Contre l’expulsion des migrants à Calais et ailleurs..Réfugié-es Welcome

lu sur indymedia nantes Appel a soutien d’un nouveau squat a Calais

Nous sommes un groupe de personnes de différents pays et horizons politiques qui luttons pour le droit au logement pour tous, peu importe son origine. Ce dimanche 27 mars 2016 nous occupons publiquement l´ancien foyer « Le moulin blanc » au 20 rue Eustache de Saint Pierre/ 7 rue des prêtres à Calais.

Depuis des années, le gouvernement et la préfecture de Calais détruisent, dessoudent des lieux habités. Depuis des années, des nombreuses personnes sont agressées par la police et les fascistes et se font voler ou détruire leurs biens à Calais. Depuis des années, des personnes sont contraintes de vivre dans la peur et l’insécurité parce qu’elles sont étrangères
La jungle est un ghetto, créé par le gouvernement, à la suite d’expulsions de squatts et des autres jungles. Des personnes y vivent ensemble, de manière autonome, en diversité et en communauté, tout cela dans des conditions parfois sordides, où la violence et le racisme sont omniprésents. Ce serait facile d’employer la rhétorique de la pitié et de la victimisation que certaines associations affectionnent, aussi facile que de condamner la jungle pour ses dysfonctionnements. Pour le meilleur ou pour le pire, la jungle est un espace où les personnes peuvent vivre, et maintenant, ils doivent en plus se battre pour cet espace. Au-delà du combat pratique pour ce lieu, qui bien que précaire, est encore un refuge pour beaucoup, c’est un combat symbolique pour que toute personne considérée comme « indésirable » ne soit pas réduite à un problème à cacher et à administrer dans des containers.

Aujourd’hui suite à l’expulsion de la partie sud de la jungle, certains sont partis, d’autres sont a la rue. Parallèlement, à Calais, de nombreux logements restent inhabités, vides. Notre légitimité à occuper ces espaces nous parait dès lors aller de soi. Nous avons choisi un lieu à la symbolique particulièrement puissante : un ancien foyer pour sans-abris. Nous avons donc décider d’occuper ce lieu à Calais et de résister à l’expulsion le plus longtemps possible. Il était inadmissible de constater que dans la ville qui accueille certainement le plus de sans-abris de France, les institutions abandonnent un bâtiment prévu à cet effet, et le laisse pourrir alors que des milliers d’autres sont contraints de vivre dehors. C’est le refus systématique de nos politiques à accueillir les personnes, réfugiées ou non, dans la dignité, que nous accusons par cette action.

En plus d’être déclarée par les autorités ville « zéro no borders zones », ville « zéro zones étrangères », Calais est désormais estampillée ville « zéro-squatt ». Il y a de plus en plus de policiers pour contrôler la ségrégation calaisienne, les fascistes frappent et menacent les personnes qui essayent de retourner en ville. Nous ne pouvons laisser le gouvernement imposer des lois ségrégationnistes, anti-auto gestionnaire sans nous battre. Et nous ne pouvons laisser l’idée d’une vile zéro-squatt se répandre dans le reste de la France et du monde.

Tout comme la ZAD de Notre Dames des Landes ne peut être réduite à un combat contre un aéroport, mais à comprendre comme une lutte pour l’autogestion, l’accès aux terres et plus largement une lutte contre notre héritage patriarcal et le système capitaliste ; la lutte pour la liberté de circulation à Calais fait partie d´une lutte plus large. Nos combats doivent se porter contre les politiques impérialistes et racistes de l’Europe et la guerre qu’elle mène contre les pauvres et les étrangers, contre ses frontières, leurs chiens de garde et ses gouvernements ; pour la liberté de circulation et d’installation.

La destruction de la jungle et de toute tentative d’auto gestion est aussi une manière de nous empêcher, que l’on possède ou non des papiers, de choisir notre mode de vie, de construire ensemble en dehors du contrôle de l’État. Cette initiative est une occasion de convergence des luttes pour combattre le gouvernement actuel et sa politique autoritaire et répressive. Nous affirmons donc aussi par cette action notre soutien à la ZAD de Notre Dame des Landes, et les raisons qui animent son occupation. En travaillant ensemble avec les personnes qui luttent pour la liberté de circulation et d’installation, nous pouvons créer quelque chose d’innovant, de nouveau et d’inspirateur.
En faisant écho avec d’autres luttes similaires , nous voulons aussi affirmer la convergence de nos opinions: occuper un espace physique et symbolique c’est aussi lutter contre la domination et l’exploitation des territoires par des États toujours plus sécuritaires. A l’heure de l’État d’urgence, tout le monde subit des politiques répressives qui criminalisent toute initiative d’organisation, c’est pourquoi il est important de renforcer nos solidarités .

Nous appelons donc à l’organisation d’actions maintenant et dans les prochains jours en soutien à notre initiative, et la diffusion d’information la concernant.


 reçu par mail

Voilà une semaine que je suis de retour à Calais
Quittée au début de la troisième semaine de la destruction de la zone sud, je retrouve un no-:
mans -land jonché des débris des habitations: morceaux de couvertures, restes de livres, plastiques, etc.
L’église, la mosquée, l’école sont seules debout, au milieu de rien.

Nombre d’habitants de la zone sud se sont installés dans la zone nord, ce qui crée, forcément des tensions entre et dans les communautés.
Les « chefs de clans », choisis par consensus implicite, se sont rencontrés pour maintenir une paix relative qui semble fonctionner, même si des heurts se produisent parfois….

Le fait que cette zone soit en sursis, non pas à cause de la mansuétude des autorités, mais parce que les containers, cao et cada sont pleins (rajouté au fait qu’une nouvelle vague de migrants arrive dès avril), aide aussi au rétablissement d’un calme relatif.

La vie a repris, les cuisines continuent à offrir beaucoup de repas, les bénévoles sont là, les restos sont ouverts ; les boutiques aussi.
Une zone auto-gérée à tous les niveaux!!!

L’agressivité vient des flics. Tous les soirs beaucoup de migrants qui quittent la zone pour tenter leur chance sont refoulés avec violence (coup, matraquage) avec souvent cette phrase « go to jungle! ». Tous les jours des migrants me racontent la même chose. Les coups, les téléphones cassés….
Il n’y a rien à attendre d’eux : ils sont partout les mêmes! ACAB.


 

 lu sur Brèves du désordre

Calais : cinq départs de feu dans l’église Saint-Pierre lundi après-midi

La voix du nord, 29/03/2016

L’église Saint-Pierre, située place Crèvecœur à Calais, a subi des dégradations volontaires lundi après-midi : cinq départs de feu ont été recensés à l’intérieur de l’édifice, qui était ouvert au public. L’abbé Pierre Poidevin a déposé plainte.

Ce sont des paroissiens qui ont découvert les dégradations, lundi vers 14 h 15 : « Les auteurs ont dû profiter d’un moment où il n’y avait personne », suppose l’abbé Poidevin. Cinq feux se sont déclarés dans l’église alors qu’elle était ouverte au public toute la journée : « Il y a des dégâts, souligne le prêtre. Le petit orgue est abîmé, le lectionnaire (livre liturgique, ndlr) a été brûlé, tout comme une nappe d’autel. Ils ont fait le tour de l’église et ont brûlé ce qu’ils voulaient. »

Pierre Poidevin précise qu’il doit déposer plainte ce mercredi au commissariat de Calais. Le préjudice n’est pas encore établi mais pourrait s’élever, selon lui, à plusieurs milliers d’euros : « L’église est propriété de l’État et nous en sommes les affectataires. Nous allons tous deux contacter nos assurances. C’est surtout le clavier du petit orgue de chœur qui a été abîmé. » Selon le prêtre, « il y a déjà eu des dégradations dans l’église, mais pas à ce point-là. »

La messe prévue ce mardi matin a d’ailleurs été annulée. L’église, fermée pour les besoins de l’enquête, devait rouvrir à 18 h ce mardi pour une « messe de réparation » pour ces dégâts que l’abbé Poidevin qualifie de « profanation en quelque sorte ».