Romans-sur-Isère (Drôme) : Vous avez dit citoyenne ?

France Bleu / mercredi 26 juin 2019

Un incendie s’est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi, à la maison citoyenne Noël-Guichard située dans la quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère (Drôme). La piste criminelle est privilégiée.

Trois départs de feu ont été relevés à l’intérieur du bâtiment : dans un bureau, dans une salle de jeux et dans la partie bibliothèque. Les pompiers ont rapidement maîtrisé le sinistre mais les dégâts sont importants.

Compte-rendu de la manifestation Gilets Jaunes de Lyon du 22 juin 2019

http://blog.tempscritiques.net/

On s’est retrouvés à cinquante plus ou moins sur Antonin-Poncet vers 14 h, puis rendez-vous à la préfecture où une bonne grosse centaine de GJ nous a rejoint. De là on s’est décidés à aller vers Part-Dieu tout en sachant qu’on n’irait certainement pas. Arrivés dans le quartier on a tourné de rue en rue en laissant les flics penser qu’on se dirigeait vers la gare ou le centre commercial. Ça a duré un bon moment et c’était chouette de ne pas savoir où l’on allait. Ça parlait ici ou là de bouger vers Saint-Jean. Tout d’un coup les CRS se sont faits plus pressants et ont carrément couru dans notre direction. Poussés, matraqués nous nous sommes retrouvés à 50 car beaucoup se sont enfuis lors de l’attaque des flics. Dispersion en petits groupes et réunion à Saint-Jean où on a paradé (une centaine) pendant une petite heure. Continuité en allant sur Bellecour puis rue de la République ou une gilet jaune tombe au sol, les flics s’arrêtent et nous aussi. La dame va finalement bien et on part vers l’autoroute puis, bloqués on passe dans Perrache et on récupère l’autoroute à l’entrée du premier tunnel avant celui de Fourvière. On ralentit le trafic en bloquant chaque voiture une minute. Ça a duré un gros quart d’heure. On vient de rentrer.

On a été 2 ou 300 au plus haut.

Pendant ce temps occupation de l’entrée du parking de l’Hôpital de la Croix-Rousse avec levée des barrières.

Valence, Drôme: Au Laboratoire anarchiste: Résister contre le S.N.U et les journées (J.D.C)le 26/6/19 début de la causerie à18h30( mise à jour)

rappel pour celles et ceux  qui ne connaissent pas La journée défense et citoyenneté ce que dit l’académie de Grenoble

des nouveaux livres sont arrivés au laboratoire anarchistes pour aider à construire notre opposition au militarisme qui s’ajoutent à ceux déjà cités depuis quelque jours dans le blog du labortoire et déjà évoqué lors du débat  louis Lecoin.voir ici. Celui -ci a été boycotté par celles et ceux qui même en leur temps ont utilisé l’objection de conscience du temps du  service militaire obligatoire. ils n’ont pas voulu  voir la continuation déjà amorcé par Lionel Jospin

et cette année  c’est le service national Universelle

un titre de livre pour donner le courage pour passer ce mercredi 26//06 et  essayer de construire

L’antimilitarisme Libertaire de Pierre- Valentin Bertier

 

Des  projets et des actions, La causerie est passé par là qui a du affronter des propos   machistes , on n’ attendait  pas mieux  lorsque le sujet de l’armée est évoqué loin de l’entre soi ..  C’est possible de contacter par écrit ( à l’adresse du laboratoire anarchiste) les personnes mobilisées contre la militarisation de nos vies et du corps..

« Contemple le troupeau qui passe devant toi en broutant. Il ne sait pas ce qu’était hier ni ce qu’est aujourd’hui : il court de-ci de-là, mange, se repose et se remet à courir, et ainsi du matin au soir, jour pour jour, quel que soit son plaisir ou son déplaisir. Attaché au piquet du moment il n’en témoigne ni mélancolie ni ennui. L’homme s’attriste de voir pareille chose, parce qu’il se rengorge devant la bête et qu’il est pourtant jaloux du bonheur de celle-ci. Car c’est là ce qu’il veut : n’éprouver, comme la bête, ni dégoût ni souffrance, et pourtant il le veut autrement, parce qu’il ne peut pas vouloir comme la bête. Il arriva peut-être un jour à l’homme de demander à la bête : « Pourquoi ne me parles-tu pas de ton bonheur et pourquoi ne fais-tu que me regarder ? » Et la bête voulut répondre et dire : « Cela vient de ce que j’oublie chaque fois ce que j’ai l’intention de répondre. » Or, tandis qu’elle préparait cette réponse, elle l’avait déjà oubliée et elle se tut, en sorte que l’homme s’en étonna. »Friedrich Nietzsche trouvé dans non fides

 

Caen, calvados: du 28 au 30 juin /2019Temps d’encre rencontres autour des publications anarchistes.

Salut,

Pour rappel, s’organisent à Caen, des rencontres autour des publications
anarchistes ce Week-end. Ce sera l’occasion d’échanger autour de
différents thèmes, de croiser différentes distros et infokiosk
anarchistes, et pourquoi pas de tisser des liens.

Le programme :

28 juin :

14 heures – Accueil tout l’après-midi des arrivées.
20 heures – Projection du documentaire autoproduit Lances en l’air
contre les mines,  sur les luttes contre l’extraction minière à la
frontière Pérou-Equateur (40 mn, 2019) en présence des compagnons qui
l’ont réalisé, suivie d’une discussion.

29 juin :
10 heures  – Accueil, distros et discussions.

10 heures 30 – Détruire ce qui nous détruit : Quelles luttes contre le
rouleau dévastateur du progrès ? Quelles perspectives pour combattre le
monde qui en a besoin et les logiques qui le sous-tendent ?
Le midi : cantine
15 heures 30 – Des mots pour propager les idées : L’intervention
anarchiste dans la ville, l’endroit où l’on vit, ailleurs…
Le soir cantine.
20 heures 30 – musique surprise.

30 juin :

10 heures – Accueil, distros et discussions.
10 heures 30 – L’intervention dans les révoltes sociales, notamment à
partir de nos expériences respectives ou de nos refus de participer au
mouvement dit des « Gilets jaunes ».

Le midi : cantine
15 heures 30 – Hors sujet – discussion libre, on cause de sujets qu’on
détermine ensemble.

Infos pratiques : Des hébergements sont possibles mais c’est mieux de
prévenir sur tempsdencre2019@riseup.net, il ya un site –
https://tempsdencre2019.noblogs.org/ -, c’est à la Pétroleuse – 163
cours Caffarelli (près des dépôts pétroliers).

[ reçu par mail]]

Italie : Des nouvelles de quelques anarchistes en prison

Round Robin / lundi 24 juin 2019

Beppe a été transféré à la prison d’Alessandria.

Natascia est en grève de la faim depuis qu’elle était emprisonnée à Roma-Rebibbia. Le 19 juin, elle a été transférée à L’Aquila.

Marco [emprisonné à Alessandria pour l’opération Scripta Manent; NdAtt.], en grève de la faim depuis le 31 main, va bien. Il a perdu beaucoup de poids, mais là sa situation est stable et il se sent décidément mieux. Depuis une semaine, il prend du sucre. Il est déterminé à poursuivre la grève de la faim.

Vendredi 21 juin, Ghespe, après presque deux ans de prison, a eu l’assignation à résidence, avec toutes les restrictions. Il peut voir quelqu’un trois fois par semaine, pendant une heure, quand on lui apporte ses courses.

Giova et Paska sont assignés à résidence depuis le 13 juin.

Dans la prison de Ferrara, Alfredo, en grève de la faim depuis le 29 mai, a (au 18 juin) déjà perdu 15 kilos, mais il dit qu’il va assez bien et qu’il a commencé a prendre du sucre. Il réaffirme qu’il n’arrêtera pas sa grève de la faim jusqu’à quand les deux compagnonnes enfermées à L’Aquila n’arrêterons pas. Stecco, lui aussi en grève de la faim depuis le 29 mai, l’a interrompu le 17 juin, parce qu’il a perdu trop de poids.

*****

Pour leur écrire :

Robert Firozpoor
Marco Bisesti
Casa Circondariale San Michele
Strada Casale, 50/A
15121 – Alessandria (Italie)

Natascia Savio
Silvia Ruggeri
Anna Beniamino

Via Amiternina, 3
Località Costarelle di Preturo
67100 – L’Aquila (Italie)

Alfredo Cospito
Luca Dolce
(et aussi Nicola Gai et Alessandro Mercogliano)
Casa Circondariale
Via Arginone, 327
44122 – Ferrara (Italie)

*****

Quelques signes de soutien, à travers le monde

Berlin (Allemagne) :

*****

Brisbane (Australia) :

Valence, Drôme:15 conteneurs se sont immolés au milieu des rues de Fontbarlettes le 23 juin

Poubelles incendiées, policiers caillassé.Dans la nuit du dimanche 23 au 24 juin, de nombreuses poubelles ont été incendiés et déposés au milieu des rues du quartier fontbarlettes, à valence. Au total une quinzaine de conteneurs ont brûle. Lors de l’intervention, les policiers valentinois ont été visés par des projectiles. La bataille s’est terminée à 2 du matin. Il n’y a pas eu d’interpellation.la  trouvé presse du 25 juin


Résultat de recherche d'images pour "l'état nous observe contre la video surveillance"

Dans les collèges de valence et de Montélimar…. la région Auvergne-Rhône-Alpes a financé des cameras video surveillance..  C’est insupportable de voir des militants  sur un blog citoyens(un média libre ouvert à toutes et à tous !)capture du texte dans le compte rendu de la soirée du 23 juin: »Un gendarme a porté plainte contre elle pour ‘coups de pieds’, ce qui n’est absolument pas vrai. Elle demande à ce que les caméras soient visionnées. » on conclue donc  qu’elle  demande les images des cameras vidéo surveillance pour lutter pour leur valeur l’innocentisme. Alors qu’on lutte contre la présence des caméras qui nous observent  et même dans les collèges ..

on a déjà publié ce texte reçu dans les mails du laboratoire anarchiste à propos« Défense collective » ? – Mais quelle « défense » et quelle « collective » ?ici

Même si on n’ y étais pas au rond point sud, on ne se dissocie pas avec la personne   qui est apparemment convoqué à la gendarmerie de Crest à 8h30 le 27/06.

Besançon, France : Une poubelle jaune s’est immolée, quelques heures avant l’été – 16 juin 2019

Appel aux poubelles jaunes
pour un été 2019 enflammé !

Le 16 de ce mois, comme chaque dimanche soir,
j’étais de sortie, le bac bien rempli
de tout un tas de déchets de ce monde de merde
(éco-responsable qu’ils disent).

Inspirée par d’autres jaunes révoltés
et dans une ultime tentative de me libérer,
je me suis collée à un engin de chantier d’un futur écoquartier
juste avant de m’immoler.

J’ai mis un peu de temps avant de m’embraser,
certainement à cause des fortes pluies des dernières heures,
mais quelques combustibles supplémentaires ont fait mon bonheur.

J’ai fini par m’embraser et à causer des dégâts à une machine d’une petite entreprise locale, engagée dans le mégaprojet d’écoquartier « Vauban ».

L’été est là. plein de mes consoeurs n’attendent que ça, de se faire allumer le bac.
et des fois elles ont besoin d’un petit coup de main.

Ca demande pas grand chose, surtout quand il fait sec et chaud,
un simple mouchoir suffit à passer une soirée enflammée.

A la guerre sociale j’ai voulu contribuer,
contre les riches et l’Etat j’étais déterminée.

Pole emploi, mairies, banques, préfs, commicos, écoquartiers …
Il y a tant de choses à cramer sur notre chemin vers la liberté !

#jesuispoubellejaune

Paris, France : Procès en appel de la lutte contre la machine à expulser – 25 juin 2019

Le 25 juin 2019 à Paris devant la Cour d’appel se tiendra un nouveau procès de la lutte contre la machine à expulser, suite aux visites inamicales dans les agences Air France et SNCF de mars 2010, quelques heures après la condamnation à des années de taule de dix sans-papiers accusés de l’incendie du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes.

Le 22 juin 2018 en première instance, les juges ont distribué pour les dégradations et le refus de donner ses empreintes et son ADN, à trois compagnons et camarades, des peines de 4 mois ferme, 3 mois ferme et 2 mois ferme, plus des amendes de 1000 euros chacun. Quant aux quatre autres accusé.e.s uniquement des refus de signalétique et de prélèvement biologique, trois ont pris 1 mois de sursis plus 500 euros d’amende, la quatrième ayant pris 60 jours amende à 10 euros, plus 500 euros d’amende.

De 2006 à 2011, une lutte contre la machine à expulser a touché des centaines d’objectifs de manière variée, avec le feu comme avec le marteau ou l’acide, sans compter les balades sauvages et les discussions publiques, ou les idées (affiches, banderoles, tags, tracts) directement adressées à la rue au-delà de tout rapport virtuel. Une lutte sans sujet ni centre politique, qui proposait à chacun l’auto-organisation sans médiation et l’action directe diffuse à partir d’un angle particulier, la machine à expulser, une lutte au nom de la « liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers ».

Après des mois d’enquêtes menées par les petits soldats de la section anti-terroriste (SAT) de la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres et deux vagues de perquisitions en février et juin 2010 dans une quinzaine de domiciles, deux vastes instructions judiciaires furent ouvertes. Elles ont fini sept années plus tard par des jugements qui se raccrochent aux branches, faute d’avoir pu mettre la main sur les anonymes qui avaient mené toutes ces attaques. Après s’être largement dégonflée, la première a ainsi conduit à la condamnation en juin 2017 de trois personnes à 4 mois de prison avec sursis, pour des tags suite à une promenade nocturne («  dégradations en réunion »). La seconde a de son côté conduit aux condamnations citées plus haut (soit, en passant, des peines supérieures à celles demandées par le procureur). En cause ? Des visites inamicales rendues à l’agence Air France de Bastille et à la boutique SNCF de Belleville, qui durent rester porte close pendant plusieurs jours, ainsi qu’une pauvre vitrine d’un magasin Bouygues redécorée dans un même élan (constituant des «  dégradations ou détériorations du bien d’autrui commises en réunion »). Ces deux actions s’étaient déroulées le 17 mars 2010, quelques heures après la condamnation à des années de taule de dix sans-papiers accusés de l’incendie du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes.

A travers le verdict du 22 juin 2018, rendu ironiquement 10 ans jour pour jour après cette même révolte destructrice du CRA de Vincennes, c’est l’ensemble de la lutte contre la machine à trier, enfermer et expulser les indésirables, ponctuée ces années-là de vagues de sabotages, que le pouvoir a souhaité viser en guise d’avertissement contre toutes celles et ceux qui continuent aujourd’hui de lutter contre elle, de Calais à Paris ou de Ouistreham à Briançon. Notamment parce que l’attaque de ces mille et un rouages reste une possibilité toujours actuelle  : contre Air France, Bouygues et la SNCF évidemment, et contre beaucoup d’autres encore comme La Poste qui a encore assumé le 1er juin dernier avoir balancé un sans-papier aux flics à Champigny-sur-Marne «  parce que c’est la loi  ». Sans oublier que des sans-papiers continuent aussi de se révolter à l’intérieur des centres de rétention, comme à Rennes le 10 mai où leur rage incendiaire a réduit de moitié les capacités d’enfermement du lieu.

Mais si l’État n’a pas oublié de boucler sa petite vengeance contre les sept camarades et compagnon.ne.s, y compris de longues années après, c’est aussi pour une petite raison supplémentaire : frapper une manière de lutter et de s’auto-organiser de façon autonome au sein de la guerre sociale. Une manière sans partis, syndicats ni journaflics où l’on se met en jeu à la première personne pour agir directement contre tout ce qui nous opprime, des frontières à l’enfermement, du contrôle social aux guerres technologiques, de l’exploitation à la domination, une manière sans médiation pour en finir avec le vieux monde de l’autorité.
Pour ne donner que quelques exemples, alors que les fins limiers de l’anti-terrorisme ne sont jamais parvenus à identifier les joyeux saccageurs d’Air France et de la SNCF, le tribunal a fourgué 2 mois ferme à un compagnon qui dans l’après-midi est filoché par des policiers de la SAT qui le voient acheter de la colle dans le 18e arrondissement puis le perdent, colle dont la composition chimique au néoprène – la plus courante qui soit – serait la même que celle utilisée pour l’agence Air France du 11e arrondissement. C’est bidon, mais cela suffit à ces larbins pour distribuer des peines de ferme. Car pour tous les accusé.e.s, le fait «  d’avoir des centres d’intérêts en rapport avec les mobiles des infractions commises », soit plus prosaïquement d’avoir à la maison des livres, des brochures et des affiches subversives ou d’être présent à des rassemblements en solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes, suffit à justifier pour les charognes en toge l’existence «  d’indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’il/elle ait commis des dégradations en réunion, outre l’existence de raisons plausibles de soupçonner qu’il/elle avait commis une infraction ». Misère de la démocratie totalitaire qui justifie a posteriori à travers du papier saisi en perquisition des peines qui vont jusqu’à 2 mois de prison ferme en jours-amende pour les seuls refus d’ADN et de signalétique, en l’absence de toute autre accusation concernant un fait spécifique.

Les grosses ficelles ont donc été comme souvent de sortie ce 22 juin 2018, ce qui n’est pas une surprise contre des accusé.e.s dont le profil ou le casier correspondent à leur non-collaboration depuis le début de cette affaire : celui d’individus rétifs à la loi. Rien de nouveau sous les fourches caudines de la justice, dont l’objectif est d’effrayer et de punir quiconque s’oppose ou fait obstacle à la marche radieuse de l’ordre social et de la paix des marchés. Qui plus est quand on refuse obstinément de se confesser aux flics, de s’auto-ficher dans leurs poulaillers ou de renier ses idées anti-autoritaires devant les tribunaux. Qui plus est quand on ne se reconnaît pas dans les catégories d’innocent et de coupable, mais qu’on défend l’idée d’une liberté en acte contre le pouvoir.

Les sept camarades et compagnon.ne.s ont fait appel du jugement du 22 juin 2018 prononcé par la 16e chambre du tribunal correctionnel. Après une première audience relais le 2 novembre 2018, le procès en appel se tiendra mardi 25 juin 2019 à 9h, chambre 11 pôle 4, à l’ancien tribunal (métro Cité).

Chacun peut d’ores et déjà exprimer sa solidarité de la manière qu’il trouvera la plus adéquate ! De la Méditerranée devenue un gigantesque cimetière marin à la mise en camps des migrants qui forcent les frontières terrestres, de la construction de dizaines de nouvelles prisons aux technologies de contrôle de la ville-carcérale et à l’extension des frontières intérieures, saboter la machine à expulser et à enfermer est bien le moins que l’on puisse faire.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

Des ennemis de toutes les frontières

[Publié sur indymedia nantes, 24.06.2019]

Ab ovo

Dialectique Gilets jaunes/Black blocs/manifs « insurrectionnelles »/répression aveugle et sanglante/radicalisation :

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/enquete-franceinfo-pourquoi-gilets-jaunes-et-black-blocs-ont-fini-par-faire-cause-commune_3272573.html

 

https://www.lci.fr/social/qu-est-ce-que-le-black-bloc-cette-strategie-utilisee-par-les-manifestants-d-ultragauche-2119880.html

 

https://www.contrepoints.org/2019/05/04/343306-black-bloc-zadistes-gilets-jaunes-les-ultras-ont-le-vent-en-poupe

 

(NB : Proportionnément à Mai 68, il y a eu peu de voitures retournées ou cramées pour faire des barricades pendant ces manifs, influence des Gilets jaunes sur les Black blocs ? Modération générationnelle de ces intrépides Black blocs ?)

 

Un livre à acheter pour venir en aide financièrement aux Gilets jaunes victimes de la répression judiciaire :

 

http://www.insomniaqueediteur.com/publications/ahou-ahou-ahou

 

Que faire désormais, dans l’attente hypothétique d’un blocage généralisé de l’économie, pour faire reculer les néolibéraux de combat, extrémistes, sans scrupules, prêts à tout pour imposer leurs régressions sociales pro-patronales, oligarchiques, sourds aux demandes des dépossédés, des précarisés (qui risquent malheureusement d’être toujours plus nombreux à voter pour l’extrême-droite – néolibérale elle aussi… – par dépit ou impuissance), indifférents aux conséquences catastrophiques du système plein de séductions qu’ils imposent à la planète ?

 

« … À l’heure où le système capitaliste mondial s’apprête à connaître la décennie la plus critique et la plus turbulente de son histoire – sur fond de désastre écologique grandissant et d’inégalités sociales de plus en plus explosives et indécentes – il me paraît donc grand temps de refermer, une fois pour toutes, la triste parenthèse politique de la gauche libérale (comme avant elle, celle du stalinisme) et de redécouvrir au plus vite, avant qu’il ne soit trop tard, cette critique socialiste de la société du Spectacle et du monde de la Marchandise qui est clairement redevenue aujourd’hui plus actuelle que jamais. » :

 

https://comptoir.org/2019/06/20/jean-claude-michea-il-est-grand-temps-de-refermer-la-triste-parenthese-politique-de-la-gauche-liberale/?fbclid=IwAR2s85cPoKOUEg56R1_yGXyUYaxxZaNFKwvdJbE-zyYk8cjqLZQeZY7qSvA

 

http://debordiana.chez.com/francais/is6.htm#instructions

« … La contestation de la société actuelle dans son ensemble est le seul critère d’une libération authentique sur le terrain des villes, comme à propos de n’importe quel autre aspect des activités humaines. Autrement, une « amélioration », un « progrès », sera toujours destiné à huiler le système, à perfectionner le conditionnement qu’il nous faut renverser dans l’urbanisme et partout. Henri Lefebvre, dans le n° 3 de la Revue française de sociologie (juillet-septembre 1961) critique beaucoup d’insuffisances du projet de l’équipe d’architectes et de sociologues qui vient de publier à Zürich Die neue Stadt, eine Studie für das Fürttal. Mais il nous semble que cette critique ne va pas assez loin précisément pour n’avoir pas mis clairement en cause le rôle même de cette équipe de spécialistes dans un cadre social dont elle admet sans discussion les impératifs absurdes. De sorte que l’article de Lefebvre valorise encore trop des travaux qui ont certainement leur utilité, et leurs mérites, mais dans une perspective radicalement ennemie des nôtres. Le titre de cet article « Utopie expérimentale : pour un nouvel urbanisme » contient déjà toute l’équivoque. Car la méthode de l’utopie expérimentale, pour correspondre vraiment à son projet, doit évidemment embrasser la totalité, c’est-à-dire que sa mise en œuvre ne saurait mener à un « nouvel urbanisme », mais à un nouvel usage de la vie, à une nouvelle praxis révolutionnaire. C’est aussi le manque de liaison entre le projet d’un bouleversement passionnel de l’architecture et les autres formes du conditionnement, et de son refus, à l’échelle de toute la société, qui fait la faiblesse des thèses de Feuerstein, publiées dans le même numéro de la revue de la section allemande de l’I.S., malgré l’intérêt de plusieurs points, particulièrement la notion de bloc erratique, « représentation du hasard et aussi la plus petite organisation d’objets qui englobe un événement ». Les idées de Feuerstein qui vont dans la ligne de l’I.S., sur une « architecture accidentelle », ne peuvent être comprises dans toutes leurs conséquences, et réalisées, que précisément par un dépassement du problème séparé de l’architecture, et des solutions qu’on lui réserverait abstraitement.

D’autant plus que, dès à présent, la crise de l’urbanisme est une crise concrètement sociale et politique, même si, aujourd’hui, aucune force issue de la politique traditionnelle n’est plus en mesure d’y intervenir. Les banalités médico-sociologiques sur la « pathologie des grands ensembles », l’isolement affectif des gens qui doivent y vivre, ou le développement de certaines réactions extrêmes de refus, principalement dans la jeunesse, traduisent simplement ce fait que le capitalisme moderne, la société bureaucratique de la consommation, commence à modeler un peu partout son propre décor. Cette société construit, avec les villes nouvelles, le terrain qui la représente exactement, qui réunit les conditions les plus adéquates de son bon fonctionnement ; en même temps qu’elle traduit dans l’espace, dans le langage clair de l’organisation de la vie quotidienne, son principe fondamental d’aliénation et de contrainte. C’est donc là également que vont se manifester avec le plus de netteté les nouveaux aspects de sa crise.

À Paris, en avril, une exposition d’urbanisme intitulée « Demain Paris » présentait en réalité la défense des grands ensembles, déjà mis en place ou projetés loin autour de la ville. L’avenir de Paris serait tout extra-parisien. Un parcours didactique visait, dans sa première tranche, à convaincre les gens (principalement des travailleurs) que Paris, comme le prouvaient des statistiques péremptoires, était plus malsain et inhabitable que toute autre capitale connue. Ils avaient donc à se transporter ailleurs, et justement la solution heureuse était présentée ensuite, négligeant seulement de révéler à quel prix il fallait maintenant payer la construction de ces zones de regroupement : par exemple combien d’années d’esclavage économique renforcé représente l’achat d’un appartement dans ces ensembles ; et quelle réclusion urbaniste à vie représente ensuite cette propriété acquise.

Cependant la nécessité même de cette propagande truquée, le besoin de présenter cette explication-là aux intéressés après que l’administration ait tranché souverainement, révèle une première résistance des masses. Cette résistance devra être soutenue et éclairée par une organisation révolutionnaire réellement résolue à connaître toutes les conditions du capitalisme moderne et à les combattre. Les enquêtes sociologiques, dont le plus rédhibitoire défaut est de ne présenter des options qu’entre les misérables variantes de l’existant, indiquent que 75 % des habitants des grands ensembles rêvent de posséder un pavillon avec un jardin.

C’est cette image mystifiée de la propriété, au sens ancien, qui avait mené, par exemple, les ouvriers de Renault à acheter les petites maisons qui leur sont tombées sur la tête, en juin, dans tout un quartier de Clamart. Ce n’est pas par un retour à cette idéologie archaïque, d’un stade périmé du capitalisme, que les conditions d’habitat d’une société devenant maintenant totalitaire pourront être remplacées dans les faits, mais par la libération d’un instinct de construction actuellement refoulé chez tous : libération qui ne peut aller sans les autres aspects de la conquête d’une vie authentique… »

En pièce jointe, un texte de Claude Roy à qui, je pense, on pardonnera d’avoir été stalinien jusqu’en 1956 ; on peut pardonner cela aussi, il me semble, à Roger Vailland, Edgar Morin, Georges Guingouin, Jean-Pierre Vernant, Albert Soboul, Emmanuel Leroy-Ladurie, Maurice Merlau-Ponty, Henri Lefebvre, Jean-Claude Michéa, d’autres que j’oublie, et à tous les prolos communistes qui « ne savaient pas » ou refusaient de croire cela possible… Non, pas à Thorez, Aragon, Elsa Triolet, Séguy, Marchais, etc. ; idem pour les ex-maoïstes devenus ultra-libéraux, Glucksmann, Béchamel, Sollers et tutti quanti. Pour François Furet, Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut je vous laisse juge…

 

https://blogs.mediapart.fr/jean-jacques-birge/blog/091117/lettre-ouverte-ceux-qui-sont-passes-du-col-mao-au-rotary

 

(Le proche ami de Kostas Papaoiannou, Raymond Aron, avait trouvé le texte irrévérencieux de Claude Roy( en  PDFici sur ses positions très « grincheux libéral » en 1968 « désagréable mais non injurieux »)

 

Cordialement.

Henri

 

https://www.youtube.com/watch?v=ke9mddHlnCk

(reçu par mail)

 

 

 

Garde nationale, la bourgeoisie prépare la guerre!!

 Valence: Au Laboratoire 8 place st jean mercredi 26 /06 à partir de 18h30 contre service national universelles recherche de pistes pour des actions décentralises


Note:Voilà une autre piste concernant la possible suite du service national universelle penser à  intégrer la garde nationale.


Depuis la suppression du service militaire en 1997 et sa professionnalisation, les missions confiées aux forces armées ont subi des modifications. Elles ne font plus la guerre mais traquent les terroristes : Mali, Libye Afghanistan, etc. Elles n’interviennent plus dans les affaires internes africaines, mais agissent en forces humanitaires et de paix pour éviter des guerres civiles aux populations locales : Centre Afrique, Côte d’Ivoire etc. En France elles assurent « notre » sécurité, patrouillent dans les rues depuis le plan « Vigie Pirate », poursuivi en 2015 par « l’Opération Sentinelle » et l’Etat d’Urgence.
C’est après l’attentat de Nice, en juillet, que le président a lancé son appel aux volontaires pour renforcer la « Réserve Opérationnelle ». Jusqu’à peu, cette réserve somnolente était composée d’anciens militaires et de volontaires de la société civile qui mettaient leurs compétences professionnelles bienvenues au service des armées. Elles permettaient aux forces militaires, gendarmes ou policières engagées sur le terrain d’être renforcées et de tenir. Après une formation, notamment de tir, ces réservistes opérationnels assument les mêmes missions que leurs homologues et sont mobilisables sur des théâtres d’opérations extérieurs. Par contre, ceux qui relèvent de la police nationale n’interviennent pas car pas armés, du moins jusqu’à ce jour. Elle semble bien révolue cette époque où l’armée de réserve victime des coupes budgétaires, sans moyens, n’était qu’une coquille vide pour nostalgiques, aux entraînements rares, aux équipements dépassés, où même les anciens militaires n’étaient plus convoqués pour les périodes de classes.

Enrôlez-vous.

Ils seraient 63000 et seront 85000 en 2018 prédit le chef de l’État. Ces effectifs permettront de déployer quotidiennement quelques 9250 réservistes « pour assurer la protection du pays ». 311 millions d’euros sont dégagés par la loi de finances de 2017. Les budgets alloués sont passés de 71 millions en 2014 à 100 millions en 2016 soit une augmentation totale de 77% entre 2014 et 2018. Si l’intention est de recruter, l’objectif est de fidéliser ces volontaires réservistes. Dans ce but, chaque jeune de nationalité française et de moins de 25 ans qui s’engage, après acceptation d’aptitude physique et médicale, pourra se faire financer son permis de conduire B par l’État à hauteur de 1000 euros. Les étudiants qui s’engagent sur 5ans et acquitteront leurs 37 jours annuels de formation toucheront une allocation mensuelle de 100 euros par mois. L’État versera une prime de 250 euros à tout réserviste ayant acquitté ses 37 jours de formation, qui renouvellerait son contrat initial dans l’année. Pour sensibiliser les salariés, l’État offre à leurs patrons un dégrèvement de 60% du montant du salaire et des charges correspondant au temps d’engagement du réserviste concerné. Chaque engagé réserviste de rang perçoit une indemnité journalière de 50 euros à 89 euros. Somme variable selon la situation personnelle et le grade intégré. Pour les demandeurs d’emplois, une coopération renforcée verra le jour avec pôle emploi. « Particulièrement dans cette période où trouver du travail prend du temps » dixit JM. Bockel, sénateur UDI.

Nous sommes donc loin de cette « réserve citoyenne de défense » créée après les attentats de 2015, qui réunissait des bénévoles issus du service public ne percevant aucune rémunération ou indemnisation pour leur engagement, et qui renforçait, nous disaient-on « le lien entre l’armée et la nation ». Tout comme nous sommes très loin du service civique créé en 2010, permettant à des jeunes de 16 à 25 ans, diplômés ou pas, d’effectuer des missions de six à douze mois dans des associations, des collectivités locales ou des établissements publics. Chaque volontaire reçoit une indemnité de 467,34€ net par mois, financée par l’État. Pour les jeunes, nous expliquait-on, c’était une opportunité de s’engager dans une mission d’intérêt général, dans la solidarité etc.. Pôle emploi et les socialistes étaient ravis. Autant de demandeurs d’emploi en moins sur leurs statistiques.

Des poubelles du FN.

Dans l’air sécuritaire du moment, la proposition d’une garde nationale est sortie des cartons du FN puis reprise par ses concurrents électoraux de la droite « Les Républicains ». Le président Hollande s’en saisit, après l’attentat de Nice le 28 juillet, et l’officialise en conseil des ministres, en octobre 2016. Hollande et la bourgeoisie sécuritaire instrumentalisent les traumatismes des précédents attentats perpétrés en France et la crainte des français et des françaises d’éventuels actes terroristes à venir, pour, avec des variantes, enrôler derrière eux la population déroutée et détournée de leur giron électoral. Ils entonnent les chants du patriotisme, de la sauvegarde de la nation, du don de soi, et d’un nationalisme primaire. Aujourd’hui, en promouvant une garde nationale, en revigorant cette nouvelle force de soutien, les socialistes, républicains et nationalistes, préparent la population à intégrer comme une évidence que la patrie est en danger. Certains osent même prédire une inéluctable guerre civile. En cette période de crise politico-sociale sans perspectives pour nos socialistes, il n’est pas étonnant que le premier d’entre eux aille puiser dans les poubelles du FN. Rappelons que Hollande, avec la même inspiration, avait tenté d’inscrire dans la constitution le principe de déchéance de la nationalité. Une mesure qui n’avait plus cours depuis le régime de Vichy et Pétain.

La Maréchal et ses patriotes.

Surfant sur l’émotion suscitée par l’assassinat du curé Hamel à Saint Etienne du Rouvray, c’est une Marion Maréchal Le Pen qui, média en bandoulière, se porte aussitôt volontaire comme réserviste. Après tout, ce dossier traînait aussi dans le présentoir de sa boutique du Front National qui dans son programme de défense affichait : « Organiser une garde nationale de 50000 hommes et femmes réservistes sur l’ensemble du territoire (Outre mer non compris) et mobilisable dans un bref délai ». « …Face à la menace qui pèse sur la France, j’ai décidé de rejoindre la réserve militaire. J’invite tous les jeunes patriotes à faire de même » déclarera t- elle, imitant son grand père, Jean Marie ancien député, qui s’engagea dans les paras en Algérie y défendre l’Algérie Française. « …il faut faire des démonstrations d’actes… j’ai fait le choix » déclare Marion Maréchal Le Pen. Ira-t-elle jusqu’à torturer comme son grand père lors de son engagement en Algérie ? Peut-on imaginer les profils de « ses » ou, « ces » nostalgiques ou néo patriotes volontaires lors des ces recrutements intensifs qui, après des formations militaires succinctes, pourraient être en opération, dotés d’armes de guerres ! Même encadrés par des professionnels, nous ne pouvons que redouter cette « sécurisation précaire » du territoire que nous offre le gouvernement. Devons- nous redouter l’aspect « milice » qui ne manquera pas de se propager entre patriotes ? Car, là est le danger qui gangrènera cette réserve opérationnelle. Comment ne pas redouter cette garde nationale quand la police nationale tue dans les quartiers, mutile dans les manifestations ou assassine Rémi Fraisse à Sievens en toute impunité, couverte par sa hiérarchie. Autant de professionnels de l’ordre qui répondent à plus de 60% aux appels électoraux de Marine Le Pen. Les patriotes trouveront là l’occasion de tisser des réseaux entre eux et enfin pouvoir en découdre avec « l’invasion » qui les menace. Cette garde nationale dont le but démocratique et d’aider à combattre le terrorisme ne risque t- elle pas de déraper à son tour passant de la chasse aux islamistes au tir au faciès car se sentant menacée ? Qui empêchera alors ces engagés patriotes, sous prétexte de « lutter contre la barbarie » comme le dit F. Hollande, de multiplier les provocations dans la rue, les quartiers, ou de riposter pour les avoir subies ?

D’une garde nationale à l’autre.

La création de cette garde nationale se déroule sur fond de roulements de tambours de guerre européenne de plus en plus rapprochés contre les russes. N’oublions pas qu’en Europe, outre des partis populistes au pouvoir dans différents pays, on peut voir en action des armées de réserve, des gardes nationales, des milices paramilitaires inspirées de nationalisme primaire ou proches de l’extrême droite ou même pro-nazis. En Ukraine, la garde nationale soutenue et équipé par l’OTAN s’inspire des formatons SS qui ont servi contre l’armée rouge lors de la dernière guerre. Avec le même entrain, le venin patriote et belliqueux est diffusé en Pologne, en Hongrie et autres régions de l’Est de l’Union Européenne contre les russes certes, mais aussi contre les roms, contre les migrants qui cherchent refuge et asile ou contre l’avortement et les droits des femmes. Outre Atlantique, chez l’ex président « démocrate » Obama, la garde nationale intervient pour mater les révoltes lors d’émeutes urbaines ou de manifestations de protestation contre les violences et assassinats perpétrées par des policiers. Ces réservistes US participent aussi aux occupations militaires en Afghanistan et en Irak. Autant de références dont la presse hexagonale se garde bien de parler.

La bourgeoisie et le gouvernement redoutent avec raison l’action de groupes ou d’individus terroristes en capacité d’agir sur le sol français. De tels actes les discréditent sur leurs capacités à répondre à la demande protectrice des électeurs et des électrices. Pourtant en Syrie ils s’en accommodent contre Bachar el Assad et contre les russes. Ils pactisent même avec certaines factions rivales de Daesh, tel le Front Fatah al Cham (ex Al Nosra, ex Al Qaïda).

Au nom de la lutte anti-terroriste…

Un rapport sénatorial PS-UDI précise les objectifs de cette force de réserve à la condition : « D’être rendue plus forte, plus structurée, plus nombreuse avec un maillage territorial qui ancre la réserve sur l’ensemble du territoire, notamment les déserts militaires. Elle offrirait à l’armée active un appui opérationnel à la hauteur des nouveaux besoins de notre territoire ». Autant de critères qui avantagent la gendarmerie.

Vu l’ampleur des effectifs, 85000 hommes ou femmes réservistes, il ne s’agit plus de traquer ou prévenir des attentats terroristes, mais bel et bien de préparer un quadrillage militaro-policier qui par son maillage servira au contrôle des populations. N’oublions pas les nombreuses assignations à résidence lors de la COP21 sans lien avec la lutte anti terroriste. Il est vrai que les forces professionnelles de police sont de plus en plus engagées sur des opérations qui durent dans le temps. Telles la présence continue dans la rue dans le cadre de l’Etat d’urgence et « l’Opération Sentinelle », la chasse aux migrants à Calais et à Paris, les pressions contre les opposants de Notre Dame Des Landes, etc. Tandis qu’à l’extérieur, jamais les troupes françaises n’ont été autant engagées : Afghanistan, Syrie, Libye, Mali, Centre Afrique etc. Par ailleurs, les tensions guerrières s’exacerbent entre les puissances occidentales et la Russie : Ukraine et Syrie. Autant de foyers de guerre où les armées professionnelles françaises sont à flux tendu. L’état d’urgence, qui répondait, après l’attentat du Bataclan, plus à une surenchère sécuritaire et électoraliste, n’a pas empêché les 86 morts de Nice ou l’assassinat du curé Hamel en l’église de Saint Etienne du Rouvray. Il en sera de même avec cette garde nationale opérationnelle, elle ne préviendra d’aucune manière des actes terroristes qui sont l’œuvre d’individus isolés même s’ils sont revendiqués par Daesh. Enfin notons que dans le cadre de la régionalisation, des coupes budgétaires et des baisses d’effectifs dans la police, cette force opérationnelle sera bienvenue car son coût sera moindre pour l’Etat.

…Une arme contre les prolétaires.

Nous pouvons craindre l’usage de cette garde nationale « démocratique », son quadrillage, son maillage pour intervenir dans ces zones faussement dites de non droit, les cités, quartiers populaires, ZADs, etc. Bref, tous les lieux où demain apparaîtront de nouvelles révoltes ou résistances, contre le monde qu’ils nous imposent. Nos gouvernants et le patronat redoutent autant de voir exploser la révolte des « sans dents », de tous ceux, celles, qui ont en marre et subissent les mesures antisociales de leur politique réactionnaire. Cette colère, qui sans conscience collective de classe, ni projet autonome, sera manipulée et canalisée vers les urnes, d’où surgira un opportunisme inconnu. Aujourd’hui en France la classe ouvrière et les prolétaires n’ont pas un rapport de force les inquiétant. La bourgeoisie a encore une marge d’illusions démocratiques. De tous temps, dans l’exacerbation des tensions sociales, les gestionnaires du capital n’ont eu de cesse, d’utiliser des forces plus ou moins légales : nervis, milices, forces para militaires. Ainsi, malgré des nuances dans leurs programmes électoraux, détenteurs ou aspirants au pouvoir, s’accorderont tous pour renforcer et muscler ce nouvel outil de « pacification » étatique.

L’instabilité sociale et politique, l’instrumentalisation hypocrite de la menace terroriste, voire l’éventualité d’une guerre civile évoquée par le chef des services de renseignements français et l’escalade d’interventions dans des conflits extérieurs sont autant de conditions qui précipitent la bourgeoisie dans une surenchère électoraliste et conduisent le PS à renforcer ces forces de répression en vue de quadriller l’ensemble du territoire. La bourgeoisie mise sur une politique de la tension, une sorte de guerre civile intercommunautaire de basse intensité. Diviser et réprimer pour accroître ses profits. D’une certaine façon, en occupant la rue en manifestations durant les mois de résistance contre la loi El Khomri ou en occupant des places avec « nuit debout », il a été démontré que l’État d’Urgence pouvait être inopérant comme il a été démontré que la répression excessive de la police et de la justice ne décourageait nullement une opposition sociale en mouvement.

MZ 15 11 2016 Caen