« L’auteur d’Anatomie d’un nuage notait déjà en 1986: la critique qui n’avance pas se lasse, et se lasse d’elle – même – ce qui lui est plus facile que d’en finir avec son objet. Que dire vingt – cinq ans plus tard…
Quoi ‘qu’il en soit , toute critique sérieuse , tout mouvement social conséquent devra évidemment revenir assez vite à la question nucléaire : parce que cette question est , avec le vieillissement croissant des centrales , plus impérative et menaçante que jamais. ce critère semble d’ailleurs assez pertinent pour juger de la profondeur et de la conséquence réelle de tout mouvement social à venir » Cédric de Queiros extrait de la préface de Tchernobyl une catastrophe Bella et Roger Belboch édition La Lenteur
Note du blog le laboratoire.noblogs.org.Depuis le 4 juin le jour de la manifestation antinucléaire les offensives des publicitaires du nucléaire dans les médias ( Dauphiné libéré, radio France bleu Drôme Ardèche) sont constantes.L Le 12 juin , il y aura une possibilité à nouveau de construire et discuter surtout face à l’état nucléaire . La période est merveilleuse lorsqu’on voit que les deux premiers élus de Montélimar et Romans rejoindre le parti unique ( JDD, la république des maires et des élus locaux)voir les déclarations ces deux là dans le DL du 10 juin. C’est normal car la maire de Romans a sur son territoire et le maire Montélimar ville situé à moins de 30 KM du réacteur N°1Les publicitaires du nucléaires ont osé sans mentionné dans le DL du 10 juin 2019 en tête de l’article l’avertissement publicité:Tricastin : « le premier réacteur à passer le cap des 40 ans? »..
Pour le 12 juin un tract écrit avant Fukushima en janvier 2011.. ci dessous
Bientôt Tchernobyl en Tricastin ?
Le 3 décembre dernier, l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire, parfois appelée « gendarme du nucléaire » dans les média) a autorisé EDF à exploiter le réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin pendant dix années supplémentaires. Ce réacteur, mis en service en 1980, et donc déjà vieux de 30 ans, va donc pouvoir fonctionner jusqu’à 40 ans au moins. Les tranches 900 MW de la centrale de Tricastin font partie des plus anciens de France, et sont donc les premières pour lesquels EDF demande une « prolongation » de leur durée de vie. Ces réacteurs sont prévus à l’origine pour fonctionner 25 à 30 ans, mais aucune date limite d’utilisation n’avait été vraiment fixée. Tous les dix ans, les réacteurs français sont auscultés pour savoir si on les autorise à repartir pour 10 années, moyennant quelques travaux de « remise à neuf ». Évidemment la réponse est toujours positive, et de là a penser que cette évaluation par l’ASN est de pure forme, il n’y a qu’un pas vite franchi … surtout quand on sait que EDF a déjà prévu de faire durer ses réacteurs jusqu’à 50 ou 60 ans !
Le réacteur n°1 de Tricastin est en outre l’un des plus vétustes du parc. La cuve en acier du réacteur (celle qui contient le cœur produisant la chaleur) est en effet très fragilisée, bien plus que prévu à l’origine. Elle comporte pas moins de 17 fissures, dénommées « défaut sous revêtement » dans le jargon. A titre de comparaison, le plus vieux réacteur de France à Fessenheim, et deuxième plus fissuré, n’en comporte « que » 5… Par ailleurs, l’évolution de l’acier de la cuve soumis aux rayonnements intenses l’a rendu plus cassant, et pour cette raison par exemple la température de la cuve ne doit pas descendre en dessous de 80°C. On imagine aisément la pénibilité du travail pour les trimardeurs qui vont ressouder un tuyau à coté d’une cuve d’eau presque bouillante. C’est d’autant plus stupide de prolonger un réacteur en aussi mauvais état, que d’ici 2013 deux réacteurs sur les quatre que compte la centrale du Tricastin seront inutiles : l’usine d’enrichissement d’uranium qui avait besoin de l’électricité de 3 réacteurs ne consommera même pas la production d’un seul.
Pourquoi un tel acharnement à utiliser des réacteurs vétustes ? Ce n’est pas que pour la gloire de l’énergie nucléaire : l’aspect financier est aussi très présent. Un nouveau réacteur, un EPR par exemple, coûte au bas mot 4 milliards d’euros. Or la remise à neuf (en changeant certains composants, et en effectuant des améliorations, etc) d’un vieux réacteur pour le faire durer 10 ou 20 ans de plus ne coûte « que » 400 millions d’euros. EDF réalise donc une économie énorme en prolongeant la durée de vie de ses réacteurs. Comme le disait en 2009 aux Echos un certain Patrice Lambert de Diesbach, analyste chez CM-CIC, : « l’électricien [EDF] peut augmenter de 30 % le retour sur investissement de son parc » en augmentant la durée d’utilisation. On espère pour lui que le sieur Patrice possède un point de chute en Australie pour quand le retour sur investissement fera péter une cuve de réacteur …
Encore une fois, mais là de façon particulièrement criante, les soi-disant impératifs économiques passent avant les risque graves qui concernent au minimum une région entière. Et ce n’est que le début : le 15 janvier, c’est la visite décennale du réacteur n°2 de Tricastin qui débutait, pour voir si lui aussi pourra fonctionner 40 ans. Les nucléocrates d’EDF peuvent dormir tranquille : maintenant que leur réacteur le plus pourri a été validé, les autres suivront sûrement !
Les centrales nucléaires ne s’arrêteront décidément que le jour d’un accident majeur, et encore : après Tchernobyl, certains réacteurs de la centrale ont continué à fonctionner dans des conditions catastrophiques !
Finissons-en avec l’énergie atomique, avant qu’elle ne nous détruise !
Industrie nucléaire, industrie mortifère !
Collectif libertaire du Laboratoire – Valence janvier 2011