Ab ovo

Dialectique Gilets jaunes/Black blocs/manifs « insurrectionnelles »/répression aveugle et sanglante/radicalisation :

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/enquete-franceinfo-pourquoi-gilets-jaunes-et-black-blocs-ont-fini-par-faire-cause-commune_3272573.html

 

https://www.lci.fr/social/qu-est-ce-que-le-black-bloc-cette-strategie-utilisee-par-les-manifestants-d-ultragauche-2119880.html

 

https://www.contrepoints.org/2019/05/04/343306-black-bloc-zadistes-gilets-jaunes-les-ultras-ont-le-vent-en-poupe

 

(NB : Proportionnément à Mai 68, il y a eu peu de voitures retournées ou cramées pour faire des barricades pendant ces manifs, influence des Gilets jaunes sur les Black blocs ? Modération générationnelle de ces intrépides Black blocs ?)

 

Un livre à acheter pour venir en aide financièrement aux Gilets jaunes victimes de la répression judiciaire :

 

http://www.insomniaqueediteur.com/publications/ahou-ahou-ahou

 

Que faire désormais, dans l’attente hypothétique d’un blocage généralisé de l’économie, pour faire reculer les néolibéraux de combat, extrémistes, sans scrupules, prêts à tout pour imposer leurs régressions sociales pro-patronales, oligarchiques, sourds aux demandes des dépossédés, des précarisés (qui risquent malheureusement d’être toujours plus nombreux à voter pour l’extrême-droite – néolibérale elle aussi… – par dépit ou impuissance), indifférents aux conséquences catastrophiques du système plein de séductions qu’ils imposent à la planète ?

 

« … À l’heure où le système capitaliste mondial s’apprête à connaître la décennie la plus critique et la plus turbulente de son histoire – sur fond de désastre écologique grandissant et d’inégalités sociales de plus en plus explosives et indécentes – il me paraît donc grand temps de refermer, une fois pour toutes, la triste parenthèse politique de la gauche libérale (comme avant elle, celle du stalinisme) et de redécouvrir au plus vite, avant qu’il ne soit trop tard, cette critique socialiste de la société du Spectacle et du monde de la Marchandise qui est clairement redevenue aujourd’hui plus actuelle que jamais. » :

 

https://comptoir.org/2019/06/20/jean-claude-michea-il-est-grand-temps-de-refermer-la-triste-parenthese-politique-de-la-gauche-liberale/?fbclid=IwAR2s85cPoKOUEg56R1_yGXyUYaxxZaNFKwvdJbE-zyYk8cjqLZQeZY7qSvA

 

http://debordiana.chez.com/francais/is6.htm#instructions

« … La contestation de la société actuelle dans son ensemble est le seul critère d’une libération authentique sur le terrain des villes, comme à propos de n’importe quel autre aspect des activités humaines. Autrement, une « amélioration », un « progrès », sera toujours destiné à huiler le système, à perfectionner le conditionnement qu’il nous faut renverser dans l’urbanisme et partout. Henri Lefebvre, dans le n° 3 de la Revue française de sociologie (juillet-septembre 1961) critique beaucoup d’insuffisances du projet de l’équipe d’architectes et de sociologues qui vient de publier à Zürich Die neue Stadt, eine Studie für das Fürttal. Mais il nous semble que cette critique ne va pas assez loin précisément pour n’avoir pas mis clairement en cause le rôle même de cette équipe de spécialistes dans un cadre social dont elle admet sans discussion les impératifs absurdes. De sorte que l’article de Lefebvre valorise encore trop des travaux qui ont certainement leur utilité, et leurs mérites, mais dans une perspective radicalement ennemie des nôtres. Le titre de cet article « Utopie expérimentale : pour un nouvel urbanisme » contient déjà toute l’équivoque. Car la méthode de l’utopie expérimentale, pour correspondre vraiment à son projet, doit évidemment embrasser la totalité, c’est-à-dire que sa mise en œuvre ne saurait mener à un « nouvel urbanisme », mais à un nouvel usage de la vie, à une nouvelle praxis révolutionnaire. C’est aussi le manque de liaison entre le projet d’un bouleversement passionnel de l’architecture et les autres formes du conditionnement, et de son refus, à l’échelle de toute la société, qui fait la faiblesse des thèses de Feuerstein, publiées dans le même numéro de la revue de la section allemande de l’I.S., malgré l’intérêt de plusieurs points, particulièrement la notion de bloc erratique, « représentation du hasard et aussi la plus petite organisation d’objets qui englobe un événement ». Les idées de Feuerstein qui vont dans la ligne de l’I.S., sur une « architecture accidentelle », ne peuvent être comprises dans toutes leurs conséquences, et réalisées, que précisément par un dépassement du problème séparé de l’architecture, et des solutions qu’on lui réserverait abstraitement.

D’autant plus que, dès à présent, la crise de l’urbanisme est une crise concrètement sociale et politique, même si, aujourd’hui, aucune force issue de la politique traditionnelle n’est plus en mesure d’y intervenir. Les banalités médico-sociologiques sur la « pathologie des grands ensembles », l’isolement affectif des gens qui doivent y vivre, ou le développement de certaines réactions extrêmes de refus, principalement dans la jeunesse, traduisent simplement ce fait que le capitalisme moderne, la société bureaucratique de la consommation, commence à modeler un peu partout son propre décor. Cette société construit, avec les villes nouvelles, le terrain qui la représente exactement, qui réunit les conditions les plus adéquates de son bon fonctionnement ; en même temps qu’elle traduit dans l’espace, dans le langage clair de l’organisation de la vie quotidienne, son principe fondamental d’aliénation et de contrainte. C’est donc là également que vont se manifester avec le plus de netteté les nouveaux aspects de sa crise.

À Paris, en avril, une exposition d’urbanisme intitulée « Demain Paris » présentait en réalité la défense des grands ensembles, déjà mis en place ou projetés loin autour de la ville. L’avenir de Paris serait tout extra-parisien. Un parcours didactique visait, dans sa première tranche, à convaincre les gens (principalement des travailleurs) que Paris, comme le prouvaient des statistiques péremptoires, était plus malsain et inhabitable que toute autre capitale connue. Ils avaient donc à se transporter ailleurs, et justement la solution heureuse était présentée ensuite, négligeant seulement de révéler à quel prix il fallait maintenant payer la construction de ces zones de regroupement : par exemple combien d’années d’esclavage économique renforcé représente l’achat d’un appartement dans ces ensembles ; et quelle réclusion urbaniste à vie représente ensuite cette propriété acquise.

Cependant la nécessité même de cette propagande truquée, le besoin de présenter cette explication-là aux intéressés après que l’administration ait tranché souverainement, révèle une première résistance des masses. Cette résistance devra être soutenue et éclairée par une organisation révolutionnaire réellement résolue à connaître toutes les conditions du capitalisme moderne et à les combattre. Les enquêtes sociologiques, dont le plus rédhibitoire défaut est de ne présenter des options qu’entre les misérables variantes de l’existant, indiquent que 75 % des habitants des grands ensembles rêvent de posséder un pavillon avec un jardin.

C’est cette image mystifiée de la propriété, au sens ancien, qui avait mené, par exemple, les ouvriers de Renault à acheter les petites maisons qui leur sont tombées sur la tête, en juin, dans tout un quartier de Clamart. Ce n’est pas par un retour à cette idéologie archaïque, d’un stade périmé du capitalisme, que les conditions d’habitat d’une société devenant maintenant totalitaire pourront être remplacées dans les faits, mais par la libération d’un instinct de construction actuellement refoulé chez tous : libération qui ne peut aller sans les autres aspects de la conquête d’une vie authentique… »

En pièce jointe, un texte de Claude Roy à qui, je pense, on pardonnera d’avoir été stalinien jusqu’en 1956 ; on peut pardonner cela aussi, il me semble, à Roger Vailland, Edgar Morin, Georges Guingouin, Jean-Pierre Vernant, Albert Soboul, Emmanuel Leroy-Ladurie, Maurice Merlau-Ponty, Henri Lefebvre, Jean-Claude Michéa, d’autres que j’oublie, et à tous les prolos communistes qui « ne savaient pas » ou refusaient de croire cela possible… Non, pas à Thorez, Aragon, Elsa Triolet, Séguy, Marchais, etc. ; idem pour les ex-maoïstes devenus ultra-libéraux, Glucksmann, Béchamel, Sollers et tutti quanti. Pour François Furet, Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut je vous laisse juge…

 

https://blogs.mediapart.fr/jean-jacques-birge/blog/091117/lettre-ouverte-ceux-qui-sont-passes-du-col-mao-au-rotary

 

(Le proche ami de Kostas Papaoiannou, Raymond Aron, avait trouvé le texte irrévérencieux de Claude Roy( en  PDFici sur ses positions très « grincheux libéral » en 1968 « désagréable mais non injurieux »)

 

Cordialement.

Henri

 

https://www.youtube.com/watch?v=ke9mddHlnCk

(reçu par mail)