Allemagne : Pour écrire à la compagnonne Lisa, incarcérée à Cologne pour un braquage de banque à Aachen en 2014

Sans Attendre Demain

Écrivons à Lisa

[affaire du braquage de banque de Aachen de 2013]

En décembre 2016, une anarchiste d’Amsterdam a été acquittée de l’accusation de l’expropriation d’une banque, qui a eu lieu à Aachen, en Allemagne, en 2013.

[affaire du braquage de banque de Aachen de 2014]

Depuis début 2017, deux compagnon.ne.s de Barcelone passent en procès pour l’expropriation de la Pax Bank, qui s’est déroulée à Aachen en 2014 :

le 7 juin 2017, la compagnonne anarchiste Lisa a été condamnée à 7 ans et 6 mois de prison, tandis que l’autre compagnon (qui a récemment écrit un message de remerciement) a été acquitté.

Après avoir été condamnée et envoyée à la prison de Cologne, la compagnonne a décidé de rendre son adresse publique  :

Lisa
Buchnummer: 2893/16/7
Justizvollzuganstanlt (JVA) Köln
Rochusstrasse 350
50827 Köln – Allemagne

Lisa parle espagnol, allemand, anglais et italien et elle sera heureuse de recevoir des lettres.

Que d’autres formes de solidarité continuent à être exprimées, avec elle et tou.te.s les autres prisonnier.e.s. Que les prisonnier.e.s restent toujours une partie des luttes sociales et qu’on se souvienne d’eux à travers toutes les actions de la guerre sociale. Pour l’anarchie.

[Traduit de l’anglais de contrainfo, 7 juillet 2017]

Grenoble ( Isère) cinq ans de prison en appel pour le prisonnier mutin( maj))

Le centre pénitentiaire de valence a eu sa critique avant son ouverture

Le 1 juillet à 14h le tribunal de Grenoble a rendu sa sentence pour l‘émeute du 27 novembre 2016

Romain leroy a été en appel a eu une confirmation de sa condamnation du tribunal de valence soit les cinq ans d’emprisonnement.. Le détail du jugement était peu audible. Comme les tribunaux je ne les supporte pas plus que les églises.. ça ma rendu malade de rage, lorsque j’ai vu la première page du journal local avec Rencontre avec les agents de l’administration pénitentiaire: Métier surveillant  de prison à Varces

 information :l’avocat Bernard Rippert et le prisonnier vont en cassation

dauphiné libéré

Rencontre avec les agents de l’administration pénitentiaire

Ils s’estiment parfois mal-aimés. Leur métier est surtout méconnu, malgré les régulières campagnes de recrutement. Ils sont souvent arrivés là par …

dauphiné libéré du  12 juillet valence

Valence /mutinerie à la prison

Cinq  ans de détention  confirmé en appel..

La cour d’appel  de Grenoble  a confirmé , hier , la peine  de cinq ans d’emprisonnement à l’encontre  d’un des meneurs  de la mutineries survenu  le 27 novembre  2016  dans le quartier maison centrale  du centre pénitentiaire de Valence.;

jugés le 10 mars dernier à valence  les deux meneurs  avaient  été  condamnés  à 5 ans  de prison et seul Rromain Leroy  a comparu à l’appel.

Romain Leroy, 33 ans  qui purge  djà une peine  jusqu’en 2023 ( Note  du laboratoire  il purge une peine jusqu’en 2033)), va se pouvoir  en cassation , a annoncé à l’A..F.P son avocat , Bernard Ripert..

les cinq ans requis contre lui viendra s’ajouter à  2033+5

 

le laboratoire anarchiste cet été

Salut
Comme à peu près tout le monde, cet été, le laboratoire anarchiste ne tiendra pas systématiquement ses permanences du mercredi soir (18h 30- 21h) et du vendredi (17h30-19h).On vous avertira  sur le blog.

The Revolution Of Every Day Life (2017)

Mais nous avons le plaisir d’annoncer que le mercredi 12 juillet 2017on fêtera la saint Ravachol « qui a été l’occasion de rencontres extraordinaires durant des années à la librairie Urubu de la rue Vernoux  à valence

le 12 juillet,  repas  et boisson vin et alcool, on essayera de projeter une vidéo ,

Le Pré-Saint-Gervais (Seine St Denis) : incendie solidaire d’une camionnette de sécurité

 

Le Pré-Saint-Gervais, France : Incendie solidaire avec Kara et Krème

Sans Attendre, 2017/07/07

Balade nocturne

La nuit du 2 au 3 juillet une camionnette de Stanley Security a cramé, au 22 rue Danton au Pré Saint Gervais.

Une petite pensée pour nos compagnon.ne.s anarchistes Kara et Krème, l’une emprisonnée depuis plus d’un an et l’autre depuis 5 mois.

Tout le monde déteste la police – et aussi ses ersatz. Tout le monde peut agir.

Pour un mois de juin dangereux. La solidarité c’est l’attaque.

Ravachol – Un Saint Nous Est Né !(1)

rebellyon.info

« Si tu veux être heureux, nom de dieu !
Pends ton propriétaire,
Coupe les curés en deux, nom de dieu !
Fous les églises par terre.. »

Chanté par Ravachol avant de passer sur l’échafaud…

François Koënigstein-Ravachol est né le 14 octobre 1859 à Saint-Chamond et mort guillotiné le 11 juillet 1892 à Montbrison.

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Déclaration de Ravachol

Ce texte clair, que Ravachol avait écrit pour son procès à Montbrison, le 21 juin 1892, est devenu une référence. D’ailleurs, au bout de quelques paroles, les juges lui ont interdit de le déclamer. [2]

Si je prends la parole, ce n’est pas pour me défendre des actes dont on m’accuse, car seule la société, qui par son organisation met les hommes en lutte continuelle les uns contre les autres, est responsable.

En effet, ne voit-on pas aujourd’hui dans toutes les classes et dans toutes les fonctions des personnes qui désirent, je ne dirai pas la mort, parce que cela sonne mal à l’oreille, mais le malheur de leurs semblables, si cela peut leur procurer des avantages. Exemple : un patron ne fait-il pas des vœux pour voir un concurrent disparaître ; tous les commerçants en général ne voudraient-ils pas, et cela réciproquement, être seuls à jouir des avantages que peut rapporter ce genre d’occupations ? L’ouvrier sans emploi ne souhaite-t-il pas, pour obtenir du travail, que pour un motif quelconque celui qui est occupé soit rejeté de l’atelier ? Eh bien, dans une société où de pareils faits se produisent on n’a pas à être surpris des actes dans le genre de ceux qu’on me reproche, qui ne sont que la conséquence logique de la lutte pour l’existence que se font les hommes qui, pour vivre, sont obligés d’employer toute espèce de moyen.

Et, puisque chacun est pour soi, celui qui est dans la nécessité n’en est-il pas réduit a penser :

« Eh bien, puisqu’il en est ainsi, je n’ai pas à hésiter, lorsque j’ai faim, à employer les moyens qui sont à ma disposition, au risque de faire des victimes ! Les patrons, lorsqu’ils renvoient des ouvriers, s’inquiètent-ils s’ils vont mourir de faim ? Tous ceux qui ont du superflu s’occupent-ils s’il y a des gens qui manquent des choses nécessaires ? »

Il y en a bien quelques-uns qui donnent des secours, mais ils sont impuissants à soulager tous ceux qui sont dans la nécessité et qui mourront prématurément par suite des privations de toutes sortes, ou volontairement par les suicides de tous genres pour mettre fin à une existence misérable et ne pas avoir à supporter les rigueurs de la faim, les hontes et les humiliations sans nombre, et sans espoir de les voir finir. Ainsi ils ont la famille Hayem et le femme Souhain qui a donné la mort à ses enfants pour ne pas les voir plus longtemps souffrir, et toutes les femmes qui, dans la crainte de ne pas pouvoir nourrir un enfant, n’hésitent pas à compromettre leur santé et leur vie en détruisant dans leur sein le fruit de leurs amours. Et toutes ces choses se passent au milieu de l’abondance de toutes espèces de produits ! On comprendrait que cela ait lieu dans un pays où les produits sont rares, où il y a la famine.

Mais en France, où règne l’abondance, où les boucheries sont bondées de viande, les boulangeries de pain, où les vêtements, la chaussure sont entassés dans les magasins, où il y a des logements inoccupés !

Comment admettre que tout est bien dans la société, quand le contraire se voit d’une façon aussi claire ?

Il y a bien des gens qui plaindront toutes ces victimes, mais qui vous diront qu’ils n’y peuvent rien.

Que chacun se débrouille comme il peut !

Que peut-il faire celui qui manque du nécessaire en travaillant, s’il vient à chômer ? Il n’a qu’à se laisser mourir de faim. Alors on jettera quelques paroles de pitié sur son cadavre.

C’est ce que j’ai voulu laisser à d’autres. J’ai préféré me faire contrebandier, faux monnayeur, voleur, meurtrier et assassin. J’aurais pu mendier : c’est dégradant et lâche et c’est même puni par vos lois qui font un délit de la misère. Si tous les nécessiteux, au lieu d’attendre, prenaient où il y a et par n’importe quel moyen, les satisfaits comprendraient peut-être plus vite qu’il y a danger à vouloir consacrer l’état social actuel, où l’inquiétude est permanente et la vie menacée à chaque instant.

On finira sans doute plus vite par comprendre que les anarchistes ont raison lorsqu’ils disent que pour avoir la tranquillité morale et physique, il faut détruire les causes qui engendrent les crimes et les criminels : ce n’est pas en supprimant celui qui, plutôt que de mourir d’une mort lente par suite des privations qu’il a eues et aurait à supporter, sans espoir de les voir finir, préfère, s’il a un peu d’énergie, prendre violemment ce qui peut lui assurer le bien-être, même au risque de sa mort qui ne peut être qu’un terme à ses souffrances.

Voilà pourquoi j’ai commis les actes que l’on me reproche et qui ne sont que la conséquence logique de l’état barbare d’une société qui ne fait qu’augmenter le nombre de ses victimes par la rigueur de ses lois qui sévissent contre les effets sans jamais toucher aux causes ; on dit qu’il faut être cruel pour donner la mort à son semblable, mais ceux qui parlent ainsi ne voient pas qu’on ne s’y résout que pour l’éviter soi-même.

De même, vous, messieurs les jurés, qui, sans doute, allez me condamner à la peine de mort, parce que vous croirez que c’est une nécessité et que ma disparition sera une satisfaction pour vous qui avez horreur de voir couler le sang humain, mais qui, lorsque vous croirez qu’il sera utile de le verser pour assurer la sécurité de votre existence, n’hésiterez pas plus que moi à le faire, avec cette différence que vous le ferez sans courir aucun danger, tandis que, au contraire, moi j’agissais aux risque et péril de ma liberté et de ma vie.

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Eh bien, messieurs, il n’y a plus de criminels à juger, mais les causes du crime a détruire. En créant les articles du Code, les législateurs ont oublié qu’ils n’attaquaient pas les causes mais simplement les effets, et qu’alors ils ne détruisaient aucunement le crime ; en vérité, les causes existant, toujours les effets en découleront. Toujours il y aura des criminels, car aujourd’hui vous en détruisez un, demain il y en aura dix qui naîtront.

Que faut-il alors ? Détruire la misère, ce germe de crime, en assurant à chacun la satisfaction de tous les besoins ! Et combien cela est facile à réaliser ! Il suffirait d’établir la société sur de nouvelles bases où tout serait en commun, et où chacun, produisant selon ses aptitudes et ses forces, pourrait consommer selon ses besoins.

Alors on ne verra plus des gens comme l’ermite de Notre-Dame-de-Grâce et autres mendier un métal dont ils deviennent les esclaves et les victimes ! On ne verra plus les femmes céder leurs appas, comme une vulgaire marchandise, en échange de ce même métal qui nous empêche bien souvent de reconnaître si l’affection est vraiment sincère. On ne verra plus des hommes comme Pranzini, Prado, Berland, Anastay et autres qui, toujours pour avoir de ce métal, en arrivent à donner la mort ! Cela démontre clairement que la cause de tous les crimes est toujours la même et qu’il faut vraiment être insensé pour ne pas la voir.

Oui, je le répète : c’est la société qui fait les criminels, et vous jurés, au lieu de les frapper, vous devriez employer votre intelligence et vos forces à transformer la société. Du coup, vous supprimeriez tous les crimes ; et votre œuvre, en s’attaquant aux causes, serait plus grande et plus féconde que n’est votre justice qui s’amoindrit à punir les effets.

Je ne suis qu’un ouvrier sans instruction ; mais parce que j’ai vécu l’existence des miséreux, je sens mieux qu’un riche bourgeois l’iniquité de vos lois répressives. Où prenez-vous le droit de tuer ou d’enfermer un homme qui, mis sur terre avec la nécessité de vivre, s’est vu dans la nécessité de prendre ce dont il manquait pour se nourrir ? J’ai travaillé pour vivre et faire vivre les miens ; tant que ni moi ni les miens n’avons pas trop souffert, je suis resté ce que vous appelez honnête. Puis le travail a manqué, et avec le chômage est venue la faim. C’est alors que cette grande loi de la nature, cette voix impérieuse qui n’admet pas de réplique, l’instinct de la conservation, me poussa à commettre certains des crimes et délits que vous me reprochez et dont je reconnais être l’auteur.

Jugez-moi, messieurs les jurés, mais si vous m’avez compris, en me jugeant jugez tous les malheureux dont la misère, alliée à la fierté naturelle, a fait des criminels, et dont la richesse, dont l’aisance même aurait fait des honnêtes gens !

Une société intelligente en aurait fait des gens comme tout le monde !

Ravachol

Ses jeunes années misèreuses à Saint Chamond

Le 14 Octobre 1859, François Koënigstein-Ravachol naît à Saint Chamond. Sa mère, Marie Ravachol est native du pays, son père Jan Koenigstein est Hollandais, émigré dans le Forez un an plus tôt. Parmi les aieux du jeune Ravachol, on peut noter Henri et Louis Koënigstein qui appartenaient à une bande de dangereux brigands, les  » Bokkenrijders  » ou  » Chevaliers du bouc « , pendus pour vols et meurtres en Hollande vers 1750. Sa mère était moulinière en soie, et son père était lamineur aux Forges d’Isieux. Celui-ci était violent avec elle et l’abandonna avec quatre enfants, dont le plus jeune avait trois mois. Il s’en alla dans son pays, mais comme il était atteint d’une maladie de poitrine, il succomba au bout d’un an.

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Maisons anciennes de Saint Chamond au bord du Gier

Le petit François a été élevé en nourrice jusqu’à l’âge de trois ans et placé à l’hospice jusqu’à l’âge de six ou sept ans. Dès huit ans, pour rapporter un peu d’argent à sa mère, il se met à travailler comme berger dans les monts du Pilat, où les hivers furent rudes, puis chez des paysans à s’occuper des bêtes, et chez des entrepreneurs des environs, à faire des fuseaux, trier le charbon, tourner la roue d’un cordier, frapper des rivets. Le salaire et les conditions de travail sont misérables. Ensuite, il se fait exploiter dans l’industrie du secteur, la teinturerie, au sein de la maison Puteau et Richard, à Saint Chamond, comme apprenti pendant trois ans, où on le frustre en refusant de lui délivrer les « secrets » du métier.

L’ouvrier militant

Devenu ouvrier teinturier, quand il a seize ans, il se fait embaucher dans différents établissements de teinturerie de Saint Chamond et Saint Etienne, où il gagne un salaire de misère. Les conditions de travail étant très pénibles et refusant les injustices sociales, il se fait renvoyer plusieurs fois pour avoir fait remarquer que la législation n’était pas appliquée ou pour avoir fait la grève avec d’autres ouvriers.

Il a un gros chagrin lorsqu’il perd une de ses soeurs. Lors d’une grève, il décide, avec un de ses collègues, de partir de nuit à pied à Lyon. Harassé, à Grigny, après un casse-croûte au café de la tour, il prend le train pour Perrache. A Lyon, tous les deux se font embaucher au noir dans une teinturerie de soie située montée de la Butte. Comme leurs collègues de Saint Chamond n’ont rien obtenu après la grève, ne voulant pas céder à la volonté des patrons, ils décident de rester sur Lyon et trouvent un autre boulot, toujours au noir, à la maison Coron, rue Godefroy, une teinturerie en couleurs du quartier Morand.

Mais l’emploi au noir cela ne fonctionne pas longtemps, et sans travail, François retourne chez sa mère. Là, il est très déçu que son amour de jeunesse, une fille de Saint Chamond, qui venait même le voir à Lyon, décide de se marier avec le fils de son patron. Malgré sa peine, il fait tout pour se faire embaucher et trouve un job de manoeuvre dans la métallurgie, puis dans une teinturerie de sa ville natale, où il a déjà la réputation d’être prompt à la bagarre et de ne pas vouloir se laisser marcher sur les pieds. Ensuite il a dû faire maison sur maison à cause du manque de travail, revenant trois fois de suite dans la teinturerie Vindrey.

L’anarchiste

A 18 ans, suite à la lecture du livre d’Eugène Sue, Le juif errant et de l’écoute d’une conférence de Paule Minck, il laisse complètement tomber la religion. Puis il assiste à une conférence donnée à Saint-Chamond, par Charles Chabert, membre de la première Internationale, et Léonie Rouzade, collectiviste, ce qui lui ouvre alors de nouveaux horizons. Il entre dans un cercle d’études sociales qui se forme dans la ville. Il rencontre Toussaint Bordat, Faure et d’autres qui l’aident à clarifier sa pensée. Il prend contact avec Louise Michel. Il lit des quotidiens et des brochures anarchistes, collectivistes, des apologies de la commune de Paris de 1871. Il opte alors de façon ferme pour l’anarchie.

Il fait passer des notes à ses amis ouvriers. Il écrit quelques chansons révolutionnaires, participe à des émeutes. Il a une soif d’apprendre, et suit des cours du soir de calcul et de chimie. Il tente avec beaucoup de mal de faire des explosifs, de la dynamite. Il est arrêté une première fois, pour avoir donné du vitriol, puis relâché. Chez Vindrey, où il travaille avec son frère, François Ravachol est renvoyé, ainsi que son frère, par son patron en raison de ses opinions, ayant appris que c’est un anarchiste : « il m’avait pris le pain, j’aurais dû lui prendre la vie ». A partir de ce moment-là sa réputation est faite, et il lui est pratiquement impossible de retrouver du travail sur Saint Chamond. Cependant il doit faire vivre à la maison sa mère, son frère, sa sœur et son neveu, qui vient de naître.

Mandrin

Pour nourrir sa famille, il pratique le braconnage, le vol de volaille, et avec son frère il récupère les déchets de charbons. Ils finissent par tous déménager à Saint Étienne, où là il retrouve du travail ainsi que son frère. Il apprend à jouer de l’accordéon et il va faire danser les jeunes stéphanois dans les bals du dimanche, car le travail reste très épisodique et on ne voulut pas de lui dans les mines de Saint Étienne.

A la manière du célèbre Mandrin il devient contrebandier, en transportant par le tram ou à pied, de l’alcool dans des appareils en cahoutchouc qui prennent la forme du corps. Il se lie avec une femme mariée, Bénédicte, ce qui lui vaut des relations conflictuelles avec sa mère, qu’il chérissait auparavant. Mais une maîtresse cela coûte et la contrebande diminuant, il se fait faussaire et l’idée du vol en grand lui vînt à l’esprit.

En mai 1891, Ravachol profane la tombe de la baronne de Rochetaillée récemment inhumée à St Jean Bonnefond dans l’espoir, déçu, de dérober quelques bijoux, puis il cambriole la maison d’un riche commerçant stéphanois. Mais c’est l’affaire du meurtre de l’ermite qui allait défrayer la chronique.

L’ermite étouffé

Jacques Brunet, homme d’église alors âgé de 96 ans vivait en ermite dans le hameau de Notre Dame de Grâce sur la commune de Chambles.

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Ermitage dans le hameau Notre Dame de Grâce à Chambles

Une rumeur qui s’avéra exacte disait qu’il possédait une petite fortune cachée dans sa modeste maison. Le 18 Juin 1891 Ravachol lui rend visite en escaladant l’ermitage et l’étouffe en lui mettant un mouchoir dans la gorge, avant de s’emparer du magot, estimé à 25.000 francs, caché partout dans la maison.

Il revient à Saint Etienne mais sa description est indiquée par un cocher aux enquêteurs, car il fait plusieurs allers-retours. Le 27 juin il est arrêté non sans mal par le commissaire Teychené, il se met à vociférer qu’il va « exterminer toute la police pour rendre service à l’humanité ». Les mains enchainées, Ravachol parvient pourtant à s’enfuir au détour d’un chemin ! Suite à cette invraisemblable évasion, son signalement est télégraphié à toutes les polices de France pendant qu’il se planque tranquillement chez un ami à Saint Étienne dans le quartier de Monthieu.

Dans l’histoire de l’activisme anarchiste, Ravachol reste une référence, mais le meurtre de l’ermite de Chambles entâche son image et avait déclenché à l’époque des débats passionnés. Dans un meeting à Saint Étienne le 28 décembre 1891, Sébastien Faure regretta que le meurtre du vieil ermite par Ravachol jetait la déconsidération sur le mouvement.

La fuite chez des amis anarchistes

Peu de temps après, un message écrit par Ravachol fût retrouvé dans une veste abandonnée à Lyon à la gare de Perrache. Il annonçait son désir de mettre fin à ses jours pour « ne pas servir de jouet à la police bourgeoise ».

Quelques jours plus tard, à Saint Etienne, Mme Marcon, 76 ans et sa fille qui tenaient un petit commerce de quincaillerie étaient découvertes assassinées à coups de marteau. Ses crimes rappelèrent le double meurtre à la hache d’Izieux cinq ans plus tôt, les victimes étaient Marie-Jean Rivollier et sa servante Françoise Fradel. Les soupçons se portèrent à nouveau sur Ravachol, mais il ne reconnut jamais ces crimes qu’on ne peut pas réellement lui imputer.

Le « suicidé de Lyon » est bien vivant. Mais alors qu’on veut coller sur le dos de Ravachol d’autres crimes, en fait il s’est réfugié en Espagne à Barcelone et vit avec un autre anarchiste stéphanois, Paul Bernard, condamné par contumace à Montbrison. Celui ci passe son temps avec d’autres, notamment Scharrini et Hugas soupçonnés dans un attentat sanglant à Paris, à fabriquer des bombes. Se sachant menacé par la police espagnole, Ravachol regagne la France et Paris tandis que certains de ses complices dans le recel de l’argent de l’ermite de Chambles sont condamnés aux travaux forcés.

Les attentats parisiens

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Ravachol apparut à Saint-Denis en juillet 1891. Il se nomme désormais Léon Léger et mitonne dans ses « marmites » ce qu’il appelle « la mort aux rats pour bourgeois ». Il y a en effet des choses qui le révoltent, comme la répression destinée aux communards, qui dure depuis l’insurrection de la Commune de Paris de 1871, mais aussi deux évènements : l’affaire de Fourmies et l’affaire de Clichy. Le 1er mai 1891, à Fourmies, une manifestation se déroule pour obtenir les journées de travail de huit heures, des affrontements ont lieu, les agents de la Police tirent sur la foule, cela se solde par neuf morts, dont des femmes et des enfants, parmi les manifestants. Et le même jour, à Clichy, dans un défilé où prennent part des anarchistes, des incidents graves éclatent, et trois anarchistes, Decamps, Dardare, et Léveillé, sont amenés au commissariat, ils y sont interrogés, et violentés avec coups et blessures. Un procès s’ensuit, où ce sont eux trois qui sont accusés d’avoir tiré sur des policiers ! Deux des trois anarchistes sont condamnés à des peines de prison ferme. Cette affaire a beaucoup ébranlé les milieux libertaires.

Pour venger les compagnons anarchistes condamnés, Ravachol songe d’abord, avec ses amis, à faire sauter le commissariat de Clichy et le 7 mars 1892, les voilà qui emportent une marmite chargée d’une cinquantaine de cartouches de dynamite et de débris de fer en guise de mitraille ; mais le projet avorte en raison des difficultés d’approche. Ils décident alors de s’attaquer, le 11 mars, au conseiller Benoît qui présida les assises lors de la condamnation de Decamps et Dardare. Ce juge Benoît habite au 136, boulevard Saint Germain à Paris. Ravachol dépose la marmite au 2ème étage et allume la mèche. La projection de mitraille fit d’effrayant ravages, mais il n’y eut toutefois qu’un seul blessé.

La police sur les dents finit par arrêter Chaumartin et Simon Charles, et d’autres complices de Ravachol, le 17 mars. Quant à Ravachol, il put déménager à temps et alla habiter Saint-Mandé. Il réplique alors le 27 mars en faisant sauter l’immeuble du substitut Bulot, le procureur qui avait requis la peine de mort au cours de ce même procès, demeurant au 39, rue de Clichy. Ravachol abandonne sur le palier une valise contenant un engin qu’il bourra de 120 cartouches de dynamite. Une détonation effrayante retentit et l’immeuble fut ravagé jusqu’en ses fondements. Par miracle, il n’y eut que sept blessés et des dégâts considérables. La presse donne de larges échos de son signalement, le nom de Ravachol et sa photo sont désormais connus de tous.

L’arrestation

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Or son comportement pour le moins en dilettante devait causer sa perte. Alors que trois jours plus tard, le 30 mars, il dînait au restaurant Véry, au 24, boulevard Magenta, à Paris, il ne pût s’empêcher de proclamer haut et fort son exécration de la société… et le garçon de salle, qui l’avait déjà repéré, car il avait mangé ici le jour de l’explosion, le dénonce à son patron. La police, alertée, arrêta, non sans mal, Ravachol que dix hommes suffirent à peine à maîtriser.

Jusqu’à sa comparution devant les assises, soit pendant un mois environ, trois inspecteurs le surveillèrent jour et nuit. Ils observèrent ses faits et gestes, et rédigèrent, au début, des rapports en enregistrant toutes ses paroles. [2]

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Après l’explosion du restaurant Véry

Le 25 avril, alors que Ravachol est sous les verrous, c’est le restaurant Véry qui saute. La bombe a fait deux morts dont le patron dénonciateur qui est déchiqueté. « Véryfication » dira Le Père Peinard.

Le 26 avril, pendant le procès de celui qui se proclame justicier de la cause anarchiste, devant la cour d’assises de Paris, il comparaît en un Palais de justice gardé comme s’il devait soutenir un état de siège. À l’issue des débats, furent seuls condamnés Simon et Ravachol à qui on infligea les travaux forcés à perpétuité.

En attendant les chansonniers de rue s’en donnent à cœur joie :


« Il s’appelle Ravachol
Est né à Saint Chamond
Petite ville en somme
Dont il fît le renom
Paris la grande ville
Fût bien vite éprouvée
Avec la dynamite.
Il voulait tout faire sauter… »

La guillotine à Montbrison

Ravachol fût transféré vers Saint Étienne pour répondre de trois autres crimes dont celui de l’ermite. A son arrivée 500 personnes l’attendent, beaucoup l’acclament, des dizaines de policiers et gendarmes sont présents. Il est ensuite transféré vers Montbrison qui est presqu’en état de siège, où se trouve la cour d’assises de la Loire.

Ravachol fut tout autant courageux et désintéressé à ce procès de Montbrison qu’à celui de la cour d’assises de Paris. Le 21 juin 1892, s’il a reconnu le meurtre de l’ermite, des doutes sérieux demeurent quant aux meurtres au marteau et à la hache, qu’il nie totalement, mais, cette fois-ci, à Montbrison, Ravachol est condamné à mort par la cour d’assises. A l’énoncé du verdict, Ravachol se contente de dire « Vive l’Anarchie ! ».

Le 11 Juillet 1892, dans sa trente-troisième année, Ravachol monte sur l’échafaud en chantant. Le couperet interrompt ses derniers mots « Vive la rév… »

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Epilogue :
Le 9 décembre 1893, Auguste Vaillant jette une bombe à Paris, à la Chambre des députés, pour le venger. Et le 24 juin 1894, c’est Santo Caserio qui poignarde mortellement à Lyon le Président de la République, Sadi Carnot, et le lendemain sa veuve reçoit une photo de Ravachol et ces mots : « Il est bien vengé… »

P.-S.

texte et chansons

Sources
- Livre de Jean Maitron, Ravachol et les anarchistes, Gallimard, coll. « Folio-Histoire », 1992

Notes

(1)Ravachol – un saint nous est né !

Philippe Oriol (textes présentés et choisis par)

[2] Cette déclaration qui parut dans La Révolte n°40 (1-7 juillet 1892) et Le Père Peinard n°172 du 3-10 juillet 1892, a été reprise par Zanzara athée sur le site Infokiosques.net

[3] C’est ainsi que toute sa biographie, jusqu’à son passage à Lyon où il nous fait croire qu’il s’est suicidé, est rapportée par lui-même. Les paroles-mêmes de Ravachol se retrouvent dans le livre de Maitron.

Bruxelles : Des nouvelles du procès anti-terroriste à l’encontre d’anarchistes

Brèves du Désordre

Des nouvelles du procès anti-terroriste à l’encontre d’anarchistes

Indy Bruxelles, 06/06/17

« Je crois en la justice de mon pays« 
une apatride

Le 30 mai 2017, la chambre du conseil devait décider si elle confirmait ou pas la tenue d’un procès anti-terroriste contre 12 anarchistes à qui l’on reproche d’avoir pris part à différentes luttes contre les prisons, les frontières, l’esclavage salariale, la morale bien pensante,…
Après une plaidoirie plus qu’évasive de la part du procureur qui ne s’est même pas fatigué à étayer chaque chef d’inculpation, une « mise en continuation » a été demandée afin de pouvoir préparer la défense. Dans sa grande mansuétude, la juge a accordé un délai de 13 jours pour ce faire. Comme quoi la justice peut être rapide quand elle veut…

Le 12 juin, nous serons donc fixés sur la décision du maintien du procès.

Nous invitons toutes les personnes intéressées à venir :
Le 17 juin à 18h à la bibliothèque Acrata (32, rue de la grande ile – 1000 Bruxelles). Un point d’info y sera donné où seront notamment partagées les accusations retenues.
Ce moment sera suivi d’un concert de deux compagnonnes qui interpréteront à leur sauce des chants de lutte en espagnol.

Contre toute autorité, solidarité active !


Plus d’infos sur cette affaire ici :
A propos du procès antiterroriste à venir contre des anarchistes et anti-autoritaires en Belgique, avril 2016
et cette rubrique de la caisse de solidarité La Lime,

Parution de trois livres essentiels sur le monde agricole

reçu par mail:

Bonjour,

Les éditions du bout de la ville sortent trois livres sur le monde
agricole:

LE PAYSAN IMPOSSIBLE, RÉCIT DE LUTTES, DE YANNICK OGOR ( en librairie
le 22 juin 2017)

« J’ai choisi la vie d’éleveur de brebis et de maraîcher. Avant tout,
je voulais fuir le néant et l’humiliation du salariat. Devant l’horizon
saturé de la société industrielle, j’aurais pu me satisfaire d’une
discrète fréquentation du vivant : un petit jardin, une petite
basse-cour, deux ou trois brebis, quelques fruitiers… (…) Mais j’ai
eu ce pressentiment tenace : qu’à ces petites fréquentations de la
nature quelque chose manque, ou plutôt, que d’une fréquentation, on
peut toujours s’absenter : et que cela, confusément, je n’en voulais
pas. Au contraire, je cherchais à être pris »

_Yannick Ogor, éleveur et maraîcher en Bretagne, ancien animateur de
la Confédération paysanne, retrace la contestation agricole en France
depuis soixante ans, ses tentatives et ses impasses. Mêlant récit
autobiographique et histoire, il éclaire les lieux de pouvoir et les
faux-semblants qui structurent « l’administration de l’alimentation des
masses ». Pour qu’on puisse enfin se départir de l’immuable et
mensongère figure du « paysan » qui ne sert qu’à justifier
l’asservissement des agriculteurs à la logique capitaliste._
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NOUS N’IRONS PLUS POINTER CHEZ GAIA, DU GRIMM ( en librairie depuis mars
2017)

« Essentiellement constitué de témoignages, cet ouvrage est
l’aboutissement d’une réflexion collective. Il est le fruit de la
solidarité entre des jardinières d’Ariège et des travailleuses
exploitées au sein d’une association “écolo”, Kokopelli, dont
l’objet est de diffuser des semences. Nous avons refusé de tolérer
la banalité du mal que constitue le rapport salarial, quoiqu’il soit
partout présenté comme normal, naturel. Occultée par un écran de
fumée mystique, la banale recherche de profit devient un sauvetage de
“la Vie”, et le salariat un engagement au côté des forces du Bien.
»

_Les Garnements rétifs aux injonctions des maîtres minuscules (le
Grimm) se sont acoquinés pour faire la critique, rare mais nécessaire,
d’une forme exemplaire du capitalisme vert._

LE MÉNAGE DES CHAMPS, CHRONIQUE D’UN ÉLEVEUR AU XXIE SIÈCLE, DE
XAVIER NOULHIANNE ( en librairie depuis octobre 2016)

« Du côté des paysans, cela fait longtemps que le cultivateur ne voit
plus le pain lorsqu’il travaille ses champs ou moisonne ses blés. Cela
fait longtemps qu’il ne nourrit plus personne ni lui ni les autres. Il
est pourvoyeur de matières premières. De toutes façons, cela fait
également longtemps que le consommateur ne voit plus les champs de blé
lorsqu’il consomme son petit pain trop mou chevauché d’un steak haché
trop cuit. (…) Parce que “ nourrir “ ce n’est plus produire de la
nourriture, mais c’est assurer et maîtriser toute la chaîne
d’alimentation entre la production et la consommation. (…) C’est
l’Etat qui nourrit, ce ne sont plus les paysans. »

_Xavier Noulhianne nous raconte sa vie d’éleveur de chèvres et de
brebis à la manière d’un dissident russe pris dans les mailles du
système bureaucratique. Il en décortique chaque aspect : de la
formation à l’installation agricole, de la certification des produits
à l’identification et à la sélection des animaux. Pour comprendre la
mise au pas des paysans et la mise en ordre des champs, ce livre navigue
entre récit de vie, théorie, histoire, et dessine les contours d’une
critique sociale dont la portée dépasse celle du monde agricole._

VOUS POUVEZ TROUVER CES LIVRES DANS TOUTES LES BONNES LIBRAIRIES:
Les éditions du bout de la ville sont diffusées par Hobo-diffusion et
distribuées par Makassar.
DIFFUSION: Hobo diffusion, 23 rue Pradier 75019 Paris, Tél. : 06 46 79
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Paris : Balade dominicale contre les prisons

Brèves du Désordre<!–

Balade dominicale contre les prisons

Indy Nantes, 4 juillet 2017

Dimanche 2 juillet, en fin d’après-midi, tags, autocollants, affiches, pochoirs, tracts sont apparus dans les rue du 19ème arrondissement de paris. Le cabinet d’architecte canale3, situé 78 allée darius milhaud s’est vu refaire sa facade.

Des 18 mai tous les jours !
Liberté pour les inculpé-e-s de l’incendie de la keufmobile !
Liberté pour tou-te-s !


Tract distribué :

À propos d’une keufmobile qui brûle, de répression, et de solidarité

À la rentrée prochaine, 9 personnes passeront en procès, accusées de l’attaque d’une voiture de flics quai de Valmy à Paris le 18 mai 2016. Trois attendent toujours en taule, pour certaines depuis plus d’un an, tandis que cinq autres sont sous contrôle judiciaire et qu’une est encore recherchée. Ce jour là, en plein mouvement contre la « loi travail », des policiers se
sont rassemblés place de la République pour geindre contre la « haine anti­ flics ». Une vrai provocation après deux mois de manifestations réprimées à coup de lacrymos, de grenades, de matraque, d’arrestations.

Une contre­-manifestation est appelée, interdite, et s’élance en sauvage, croisant sur son passage une voiture sérigraphiée avec deux flics à son bord, qui est attaquée puis brûlée.
On est beaucoup à qui ça a donné de l’air. Comme ça donne de l’air quand ça pète à Beaumont suite à l’assassinat d’Adama Traoré, ou à Aulnay suite au viol de Théo, ou quand une voiture de police crame à son tour devant le comico du 19e le soir du meurtre de Shaoyo Liu. Comme ça donne de l’air chaque fois que sont renvoyées aux flics un peu de l’humiliation et des brutalités qu’ils infligent au quotidien.

La justice frappe souvent particulièrement fort quand ses larbins en bleu sont attaqués. C’est que justice et police sont toutes deux au service de l’État et des puissant ?e ?s de ce monde, pour perpétuer l’ordre des choses basé sur l’exploitation, le racisme, le sexisme, l’homophobie, … et qu’il ne faudrait pas qu’on ait l’impression de pouvoir changer les choses. Alors il faut mettre sous contrôle par la menace de la prison ceux et celles qui, par choix ou par nécessité, sortent des chemins balisés du travail, de la consommation, de la soumission au pouvoir.

Pour ça les moyens à disposition sont toujours plus nombreux. Que ce soit l’annonce de la construction de dizaines de nouvelles prisons pour enfermer toujours plus, la légalisation à venir de l’état d’urgence permanent, ou encore la nouvelle loi sur la légitime défense des flics. Tout ça à coup de « c’est pour votre sécurité », dans l’acceptation générale, ou presque.Si la machine répressive tourne si bien, c’est aussi parce que de nombreuses entreprises et associations se font de l’argent sur l’abattoir qu’on appelle justice et sur la prolifération des prisons. Il y a les quelques multinationales dont la réputation n’est plus à faire : par exemple Vinci, Eiffage, Bouygues qui construisent des prisons, Gepsa (filiale de Cofely) qui s’occupe de la gestion et de la maintenance une fois qu’elles sont construites. Il y a aussi beaucoup d’autres intervenant ?e ?s, plus discret ?e ?s, qu’on trouve pourtant au coin de la rue. Les architectes qui s’amusent à dessiner des cages et autres expert ?e ?s en tout genre qui apportent leur pierre à l’édifice carcéral, les travailleurs sociaux et les psychiatres qui nous analysent pour le compte des juges,
les entreprises qui nous exploitent à notre sortie de prison sous couvert de réinsertion, …

La liste est loin d’être exhaustive, juste un petit aperçu de la diversité des maillons de la chaîne du contrôle et de l’enfermement. Des maillons souvent moins bien protégés que les tribunaux et les prisons, nous laissant l’opportunité de nous attaquer ici et maintenant à ces logiques sécuritaires qui nous foutent la gerbe.

Car si la répression vise à instaurer la peur pour casser les liens de solidarité , à nous de ne pas nous laisser museler . exprimons notre solidarité avec celles et ceux qui subissent la répression pour des actes de révolte qu’on partage. opposons nous au flicage de nos vies et aux diverses mesures qui visent à le rendre total et permanent.

Liberté pour les inculpé-e-s de la voiture de flics brûlée le 18 mai 2016 !

Liberté pour tou-te-s


Affiche apposée sur le local des architectes :

VOTRE VOISIN EST UNE ORDURE

Peut-être vous est-il déjà arrivé de passer devant le cabinet de Canale 3 architecture.
Vous l’ignorez certainement, mais Canale 3 architecture a dessiné les plans des « Quartiers Nouveau Concept » des prisons de Longuenesse, de Brest et de Lorient- Ploemeur, de Laon, Toulon, Valence et Varenne-le-Grand. Un travail qui consiste à concevoir des bâtiments et des cellules où enfermer entre quatre murs des individus pour des courtes peines, des peines amménagées ou en semi-liberté. Des cellules individuelles, avec douche et cuisinette, certes, mais même dorée, une chaîne reste une chaîne, même aménagé l’enfermement reste une souffrance, même plus
« humaine » la prison sera toujours la négation de la liberté.
Grâce à Canale 3 architecture et à leurs « Quartiers Nouveau Concept », la Justice (pour qui Canale 3 a également construit un tribunal, à Bressuire) dispose alors de places supplémentaires pour enfermer toujours plus de monde. Et l’administration pénitentiaire d’un moyen supplémentaire pour faire miroiter aux détenus une amélioration possible de leurs conditions de détention. Et ainsi jouer la division entre les prisonniers, avec d’un côté les « bons » qui pourraient bénéficier de ce nouveau traitement, et de l’autre les « mauvais » jugés pas assez dociles. Une carotte supplémentaire donc, à agiter devant les détenus pour renvoyer chacun devant son cas individuel, pour miner la solidarité entre les prisonniers. Une solidarité qui représente pour l’administration pénitentiaire une réelle menace, susceptible dans certaines situations d’être le ferment de révoltes collectives. Canale 3 architecture a aussi dessiné les plans de la Direction Générale de l’Armement à Vert-le-Petit. Là-bas dans des laboratoires, des scientifiques au
service de l’armée jouent à la guerre avec des armes chimiques hyper puissantes, des bactéries « très pathogènes », « contre lesquelles il n’existe encore aucun traitement connu », des radiations comparables à celles d’une explosion atomique…
Depuis des décennies les Etats mènent une course dans la recherche et la production d’armes nucléaires, chimiques et bactériologiques, avec le concours des meilleurs scientifiques. Confectionner des armes toujours plus puissantes, puis des défenses appropriées, puis d’autres armes… n’est-ce pas charmant d’apprendre que les architectes de ces lieux de morts sont nos voisins ?
L’Etat, ses institutions et ses collaborateurs ne sont pas des appareils séparées du reste de la société, des divinités toutes puissantes imposant leur ordre d’en haut à un bétail humain voué à subir la tête baissée. Condamner des êtres humains à l’enfermement ou à un futur pathogène et radioactif ; ce pouvoir sur la vie de tous n’existerait pas sans un système complexe d’échange, de collaboration, sans une répartition des rôles et des responsabilités, sans que des entités, aux intérêts différents mais bienheureux de s’accommoder entre eux, ne signent des accords et ne fassent des affaires. Un système dans lequel Canale 3 architecture tient sa place et prospère au fil des ans et des projets. Voilà pour les présentations, si vous voulez leur en toucher deux mots sachez que Canale 3 architecture siège au 76 allée Darius Milhaud, à deux pâtés de maison donc…

Ce qui dégoûte le coeur, que la main s’y attaque.

Brèsil Grève générale contre le gouvernement

 

Des centaines de personnes ont bloqué les principales artères menant aux plus grandes villes du Brésil lors de la deuxième grève générale de cette année contre les projets de loi de réforme du travail et de la sécurité sociale du président Michel Temer. Des manifestations ont été signalées dans tout le pays, alors que les manifestants ont mis un terme aux transports en commun. Dans la capitale du Brésil, Brasilia, les compagnies de bus ont décidé de garder leurs véhicules au garage, laissant des milliers de passagers bloqués. Pendant que, à Belo Horizonte, les employés métros sont entrés en grève, malgré la menace de lourdes amendes. Les manifestants ont également bloqué une des routes principales menant à Rio de Janeiro. Mais les transports publics de la ville ont continué à fonctionner normalement pendant les heures de pointe du matin. … Les activistes ont également bloqué la route principale menant à l’aéroport international de São Paulo et ont traversé le terminal intérieur de la ville en chantant « Temer Out » … Des démonstrations se déroulent également à Salvador, Curitiba, Porto Alegre, Natal et Goiania, selon les forces de police militaire de l’État » .

L’accès au centre-ville de Rio de Janeiro a été bloqué au début de la journée, avec des embouteillages s’étendant à 9 milles (14 kilomètres) des lignes de grévistes et des rangées de pneus brûlés. « Les brésiliens sont heureux même en protestant, mais le moment viendra où nous devrons frapper plus fort, avec plus de violence, contre les voleurs qui nous gouvernent », a déclaré Ivete Franca, une professeur d’histoire à la retraite, 70 ans. Avec son paiement de pension en attente, Franca a déclaré qu’elle vivait déjà de ses fonds d’urgence. – ici

Brève rédigée à partir des Nouvelles d’opposition de juin

Saint-Quentin-Fallavier(38070), Isère au centre pénitentiaire il voulait téléphoner

 

 

www.francebleu.fr 30 juin 2017

Un surveillant de la prison de Saint-Quentin-Fallavier pris en otage par un détenu

Tout commence vers 16 heures. Le détenu est en entretien avec deux infirmières du service sanitaire quand il se met à crier « c’est une prise d’otage« . Un surveillant intervient et le détenu, âgé de 28 ans, le menace avec une arme bricolée. Après la fuite des deux infirmières, l’homme se retranche dans leur bureau avec le surveillant. Il se barricade à l’intérieur, bloquant la porte avec une armoire et un bureau. Arrivées sur place, les forces de l’ordre entament des négociations. Le détenu veut parler au téléphone à son fils de trois ans. Il finit par se rendre à 18h40, avant d’être placé en garde à vue pour « séquestrations ». Ce détenu condamné pour des violences et libérable en 2021 venait tout juste d’arriver à Saint-Quentin-Fallavier. Il avait été transféré ce mercredi pour des raisons de sécurité. Car jusque-là ce détenu « extrêmement compliqué à gérer » selon l’expression d’un responsable syndical était incarcéré à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain. Il avait été condamné à deux reprises pour des dégradations au sein de la prison.

Fin de la prise d’otage à la prison de Saint-Quentin-Fallavier

Le détenu, connu pour des antécédents disciplinaires, retenait un surveillant en otage depuis 16h05. Il était en possession d’une arme bricolée. Cette prise d’otage a pris fin à 18h40. Le détenu, qui demandait à parler au téléphone avec son fils de trois ans, s’est rendu après des négociations. La garde des Sceaux, Nicolas Belloubet, a témoigné de son soutien au surveillant et a salué « le sang-froid dont il a fait montre dans cette épreuve ».

dauphiné..com     30/06/2017
Libérable en 2021, ce détenu, a incendié par deux fois sa cellule à Bourg-en-Bresse. Des faits pour lesquels il doit être jugé le 10 juillet prochain sous le régime de la comparution immédiate.