Dès le lendemain de cet acte XIII, des commerçants de plusieurs villes et métropoles ont demandé à être reçus pour « une réunion d’urgence » au gouvernement, compte tenu des « préjudices subis par les les commerçants » après treize semaines de mobilisation des « gilets jaunes ». Ils disent être « pris en otage par des casseurs » et les pertes sont de l’ordre de plusieurs « millions d’euros dans nombre de grandes villes (Bordeaux, Dijon, Lyon, Nantes, Paris, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse…) », dénonce France Urbaine à travers un communiqué, qui réunit les élus des grandes villes et métropoles. L’association « demande au Premier ministre une rencontre avec le ministre de l’Economie (…) et la ministre de la Cohésion des territoires » afin « de définir les modalités d’indemnisation et d’accompagnement, au nom de la solidarité nationale ».
Dimanche 10 février, le ministre de l’intérieur Castaner a affirmé sur France Inter et franceinfo que depuis le début du mouvement, 1 900 commerces ont eu leurs vitrines vandalisées rien que sur Paris.
Pour ce qui est de cet acte XIII dans la capitale : « La quasi-totalité des distributeurs de billets de banque du parcours de la manifestation d’hier ont été détruits, mais aussi du mobilier urbain et des voitures, souvent de luxe : c’est très classique del’ultra gauche »
Un peu partout, 9 février 2019 : un nouveau samedi de villes en feu et d’affrontements
A Paris, les émeutes ont une fois de plus fait rage. Là où les manifs syndicales restreignent nos possibilités d’attaques, cette nouvelle journée a ouvert de larges champs à l’action directe et au sabotage, par la formation de divers cortèges sauvages sillonnant les rues des quartiers bourgeois de la capitale : des banques, des concessionnaires automobiles et des agences intérim, d’assurances et immobilières ont été défoncées, des bagnoles de luxe (notamment des Porsche) incendiées, tout comme un véhicule de militaires de l’opération Sentinelle garée aux pieds de la Tour Eiffel. Un autre véhicule de l’armée à côté a eu ses vitres brisées, mais il semble qu’il était lui aussi voué à partir en fumée. Ce sont des pompiers de la révolte, des street medics Gilets jaunes, qui aurait sauvé de peu ce deuxième véhicule des flammes. D’après des témoignages publiés sur les réseaux sociaux, ils auraient agi de cette sorte tout l’après-midi pour sauver ce qui nous opprime et nous dépossède.
Pour les incendies contre l’armée et les riches (et bien d’autres attaques que nous ne pouvons que partager, bien évidemment), un « individu bien connu de la mouvance anarcho-autonome » a été arrêté en fin de journée. Les flics ont fourni à plusieurs journaux leur manière de procéder pour l’interpeller. Des flics en civil l’auraient suivi durant plus de trois heures d’émeutes. Les journa(flics) détaillent aussi une série d’actes qui lui sont attribués (que ce soit vrai ou bidon, tous sont à défendre à 100%). Extrait de cet exemple de propagande policière: « Les policiers reportent son interpellation car il évolue au sein d’un groupe très hostile […]. Mais ils le suivent et le filment alors qu’il s’en prend à pas moins de six commerces en à peine une heure. A chaque fois, le jeune homme récupère les morceaux de marbre des devantures pour les jeter sur les policiers en uniformes. Il s’en prend également à plusieurs voitures, notamment des BMW ou encore tous les modèles d’exposition d’une concession Renault. Une Porsche appartenant au célèbre chef cuisinier Christian Etchebest est incendiée. Il s’attaque également tour à tour à un véhicule de police, à un véhicule de patrouille Sentinelle et à un fourgon de l’administration pénitentiaire. C’est une charge menée par les CRS aux abords des Champs-Elysées, qui permet aux policiers d’isoler et d’arrêter le jeune homme après trois heures et demi de violence. Proche de la mouvance d’ultra gauche, il est déjà connu des services de police pour des dégradations ». (Europe 1, 11.02.2019)
Sur les émeutes de ce samedi dans les rues de Paris, on peut aller lire un récit plus détaillé sur Paris-luttes.
A La Roche-sur-Yon, plus de 1000 personnes ont pris part à la manif régionale (après Angers et Nantes…). Panneaux publicitaires, banques (au moins deux agences, d’après France Bleu Loire-Atlantique) ou encore l’Hôtel du Département ont été pris pour cible. Des poubelles ont été incendiées, des barricades avec du matériel de chantier érigées… L’entrée de la banque BNP Paribas rue Sadi Carnot, qui était barricadée de planches en bois, a été forcée et s’est fait péter plusieurs vitres. Plusieurs commerçants avaient baissé le rideau. Au U express, on a pris la décision de fermer peu avant 17 h. « J’ai fait sortir les derniers clients par l’arrière du magasin », raconte Florent Rimbault, le gérant, alors qu’un employé nettoyait ce matin les dernières traces d’un feu devant l’entrée de la supérette.
A Nantes, il y a eu de nombreux tags, comme souvent. Onze personnes ont été arrêtées par les flics en marge de la treizième manifestation des Gilets jaunes. Trois d’entre elles ont été déférées au parquet ce lundi 11 février, dont une personne pour une mise à exécution d’un jugement. Pour les huit autres personnes interpellées, cinq font l’objet d’une convocation par un officier de police judiciaire (COPJ), deux obtiennent une composition pénale, et une dernière personne bénéficie d’un classement sans suite.
A Rennes, 500 personnes ont affronté la police lors de cet acte XIII. Comme pour Nantes, la presse ne fait pas état de vitrines brisées.
A Lorient, 3000 personnes (2 000 selon la police) ont participé à la manif régionale pour la Bretagne. Des affrontements ont eu lieu à proximité du commissariat central, bien protégé en vue de cette journée. Dix personnes ont été interpellées.
« Des dégradations, survenues à la fin de la manifestation, se limitent à quelques feux de poubelles, une vitrine cassée et des pavés démontés pendant les face-à-face tendus entre les manifestations et les CRS et forces mobiles. La manifestation, non déclarée et sans itinéraire préalable, s’est terminée vers 18 h 30, dans une ville quasi déserte, après les mises en garde de la préfecture, incitant beaucoup de commerces à baisser le rideau dans l’après-midi. » (Le Télégramme, 10.02.2019)
A Bordeaux, plus de 5000 personnes (selon les chiffres de la police à 15h) sont descendues dans les rues. Comme lors des douze derniers épisodes, des centaines de personnes ont affronté les forces de l’ordre autour de la place Pey-Berland après 17h. Vers 17h45, les flics ont chargé sur la place Pey-Berland, provoquant la dispersion des manifestants. Dans une rue adjacente, deux véhicules ont été incendiés. Des commerces ont été attaqués, même si il semble qu’il n’y en ait eu moins que les semaines précédentes. 18 personnes ont été interpellées mais 13 d’entre elles ont été placées en GAV pour « participation à attroupement en vue de commettre des violences, violence sur personnes dépositaires de l’autorité publique sans ITT ou rébellion ». 12 agents en uniforme ont été blessées. Au total, ce sont 8 gendarmes mobiles et 4 CRS qui ont été blessés, touchés par des jets de projectiles ‘mortiers, boulons, bouteilles, pavés…). La Préfecture recensait aussi 7 traumatismes sonores et des blessures diverses.
Il est à noter que, comme pour de nombreuses villes, la Préfecture ne communique plus de chiffres sur la manifestation.
Dès lundi 11 février, une dizaine de salariés de la Chambre de commerce & d’industrie (CCI) et de la Chambre de métiers vont s’engager dans un porte à porte inédit. Leur mission est d’aller au contact des commerçants les plus impactés par les manifestations des gilets jaunes. Selon les études produites par la CCI, l’activité des commerces bordelais a baissé de 51 % les samedis.
A Toulouse, « entre 5000 et 7000 personnes » étaient dans les rues pour cet acte XIII. La presse locale affirme qu’il n’y a pas eu de casse « majeure » sur le parcours (une première depuis le début) et rappelle que les commerces et les banques avaient mis les moyens pour défendre leurs biens en installant des panneaux. Par contre, ces surfaces de protection toutes vierges ont été utilisées pour inscrire de nombreux « messages hostiles à la police, anticapitalistes, ou incitant à l’insurrection ».
Dans le quartier des Chalets, quatre personnes ont été interpellées alors qu’elles s’en prenaient à un véhicule.
Au sujet de la répression, un texte est paru sur iaata.info concernant le placement en détention provisoire d’un compagnon après son arrestation lors de l’acte XII samedi 2 février.
Quant à la violence des flics, elle est toujours plus intense : « Selon l’observatoire des pratiques policières, le nombre de blessés parmi les manifestants serait plus important. place du Capitole, une femme aurait été blessée au visage par un projectile identifié comme venant d’un tir de lanceur de balles de défense. Trois photographes de presse ont été touchés par une grenade de désencerclement ».
Par ailleurs, une baston a éclaté avec une quinzaine de fascistes repérés en queue de cortège, à l’angle de la rue de Metz et de la rue d’Alsace-Lorraine, au même endroit où la victime fasciste Vincent Lapierre (« un journaliste indépendant », d’après le journaleux de La Dépêche) s’était mangé des coups la semaine précédente. « La scène n’a duré que quelques secondes. Quelques coups de poing ont volé. Un commissaire de la sécurité publique s’est d’abord interposé et les forces de l’ordre ont dispersé les belligérants à coups de grenade lacrymogène évitant ainsi une bataille rangée annoncée ». Fidèles à leur idéologie pro-patronale en parfaite milice des riches et du capital, les fachos « ont expliqué leur présence au sein du cortège « dans le but de chasser les casseurs… ». Des SO parisiens et marseillais jusqu’aux manifs à Toulouse, les fafs sont des auxiliaires des flics, depuis toujours. Au vue du montant des dégâts liés à ce mouvement, voilà qui est rassurant. [Toutes les citations sont tirés de La Dépêche, 10.02.2019]
A Montpellier, plusieurs centaines de personnes ont manifesté. Parmi elles, un enfant de 12 ans a été arrêté durant l’acte 13 des « gilets jaunes ». Présent depuis plusieurs semaines dans les rassemblements, il a été interpellé alors qu’il visait les vitres de la préfecture avec une fronde et des billes, selon cette source. Il a expliqué à la police vouloir atteindre les vitres mais aussi le drone employé par les forces de l’ordre durant leurs interventions. Il a été récupéré par son père dans la soirée et sera convoqué prochainement auprès du tribunal pour enfants. Il était déjà suivi par un juge pour enfant.
Plus de 1500 personnes ont déambulé dans le centre-ville dès 14h. C’est en fin de journée que les affrontements ont été saisis pour attaquer ce monde d’argent et de marchandise. Il y a eu un véritable « acharnement » sur les banques, et en particulier leurs distributeurs de billets, selon le Midi Libre.
Ce samedi, les distributeurs automatiques de la plupart des établissements bancaires de l’Ecusson ont une nouvelle fois été fracassés lors de l’acte XIII des « gilets jaunes ». « Conséquence : sur les dix distributeurs de la place de la Comédie, aucun n’était disponible ce dimanche. Les trois de la Banque postale ont été fracassés dans les violences qui ont suivi la manifestation de samedi. Quant à ceux de la CIC, de la Banque populaire et de la Société marseillaise de crédit, ils étaient protégés ou barricadés par des plaques en fer ou des panneaux de bois. A l’angle de l’Esplanade, en rez-de-chaussée d’immeuble, les Dab de la Société générale étaient là aussi inaccessibles. Pareil pour le Crédit agricole, à proximité de la préfecture ».
A Lyon, la manif de ce samedi a été marquée par de gros affrontements avec les fascistes qui ont chargé le cortège. Au bout de quelques minutes, la petite centaine de soldats de la peste brune ont dû se replier, une nouvelle fois.
A Besançon, les centaines de personnes présentes place de la révolution en début d’après-midi ont choisi de déserter le centre-ville pour tenter d’aller bloquer le centre commercial de Chalezeule (nord-est) en empruntant les voies du tramway, plutôt que d’aller au casse-pipe à la préf’ (là où depuis le début ont lieu les affrontements avec la flicaille, qui est maintenant bien préparée, et qui vient d’installer une nouvelle caméra 360). Les gendarmes mobiles se sont très vite déployés en nombre pour protéger l’enseigne Carrefour, gazant en rafales le cortège (certaines grenades sont tombées directement sur les automobilistes consommateurs). En réponse, les bleus ont reçu une pluie de cailloux et une rafale de pétards et de mortiers. N’ayant pas réussi leur action, les manifestants sont redescendus vers le centre-ville : en pasant par Chamars (à proximité de la préfecture), ils ont été abondamment gazés et sont repartis en direction du quartier Battant par les voies du tramway, de fait bloqué tout l’après-midi. De nouveaux affrontements se sont déroulés rue de la Madeleine (devant l’église) : coups de flashballs à ras des têtes et rafales de lacrymos n’ont pas découragé certains qui ont continué jusqu’à la gare Viotte, avant de se faire une nouvelle fois gazer et de se disperser. Une personne a été interpellé avant la manif.
Des batailles de rues avec les uniformes ont fait rage ailleurs, comme à Metz et Dijon. Dans la capitale burguignonne, trois des quatre personnes séquestrées au comico par les forces de l’ordre ont vu leur garde à vue prolongée. « Le quatrième interpellé est un mineur de 17 ans, vivant à Dijon. En passant devant des policiers, il leur a adressé un geste grossier. Contrôlé, il s’est avéré porteur de deux couteaux et d’un gros caillou. Il a admis qu’il comptait le jeter sur les forces de l’ordre durant la manifestation ». [Le Bien Public, 11.02.2019]
La ville de Metz a connu « les affrontements les plus violents depuis le début des manifestations des gilets jaunes », selon le patron de la police locale. Alors que « tous les signaux étaient au vert » (rangement de mobiliers extérieurs et terrasses, une présence des syndicats FO et CGT plus importante qu’ailleurs (« la participation de ces routards des manifestations était rassurante », selon le républicain lorrain), un parcours de manif déposé mais surtout pour la première fois un SO de 50 personnes), la manif a quand même débordé: « Place Mazelle, le cortège est sorti des clous. […] les « organisateurs » ont eu peur de ne pas pouvoir maîtriser leurs troupes. Alors qu’ils hésitaient, d’autres meneurs ont emmené la foule vers le centre-ville et la préfecture. On connaît la suite : un premier face-à-face avec les forces de l’ordre qui a fait pschitt. Et un second, explosif, à la tombée de la nuit. Devant le pont de la préfecture, il y a eu « l’attaque la plus violente perpétrée à Metz » depuis le début du mouvement, considère le chef de la police locale. Ses services ont repéré dans les rangs « des groupes d’extrême gauche et d’extrême droite venus notamment des Vosges et de Meuse » et plus nombreux que d’habitude. Pour protéger la préfecture, les forces de l’ordre ont repoussé les manifestants vers la ville à coups de bombes lacrymogènes, gazant au passage des familles avec leurs enfants.
Concernant les dégradations: « la vitrine d’une banque et un distributeur de billets ont été détériorés place Saint-Jacques. La terrasse et le mobilier d’un restaurant ont été saccagés place de Chambre. Une grille d’avaloir, des pavés et des panneaux de signalisation ont été arrachés et un horodateur mis hors-service rues des Piques et du Vivier ainsi que places de Chambre et Saint-Etienne. Des feux ont été allumés dans les rues Paul-Bezanson, Ladoucette, Dupont-des-Loges et en Fournirue. » Des tags contre la police ont été inscrits sur un mur du tribunal et sur des bâtiments rues des Roches et du Pont-de-la-Préfecture.
Chroniques de la répression
Ajaccio, 8 février 2019 : deux hommes de 34 et 24 ans sont passés en jugement pour avoir, le 2 janvier dernier, tagué à la peinture jaune les initiales « GJ » sur le portail de la CAF avant de le dégrader, empêchant employés et usagers d’entrer dans les locaux.
« Le trentenaire était poursuivi pour « dégradation, entrave à la liberté de travail, rébellion » mais aussi « dégradation d’un radar automatique » et « menace de mort à l’encontre du président Emmanuel Macron ». « Il avait été vu sur Facebook avec un gilet jaune où il était écrit vendetta pour Macron. A mort Macron. Macron, du plomb pour cette ordure », a précisé à l’AFP le procureur de République d’Ajaccio, Éric Bouillard. Il a été condamné à six mois d’emprisonnement dont deux mois avec sursis, l’obligation d’indemniser les victimes et l’interdiction de détenir une arme. L’homme de 24 ans, poursuivi pour « dégradation », « entrave à la liberté de travail » et « rébellion », a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d’intérêt général. La CAF a obtenu indemnisation de son préjudice évalué à 1.500 euros, a précisé le procureur. A l’audience aujourd’hui, un incident a eu lieu avec une autre « gilet jaune » qui a été placée en garde à vue pour outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique. Le jour des faits, le 2 janvier, d’autres « gilets jaunes » avaient immédiatement tenu à se désolidariser de cette action en se présentant à la police et en demandant à être entendus pour rejeter l’appartenance des deux hommes au mouvement, avait alors indiqué le parquet. » (Le Figaro, 8 février 2019)
Motreff (Finistère), 7 février 2019 : la résidence secondaire du président de l’assemblée nationale, Richard Ferrand, a été ciblée par un incendie volontaire. Peu d’infos ont filtré sur les dégâts causés par les flammes : on sait juste qu’une porte d’entrée a été détruite et que les murs d’une pièce ont été noircis par la fumée. « C’est un voisin qui s’est aperçu que quelqu’un a voulu mettre un incendie, il s’en est aperçu [jeudi] vers 14 heures. Le procureur a précisé qu’il n’était pas en mesure de dire quand les faits ont été commis. « Un volet a explosé la vitre, cela s’est arrêté là. Il n’y a pas de tag qui permettrait de mettre en lien avec les Gilets jaunes, pas de revendications, pas de pénétration hostile dans la maison », a poursuivi le procureur, confirmant l’ouverture d’une enquête. Le procureur de Brest, Jean-Philippe Recappé, a confirmé que, selon les premiers éléments « il s’agit d’un incendie criminel. Cela ne fait aucun doute. On a trouvé un reste de pneumatique, et visiblement du carburant ».
Plusieurs domiciles et permanences d’élus de la majorité présidentielle ont été pris pour cible depuis le début du mouvement des Gilets jaunes en novembre et certains d’entre eux ont fait l’objet de menaces. De source parlementaire, une cinquantaine de députés ont été visés ces dernières semaines. (Le Parisien, 08.02.2019)
Quelques jours après cette tentive d’incendie d’une résidence secondaire déserte, les déclarations de politiques se sont succédé pour condamner cette action : tout le spectre politique, allant de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, ont condamné cette attaque incendiaire. Le journal de la gauche autoritaire, L’Humanité, en a même fait un article ce lundi 11 février dans lequel il est dit : « le patron de LR, Laurent Wauquiez, a condamné « un acte honteux et consternant ». Jean-Luc Mélenchon (FI) a indiqué, lui, avoir adressé « un message personnel de solidarité ». Fabien Roussel (PCF) a déclaré : « Qu’on partage ou non les idées de Richard Ferrand, rien ne justifie la violence. Rien ne justifie de porter atteinte à la vie (sic). ». Du côté de l’extrême-droite (en plus de Dupont-Aignant), Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a dénoncé un « acte extrêmement grave et totalement inadmissible ». De son côté, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) du Kreiz-Breizh réagit, dans un communiqué, après la tentative d’incendie contre la maison de Richard Ferrand à Motreff. « Le NPA Kreiz-Breizh considère que l’atteinte aux biens personnels et aux personnes ne fait pas partie de son combat, et nous condamnons cet acte » écrit son porte-parole Matthieu Guillemot.
Rouen, 7 février 2019 : sept personnes ont été déférés au parquet de Rouen pour « destruction et dégradations par incendie ». Sept personnes ont été interpellées le 7 février sur les coups de 6h au Havre, à Rouen et près de l’Aigle. Elles sont suspectées d’avoir incendié un distributeur de billet à Rouen lors de l’acte VIII des gilets jaunes le 5 janvier dernier où de nombreuses dégradations avaient été constatées. Cet incendie s’est déroulé le 5 janvier dernier rue Louis-Ricard. « Aux alentours de 14h30, un groupe de casseurs a mis feu à un distributeur de billet en y accumulant des conteneurs. Le préjudice des dégradations s’élève à 63000 € », précise une source judiciaire. Si l’un des suspects a tenu à minimiser son implication, tous ont reconnu les faits. Les sept prévenus, âgés de 21 à 43 ans, « sont tous connus pour violence aggravée, participation à attroupement ou incendie volontaire » pour des actes parfois commis lors des précédentes manifestations de gilets jaunes. L’un deux a même dû être extrait de sa cellule de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), où il purge une peine de deux mois de prison pour des jets de projectiles sur des forces de l’ordre ayant eu lieu à Paris lors de l’acte XII du samedi 2 février. (France 3 Normandie, 08,02,2019)
Niort, 28 janvier 2019 : un cinquantenaire a été placé en GAV pour avoir saboté la porte d’entrée du tribunal de Melle dans l’après-midi du 12 janvier, en pleine manifestation des Gilets jaunes. Les flics disposaient des images de caméras du bâtiment d’Etat sur lesquelles il aurait formellement été identifié. Il a reconnu avoir introduit de la colle dans la serrure de la porte d’entrée et comparaîtra devant le tribunal de Niort le 19 mars prochain pour « dégradation de bien public ». Placé sous contrôle judiciaire jusqu’à cette date, il devra pointer chaque samedi à la brigade de gendarmerie de Melle, sa commune de résidence.
A noter qu’une dizaine de Gilets jaunes des Deux-Sèvres s’étaient regroupés en soutien à l’inculpé devant les grilles du comico. (La Nouvelle République, 28.02.2019)
[Compilation de plusieurs article des médias locaux]