J’écris ce message pour informer qu’hier une personne (qui a du scotch bleu sur ses lunettes) s’est faite interpeller et est passée aujourd’hui en comparution immédiate. Elle n’a pas donné son identité en garde à vue.
Les chefs d’inculpations étaient refus de signalétique ainsi que « outrage en réunion » (pour une affaire datant d’il y a une dizaine de jours), c’est-à-dire tapoter sur une voiture de gendarmerie alors qu’il y a des gens autour. Les gendarmes eux mêmes ont pensé intéressant de préciser qu’ils « ne se sont pas sentis particulièrement outragés ».
La partie civile, en l’espèce la voiture, n’est pas venue au procès. Une pétition circule pour adapter les accès du tribunal afin de ne pas discriminer les victimes des sauvages anti-Bure.
Le procureur Olivier Glady ainsi que ses juges associés – Drean Rivette, Kevin Lefur (et une 3ème avec des lunettes rouges), menaient la scène de théâtre. Le procès a commencé avec le procureur qui a pris le rôle de greffier en demandant à tout le monde de se lever pour l’arrivée des juges.
Le public de la scène n’ayant pas obéi, il a suggéré à la juge de bien vouloir évacuer la salle, les flics sont venus faire le nettoyage. Les acteurs ont tout de même joué leur spectacle sans les spectateurices.
La copaine a pris 3 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (elle est envoyée directement en taule, à Maxéville, à côté de Nancy).
On tiendra au courant pour la suite.
Demain (mardi) 7 procès liés à Bure auront lieu à 9 heures au tribunal de Bar-le-duc.
Bisous – feu aux prisons
[Publié sur indymedia nantes, 4 février 2019]
Nouvelles de la présence policière à Bure et ses alentours
À Bure et dans les villages autour, la surveillance par la gendarmerie est permanente. Un escadron de gendarmerie mobile est affecté ici sans interruption depuis l’été 2017. Les escadrons viennent de toute la France et tournent régulièrement : un escadron reste rarement plus de trois semaines sur place avant la relève. Du coup, l’intensité de la surveillance et des contrôles varie parfois en fonction de l’escadron présent sur place.
On voulait faire cet article afin de témoigner de la situation sur place et de donner des informations aux personnes qui souhaiteraient se rendre ici.
Les patrouilles des gendarmes dans les villages, sur les routes, et particulièrement devant les domiciles des personnes identifiées comme « opposantes » sont quotidiennes depuis plus d’un an (parfois plusieurs dizaines de passages par jour devant certains lieux).
Depuis un peu moins de deux semaines, l’escadron affecté ici est l’Escadron de Gendarmerie Mobile (EGM) 18/9 basé à Chauny. Depuis leur arrivée, la surveillance et le contrôle exercés par les gendarmes se sont intensifiés, après une période un peu plus tranquille depuis quelques mois. Peut-être à cause d’initiatives personnelles des flics de cet escadron, peut-être à cause d’ordres venus de plus haut, on ne sait pas trop.
Quelques exemples des stratégies utilisées par les flics depuis deux semaines dans le coin (certaines ont déjà été observées dans le coin, d’autres sont plutôt nouvelles) :
- Il y a environ une semaine, une personne est emmenée en vérification d’identité (lors d’un simple contrôle routier), puis placée en garde-à-vue pour refus de signalétique (refus de donner ses empreintes). La personne en garde-à-vue donne aux flics le numéro d’un.e copaine pour que la copaine soit prévenue du placement en garde-à-vue. Les flics appellent alors la copaine en disant que la personne en garde-à-vue demande à ce que ses papiers d’identité soient amenés au commissariat, alors que cela n’avait pas du tout été demandé. Les flics ont donc visiblement menti pour que les papiers leur soient amenés depuis l’extérieur.
- Il y a quelques jours, lors d’un contrôle routier, les gendarmes prennent la carte grise de la personne conductrice dès le début du contrôle. Durant tout le contrôle, qui a duré une heure, les flics affirment qu’on ne leur a jamais donné de carte grise, que c’est interdit de rouler sans carte grise, que la personne doit fouiller le véhicule pour la trouver. À la fin du contrôle, un flic de la cellule Bure (les super-flics de Commercy chargés de surveiller les opposant.e.s à Cigéo) rend finalement la fameuse carte grise, pendant qu’un des gendarmes qui affirmaient ne pas avoir reçu la carte fait un grand sourire.
- Régulièrement, lorsque les flics repèrent que des personnes sont sur le point de partir d’un lieu de vie en voiture, ils attendent la voiture afin de la contrôler. Pour cela, ils peuvent employer plusieurs techniques : faire des demi-tours incessants d’un bout à l’autre de la route qui passe devant le lieu de vie, stationner au bout de la rue pour avoir vue sur le lieu, voir carrément stationner devant l’habitation. Cette situation s’est encore produite le jour de publication de cet article (jeudi 17 janvier) devant une maison collective de Mandres-en-Barrois : les flics se sont arrêtés devant la maison alors qu’une voiture s’apprêtait à sortir du terrain privé collé à la maison. Les flics sont ensuite restés dix minutes campés debouts sur le terrain privé, menaçant de contrôler les personnes présentes.
- Nombreuses menaces de mettre des amendes pour tout et n’importe quoi lors des contrôles de véhicules (absence de gilet jaune, absence de triangle de signalisation, absence de feux avant/arrière sur un vélo). À noter qu’à notre connaissance, ces amendes n’ont toujours pas été reçues par les personnes concernées, on ne sait donc pas si elles ont vraiment été mises ou pas.
Les flics essaient aussi souvent de contrôler les personnes à pied, dans les villages ou sur les routes. Ces derniers jours à Mandres-en-Barrois, à plusieurs reprises les gendarmes se sont stationnés sur le parking de la salle de fêtes pour contrôler les personnes identifiées comme « opposantes » qui passaient dans la rue. Deux de ces contrôles ont été filmés. On y voit notamment un des gendarmes menacer la personne qui filme : « Si jamais je retrouve [cette vidéo] sur Internet, je viendrai vous chercher » : hxxxs://videos.lescommuns.org/videos/watch/0bab2f30-68c7-467f-918f-8dcdedfd35d9
[Publié sur Bure Bure Bure, 17 janvier 2019]