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La future Cité Judiciaire de Paris s’élève déjà à 100 mètres
Le Parisien | 17 Nov. 2015, 23h20
A 100 m de haut, au sommet de la tour de la future Cité Judiciaire de Paris (qui culminera au final à 160 m), porte de Clichy (XVIIe), les rafales de vent sont incessantes. Casque orange obligatoire, lunettes et gants de protection, les cinquante hommes vêtus d’orange travaillent entourés d’une forêt de ferrailles plantée dans le sol.
La concentration est maximum. « Ici, on n’a pas le droit à la routine. Il faut assurer un contrôle de qualité en continue », indique Claude Thiebault, un gaillard de 56 ans et 35 ans de métier chez Bouygues. Secondé par une brigade d’adjoints, il est le chef de l’ensemble du chantier.
Les 100 m (soit le 28e étage) ont été franchis il y a tout juste une semaine. Et la montée du noyau central du bâtiment se poursuit sans cesse jusqu’à atteindre les 160 m (38 étages) en janvier prochain, selon le calendrier des opérations. La technique du coffrage glissant est étonnante. C’est une véritable petite usine à trois étages qui s’élève au fur et à mesure de la coulée du béton. Pendant que les premiers posent les ferrailles verticales, en dessous, les compagnons du coulage parcourent le plateau pour déplacer le tuyau qui crache ses 80 m3 de béton chaque jour. Encore en dessous, la troisième équipe assure les finitions. Ces cinquante hommes ont tous en tête le rythme à respecter. « La progression est de 20 cm par heure pour monter les murs d’un 1,80 m par jour » lancent Carl et Hadrien, les deux responsables du « village » en activité de 6 heures du matin à 21 heures.
C’est désormais le nouveau repère de l’ouest parisien, incontournable sur le périphérique tant l’étendue des travaux est impressionnante. « Nous sommes en train de réaliser le plus gros chantier de France et sans doute l’un des plus compliqué parce qu’il combine toutes les contraintes. Celles d’un immeuble de grande hauteur pour la tour qui abritera les 1 200 bureaux des magistrats ; les exigences d’un immeuble recevant du public pour le socle, avec sa salle des pas perdus et ses 92 salles d’audience. Et enfin les mesures de sécurité qui s’imposent pour le bastion, où seront placées les 200 cellules », explique Christophe Couvras, directeur des travaux pour Bouygues bâtiment Ile-de-France.
Aujourd’hui, même sous l’Arc de Triomphe, les 450 ouvriers (ils seront 1 500 en avril 2016) et les onze grues qui tournent toute la journée sur l’ensemble du site, assurent l’édification d’un palais de justice ultramoderne qui sera achevé en juin 2017 et qui n’accueillera pas moins de 9 000 personnes, public et magistrats. « Si notre bâtiment doit permettre au citoyen d’appréhender la justice avec une certaine sérénité, ce sera parce qu’il est clair, léger, transparent, lumineux et ouvert sur la ville », promet Renzo Piano, l’architecte de renom, auteur de centre Pompidou (IVe). Il sera aussi l’un des plus sûrs, avec ses verrières capables de résister au souffle d’une détonation, ses 1 395 caméras (intérieures et extérieures), 1 400 contrôles d’accès et ses 700 détecteurs d’intrusion.
80 places de parking seulement
La future cité judiciaire regroupera les services du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, ceux du tribunal de police ainsi que tous les tribunaux d’instance des arrondissements… Le ministère de la Justice a prévu le déménagement du palais de Justice, de l’île de la Cité à la porte de Clichy (XVIIe), à partir du deuxième trimestre 2017. Quelque 4 000 magistrats et auxiliaires de justice ainsi que 5 000 usagers le fréquenteront quotidiennement. Or, il n’y aura que… 80 places de parking, réservées aux hauts magistrats. « Il a fallu respecter la volonté de la Ville de Paris qui veut favoriser les transports en commun dans une logique de développement durable », indique Bouygues. Il faudra donc venir en transports en commun. La ligne 13 du métro y conduit. Il y aura en 2017 le tramway parisien. En revanche, la prolongation de la ligne 14, elle, a déjà deux ans de retard et n’ouvrira pas avant 2019.
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Ce que la CGT a à en dire…
Paris : des militants CGT bloquent le chantier de la cité judiciaire
RTL, 09/06/2015 à 14:02 (extrait)
Calmes et déterminés. Quelque 200 militants CGT de Bouygues Construction ont bloqué l’activité du chantier du futur palais de justice de Paris ce mardi 9 juin. Ils entendent ainsi protester contre la discrimination syndicale dont ils s’estiment victimes dans l’entreprise.
« Le chantier est arrêté depuis qu’on est arrivé vers 10h00 », a indiqué Philippe Christmann, de la CGT Construction, à l’AFP. « Nos revendications portent sur les discriminations de tous nos élus mandatés », victimes de « licenciements déguisés » ou de « multiples pressions » à la démission, explique le syndicaliste.
… Au-delà du combat syndical qu’ils entendent mener, les militants veulent sensibiliser leurs collègues au fait que « les dividendes ne font qu’exploser » chez le géant du BTP, alors que « les salariés ont 0% d’augmentation ».
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A Poitiers aussi
Les bulldozers à l’oeuvre dans la future cité judiciaire
La Nouvelle République, 22/10/2015 05:38
Le chantier de la future cité judiciaire s’anime. Premiers coups de pelleteuse pour une prise de possession des lieux prévue en 2019.
Ceux qui empruntent régulièrement le boulevard de Tassigny l’auront peut-être remarqué, il y a du nouveau du côté de l’ancien lycée jésuite des Feuillants. Depuis peu, pelleteuses et petits bulldozers sont à l’œuvre pour effectuer les premières opérations de déblaiement, préfigurant ainsi la future cité judiciaire.
Ce chantier d’envergure, aujourd’hui directement piloté par la chancellerie et son agence publique pour l’immobilier de la justice (APIJ) devrait durer de 28 à 30 mois pour une « prise de possession » des locaux en 2019.
Une enveloppe de 55 millions d’euros
Confiée au cabinet d’architectes Brossy et Associés et au groupe Vinci pour la construction, la cité judiciaire de Poitiers s’étendra sur un site de 7.800 m2 où travailleront plus de 300 magistrats et fonctionnaires.
L’enveloppe prévue pour la réalisation de cette cité reste pour l’heure inchangée. Elle avoisine les 55 millions d’euros.
Au final, cette construction regroupera sur un lieu unique des juridictions aujourd’hui réparties sur 5 sites. Demain, la cour d’appel, la cour d’assises, le tribunal de grande instance, le tribunal d’instance, le conseil de prud’hommes et le tribunal de commerce prendront place dans ces bâtiments du XIXe siècle entièrement restaurés. « Ils offriront, précisent à l’envi ses promoteurs, une réponse adaptée aux enjeux du fonctionnement de la justice du XXIe siècle ».
Le groupe Vinci est déjà présent sur Poitiers. Directement ou avec ses filiales, il a construit le viaduc Léon-Blum, gère la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique et l’aéroport de Biard.
source: brèves du désordre