Archives mensuelles : octobre 2015

Lettre ouverte à ceux qui pensent que participer à la Marche-de-la-dignité-contre-le-racisme-avec-le-soutien-d’Angela-Davis n’est pas un problème

Vous avez peut être prévu d’aller marcher avec dignité contre le racisme le 31 octobre prochain en répondant à l’appel porté par Amal Bentoussi. Vous n’avez peut être pas prêté particulièrement attention au fait que cette initiative a été lancée par le Parti des Indigènes de la République ou vous avez renoncé à prendre en compte ce que cela signifie. L’appel lui-même se donne d’ailleurs l’air assez normal et évite les formules choc dont le P.I.R. s’est pourtant fait une spécialité. On pourra tout de même y relever l’énumération significative des « Noirs, Arabes, Rroms et Blancs des quartiers » (fausses évidences et vraies assignations identitaires, dont la dernière est une nouvelle née des sept familles de la racialisation) et tant pis pour les prolétaires, « des quartiers » ou pas, qui ne rentrent pas dans ces catégories, les débordent ou tout simplement les refusent. L’appel du meeting de préparation à Saint Denis nous replace clairement sur les terres du P.I.R., qui ne laissent comme terrible horizon que la religion et la race, puisqu’on y dénonce les « discriminations systémiques », avec la mise en avant de 3 catégories prioritairement discriminées : les « musulmans », les « Noirs », les « Rroms ».

On ne marchera donc pas ce jour là pour la « dignité » de tout un chacun.

De l’habituel racisme au singulier contre lequel on propose de marcher dans le titre, on passe, à la fin du texte d’appel, aux racismes au pluriel, déclinés ainsi : « l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie galopantes », il ne manque que l’évocation du « philosémitisme d’état » pour retrouver à l’identique les déclarations plus que contestables de la porte parole du P.I.R., à Oslo par exemple. D’ailleurs, dans la présentation des signatures de l’appel on sépare et on hiérarchise les « femmes racisées », puis les stars et « personnalités », puis les « associations de racisées », enfin les « soutiens » qui sont les personnalités et groupes non racisés ou qui ne sont pas cités à ce titre.

On marchera donc ce jour-là pour la promotion d’un anti-racisme repeint aux couleurs de la race.

Effectivement, cette marche n’est pas une promenade de santé, c’est

une étape dans l’avancée d’un projet politique en cours.

• Il s’agit pour les initiateurs de se poser en médiateurs universels détenant le monopole des réalités des banlieues et des quartiers populaires, mais aussi de la question des migrants, pour polariser la conflictualité qui peut y prendre place à travers un filtre racial et judiciariste.

• Il s’agit aussi d’une tentative de récupération à la portée bien plus large que celle que SOS Racisme a opéré dans les années 80, et s’en inspirant sans doute : on s’approprie ici ouvertement la marche de 83 bien sûr, mais aussi les émeutes de 2005, et au-delà, l’ensemble de l’héritage des luttes immigrées, que ce soit sur les questions des papiers, du travail, du logement, ou sur d’autres terrains, qui court sur plusieurs décennies.

• Il s’agit donc de la construction d’enjeux politique autour de la question raciale avec l’approbation de la présence de personnalités plus qu’infréquentables, officiellement signataires de l’appel : par exemple Tariq Ramadan, ambassadeur des frères musulmans (dont le Hamas est une des branches), Médine, connu pour ses quenelles de soutien à Dieudonné et sa proximité avec le commercial raté antisémite du suprémacisme noir Kémi Séba, Ismahane Chouder de Participation et Spiritualité Musulmanes, groupe qui a appelé à la « Manif pour tous » et qui a partie liée avec l’assassinat de militants d’extrême gauche au Maroc dans les années 90, et bien sûr Saïd Bouamama, collaborateur régulier du pro-négationniste Michel Collon, et Houria Bouteldja, porte parole du P.I.R., coutumière des plateaux télé, de l’éloge de la famille, de l’ordre et de l’obéissance aux structures communautaires et à la religion, ainsi que des invectives antisémites, contre le métissage, homophobes et sexistes.

On ne marchera donc pas ce jour là seulement avec la dignité, mais aussi avec ses nouveaux amis. Dieudonnistes, panislamistes, protofascistes religieux : la dignité a de bien mauvaises fréquentations en ce moment, sans même parler de ceux qu’elle ne présente pas le premier soir.

Nous sommes de plus en plus nombreux aujourd’hui d’horizons relativement variés, révolutionnaires, anarchistes, communistes anti-autoritaires, militants, entre autres, des luttes de l’immigration, épris sans doute davantage d’émancipation que de dignité et de justice, à s’opposer à la récupération en cours et à refuser la proposition politique portée par cette initiative.

Le 31 octobre, même du pied gauche, ne marchons pas dans cette combine !

Octobre 2015,
A la croisée des chemins…
crossroads_AT_riseup.net

titre documents joints

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source: non fides

Les Luddites et L’usure du  » Vieux monde » (Association contre le nucléaire et son monde)

 

L’existence de l’État et l’existence de l’esclavage sont inséparables. »
Karl Marx
L’énergie nucléaire, sa gestion et sa contestation forment un miroir grossissant du chaos
dans lequel se débat la société moderne. Ellesmontrent aussi les rapports de force dont cette société est l’enjeu. Or il apparaît clairement que l’affaiblissement des nucléocrates ne correspond pas à un renforcement de leurs ontestataires.Si les rapports de force ne fonctionnent pas demanière inversement proportionnelle, comme lesplateaux d’une balance, c’est que le nihilisme de l’époque engendre des appels désespérés à des arbitrages étatiques.
                     Du « vieux monde »
La notion de « vieux monde » élargit et approfondit celle d’Ancien Régime. Elle signifieque l’affranchissement des sujets envers deshiérarchies de type féodal ou royal est un pas insuffisant de l’émancipation humaine. Ceuxqui s’opposent au « vieux monde » savent queles nouveaux régimes fondés sur des constitutions politiques issues des premiers assauts révolutionnairesn’ont pas achevé, mais recomposé,les inégalités sociales sur lesquelles se fondent les dominations et les soumissions. Les utopiesspatiales dont le « Nouveau Monde » de la révolution américaine auquel faisait écho la formule de Saint-Just selon laquelle « le bonheur est uneidée neuve en Europe » furent dépassées par les utopies temporelles animées par les luttes qui segénéralisèrent au xixe siècle. Ces luttes contre la dépossession des existences humaines et lesnouvelles formes de servitude que les organisationsde travail liées à l’universalisation des relationsmarchandes instaurèrent atteignirent leurslimites au xxe siècle. Les perspectives qu’elles ouvrirent se refermèrent par la répression etl’encadrement étatiques. C’est ce que signifiaitl’expression « vieux monde » – qui était censé nepas rattraper le manifestant de 1968 – quand, ily a cinquante ans, il s’agissait d’abattre le mythe des deux « hommes nouveaux », l’un prolétarien et producteur, l’autre libre et consommateur,érigés en modèles alternatifs communiste ou occidental.Ces utopies temporelles doivent à leur tourêtre dépassées, et ce dans un contexte où la dépossession des existences humaines s’est étenduejusqu’au plus loin des centres de production.Le xxie siècle nous montre le « vieux monde »plongé dans une réalité que le plus lucide des révolutionnaires d’il y a cinquante ans envisageait à peine. Les idéologues qui, dans leurs théories, présentaient précédemment la crise économique comme cyclique et passagère conviennent peu à peu qu’elle est devenue perpétuelle. La survie assistée technologiquement va ouvertement de pair désormais avec l’isolement et la déstabilisation continue des moyens de subsister. Les frontières géopolitiques sont ébranlées par la montée de mouvements théocratiquesguerriers, high-tech et vidéophiles,résultant des retournements d’alliance que l’exportation militaire de la démocratie marchandea engendrés. Sur fond de guerre énergétique,l’ennemi générique de la démocratie marchande est maintenant doté des traits hideux d’une infernale religion sanguinaire et non plus des attraits mensongers de l’avenir égalitariste promis par le paradis militarisé du communisme d’État. Ce nouvel ennemi sert de faire-valoir d’autant plus efficace à l’organisation sociale hégémonique quivoudrait neutraliser toute critique.L’obscurantisme religieux étant compatible avec l’aveuglement scientiste, les États moyen-orientaux parient sur la construction de centrales nucléaires. Pendant que les États-Unis négocient « l’indépendance » nucléairede l’Iran, l’Arabie saoudite et quelques émiratspromettent d’acheter des EPR à la France. La Turquie projette la construction pour 2017d’une centrale de quatre réacteurs ATMEA-12(petit frère de l’EPR) à Sinop, au bord de la merNoire – dans le cadre d’un partenariat auquel participent AREVA, Mitsubishi et EDF dont leprojet est validé par l’IRSN (Institut de radioprotectionet de sûreté nucléaire) et l’ASN (Autoritéde sûreté nucléaire) –, et d’une autre de quatre réacteurs russes à Mersin, prévue pour 2020 au bord de la Méditerranée. Dans ces deux régions,le programme est contesté par les populationsLa mise en scène des dangers est devenue un exercice obligatoire désormais, tant ils se réalisent. La conscience du désastre est maintenant généralisée. Fini la période éphémère oùl’écologie frayait avec les idéaux révolutionnaires.Aujourd’hui, cette idéologie verte est partagéepar les administrateurs du désastre. Leur incessantepropagande s’indigne quotidiennement de chacun de ces malheurs qu’eux-mêmes déniaient naguère. Ce sont les nucléaristes de Science et Vie qui titraient en septembre 2014 : « Accident nucléaire : comment la France s’y prépare ». Ce qui leur a valu la lettre ouverte restée à ce joursans réplique d’« Un irradié non consentant »lire page 7).La suite du texte peut être lue  par le PDF texte de l’ACNM en pièce jointe

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[Paris] Quelques considérations pour envisager un projet de lutte contre les frontières

[lu sur brèves du désordre]

Quelques considérations pour envisager un projet de lutte contre les frontières

Nous assistons chaque jour à une intensification du massacre perpétué par les frontières étatiques. Des milliers d’hommes et de femmes qui fuient les guerres, la misère et des catastrophes écologiques, conséquences directes de l’exploitation des matières premières, et des hommes réduits à l’état de matières premières. Nous assistons quotidiennement à ce qui s’apparente de plus en plus à une hécatombe, aux portes des lieux où nous habitons, et nous nous habituons à être des spectateurs de l’horreur de cette normalité.

Face à cette masse d’êtres humains, qui en risquant leur vie défient les frontières, et se mettent en jeu dans des moments d’affrontements avec les chiens de garde de l’Europe, les hommes à la tête des États se gargarisent de valeurs démocratiques et proclament la nécessité de régulariser une partie d’entre eux en établissant les critères nécessaires pour les trier, sélectionner la bonne marchandise et refouler celle avariée. Ils établissent des politiques communes, construisent de grands centres de tris, renforcent les appareils bureaucratiques et militaires et la surveillance des frontières. Des frontières qui ne sont pas seulement des limites territoriales entre les Etats, mais se matérialisent aussi dorénavant dans les contrôles et les rafles, dans les transports en commun et les gares, sur les lieux de travail et dans les rapports d’exploitation, aux guichets des banques et des administrations, dans les centres de rétention administrative et dans le travail des gestionnaires humanitaires.

Dans les rues de Paris ces derniers mois des centaines d’hommes et de femmes ont vécu dans leur être et dans leur chair l’accueil de l’État français. Virés de chaque square, de chaque rue, de chaque parc, de chaque dessous de pont où ils essayaient de trouver refuge, frappés et gazés par les flics parce qu’ils continuaient à rester ensemble. Des groupes de soutien de différentes obédiences se sont rapidement créés. Parmi eux, certains individus sincères, pour qui l’aide qu’ils apportent est une fin en soi, motivés par leur colère ou leur indignation. D’autres, représentants de partis, ou d’organisations humanitaires pour qui les migrants sont un moyen d’avoir plus de visibilité dans la rue et dans les médias, plus de pouvoirs politiques et plus de financement publics et privés. Globalement, ils ont essayé de leur fournir du soutien matériel et ont appuyé politiquement les revendications portées par la majorité de ces hommes et femmes : leurs demandes d’asiles et de logements. Revendications qui invoquent les droits de l’homme, qui considèrent comme un interlocuteur l’État. Cet État qui, plus moins directement, est partie prenante des sanguinaires affaires dans leurs lieux d’origines, qui les massacre aux frontières, qui les traque parce qu’ils dorment dans la rue, et qui les accueille avec gaz et matraques, soucieux de débarrasser la vitrine touristique qu’est Paris de cette vermine.

Probablement beaucoup d’entre eux réussiront à obtenir les papiers et à se faire tanner dans les biais légaux de l’exploitation du système économique français, grâce aux mobilisations plus ou moins citoyennes. Beaucoup d’autres continueront à mourir aux frontières, ou resteront dans la masse des indésirables aux yeux du marché ou de l’État, condamnés à la misère et à la répression.

Tant qu’existeront les États et leurs frontières, il y aura des sans-papiers indésirables, tant qu’il y aura des guerres et que continuera le saccage capitaliste, des millions de personnes n’auront pas d’autres choix que de s’exiler pour survivre. Tant qu’existeront les papiers, qui ont pour seule raison d’exister le contrôle du bétail humain, la gestion des inclus et des exclus, certains auront les « bons », d’autres les « mauvais », d’autres pas du tout, les États hiérarchisant les vies humaines selon leurs propres critères. C’est pour ça qu’au slogan « Des papiers pour tous » nous préférons ce slogan irraisonnable, « Ni papiers ni frontières », qui n’a rien à demander à l’État mais qui souhaite sa destruction, car nous ne serons jamais libres tant que chacun et chacune ne pourra vivre comme il l’entend, ne pourra aller partout où ses choix le mènent.

Par ailleurs, personne n’échappe aux griffes du capitalisme, les exploités sont partout confrontés à la violence de l’économie et de l’État, et c’est la même logique de survie et son atomisation qui tuent nos corps et nos esprits à petit feu. C’est la raison pour laquelle nous voulons faire sauter les barrières (et le langage même forme la partie la plus visible de ce redoutable iceberg) érigées entre un « nous » imaginaire et des « migrants ». Sortir définitivement de la logique du soutien qui apporte une assistance envers un sujet créé sur la base d’une discrimination « positive » car étant le sujet opprimé par excellence. C’est justement en faisant d’une multiplicité d’hommes et de femmes un tout homogène, que l’on oublie qu’ils ont des trajectoires et des idées différentes. Ce n’est que sur la base de ces différences que nous pouvons partager des moments de complicités et de luttes, car comme tout opprimé, un « migrant » peut tout aussi bien se révolter contre sa condition, que servir fidèlement ses oppresseurs pour obtenir des avantages.
Nous apprécions et valorisons l’entraide spontanée que nous comprenons comme un élan du cœur, mais, dans une perspective libératrice, cette forme de solidarité ne peut se substituer à la nécessité de l’affrontement contre des hommes et des structures étatiques, la police et le contrôle, ne peut s’accommoder des rouages démocratiques, en somme ne peut mettre de côté, sous couvert d’urgence, l’ensemble multiple et varié des actes de rupture -ou du moins qui cherchent à en créer une- avec l’ordre existant. Sinon cela revient à aider l’État dans sa tache de gestion, à assurer du service en son absence, à empêcher que la situation ne devienne réellement incontrôlable, car c’est cela que craint véritablement – et à juste titre- l’État.

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Ce qui nous meut, c’est l’idée d’un monde sans État ni domination, donc concrètement leur destruction, l’idée d’un monde débarrassé du capitalisme, donc concrètement la subversion de l’ensemble des rapports existants. Ces idées, a priori minoritaires, ne sont pas un balluchon que l’on ouvrirait de temps à autre pour se rassurer ou se donner de l’espoir au milieu du marasme quotidien, elles sont notre boussole. Quant à la révolte, la rage, la rébellion, l’insoumission, réactions conscientes qui s’insèrent dans les nombreux antagonismes qui traversent la société, sous quelques manières qu’elles s’expriment, nous les savons nombreuses et diffuses. Ces deux parts de nous-mêmes sont inséparables : nous ne sommes pas prêts à mettre de côté des idées qui sont les nôtres pour nous agréger, par exemple, à un moment de lutte collective ; et de la même manière nous ne rechignons pas toujours à prendre notre part à une lutte dont nous ne partageons pas forcément l’ensemble des contenus ou des moyens. « Je cherche une force, car l’idée ne fait que sa tâche. Et si l’idée propose, la force dispose », disait un révolutionnaire jadis. Selon nous cette -mal nommée- force c’est la conflictualité sociale elle-même, se pose alors la question de notre intervention à l’intérieur même de cette conflictualité qui est notre lot quotidien.

Nous ne recherchons aucune légitimité, puisque même par des biais détournés c’est le pouvoir qui différencie ce qui est légitime de ce qui ne l’est pas. La légitimité est donc le reflet d’une soumission à l’autorité, celle de la majorité (la prétendue « opinion publique ») n’étant pas la moins redoutable. Car la légitimité est à « l’opinion publique » ce que la légalité est à l’État, c’est-à-dire la négation de l’auto-détermination de nos vies. Une révolte légitime est incapable de saboter les fondations du monde, elle propose seulement une redéfinition du monde fondée sur le mythe d’un État et de lois plus « humains », d’une justice plus « juste », d’une économie plus « égalitaire », et attend une reconnaissance de « l’opinion ».

Loin de tout opportunisme politique, notre intervention dans une lutte sociale doit se faire sur nos propres bases : nous ne luttons pas pour « aider les migrants à obtenir des papiers », mais contre la domination des États sur tous et toutes. Avoir une présence dans la rue non pas pour en prendre la tête, pas non plus pour rendre un service à quiconque, qui plus est sans être clairs sur nos idées en les diluant ou les épiçant au gré des convenances, mais pour diffuser des idées et des pratiques insurrectionnelles, pour avancer dans la perspective de la révolution sociale.
Pour pouvoir gouverner tout pouvoir a besoin de créer des catégories et de produire des divisions qui l’arrangent et d’assigner chacun à des rôles qui sont autant de chaînes destinées à favoriser la servitude et l’assujettissement. Comme nous l’avons déjà dit, nous voulons faire sauter les barrières instaurées par le pouvoir, c’est pourquoi ce n’est pas l’appartenance par défaut de tel individu à telles supposées communautés qu’elles soient nationales, culturelles ou ethniques, ou telles catégories (immigrés, clandestins, avec papiers, migrants, déviants, hors-la-loi, travailleurs, chômeurs, diplômés…) qui conditionnent nos rapports avec eux, mais la manière dont ils se rapportent à cette appartenance. Ce qui compte pour nous c’est l’engagement, les positions, les choix et les refus qu’adoptent des individus réels dans des situations particulières, ainsi que les raisons qui les animent.

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Il y a quelques années la « lutte contre la machine à expulser » avait un avantage que la lucidité nous amène à reconnaître avec amertume comme obsolète : celui de la clarté. Les incendies volontaires de centres de réten-tions (celui de Vincennes, du Mesnil-Amelot, de Nantes, de Plaisir, de Bordeaux, de Toulouse), les évasions, les manifestations, le soutien aux inculpés de l’incendie de Vincennes, les tracts, les affiches et les attaques multiples, tous cela lit-on dans un bulletin de l’époque était sans équivoque : « soit on lutte contre les centres de rétention, et pas moins que pour leur suppression comme une partie des sans-papiers l’ont expérimenté à partir de leur situation concrète, soit on souhaite les maintenir ».La destruction volontaire du centre de Vincennes a « emporté son vernis humanitaire avec elle : les reclus ont lutté pratiquement pour une remise « liberté » pure et simple, et pas pour une amélioration de cette cage située entre une école de police et un hippodrome ».

La question de la solidarité pouvait non seulement dépasser la simple affirmation mais aussi proposer un autre parcours que celui du soutien. En visant l’ensemble de la machine à expulser et non pas les seuls centres et en exprimant un contenu clair qui ne se posait pas en extériorité, les actions insérées dans l’antagonisme diffus pouvaient ouvrir un chemin à une solidarité résolument offensive.
Actuellement en France du moins sur les derniers mois, nos idées n’ont pas eu assez d’écho et nous n’avons pas suffisamment contribué par des actes à subvertir une situation qui était potentiellement riche de possibilités. Nous n’avons pas réussi à influer pour que la révolte prenne le dessus sur la logique du soutien. D’autre part -contrairement aux années résumées plus haut- les actes de révoltes avec lesquels nous voulons exprimer une solidarité offensive concrète ne courent pas les rues.

Mais elle couve la révolte, parfois elle éclate, et ne connaît pas de frontière : le samedi 22 août des heurts éclatent entre policiers macédoniens et migrants venus de Grèce à la frontière entre les deux pays. Alors que deux jours avant l’état d’urgence était proclamé, l’armée et les forces spéciales de police dépêchées sur place ont été débordées. Ceux qui sont passés ont pris d’assaut la gare de Gevgelija pour se rendre en train en Serbie. A Calais la nuit du 31 août après la venue du premier ministre 200 personnes ont couru sur l’autoroute d’accès au site de l’Eurotunnel et ont commencé un blocage. Le 3 septembre des personnes bloquent l’entrée du centre Jules-Ferry (géré par l’association La Vie Active ) où a lieu la distribution des repas, protestant contre l’aide humanitaire et les conditions de vie dans lesquelles elles sont maintenues. Quelques jours plus tard au centre de rétention Saint-Exupéry près de l’aéroport de Lyon, des retenus entassent des matelas et des draps auxquels ils boutent le feu. Ils repoussent la police pendant que du mobilier et des vitres sont cassés et que deux personnes montent sur le toit pour s’évader. Quelques jours plus tard à Roszke en Hongrie un millier de migrants a forcé un cordon policier pour ne pas être conduits à un centre d’accueil et d’enregistrement à proximité. Une partie d’entre eux a escaladé une barrière pour accéder à l’autoroute qui mène à Budapest et continuer leur route à pied. A Bicske des migrants montés dans des trains qu’ils pensaient à destination de l’Allemagne ont refusé leur déportation quand ils ont compris que ces trains avaient pour destination des centres d’identifications et de tri. Le 5 septembre sur l’île de Lesbos en Grèce, pour le deuxième jour consécutif des migrants se sont affrontés à la police. Quelques heures plus tôt un millier d’entre eux étaient sortis d’un centre d’accueil temporaire et avaient bloqués une route de l’île. Toujours à Lesbos, un millier de migrant se sont regroupés et ont tenté de monter de force sur un bateau en direction d’Athènes. Le 6 septembre à Valence (en Espagne) une quarantaine de prisonniers du centre de rétention se sont rebellés contre les flics et leurs ont subtilisé leurs clefs. Un groupe a tenté de s’évader pendant ce temps à l’intérieur des matelas furent enflammés, du matériel dégradé et cinq flics blessés. Le 7 à Bedford en Angleterre, des femmes détenues au centre de rétention de Yarl’s Wood ont occupé la cour et ont déclaré : « Nous sommes dans la cour, nous protestions. [..] Nous exigeons notre liberté. Nous chantons pour notre liberté. Nous crions.[…] Nous ne voulons pas de leurs nourriture. Nous ne voulons pas de leurs activités. Nous voulons simplement notre liberté. »
Chaque semaine porte avec elle son lot de morts qui nous prend aux tripes et nous plombe le coeur, et face à cette horreur dans laquelle des centaines de milliers de personnes sont plongées, face à cette guerre de tous les jours que constitue le capitalisme, c’est notre rage contre ce monde inique dans sa globalité et la vie au rabais qu’il nous promet qui s’aiguise de jour en jour. Mais comme cela a déjà été exprimé par le passé, nous ne sommes pas solidaires de la misère, mais de la vigueur avec laquelle les hommes et les femmes ne la supportent plus : à la solidarité dans l’oppression nous voulons opposer la complicité dans la révolte. Alors, si nous peinons à envisager des perspectives offensives concrètes avec lesquelles exprimer une solidarité particulière, nous voulons croire qu’il est possible d’en envisager pour exprimer une rage -qui d’ailleurs n’a pas besoin d’attendre de telles « perspectives » pour s’exprimer- que nous savons diffuse, et qui pour cette raison pourrait ouvrir la voie à des moments d’affrontement et de rupture avec l’ordre existant. Et qu’au long de ce parcours, débarrassé du racket politique, du vernis humanitaire, de cette putride indignation du citoyen « qui se plaint mais qui veut le maintien du système » – véritable clé de voûte de la servitude démocratique- il y aura des occasions où la solidarité pourra prendre plus d’ampleur.

« Dire que rien ne peut changer, que l’on ne peut dévier la marche du destin, c’est la prime accordée à toutes nos lâchetés ».

« Il n’existe pas de choses faites, de voies préparées, il n’existe pas de mode ou de travail fini, grâce auquel tu puisses parvenir à la vie. Il n’existe pas de mots qui puissent te donner la liberté : car la vie consiste précisément à créer tout par soi-même, à ne s’adapter à aucune voie : la langue n’existe pas mais tu dois la créer, tu dois créer son mode, tu dois créer chaque chose : pour que ta vie soit tienne. »

Il n’y a aucune bonne raison d’attendre pour accomplir ce que notre cœur et notre raison nous suggèrent, ni mouvement social, ni rendez-vous avec l’histoire. Si nous avons refusé d’ajourner la diffusion de nos idées et des pratiques qui en découlent à d’hypothétiques lendemains plus propices, nous n’en ressentons pas moins la nécessité de créer les conditions qui rendent possible un renversement de l’ordre social, un fait social encore inconnu, imprévisible mais ravageur.

Paris, 13 septembre 2015

tract en pdf

Paris : du contrôle d’identité à la taule… Solidarité !

Paris : du contrôle d’identité à la taule… Solidarité !

Indy Nantes, 15 octobre 2015

Aujourd’hui, 14 octobre 2015 deux compagnon-nes passaient en comparution immédiate pour outrage et rébellion après deux jours de garde à vue et 20 heures de dépôt.

Œil au beurre noir, boitant, avec de nombreux points de suture mais combati-ve-fs illes ne se sont pas prêté-es au jeu que la juge voulait leur imposer. En conséquence cette dernière a refusé de regarder les garanties de représentation fournies par des ami-es present-es et envoyé l’une des accusé-es en détention préventive jusqu’à son procès le 25 novembre. Le second devait sortir grâce à un vice de procédure, les 20 heures maximales entre la fin de sa garde a vue et sa présentation devant le magistrat ayant été dépassées. Mais les flics en ont décidé autrement et l’ont emmené de nouveau en GAV au commissariat de Bagnolet, a priori pour violence.

Refuser de se soumettre à un contrôle d’identité, de donner ses empreintes, de répondre aux questions intrusives du juge, de se plier à l’enquête de personnalité, etc. sont autant de moyens pour tenter de mettre des bâtons dans les roues de la justice, de compliquer ne serait-ce qu’un peu le sale boulot des flics.

Le soir-même de cette nouvelle arrestation, un rassemblement est organisé devant le commissariat de Bagnolet, il semble attendu et est empêché à grands renforts de flics, la vingtaine de personnes présentes se fait contrôler, puis relâcher. Ce qui n’a pas empêché de montrer qu’il n’est pas seul face aux violences des flics et d’exprimer notre solidarité.

LIBERTE POUR TOUTES ET TOUS !

source brèves du désordre

Béthune[Pas – de – Calais] Procès de Fabrice Boromée vendredi 16 octobre 2015 14H au Tribunal de Grand Instance

reçu par mail
Vous trouvez ci-joint le communiqué de presse du journal L’envolée écrit par des prisonniers et proches de prisonniers sur le procès de Fabrice Boromée.
Communiqué de presse de L’Envolée

Sur le procès de Fabrice Boromée, vendredi 16 octobre 2015 14H au TGI de Béthune (62)

Prison de Vendin-le-Vieil : prise d’otage ? Non, prise de parole !

« Je suis arrivé en métropole le 8 août 2011. J’ai été transféré de force loin de ma famille.
Je n’ai pas de parloir parce que toute ma famille est en Guadeloupe. A la base, j’étais condamné à huit ans de prison, et là je me retrouve avec vingt-huit ans de prison à cause des agressions et des prises d’otage, tout ça parce que je veux rentrer chez moi.
J’ai pris en otage le sous-directeur de la prison de Vendin-le-Vieil parce que le 8 septembre 2015 il m’apprend que je ne sortirai pas de l’isolement au mois de septembre comme convenu, mais au mois de novembre. Cela faisait neuf mois que j’étais à l’isolement, à souffrir des méchancetés des surveillants : lors des rondes de nuit, ils frappent à la porte afin de me réveiller et laissent la lumière allumée, et ils rigolent devant la porte.
C’est pour cela que j’ai fait la prise d’otage le 9 septembre 2015. Mon avocat Me David peut vous le confirmer, il a fait de son mieux pour que ça s’arrête, et tout ce que je veux, c’est rentrer chez moi en Guadeloupe pour voir mes proches. Je suis en attente du procès pour la prise d’otage de Vendin-le-Vieil.
J’ai fait plusieurs demandes de transfert au ministre de la justice pour rapprochement familial. Tout a été refusé et je ne sais plus quoi faire pour me faire entendre […]
Mes salutations, Fabrice Boromée. » (Envoyé à L’Envolée le 21 septembre 2015)

Le 9 septembre, Fabrice Boromée a retenu le sous-directeur de la prison de Vendin-le-Vieil. Celui-ci ne s’est pas constitué partie civile contre Fabrice Boromée parce qu’il dit n’avoir subi aucune violence. Tout comme Cyrille Canetti, psychiatre qui avait été retenu par Eric Dorffer à la prison de la Santé et qui était venu témoigner en sa faveur lors du jugement en juin 2013.
Le 30 décembre 2013, Fabrice Boromée avait déjà « pris en otage » un surveillant de la prison de Condé-sur-Sarthe et il avait été condamné à huit ans de prison. Comme il l’écrit dans sa lettre, Fabrice Boromée, cumule vingt années de prison pour des faits survenus en détention, comme ces « prises d’otages » qu’il fait pour exiger son rapprochement familial. Il ne comprend pas pourquoi l’administration pénitentiaire lui refuse le droit de garder des liens familiaux.
Fabrice est classifié par l’administration pénitentiaire comme un détenu particulièrement signalé (DPS), c’est-à-dire « dangereux ». La prison de Vendin-le-Vieil, comme celle de Condé-sur-Sarthe, sert à enfermer les prisonniers condamnés à des peines qui sont quasiment des perpétuités. Qui pourrait se résoudre à rester en prison à vie ?
Cette situation est celle de beaucoup de prisonniers : d’un côté les peines prononcées par les cours correctionnelles ou d’assises sont toujours plus longues, de l’autre les juges d’application des peines veillent à ce qu’elles soient exécutées. Les demandes de transfert, permissions de sortir, libérations conditionnelles, etc. sont à la baisse depuis quelques années : loin de permettre de sortir, la politique d’aménagement des peines prolongent le plus longtemps possible la durée de la détention Les prisonniers doivent attendre des mois pour obtenir ne serait-ce qu’une entrevue qui se conclut très souvent par un refus. Il ne leur reste pas grand-chose d’autre que la force pour se faire entendre, et ce sont des gestes difficiles, qui leur valent de nombreuses années de prison supplémentaire. Un cercle vicieux duquel il est très compliqué de s’échapper.
Récemment, un journaliste a écrit que, avec son geste, Fabrice Boromée aurait « obtenu son transfert ». Faux : il a juste obtenu de quitter provisoirement une des prisons les plus sécuritaires pour atterrir au fond du quartier disciplinaire de la prison d’Annœullin. Rien à voir avec le rapprochement familial qu’il revendique depuis 2008.

L’Envolée, le 13 octobre 2015

tract en PDF

Ankara [turquie] Attentat massacre sur le parvis de la gare, le 10 octobre lors d’une fête de la paix

Note : Voici un texte qui circule et qui est affiché ici ou ailleurs.
Pour nous qui avons participé à la manifestation contre le sommet de l’otan à strasbourg , la turquie en tant que puissance impérialiste joue un rôle majeur dans la déstabilisation du moyen Orient, notamment en Syrie .Les pays occidentaux au travers de l’Otan, agissent comme soutien à Erdogan

Turquie/Kurdistan : Face au fascisme et à la terreur d’Etat : solidarité internationale !

Ce samedi 10 octobre, un double attentat a frappé au cœur d’une manifestation du « bloc de la paix » regroupant à Ankara organisations syndicales, politiques et associations progressistes (féministes, militant-e-s LGBT, écologistes, pacifistes…) anarchistes et révolutionnaires Alévis, Turques et Kurdes, qui protestaient contre le terrorisme de l’Etat.
Le bilan s’élève d’ores et déjà, à l’heure où nous écrivons ce communiqué, à plus de 125 morts et des centaines de blessé-es. C’est pour nous un massacre d’état, qui nous rappelle l’attentat à la gare de Bologne du 2 août 1980.
Dans les minutes qui ont suivi les attentats, la police anti-émeute a attaqué les cortèges en tirant du gaz lacrymogène et des coups de feu.. La répression policière a considérablement alourdi le bilan, en accroissant la panique et en empêchant les secours d’arriver.
Le scénario est le même que lors de l’attentat de Suruç, en Juillet dernier, et la main de l’Etat AKP apparaît clairement derrière ce massacre. Cet attentat s’inscrit dans une longue tradition de terrorisme d’Etat en Turquie contre le mouvement ouvriers et les minorités nationales, avec le soutien des Etats occidentaux, dont l’Etat français, et l’OTAN. Dans les deux dernières années, de nombreux preuves attestent de la coopération entre le MIT, les services secrets turcs, les partisans de Daesh et les fascistes religieux des cercles ottomanistes.
L’Etat turc fait mine de « condamner les attentats » mais il ne s’agit là que d’un discours hypocrite, quand, dans le même temps, l’AKP et les cercles ottomanistes n’ont cessé d’appeler au massacre contre les minorités et le mouvement ouvrier.
La veille, il avait interrompu la diffusion de 9 chaînes de télévision d’opposition, et les médias qui sont liés à l’AKP, les seuls à ne pas être inquiétés, présentent les attentats comme l’œuvre de leurs victimes, profitant de l’occasion pour renouveler leur campagne haineuse contre les kurdes, les alévis, le mouvement ouvrier et syndical et les organisations révolutionnaires.
La prétendue « campagne contre le terrorisme » cible les organisations progressistes, et si l’AKP prétend « lutter contre Daesh », il fait en réalité preuve d’une réelle complaisance avec ces derniers.
Face à cette situation, nous pensons que l’ensemble des organisations progressistes, à l’échelle internationale, doit assumer ses responsabilités et organiser une solidarité matérielle concrète et directe avec les organisations syndicales, progressistes, anarchistes et révolutionnaires de Turquie et du Kurdistan. Dénoncer le terrorisme de l’Etat turc et la complicité des Etats occidentaux, à travers leur coopération policière, économique, politique, diplomatique.
Quant à nous, nous entendons y contribuer avec nos modestes moyens, mais avec toute notre détermination, en lien avec le mouvement communiste libertaire international.
Nous réitérons notre solidarité internationale à tous les camarades touché-e-s par cet attentat !

Contre le fascisme, ici ou là bas, soyons au coude à coude !
A bas l’Etat de la république fasciste !

des individu-e-s associé-e-s le 13 octobre 2015

Bonneville (Haute-Savoie) : vengeance d’Etat contre les mutins de la maison d’arrêt

Tribunal : les émeutiers de la prison condamnés

Dauphiné Libéré, 12/10/2015 à 16:56

On se souvient que le 20 août dernier, une émeute avait eu lieu à la maison d’arrêt de la ville. Une enquête a été menée et 6 personnes comparaissaient ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Bonneville, dans le cadre d’une comparution immédiate. Tous répondaient de faits de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences envers des personnes ou des biens, de dégradations ou détérioration en réunion de biens d’utilité publique. L’un d’entre eux répondait également de faits de violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique sans ITT. Au terme de l’audience, l’un des prévenus a été relaxé. Quant aux autres, ils ont écopé de peine de prison ferme allant de 8 mois à 2 ans.

source brèves du désordre

Ne nous trompons pas d’ennemis, pas de frontières entre les exploité-e-s , pas d’exploitation du tout . Aucune domination!

reçu par mail

NE NOUS TROMPONS PAS D’ENNEMIS
PAS DE FRONTIERES ENTRE LES EXPLOITE-E-S
!
NON AUX LOIS LIBERTICIDES ET SECURITAIRES
ORGANISONS-NOUS POUR UNE LIBERTE TOTALE
NON NEGOCIEE POUR TOUTES ET TOUS


« l’anarchie est né de la rébellion morale contre les injustices sociales » Errico Malatesta

tract en pdf

Trois lignes en espagnol (à propos du sabotage du TGV Madrid-Barcelone-Paris/Lyon)

lu sur brèves du désordre
[Granada del Penedès (Espagne) : sabotage contre la fibre optique du réseau ferroviaire à grande vitesse

Le jeudi 8 octobre et les jours suivants, les médias français se sont bien gardés de parler de ce sabotage qui a interrompu le trafic TGV Espagne-France, des fois que ça donnerait de mauvaises idées, ou l’ont fait passer pour un banal vol de cuivre (à l’exception de ceux du coin qui évoquent le sabotage en se pinçant le nez, voir ci-dessous). Ce ne fut par contre pas le cas de l’autre côté des Pyrénées. La presse espagnole parle ainsi de 13 000 voyageurs de 40 trains à grande vitesse (AVE) touchés sur la principale ligne du pays, Barcelone-Madrid,

Et les détails abondent même sur la question. En voici un extrait officiel, tiré d’un journal de droite (¿Por qué es tan vital la fibra óptica en la alta velocidad ?, La Vanguardia, 09/10/2015 – 06:33h ) :  » Non seulement ce sont les câbles de la voie principale qui ont été coupés (pour les nommer de manière intelligible), mais également ceux de la voie secondaire, ceux qui entrent en fonction lorsque les premiers rencontrent un problème. De plus, les saboteurs connaissaient leur emplacement. Le câble en fibre optique n’est pas visible : les câbles sont insérés dans un petit canal situé au ras du sol et parallèle aux voies. Si on parvient à accéder aux câbles –ce que les auteurs de l’action ont fait en brisant les dalles qui protègent la rigole– il n’est pas très difficile de les endommager. La fibre est très délicate, c’est pour cela qu’elle est recouverte de nombreuses gaines. « Ce qu’ont voit c’est un gros câble de plus de deux centimètres de diamètre, à l’intérieur duquel se trouve la fibre. Elle est même parfois recouverte de métal pour ne pas être abîmée », affirme un ingénieur en télécommunications. « Mais endommager un câble reste simple. Avec un outil minimalement grand, comme celui qu’on peut utiliser pour couper une chaîne, il peut facilement être sectionné », ajoute-t-il. »

L’enquête a été confiée à l’Audiencia Nacional de Madrid (parquet national anti-terroriste), mais des enquêteurs ont aussi précisé aux journaflics pouquoi ils écartaient l’hypothèse des voleurs de cuivre mise en avant sans sourciller dans l’Hexagone :  » Les délinquants ont effectué deux coupes propres dans la fibre optique, et des deux côtés des voies pour impacter tout le trafic. S’ils s’étaient trompés d’un côté et avaient découvert que ce n’était pas du cuivre, ils n’auraient pas effectué une coupe de l’autre côté. De plus, il n’y a eut aucun vol. Enfin, un autre élément écarte pour les enquêteurs l’hypothèse de délinquants communs. Il serait inhabituel que des voleurs de cuivre agissent à 6h30 du matin, quand il commence à faire jour et que les patrouilles de la police des chemins de fer augmentent. Les voleurs de cuivre travaillent toujours de nuit. A cette heure-là, 6h30 [après même le passage du premier train de reconnaissance qui inspecte les voies], il y avait la volonté de paralyser tout le trafic » (Un sabotaje paraliza la red ferroviaria en Catalunya, La Vanguardia, 08/10/2015 – 21:19h).

Mettre en avant des sabotages anonymes ou à l’inverse les passer sous silence est une vieille technique du pouvoir. Les minimiser (c’est le fait de voleurs de cuivre), les calomnier (c’est le fait de fachos), les isoler (c’est le fait de fous, de terroristes) ou les récupérer (au pire) est un autre truc bien connu des gestionnaires de l’ordre. Certes, mais là c’était tout de même un peu grossier pour qui prenait la peine de lire… au moins trois lignes en espagnol ! ]
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La ligne TGV Perpignan Barcelone Madrid paralysée pendant 3 heures

France 3 Languedoc-Roussillon, 08/10/2015 | 15:27

La circulation des trains à grande vitesse entre Madrid, Barcelone et Perpignan est restée paralysée plusieurs heures, jeudi matin, après une coupure de la fibre optique sur le réseau, qui a affecté 10.000 passagers, selon RENFE. La piste d’un sabotage est sérieusement envisagée.

L’interruption s’est produite vers 7H00, sur la partie de la LGV qui traverse la Catalogne, empêchant la circulation des trains à grande vitesse entre Madrid et la seconde ville du pays, Barcelone, mais également la connexion avec le réseau ferré français vers Perpignan, Montpellier, Marseille et Paris. 30 trains à grande vitesse se sont retrouvés bloqués.

Le service a été rétabli à 10H15, trois heures après l’interruption, mais il a fallu attendre encore plusieurs heures pour un retour à la normale de la circulation des trains.

Selon Adif, l’établissement public espagnol chargé de gérer le réseau ferroviaire, l’incident a été provoqué par une coupure des lignes de fibre optique sur les voies qui font fonctionner le système de signalisation. Une porte-parole d’Adif a expliqué qu’il pouvait s’agir d’un sabotage ou d’une tentative ratée de vol de cuivre, sur les câbles de lignes de chemin de fer, très prisé des groupes de voleurs qui le revendent au marché noir.

Du temps de son boom économique, l’Espagne a beaucoup misé sur les lignes de trains à grande vitesse et a maintenu ces investissements en dépit de la sévère crise économique à partir de 2008 et des coupes budgétaires appliquées par le gouvernement.
C’est actuellement le numéro deux dans le monde, dans ce secteur, après la Chine, avec 3.100 kilomètres de lignes à haute vitesse et 3.000 autres kilomètres en projet ou en construction.

Sabotage de la fibre optique sur La LGV Madrid Barcelone Perpignan traffic bloqué pendant au moins 3 heures (mise à jour)

Note du laboratoire: on ne peux pas exclure  cette action de la future ligne LGV qui avec tous les scénarios français veux relayer la France avec l’ état Espagnol qui dans les  différent projets voulait relayer PARIS en passant dans le pays basque.Cette LGV peut être rejoindre dans l’avenir Lyon vers turin  

La ligne TGV Perpignan Barcelone Madrid paralysée pendant 3 heures

La circulation des trains à grande vitesse entre Madrid, Barcelone et Perpignan est restée paralysée plusieurs heures, jeudi matin, après une coupure de la fibre optique sur le réseau, qui a affecté 10.000 passagers, selon RENFE( la société nationale d’exploitation des chemins de fer) . La piste d’un sabotage est sérieusement envisagée.

La presse espagnole privilégie la piste du sabotage

L’interruption s’est produite vers 7H00, sur la partie de la LGV qui traverse la Catalogne, empêchant la circulation des trains à grande vitesse entre Madrid  et Barcelone, mais également la connexion avec le réseau ferré français vers Perpignan, Montpellier, Marseille et Paris. 30 trains à grande vitesse se sont retrouvés bloqués.

Le service a été rétabli à 10H15, trois heures après l’interruption, mais il a fallu attendre encore plusieurs heures pour un retour à la normale de la circulation des trains.

Selon Adif, l’établissement public espagnol chargé de gérer le réseau ferroviaire, l’incident a été provoqué par une coupure des lignes de fibre optique sur les voies qui font fonctionner le système de signalisation.

Une porte-parole d’Adif a expliqué qu’il pouvait s’agir d’un sabotage ou d’une tentative ratée de vol de cuivre, sur les câbles de lignes de chemin de fer, très prisé des groupes de voleurs qui le revendent au marché noir.

Du temps de son boom économique, l’Espagne a beaucoup misé sur les lignes de trains à grande vitesse et a maintenu ces investissements en dépit de la sévère crise économique à partir de 2008 et des coupes budgétaires appliquées par le gouvernement.
C’est actuellement le numéro deux dans le monde, dans ce secteur, après la Chine, avec 3.100 kilomètres de lignes à haute vitesse et 3.000 autres kilomètres en projet ou en construction.

 france 3 languedoc-roussillon, 08/10/2015

et auussi le chat noir émeutier