté à Eboli. » Carlo Levi, médecin turinois exilé par les fascistes dans les années 1930, y raconte le quotidien des paysans de la région touchés par la malaria et la misère.
  13. Publié en 1961 en Italie. En français aux éditions des Empêcheurs de penser en rond, 1999.
  14. Chant à caractère plaintif interprété à l’occasion d’un décès.
  15. Philosophe et homme politique (1891-1937), co-fondateur du Parti communiste italien.
  16. Mot-à-mot : « Reproposition ». Il s’agit d’un courant musical de groupes réinterprétant des musiques et chants populaires traditionnels du sud de l’Italie.
  17. La langue vulgaire, Pier Paolo Pasolini, éd. La Lenteur, 2013.
  18. Réalisateur, dramaturge, compositeur et (ethno)musicologue napolitain.
  19. À partir de 1944, les paysans multiplièrent les occupations de terre, en Sicile, en Calabre, en Apulie, en Basilicate. Ces actions, qui durèrent jusqu’au début des années 1950, furent systématiquement réprimées, les morts se comptant par dizaines. Une réforme agraire se chargea de désamorcer ces mouvements, sans pour autant répondre à l’exigence de récupération des terres communales jadis privatisées.
  20. Le rituel de l’arbre, qui existe principalement en Basilicate, mais aussi en Calabre, se déroule au printemps. Les habitants d’un village vont chercher un arbre de grande taille dans la montagne, qu’ils abattent puis ramènent au son de la tarantella sur la place du village, soit au moyen d’attelages de bœufs soit à force humaine. L’arbre est ensuite érigé sur la place, les jeunes s’efforçant de l’escalader pour récupérer divers animaux ou victuailles attachés au sommet.
  21. Structure créée par le chanteur Eugenio Bennato en 1998 afin de promouvoir la tarantella via les activités musicales, le théâtre et le cinéma.
  22. Pour Gramsci, le projet révolutionnaire a besoin d’encourager le développement d’intellectuels provenant de la classe ouvrière, ce qu’il a appelé « l’intellectuel organique ». À ce sujet, voir Carnets de prison.
  23. Le stand.
  24. Moment de joute, de combat.
  25. Terme issu de l’anglais « freaks » désignant péjorativement les jeunes adultes noyés dans la contre-culture.
  26. La Terra dei Fuochi désigne la région au nord de Naples et au sud de Caserta, terre agricole fertile à présent ravagée par les déchets toxiques enterrés clandestinement par les clans mafieux de la Camorra, sous-traitante des industries chimiques du Nord…
  27. Réalisateur italien du mouvement néoréaliste né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
  28. Société sidérurgique spécialisée dans la production et la transformation de l’acier.

Valence [Drome] « Le centre pénitentiaire .fonctionne comme une maison d’Arrêt et quelque informations supplémentaires… »

information reçu par mail, même si ce n’est pas de  l’actualité…mais des détails d’importances concernant le fonctionnement du  centre pénitentiaire de valence, ces informations le NPA  jeunes, valence, nord Drôme gardent  toutes ces informations par- devers eux

Bayonne: Manifestation en soutien aux prisonniers basques

Manifestation à Bayonne pour demander le rapprochement des prisonniers basques
Manifestation à Bayonne pour demander le rapprochement des prisonniers basques – IROZ GAIZKA / AFP

M.B. avec AFP

Quelque 7.500 personnes selon la police, 10.000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi en fin d’après-midi à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) pour demander au gouvernement de mettre un terme à la dispersion des prisonniers basques et la libération des détenus malades. Parallèlement, une manifestation similaire se tenait à Bilbao (Pays basque espagnol), rassemblant 71.000 personnes, selon les organisateurs.

A Bayonne, derrière le groupe de tête, comprenant notamment le maire centre-droit, Jean-René Etchegaray, la députée socialiste Colette Capdevielle et l’ex-candidat d’extrême gauche à l’élection présidentielle Philippe Poutou (NPA), de nombreux manifestants venaient du Pays Basque espagnol, essentiellement de Navarre, mais aussi du Guipuzcoa.

«Il n’est pas admissible que la politique pénitentiaire d’un gouvernement soit régie par l’idée de vengeance»

A l’appel du collectif Bagoaz (Nous y allons, en basque), les manifestants, syndicats, associations de droits de l’homme et quelques-uns des 200 élus signataires de l’appel à manifester, de la droite à la gauche en passant par les nationalistes, ont réclamé aux gouvernements français et espagnol de relancer le processus de paix au Pays Basque, plus de quatre ans et demi après l’annonce de cessez-le-feu faite par l’organisation séparatiste basque espagnole ETA (Euskadi ta Askatasuna, Pays Basque et liberté).

«Il n’est pas admissible que la politique pénitentiaire d’un gouvernement soit régie par l’idée de vengeance (…) Nous voulons le rapprochement des prisonniers, la libération des malades et le retour des exilés», a expliqué Jeronimo Pietro, président du Conseil des Prud’hommes à Bayonne.

Christiane Taubira évoque la possibilité de rapprochements familiaux

Sollicitée par l’AFP, par l’intermédiaire de l’une des députées socialistes des Pyrénées-Atlantiques, Colette Capdevielle, la conseillère pénitentiaire du garde des Sceaux, Caroline Kuhnmunch, a apporté samedi des précisions sur la position de Christiane Taubira.

«Mme Taubira a rencontré le 2 septembre 2015 son homologue espagnol et elle a évoqué la possibilité de rapprochements familiaux en indiquant que, quand il y en aurait, ils seraient réalisés selon des critères liés aux durées de peine, aux conditions de sécurité des établissements pénitentiaires et aux projets de réinsertion.»

Le cas de Lorentxa Guimon, incarcérée à Rennes et gravement malade

Christiane Taubira a également été destinataire le 28 décembre 2015 d’une lettre ouverte de Bagoaz, l’alertant sur la situation d’une prisonnière française, Lorentxa Guimon, 46 ans, arrêtée en 2003 pour appartenance à ETA, condamnée à 20 ans de prison et atteinte de la maladie de Crohn (inflammation du système digestif).

Mère d’une fille de 13 ans, incarcérée à Rennes et ayant subi tout récemment en urgence une opération chirurgicale, elle a fait une demande de libération conditionnelle en mars 2015 et un juge d’application des peines (JAP) avait estimé que «sa libération était nécessaire pour qu’elle bénéficie des soins indispensables dans les meilleures conditions.» Mais le Parquet a fait appel entraînant le maintien en détention dans l’attente d’une audience judiciaire le 14 janvier 2016.

ETA est tenue responsable de 829 morts en 40 ans

Quelque 423 prisonniers basques membres ou proches d’ETA sont dispersés dans 73 prisons différentes en France comme en Espagne. ETA, qui a renoncé à la lutte armée en octobre 2011, est tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en 40 ans. L’organisation refuse toutefois de se dissoudre, une exigence des gouvernements espagnol et français en préalable à toute négociation sur le sort des détenus.


L’Etat français dans la spirale de la dispersion

Le collectif Bagoaz a fait le point hier, mercredi 14 septembre, sur la situation des détenus basques dans l’Etat français. Et a évoqué, en particulier, le sort d’Ibon Goieaskoetxea et Aletxu Zobaran.

Ximun Larre|15/09/2016 08:00|1 comment Updated at: 20/09/2015 00:00

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29 détenus basques dans l’Etat français peuvent bénéficier d’une libération conditionnelle. © Aurore Lucas.

Ibon Goieaskoetxea et Aletxu Zobaran sont détenus à la prison de Valence, dans la Drôme, depuis le mois de juin. Le collectif Bagoaz a choisi d’évoquer leur situation, hier, à Bayonne, pour faire également un point sur la situation des détenus basques dans l’Hexagone. Pour Bagoaz, la situation des deux militants du centre de détention de Valence incarne la politique de dispersion et d’éloignement pratiquée dans l’État français.

Emilie Martin, porte-parole de Bagoaz, s’est chargée de faire un état des lieux complet dans l’Hexagone. « Actuellement, il y a 370 détenus basques, dont 80 dans l’État français, répartis dans 24 établissements différents ». Et l’on ne peut pas dire que l’éloignement ne soit pas la règle. « Un peu plus de la moitié des détenus de l’État français se trouve à plus de 800 kilomètres du Pays Basque et 70, à plus de 400 kilomètres ». Idem pour la dispersion. « Il y a trois prisons avec un seul prisonnier basque, 12 avec seulement deux prisonniers et neuf avec trois », ajoute Emilie Martin.

Eloignement et dispersion sont les deux mots qui reviennent dans la bouche des membres de Bagoaz pour dénoncer l’attitude de l’État français. « Cinq ans après la déclaration d’Aiete et à quelques mois d’échéances électorales importantes, nous voulons aujourd’hui taper du point sur la table. L’État français doit s’inscrire dans le processus de paix et prendre ses responsabilités », précise Garbiñe Eraso.

Le cas d’Ibon Goieaskoetxea et Aletxu Zobaran a été longuement abordé. Comme un symbole. Bagoaz est revenu sur le courrier reçu par Ibon Goieaskoetxea, en date du 24 mai 2016, de la Direction de l’administration pénitentiaire au sujet de son affectation. Il y apprenait le motif de son transfert de Fleury-Mérogis à Valence : « afin de permettre à l’intéressé de poursuivre son parcours d’exécution de peine au sein d’un établissement adapté à son profil pénal et pénitentiaire tout en le rapprochant de ses attaches familiales ». « Il y a 20 kilomètres de différence avec Fleury », précise Zigor Goieaskoetxea, frère d’Ibon. Drôle de rapprochement, en effet.

Ibon Goieaskoetxea et Aletxu Zobaran au mitard

Les deux détenus sont volontairement au mitard depuis le 8 août dernier. « Pour protester contre leur situation », explique Zigor Goieaskoetxea. Les deux hommes avaient même entamé une grève de la faim, durant quelques jours

Les deux Basques refusent toute visite. « Pour ne pas imposer inutilement de la route aux familles et en guise de protestation », précise Zigor Goieaskoetxea. Seule fenêtre ouverte sur l’extérieur, un appel téléphonique par semaine à la famille. « Mais les appels sont coupés sans prévenir », raconte-t-il.

« La prison de Valence comporte une maison d’arrêt et un centre pénitentiaire, mais elle fonctionne comme une maison d’arrêt », déplore Zigor Goieaskoetxea. Les détenus n’ont droit qu’à deux sorties courtes, interrompues par d’incessants contrôles.

Restrictives

Des mesures très restrictives complètent l’arsenal sécuritaire de l’établissement. « C’est la seule prison de l’Hexagone avec un système de brouillage d’ondes, pour empêcher les communications avec des portables vers l’extérieur. Un système dangereux pour la santé, certains fonctionnaires ayant même demandé leur mutation« , fait remarquer Zigor Goieaskoetxea.

Selon ce dernier, « le directeur de la prison lui-même aurait reconnu que les deux détenus basques n’auraient rien à faire dans cet établissement ». Le frère d’Ibon Goieaskoetxea assure qu’ils restent, malgré tout, déterminés et soudés.

Bagoaz organisera un rendez-vous à la MVC (Maison de la vie citoyenne) du Polo Beyris à Bayonne, le 21 octobre prochain. Le collectif y présentera les détails de ses actions à venir dans les prochains mois.


 
 Dauphiné Libéré 17/10/2016 à 06:05

VALENCE Ils balançaient des colis par-dessus les murs du centre pénitentiaire

Voilà une pratique qui n’a pas pris fin avec le déménagement du centre pénitentiaire : le jet d’objets aux détenus par-dessus les murs.

Ce samedi vers 15 heures, un majeur et un mineur ont été interpellés alors qu’ils lançaient des colis par-dessus les murs du centre pénitentiaire, quartier Briffaut. Pas moins de 6 colis qui contenaient du cannabis et plusieurs téléphones portables ( sic N.d.l.).

Placés en garde à vue, les deux hommes, originaires de la région grenobloise, devront répondre, pour le majeur à une convocation par OPJ en mai prochain, pour le mineur son dossier a été transmis au Parquet de Grenoble.

Après la marche contre la ligne Haute tension On occupe? à Puy Sanière!

dauphiné libéré    le 16/10/2016 à 18:59

La marche contre la THT en images

No THT 05

Suite à la manifestation de cet après-midi, une occupation est en cours à proximité du site d’assemblage de Pierre Plate, Le Serre, Puy Sanières, les personnes sur place ont besoin de renfort ce soir et demain Lundi, les travaux démarrent à 7h, apporter des croissants!

Relayons-nous pour faire vivre la petite cabane de Pierre Plate!

pierreplateplan

Cet après-midi, 350 à 400 opposants aux lignes THT se sont retrouvés à 14h pour une marche d’1h30 à travers Puy-Sanières, suivie d’une assemblée de vallée et d’une soupe party.

On s'active à Pierre Plate!

On s’active à Pierre Plate!

Tchernobyl, Fukushima : les aménageurs de la vie mutilée;association Nuclear Transparency Watch : démission de Michèle Rivasi ?]

reçu par mail

Salut,

Je vous faut suivre ce message de Thierry Ribault envoyé par des amis.
Le contexte. Lors d’une conférence à Paris, intitulée Tcherno23, Thierry
Ribault s’en prend à Michelle Rivasi fondatrice de la CRII-RAD,
laboratoire indépendant dont elle n’est plus membre actif, ancienne
présidente éphémère de Greenpeace France et candidate à la primaire
écologiste. »A Flamanville lors du rassemblement, outre C Duflot, M Rivasi (euro député E. E.Les V. depuis 2009) a pointé le bout du nez. Toutes deux sont candidates à la primaire d’E E L V.
Dans son 4 page de campagne, M Rivasi est : »Écologiste de cœur et de combat, je veux rompre avec la sinistrose du vieux monde et être la porte voix de la dynamique écolo-citoyenne qui invente le monde de demain ». Jusque là on s’en fout!  D’où l’intérêt du texte ci dessous qui démonte comment cette anti Nuc « tripatouille » avec l’association NTW pour nous faire accepter l’idée de vivre en zone irradiée après une catastrophe Nucléaire » Cette dernière, a lancé avec Corinne Lepage quelques mois plus tôt, une association, NTW qui vise à promouvoir la transparence en matière de nucléaire. Au cœur même du projet, Gilles Hériard Dubreuil,
l’un des promoteurs des projets Ethos, CORE et Sage, visant les uns
après les autres à nous habituer à vivre en zone contaminée.
La doctrine de la transparence et de la cogestion post-accidentelle
semble  unir aujourd’hui une parti du mouvement écologiste, obnubilé par
la radioprotection des populations et les promoteurs d’une gestion du
nucléaire plus transparent. C’est ce que tente de dénoncer depuis
plusieurs mois et à travers plusieurs textes Thierry Ribault. D’autres
comme l’ACNM à travers son texte Les luddites et l’usure du vieux monde,
ou Blanchard et Sievert à travers il était une fois la cogestion ont
tenté de mettre le doigt sur la question. Ou encore plus récemment le
texte Sur mesure distribué à Flamanville.

Depuis, Michelle Rivasi, prise la main dans le sac, a démissionné.

Lettre  de thierry Rribault du 8 octobre 2016

M. Drui, « attaché » parlementaire de Mme Rivasi affirmait il y a encore quelques jours au
sujet de la présidence de Nuclear Transparency Watch de Mme Rivasi, fondatrice avec
Corinne Lepage et Gilles Hériard-­‐Dubreuil, en 2013, de cette association européenne au
service de l’accommodation des populations aux dégâts du nucléaire :

« Désolé de le dire ainsi mais cette polémique stérile est fatigante quand on sait les combats menés
inlassablement par Michèle contre le nucléaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous n’avons pas réagi vivement, ça aurait donné l’impression qu’on « devait se justifier » de quoi que ce soit et ça n’est pas le cas,
Michèle a toujours été droit dans ses bottes et a toujours soutenu les militants anti-­‐nucléaires, en France et ailleurs. »

Une série de questions surgissent toutefois au vu de cette assertion.

Si, comme l’affirme M. Drui, il n’y a rien, ou si peu, à « justifier », pourquoi alors annoncer
publiquement, trois jours après, la démission de Mme Rivasi de NTW et de sa présidence ?

Comment un tel revirement est-­‐il possible ?
Il faudrait savoir : NTW pose problème, oui ou non ? Non hier. Oui aujourd’hui,
manifestement, au vu de cette démission. Que la frontière entre hier et aujourd’hui semble
ténue, et les mémoires courtes !
Incidemment, on peut également s’interroger sur le revirement d’un Wladimir Tchertkoff,
qui, le 29 mai dernier, envoyait à la présente liste de destinataires ce message que nous
restituons intégralement pour mieux en prendre la teneur :

« Chères toutes et tous, Cher Yves,
Tu es au courent de l’incident qui a eu lieu à la fin de la table ronde sur Fukushima à Tcherno23, quand Thierry Ribault nous a appris la collaboration des deux députées européennes, Michèle Rivasi et Corinne Lepage, fondatrices de Nuclear Transparency Watch (Transparence dans le contrôle du nucléaire ?), avec Gilles Hériard Dubreuil, le directeur de Mutadis Consultant du consortium Ethos, nommé à un poste de responsabilité de cette ONG européenne.
Je te/nous envoie en pièce jointe avec deux autres documents la transcription commentée de cet incident Tcherno23, à la Mairie du 2 ème arrondissement.
Malgré une certaine accoutumance aux ambiguïtés et aux fausses promesses, -­‐ que j’ai observées et que je dénonce dans mon livre « Le Crime de Tchernobyl, le goulag nucléaire », -­‐ qui aboutissaient à rendre vaines les tentatives d’obtenir de l’Europe des financements pour la poursuite du travail de radioprotection de Vassili Nesterenko, le monde politicien de l’Union Européenne ne finit pas de me surprendre.
J’ai écouté sur internet la présentation de NTW par Corinne Lepage. Les intentions sont excellentes, sérieuses et ambitieuses mais peu crédibles, quand on sait qu’elles ne visent à rien de moins qu’à désarmer les secrets défense des États dans le domaine du nucléaire. La transparence et le nucléaire sont antinomiques.
Aussi je n’arrive pas à m’expliquer la déconcertante présence du manipulateur des consciences dans les territoires contaminés qu’est Gilles Hériard Dubreuil, apparaissant comme secrétaire de NTW aux côtés de nos deux amies antinucléaires, qui le cautionnent. Il me semble représenter le véritable promoteur de NTW. En ce moment-­‐même il prône la transparence nucléaire sur leur site en invitant la société civile à coopérer. Son ton n’est pas celui d’un employé privé de tout pouvoir, comme me l’a présenté Michèle dans notre dialogue à peine amorcé et interrompu par Michel Gueritte. Son ton est celui d’un dirigeant. Et le mot santé est totalement absent de son discours. » .Et voici qu’après ce constat certes mesuré mais sans appel, dans un message daté du 6
octobre, le même W. Tchertkoff, se joint au concert de louanges à l’égard d’une Mme Rivasi
sanctifiée, faisant l’objet, selon Y. Lenoir, « d’attaques insultantes », lui qui a pu « mesurer
son engagement sans faille, cohérent et prospectif depuis 1988 »; ou encore, selon C. Lieber,
une Mme Rivasi victime d’un « procès d’intention et d’attaques virulentes contre les mal
pensants ».
Autant de louanges agrémentées d’une quincaillerie spiritualisante ventant les mérites
d’une nécessaire « écologie intérieure, une écologie de l’esprit », censée nous « efforcer à
respecter la diversité des opinions, des sensibilités, des êtres humains », et nous éveiller au
« souci des équilibres vivants, entre individus, entre groupes, entre méthodes de lutte ».
Tant il est vrai qu’il n’y a aucune insulte vis-­‐à-­‐vis de quiconque dans le fait de fonder et de
présider une association scélérate comme NTW, dont l’objectif clairement affiché est de
contribuer à la propagation de la « culture radiologique » et de préparer les populations à la
prochaine catastrophe nucléaire, culture et préparation qui semblent désormais
ironiquement faire partie des « méthodes de luttes » d’un antinucléarisme new age dont
l’« engagement est sans faille, cohérent et prospectif ».
Il nous est difficile d’interpréter le revirement de W. Tchertkoff et son adhésion
inconditionnelle à un tel tissu d’hypocrites niaiseries, qui prêteraient à rire si elles n’étaient
pas aussi lourdes de conséquences. D’ailleurs, en mai dernier, notre position critique vis-­‐à-­‐
vis des prouesses acrobatiques de Mme Rivasi ne paraissait pas à W. Tchertkoff aussi
« insultante » qu’elle ne lui paraît aujourd’hui. Peut être même W. Tchertkoff aurait-­‐il
accepté, si nous lui avions proposé, de signer, aux côtés de C. Asanuma-­‐Brice, de J-­‐J Delfour,
de K. Kobayashi et de N. Ribault, le texte que nous avons publié sur le site de Sciences
Critiques en août dernier. http://sciences-­‐critiques.fr/tchernobyl-­‐fukushima-­‐les-­‐
amenageurs-­‐de-­‐la-­‐vie-­‐mutilee/  

Que s’est-­‐il passé entre temps ? Nous n’avons pas la réponse.

Mettre en exergue la duplicité de Mme Rivasi, révélée dans l’affaire NTW, duplicité dont l’un
des plus cocasses symptômes consiste à soutenir les initiatives de Y. Bandajevsky tout en
s’alliant à ceux qui ont contribué à son éviction, revient, selon M. Drui, l’« attaché » sus-­‐cité,
à soulever une « polémique stérile ». Or, plutôt qu’une « polémique stérile » -­‐ formule qui n’a
généralement pour autre objectif que celui, précisément, de stériliser ce qui est polémique
et dont on voudrait bien se débarrasser -­‐ ne serions-­‐nous pas plutôt face à un problème
(récurent) de fond quant à l’incohérence et à l’opportunisme politiques de Mme Rivasi et de
l’antinucléarisme dont elle se fait la représentante ?

Si la « polémique » était si « stérile » que le prétendent M. Drui et Mme Rivasi, pourquoi dans
ce cas démissionner de NTW ? Pourquoi ne pas continuer comme « avant », à cultiver le
champ fécond des positions ambigües ?
Manifestement, Mme Rivasi et son aréopage appliquent à la duplicité le même traitement
que celui appliqué par les nucléaristes au désastre nucléaire : d’abord la négation ; ensuite
l’oubli ; enfin, la transformation d’une faillite en élément positif. Une forme de version
politique de ce que certains appellent la « résilience ».

Précisons toutefois, que nous ne sommes pas à la recherche d’une hypothétique pureté,
qualité qui serait censée être attendue de la part de ceux qui prétendent mener des
« combats » pour le compte des autres. Notre propos consiste plus modestement à mettre
au jour les faits, dires et gestes de ceux qui, comme Mme Rivasi, prétendent avoir une telle
qualité.

Persister à nier quand on est pris la main dans le sac, voilà une attitude finalement fort
banale, mais surtout fort peu mature : dans sa vidéo de légitimation-­‐réhabilitation du 26
mai, Mme Rivasi n’annonçait-­‐elle pas que NTW était un outil indispensable à la démocratie
nucléaire ? Or, voici qu’aujourd’hui cet outil ne remplit plus ce rôle pourtant considéré
comme louable quelques semaines auparavant. Et voici que soudain, sa présidente en
démissionne, comme pour se débarrasser d’une patate devenue décidément trop chaude.

Rappelons que l’investissement de Mme Rivasi dans l’association européenne NTW en
collaboration avec les aménageurs de la vie radioactive mutilée, n’avait jusqu’alors soulevé
aucune aversion, en tous cas publiquement, de la part d’un « parterre » se proclamant
antinucléaire … qui, aujourd’hui, applaudit la dite « démission ». Le clan politique se reforme
et se referme, et revient le temps de l’auto-­‐congratulation.

En résumé : avant on ne savait pas ce qu’était NTW et on ne s’en portait pas plus mal; on
ignorait tout autant le fait que Mme Rivasi en soit la fondatrice et la présidente, cela
n’interpellant personne, pas même Y. Lenoir, qui, dans sa Comédie atomique, par ailleurs
remarquable, a omis de faire figurer NTW au titre des acteurs nucléaristes contribuant à la
production d’ignorance qu’il dénonce ; mais maintenant qu’on en sait un peu plus, on se
réjouit du courage sans pareil de « l’amie Michelle » de s’être écartée d’un tel nid de guêpes
(au fait où en est la vice-­‐présidente de NTW, « l’amie » Corinne Lepage ?).

Pourtant, lors de sa défense et illustration de NTW, le 23 avril dernier à Tcherno23 à Paris,
Mme Rivasi avait argué de la nécessité d’être « tolérant » vis-­‐à-­‐vis de toutes les idées (y
compris donc celles d’un Lochard, ou d’un Hériard Dubreuil -­‐ secrétaire et membre de NTW
-­‐ et consort), qu’il fallait faire preuve d' »ouverture », de « pluralisme » et que NTW était une
instance idéalement adaptée à un tel « dialogue au niveau européen ». Aujourd’hui Mme
Rivasi quitte le bateau qu’elle a construit, pour des raisons qui n’ont bien sûr rien à voir avec
la mise au grand jour, le 23 avril dernier, de sa compromission, et elle invoque des « attaques
venant de l’interne » : il n’aura fallu à Mme Rivasi que trois ans pour se rendre compte qu’elle
n’était plus en accord avec ce qu’elle avait créé en 2013, et qu’il était temps que cela cesse.
Trois ans pour prendre la décision de « ne pas continuer à cautionner des projets qui ne
correspondaient plus à mes attentes » (sic). Trois ans, que l’on s’efforce aujourd’hui
d’oublier tant ils ont été mis au service de la propagande de Hériard-­‐Dubreuil et de la clic
d’aménageurs des dégâts nucléaires, comme nous l’avons rappelé dans notre analyse –
décidément peu lue – relative aux activités de NTW, ci-­‐jointe en document attaché et
disponible sur le lien suivant :

https://drive.google.com/file/d/0ByrSSqd2fXGOa3ZER2pRcGptZmM/viewhttps://drive.google.com/file/d/0ByrSSqd2fXGOa3ZER2pRcGptZmM/view

lettre de  Thierry Ribault en PDF

[NoTHT05] Grande marche collective

grande marche

Contre la THT rendez vous pour une grande marche collective

14h : retrouvons nous à l’aire de Pierre Plate à Puy Sanières contre la
THT.
Soyons le plus nombreux possible à manifester contre le projet de RTE de
plus en plus décrié dans la vallée, et pour cause… !

Parking : à l’aire de pique nique de Pierre Plate (prendre la route
marquée Le Serre)
Pour ceux qui ne savent pas où se situe l’aire, des personnes seront
présentes pour vous guider.
Il y aura aussi un fléchage aussi bien pour ceux qui viennent de Savines
que pour ceux qui viennent d’Embrun.

17h : Assemblée de vallée pour poursuivre la lutte
Rendez vous à Pierre Plate

18 h : Soupe party parce que la lutte sans la fête, c’est pas rigolo !
Ramène ta bonne humeur, on s’occupe de la soupe et de la sono !
Sans nucléaire et sans RTE, on vivra mieux !

Valence (Drôme) [terrorisme d’état] TGI premier acte du procés de la mutinerie du 25//09centre pénitentiaire

 dauphiné Libéré 14/10/2016 à 14:40

DRÔME Mutinerie au centre pénitentiaire de Valence : l’affaire renvoyée au 6 janvier

14 H 40 : l’affaire est renvoyée au 6 janvier.à 14h

14 H 22 : les trois prévenus, Omar Top El Hadj, Aziz Bouzida et Joseph Marino, présentés devant le tribunal correctionnel de Valence dans le cadre d’une procédure en comparution immédiate, ont demandé un délai afin de préparer leur défense.

10 H 24 : accès filtré par les policiers, interdiction de stationner. Ce vendredi matin, le palais de justice de Valence est placé sous très haute surveillance.

Un important dispositif de policiers quadrille le secteur. Plus de 50 effectifs de la Direction départementale de la sécurité publique de la Drôme, et des hommes de l’unité d’élite du RAID sont mobilisés.

Les trois hommes, qui étaient, le 25 septembre, détenus dans le quartier maison centrale du centre pénitentiaire de Valence, pourraient être présentés, dans l’après-midi, au tribunal correctionnel, dans le cadre d’une procédure en comparution immédiate.


 France bleu drome Ardèche vendredi 14 octobre 2016 à 16:04

Mutinerie à la prison de Valence : procès des 3 détenus renvoyé au 6 janvier

60 policiers dont une équipe du RAID étaient mobilisés, ce vendredi, devant le palais de justice de Valence.
60 policiers dont une équipe du RAID étaient mobilisés, ce vendredi, devant le palais de justice de Valence.

Les trois détenus, suspectés d’être responsables de la mutinerie à la prison de Valence ont été présentés devant le tribunal correctionnel, ce vendredi. Un important dispositif de sécurité a été déployé. Le procès d’ Omar Top El Hadj, Aziz Bouzida et Joseph Marino a été renvoyé au 6 janvier.

Ce vendredi matin, les trois détenus suspectés d’être à l’origine de la mutinerie de la prison Valence, du 25 septembre, ont été déférés devant le parquet. Omar Top El Hadj, 37 ans, Aziz Bouzida, 28 ans, et Joseph Marino, 42 ans, ont ensuite été présentés au tribunal correctionnel, dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate.

Ces trois détenus sont suspectés d’avoir agressé des surveillants de la prison de Valence, le 25 septembre dernier, puis d’avoir dérobé les clefs pour ouvrir plusieurs cellules d’un des bâtiments de la « maison centrale » du centre pénitentiaire de Valence. Des caméras, des réfrigérateurs, des machines à laver, des téléviseurs, des vitres avaient également été cassées. Des matelas avaient été incendiés.

60 policiers mobilisés dont une équipe du RAID

Un de ces trois détenus, Omar Top El Hadj, 37 ans, a été condamné pour braquages et tirs sur des policiers et il s’était évadé de la « maison centrale » de Moulins en 2009.

Ce vendredi matin, le dispositif de sécurité mis en place au palais de justice de Valence était donc très important. Une soixantaine de policiers ont été mobilisés, dont une équipe de l’unité d’élite du RAID. Tout le monde, même les avocats des trois détenus ont été fouillés à l’entrée. Dans la salle d’audience, une douzaine de policiers étaient présents. Dans le box des prévenus, trois policiers étaient mobilisés ainsi que trois hommes de l’unité d’élite du RAID, cagoulés.

Une vingtaine de policiers, dont trois du RAID étaient présents dans la salle d'audience, ce vendredi, au palais de justice de Valence. - Radio France
Une vingtaine de policiers, dont trois du RAID étaient présents dans la salle d’audience, ce vendredi, au palais de justice de Valence.

Procès des 3 détenus renvoyé au 6 janvier

Les trois détenus ont demandé un délai afin de préparer leur défense. Leur procès a donc été renvoyé au 6 janvier prochain.


Le spectacle continue.. » Derrière le spectacle, il y avait la vie réelle  qui a été déporté à l’écran »

Une audience qui s’est déroulé, là encore, placée sous très haute surveillance avec fouille à corps des proches des inculpés à l’extérieur du TGI et avant d’entrer en salle d’audience contrôle des papiers d’identité et téléphone au fichier central.

 

[Terrorisme d’état] UN nouveau centre pénitentiaire en Polynésie

Après le rassemblement du 13/:10 devant le TGI de Valence pour la comparution de A.


La prison de Papeari sort de terre

pour nous c’est important  de  faire savoir à toute et tous la propagande déversée à la fin de formation  des surveillants.. et surtout comment l’état français propose du travail à des  personnes qui ont servi de  test  après Tchernobyl le dernier essai nucléaire a eu lieu en1996.  dans le pacifique pour parfaire les projets Ethos, CORE et Sage. Cette année est  charnière  pour la carrière politique de Michel Rrivasi c‘était la fin de la présidence à la Criirad, car il fallait qu’elle se présente avec l’étiquette du Parti socialiste La politique française est utile  pour pacifier et utiliser à leur profit les populations  des îles  du pacifique:

Concernant cette nouvelle Infrastructure de contrôle la politique coloniale: le futur centre pénitentiaire de Papeari. (voir l’article consacré à ce centre pénitentiaire ici)

On publie un texte trouvé sur internet,après cet article du canard enchaîné

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 ceci:

Cérémonie de fin de formation et de baptême de la 190ème promotion de surveillants présidée par Manuel Valls, Premier ministre
le 10/10/2016


Jeudi 06 octobre 2016 s’est déroulée la cérémonie de fin de formation de la 190ème promotion de surveillants. Cette cérémonie était placée sous la présidence de Monsieur le Premier Ministre Manuel Valls, accompagné de Monsieur le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, Monsieur Matthias Fekl, secrétaire d’Etat au commerce extérieur et député de Lot-et-Garonne, Monsieur Philippe Galli, directeur de l’administration pénitentiaire, Madame Patricia Willaert, préfet de Lot-et-Garonne, et Madame Sophie Bleuet, directrice de l’Enap, en présence des autorités civiles et militaires du département, des élèves et stagiaires, des personnels de l’Ecole et des familles et invités des élèves mis à l’honneur.

La 190ème promotion de surveillants comprend 369 stagiaires : 277 hommes et 92 femmes. Elle est composée pour plus de la moitié d’élèves polynésiens : 218 élèves recrutés localement, sur près de 7.000 candidats. Ils rejoindront la Polynésie française, entre le 13 octobre et le 20 décembre, en raison du délai de livraison du centre de détention de Papeari. Cette promotion compte également 39 élèves impliqués dans le dispositif du défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées.

Lors de son discours, Sophie Bleuet, directrice de l’Enap, a tenu à remercier les élèves Polynésiens pour leur comportement exemplaire et la chaleur humaine qu’ils ont communiquée durant leur formation :

« Ils ont éclairé le campus, et même la ville d’Agen, de leur gaité, leur joie de vivre, leur sens de l’échange et du partage. Ils ont ravi leurs collègues et hiérarchies des établissements de stage, par leur curiosité, leur disponibilité sans faille. Ils sont courageux, attachés à leur culture et leur famille. »

« Ces jeunes professionnels sont les forces vives qui vont rejoindre leurs collègues de terrain, collègues qui les attendent tant, pour compléter leurs rangs et pour leur amener ce souffle nouveau que les stagiaires doivent apporter sur le terrain depuis l’Ecole ».

Lire le discours de Sophie Bleuet, directrice de l’Enap

Lors de la cérémonie, le Premier ministre, le garde des Sceaux, le directeur de l’administration pénitentiaire et la directrice de l’Enap ont remis la médaille pénitentiaire à quatre personnels de l’Ecole, puis la médaille de l’Ecole au major de la 190ème promotion et les attestations de formation aux lauréats.

Les élèves surveillants, lieutenants pénitentiaires et directeurs des services pénitentiaires ayant participé au défilé ont ensuite chanté pour la première fois « l’Enapienne ». Pendant les répétitions du défilé à Satory, les élèves ont vite saisi l’importance du chant militaire pour la coordination de l’ordre serré. A l’instar des troupes présentes pour la préparation de la fête nationale, les élèves de l’Enap ont alors rédigé un chant propre à l’administration pénitentiaire. Ainsi « L’Enapienne » a trouvé ses vers entre Satory et les Champs Elysées. Ce 6 octobre, les élèves se voyaient honorés de présenter ce chant devant le Premier Ministre et le garde des Sceaux.

Voir les paroles de l’Enapienne

Présents à l’Enap à l’invitation de la section rugby de l’Ecole, la sélection nationale militaire du rugby XV du Pacifique assistait à la cérémonie. Le XV du Pacifique est une sélection composée des meilleurs joueurs de rugby originaires des différentes îles du Pacifique au sein des forces armées : Armée de Terre, Marine Nationale, Armée de l’Air et Gendarmerie Nationale. Le XV du Pacifique vise à promouvoir le rugby au sein et à l’extérieur des armées mais aussi les valeurs ancestrales des îles du Pacifique. Le XV du Pacifique a offert une version a capella de la Marseillaise au Premier ministre et à l’ensemble des participants à la cérémonie.

Le Premier ministre a pris la parole. Il a évoqué le projet d’extension de l’Ecole, souhaité par les élus du Lot-et-Garonne. « L’extension est à envisager rapidement et Agen est une option naturelle. Votre école sera en première ligne pour accueillir les futurs élèves », a-t-il assuré. Il a, par ailleurs, annoncé 6 millions d’euros pour perfectionner les missions de l’Enap. Cette enveloppe servira notamment à « la sécurisation du domaine et des bâtiments de formation aux techniques d’intervention et au tir ».

Le Premier ministre a également fait plusieurs annonces, d’un point de vue national cette fois-ci.

Lire le discours de Manuel Valls, Premier ministre

Manuel Valls et Jean-Jacques Urvoas ont ensuite assisté à une présentation des actions de formation de l’Ecole dans le domaine de la lutte contre la radicalisation violente et à un atelier « techniques d’intervention et de menottage » au bâtiment de simulation.

Ils ont ensuite remis la médaille souvenir du défilé au peloton et aux encadrants qui ont participé au défilé sur les champs Elysées le 14 juillet dernier.

A l’issue de la cérémonie, une centaine d’élèves polynésiens a offert aux personnes présentes sur le campus le traditionnel Haka. Les élèves ont ensuite entonné des chants polynésiens et organisé une démonstration de danses tahitiennes pour conclure cette belle matinée teintée de fierté et d’émotions.