Archives de catégorie : General

texte:Le 17 juin 1953 en RDA

après les manifestations à Valence du 2, 5 février 2019  un texte:

repris de non-fides.fr

Le 17 juin 1965, c’était jour de vacances en Allemagne de l’Ouest ; comme chaque année depuis onze ans, on profite du soleil (quand il y en a) pour aller saucissonner à la campagne. A peine écoute-t-on au transistor les discours officiels tant il est bon de se promener sous les arbres, et le soir on rentre à la maison. Sur les routes de l’Ouest, on aura laissé beaucoup plus de morts dans les voitures calcinées qu’il n’y en eut en tout, au cours du soulèvement de l’Allemagne de l’Est, le 17 juin 1953, jour, que cette fête nationale est censée commémorer. Selon l’auteur de ce récent petit livre, ce chiffre est estimé à vingt et un morts connus pour les 16 et 17 juin 1953.

Arnulf Baring a voulu dissiper certaines légendes sur cet événement. En effet, en Allemagne de l’Ouest, les discours officiels proclament rituellement que le soulèvement fut une levée en masse de tout un peuple, avide de liberté, de démocratie et de réunification allemande. C’est faux, et les documents le montrent bien. Les cadres, les petits-bourgeois (commerçants, artisans) et les paysans restèrent à l’écart du mouvement (en tout cas à l’échelle de masse). Le soulèvement eut un caractère strictement ouvrier et limité à certaines villes et branches professionnelles. Selon les sources, on estime le nombre des participants à la grève du 17 juin 1953 à 5 % ou 7 % du total des salariés. Certes, il est possible que la proportion réelle fût supérieure ; mais en tout, cas, ce pourcentage exprime un ordre de grandeur très vraisemblable.

Rappelons très brièvement le cadre et le cours des événements [1]. L’un .des problèmes qui ont toujours suscité le plus de difficultés aux dirigeants de l’Est en général, c’est l’élévation de la productivité du travail. Aux champs., à l’usine, les travailleurs n’ont qu’une seule préoccupation : se débrouiller (chaparder, couler les temps..,) et se réserver des forces pour pouvoir ensuite, qui cultiver son lopin personnel, qui travailler au noir. Si la productivité en général, est basse, c’est aussi parce que la production de biens de consommation est (mais la situation commence à changer) basse.

En 1952, les dirigeants de l’Allemagne de l’Est (ci-après RDA) amorcent un tournant. On va réviser les normes, c’est-à-dire augmenter les cadences et la durée du travail, réduire les salaires et comprimer le niveau de vie de la population en général : voilà ce que réclame l’accumulation socialiste (sic) du capital. Cette campagne se poursuit dans la presse, les réunions, etc. Toute l’année 1952 et en 1953, par paliers, la révision est introduite dans les entreprises, non sans rencontrer des résistances dans toutes les couches de la société. Tandis qu’à l’échelle internationale se produit un événement spectaculaire, la mort de Staline (le 5 mars 1953) et que les négociations da paix prennent en Corée un tour décisif, le gouvernement recule et adopte un « cours nouveau » qui favorise quelque peu les paysans, les commerçants et les cadres, etc., mais cependant (comme toujours dans un pays capitaliste) néglige les ouvriers : la révision des normes sera poursuivie.

Cette politique est accueillie de plus en plus mal, en particulier par les ouvriers maçons qui bâtissent à Berlin-Est les immeubles destinés à border une avenue triomphale, la Stalinallee. Ces maçons sont parmi les ouvriers les mieux payés de RDA (5 à 9 marks de l’heure, contre 3 au manœuvre ). On veut leur imposer des normes plus élevées, 10 %, tout de suite, mais bientôt 150 %, 200 % et même 300 %, si l’on en croit le ministre de la construction ( de 1950 à 1953, les coûts de construction ont augmenté de 35 % à 40 % et à Berlin l’entreprise d’Etat fonctionne avec de très grosses pertes ; la pénurie de main-d’œuvre qualifiée est très importante dans ce secteur).

A partir d’ avril, des assemblées de fonctionnaires du parti et du syndicat décident d’augmenter les normes et de réduire les salaires dans le bâtiment ; des brigades de travailleurs le· décident aussi « volontairement », mais l’agitation croît sur les chantiers de l’avenue Staline. Une grève y éclate le 15 juin ; le 16 au matin un cortège·se forme, d’abord d’ouvriers qui veulent aller chercher du travail ailleurs ; mais, bientôt grossi, il vient manifester devant la Maison des Syndicats puis devant le siège du gouvernement. Les ouvriers veulent que le président de la République, Grotewohl, et le président du Conseil, Ulbricht, viennent s’adresser à eux. Mais on leur envoie des sous-fifres ; de calme qu’elle était la manifestation devient de plus en plus houleuse. Finalement, les ouvriers retournent sur les chantiers en appelant à la grève générale. Ils décident de se retrouver le lendemain pour manifester de nouveau. La radio du secteur américain diffuse ces nouvelles à 16 h 30 ; mais les autorités militaires américaines lui recommandent d’en rester là et de n’inciter ni à la grève ni à la manifestation (les occupants français chercheront en vain à interdire aux manifestants de passer par le secteur qu’ils contrôlent).

Le I7 juin, le mouvement gagne un grand nombre de villes, des régions entières. Dans l’ensemble les manifestants sont uniquement des ouvriers et presque toujours des jeunes. La participation des membres des autres classes est exceptionnelle, d’après notre auteur. Le mouvement, de plus, est limité aux grands centres industriels : Berlin-Est (61 000 grévistes), Allemagne centrale (121 000), Magdebourg (38 000), et puissant surtout dans les grandes usines de produits chimique : Leuna (28 000 grévistes) ou Buna (12 000) et certains bassins miniers (Mansfeld).

Les comités de grève sont composés de jeunes ouvriers (25 à 40 ans), et souvent aussi d’anciens militaires, sous-officiers en général ( 8 % à 10 % des membres des comités dans certains cas ). Selon Baring, « au 17 juin, les· ouvriers considéraient – à juste titre – les cadres de leur entreprise comme une fraction de la nouvelle classe dirigeante, que le régime· cherchait à se gagner en “l’achetant” par de fortes incitations matérielles. »

De même , le grand complexe industriel de Stalinstadt (aujourd’hui Eisenhüttenstadt, dans le Brandebourg) sur l’Oder (frontière polonaise), ne se joignit pas au mouvement. Le régime portait tous ses efforts sur ce nouveau centre, monté de toutes pièces et_les travailleurs, des réfugiés de l’Est pour la moitié, y bénéficiaient des salaires les plus élevés du pays ; même les maçons de Stalinstadt ne cessèrent pas le travail (alors qu’ailleurs le bâtiment faisait grève par solidarité avec Berlin-Est). En Saxe, la présence des armées russes, qui effectuaient leurs grandes manœuvres, empêcha les mineurs du charbon et de l’uranium de participer massivement à la grève et aux manifestations. Ces activités entraînèrent donc surtout des travailleurs du bâtiment, des mines et des industries de· base.

A Berlin-Est, les manifestants contrôlaient apparemment la rue. Comme la veille, rassemblés devant le siège du gouvernement, ils réclament l’apparition de Grotewohl et d’Ulbricht réunis en Conseil de cabinet. Un ministre, dit-on, demanda à Ulbricht de prendre la parole pour calmer les grévistes. Ulbricht refusa et comme l’autre insistait, il lui répondit qu’il pleuvait et que par conséquent les manifestants n’allaient pas tarder à se disperser [2].

Quelles sont les revendications de ces masses ? A Berlin-Est comme dans les autres centres, c’est pour l’essentiel :

  1. paiement des salaires d’après les anciennes normes et révisions des contrats collectifs d’entreprise ;
  1. baisse des prix des produits de grande consommation ;
  1. élections libres et au scrutin secret ;
  1. pas de représailles contre les grévistes.

Les manifestants défilent dans les rues, tiennent des meetings où leurs orateurs reprennent les revendications économiques et politiques du mouvement. Dans certaines villes, les délégations ouvrières exigent et obtiennent la libération de prisonniers dont elles donnent le nom ; mais le 17 dans l’après-midi, la tension augmente et des « masses incontrôlées » brisent les portes des prisons et libèrent des détenus de droit commun en même temps que des « politiques ». La propagande officielle exploitera ce fait, de même que de petits pillages (de locaux du PC), incendies (des archives de la justice) ou lynchages (de flics. Mais la subversion n’ira pas plus loin et, les démonstrations terminées, les manifestants rentrent chez eux, ou reviennent sur leurs lieux de travail.

Le gouvernement répond aux « désordres » en faisant appel aux troupes russes. Face à des masses désarmées – contrairement à la Hongrie de 1956 où l’armée nationale passera du côté des grévistes – ces troupes agiront de manière pacifique : tirant en l’air et dispersant les attroupements avec des tanks. En général les policiers est-allemands n’étaient pas disposés à marcher contre les grévistes et, du moins dans la plupart des cas, discutaient avec eux avant de laisser passer leurs cortèges ; mais il semble probable que si le mouvement avait changé de caractère ils auraient participé à la répression.

En bref, au soir du 17 juin, « l’ordre » est rétabli ; certes les discussions vont se poursuivre sur les chantiers et dans les usines, mais elles n’iront plus jusqu’au point d’explosion. Le gouvernement va faire des promesses : amélioration du niveau de vie et retour aux anciennes normes ; · il va tout de suite commencer de les grignoter et finira par imposer ses exigences. Il autorisera aussi l’expédition de colis de vivres occidentaux en RDA à la fois pour calmer le mécontentement et pour obscurcir la volonté de lutte ouvrière. La répression se fera petit à petit : 1 300 condamnations , dont 7 à la peine de mort , 4 à la réclusion à vie et le reste à des peines de prison plus ou moins longues.

A l’Ouest, le ministre des affaires pan-allemandes demanda par radio dès le 16, à la population de RDA « de ne pas se laisser entraîner à des actions irréfléchies… dangereuses. » Les dirigeants sociaux-démocrates et syndicaux de Berlin crurent bon de faire ou de préparer quelques appels radiodiffusés, invitant la population de RDA et les soldats russes à se montrer solidaires des maçons de Berlin-Est. Mais ces appels furent désavoués par la direction du parti socialiste comme des « provocations extrêmement dangereuses et d’une inconcevable irresponsabilité ». D’ailleurs les postes de radio, sous contrôle militaire allié, ne les diffusèrent pas (sauf un, le 16 en fin d’après-midi ) ; et les bonzes socialistes locaux s’en tinrent là. La police militaire alliée et la police allemande de Berlin-Est (aux ordres des socialistes) refoulèrent les curieux venus pour observer les événements (à la lisière des deux Berlin) et peut-être pour y participer. Mais il n’y eut aucune grève de solidarité en Allemagne de l’Ouest. Les seuls groupes à faire preuve d’énergie furent des groupes plus ou moins dans la main de certains services secrets américains. Gros appoint pour la propagande de RDA.

Quant à l’appareil de propagande occidental, qui fit tant de bruit après coup, il se borna pendant l’action à transmettre les informations. Ce faisant il a –semble-t-il – contribué à l’extension du mouvement, mais sans l’encourager par ailleurs.

Notons encore que le chef social-démocrate Willy Brandt a soutenu que « les couches pur-sang du vieux mouvement ouvrier syndicaliste et politique » ont influencé les événements de façon très sensible [3]. Selon Baring, si le fait est possible, les rapports qu’il a eu en mains ne lui permettent pas de conclure en ce sens. Le soulèvement, dit-il, eut lieu dans les régions qui élisaient des députés communistes comme [dans] les autres. En tout cas, dans la rue, la « tradition » incarnée par les « anciens » était absente (il ne faut pas oublier que les sociaux-démocrates de Weimar, puis les nazis, et enfin le Guépéou assassinèrent pratiquement tous les militants ouvriers actifs).

D’après Baring, dont l’exposé a été ici très résumé et un peu complété, les Occidentaux auraient dû intervenir plus efficacement en juin 1953. Cette inaction a mené la population de RDA à se résigner, à chercher à « s’arranger » avec le régime. Maintenant, dit-il, l’heure est passée des révolutions, on en est à l’évolution. Dans sa préface, le Herr Professor Richard Löwenthal [4] déplore lui aussi « l’occasion manquée du 17 juin ». Cette attitude est celle de politiciens qui regrettent de ne pas avoir pu exploiter la faille de l’adversaire. Utopie ! En réalité, les Occidentaux ne tenaient pas à appuyer les grévistes. Certes, ils s’intéressaient au mouvement comme un patron peut rêver d’exploiter les difficultés qu’un patron concurrent éprouve avec son personnel, mais sans ignorer qu’il lui faut être discret et prudent.

En définitive, le soulèvement du 17 juin apparaît comme une immense grève sauvage, instinctive, spontanée, qui s’étend rapidement et se résorbe aussi vite. Elle n’a touché que certains secteurs d’une énorme entreprise, sans entraîner de solidarité au dehors. Elle a ébranlé pendant quelques jours de 300 000 à 400 000 hommes sans armes, qu’aucune grande lutte antérieure n’avait préparé matériellement et spirituellement, et qui ne pouvaient donc s’en tenir qu’à la surface des choses. Le mélange de prudence et de puissance extrêmes dont usa le gouvernement de RDA contribua également à désamorcer l’explosion. Dans d’autres conditions, dans la Hongrie de 1956, une grève sauvage, somme toute analogue au début, prit ensuite un caractère absolument différent.

C. B.

[Cette note de lecture à propos du livre Der 17. Juni 1953 d’Arnulf Baring, Cologne, 1965 est parue dans ICO n° 43, novembre 1965.]


[1La meilleure étude en français sur ce sujet reste celle de Benno Sarel : « Combats ouvriers sur l’avenue Staline », Les Temps modernes, n° 95 (octobre 1953), repris dans La Classe ouvrière en Allemagne orientale, Editions Ouvrières, Paris 1958.

[2Gustave Noske, lui aussi, au début de la Révolution allemande, comptait sur la pluie pour faire rentrer les manifestants chez eux (cf. Noske, Von Kiel bis Kapp, 1920, p.17).

[3Même opinion par exemple, chez Vega, « Signification de la révolte de juin en Allemagne orientale », Socialisme ou Barbarie n° 13 (janvier-mars 1954), qui invoque « l’expérience » des insurrections communistes de 1919 et 1921 !

[4Autrefois théoricien de la « nouvelle classe » sous le nom de Paul Soring, aujourd’hui historien d’Etat, spécialisé dans les études soviétiques.

 

Bure, France : Une personne envoyée trois mois en taule – 4 février 2019 [+ Infos sur la présence des gendarmes, 17 janvier 2019]

J’écris ce message pour informer qu’hier une personne (qui a du scotch bleu sur ses lunettes) s’est faite interpeller et est passée aujourd’hui en comparution immédiate. Elle n’a pas donné son identité en garde à vue.

Les chefs d’inculpations étaient refus de signalétique ainsi que « outrage en réunion » (pour une affaire datant d’il y a une dizaine de jours), c’est-à-dire tapoter sur une voiture de gendarmerie alors qu’il y a des gens autour. Les gendarmes eux mêmes ont pensé intéressant de préciser qu’ils « ne se sont pas sentis particulièrement outragés ».

La partie civile, en l’espèce la voiture, n’est pas venue au procès. Une pétition circule pour adapter les accès du tribunal afin de ne pas discriminer les victimes des sauvages anti-Bure.

Le procureur Olivier Glady ainsi que ses juges associés – Drean Rivette, Kevin Lefur (et une 3ème avec des lunettes rouges), menaient la scène de théâtre. Le procès a commencé avec le procureur qui a pris le rôle de greffier en demandant à tout le monde de se lever pour l’arrivée des juges.

Le public de la scène n’ayant pas obéi, il a suggéré à la juge de bien vouloir évacuer la salle, les flics sont venus faire le nettoyage. Les acteurs ont tout de même joué leur spectacle sans les spectateurices.

La copaine a pris 3 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (elle est envoyée directement en taule, à Maxéville, à côté de Nancy).

On tiendra au courant pour la suite.

Demain (mardi) 7 procès liés à Bure auront lieu à 9 heures au tribunal de Bar-le-duc.

Bisous – feu aux prisons

[Publié sur indymedia nantes, 4 février 2019]


Nouvelles de la présence policière à Bure et ses alentours

À Bure et dans les villages autour, la surveillance par la gendarmerie est permanente. Un escadron de gendarmerie mobile est affecté ici sans interruption depuis l’été 2017. Les escadrons viennent de toute la France et tournent régulièrement : un escadron reste rarement plus de trois semaines sur place avant la relève. Du coup, l’intensité de la surveillance et des contrôles varie parfois en fonction de l’escadron présent sur place.

On voulait faire cet article afin de témoigner de la situation sur place et de donner des informations aux personnes qui souhaiteraient se rendre ici.

Les patrouilles des gendarmes dans les villages, sur les routes, et particulièrement devant les domiciles des personnes identifiées comme « opposantes » sont quotidiennes depuis plus d’un an (parfois plusieurs dizaines de passages par jour devant certains lieux).

Depuis un peu moins de deux semaines, l’escadron affecté ici est l’Escadron de Gendarmerie Mobile (EGM) 18/9 basé à Chauny. Depuis leur arrivée, la surveillance et le contrôle exercés par les gendarmes se sont intensifiés, après une période un peu plus tranquille depuis quelques mois. Peut-être à cause d’initiatives personnelles des flics de cet escadron, peut-être à cause d’ordres venus de plus haut, on ne sait pas trop.

Quelques exemples des stratégies utilisées par les flics depuis deux semaines dans le coin (certaines ont déjà été observées dans le coin, d’autres sont plutôt nouvelles) :

  • Il y a environ une semaine, une personne est emmenée en vérification d’identité (lors d’un simple contrôle routier), puis placée en garde-à-vue pour refus de signalétique (refus de donner ses empreintes). La personne en garde-à-vue donne aux flics le numéro d’un.e copaine pour que la copaine soit prévenue du placement en garde-à-vue. Les flics appellent alors la copaine en disant que la personne en garde-à-vue demande à ce que ses papiers d’identité soient amenés au commissariat, alors que cela n’avait pas du tout été demandé. Les flics ont donc visiblement menti pour que les papiers leur soient amenés depuis l’extérieur.
  • Il y a quelques jours, lors d’un contrôle routier, les gendarmes prennent la carte grise de la personne conductrice dès le début du contrôle. Durant tout le contrôle, qui a duré une heure, les flics affirment qu’on ne leur a jamais donné de carte grise, que c’est interdit de rouler sans carte grise, que la personne doit fouiller le véhicule pour la trouver. À la fin du contrôle, un flic de la cellule Bure (les super-flics de Commercy chargés de surveiller les opposant.e.s à Cigéo) rend finalement la fameuse carte grise, pendant qu’un des gendarmes qui affirmaient ne pas avoir reçu la carte fait un grand sourire.
  • Régulièrement, lorsque les flics repèrent que des personnes sont sur le point de partir d’un lieu de vie en voiture, ils attendent la voiture afin de la contrôler. Pour cela, ils peuvent employer plusieurs techniques : faire des demi-tours incessants d’un bout à l’autre de la route qui passe devant le lieu de vie, stationner au bout de la rue pour avoir vue sur le lieu, voir carrément stationner devant l’habitation. Cette situation s’est encore produite le jour de publication de cet article (jeudi 17 janvier) devant une maison collective de Mandres-en-Barrois : les flics se sont arrêtés devant la maison alors qu’une voiture s’apprêtait à sortir du terrain privé collé à la maison. Les flics sont ensuite restés dix minutes campés debouts sur le terrain privé, menaçant de contrôler les personnes présentes.
  • Nombreuses menaces de mettre des amendes pour tout et n’importe quoi lors des contrôles de véhicules (absence de gilet jaune, absence de triangle de signalisation, absence de feux avant/arrière sur un vélo). À noter qu’à notre connaissance, ces amendes n’ont toujours pas été reçues par les personnes concernées, on ne sait donc pas si elles ont vraiment été mises ou pas.

Les flics essaient aussi souvent de contrôler les personnes à pied, dans les villages ou sur les routes. Ces derniers jours à Mandres-en-Barrois, à plusieurs reprises les gendarmes se sont stationnés sur le parking de la salle de fêtes pour contrôler les personnes identifiées comme « opposantes » qui passaient dans la rue. Deux de ces contrôles ont été filmés. On y voit notamment un des gendarmes menacer la personne qui filme : « Si jamais je retrouve [cette vidéo] sur Internet, je viendrai vous chercher » : hxxxs://videos.lescommuns.org/videos/watch/0bab2f30-68c7-467f-918f-8dcdedfd35d9

[Publié sur Bure Bure Bure, 17 janvier 2019]

repris de Sans_Attendre

Parution du journal anarchiste Vetriolo N°3

reçu par mail / lundi 4 février

Vetriolo, journal anarchiste en langue italienne – numéro 3 – hiver 2019

Celui-ci est le quatrième numéro de Vetriolo. Quatre numéros ne sont pas peu, pour une publication comme celle-ci. Un journal qui, à notre avis, plutôt qu’entasser et renforcer des certitudes, essaye de les ronger, de les faire tomber, en créant des nouveaux doutes et en faisant vivre des anciennes questions. Certainement pas pour un pur goût de la rhétorique ou de la polémique, mais parce que nous pensons qu’il y a encore et toujours des nombreuses questions à démêler. Au même temps nous pensons qu’il faut réfléchir et analyser, un travail difficile qui ne s’oppose certes pas à la corrosive démolition des certitudes, mais, au contraire, la complète. Dans ces réflexions et analyses on a toujours affirmé que la réalité n’est pas un énigme incompréhensible, contrairement à ce que maintiennent ceux qui voudraient nous imposer leur renonciation.

Du coup, aussi dans ce numéro on a essayé d’analyser la réalité d’aujourd’hui et, plus précisément, on a voulu le faire en proposant quelques hypothèses, en plus de continuer les réflexions et les analyses qui ont marqué les numéros précédents, avec des articles théoriques, plus ou moins, approfondis et avec d’autres textes d’actualité ou d’agitation. Aux lecteurs d’en tirer leurs considérations.
Nous rappelons encore que ce journal n’est ni un aseptique produit intellectuel, ni un conteneur d’opinions ou d’avis. Justement parce qu’il ne veut pas s’enfermer dans des réponses faciles, crier des solutions déjà prêtes ou brandir des thèses toutes faites, il est un instrument qui peut impliquer un fort engagement dans les idées qui y sont portées, chose que nous souhaitons.

Table des matières :

– L’Idea indicibile
– Azione… e reazione
– L’assalto con l’asta. Un incontro sportivo tra lotte e repressione
– Quale internazionale? Intervista e dialogo con Alfredo Cospito dal carcere di Ferrara. Seconda parte
– La punta dell’iceberg
– A Marco
– Degenerazioni. Tra orgoglio e vittimismo di genere
– Pensieri e parole. A proposito del karaoke su Battisti
– Nazionalismoduepuntozero. Dodici ipotesi su robotica, crisi della globalizzazione e «ritorno» dello Stato-nazione
– Libia: guerra per procura tra Italia e Francia
– La fine dell’insurrezionalismo?
– La morte dello Stato
– I grandi editori
– Una storia sinistra. Terza parte (1962-1982)

 

Une copie : 2 euros. Pour les distros, à partir de 5 copies : 1,50 euros chacune.  Gratuit pour les personnes emprisonnées.

Pour demander des copies et contacts, le mail est : vetriolo@autistici.org

Athènes (Grèce) : Attaque incendiaire contre des véhicules d’un proxénète

325 / vendredi 1er février 2019

Qu’est ce qu’il fait, le repaire d’un proxénète sur l’avenue Heraklion, hein ?
Il brûle !

A l’aube de jeudi 20 décembre 2018, une mauvaise surprise a troublé l’entière famille d’Aggelos Giannakopoulos, le patron des boulangeries « Horiatiko » et « Attica Bakeries », dans leur résidence familiale du 29 avenue Heraklion, dans le quartier athénien d’Ano Patisia. Trois des voitures familiales ont été enveloppées par les flammes, la façade a été endommagée et les fenêtres du rez-de-chaussée ont explosé. Cette résidence est le même bâtiment dans lequel, il y a quelques années, les frères Giannakopoulos emprisonnaient, faisaient chanter et prostituaient des femmes venant de l’Europe de l’Est, cela dans des clubs de lap dance qui leur appartenaient, dans des rendez-vous privés et aussi dans des « bars » sordides à travers toute la Grèce.

Histoires policières…

L’été 2007, les flics, le Procureur et des inspecteurs du Service des délits économiques et financiers débarquent dans cet immeuble. La presse relaye l’information que Angelos Giannakopoulos est à la tête d’un réseau international de traite de femmes. Des maquereaux avec les relations avec ldes agences d’emploi dans des pays de l’Europe de l’Est ramenaient des femmes, leur soustrayaient leurs documents d’identité et vendaient leurs corps à des clients. Malgré l’opération « coordonnée », les deux frères Giannakopoulos ont réussi à s’enfuir, tandis que des dizaines de petits poissons sont arrêtés ; parmi eux, ça se fera remarquer l’ex policier Konstantinos Kyrou. Les bénéfices de ce réseau étaient blanchis dans des dizaines de boulangeries et magasins tous à fait « légaux », de propreté des frères Giannakopoulos par le biais d’une société établie à l’étranger. Les recherchés étaient accusés de la traite de femmes adultes et mineures, d’enlèvement, de lésions, de trafic de drogue, de contrefaçon et de blanchissement d’argent. L’acte suivant de ce théâtre se joue seize mois plus tard, en novembre 2008, quand a lieu une deuxième opération de police, coordonnée avec l’Interpol (tout comme la première fois), qui vise les activités de Giannakopoulos.

Il arrive à nouveau à s’enfuir, malgré des dizaines d’arrestations. Tout au long de la période de sa cavale, les boulangeries ouvrent l’une après l’autre et les activités nocturnes fleurissent.

…et aventures judiciaires

Après des nombreux reports, en février 2015 commence le procès pour la première opération. La Cour d’assise condamne Angelos Giannakopoulos « à un total de 10 ans et six mois de prison, Mihail Kretou à 12 ans et six mois de prison, Eliostor Igor (citoyen moldave) à 10 ans et dix mois de prison, tandis que Konstantinos Kyrou est condamné à 10 ans ». Avec le payement d’un total de 340.000€ de caution, tout le monde est libre de continuer les affaires jusqu’au procès en Appel (qui n’a pas encore eu lieu).
En novembre dernier (2018), les trafiquants passent sous procès pour la deuxième affaire et sont acquittés, grâce aussi au fait qu’ils ont comme avocat principal Babis Lykoudis (impliqué dans les affaires Energa-hellas Power, Tsohatzopoulos et Lavrentiadis). Le réseau a pris soin soit de faire changer les dépositions, soit d’éliminer les femmes qui pouvaient témoigner à charge.

Les intérêts commerciaux (publiquement connus) d’Angelos Giannakopoulos

Giannakopoulos participe aux réseaux d’exploitation de la prostitution depuis les années 90. Au même temps, en 1999 il a ouvert le premier magasin « Horiatiko », dans le but évident d’avoir une couverture légale pour blanchir l’argent de son important chiffre d’affaire nocturne. Avant la première opération policière, ses affaires incluaient des dizaines de magasins « Horiatiko », dont K. Kyrou était chef du personnel, plusieurs club de lap-dance (les plus connus étaient le « Star », sur l’avenue Heraklion, et le « Alcatraz », sur l’avenue Sygrou) et une société offshore à Cypre. Dans le période après les poursuites et jusqu’à aujourd’hui, en plus des magasins « Horatiko », qu’il possède directement, des très nombreuses franchises sont ouvertes aussi, la chaîne « Attica Bakeries » est fondée et Angelos Giannakopoulos devient un acteur majeur dans le marché du pain, avec les magasins en mode « camps de travail » ouverts 24 heures sur 24 dans les centres de plusieurs villes. Au même temps, il ouvre des cafés et aussi l’entreprise d’importation de café « Kimbo », tout en continuant avec des nouvelles activités nocturnes et des participations dans le club « Lohan » à Gazi, ainsi que des nightclubs à Mykonos.

Nipson monan opsin
(note du traducteur anglais : expression dérivée du palindrome, en Grec ancien « Nipson anomēmata mē monan opsin », qui signifie « Lave les péchés, pas seulement le visage » ou « Lave mes transgressions, pas seulement mon visage », paraphrasé ironiquement ici de façon à signifier « Lave seulement le visage »)

Tout mafieux qui se respecte se blanchi, dans son temps libre avec… la charité. Angelos Giannakopoulos finance la ONG « Réseau grec-européen pour les femmes » (!) et parraine des syndicats et des victimes de tremblements de terre, ou du moins c’est ce qu’il prétend dans les tribunaux et sur le site de son entreprise. De plus, il attire les flash des paparazzi quand il roule des mécaniques comme un jeun marié ou se fait photographier avec des politiciens et des VIP dans des galas et des fêtes.

Si une façon de se blanchir est le système des célébrités, l’autre est l’État.
En tant que mafieux, mais aussi en tant qu’employeur, Angelos Giannakopoulos n’aurait pas survécu pendant 30 ans sans la tolérance de l’État, sa couverture et son assistance. Des « échecs » de la police à la capturer, à l’Unité d’investigation des délits financiers / Institut d’assurance sociale qui ont trouvé que ses déclarations étaient ok, tous les contrôleurs d’État et les institutions répressives le tirent d’affaire. Son visage est celui du monde du business nocturne, avec trop de cruauté et le culot. Cependant, on le reconnaît pour son image de self-made vedette de films d’amour, ce qui le rend spécial à nos cœurs. Il est le premier proxénète, trafiquant de drogue et racketteur qu’on connaît qui ne se cache pas, mais qui cherche prestige et publicité.

Des femmes brûlées sur le bûcher

Les migrantes prisonnières d’Angelos Giannakopoulos et de sa mafia sont la pointe de l’iceberg d’une société patriarcale, dans laquelle les femmes doivent être soumises à l’homme, au mari, au père, au copain, au frère, au client, au trafiquant et au client sexuel. Les récents assassinats de Helen à Rhodes et d’Aggeliki à Corfu sont des exemples de cette situation. Avec la même facilité avec laquelle elle pointe le doigt et condamne les assassins, la société grecque fait un clin d’œil aux conditions qui produisent les violeurs de la porte d‘à côté. La violence patriarcale, celle due à la classe, au genre, à la race, à la sexualité, à l’age ou tout autre forme de violence exercée par des autoritaires, ne s’arrête pas avec la punition, mais elle va plus loin : elle sert d’exemple, envoyant un message à toutes les femmes pour qu’elles restent silencieuses, obéissantes, « normales », pour ne pas être les prochaines victimes.

Cette violence est omniprésente dans la réalité d’aujourd’hui. Du regard qui déshabille, les commentaires sexistes et le harcèlement dans la rue, les agressions sexuelles sur les lieu de travail, jusqu’aux viols, les agressions et les assassinats, le patriarcat ouvre des blessures dans nos corps et nos êtres, les délimite avec l’idéologie, les institutions et leurs fonctionnement. La moralité chrétienne définit la femme comme inférieure à l’homme, tout en stigmatisant comme hypocrite, fourbe, malhonnête, sale et menteuse chaque femme qui s’éloigne du modèle de la bonne chrétienne. D’un autre côté, ce style de vie réduit la féminité à une image raffinée et lustrée, existant toujours en fonction de l’homme. Au même temps, le Capital lie les femmes aux chaînes de production, pendant que la famille leur impose le rôle exclusif de la maternité, de la procréation et du ménage.

Des migrantes brûlées sur le bûcher

Après le déclin économique et social qui a eu lieu dans l’Europe de l’Est, le Capital « illégal » a établi des réseaux de traite, à travers des agences d’emploi et aussi à travers des enlèvements. Depuis Athènes jusqu’au plus petit village de la Grèce profonde, il y a plein de bars miteux, où des femmes de l’Europe d l’Est sont réduites à être les esclaves sexuelles des trafiquants et des clients, faisant l’expérience de première main de l’exploitation et du bio-pouvoir masculin.

D’un autre côté, les autres migrantes prennent soin de la petite et moyenne bourgeoisie locale, font les baby-sitters, nettoient les maisons et s’occupent des vieux. Et en plus de la décrépitude patriarcale quotidienne, les migrantes font l’expérience du nationalisme, du racisme et de la xénophobie, de façon que la Russe est identifiée à la prostituée, l’Albanaise à la femme de ménage et la Bulgare à la domestique.

Transformant la nuit la plus longue en jour

Les allées et venues de la famille de Giannakopoulos nous ont fait rester éveillé.e.s jusqu’à tard. Du coup, tard dans la nuit du 19 au 20 décembre, nous sommes allé.e.s à l’ex enfer de l’ avenue Heraklion, on a laissé trois engins incendiaires, assez simples (une bougie, de l’essence, du ruban adhésif), sur trois de leurs véhicules et on les a embrasés, éclairant la nuit.

Pour chaque Natacha, Olga, Maria.
Pour toutes.

Pas un centimètre d’espace pour les proxénètes-violeurs.
Le chemin de la liberté passera sur vos cadavres !
Attaque contre les structures légales et illégales du Capital.

 

Cellule « Sofia Perovskaïa », janvier 2019

Valence, France: La répression au rendez vous après la manifestation du 2 février( mise à jour le 4 février))

dauphiné libéré  4/02

À la suite de la manifestation régionale des gilets jaunes qui s’est déroulée samedi à Valence, deux hommes d’une vingtaine d’années et originaires de Tarare, dans le Rhône, avaient été placés en garde à vue pour “transport d’armes et d’engins incendiaires”. Après prolongation depuis samedi 2, le parquet a décidé de leur présentation, ce lundi 4 février, devant le tribunal correctionnel de Valence, dans le cadre d’une procédure en comparution immédiate.

le blog  du laboratoire a signalé ces deux gardes à vue et  arrestations depuis dimanche voir ici

Donc ça fera 48 heures de garde à vue.. On leur applique la loi antiterroriste?, la réponse est arrivée aujourd’hui au TGI de valence c’est non car il y avait un élu du Rassemblement National

« La liberté des autres étend la mienne à l’infini »
(Michel Bakounine

VALENCE Deux gilets jaunes, dont un élu, condamnés pour détention d’engins explosifs

Deux jeunes de 27 ans étaient jugés en comparution immédiate ce lundi 4 février par le tribunal correctionnel de Valence. Ils ont été interpellé samedi dernier alors qu’ils se rendaient à la manifestation des gilets jaunes à Valence.

Ils ont été condamnés à 2000 euros d’amende avec sursis et interdiction de détention d’une arme durant cinq ans.

Lors du contrôle de leur véhicule, les gendarmes ont découvert des pétards, fumigènes et explosif artisanal.Dans leur coffre de voiture, une hache de 35 centimètres de long, mais aussi un casque de moto et dans leurs sacs à dos des pétards de la  poudre noire ainsi qu’ un engin explosif artisanal Une sorte de mini grenade fabriquée à partir du cylindre en carton contenant des billes de plastique et un pétard.

Ces deux habitants de Tarare (Rhône) ont affirmé qu’il s’agissait d’éléments utilisés pour l’airsoft qu’ils pratiquent dans la région lyonnaise.L’un est un serrurier au chômage L’autre  est conseiller municipal d’opposition (Rassemblement National) à Tarare.

reformulé à partir des médias..

 

 

Publication d’une (deuxième) brochure autour de l’opération Panico

Panico

Pour la télécharger cliquez ici :   Panico


Le 31 Décembre 2016, un engin explosif placé devant la librairie (proche de CasaPound) “Il Bargello” explose dans les mains d’un artificier particulièrement stupide qui tente maladroitement de déminer l’engin sur place, il perdra un œil et une main. La librairie “Il Bargello” et CasaPound Italia se sont portés parties civiles en plus de l’artificier-flic. Trois personnes accusées de « tentative de meurtre », « d’association de malfaiteur » pour deux d’entre elles, ainsi que de « transport, et fabrication d’engin explosif » se retrouvent incarcérées. Une quatrième personne se retrouve également soumise au contrôle judiciaire (pointage régulier au comico, mais la mesure a cessé depuis peu) avec les mêmes chefs d’inculpation. Paska, Ghespe, et Giova sont depuis, toujours incarcérés dans les geôles italiennes.

Pour leur écrire :

– Pierloreto Fallanca : C.C. La Spezia, Piazza Falcone et Borsellino 1, 19125 La Spezia (Paska)

– Salvatore Vespertino : N.C.P. Sollicciano, Via G. Minervini 2/R, 50142 Firenze (FI)

– Giovanni Ghezzi : N.C.P. Sollicciano, Via G. Minervini 2/R, 50142 Firenze (FI)

Manifestations sauvages, rassemblements et actions contre la taule, bordel dans la ville, banderoles et tracts ont depuis été diffusés en solidarité. On ne peut que saluer toutes ces initiatives. Une brochure éditée en juillet 2018, autour de l’opération Panico (https://nantes.indymedia.org/articles/42084) est toujours en ligne, des lettres des personnes incarcérés sont notamment disponibles dans cette brochure.

La présente brochure à pour but de faire un point sur la situation et sera distribué dans le cadre d’une cantine de soutien aux inculpé.es, à Marseille, le 10/02/2019. Ceci afin d’apporter nous aussi, un peu de solidarité aux actions, et face à la répression.

 

repris dans cracherdanslasoupe

Texte de présentation:L’action antifasciste en Allemagne

L'action antifasciste en Allemagne

Un mouvement antifasciste autonome se développe en Allemagne. Il est à l’origine du Black Bloc et repose sur l’action directe.

 

L’antifascisme apparaît bien souvent comme un front uni des partis de gauche pour défendre l’Etat démocratique. En Allemagne, il existe aussi un antifascisme autonome des partis et anticapitaliste : l’Antifascistische Aktion.

Son esthétique influence les mouvements sociaux et l’antifascisme radical avec logo des deux drapeaux dans un cercle et le fameux Schwarzer Block. Ces manifestations de personnes en noir inspirent les Black Blocs et autres cortèges de tête.  Mais l’histoire et le contenu de ce mouvement antifa restent méconnus. Bernd Langer retrace la trajectoire de ce courant minoritaire dans le livre Antifa. Histoire du mouvement antifasciste allemand.

 

 

Face au nazisme

 

Dans le souffle de la révolution russe, la révolte monte en Allemagne. Les soldats et les ouvriers veulent en finir avec leur vie de misère. La social-démocratie au pouvoir n’améliore pas leurs conditions d’existence. Une insurrection communiste lance la révolution allemande de 1918. Mais le soulèvement est écrasé. La ligne du KPD, parti communiste allemand, est désormais fixée par l’URSS à travers le Kominterm.

Le traité de Versailles et l’occupation de la Ruhr par l’armée français alimentent la montée du nationalisme. En 1923, Hitler tente un putsch qui échoue. En mai 1924, le KPD s’oppose à une manifestation nationaliste. Ce qui débouche avec une fusillade avec 8 morts. Les communistes créent le RFB, une véritable armée en uniforme. Le KPD refuse toute alliance avec les sociaux-démocrates du SPD qui ont massacré la révolution de 1918. Le 1er mai 1929, le KPD manifeste malgré une interdiction. 33 personnes sont tuées. En 1930, le NSDAP d’Hitler fait un bon score aux élections régionales de Thuringe. Ce qui lui permet de participer à un gouvernement de coalition.

 

Pour le KPD, l’ennemi reste le SPD. Les communistes vont jusqu’à joindre leurs votes avec la droite et l’extrême droite pour faire tomber le SPD au pouvoir. Mais lorsque les troupes d’Hitler défilent dans les quartiers ouvriers, les militants communistes dressent des barricades et affrontent les nazis. Le SPD dénonce autant les communistes que les nazis et se pose en garant des valeurs démocratiques contre les extrémismes. Le KPD lance l’Antifascistische Aktion, un regroupement large qui doit permettre une auto-défense face aux agressions des nazis.

Les élections législatives de 1932 débouchent vers des affrontements et des fusillades entre communistes et nazis. On compte une trentaine de morts dans chaque camp. Ce qui n’empêche pas le NSDAP de devenir le premier parti d’Allemagne. Mais, au cours d’une grève dans les transports, le KPD accepte les militants nazis dans la même lutte. Ils espèrent les rallier au communisme. Mais c’est plutôt le camp nazi qui se donne alors une image ouvrière et populaire.

En 1933, Hitler est nommé à la tête du gouvernement. Seul le KPD appelle à la grève. Le SPD refuse de se joindre à un mouvement qui risque de déstabiliser le pays. Le SPD se contente d’appeler à la vigilance et de contester les nazis dans un cadre légal. La grève n’est pas suivie. L’incendie du Reichtag, le parlement allemand, est attribué par les nazis à un complot communiste. L’indignation morale permet à Hitler de suspendre toutes les libertés.

 

Le SPD et les syndicats restent dans le cadre de la légalité. Mais ils sont rapidement interdits. Les militants communistes privilégient la clandestinité. Mais beaucoup sont arrêtés ou tués. Une opposition émerge également au sein du parti nazi. Les SA sont une milice paramilitaire national-socialiste et proche des idées de gauche. L’armée et la bourgeoisie se méfient de ce groupe. Hitler décide donc de sacrifier les SA. En 1934, la nuit des longs couteaux permet l’assassinat des dirigeants des SA, mais aussi des opposants nationaux-conservateurs.

Les révoltes sociales de 1936 révèlent une opposition au fascisme au niveau international. En France, les grèves du Front populaire répondent à la montée du fascisme depuis la marche du 6 février 1934. C’est surtout avec la révolution espagnole qu’un affrontement direct oppose fascistes et antifascistes. Néanmoins, l’URSS de Staline empêche la perspective d’une révolution sociale. En 1939, le pacte germano-soviétique permet même une alliance entre l’Allemagne d’Hitler et l’URSS de Staline.

 

 

Antifascisme autonome

 

Dans le contexte de la guerre froide, la RFA se range du côté des Etats-Unis. Les idées communistes sont criminalisées. Néanmoins, une contestation sociale émerge avec l’APO (opposition extraparlementaire). La jeunesse étudiante s’oppose à la guerre du Vietnam et à la venue du Shah d’Iran à Berlin.

A partir de 1977, des actions coup de poing visent à empêcher les rassemblements et les défilés fascistes. Ensuite, une dynamique politique et culturelle émerge. En Angleterre s’organisent des concerts Rock against Racism en 1978. Les antifas allemands reprennent cette pratique du concert antifasciste. Néanmoins, le mouvement antifa émerge surtout à partir de 1983.

Les autonomes tentent d’empêcher le congrès du NPD en octobre 1983. Tandis que les réformistes se réunissent à 30 kilomètres du congrès, les antifa veulent empêcher cette réunion. Ils veulent bloquer les routes. Mais la police intervient. Les antifas sont casqués et armés de bâtons. Les équipements des deux camps sont alors équivalents et les antifas peuvent aller à l’affrontement face à la police.

Cette action reste fondatrice de l’antifascisme autonome. Ce courant propose une théorie cohérente. Le fascisme est considéré comme la continuité de l’Etat et du capitalisme. Le système est critiqué dans son ensemble. La RFA est même considérée comme un fascisme d’Etat. Néanmoins, cette théorie valorise l’action violente coupée des mouvements sociaux. Ce qui révèle une dimension avant-gardiste. « Il n’est pas question de réfléchir de façon stratégique pour développer et inscrire ses idées politiques dans un mouvement politique plus important ou, plus largement, dans des cercles plus vastes de la population », regrette Bernd Langer.

 

En 1984, les antifascistes attaquent les néonazis du FAP. Durant les années 1980, les actions directes offensives se multiplient. Le combat antifasciste est également lié à la lutte contre l’impérialisme. Les Etats occidentaux préservent les libertés individuelles dans les démocraties. Mais ils permettent des régimes autoritaires dans d’autres régions du monde. Les nazis sont combattus car ils incarnent la forme la plus extrême du système dominant.

L’antifascisme autonome permet de construire une communauté combattante. En revanche, des individus ordinaires ne peuvent s’impliquer dans cette forme d’action politique. Une partie de l’antifascisme autonome décide de se structurer. Au-delà des actions ponctuelles, ils veulent créer un mouvement durable. L’Autonome Antifa (M) propose un nouveau style politique dans ses affiches, ses tracts et ses brochures.

L’Antifa M réfléchit à ses concepts d’action. Des grandes manifestations sont organisées contre des centres fascistes, avec à leur tête un Schwarzer Block bien équipé. Néanmoins, beaucoup d’autonomes refusent de s’organiser de manière durable. Ce qui s’explique par une détestation des structures autoritaires issues des communistes. En 1991, des manifestations sont organisées avec les réfugiés qui subissent des agressions racistes. Néanmoins, L’Antifa M se compose surtout d’étudiants et ne parvient pas à élargir sa base sociale. Ensuite, le gouvernement réprime ce mouvement associé au terrorisme de la RAF.

 

Antifa

 

Nouveaux enjeux

 

Les antifa parviennent à lutter contre les néo-nazis qui se réduisent à un courant marginal. Cependant, le combat antifasciste est facilement récupéré par l’Etat qui interdit les groupes néo-nazis et fait cesser les violences racistes. Ensuite, l’Etat met en place des programmes d’éducation pour dénoncer le nazisme. La contre-culture et les squats sont également institutionnalisés.

Néanmoins, les interdictions n’empêchent pas les néo-nazis de s’organiser de manière informelle. Les antifa parviennent à empêcher des défilés fascistes. En 1998, un camping antifasciste se déroule sous le mot d’ordre « Organisons la résistance révolutionnaire ». La campagne Antifa Offensive ’99 se traduit par des campings, des concerts, des réunions publiques et des manifestations. Néanmoins, le mouvement antifasciste se compose surtout de groupes locaux qui ne parviennent pas à construire une structure fédérale.

En 1998, une coalition rouge-verte arrive au pouvoir. Le chancelier Gerhard Schröder développe davantage l’antifascisme d’Etat. Il s’appuie même sur la gauche extra-parlementaire. Des groupes antifa locaux sont subventionnés et achetés par le pouvoir. A partir de 1999 émerge le mouvement altermondialiste. Les antifas participent aux contre-sommets pour s’opposer au G8. En 2007, à Rostock, un Schwarzer Block de plusieurs milliers de personnes affronte la police. Des actions de blocages, comme à l’hôtel de Heiligendamm, visent à empêcher le sommet. Désormais, le G8 se réunit uniquement dans des endroits reculés et sous haute protection policière. Néanmoins, les mêmes méthodes permettent d’empêcher une « conférence anti-Islam » en 2008.

 

Au début des années 2010 surgissent des mouvements d’ampleur internationale. La révolte dans les pays arabes se propage avec le mouvement du 15-M en Espagne. Le mouvement Occupy se diffuse même en Allemagne. A partir d’octobre 2011, un camping s’installe devant la Banque centrale européenne de Francfort. Néanmoins, ce mouvement reste très divers. La composante citoyenniste et réformiste reste importante et refuse de remettre en cause l’ordre capitaliste. Les antifascistes participent au réseau Blockupy, qui valorise l’action directe et les affrontements avec la police. Les questions sociales deviennent centrales, même si l’antifascisme perdure.

L’extrême-droite allemande évolue. Les commémorations pour le régime nazi déclinent. Cette période devient lointaine. En revanche, l’extrême-droite mobilise contre l’accueil des réfugiés. Les attentats islamistes permettent également de diffuser un racisme anti-musulman avec le mouvement Pegida. Les actions et contre-manifestations des antifascistes favorisent le déclin de Pegida.

 

AA_BO

 

Limites de l’antifascisme

 

Bernd Langer propose une histoire chronologique de l’antifascisme allemand. Loin d’une approche dogmatique et militante, il reconnaît certaines limites de l’antifascisme autonome. Mais si son livre vise davantage à une présentation factuelle qu’à un bilan critique.

Bernd Langer montre bien la force de l’antifascisme autonome. Il privilégie l’action directe plutôt que les démarches légalistes. Les néo-nazis doivent reculer face aux manifestations et aux actions de blocage. La pratique du Black Bloc se diffuse d’ailleurs dans de nombreuses luttes. Le réseau antifa participe également au développement d’une contre-culture. Son logo, son esthétique et ses concerts expriment un mouvement anticapitaliste et libertaire. L’antifascisme devient un sujet d’accroche populaire qui permet de porter un discours de remise en cause du capitalisme et de l’Etat.

 

Néanmoins, Bernd Langer témoigne également des limites de l’antifascisme autonome. Il tente de construire un mouvement structuré, mais les actions antifascistes restent ponctuelles et réactives face à des défilés nazis. En revanche, aucun mouvement ne perdure pour s’ancrer dans les mouvements sociaux. L’action coup de poing et la résistance priment sur les perspectives émancipatrices. La pratique du contre-sommet reste ponctuelle et symbolique. Elle ne permet pas d’améliorer la vie quotidienne des classes populaires à travers des luttes sociales.

L’antifascisme peut même paraître déconnecté des préoccupations de la plupart des exploités. Le mouvement antifa regroupe des militants jeunes et attirés par l’action. En revanche, il ne parvient pas à s’implanter dans la population et à renverser les rapports de force. Les mouvements sociaux interprofessionnels restent rares en Allemagne.

 

L’antifascisme reste une perspective limitée. Cette résistance indispensable face au fascisme ne propose pas de perspectives émancipatrices. La défense de la démocratie telle qu’elle est peut même apparaître comme l’objectif immédiat. Le pouvoir parvient d’ailleurs à récupérer l’antifascisme, surtout lorsqu’il ne vise que les débris de l’Allemagne nazie.

Le renouveau de l’extrême droite allemande montre même qu’il peut devenir dangereux de ne pas prendre en compte la question sociale. L’accueil des migrants pose clairement le problème des conditions de vie. Ce sont les luttes des migrants et la solidarité de classe qui peuvent permettre de faire reculer l’extrême droite raciste. Les indispensables contre-manifestations doivent s’accompagner de luttes sociales. L’antifascisme ne doit pas rester une lutte spécifique pour attirer des jeunes mais doit s’inscrire clairement une critique globale du monde capitaliste. L’antifascisme doit affirmer clairement la solidarité de tous les exploités contre l’ordre capitaliste.

 

Source : Bernd Langer, Antifa. Histoire du mouvement antifasciste allemand, traduit par Sarah Berg, Libertalia et La Horde, 2018

repris de .zones-subversives.com

Valence, France: manifestation du 2 février et l’appel pour le 5 février( mise à jour le 3 février)

5400 personnes selon la préfecture et 11000 selon les organisateurs.
Une impressionnante marée jaune le 2 février à Valence malgré la pluie et les mesures de sécurité disproportionnées des dominants

la préfecture avance toujours un chiffre de 18 interpellations :huit ont été placés en garde à vue, 6 ont été remis en liberté avec des convocations devant le pouvoir judiciaire et deux hommes  toujours en garde à vue  samedi soir  pour » transport  d’armes et d’engin incendiaires »

Le maire  avec son équipe  anti-tag effacent  toutes traces de sa couardise.Depuis six heures du matin, ce dimanche 3 février, la brigade anti-tag municipale arpente les  rues  de Valence. Son objectif, nettoyer et faire disparaître les centaines de tags

 

 manifestation le 5 février Des gilets jaunes relaient également : départ 14h – 14h30 du Champs de mars  avec le parcours comme d’habitude ( si vous êtes prêt à marcher comme  un troupeau de moutons  )   vers la préfecture

France : Brèves des samedis « Gilets jaunes » et du désordre diffus

Hautes-Alpes : Bloquer les flux autoroutiers – 31 janvier 2019

Dans la nuit de mercredi à jeudi, deux tronçons de l’autoroute A51 ont été vandalisés. Ce sont précisément les tronçons Pertruis-Cadarache et Sisteron Centre-La Saulce qui ont été impactés. Des anonymes ont pénétré de force dans les locaux de Vinci puis l’ont saccagé: plusieurs systèmes de sécurité ont été détruits, notamment ceux équipant les tunnels, ce qui a contraint Vinci Autoroutes à fermer les tunnels de ces deux sectins d’autoroute par mesure de sécurité. La circulation a été totalement bloquée toute la journée de jeudi, et ce jusqu’à 20h.

Sur cette même autoroute, un sabotage a interrompu le trafic le 17 janvier dernier entre La Saulce et Sisteron-Sud, dans le sens Nord-Sud et entre Sisteron-Sud et Sisteron-Nord, dans le sens Sud-Nord. Le câble de fibre optique principal et le câble de secours ont été coupés au niveau du tunnel de la Baume. La rupture de ces câbles ont de fait entraîné des problèmes de sécurité dans le tunnel (signalisation, extracteur de fumées, caméras de surveillance)..

Toulouse: Incendie du centre des Finances Publiques – 31 janvier 2019

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le centre des finances publiques de Rangueil a été incendié sur les coups de 4h. Des pneus ont été embrasés devant le hall d’accueil. La façade du centre des impôts a été noircie et des vitres ont été brisées. Résultat: les percepteurs ont été contraints de fermer les locaux pour toute la journée de jeudi.

Saint-Rambert d’Albon (Drôme) : Bloquer les flux ferroviaires – 29 janvier 2019

Le trafic TER entre Lyon et Valence a été interrompu mardi 29 janvier. Vers 16h, sur le secteur de Saint-Rambert d’Albon, un train de marchandises a roulé sur ce qui serait une borne kilométrique volontairement déplacée sur la voie selon la SNCF. A la suite de cet acte volontaire, la circulation des trains TER a été perturbée pendant une heure entre Lyon et Valence.

Toulouse: le PCF, au service des riches et de l’exploitation – 29 janvier 2019

Il n’aura pas fallu attendre deux jours après l’incendie volontaire ayant détruit une partie du restaurant trois étoiles l’Amphytrion à Colomiers le 28 janvier dernier, pour que le PCF, par la voix de Théodore Aubin, secrétaire de la section communiste de l’Ouest toulousain, vole au secours du patronat. Leur déclaration se passe de commentaires:

«Nous soutenons les gilets jaunes, pas les criminels».

«Le restaurant de Yannick Delpech a été incendié dans la nuit de dimanche à lundi. Cette destruction vient à la suite d’une série de menaces contre le propriétaire de l’établissement et de dégradation de façades après que celui-ci a ouvertement attaqué le mouvement des Gilets jaunes*. Nous avons depuis le début du mouvement été solidaires des Gilets jaunes et nous le resterons : nos militants continueront la mobilisation dans la rue, sur les ronds-points, dans les entreprises et dans le Grand débat. Néanmoins, s’il s’avérait que les coupables se revendiquent des Gilets jaunes (ce qui n’est à ce stade pas vérifié), nous nous désolidariserions tout à fait des quelques individus auteurs des faits qui profitent d’un mouvement social pour laisser libre cours à leurs pulsions destructrices. Le PCF désapprouve totalement ce type de destruction sans buts fait part de sa solidarité vis-à-vis du Chef et de ses salariés».

Jassans-Riottier (Ain): Au feu la mairie – 27 janvier 2019

Dimanche soir, aux alentours de 21h30, l’entrée de l’Hôtel de Ville a été incendiée. « Le maire Jean-Pierre Reverchon ne s’attendait pas à pareil spectacle dimanche soir, alors qu’il revenait à la mairie rechercher un document, sur les coups de 21h30. La porte d’entrée blindée a bien contenu l’incendie mais les dégâts sont importants, notamment sur le système de balise sonore et les bandes podotactiles pour malvoyants, installés fin 2017. La porte, ainsi que la lanterne située au dessus, sont à remplacer. » (le Progrès, 28.01.2019)

Montpellier : des nouvelles des émeutes du samedi après-midi…

C’est un fait de plus en plus habituel que les journaux locaux, suivant à la lettre les consignes du pouvoir en période de troubles (surtout quand ils commencent à s’éterniser…), relatent de moins en moins ce qui se passe réellement lors des manifs « Gilets Jaunes ». Cela été le cas à Bordeaux et Lyon ces dernières semaines, où il y a eu des émeutes assez importantes: des vitres d’agences bancaires et de magasins pétées, des affrontements avec les flics, des barricades, etc… et aussi beaucoup d’interpellations et condamnations.

Mais encore moins d’infos sont sorties des journaux héraultais concernant les divers actes à Montpellier, où le bordel est hebdomadaire:

Lors de ses voeux à la presse du 28 janvier, le préfet de l’Hérault, Pierre Pouëssel, a pointé du doigt le noyau dur des émeutiers, qui seraient issus de « la mouvance anarchiste de la ville » ainsi que deux groupes communistes autoritaires (maoïstes), les accusant de faire partie de celles et ceux qui cassent le samedi après-midi. On y apprend que bon nombre d’agences bancaires ont été défoncées.

Ce samedi [26 janvier], on a vu ces gens se mettre en tête avec leur drapeau et être à l’offensive contre les forces de l’ordre. » Selon la police, un groupe de « 100 à 200 » casseurs est à l’œuvre lors de chaque rendez-vous. Ils étaient plus nombreux ce samedi lors des affrontements sur la place de la Comédie. « Le groupe bien connu a été renforcé par des collègues de Lyon et du Gard qui viennent pour tout casser » (Midi Libre, 29.01.2019)

Caen : 300.000 euros de dégâts pour le tramway

Début janvier  à Caen (les deux premiers samedis), le chantier du futur tramway a été plusieurs fois pris pour cible lors des manifs « Gilets jaunes ».
La communauté urbaine Caen la mer et le maire de Caen ont chiffré le montant des dégradations à 300.000 euros. « Cela correspond à ce qui a été dégradé ou brûlé (barrières, bordures, fourreaux, engins de chantier, etc.), [mais] ce montant ne comprend pas les coûts indirects liés à la désorganisation du chantier ».

Rappel : Filmer ou se filmer en manif conduit à la répression…

Prendre des vidéos ou des photos en manif, qu’elles soient publiées ou non sur les réseaux sociaux ou internet, c’est fournir des preuves à charge contre les manifestant-e-s.

Une jeune factrice de Villefranche-sur-Saône en a fait l’amère expérience début décembre. Elle s’est mise en scène dans une vidéo d’une manif Gilet jaune du 1er décembre qu’elle a elle-même publiée, où on la voit insulter les gendarmes, visage non dissimulée qui plus est. Cette fois-ci, c’est elle-seule qui a été victime de sa connerie. Mais parfois, ce sont d’autres personnes prises à leur insu qui en font les frais.

« […] Alors qu’elle faisait sa tournée de distribution du courrier, des gendarmes l’ont reconnue lors de son passage chez eux ». Après qu’ils sont allés la chercher sur son lieu de travail, « ils l’ont auditionnée, et la manifestante a reconnu les faits. La gendarmerie a pris à son encontre une interdiction de pénétrer dans leur caserne », et la Poste a dans la foulée décidé de la virer, en rompant son contrat à durée déterminée. La presse ne parle pas du motif exact du renvoi.

C’est l’occasion de rappeler que, dans un monde où les individus se sentent exister uniquement à travers les écrans, la vantardise ou le narcissisme n’a pas sa place dès qu’on entre dans le champ de la conflictualité sociale.

[Reformulé de la presse]

repris de Sans_Attendre

Zurich (Suisse) : Un camarade de la bibliothèque anarchiste Fermento arrêté

Indymedia Nantes / vendredi 1er février 2019

Mardi 29 janvier, peu après midi, un de nos camarades a été arrêté dans son appartement. La porte a été ouverte de force par une unité d’investigation.
Lors de son arrestation, sa maison a été fouillée ainsi que, une fois encore, la bibliothèque anarchiste Fermento. Ces perquisitions ont été justifiées par les autorités avec comme accusations :
– Incendie criminel de plusieurs véhicules de l’armée suisse à Hinwil (Zurich) le 27 septembre 2015
– Attaque criminelle contre l’antenne radio Waidberg des flics à Zurich le 10 juillet 2016
– Coller des affiches (la police pense connaître une date pour cela, le 16 novembre 2017) dans la devanture de la bibliothèque anarchiste Fermento (à son ancienne place) qui appelait apparemment à  » des dommages matériels et violences à l’encontre des entreprises et des personnes qui font partie du développement de la prison Bässlergut à Bâle et de la construction du PJZ (Palais de Justice,ndt) à Zurich  »

Notre camarade, qui fait partie de la bibliothèque anarchiste, était déjà harcelé à cause de cette histoire d’affiches avant, a été enlevé à son domicile et a dû faire ce qu’on appelle un traitement ED (prendre l’ADN, les empreintes digitales, etc.), ainsi qu’un interrogatoire.

Maintenant, ce mardi, notre camarade a été arrêté à nouveau et il semble qu’il a été forcé à suivre les flics de son appartement à Fermento, pour ouvrir ou leur donner les clef et… ni une ni deux, deux de nos ordinateurs ont été confisqués à nouveau, l’un d’eux flambant neuf, l’autre avec une vaste archive numérique où l’on pouvait rechercher dans l’intégralité des textes

Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune déclaration explicative de la police, aucun mandat de perquisition ou quelque chose du genre. Cependant, nous ne supposons pas que notre camarade a ouvert la porte pour la police volontairement ou même leur a donné la ordinateurs en cadeau.
Par la suite, le camarade a été amené à la prison provisoire de police de Zürich PROPOG, où il se trouve jusqu’à présent. Mais vendredi (1er février), il va voir le juge, qui se prononcera sur sa détention provisoire.

Nous protestons contre cette arrestation d’un de nos camarades, indépendamment de la question de savoir si les accusations sont vraies ou non. Antimilitarisme et le sabotage a toujours fait partie de l’anarchisme. Dans notre bibliothèque peut être trouvé de nombreuses publications à ce sujet.

Nous appelons en particulier les bibliothèques, les archives et les boutiques d’informations pour informer sur cette attaque sur le Fermento et sur l’un de nos bibliothécaires.

La réunion extraordinaire de la bibliothèque anarchiste Fermento [a eu lieu le] 31 janvier 2019

PS: Nous avons besoin d’ordinateurs…

Email de contact: bibliothek-fermento_@_riseup.net