Fontaine (Isère), France : Attaque incendiaire contre l’entrepôt de JC-Decaux – 12 février 2019

[D’après plusieurs articles de presse: vers 3h mardi 12 février, les flammes ont détruit une partie du bâtiment commercial de la société JC-Decaux, situé 2 rue d’Arcelle à Fontaine (Isère) dans la Métropole de Grenoble. Un local de 50 m2 a été totalement détruit par les flammes, tandis que les fumées en ont endommagé 100 autres (selon France 3)… sur les 3.000 m² dans lequel sont entreposés et entretenus les abribus de l’agglomération grenobloise ainsi que les panneaux publicitaires. Le Dauphiné affirme pour sa part que « 3 000 autres mètres carrés ont été recouverts de suie ». Entre six (France Bleu) et dix employés (France 3) de la société (sur les 35 du service) n’ont pas pu travailler ce mardi, se retrouvant au chômage technique pour la journée. La police a trouvé des traces d’effraction qui orientent les enquêteurs vers la piste criminelle (mais France3 parle « d’origine de l’incendie indéterminée », et le Daubé d’un « incendie dont on ignore l’origine »). Un communiqué revendique cette visite incendiaire (cf ci-dessous)]

Un JC Dec’ en moins !

Incendie d’un utilitaire JC Decaux à Grenoble dans la nuit de jeudi 7 à vendredi 8 février.

Des messages publicitaires qui nous sollicitent en permanence.

Des multinationales et grandes entreprises dont l’existence nous enrage.

Leurs véhicules sérigraphiés dans les rues qui nous incident à les saboter.

JC Decaux comme les autres, on aime les voir en flamme.

(Soit dit en passant, on le trouve plus joli l’entrepôt JC Decaux depuis ce mardi.)

Soutien à tou·t·e·s les saboteureuses, les incendiaires, celleux qui luttent (en dehors ou enfermé·e·s).

[Publié sur indymedia nantes, 13.02.2019]

Posted on by Sans_Attendre

Nuremberg (Allemagne) : Le centre de recrutement de l’armée pris pour cible

Dans la nuit de dimanche à lundi [28 janvier; NdAtt.], on a profité de la couverture de l’obscurité pour attaquer un outil de l’impérialisme allemand. Nous avons pris pour cible le centre de recrutement de la Bundeswehr (les Forces armées allemandes), à côté de la gare Frankenstrasse. On a détruit l’entrée, ainsi que quelques vitres, à coup de pierres et de peinture. On a choisi la Bundeswehr parce qu’elle sert directement à mettre en œuvre les intérêts géopolitiques de l’impérialisme allemand. Peu importe s’ils qualifient leurs guerres d’aides humanitaires ou de mesures visant à l’établissement de la démocratie, ils ne peuvent pas cacher la vraie nature de la Bundeswehr et de ses missions.

Leur paix signifie guerre, leur justice signifie oppression et leur liberté signifie surveillance.

Tout le monde à Munich le 16 février pour manifester par milliers contre la militarisation interne et les guerres à l’étranger.

Contre la guerre et l’armée, feu et flammes pour la Bundeswehr!

Mpalothia / mardi 29 janvier 2019

« Gilets jaunes » : Infos sur la répression en cours – 14 février 2019

Le jeudi 14 février, le ministre de l’intérieur a donné quelques chiffres sur la répression depuis le début du mouvement de révolte il y a trois mois: « environ 8.400 personnes ont été interpellées depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, il y a près de trois mois, et 7.500 ont été placées en garde à vue ». Il a également affirmé que « près de 1.300 policiers, gendarmes et pompiers ont été blessés ». Bien évidemment, il n’évoque à aucun moment les centaines de cas de blessures et de mutilations à vie infligées par les forces de l’ordre.

Voici une petite liste non-exhaustive de chiffres et comptes-rendus des médias au sujet de la répression en cours, et du caractère incontrôlable et destructeur qui a émergé ces derniers temps dans l’Hexagone, depuis le début de ce mouvement. Quelques infos sur la journée du 9 février viennent par ailleurs compléter l’article (déjà long) paru récemment  « Souffler sur les braises de la révolte« .

«Gilets jaunes»: la délinquance explose ces trois derniers mois

C’est ainsi que le Figaro titre son article (payant) du 13 février, donnant un aperçu sur la hausse des incendies visant les institutions étatiques et privées depuis les trois derniers mois:

« L’effet «gilets jaunes» sur la délinquance? «Il est dévastateur», déplore un haut responsable du ministère de l’Intérieur. «D’autant que ces événements mobilisent, samedi après samedi, des dizaines d’unités de CRS et de gendarmes mobiles qui ne peuvent dès lors assurer leur mission de pacification des quartiers difficiles aussi bien qu’il le faudrait», reconnaît un cadre du syndicat Unsa-Police. Sur douze mois (de février 2018 à janvier 2019), les incendies de biens publics et privés ont ainsi grimpé de 6,7% (passant de 36.997 à 39.474 faits). Et si l’on s’en tient aux trois derniers mois, de novembre 2018 à janvier 2019, période qui couvre l’essentiel des manifestations du mouvement citoyen des «gilets jaunes», c’est une véritable explosion à laquelle on assiste, les incendies volontaires passant alors de 8982 à 13.042, soit une hausse 45,2 % ».


Acte XIII à Paris, 9 février 2019: Thomas -Pierre Verrier- incarcéré

L’homme interpellé samedi en marge de l’acte 13 de la mobilisation des Gilets jaunes à Paris après l’incendie d’un véhicule de la mission antiterroriste Sentinelle a été mis examen ce mardi pour dégradations d’un bien appartenant à autrui, dégradations par un moyen dangereux, dégradations par un moyen dangereux de biens destinés à l’utilité
publique, violences aggravées, violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique, prise du nom d’un tiers et participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations).
Il a été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet, selon une source judiciaire.

Originaire de la région bordelaise, cet homme connu des services de renseignement et fiché S (Sûreté de l’Etat) pour appartenance à la mouvance anarchiste, avait été interpellé samedi après quatre heures de filature dans la capitale, selon des sources policières. Lors de son arrestation, il avait donné une fausse identité aux policiers.

Les enquêteurs le soupçonnent également d’être impliqué dans l’incendie d’une Porsche, celle du chef cuisinier Christian Etchebest, selon le Parisien, et dans des violences visant un fourgon de l’administration pénitentiaire, non loin des Champs-Elysées, l’un des épicentres habituels de la mobilisation des Gilets jaunes.


Paris, 12 février 2019, affaire du chariot élévateur : 5 gardes à vue

Tout le monde se souvient certainement de ce groupe de personnes hilares et joyeuses le samedi 5 janvier à Paris, debout sur un chariot élévateur de chantier abandonné, rue de Varenne (Paris VIIe), et fonce sur la lourde porte en bois du secrétariat d’Etat au porte-parole du gouvernement. Celle-ci cède sous le choc. Profitant de l’absence des forces de l’ordre, débordées ailleurs par les rassemblements, les assaillants pénètrent dans l’enceinte, dégradent des voitures et repartent. L’attaque – rapide – provoque l’évacuation en catastrophe de Benjamin Griveaux, alors en interview avec des journalistes et accompagné de son officier de sécurité.

Cinq semaines plus tard, six suspects ont été placés en garde à vue mardi matin au 3e district de la police judiciaire parisienne. Ces cinq hommes et une femme, âgés de 21 à 54 ans, sont pour moitié originaires du Nord, de l’autre de l’Ile-de-France (Val-de-Marne, Val-d’Oise et Yvelines).

Les policiers les ont identifiés après un minutieux travail d’enquête mêlant analyses ADN, travail de téléphonie et exploitation des vidéos – de surveillance et amateurs. Leur « plus gros client » est Romain M., 23 ans, interpellé dans le Nord. Celui-ci est soupçonné d’avoir conduit le transpalette électrique et l’avoir précipité sur le ministère.

Lors de l’attaque, le jeune homme est apparu visage découvert, vêtu d’un gilet jaune. Deux de ses proches, un père et son fils habitant également dans le Nord, ont été convoqués hier au 3e DPJ puis placés en garde à vue : Fabrice et Brice D. Le premier, doyen du groupe, est le seul à être connu des renseignements territoriaux pour ses liens avec la mouvance anarchiste locale. Les trois derniers suspects – Thomas S., 21 ans, Sylvie B., 46 ans et Jonathan B., 35 ans – sont quant à eux soupçonnés d’avoir été présents lors de l’attaque.

Les gardes à vue, pouvant durer 48 heures, ont été prolongées mercredi.


Nîmes (Gard), 12 février 2019 : condamnations pour l’incendie des impôts

Dans la nuit du 31 décembre au 1 janvier dernier, la façade du centre des impôts de Nîmes était incendiée par un groupe de gilets jaunes. Pendant près d’un mois, le centre des finances publiques du Gard est alors fermé. Bilan des dégradations près de 100.000 euros.

Mardi 12 février, 6 accusés, 2 hommes et 4 femmes, passaient au tribunal de Nîmes, accusés de cet acte avec « association de malfaiteurs ». A 19h, les jugements sont tombés. Les 6 gilets jaunes gardois sont condamnés à des peines allant de 4 mois de prison ferme à 8 mois avec sursis, pour l’incendie volontaire d’un centre des impôts nîmois.

Une mère de famille âgée de 26 ans et jusque-là inconnue de la justice a écopé de la peine la plus lourde. Un an de prison dont 8 mois avec sursis pour « complicité de dégradation » et « association de malfaiteurs ». Elle est considérée comme l’organisatrice, la nuit du réveillon du jour de l’an, de ce périple vers le centre des impôts au coeur de la ville de Nîmes. 3 autres personnes ont été condamnées à 8 mois de prison, dont 6 avec sursis, la peine réclamée par le parquet, toujours pour des infractions de « dégradations », « complicité de dégradations » et « association de malfaiteurs ».

Une femme a été condamnée à 10 mois de prison dont 8 avec sursis, pour complicité de dégradations et association de malfaiteurs, tandis que la dernière prévenue a écopé de 8 mois avec sursis.


Pyrénées-Orientales, 13 février : « Les stigmates de la guerre des ronds-points »

En moins de deux mois, le mouvement des « gilets jaunes » a entraîné près de 500 000 euros de dégâts sur les routes départementales. Sans compter les dégradations sur les radars, que l’Etat refuse de chiffrer, c’est la réparation des chaussées qui va coûter le plus cher. Quelques extraits choisis du Midi Libre (13.02.2019)

« Mais ce qui fait grimper l’addition, c’est la réfection des chaussées endommagées, principalement par les incendies. Selon les services du Département, 340 000 euros de travaux sont à prévoir pour 2019 afin de réparer le bitume devant les péages nord et sud sur les routes départementales D900a, D900, D83 et D12. […] Au Boulou, l’enrobé destiné à rénover le giratoire d’accès à l’A9 sera facturé 45 000 euros de plus. Les stigmates de la guerre des ronds-points entamée par les Gilets jaunes sont aujourd’hui encore visibles des automobilistes. » […] les agents étant victimes de jets de cailloux et d’insultes sur le terrain, leur encadrement a préféré attendre avant de lancer les travaux. D’autant que la poursuite du mouvement, de semaine en semaine, pouvait laisser augurer de nouvelles dégradations sur du matériel neuf. »

Montpellier (Hérault) : 130 vigiles embauchés par la CCI pour protéger les commerces lors de l’acte 14

Le président de la Chambre du Commerce et de l’Industrie, André Deljarry, vient d’annoncer le déploiement de 130 agents de sécurité devant les commerces du centre-ville de Montpellier, samedi 16 février, de 12h30 à 19h30. Ce déploiement de 130 agents de sécurité, correspondant à 1 agent pour 4 à 5 commerces, a pour objectif, « à l’image d’un centre commercial, de faciliter l’accès des clients aux commerces et d’apporter une présence sécurisante aux commerçants et aux salariés » (Midi Libre, 12.02.2019)

Vesoul (Haute-Saône), 12 février : 4 mois de sursis pour des jets de bouteille sur les gendarmes.

Mardi 12 février, un « Gilet jaune » de 30 ans comparaissait devant le tribunal de Vesoul pour « violence sur les forces de l’ordre ». Le 17 novembre 2018, alors qu’il occupait avec plusieurs centaines de personnes le rond-point de Saint-Sauveur (près de Luxeuil-les-Bains, sur la RN57). Il faisait partie de celles et ceux qui avait refusé de rentrer de chez eux/elles après 18h, heure à laquelle prenait fin la manif déposée en préfecture. Il « avait été identifié par les forces de l’ordre comme ayant jeté trois bouteilles en verre vides, deux de bière et une de vin, en direction des forces de l’ordre. Il aurait ensuite pris la fuite à travers champ, avant d’être maîtrisé ». Il a été condamné à 4 mois de prison avec sursis (le proc en demandait 6) et devra verser 300 euros à « la victime principale » et 100 euros à chacun des deux autres gendarmes qui se sont portés partie civile.  (L’Est Républicain, 13.02.2019)

 

Quelques précisions sur l’acte 13 à Dijon et Besançon :

A Dijon (Côte-d’Or), samedi 9 février, des « Gilets jaunes » ont attaqué la prison. On n’en sait un peu plus depuis que l’administration pénitentiaire a déposé plainte pour « dégradations et mise en danger d’autrui »: la porte donnant accès au domaine pénitentiaire étant restée fermée, l’interphone avait été saccagé, la porte avait reçu des coups de pied, des containers avait été incendiés [à quelques mètres seulement de celle-ci, ce qui aurait pu l’embraser], nous rapporte l’Est Républicain (13.02.2019).

A Besançon (Doubs), des affrontements « brefs mais intenses » avaient eu lieu à proximité du centre commercial de Chalezeule. L’Est Républicain (14.02.2019), toujours présent quand il s’agit de plaindre et de défendre les forces de l’ordre et d’en faire de pauvres victimes, nous apprend que parmi les sept gendarmes blessés, deux d’entre eux ont eu leur tympans crevés: « On a essuyé des pétards agricoles et des bisons, mais également des tirs de ballast, de grosses billes de verre, des bouteilles vides, ainsi qu’un feu d’artifice, qui a brûlé certains pantalons », précise le général Langlois, commandant de la région de gendarmerie Franche-Comté.

Des gendarmes provenant des casernes de l’agglomération bisontine, absolument pas préparés au situation d’affrontements, avaient très vite été épaulés par des gendarmes mobiles.

Par ailleurs, deux personnes ont été placées en GAV dans la matinée de mercredi 13 février pour « avoir bloqué de tramway » et « participé aux affrontements de samedi dernier ». Il s’agit d’une manifestante, accusée d’avoir fourni des projectiles à des manifestants, a été relâché au bout de ces 24h de garde à vue. La deuxième personne, accusée d’avoir pris part activement aux affrontements, a vu sa garde à vue prolongée de 24h. Ce jeudi 14 février, une troisième personne a été arrêtée et placée en GAV pour ces mêmes faits.


Thionville (Moselle), 11 février: la sous-préfecture prend des couleurs

La façade de la sous-préfecture de Thionville a été ciblée par des jets de peinture fraîche dans la nuit de dimanche à lundi 11 février. Ce sont les employés qui ont découvert les tâches de peinture sur la façade, provoqué par des jets de « boules remplies de peinture ».

Saint-Ébremond-de-Bonfossé (Manche), France : Ni Marine ni Macron nid d’étrons !

Samedi 9 février 2019, Marine Le Pen s’est rendue dans la petite ville de Saint-Ébremond-de-Bonfossé, dans la Manche. Elle y tenait un meeting dans la salle des fêtes communale avec son parti, Le Rassemblement National. Et comme souvent, les orgas et partis de gôche organisaient leur sempiternelle contre-manif inoffensive de 200 personnes le jour J, devant des rangées de gendarmes armés jusqu’aux dents.

Mais en fin de compte, cette opposition antifasciste n’en est pas restée au folklore gauchiste habituel. Durant la nuit de vendredi à samedi, un ou des anonymes sont passés sur les lieux, recouvrant de tags les murs de la salle municipale grâcieusement prêtée au parti d’extrême-droite en campagne.

Cette petite action a eu le mérite de gâcher leur événement, puisque les militants fascistes n’ont pas eu le temps d’effacer les tags à temps et ont tenté de les camoufler en les recouvrant des affiches du meeting. Deux plaintes ont été déposées à la gendarmerie: l’une par le secrétaire départemental du Rassemblement national, Jean-Jacques Noël, pour « menace de mort » (en raison du slogan « Une balle dans le Front »), l’autre pour « dégradations » par le maire de la petite commune, qui a mis ses locaux à disposition des fachos.

[Reformulé de la presse locale, 9 et 10 février 2019]

[lu sur sans attendre]

Valence, France: Remarques sur les mouvements du samedi 9/02, sur le R.I.C (entre autre)s

Idée entendue ici ou là, parmi d’autres revendications, au début du mouvement des Gilets jaunes (GJ). Il semble qu’aujourd’hui, la demande d’instauration d’un « Référendum d’Initiative Citoyenne », se soit répandue au point de rendre secondaires les autres multiples revendications qui étaient la richesse du mouvement.  Les tags du R.I.C se multiplient dans les rues sans déranger la bourgeoisie locale.Ses initiateurs qui s’activent comptabilisent plusieurs centaines de milliers de signatures et revendiquent de ce fait une légitimité.

 

La potion magique

« Une seule revendication est plus facile à porter. « C’est l’outil démocratique qui permettra d’obtenir toutes les autres revendications ! » prétendent-ils.
Avec le RIC, le « peuple ? » s’arrogerait, après avoir recueilli un certain nombre de signatures, le droit d’imposer un avis pour « affaire le concernant » par l’organisation d’un référendum. Ses adeptes, espèrent par ce canal référendaire « citoyen » corriger la surdité et le mépris des gouvernants à leur égard et plus largement à l’égard de la population. Sans doute que ces GJ et – à juste titre – pensent et espèrent ainsi faire entendre leur colère et se faire respecter dans la cité. Mais qu’en sera t-il demain dans la grisaille du quotidien mercantile qu’offre cette société ? Comment cette exigence de « parole et de respect », réclamée par certain.es naïvement, mais avec arrière pensée pour ses promoteurs, pourra t-elle être porteuse de démocratie nouvelle si ils ou elles s’en remettent aux autorités installées pour la réalisation de cette revendication. Cet outil « démocratique salvateur » ne sera efficace que si les autres freins et brides entre les mains de l’État et de ses serviteurs sont à leur tour balayés. Cette seule revendication exaucée portera les mêmes désillusions que la participation à n’importe quel scrutin électoral ou politicien qui prétend changer notre vie.
Car depuis quand la voix d’un salarié, la voix d’une retraitée, d’un chômeur… aurait le même pouvoir ou deviendrait l’égale de celle d’un patron, d’un ministre ou d’un président auréolés par la fonction ? Un travailleur, si il n’est pas content : il prend la porte. Un patron décide quand et combien de ses employé.es prendront la même porte ! La retraitée qui proteste contre la hausse de sa CSG ou de la baisse de ses prestations peut toujours défiler derrière sa boutique syndicale préférée ses interlocuteurs et décideurs n’ont en rien à foutre. Ceux qui nous dirigent, ne respectent même pas leurs propres règles démocratiques édictées et votées. Contrariés sur leur politique, gouvernement et président passent par dessus les députés en sortant des « 49.3 » où en promulguant des décrets d’application immédiate faisant fi de leur majorité pourtant élue par « le peuple ». Ce RIC, une fois passé à la tambouille juridique et législative, n’en doutons pas, sera servi « au peuple » sans goût ni saveur. Il en sera de même pour ceux et celles qui cogitent avec opportunisme d’entraîner le mouvement vers la constitution de listes « Gilets Jaunes » pour les prochaines échéances électorales. Une fois élu.es que feront-ils elles, de plus ?
Ce sont les capitalistes, les patrons, la finance qui détiennent le pouvoir et dirigent nos vies. Les élections ne sont qu’un décor devant lequel viennent s’agiter les politiciens de tous bords. Il est à craindre que ce référendum ne devienne à son tour qu’un élément de plus dans leur décorum.
Bien avant que n’éclate la révolte des GJ, lors de la dernière élection présidentielle, JL. Mélenchon et M. Le Pen ont présenté cette demande référendaire dans leur programme. Ils l’avaient déjà à leur sauce « corseté » dans des visions différentes mais toujours en respectant les institutions de la république. Le changement « Oui » mais pour que rien ne change une fois qu’eux aussi accéderont au pouvoir. D’ailleurs, même E. Philippe, le premier ministre, a déclaré qu’il ne voyait pas d’inconvénient à la mise en place de ce mode référendaire si il s’inscrivait dans les institutions.
Décidons par nous même
Rappelons que ce mouvement existe sans avoir demandé l’avis à quiconque et tient, résiste par son autonomie. L’illusion entretenue par ce RIC, ne réside pas tant dans le souhait référendaire, mais dans l’idée de s’en remettre à l’État pour l’intégrer et relooker ses institutions. Les politiciens de tous bords n’attendent que cela pour le retourner au service des intérêts fondamentaux des capitalistes et de la haute bourgeoisie qui décident.
N’oublions pas que le système capitaliste est fondé sur le profit dégagé par l’exploitation des travailleurs.euses et la domination des populations. Or ce système politique et social n’admettra jamais qu’un peuple, échappe, à sa tutelle, à son pouvoir, s’émancipe – même – via ses règles démocratiques. Comment ceux qui nous dirigent : capitalistes, bourgeois, patrons et ceux qui les suppléent : bureaucrates, pourraient accepter que nous les contestions sans défendre leurs places ? Comment peut-on croire que tous ceux qui nous dominent, tolèrent un jour que nous les remettions en cause légalement par le truchement d’un référendum législatif : révocatoire, abrogatoire, etc. Souvenons nous du référendum contre le Traité Constitutionnel Européen de 2005 ! Suite au succès du « NON » nous avons vu comment droite et gauche, Sarkozy et Jospin -le socialiste- se sont assis sur notre avis à Lisbonne.
Cette force que nous puisons à être tous ensemble sera demain avec ce RIC balayée par le bulletin de vote. Cette force d’espoir collective, sera étouffée dans l’isoloir où nous serons seuls. Nous avons repris la parole ! En allant voter ou en se rendant dans les rendez-vous que nous propose le président, et tous ceux qui ont la frousse, le pouvoir nous endormira tranquillement et nous fera perdre notre voix.
Aujourd’hui, c’est la force du mouvement et son auto organisation collective -aussi imparfaite soit-elle qui a fait vaciller le gouvernement et foutu la trouille jusqu’aux chefs syndicaux. C’est notre rapport de force et la solidarité affirmée qui à fait reculer le gouvernement et lâcher l’aumône de quelques 10 milliards. Cette puissance gagnée sur les ronds points et dans la rue ne doit pas être subordonnée à la seule revendication du RIC . Bien d’autres revendications sociales doivent prendre le dessus. Nous avons tant à gagner !
Gil et John valence 1 samedi1 02 2019

Caen, France: le 15 février à la pétroleuse soirée antirép

Salut, Je vous fait suivre ce mail du CROC sur la soirée qu’ils et elles
organisent ce vendredi. Apache organise également le lendemain une
journée autour de la prison et les benefs de la soirée seront
redistribués sans doute à l’identique… comme les reste des activités de
la pétroleuse cette semaine. ce sera tranché ce dimanche.Pour le samedi :16 heures : Projection anti-carcérale « Faites sortir l’accusé », suivi
d’un débat en présence des compagnons de la démangeaison des ailes,
notamment autour de la nouvelle prison de Ifs19 heures : cantine

20 heures : concert Rock against the police. ( Flying turtle – heavy
rock – ; Anomaliq – rock alternatif ; Rotsckar – rock fusion ; Mad Max –
DJ set punk rock.

Anarchistement,
Un rétif

——– Courriel original ——–
Objet: soirée antirép ce vendredi 15, pétro
Date: 2019-02-13 00:09
De: caenantirep@riseup.net
À:

Salut,

On organise une soirée antirép ce vendredi avec au programme:

-Atelier de sérigraphie
-Bouffe (le fournil du marais vient faire des pizzas, si vous voulez
apprendre à vous en servir c’est aussi l’occas de faire un atelier dès
14h)
-Concert avec:
les petits papiers (rock gilet jaune)
Esthr, une rappeuse de Paris,
Angelka qui viendra nous faire une session piano
un gros DJ SET pour finir en beauté avec la DJETTE PEDAGO!!

Bon comme vous savez, la répression là c’est méga véner il va falloir de
la thune au vu des nombreux procès qui tombent. Une partie des bénéfs
(pas encore défini mais sans doute la majorité sera reversé à la caisse
des gilets jaunes)…

prix libre!
On compte sur vous!

Turin, italie: Solidarité à L ‘Asilo occupato et avec les inculpé-e-s et l’IBAN pour la solidarité

Quelque chose d’autres pour vous salir les mains

Turin, le 9 février 2019

Toute la nuit, sur le Corso Brescia, le bruit des travaux a retenti à l’intérieur numero 12 de   Via Alessandria . Des ouvriers solitaires, protégés après plus de deux jours par une armée bleue qui a circonscrit une zone rouge, murent , inondent , brûlent  les meubles.
C’est la construction de la « normalité » du quartier, celle que le maire Appendino a écrite pour féliciter la police et la police, la « justice rendue » dont tweet le ministre Salvini faisant référence aux arrestations de six camarades pour association subversive.

La zone d’Aurora,, une bande de terre située entre le centre et la vaste banlieue nord, n’est pas un lieu de vie facile, pas du tout, et paradoxalement, c’est moins le cas ces dernières années, lorsque le tissu social, à tendance homogène et pauvre dont la population qui y vivait était composée, a commencé à varier. La banlieue ouvrière n’est plus qu’un lointain souvenir, Turin n’existe plus et se perd dans le changement des méthodes d’exploitation qui prennent le nom d’économie: ceux qui y vivent, souvent sans salaire stable, sont tombés chaque jour dans une guerre endémique et atroce. pour la survie, qui parce que étrangers sans documents en règle, qui parce que précipitamment appauvris par la suppression des services sociaux, ceux qui risquent de perdre leur maison et leur travail. Ce sont les conditions matérielles qui dictent cette guerre et ici, à Aurora, ses répercussions sont de plus en plus terribles depuis que la grande économie urbaine a repositionné son regard, après que la main ait quitté les ruines des usines pour se transformer en fantômes . À l’arrivée des cadres de Lavazza, passant par des écoles prestigieuses et les pôles de l’alimentation de rue et les nouvelles entreprises, les journaux et les administrateurs locaux ont lancé une narration spasmodique de la région: « Aurora est en train de changer, l’avenir arrive et la richesse! » . Certains villageois ont vu l’opportunité de voir leur propre maison améliorée, certains entrepreneurs ont pensé ouvrir une nouvelle entreprise sur place, d’autres personnages fortunés de quartiers lointains ont augmenté leurs prix de location. Et ici le discours contre les pauvres est devenu plus aigu, est devenu insupportable: « chasser ceux qui ne paient pas le loyer! », « Loin des anarchistes qui font des dégâts! », « Ceux qui retournent dans leur pays ne sont que des trafiquants de drogue! ».
Les niveaux de la guerre sont nombreux, ceux qui vont se jouer dans les villes dans les prochaines années pour deux lires et un morceau de pain seront de plus en plus intenses.
Pendant de nombreuses années à Asylum, nous avons essayé de regarder cette guerre en face, de voir le visage d’un humain défiguré, et d’agir pour la perturber, en essayant de créer des liens de solidarité entre ceux qui ont moins, en proposant et en utilisant la lutte contre ceux qui décident. le destin des autres ayant la sécurité monétaire de ne pas oublier le leur.
De la résistance aux expulsions à tout le soutien possible dans la destruction des prisons pour migrants, nous avons fait ce que nous pouvions, jamais assez pour tenter de lutter contre ce monde de misère et d’exploitation.
Et l’État est venu nous chercher à plusieurs reprises, avec ses gardes. Maintenant, il est venu encore plus fort, avec de lourdes accusations contre nos camarades et l’évacuation de l’Asilo.
Nous nous y attendions, parce que dans nos vies, nous avons décidé de couper le voile de l’innocence en nous salissant les mains pour autre chose, un besoin magnifique et coupable d’égalité et de liberté.

Ils ont arrêté six compagnons, ils ont expulsé  le 12 de la rue Alexandria.

Notre haine et notre colère ne peuvent pas être pesées, mais une chose que nous savons bien: maintenant plus que jamais, ils ont toute la ville pour s’exprimer.

roundrobin.info

Mise à jour du 11 février :

Trois des personnes arrêtées  jeudi 7 pour les actes de solidarité à l’extérieur de l’Asilo ont été relâchées (une avec une interdiction de territoire de Turin), une quatrième, Francesco, est en prison [source : Macerie].

*****

Résumé des journaux / samedi 9 et dimanche 10 février 2019

Manifestation solidaire

Samedi 9, une manifestation a sillonné le centre de Turin, derrière la banderole “Ils font la guerre aux pauvres et ils l’appellent requalification. Résistons face aux patrons de la ville”. Voitures dégradées et vitrines (dont celles de l’agence urbaine de production et distribution d’eau) cassées, des poubelles en feu, la porte d’un immeuble de bureaux de la Mairie défoncée, des bus avec leurs vitres pétées… Un millier de personnes, venues de plusieurs villes d’Italie, se sont affrontées avec les flics, qui leur ont empêché de traverser la Dora, rivière qui sépare les quartiers du centre du quartier Aurora, où se trouve l’Asilo. Il y a eu quatre personnes blessées par les flics (dont une, Andrea, a été arrêtée à l’hôpital) et douze arrestations (quatre personnes ont été relâchées après quelques heures de GAV, huit sont en prison en l’attente de passer devant un juge, à priori mercredi 13).
Comme ils les disent les compas sur Macerie, “on ne peut pas mesurer notre haine et notre rage, mais une chose on la sait, et bien : aujourd’hui plus que jamais on a toute la ville pour les exprimer”.

Feu aux prisons

Dimanche 10, un rassemblement a eu lieu devant la prison des Vallette, pour passer le bonjours aux compas arrêté.e.s. Parmi les nombreux pétards balancés au delà des grillages, il y en a eu un qui a provoqué un incendie dans un atelier de boulangerie où les détenus sont “formés” au travail. Les flammes ont fait exploser des bonbonnes de gaz et le bâtiment s’est écroulé !

*****

Solidarité depuis Milan

Round Robin / samedi 9 février 2019

Milan. Dans la nuit entre vendredi 8 et samedi 9, on a pris pour cible l’agence de la Poste Italienne de la Via d’Agrate. Vitres, portes et DAB cassés à coups de marteau. Sur place les tags “Feu aux CRA” et “Solidarité avec les compagnons arrêtés à Turin”.

*****

Pour écrire aux compas arrêté.e.s :

Les six arrêté.e.s pour association subversive :

Rizzo Antonio
Salvato Lorenzo
Ruggeri Silvia
Volpacchio Giada
Blasi Niccolò
De Salvatore Giuseppe

Francesco Ricco, arrêté pour la solidarité de rue de jeudi.

Les personnes arrêtées pendant la manif de samedi :

Antonello Italiano
Irene Livolsi
Giulia Gatta
Giulia Travain
Fulvio Erasmo
Caterina Sessa
Martina Sacchetti
Carlo De Mauro
Andrea Giuliano

Pour l’instant tout le monde est aux Vallette. Une seule adresse, donc :

C.C. Lorusso e Cutugno
Via Maria Adelaide Aglietta, 35
10149 – Torino (Italie)

Les personnes arrêtées sont nombreuses, certaines avec des accusations sérieuses qui les forceront à rester en détention pendant une longue période. Nous demandons à tous les supporters un avantage de les soutenir sur le compte à payer à

Giulia Merlini et Pisano Marco IBAN IT61Y0347501605CC0011856712 ABI 03475 CAB 01605 BIC INGBITD1

En solidarité avec  l’Asilo Occupato e contre l’expulsion eeffectuée par la  police e et les arrestations desi/delle compagn*, abbiamo appeso questi striscioni ad Atene, idans la place   Exarchia e al Politecnico (rivolto all’istituto di cultura italiano).

Sugli striscioni: solidarietà all’Asilo Occupato – Torino, Fuoco a tutte le galere, Libertà a Nicco, Silvia, Larry, Beppe, Antonio, Giada.

 

 

SILVIA, NICCO, LARRY, BEPPE, ANTONIO ET JADE LIBRES! tout-e-s LIBRES!

sur Attaque noblogs.org

Texte:4 nouveaux mouvements de contestation contre « le tourisme qui détruit le monde »

« La montée du ressentiment contre les touristes est un problème à prendre au sérieux » avance le secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme.

Le tourisme détruit le monde! », c’est ce que l’on pouvait lire sur les planches protégeant la vitrine d’une agence de voyages locale à Valence dans la Drôme où s’étaient réunies le 2 février plus de 5000 personnes dans le cadre des mobilisations hebdomadaires de gilets jaunes. Jusqu’alors, lorsque l’on pensait contestation de l’activité d’entreprises et d’autres acteurs économiques, on pensait aux activités extractives, au nucléaire, à l’agrochimie, aux biotechnologies (OGM), à la finance ou encore à la « malbouffe », mais assez peu au tourisme, a fortiori dans un pays qui s’enorgueillit d’être la première destination mondiale du tourisme international. Est-ce en train de changer?
On ne peut pas dire à proprement parler que l’on assiste à un tourismebashing en France, mais on peut tout de même remarquer à propos de ce secteur que l’on retrouve les quatre formes de critiques courantes des activités des entreprises. Certaines de ces critiques relèvent de la « tourismophobie », pour reprendre l’expression de Paul Arseneault, c’est-à-dire d’un rejet de l’industrie touristique, de ses partenaires institutionnels (administration publique, municipalité, offices du tourisme) ou commerciaux (hôtels, AirBnb, transporteurs), tandis que d’autres prennent la forme d’une « touristophobie », soit d’un rejet des touristes en tant que tels, ce rejet pouvant aller jusqu’à des agressions dans certains cas.
On a ainsi pu voir émerger ces dernières années en France, comme ailleurs, quatre formes de contestation du développement de l’activité touristique de masse. La première de ces critiques est de nature intellectuelle. Elle est émise par des chercheurs et des universitaires. Elle peut être indirecte, à l’instar de ces chercheurs de l’université de Sydney qui ont publié en 2018 une étude dans la revue Nature Climate Change sur la base d’une évaluation des émissions de gaz à effet de serre du secteur touristique (qui représenteraient 8% du total des émissions de GES), ou bien plus directe. Certains universitaires développent, en effet, une critique d’ordre éthique du tourisme. C’est le cas du sociologue Rodolphe Christin, auteur d’un Manuel de l’anti-tourisme (Editions Ecosociété, 2018), de L’Usure du monde. Critique de la déraison touristique (Editions L’échappée, 2014) et qui a co-dirigé avec Philippe Bourdeau un ouvrage collectif intitulé Le tourisme: émancipation ou contrôle social? (Editions du Croquant, 2011).
La seconde forme de contestation émane du monde des ONG et des associations à l’instar des associations britanniques Tourism Concern, qui publie notamment un Guide du voyage éthique, ou The Travel Foundation ou en France, de l’Association pour le tourisme équitable et solidaire. Ces associations jouent un rôle de « vigie éthique » face à un certain nombre de dérives du tourisme de masse et tendent à défendre un tourisme durable ou un tourisme équitable et solidaire. Cette critique peut être aussi le fait d’autres types d’associations qui ont été amenées à s’intéresser au tourisme, comme des associations environnementalistes –l’association France nature environnement (FNE) a publié en 2015 une étude dans laquelle elle estimait qu’un paquebot à l’arrêt polluait autant qu’un million de voitures (en termes d’émission de particules fines et de dioxyde d’azote), l’ONG allemande Nabu a, quant à elle, mesuré les émissions de particules fines des paquebots à Marseille et l’ONG World Animal Protection a dénoncé les selfies de touristes pris avec des animaux sauvages qui feraient l’objet de maltraitance.
La troisième est une critique des activités ou de projets de nature touristique à un échelon local par une partie des riverains dans une logique de type NIMBY (Not In My Back Yard, pas dans mon arrière-cour ou à côté de chez moi), et notamment par des agriculteurs qui voient une partie de leurs terres expropriées, mais aussi par des élus locaux. Des habitants de grandes villes comme Barcelone, Venise ou Dubrovnik se sont, en effet, mobilisés depuis 2015-2016 contre les effets d’un « surtourisme »: détérioration des lieux visités, nuisances diverses (bruit, pollution, incivilités), impact sur le prix des loyers, etc. En France, on a pu voir un tel phénomène à Marseille où des habitants des quartiers nord, notamment réunis dans l’Association Cap au Nord, se plaignent de l’impact environnemental des grands paquebots de croisière. Une partie des riverains se sont opposés également à divers projets de nature touristique –projet de Center Parcs en Forêt de Poligny dans le Jura ou à Roybon en Isère (projet actuellement bloqué), de station de ski sous dôme à Elancourt dans la région parisienne (projet qui a été abandonné), de parc à thème autour du roi Arthur (Avalonys) à Guipry-Messac en Ille-et-Villaine (projet abandonné dans ce lieu) – ou à des projets visant à attirer de nombreux touristes, comme Europacity, un projet d’espace commercial et de loisirs dans le triangle de Gonesse comprenant notamment des hôtels et des restaurants. Enfin, des élus locaux ont à plusieurs reprises dénoncé l’impact du développement des locations meublées saisonnières de type AirBnb dans leur ville, notamment sur la disponibilité des logements pour la location, sur les prix des loyers et la désertification des centre-villes. Ce fut le cas d’Anne Hidalgo à Paris, comme des municipalités d’autres villes comme Amsterdam, Barcelone, Berlin ou Londres.
Enfin, la quatrième forme de contestation correspond à des actions directes menées par des individus ou des groupes radicaux contre des activités ou des projets touristiques dans une logique généralement anticapitaliste. En France, cela concerne plus particulièrement des projets touristiques assimilés par ces activistes à ce qu’ils appellent des « grands projets inutiles imposés ». Le cas le plus emblématique est bien évidemment celui du projet de Center Parcs à Roybon qui a été bloqué depuis 2014 à la fois d’un point de vue pratique avec la mise en place par ces activistes d’une Zone à défendre (ZAD) et d’un point de vue juridique. Ces actions de blocage, voire de sabotage, peuvent concerner aussi des projets susceptibles de favoriser les flux de touristes, comme des aéroports (Notre-Dame-des-Landes) ou des lignes de TGV (par exemple la ligne Lyon-Turin). À l’étranger, des actions directes antitouristiques quelquefois violentes ont pu être menées notamment en Espagne ou aux Etats-Unis. Le groupe anticapitaliste et indépendantiste catalan Arran a perpétré des actes de vandalisme contre des installations touristiques ou des actions « coup de poing » dans des lieux touristiques: prise d’assaut d’un bus de touristes à Barcelone ou irruption dans un restaurant à Palma de Majorque avec un déploiement de banderoles, des jets de confettis et l’utilisation de fumigènes. Aux Etats-Unis, un groupe animaliste radical a provoqué en 1998 un incendie de cinq bâtiments et de quatre remonte-pentes dans une station de ski du Colorado pour dénoncer un projet d’extension de la station dans une zone d’habitat naturel du lynx d’Amérique du Nord.
Tout ceci reste néanmoins très minoritaire. Mais, on ne peut qu’être d’accord avec Taleb Rifai, le secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), lorsqu’il affirme que « La montée du ressentiment contre les touristes est un problème à prendre au sérieux », d’autant plus si ce rejet du tourisme et/ou des touristes tend à coïncider avec d’autres tendances négatives pour le tourisme, comme l’impact du changement climatique, les actions terroristes visant des zones touristiques ou l’évolution du prix de l’énergie (et donc des coûts de transport).

View image on Twitter View image on Twitter View image on Twitter

C’était le 2 février 2019 lorsque le maire de valence et le préfet .. contraignaient les habitant-e-s de ne pas sortir . Le Maire de valence  est chargé du  tourisme et du thermalisme  dans l’appareil politique de la région Aauvergne Rhones Alpes

publication:

Salut,

 

Je fais suivre un lien que Rodolphe nous a envoyé où il est question de tourisme (et de projets Center Parcs).

 

Henri

 

1

Valence, France :Blocage d’une école dans la Drôme

Enfants à  la rue = écoliers en danger!

Aujourd’hui, lundi 11 février, le collectif des parents d’élèves de l’école Pierre Rigaud à Valence a organisé un blocage: les enfants n’ont pas pu rejoindre leur classe.

Par cette action, ils souhaitent dénoncer la situation de plusieurs familles d’élèves.à la rue.Certaines ont obtenu un hébergement d’urgence, hôtel et foyer, jusqu’à la fin de la trêve hivernale soit le 31 mars et une se retrouve à la rue avec deux enfants de 8 et 5 ans.

A ce jour le collectif reste mobilisé dans l’attente d’une solution d’hébergement.

image.jpeg
image.png
[reçu par mail]

Acte XIII des « Gilets jaunes » : Souffler sur les braises de la révolte – 9 février 2019

Dès le lendemain de cet acte XIII, des commerçants de plusieurs villes et métropoles ont demandé à être reçus pour « une réunion d’urgence » au gouvernement, compte tenu des « préjudices subis par les les commerçants » après treize semaines de mobilisation des « gilets jaunes ». Ils disent être « pris en otage par des casseurs » et les pertes sont de l’ordre de plusieurs « millions d’euros dans nombre de grandes villes (Bordeaux, Dijon, Lyon, Nantes, Paris, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse…) », dénonce France Urbaine à travers un communiqué, qui réunit les élus des grandes villes et métropoles. L’association « demande au Premier ministre une rencontre avec le ministre de l’Economie (…) et la ministre de la Cohésion des territoires » afin « de définir les modalités d’indemnisation et d’accompagnement, au nom de la solidarité nationale ».

Dimanche 10 février, le ministre de l’intérieur Castaner a affirmé sur France Inter et franceinfo que depuis le début du mouvement, 1 900 commerces ont eu leurs vitrines vandalisées rien que sur Paris.

Pour ce qui est de cet acte XIII dans la capitale : « La quasi-totalité des distributeurs de billets de banque du parcours de la manifestation d’hier ont été détruits, mais aussi du mobilier urbain et des voitures, souvent de luxe : c’est très classique del’ultra gauche »

Un peu partout, 9 février 2019 : un nouveau samedi de villes en feu et d’affrontements

A Paris, les émeutes ont une fois de plus fait rage. Là où les manifs syndicales restreignent nos possibilités d’attaques, cette nouvelle journée a ouvert de larges champs à l’action directe et au sabotage, par la formation de divers cortèges sauvages sillonnant les rues des quartiers bourgeois de la capitale : des banques, des concessionnaires automobiles et des agences intérim, d’assurances et immobilières ont été défoncées, des bagnoles de luxe (notamment des Porsche) incendiées, tout comme un véhicule de militaires de l’opération Sentinelle garée aux pieds de la Tour Eiffel. Un autre véhicule de l’armée à côté a eu ses vitres brisées, mais il semble qu’il était lui aussi voué à partir en fumée. Ce sont des pompiers de la révolte, des street medics Gilets jaunes, qui aurait sauvé de peu ce deuxième véhicule des flammes. D’après des témoignages publiés sur les réseaux sociaux, ils auraient agi de cette sorte tout l’après-midi pour sauver ce qui nous opprime et nous dépossède.

Pour les incendies contre l’armée et les riches (et bien d’autres attaques que nous ne pouvons que partager, bien évidemment), un « individu bien connu de la mouvance anarcho-autonome » a été arrêté en fin de journée. Les flics ont fourni à plusieurs journaux leur manière de procéder pour l’interpeller. Des flics en civil l’auraient suivi durant plus de trois heures d’émeutes. Les journa(flics) détaillent aussi une série d’actes qui lui sont attribués (que ce soit vrai ou bidon, tous sont à défendre à 100%). Extrait de cet exemple de propagande policière: « Les policiers reportent son interpellation car il évolue au sein d’un groupe très hostile […]. Mais ils le suivent et le filment alors qu’il s’en prend à pas moins de six commerces en à peine une heure. A chaque fois, le jeune homme récupère les morceaux de marbre des devantures pour les jeter sur les policiers en uniformes. Il s’en prend également à plusieurs voitures, notamment des BMW ou encore tous les modèles d’exposition d’une concession Renault. Une Porsche appartenant au célèbre chef cuisinier Christian Etchebest est incendiée. Il s’attaque également tour à tour à un véhicule de police, à un véhicule de patrouille Sentinelle et à un fourgon de l’administration pénitentiaire. C’est une charge menée par les CRS aux abords des Champs-Elysées, qui permet aux policiers d’isoler et d’arrêter le jeune homme après trois heures et demi de violence. Proche de la mouvance d’ultra gauche, il est déjà connu des services de police pour des dégradations ». (Europe 1, 11.02.2019)

Sur les émeutes de ce samedi dans les rues de Paris, on peut aller lire un récit plus détaillé sur Paris-luttes.

A La Roche-sur-Yon, plus de 1000 personnes ont pris part à la manif régionale (après Angers et Nantes…). Panneaux publicitaires, banques (au moins deux agences, d’après France Bleu Loire-Atlantique) ou encore l’Hôtel du Département ont été pris pour cible. Des poubelles ont été incendiées, des barricades avec du matériel de chantier érigées…  L’entrée de la banque BNP Paribas rue Sadi Carnot, qui était barricadée de planches en bois, a été forcée et s’est fait péter plusieurs vitres. Plusieurs commerçants avaient baissé le rideau. Au U express, on a pris la décision de fermer peu avant 17 h. « J’ai fait sortir les derniers clients par l’arrière du magasin », raconte Florent Rimbault, le gérant, alors qu’un employé nettoyait ce matin les dernières traces d’un feu devant l’entrée de la supérette.

L’Hôtel du Département

A Nantes, il y a eu de nombreux tags, comme souvent. Onze personnes ont été arrêtées par les flics en marge de la treizième manifestation des Gilets jaunes. Trois d’entre elles ont été déférées au parquet ce lundi 11 février, dont une personne pour une mise à exécution d’un jugement. Pour les huit autres personnes interpellées, cinq font l’objet d’une convocation par un officier de police judiciaire (COPJ), deux obtiennent une composition pénale, et une dernière personne bénéficie d’un classement sans suite.

Nantes, le 5 février dernier

A Rennes, 500 personnes ont affronté la police lors de cet acte XIII. Comme pour Nantes, la presse ne fait pas état de vitrines brisées.

A Lorient, 3000 personnes (2 000 selon la police) ont participé à la manif régionale pour la Bretagne. Des affrontements ont eu lieu à proximité du commissariat central, bien protégé en vue de cette journée. Dix personnes ont été interpellées.

« Des dégradations, survenues à la fin de la manifestation, se limitent à quelques feux de poubelles, une vitrine cassée et des pavés démontés pendant les face-à-face tendus entre les manifestations et les CRS et forces mobiles. La manifestation, non déclarée et sans itinéraire préalable, s’est terminée vers 18 h 30, dans une ville quasi déserte, après les mises en garde de la préfecture, incitant beaucoup de commerces à baisser le rideau dans l’après-midi. » (Le Télégramme, 10.02.2019)

A Bordeaux, plus de 5000 personnes (selon les chiffres de la police à 15h) sont descendues dans les rues. Comme lors des douze derniers épisodes, des centaines de personnes ont affronté les forces de l’ordre autour de la place Pey-Berland après 17h. Vers 17h45, les flics ont chargé sur la place Pey-Berland, provoquant la dispersion des manifestants. Dans une rue adjacente, deux véhicules ont été incendiés. Des commerces ont été attaqués, même si il semble qu’il n’y en ait eu moins que les semaines précédentes. 18 personnes ont été interpellées mais 13 d’entre elles ont été placées en GAV pour « participation à attroupement en vue de commettre des violences, violence sur personnes dépositaires de l’autorité publique sans ITT ou rébellion ». 12 agents en uniforme ont été blessées. Au total, ce sont 8 gendarmes mobiles et 4 CRS qui ont été blessés, touchés par des jets de projectiles ‘mortiers, boulons, bouteilles, pavés…). La Préfecture recensait aussi 7 traumatismes sonores et des blessures diverses.

Il est à noter que, comme pour de nombreuses villes, la Préfecture ne communique plus de chiffres sur la manifestation.

Dès lundi 11 février, une dizaine de salariés de la Chambre de commerce & d’industrie (CCI) et de la Chambre de métiers vont s’engager dans un porte à porte inédit. Leur mission est d’aller au contact des commerçants les plus impactés par les manifestations des gilets jaunes. Selon les études produites par la CCI, l’activité des commerces bordelais a baissé de 51 % les samedis.

A Toulouse, « entre 5000 et 7000 personnes » étaient dans les rues pour cet acte XIII. La presse locale affirme qu’il n’y a pas eu de casse « majeure » sur le parcours (une première depuis le début) et rappelle que les commerces et les banques avaient mis les moyens pour défendre leurs biens en installant des panneaux. Par contre, ces surfaces de protection toutes vierges ont été utilisées pour inscrire de nombreux « messages hostiles à la police, anticapitalistes, ou incitant à l’insurrection ».

Dans le quartier des Chalets, quatre personnes ont été interpellées alors qu’elles s’en prenaient à un véhicule.

Au sujet de la répression, un texte est paru sur iaata.info concernant le placement en détention provisoire d’un compagnon après son arrestation lors de l’acte XII samedi 2 février.

Quant à la violence des flics, elle est toujours plus intense : « Selon l’observatoire des pratiques policières, le nombre de blessés parmi les manifestants serait plus important. place du Capitole, une femme aurait été blessée au visage par un projectile identifié comme venant d’un tir de lanceur de balles de défense. Trois photographes de presse ont été touchés par une grenade de désencerclement ».

Par ailleurs, une baston a éclaté avec une quinzaine de fascistes repérés en queue de cortège, à l’angle de la rue de Metz et de la rue d’Alsace-Lorraine, au même endroit où la victime fasciste Vincent Lapierre (« un journaliste indépendant », d’après le journaleux de La Dépêche) s’était mangé des coups la semaine précédente. « La scène n’a duré que quelques secondes. Quelques coups de poing ont volé. Un commissaire de la sécurité publique s’est d’abord interposé et les forces de l’ordre ont dispersé les belligérants à coups de grenade lacrymogène évitant ainsi une bataille rangée annoncée ». Fidèles à leur idéologie pro-patronale en parfaite milice des riches et du capital, les fachos « ont expliqué leur présence au sein du cortège « dans le but de chasser les casseurs… ». Des SO parisiens et marseillais jusqu’aux manifs à Toulouse, les fafs sont des auxiliaires des flics, depuis toujours. Au vue du montant des dégâts liés à ce mouvement, voilà qui est rassurant. [Toutes les citations sont tirés de La Dépêche, 10.02.2019]

A Montpellier, plusieurs centaines de personnes ont manifesté. Parmi elles, un enfant de 12 ans a été arrêté durant l’acte 13 des « gilets jaunes ». Présent depuis plusieurs semaines dans les rassemblements, il a été interpellé alors qu’il visait les vitres de la préfecture avec une fronde et des billes, selon cette source. Il a expliqué à la police vouloir atteindre les vitres mais aussi le drone employé par les forces de l’ordre durant leurs interventions. Il a été récupéré par son père dans la soirée et sera convoqué prochainement auprès du tribunal pour enfants. Il était déjà suivi par un juge pour enfant.

Plus de 1500 personnes ont déambulé dans le centre-ville dès 14h. C’est en fin de journée que les affrontements ont été saisis pour attaquer ce monde d’argent et de marchandise. Il y a eu un véritable « acharnement » sur les banques, et en particulier leurs distributeurs de billets, selon le Midi Libre.

Ce samedi, les distributeurs automatiques de la plupart des établissements bancaires de l’Ecusson ont une nouvelle fois été fracassés lors de l’acte XIII des « gilets jaunes ». « Conséquence : sur les dix distributeurs de la place de la Comédie, aucun n’était disponible ce dimanche. Les trois de la Banque postale ont été fracassés dans les violences qui ont suivi la manifestation de samedi. Quant à ceux de la CIC, de la Banque populaire et de la Société marseillaise de crédit, ils étaient protégés ou barricadés par des plaques en fer ou des panneaux de bois. A l’angle de l’Esplanade, en rez-de-chaussée d’immeuble, les Dab de la Société générale étaient là aussi inaccessibles. Pareil pour le Crédit agricole, à proximité de la préfecture ».

A Lyon, la manif de ce samedi a été marquée par de gros affrontements avec les fascistes qui ont chargé le cortège. Au bout de quelques minutes, la petite centaine de soldats de la peste brune ont dû se replier, une nouvelle fois.

A Besançon, les centaines de personnes présentes place de la révolution en début d’après-midi ont choisi de déserter le centre-ville pour tenter d’aller bloquer le centre commercial de Chalezeule (nord-est) en empruntant les voies du tramway, plutôt que d’aller au casse-pipe à la préf’ (là où depuis le début ont lieu les affrontements avec la flicaille, qui est maintenant bien préparée, et qui vient d’installer une nouvelle caméra 360). Les gendarmes mobiles se sont très vite déployés en nombre pour protéger l’enseigne Carrefour, gazant en rafales le cortège (certaines grenades sont tombées directement sur les automobilistes consommateurs). En réponse, les bleus ont reçu une pluie de cailloux et une rafale de pétards et de mortiers. N’ayant pas réussi leur action, les manifestants sont redescendus vers le centre-ville : en pasant par Chamars (à proximité de la préfecture), ils ont été abondamment gazés et sont repartis en direction du quartier Battant par les voies du tramway, de fait bloqué tout l’après-midi. De nouveaux affrontements se sont déroulés rue de la Madeleine (devant l’église) : coups de flashballs à ras des têtes et rafales de lacrymos n’ont pas découragé certains qui ont continué jusqu’à la gare Viotte, avant de se faire une nouvelle fois gazer et de se disperser. Une personne a été interpellé avant la manif.

Des batailles de rues avec les uniformes ont fait rage ailleurs, comme à Metz et Dijon. Dans la capitale burguignonne, trois des quatre personnes séquestrées au comico par les forces de l’ordre ont vu leur garde à vue prolongée. « Le quatrième interpellé est un mineur de 17 ans, vivant à Dijon. En passant devant des policiers, il leur a adressé un geste grossier. Contrôlé, il s’est avéré porteur de deux couteaux et d’un gros caillou. Il a admis qu’il comptait le jeter sur les forces de l’ordre durant la manifestation ». [Le Bien Public, 11.02.2019]

La ville de Metz a connu « les affrontements les plus violents depuis le début des manifestations des gilets jaunes », selon le patron de la police locale. Alors que « tous les signaux étaient au vert » (rangement de mobiliers extérieurs et terrasses, une présence des syndicats FO et CGT plus importante qu’ailleurs (« la participation de ces routards des manifestations était rassurante », selon le républicain lorrain), un parcours de manif déposé mais surtout pour la première fois un SO de 50 personnes), la manif a quand même débordé: « Place Mazelle, le cortège est sorti des clous. […] les « organisateurs » ont eu peur de ne pas pouvoir maîtriser leurs troupes. Alors qu’ils hésitaient, d’autres meneurs ont emmené la foule vers le centre-ville et la préfecture. On connaît la suite : un premier face-à-face avec les forces de l’ordre qui a fait pschitt. Et un second, explosif, à la tombée de la nuit. Devant le pont de la préfecture, il y a eu « l’attaque la plus violente perpétrée à Metz » depuis le début du mouvement, considère le chef de la police locale. Ses services ont repéré dans les rangs « des groupes d’extrême gauche et d’extrême droite venus notamment des Vosges et de Meuse » et plus nombreux que d’habitude. Pour protéger la préfecture, les forces de l’ordre ont repoussé les manifestants vers la ville à coups de bombes lacrymogènes, gazant au passage des familles avec leurs enfants.

Concernant les dégradations: « la vitrine d’une banque et un distributeur de billets ont été détériorés place Saint-Jacques. La terrasse et le mobilier d’un restaurant ont été saccagés place de Chambre. Une grille d’avaloir, des pavés et des panneaux de signalisation ont été arrachés et un horodateur mis hors-service rues des Piques et du Vivier ainsi que places de Chambre et Saint-Etienne. Des feux ont été allumés dans les rues Paul-Bezanson, Ladoucette, Dupont-des-Loges et en Fournirue. » Des tags contre la police ont été inscrits sur un mur du tribunal et sur des bâtiments rues des Roches et du Pont-de-la-Préfecture.


Chroniques de la répression

Ajaccio, 8 février 2019 : deux hommes de 34 et 24 ans sont passés en jugement pour avoir, le 2 janvier dernier, tagué à la peinture jaune les initiales « GJ » sur le portail de la CAF avant de le dégrader, empêchant employés et usagers d’entrer dans les locaux.

« Le trentenaire était poursuivi pour « dégradation, entrave à la liberté de travail, rébellion » mais aussi « dégradation d’un radar automatique » et « menace de mort à l’encontre du président Emmanuel Macron ». « Il avait été vu sur Facebook avec un gilet jaune où il était écrit vendetta pour Macron. A mort Macron. Macron, du plomb pour cette ordure », a précisé à l’AFP le procureur de République d’Ajaccio, Éric Bouillard. Il a été condamné à six mois d’emprisonnement dont deux mois avec sursis, l’obligation d’indemniser les victimes et l’interdiction de détenir une arme. L’homme de 24 ans, poursuivi pour « dégradation », « entrave à la liberté de travail » et « rébellion », a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d’intérêt général. La CAF a obtenu indemnisation de son préjudice évalué à 1.500 euros, a précisé le procureur. A l’audience aujourd’hui, un incident a eu lieu avec une autre « gilet jaune » qui a été placée en garde à vue pour outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique. Le jour des faits, le 2 janvier, d’autres « gilets jaunes » avaient immédiatement tenu à se désolidariser de cette action en se présentant à la police et en demandant à être entendus pour rejeter l’appartenance des deux hommes au mouvement, avait alors indiqué le parquet. » (Le Figaro, 8 février 2019)

Motreff (Finistère), 7 février 2019 : la résidence secondaire du président de l’assemblée nationale, Richard Ferrand, a été ciblée par un incendie volontaire. Peu d’infos ont filtré sur les dégâts causés par les flammes : on sait juste qu’une porte d’entrée a été détruite et que les murs d’une pièce ont été noircis par la fumée. « C’est un voisin qui s’est aperçu que quelqu’un a voulu mettre un incendie, il s’en est aperçu [jeudi] vers 14 heures. Le procureur a précisé qu’il n’était pas en mesure de dire quand les faits ont été commis. « Un volet a explosé la vitre, cela s’est arrêté là. Il n’y a pas de tag qui permettrait de mettre en lien avec les Gilets jaunes, pas de revendications, pas de pénétration hostile dans la maison », a poursuivi le procureur, confirmant l’ouverture d’une enquête. Le procureur de Brest, Jean-Philippe Recappé, a confirmé que, selon les premiers éléments « il s’agit d’un incendie criminel. Cela ne fait aucun doute. On a trouvé un reste de pneumatique, et visiblement du carburant ».

Plusieurs domiciles et permanences d’élus de la majorité présidentielle ont été pris pour cible depuis le début du mouvement des Gilets jaunes en novembre et certains d’entre eux ont fait l’objet de menaces. De source parlementaire, une cinquantaine de députés ont été visés ces dernières semaines. (Le Parisien, 08.02.2019)

Quelques jours après cette tentive d’incendie d’une résidence secondaire déserte, les déclarations de politiques se sont succédé pour condamner cette action : tout le spectre politique, allant de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, ont condamné cette attaque incendiaire. Le journal de la gauche autoritaire, L’Humanité, en a même fait un article ce lundi 11 février dans lequel il est dit : « le patron de LR, Laurent Wauquiez, a condamné « un acte honteux et consternant ». Jean-Luc Mélenchon (FI) a indiqué, lui, avoir adressé « un message personnel de solidarité ». Fabien Roussel (PCF) a déclaré : « Qu’on partage ou non les idées de Richard Ferrand, rien ne justifie la violence. Rien ne justifie de porter atteinte à la vie (sic). ». Du côté de l’extrême-droite (en plus de Dupont-Aignant), Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a dénoncé un « acte extrêmement grave et totalement inadmissible ». De son côté, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) du Kreiz-Breizh réagit, dans un communiqué, après la tentative d’incendie contre la maison de Richard Ferrand à Motreff. « Le NPA Kreiz-Breizh considère que l’atteinte aux biens personnels et aux personnes ne fait pas partie de son combat, et nous condamnons cet acte » écrit son porte-parole Matthieu Guillemot.

Rouen, 7 février 2019 : sept personnes ont été déférés au parquet de Rouen pour « destruction et dégradations par incendie ». Sept personnes ont été interpellées le 7 février sur les coups de 6h au Havre, à Rouen et près de l’Aigle. Elles sont suspectées d’avoir incendié un distributeur de billet à Rouen lors de l’acte VIII des gilets jaunes le 5 janvier dernier où de nombreuses dégradations avaient été constatées. Cet incendie s’est déroulé le 5 janvier dernier rue Louis-Ricard. « Aux alentours de 14h30, un groupe de casseurs a mis feu à un distributeur de billet en y accumulant des conteneurs. Le préjudice des dégradations s’élève à 63000 € », précise une source judiciaire. Si l’un des suspects a tenu à minimiser son implication, tous ont reconnu les faits. Les sept prévenus, âgés de 21 à 43 ans, « sont tous connus pour violence aggravée, participation à attroupement ou incendie volontaire » pour des actes parfois commis lors des précédentes manifestations de gilets jaunes. L’un deux a même dû être extrait de sa cellule de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), où il purge une peine de deux mois de prison pour des jets de projectiles sur des forces de l’ordre ayant eu lieu à Paris lors de l’acte XII du samedi 2 février. (France 3 Normandie, 08,02,2019)

Niort, 28 janvier 2019 : un cinquantenaire a été placé en GAV pour avoir saboté la porte d’entrée du tribunal de Melle dans l’après-midi du 12 janvier, en pleine manifestation des Gilets jaunes. Les flics disposaient des images de caméras du bâtiment d’Etat sur lesquelles il aurait formellement été identifié. Il a reconnu avoir introduit de la colle dans la serrure de la porte d’entrée et comparaîtra devant le tribunal de Niort le 19 mars prochain pour « dégradation de bien public ». Placé sous contrôle judiciaire jusqu’à cette date, il devra pointer chaque samedi à la brigade de gendarmerie de Melle, sa commune de résidence.

A noter qu’une dizaine de Gilets jaunes des Deux-Sèvres s’étaient regroupés en soutien à l’inculpé devant les grilles du comico. (La Nouvelle République, 28.02.2019)

A Lille

[Compilation de plusieurs article des médias locaux]

 repris de Sans_Attendre