Gênes (Italie) : sabotage solidaire d’une grue

 » Gênes (zone de Porto Antico) : une grue à chenille de l’entreprise Marini, leader du pillage de la Terre a été incendiée du côté de son terminal de commande. Solidarité avec tous les incarcérés inculpés pour la révolte du Premier Mai à Milan. Contre ceux qui se sont dissociés de cette manifestation en la considérant trop tapageuse et incontrôlée, et contre ceux qui, de Milan à Crémona, de Turin à Gênes, se sont dissociés des sabotages qui se sont produits « en Italie ». Malgré les événements de Paris et l’évidente intensification de la présence des flics en ville, j’ai agi et je continuerai d’agir avec la même tension, passion et peur qui me différencient des masses.

Un anarchiste »

[Traduit de l’italien de informa-azione, Mer, 18/11/2015 – 13:52]

source brèves du désordre

[Paris] Appel à une présence solidaire au procès de Lucile – 25 novembre 2015 à 13h au tribunal de Bobigny

source le chat noir émeutier
et autre source: c’est déjà tout de suite

Quelques mots sur un transfert entre la prison et le tribunal pour une demande de mise en liberté le 21 octobre dernier.

Parce que raconter les moyens utilisés par les flics et la justice pour asseoir l’enfermement, la mise au pas, le silence et la discipline des prisonniers, permet de rendre l’isolement face à ces larbins du pouvoir un peu plus friable ; de garder à l’esprit leur méthodes non pas pour se retrancher dans la peur mais pour pouvoir éventuellement y être mieux préparé.e et de réaffirmer notre haine de l’autorité puante et de ses représentants nauséabonds.

D’abord un contrôle d’identité dans la rue, à Bagnolet et ensuite une garde a vue de 48 heures pour outrage et rebellion. Puis une des personnes arrêtées est placée en préventive à la maison d’Arrêt des femmes de Fleury-Merogis et l’autre enchaine sur une nouvelle garde à vue pour “violence sur agent”.
Une garde à vue où les flics mêlent coups et humiliation comme il est de mise dans les comicos, comme il est de mise dans la société pour faire taire les refus et la révolte face à ce monde qui nous assène coups et humiliation quotidiennement, dans la rue, aux frontières, partout où on devrait mendier pour se soustraire au travail ou s’y soumettre. Bref…

21 octobre dernier, Lucile fait une demande de mise en liberté, l’audience est au tribunal de Bobigny. Nous sommes quelqu.es.unes a être présentes pour pouvoir la voir et lui montrer notre solidarité. L’ambiance est tendue, plein de flics dans le tribunal et dans la salle. La copine, d’abord parce qu’il n’y aurait plus de cellule puis selon les flics sur « ordre de la magistrate », se retrouve menottée à un banc de 9h à 19h.

Après l’audience, elle fait du boucan pour qu’ils lui enlèvent les menottes, renverse le banc, refuse de s’asseoir et de se laisser re-menotter, ne les laisse pas faire leur sale boulot tranquillement.
Coups, étranglements, casque de moto sur la tête, positions intenables, tentative d’administration médicamenteuse, les flics usent d’un large panel de techniques pour la mater, en vain.
De retour à la prison, les matonnes lui proposent de porter plainte, rapport de coups et blessures à l’appui, ce qu’elle refuse. Au delà de l’incongruité de cette suggestion : d’utiliser ou se réapproprier la justice, celle-là même qui nous enferme, il n’y a pas de bonne Justice. Comme instrument du pouvoir, il n’est pas question de tenter de l’améliorer ou de s’en servir, mais de détruire ces rapports ou certains s’arrogent le Droit de décider de la vie d’autres.

Quels que soient leurs rôles, matons, flics, magistrats ou médecins, et leur approche, des bons conseils aux coups, comme tous ceux qui participent et collaborent à l’enfermement, ils sont pris pour cible à chaque rébellion.

Pour Lucile la lutte n’est pas finie, et les matons après plusieurs semaines à la réveiller toutes les heures, continuent de la harceler aujourd’hui toutes les deux heures.

Le 25 novembre à 13h Lucile passera en procès au tribunal de Bobigny, soyons nombreux-ses pour montrer notre solidarité! Qu’il s’agisse d’un refus de contrôle, d’un vol dans un supermarché, d’une mutinerie,…se montrer solidaire, c’est tenter de casser ce face à face avec l’Etat qui nous réprime.

Un jour de taule est toujours un jour de trop. Rien n’arrêtera nos révoltes ni notre solidarité, cette situation attise notre haine des flics, matons, juges et du monde qui en a besoin.

[Publié sur inymedia nantes, 20 novembre 2015]

Pour lui écrire :

CHAPUIS Lucile
n° d’écrou : 423606S
cellule D4E6 /Maison d’arrêt des Femmes de Fleury-Mérogis
7, avenue des peupliers
91705 – Sainte Genieviève des Bois CEDEX

Perquisitions et arrestations en Italie et en Grèce suite à la manif émeutière “No Expo” du 1er mai 2015 à Milan( mise à jour)

Italie/Grèce : Arrestations suite à la manif émeutière du 1er mai 2015 à Milan

Le matin du 12 novembre a eu lieu une opération répressive pour les faits du 1er mai (manif No Expo à Milan). Pour l’instant il est difficile d’en tirer un bilan complet, étant donné la présence de plusieurs enquêtes et le fait que l’opération a aussi eu lieu à l’étranger.

Il y a eu plusieurs perquisitions dans des habitations, 5 arrestations, dont 4 à Milan (et une qui n’a pas réussi : l’inculpé n’a pas été trouvé), 5 arrestations en Grèce et 3 personnes inculpées mais pas incarcérées. Les accusations sont “dévastation” et “pillage”, “résistance aggravée à agent de police” et “dissimulation du visage”.

Les enquêtes, menées par la Digos [police politique italienne ; NdT], ont exploité des vidéos et des traces ADN : les flics sont donc en train d’essayer de prélever des échantillons d’ADN aux arrêtés de ce matin. Pour les arrestations à l’étranger on suppose qu’il y a eu la collaboration de l’agence répressive européenne Eurojust.

Mise à jour :

Les arrêtés sont à la prison de San Vittore (Milan).

Pour leur écrire :

Alessio Dell’Acqua
Niccolò Ripani
Edoardo Algardi
Andrea Casieri
C.C. San Vittore
Piazza Filangieri, 2
20123 Milano

Les compagnons arrêtés en Grèce sont sortis avec l’obligation de pointer au commissariat 3 fois par semaine.Un appel international en solidarité aux inculpés circule actuellement .A Gênes une action directe contre une entreprise de dévastation de la terre
source de les informationsenn italien informaazione et la traduction par Non fides
source le chat noir émeutier

NdCNE:

[1] Quelques textes autour de l’émeute du 1er mai 2015 à Milan contre l’exposition universelle et son monde:

Milan : Un peu de possible, ou nous suffoquerons

Italie : Notes en marge de la manifestation No Expo du 1er mai à Milan

Sans demander pardon

Le sale air de la peur!

Dans cette ambiance après les attentats de Paris, on ne peut que rappeler l’existence de l’excellente émission de radio Le sale air de la peur, en plusieurs épisodes, créée après les attentats de Charlie Hebdo.
ces émissions de radio peuvent être écoutées
http://lalocale.ckdevelop.org/media/media.php?id=1271

On ne pas oublier que l’industrie nucléaire est à nos portes, mais cette affirmation mérite un débat au laboratoire en dehors de la parole des ONG .

Paris-17e : une barbarie de plus à combattre… et c’est moins loin !

On pourra aussi relire :
– Paris : une (petite) raison de plus pour s’opposer à la construction du nouveau Palais de Justice (11 mai 2015)
– Paris : avis aux amateurs, pose de la première pierre pour le chantier du nouveau Palais de Justice (8 mai 2015)
– Paris : avis aux amateurs, le flux fragile de la construction du nouveau Palais de Justice (23 mars 2015)
– Paris : les travaux du monstre nommé « cité judiciaire » (90 salles d’audience) vont commencer (13 janvier 2013)

La future Cité Judiciaire de Paris s’élève déjà à 100 mètres

Le Parisien | 17 Nov. 2015, 23h20

A 100 m de haut, au sommet de la tour de la future Cité Judiciaire de Paris (qui culminera au final à 160 m), porte de Clichy (XVIIe), les rafales de vent sont incessantes. Casque orange obligatoire, lunettes et gants de protection, les cinquante hommes vêtus d’orange travaillent entourés d’une forêt de ferrailles plantée dans le sol.

La concentration est maximum. « Ici, on n’a pas le droit à la routine. Il faut assurer un contrôle de qualité en continue », indique Claude Thiebault, un gaillard de 56 ans et 35 ans de métier chez Bouygues. Secondé par une brigade d’adjoints, il est le chef de l’ensemble du chantier.

Les 100 m (soit le 28e étage) ont été franchis il y a tout juste une semaine. Et la montée du noyau central du bâtiment se poursuit sans cesse jusqu’à atteindre les 160 m (38 étages) en janvier prochain, selon le calendrier des opérations. La technique du coffrage glissant est étonnante. C’est une véritable petite usine à trois étages qui s’élève au fur et à mesure de la coulée du béton. Pendant que les premiers posent les ferrailles verticales, en dessous, les compagnons du coulage parcourent le plateau pour déplacer le tuyau qui crache ses 80 m3 de béton chaque jour. Encore en dessous, la troisième équipe assure les finitions. Ces cinquante hommes ont tous en tête le rythme à respecter. « La progression est de 20 cm par heure pour monter les murs d’un 1,80 m par jour » lancent Carl et Hadrien, les deux responsables du « village » en activité de 6 heures du matin à 21 heures.

C’est désormais le nouveau repère de l’ouest parisien, incontournable sur le périphérique tant l’étendue des travaux est impressionnante. « Nous sommes en train de réaliser le plus gros chantier de France et sans doute l’un des plus compliqué parce qu’il combine toutes les contraintes. Celles d’un immeuble de grande hauteur pour la tour qui abritera les 1 200 bureaux des magistrats ; les exigences d’un immeuble recevant du public pour le socle, avec sa salle des pas perdus et ses 92 salles d’audience. Et enfin les mesures de sécurité qui s’imposent pour le bastion, où seront placées les 200 cellules », explique Christophe Couvras, directeur des travaux pour Bouygues bâtiment Ile-de-France.

Aujourd’hui, même sous l’Arc de Triomphe, les 450 ouvriers (ils seront 1 500 en avril 2016) et les onze grues qui tournent toute la journée sur l’ensemble du site, assurent l’édification d’un palais de justice ultramoderne qui sera achevé en juin 2017 et qui n’accueillera pas moins de 9 000 personnes, public et magistrats. « Si notre bâtiment doit permettre au citoyen d’appréhender la justice avec une certaine sérénité, ce sera parce qu’il est clair, léger, transparent, lumineux et ouvert sur la ville », promet Renzo Piano, l’architecte de renom, auteur de centre Pompidou (IVe). Il sera aussi l’un des plus sûrs, avec ses verrières capables de résister au souffle d’une détonation, ses 1 395 caméras (intérieures et extérieures), 1 400 contrôles d’accès et ses 700 détecteurs d’intrusion.

80 places de parking seulement

La future cité judiciaire regroupera les services du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, ceux du tribunal de police ainsi que tous les tribunaux d’instance des arrondissements… Le ministère de la Justice a prévu le déménagement du palais de Justice, de l’île de la Cité à la porte de Clichy (XVIIe), à partir du deuxième trimestre 2017. Quelque 4 000 magistrats et auxiliaires de justice ainsi que 5 000 usagers le fréquenteront quotidiennement. Or, il n’y aura que… 80 places de parking, réservées aux hauts magistrats. « Il a fallu respecter la volonté de la Ville de Paris qui veut favoriser les transports en commun dans une logique de développement durable », indique Bouygues. Il faudra donc venir en transports en commun. La ligne 13 du métro y conduit. Il y aura en 2017 le tramway parisien. En revanche, la prolongation de la ligne 14, elle, a déjà deux ans de retard et n’ouvrira pas avant 2019.
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Ce que la CGT a à en dire…

Paris : des militants CGT bloquent le chantier de la cité judiciaire

RTL, 09/06/2015 à 14:02 (extrait)

Calmes et déterminés. Quelque 200 militants CGT de Bouygues Construction ont bloqué l’activité du chantier du futur palais de justice de Paris ce mardi 9 juin. Ils entendent ainsi protester contre la discrimination syndicale dont ils s’estiment victimes dans l’entreprise.

« Le chantier est arrêté depuis qu’on est arrivé vers 10h00 », a indiqué Philippe Christmann, de la CGT Construction, à l’AFP. « Nos revendications portent sur les discriminations de tous nos élus mandatés », victimes de « licenciements déguisés » ou de « multiples pressions » à la démission, explique le syndicaliste.

… Au-delà du combat syndical qu’ils entendent mener, les militants veulent sensibiliser leurs collègues au fait que « les dividendes ne font qu’exploser » chez le géant du BTP, alors que « les salariés ont 0% d’augmentation ».
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A Poitiers aussi
Les bulldozers à l’oeuvre dans la future cité judiciaire

La Nouvelle République, 22/10/2015 05:38

Le chantier de la future cité judiciaire s’anime. Premiers coups de pelleteuse pour une prise de possession des lieux prévue en 2019.

Ceux qui empruntent régulièrement le boulevard de Tassigny l’auront peut-être remarqué, il y a du nouveau du côté de l’ancien lycée jésuite des Feuillants. Depuis peu, pelleteuses et petits bulldozers sont à l’œuvre pour effectuer les premières opérations de déblaiement, préfigurant ainsi la future cité judiciaire.

Ce chantier d’envergure, aujourd’hui directement piloté par la chancellerie et son agence publique pour l’immobilier de la justice (APIJ) devrait durer de 28 à 30 mois pour une « prise de possession » des locaux en 2019.

Une enveloppe de 55 millions d’euros

Confiée au cabinet d’architectes Brossy et Associés et au groupe Vinci pour la construction, la cité judiciaire de Poitiers s’étendra sur un site de 7.800 m2 où travailleront plus de 300 magistrats et fonctionnaires.

L’enveloppe prévue pour la réalisation de cette cité reste pour l’heure inchangée. Elle avoisine les 55 millions d’euros.

Au final, cette construction regroupera sur un lieu unique des juridictions aujourd’hui réparties sur 5 sites. Demain, la cour d’appel, la cour d’assises, le tribunal de grande instance, le tribunal d’instance, le conseil de prud’hommes et le tribunal de commerce prendront place dans ces bâtiments du XIXe siècle entièrement restaurés. « Ils offriront, précisent à l’envi ses promoteurs, une réponse adaptée aux enjeux du fonctionnement de la justice du XXIe siècle ».

Le groupe Vinci est déjà présent sur Poitiers. Directement ou avec ses filiales, il a construit le viaduc Léon-Blum, gère la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique et l’aéroport de Biard.
source: brèves du désordre

Turin (Italie) : révolte incendiaire au centre de rétention

Samedi 14 novembre, les enfermés du centre de rétention (Cie) de Turin situé Corso Brunelleschi, ont à nouveau lancé une révolte qui a détruit une grande partie du centre. L’étincelle a été le refus du parloir à un retenu avec sa femme, même si en réalité l’air était déjà tendu dans le centre depuis des semaines, où se produisaient de fréquentes expulsions violentes. Hier, les retenus se sont donc organisés pour protester contre les conditions d’enfermement et ont mis le feu à des vêtements, mettant hors d’usage la zone rouge et la seule chambre ouverte dans la zone jaune : dans la zone blanche, il ne reste que deux chambres.

Depuis peu, les travaux de restructuration de la structure avaient commencés, afin d’atteindre une capacité de 180 postes.

[Traduit de l’italien de macerie @ Novembre 15, 2015]

source Brèves du désordre

Fanatisme religieux et néo-conservatisme

reçu par mail:

De nouveau le terrorisme islamiste lié à Daesh a frappé l’hexagone avec une violence rare. Ces « fous d’Allah » comme certains les appellent ont voulu punir l’État français pour son implication militaire dans un conflit syrien qui fait quotidiennement des dizaines et des dizaines de morts. Mais il y a plus que cela, plus que ce dent pour dent et œil pour œil.

Le grand drame des djihadistes, c’est que dans leur immense majorité, les musulmans, les pratiquants comme les plus distanciés à l’égard de la religion, ne se reconnaissent pas dans leur lecture anhistorique, littérale du Coran, dans leur sectarisme qui fait d’eux les seuls vrais et respectables musulmans. Leur seul espoir de conquérir les musulmans de France est dans l’exacerbation des tensions inter-religieuses ici-même. Jouer sur le racisme et l’islamophobie, rendre insécure la situation des musulmans de France pour prouver que la place des vrais musulmans n’est pas ici, au milieu des infidèles, mais dans ce califat auto-proclamé qui émerge au coeur du Moyen-Orient.
Vous l’aurez peut-être remarqué mais les djihadistes ne s’attaquent pas à l’extrême droite raciste et islamophobe parce qu’ils partagent avec elle la même idée centrale : le vivre ensemble est impossible, ou plutôt, le vivre ensemble ne doit pas être possible. Les djihadistes attaquent Paris la cosmopolite et tire indifféremment sur la population, sans se soucier le moins du monde de la couleur de sa peau ou de sa confession. Nos jihadistes, par leurs idées et leurs méthodes, sont d’extrême droite, même si parler d’islamo-fascisme n’a pas de sens, à moins de réduire le fascisme à une forme de totalitarisme et de mépris de la vie humaine, et d’oublier que le fascisme fut un paganisme.

En septembre 1990, Georges Bush, le père de l’autre, déclare devant le congrès : « Nous nous trouvons aujourd’hui à un moment exceptionnel et extraordinaire. La crise dans le golfe Persique, malgré sa gravité, offre une occasion rare pour s’orienter vers une période historique de coopération. De cette période difficile, notre cinquième objectif, un nouvel ordre mondial, peut voir le jour : une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix. »
Vingt-cinq ans plus tard, le monde est plus convulsif que jamais. Les Etats-Unis ont voulu exporter la démocratie, ou plutôt leur conception de la démocratie, celle qui a pour pilier le marché libre et non la justice sociale. Ils ont joué, seuls ou accompagnés, aux apprentis sorciers en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie, comme si ces territoires étaient sans Histoire, sans structures sociales, sans rapports de force interne, et donc malléables à merci. Chacun sait pourtant que l’extrémisme religieux fleurit sur la désespérance sociale, la corruption, la violence étatique et les politiques discriminatoires. Ramener l’eau courante et l’électricité dans les foyers, remettre en état des services publics, rouvrir les écoles, faire que ce soit la justice et non l’arbitraire qui soit la règle… voilà en somme ce que demandent essentiellement des populations usées par des décennies d’autoritarisme politique et de guerre. Au lieu de cela, les néo-conservateurs ont joué les uns contre les autres, les chiites contre les sunnites par exemple, puni les uns et récompensé les autres. Ces pays sont devenus des poudrières sur lesquelles règnent des politiciens affairistes, des seigneurs de la guerre, des fanatiques religieux et le Big business.

Daesh a déclaré la guerre au monde libre disent certains. Non, Daesh a déclaré la guerre à tout le monde, aux musulmans tout d’abord qu’ils massacrent sans pitié, et à notre insouciance, autrement dit à notre souhait de vivre paisiblement à l’écart des tourments du monde qui doivent tant à l’action de ceux que l’on a porté au pouvoir. Reste à savoir si, pour pouvoir jouir paisiblement des bienfaits de la société de consommation et de la démocratie représentative sans saveur qui est la nôtre, nous accepterons sans ciller de voir nos libertés être mises sous surveillance et nos indignations sociales être mises sous éteignoir au nom de l’Union sacrée.

Faut vivre…

blog de: claude guillon
Avec les larmes aux yeux

Avec une pensée pour ces humains assassinés, à Paris, à Ankara ou sur un marché africain, ces jeunes gens souvent, ces jeunes filles dont les sourires adorables fleurissent sur Twittter et nous transpercent le cœur

Avec mille pensées pour celles et ceux qui se tordent d’angoisse, déchiré(e)s entre l’espoir, si tenace, et la tentation de commencer un deuil sans cadavre

Parce qu’il n’est pas raisonnable de penser sérieusement à mourir quand les balles sifflent, même si cela aussi est une tentation, oh! combien excusable (ça n’est pas moi qui…)

Parce que c’est le meilleur moyen, pour l’heure, de faire la nique aux assassins, nos assassins…

… et de témoigner contre leurs concurrents, hommes d’État, idéologues du patronat, politiciens moisis, philosophes au rancard, tortionnaires à cravate ou à turban, violeurs en Syrie, théologiens hallucinés, nostalgiques du troisième Reich, fanatiques minables de tous les bords, en surdose permanente de refoulements et d’aigreurs

Parce qu’il est bon, parfois, d’être aussi — comme disait Balzac — de cette opposition qui s’appelle la vie

Ni de leur Guerre, Ni de leur Paix !

« Nous devons anéantir les ennemis de la République… et déchoir de la nationalité ceux qui bafouent ce qu’est l’âme française »
Manuels Valls, Premier ministre,
14 novembre 2015

S’il faut reconnaître une certaine continuité à la République française, c’est bien celle des assassinats de masse. De la Terreur d’Etat de 1793-94 qui a justement donné naissance au mot terrorisme jusqu’à l’écrasement des insurgés de 1848 et de ceux de la Commune de 1871 ; de la colonisation ou la déportation des Juifs permise par des fichiers antérieurs jusqu’aux massacres de manifestants algériens en 1961 en plein coeur de Paris, toutes les Républiques françaises ont massacré sans compter pour que des puissants continuent de dominer et d’exploiter tout le monde. La République française est une montagne de cadavres dont l’ordure qui en constitue le sommet n’a pu se maintenir en place qu’en écrasant ses véritables ennemis, les révoltés et les révolutionnaires qui se sont battus pour un monde de justice et de liberté. L’ « âme française », si cette connerie sans nom pouvait jamais exister, serait un placard bourré à craquer de voix criant vengeance contre les bourgeois, les politiciens, les flics, les militaires et les curés qui les ont piétinées pour asseoir leur pouvoir.

Ah, mais tout ça c’est du passé. Non ? Des décennies de participation citoyenne, d’intégration marchande et de dépossession généralisée ont-elles vraiment fait oublier à ceux qui gardent encore un brin de sensibilité, que tirer dans le tas n’est pas l’exclusivité de lointains terroristes ? Que depuis quelques années l’Etat français a fait son grand retour sur la scène internationale du terrorisme étatique, en multipliant ses attaques militaires aux quatre coins de la planète (Libye, Mali, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Somalie, Centrafrique, Irak, Syrie) ? Le prétexte change à chaque fois, mais les raisons restent les mêmes : garder le contrôle de ressources stratégiques, gagner de nouveaux marchés et zones d’influence, préserver ses intérêts face à ses concurrents, éviter que des insurrections ne se transforment en expérimentations de liberté. Et s’il en était encore besoin, des avertissements sont même lancés pour prévenir les indolents que cette logique de guerre ne connaîtra pas de limites territoriales : la mort d’un manifestant l’an dernier à Sivens ou les corps criblés d’éclats de ceux de Notre-Dame-des-Landes et de Montabot rappellent que les grenades offensives en kaki n’hésitent pas, ici non plus, à être lancées contre des foules pour semer la terreur.

Car qu’est-ce que le terrorisme, sinon frapper dans le tas de manière indiscriminée pour tenter de préserver ou conquérir le pouvoir ? Un peu comme le font les riches en tuant et mutilant quotidiennement des millions d’êtres humains au travail au nom du fric qu’ils tirent de leur exploitation. Un peu comme le font les industriels et leurs laquais en blouses blanches en empoisonnant durablement toute vie sur terre. Un peu comme tous les Etats qui enferment et torturent à petit feu les exclus de leurs paradis marchands et les rebelles à leurs lois en les enfermant entre quatre murs pendant des années. Un peu comme ces grrrandes démocraties qui ont fait de la Méditerranée un cimetière peuplé de milliers d’indésirables ayant eu le tort de ne pas disposer du petit bout de papier adéquat. Mais la paix de l’Etat et du capitalisme est à ce prix. La paix des puissants, c’est la guerre contre les dominés, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières.

Le 13 novembre à Paris, la règle du jeu a été respectée. Qu’il se baptise islamique ou république, califat ou démocratie, l’Etat reste l’Etat, c’est-à-dire une puissance autoritaire dont la violence de masse s’applique contre tous ceux qui ne se soumettent pas à son ordre souverain. L’un des principes de tout Etat est de ne reconnaître que des sujets. Des sujets qui doivent obéir à des lois dictées d’en haut, c’est-à-dire tout le contraire d’individus libres qui peuvent s’auto-organiser sans dirigés ni dirigeants. Des bombardements de Dresde et Hiroshima jusqu’aux villages du Vietnam passés au napalm ou ceux de Syrie sous des barils de TNT, les Etats n’ont jamais hésité dans leurs sales guerres à sacrifier une partie de leur propre population, ou celles de leurs concurrents. En frappant des passants parisiens au hasard pour punir leur Etat, les petits soldats de Daech n’ont fait que reproduire l’implacable logique de leurs concurrents. Une logique terrible, aussi terrible que peut l’être tout pouvoir étatique.

L’état d’urgence décrété en France depuis hier, mesure de guerre intérieure d’un gouvernement qui place le pays en adéquation avec sa politique de terrorisme international, n’est qu’un pas de plus dans la praxis de base de n’importe quel gouvernement, visant à la normalisation forcée de la vie, à sa codification institutionnelle, à sa standardisation technologique. Parce que si l’Etat regarde le futur, que voit-il ? Des cracks économiques, un chômage de masse, un épuisement des ressources, des conflits militaires internationaux, des guerres civiles, des catastrophes écologiques, des exodes de population… Il voit en somme un monde toujours plus instable, où les pauvres sont toujours plus nombreux et concentrés, un monde suintant de désespoir, qui se transforme en énorme poudrière, en proie à des tensions en tous genres (sociales, identitaires, religieuses). Un monde où l’allumage de la moindre étincelle, quelle qu’elle soit, ne doit pas être tolérée par une démocratie toujours plus totalitaire. Alors, tout comme « citoyen » est l’autre mot pour « flic », la « guerre au terrorisme » signifie avant tout la guerre contre tous ceux qui rompent les rangs du pouvoir. A tous les insoumis de la pacification sociale, à tous les déserteurs des guerres entre puissants et autoritaires, sabotons l’Union nationale…

Un mauvais sujet,
ennemi de la République et de tous les Etats
Paris, 14 novembre 2015

source la cavale contre la
prison et son monde

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[Grèce]Un appel pour soutenir la lutte des travailleurs de VIO.ME

Alors que le gouvernement de Syriza se lave les mains de leur sort après ses bruyantes promesses électorales de les soutenir, les travailleurs de l’entreprise autogérée VIO.ME (Viomichaniki Metaleftiki) de Thessalonique dénoncent la complicité entre le pouvoir judiciaire et leurs ex-patrons et lancent un appel à la mobilisation le 26 novembre prochain, date de la mise en vente aux enchères du terrain où se trouve l’usine, une vente qui menace directement l’expérience de résistance ouvrière en cours depuis début 2013.

Chers amis de la solidarité,

Nous tenons à vous informer des derniers développements de la lutte des travailleurs de VIO.ME.

Comme vous le savez, depuis maintenant quatre ans nous nous battons pour notre vie et notre dignité. Nous, travailleurs, avons choisi de créer des alliances sociales. Nous avons rejeté les propositions faites par diverses organisations politiques d’avoir des relations ‟exclusives” avec notre lutte et de la mener selon des critères partisans étroits. Néanmoins, nous avons toujours accepté toutes les invitations à parler et à communiquer.

Lorsque de grandes parties de la société ont décidé de se tenir à nos côtés et de nous soutenir avec les moyens dont elles disposaient, un vaste réseau de solidarité a été créé. En conséquence de quoi, nous avons réussi à construire des relations de confiance, à travers des assemblées communes dans lesquelles des communautés les plus larges peuvent s’impliquer, et où, ensemble, nous prenons des décisions sur le cours politique de la lutte, ainsi que sur de nombreuses autres questions.

Beaucoup d’organisations politiques étaient d’accord avec le cadre politique que nous, ensemble, avec la communauté la plus large, avions fixé. Jusqu’à ce jour, ils soutiennent notre effort pour faire fonctionner l’usine par le contrôle ouvrier de la production et l’autogestion par l’assemblée des travailleurs.

Parmi les forces politiques qui ont soutenu notre lutte, il y avait SYRIZA, à travers des déclarations et des engagements, effectués par le premier ministre actuel lui-même, pour une solution immédiate sur la question du fonctionnement de l’usine.

Bien sûr, après l’arrivée de SYRIZA au pouvoir, les déclarations et les engagements sont devenus de plus en plus vagues. La détermination qu’ils démontraient lorsqu’ils étaient dans l’opposition a été remplacée par la timidité et par des propositions pour que nous fassions des compromis dans un cadre différent de ce que nous avions précédemment convenu.

Leur grande ‟réalisation” après huit mois de gouvernement est d’abandonner la lutte des VIOME aux machinations du système judiciaire. Le même système judiciaire qui, malgré avoir condamné l’ancienne propriétaire de VIOME, Christina Philippou, à des dizaines de mois de prison, lui permet d’être libre, soi-disant pour effectuer des travaux d’intérêt général dans une municipalité où elle a de fortes ‟connexions”. À ce jour, elle n’a jamais révélé l’endroit où elle est censée faire ses travaux d’intérêt général.

Un système judiciaire qui permet à ceux qui ont abusé de la société grecque et l’ont détruite depuis cinq ans maintenant de marcher librement, en ne prenant jamais aucune décision pour les punir. Le ‟premier gouvernement de gauche de notre histoire” nous laisse entre les mains de ce système judiciaire.

Le point de vue politique des juges est clair d’après les décisions qu’ils ont prises jusqu’à maintenant : ils sont allés jusqu’à dire que nous n’avons pas le droit légitime de réclamer l’argent dû par nos anciens employeurs ! Dans toutes nos tentatives pour réclamer notre argent, que ce soit par l’intervention des propriétaires de Philkeram, ou en exigeant la remise en fonctionnement de l’usine, nous avons reçu les mêmes réponses.

Et bien sûr, ils ne prennent aucune mesure pour trouver une solution sur le fonctionnement de l’usine, afin que nous, les travailleurs qui ont décidé de rester dedans, puissions échapper au chômage.

Selon les décisions de justice, l’ensemble des parcelles du terrain où sont situés les locaux de VIO.ME sera vendu aux enchères le jeudi 26 novembre 2015, et ensuite pendant les trois jeudis consécutifs. Si aucun acheteur intéressé ne se manifeste, ils poursuivront le processus jusqu’à ce qu’ils réussissent à vendre le terrain, et donc de nous expulser de l’usine.

Ce terrain se compose de quatorze parcelles distinctes, dont certaines ont été directement ou indirectement données par le gouvernement grec à l’ancien propriétaire Phillipou en reconnaissance de la ‟contribution sociale” de la création d’emplois. Maintenant, elles sont vendus aux enchères pour satisfaire les créanciers de la société mère de VIO.ME, Philkeram : les services fiscaux, la sécurité sociale, des anciens travailleurs de Philkeram, des banques et les fournisseurs.

Les locaux de VIO.ME occupent environ 1/7 de la superficie totale, et la zone dans laquelle ils se trouvent pourrait facilement être séparée du reste de la propriété foncière de Philkeram. Mais les employés de VIO.ME ne sont jamais mentionnés dans les procédures de faillite, alors que VIO.ME était une filiale de Philkeram, conduite à la destruction par la faillite de la société mère. VIOME est totalement négligée, alors que la mauvaise gestion de la famille Phillipou, qui a transféré des fonds depuis VIO.ME et l’a surchargé de dettes pour son profit personnel, a été en grande partie responsable de la faillite. C’est là un fait avéré, car une étude faite par les consultants du groupe Deloit a conclu qu’il y avait la capacité pour un fonctionnement normal des deux sociétés. Une fois de plus, le système judiciaire est du côté des forces du capital et rend des décisions contre les travailleurs qui font valoir leur droit de travailler. Et bien sûr, l’Etat ne se confronte pas au défi de fournir des solutions.

C’est pour cette raison que nous, travailleurs de VIO.ME, vous invitons tous, vous qui avez été à nos côtés pendant toute la durée de cette lutte, à être présents le jeudi 26 novembre à la vente aux enchères du terrain, pour faire échouer leur plan de nous expulser de l’usine de VIO.ME. Un espace que nous avons, depuis deux ans maintenant, réussi à transformer en un lieu de travail et un lieu de liberté.

Nous vous invitons à vous tenir à nos côtés, à soutenir tous les efforts des travailleurs pour rendre les forces de production autonomes de la classe capitaliste, une classe qui a de toute façon délocalisé toute la production à l’étranger. Nous vous invitons à soutenir le fonctionnement de l’usine, puisque nous, les travailleurs, avons déclaré que nous ne partirons pas, que nos vies sont maintenant liées à cette usine.

Nous vous invitons à vous mobiliser à nos côtés, pour qu’ainsi nous puissions affirmer tous ensemble qu’il existe une solution au-delà des conseils des ‟experts” : cette fois-ci, la solution se trouve avec ceux qui sont directement impliqués dans la lutte, et pas avec des sommités.

Solidairement.

L’assemblée générale des travailleurs de VIO.ME

Traduction : MP / OCLibertaire
Source : http://www.viome.org/2015/10/a-call-for-support-of-struggle-of-viome.html
(Version en italien ici : http://www.dinamopress.it/news/la-viome-va-allasta-i-lavoratori-rilanciano-la-lotta )