Montpellier – Dijon : L’émeute à grande vitesse – 8 juin 2019

Plus de 10300 personnes ont déambulé dans plusieurs villes pour ce trentième samedi de manif des gilets jaunes. C’est à Dijon et à Montpellier que les manifs sont très vite devenues incontrôlables. 

A Montpellier, plus de 2000 personnes se sont retrouvées place de la Comédie dès la fin de matinée. Très rapidement, la situation est devenue incontrôlable et les affrontements ont éclaté dans tout le centre-ville. Le Midi Libre affirme que le nombre d’émeutiers s’est accru au fil de l’après-midi, « avec l’arrivée de black blocs ». De nombreuses vitr-in-es de banques et de magasins sont tombées les unes après les autres au cours de l’après-midi. Le lendemain, la préfecture de l’Hérault a dénombré une dizaine de blessés légers chez les gilets jaunes et 11 du côté des forces de l’ordre. Par ailleurs, 19 personnes ont été interpellées, dont 18 d’entre elles placées en garde à vue.

« […] Protégés par les forces de l’ordre, les secteurs de la gare et de la préfecture ont été le théâtre d’affrontements à distance. Aux jets de projectiles, aux bris de vitrines, aux feux de poubelles, les CRS ont répliqué par des tirs abondants de gaz lacrymogènes et la mise en service de canons à eau. De nombreux commerces avaient tiré le rideau. Les entrées dans le centre commercial du Polygone, où se déroulait l’élection de Miss Montpellier, étaient filtrées. La représentation du Bourgeois Gentilhomme à l’Opéra Comédie a été retardée de plus d’une hue. Le spectacle de désolation offert par la place de la Comédie a dissuadé des spectateurs. (Midi libre, 08.06.2019)

Le maire de gôche de la ville a chiffré ce chaos chronique du samedi à plus de 2 millions d’euros de dégâts depuis fin décembre (sans compter les émeutes de l’ensemble du mois de décembre) et en a profité pour pointer du doigt les présumés responsables de ces émeutes: « beaucoup d’anarchistes, de squatteurs, ainsi que des zadistes. Ils sont liés par des circuits organisés ».

« Pour André Deljarry, président de la CCI de l’Hérault, « la plus grosse dégradation, c’est la baisse du chiffre d’affaires des commerçants », qui accusent une baisse de 40 % de chiffre d’affaires sur ce samedi. « Pourquoi 2000 personnes viendraient massacrer une ville et le chiffre d’affaires des commerçants, qui n’y sont pour rien? On ne peut plus voir cette image de Montpellier en guerre. Ça suffit ! », a-t-il continué. (AFP, 09.06.2019)

L’agence CIC de la place de la Comédie détruite de bas en haut.

Les pavés ont volé très haut…

Dès le début de la manif, le ton était donné…

Comme souvent, les street medics sont davantage présents pour rétablir l’ordre plutôt que de venir en aide aux manifestant.e.s / émeutier.e.s blessé.e.s…. Ici, ils éteignent des feux de poubelles.


A Dijon, la manifestation de ce samedi a d’emblée été offensive. Elle avait fait « l’objet d’un appel à une convergence régionale de tous les gilets jaunes du nord-est… et donc aussi l’objet d’inquiétudes de la part de la Préfecture qui n’a pas lésiné sur les moyens. […] Dès le premier passage dans la rue de la Liberté, plusieurs vitrines ont été étoilées, parmis lesquelles les bijoutiers Swarovski, et Histoire d’Or, le Mac Donald, et les boutiques des chaines Eram, l’Occitane, et Sephora« .

Du côté policier la réplique ne s’est pas fait attendre. La compagnie de CRS présente a cherché à disperser le cortège en le poursuivant façon rouleau compresseur et à coup de grenades lacrymogènes et de charges. Comme souvent dans ce genre de situation, ils ne sont arrivés qu’à faire éclater le cortège en plusieurs petits groupes incontrolables. On a vu plusieurs fois des groupes de CRS se faire encercler dans des petites rues du centre et devoir tirer des grenades derrière eux pour pouvoir continuer à progresser sereinement. […]

Au final il a fallu aux CRS plusieurs heures, pendant lesquelles les boutiques de la rue de la Lib’ ont du baisser le rideau, pour disperser la manifestation. […]

13 personnes ont été interpellées par les flics. La préfecture fait état de deux CRS blessés, l’un ayant reçu un pavé tandis que le second était touché par un tir de mortier, et un passant a été pris en charge par les pompiers «pour des troubles liés au gaz lacrymogène» (source: Infodijon]

[Extrait du compte-rendu publié sur Dijoncter.info, « Acte 30 : Tout le nord-est à Dijon ! »]

 

« Ça pique chef ? »