Les 6 et 7 juillet prochains se tient le sommet du G20 à Hambourg. Ces dernières jours, les attaques et sabotages montent d’un cran. L’un des objectifs de foutre le feu à ce monde de domination et d’oppression en dehors du rendez-vous programmé et surfliqué par les puissants a été détaillé dans un des appels au contre-sommet.
Ci-dessous plusieurs communiqués revendiquant les dernières attaques (par ordre chronologique) se référant au sommet du G20 (On pourra jeter un oeil aux précédentes attaques, qui remontent à mai 2016 ici et là). Le dernier (sabotages incendiaires coordonnés sur le réseau ferroviaire de la DB) est accompagné d’informations complémentaires issues des médias dominants germanophones.
Hambourg, Allemagne : Sabotage incendiaire d’un pylône électrique du métro
Le symbole de la domination, le lieu des gouvernants est protégé par les forces de sécurité. Doit être transmise une image de sécurité, de contrôle et de l’impossibilité de les remettre en question. Pas moins de 13.000 policiers contrôleront la ville dans les prochaines semaines, ou du moins ils doivent le montrer. Mais souvent, le contrôle se caractérise peu par des images et des symboles, mais plutôt par la garantie du bon déroulement et du fonctionnement de ce système. Pourtant, à y regarder de plus près, ce sont rarement les grands lieux symboliques et individus devant les caméras ou dans les têtes, mais plutôt tous les infrastructures qui, dans l’ombre, font leur travail et permettent de faire fonctionner ce système. Ce sont les câbles, les routes, les rails, les ondes radio, les serveurs qui maintiennent tout en marche, qui font que la misère sociale, l’oppression quotidienne, à petite comme à grande échelle, perdure et ne s’arrête jamais. Les endroits où se trouvent ces fonctions capitales garantissant la marche perpétuelle de la machine sont omniprésents et il leur est impossible de les surveiller. Ce sont des câbles qui ont partout leurs interfaces, ce sont des noeuds de communication, dont on comprend mieux leurs fonctions lorsque ceux-ci ne fonctionnent plus. Ce sont des connexions et des réseaux qui doivent toujours être en place afin qu’il n’y ait aucune lacune, aucun espace incontrôlé. Et souvent, ce n’est pas très compliqué de saboter leur fonctionnement.
Comme par exemple une antenne de la station de métro de la Kellinghusenstraße à Hambourg, que des anonymes ont incendié le 12 juin 2017. Comme on pu le lire ce lundi matin dans une dépêche de la MDR (qui a vraisemblablement été de nouveau effacée entre-temps si l’on pense au silence médiatique concernant les actions menées dans le cadre du sommet du G20), le pylône a dû être retiré du circuit électrique et donc du réseau. En soi, ce n’est qu’un sabotage d’une partie de l’infrastructure de la normalité, mais cela illustre bien la vulnérabilité de leurs réseaux fragiles, une praxis révolutionnaire presque toujours réalisable et reproductible, que ce soit à plusieurs ou à quelques-uns, que ce soit pendant l’état d’urgence ou sous la grisaille du quotidien.
[Traduit de l’allemand de linksunten, 18. Juni 2017]
Leipzig (Saxe) Sabotages incendiaires en marge du contre-sommet du G20 – Jeudi 15 juin 2017
Voitures du conseil municipal cramées.
Markkleeberg est une de ces zones résidentielles agréables à vivre dans le Speckgürtel de Leipzig. Ici, c’est un quartier calme est pacifié. Nous avons brûlé quatre voitures de la municipalité de Markkleeberg parce qu’elle aussi fait partie de l’ordre que nous combattons. L’État se déploie dans la vie des gens de différentes façons. Que ce soit à travers les frontières, les impôts, les contrôles, la formation ou bien à petite échelle par la municipalité et ses institutions: l’État tente d’imposer ses règles dans de nombreux aspects de notre vie, de soumettre les gens par les taxes, ou plutôt par le pouvoir des flics. L’ordre maintenue est partout présent et conduit les gens à l’obéissance et la servitude.
C’est donc pour cela que les règles fonctionnent souvent à de multiples égards de façon parallèle à l’exploitation capitaliste. Prenons par exemple le cas de la ville capitaliste: les flics municipaux et la mairie veillent à ce que l’économie bourdonne en ville. Si c’est compatible avec les besoins des gens qui habitent ici, ça joue un seconde rôle. Le plus important étant le travail, la sécurité et l’ordre. Les gorilles traversent la ville et sont tenus en haleine par l’ordre, terrorisent les groupes marginaux et réclament de la thune pour chaque chewing-gum collé sur le trottoir. Celui qui ne peut ou ne veut pas s’y conformer est combattu sans pitié. Mairie, flics et agents de sécurité chassent ceux qui ne correspondent pas à l’image de la ville capitaliste. Les façades chics, les places propres, les rues ordonnées et plus simplement les parcs à contrôler font partie de leurs objectifs.
Cela nous paraissait opportun d’attaquer l’ennemi là où il est faible. L’État définit l’ordre dominant et l’impose – nous l’attaquons. A Markkleeberg, la plupart des gens n’auront aucun problème avec la police municipale ou la mairie, mais ici aussi il y a des « zones et des groupes à problème » qui, du moins, esquisseront un sourire en ayant vent de notre petit feu.
Par cette attaque, nous soutenons les objectifs d’une campagne contre le G20 à Hambourg formulés dans certains textes, qui ne cherche justement pas à se limiter à une campagne temporaire mais veut faire jaillir une explosion diffuse et continue de rage contre l’ordre existant au-delà des limites thématiques et nationales.
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Parce que l’entreprise « FB Aufzüge » prend part au chantier d’agrandissement de la taule à Bâle, nous avons livré aux flammes un de leurs véhicules d’entreprise à Leipzig. Quiconque s’enrichit grâce au système carcéral – aussi grâce au régime migratoire dans le cas de la prison de « Bässlergut » à Bâle – devrait se soucier chaque nuit de ses outils de travail. La taule bâloise de « Bässlergut » est pour un régime migratoire méprisant l’humain ainsi que pour le contrôle et l’enfermement des personnes qui ne correspondent pas aux catégories et aux normes de cette société ou qui n’en tiennent pas compte. Juste à côté de la prison se trouve un camp et un centre de rétention administrative qui est en phase d’agrandissement est aussi censé prendre place.
Participez aussi à la lutte contre la construction de prisons (vous trouverez les entreprises qui en tirent profit à ces deux adresses : I & II)
Nous continuerons à lutter pour une société sans prisons.
A bas la justice de classe !
[Traduit de l’allemand de linksunten indymedia, Donnerstag, 15. Juni 2017]
Allemagne: Courte interruption des flux ferroviaires à l’occasion du sommet du G20 à Hambourg
A l’aube du 19 juin 2017, des engins incendiaires ont été déposés dans des puits de câbles et sur des dispositifs de signalétiques le long des rails de la société ferroviaire allemande (DB) dans les environs de Leipzig, Berlin, Hambourg, Cologne, Dortmund et Bad Bevensen (Basse-Saxe), perturbant le trafic ferroviaire pour une grande partie de la journée. La police a fait état de 13 départs de feu sur l’ensemble du réseau ferroviaire.
De nombreux trains régionaux au départ de Leipzig en direction de Wurzen, de Dresde (et Halle), de Geithain et Erfurt ont été fortement impactés, tout comme les trains internationaux en direction de la République Tchèque depuis la capitale saxonne.
En raison de ce sabotage visiblement coordonné sur le territoire fédéral, plusieurs services de police de la Saxe (dont le centre spécialisé de défense opérationnel et la protection d’État) se sont saisis de l’enquête. Des dysfonctionnements ont également été rapportés dans le système électrique des postes d’aiguillage à la gare de Neustadt et à la gare centrale de Dresde.
A Hambourg, il y aurait eu deux incendies détruisant de nombreux câbles le long des voies, l’un dans le quartier Eidelstedt et l’autre dans le secteur d’Höltigbaum, provoquant l’interruption totale des trains entre Rahlstedt et Ahrensburg sur la ligne Hambourg-Lübeck.
Concernant le sabotage incendiaire en Rhénanie du Nord-Westphalie, celui-ci aurait eu lieu à proximité de la ville de Dortmund, ce qui a conduit à des perturbations du trafic (des retards de 15-20 min) sur la ligne Dortmund-Bochum et sur trois autres lignes.
A Berlin, c’est essentiellement la circulation des trains de banlieue qui a été perturbée. L’incendie d’un câble à la station RER de ‘Treptower Park’ a paralysé la circulation de cinq lignes (S41, S42, S8, S85 et S9) à l’heure de pointe.
Ci-dessous le communiqué de revendication:
Ce matin (lundi 19 juin 2017), nous avons incendié les conduits de câbles le long des principales voies ferrées. La Bahn [la société ferroviaire Deutsche Bahn] utilise les canaux de câbles à côté des voies non seulement pour la transmission de signal interne, mais loue aussi des puits à d’autres exploitants de réseau de données. Nous interrompons l’exploitation économique totale. Et ainsi de la dévaluation de la vie si fortement assimilée. Nous mettons la main dans l’un des systèmes nerveux centrales du capitalisme : plus de 10.000 km de voies ferrées. Ici s’écoulent des marchandises, des mains d’œuvre, en particulier les données.
Des données comme base d’enregistrement pour l’évaluation et l’exploitation de tout. Des données qui sont nécessaires en tant que flux pour l’optimisation de tout processus pour une machine emmagasinant des connaissances, s’optimisant en permanence. En Allemagne, on l’appellera à l’avenir l’industrie 4.0.
Le G20 se rencontre en juillet afin que la machine tourne le plus possible à plein régime. Il est question de la stabilité mondiale. Comme toujours. Et il s’agit de l’Afrique en tant qu’extension néo-coloniale de la machine. Non plus uniquement pour la mainmise sur les matières premières, mais pour l’aménagement de nouvelles possibilités d’exploitation, de nouveaux marchés, de nouvelles mains-d’œuvre. Et pour le déplacement des frontières extérieures de l’UE vers l’Afrique du Nord afin de repousser ceux qui se mettent sur le chemin de l’exil à la suite de la destruction de leurs conditions de vie par le G20. « Le partenariat avec l’Afrique » doit aboutir par la contrainte économique à un mur de sécurité, reprenant ainsi le travail de protection des frontières européennes. Afin que la machine tourne encore mieux et produise moins d’images laides.
Nous n’arrêterons pas les machinistes, pas encore.
Mais nous démontrons la façon dont il est possible, de mener au balbutiement de la machine, bien que nous sommes nous-mêmes censés être intégrés à une partie de la machine.
Nous rappelons notre opposition à la mémoire des machinistes.
Ainsi qu’en juillet au sommet du G20 à Hambourg.
La contestation massive sera visible pour le monde entier.
Et encourager.
A ne pas attendre plus longtemps.
A ne plus seulement espérer.
Agir.
Essayer, échouer. Réessayer, mieux échouer.
Gagner peut-être.
Dans tous les cas, aller de l’avant.
Suivons notre chemin.
Vivons donc.
Maintenant !
« L’unique outil de mesure pour la crise du capitalisme est le degré de l’organisation des forces qui veulent le détruire. »
Shutdown G20 – Retirons Hambourg du réseau !
[Traduit de linksunten.indymedia, Montag, 19. Juni 2017]