Fini l’aéroport à Notre Dame des Landes ! Mais pas d’expulsion de la Zad

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La bataille qui vient d’être remportée après 50 ans de luttes et non des moindres, c’est l’abandon du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes. Notre opposition légitime a rendu service à un état et à des décideurs qui finalement se sont rendus compte qu’ils n’y retrouvent pas les profits attendus financiers ou politiques.Cela ne fait que valider l’inutilité de ce projet tant économique qu’environnemental.
Il y avait déjà eu une première victoire quand, le nouveau président en demandant une médiation a reconnu de fait la mascarade du référendum organisé par le gouvernement précédent de Hollande et.qui n’était qu’une consultation.

Cela n’est qu’une victoire partielle ! Il ne s’agit pas de cogérer avec l’Etat leur projet nuisible en les éclairant du bien fondé de nos arguments.

N’oublions pas que cet abandon coûtera aux contribuables car le principal instigateur et bénéficiaire du projet d’aéroport de Notre Dame des landes, Vinci, sera lourdement indemnisé! C’est aussi ce qui s’est passé à Sivens où il y a eu reconnaissance d’un projet nuisible et où l’Etat et les collectivités territoriales doivent remettre en état le lieu après sa destruction .Projet inutile et ruineux !
Mais l’abandon du barrage a eu aussi pour corollaire l’assassinat de Rémi Fraisse. Assassinat impuni dans le dernier procès qui ordonne un non lieu pour le gendarme qui a tiré la grenade mortelle. Nous n’oublierons jamais que ces victoires sont parfois payées au prix fort, celui d’une vie ôtée.
. Nous ne pouvons pas pour autant, parler de victoire si nous nous limitons qu’à l’abandon de cet aéroport.

De la Lutte à la Zad
L’opposition à cet aéroport porte en elle dès le début , la question de l’utilisation des terres , et pour nous c’est avant tout ce qu’on en fait. Ce sont des terres nourricières, des zones humides riches du point de vue environnemental, certes , mais pour les préserver, des paysans ont refusé de partir, et d’autres personnes de toutes origines et de tous âges, sont venues vivre sur place.
Contrairement à ce qui est dit dans les médias, il y a dans le bocage nantais, quelque chose de rare en France. Ses occupants sortant des logiques de gaspillage et du « productivisme » ont réinventé en lien avec les populations locales une nouvelle façon de vivre de travailler, plus juste, plus écologique, en dehors de la frénésie du monde marchand. Production agricole de qualité, échange sans argent de ce qui se produit, construction de maisons collectives , distribution gratuite de pain ….Cette occupation a un nom : la Zad et ses habitants celui de zadistes. En ce lieu, on ne veut ni de l’aéroport, ni de son monde, avec l’installation de la Zad , la terre a retrouvé son usage primordial, Ils nous montrent une autre voie possible aux antipodes de cette société indécente de la consommation.

Discours de façades et mascarades !
Il est facile pour le président Macron d’afficher un profil écologique et de sauver sa caution verte qu’est Nicolas Hulot qui n’a cessé d’avaler des couleuvres sur des sujets comme le nucléaire ou les glyphosates. Mais il n’est pas écologiste, car lui et son gouvernement ne cessent de donner des autorisations pour permettre de construire des dizaines d’aménagements à coup de béton,saccageant encore un peu plus les espaces vivants et humain :.Jo de 2024 projet du grand Paris, extraction minière, L’enfouissement des déchets à Bure……c’est la croissance du PNB si vital à ce monde marchand. Macron est un roi du béton !

Ils osent parler de démocratie !
Parallèlement, on voit dans le discours des acharnés pro -aéroport une dénonciation du déni de démocratie qu’aurait produit Macron en ne tenant pas compte du pseudo référendum de NDDL. On, sourit car ce discours, Macron le tenait lui aussi avant son élection et s’il a renoncé c’est que les intérêts de son monde sont préservés. Quel crédit accorderà cet argument de la démocratie bafouée d’un Valls (ex ps), d’un Retailleau (LR) ou d’un Ayrault (ps) alors qu’ils ont commis ou soutenu le plus grand déni de démocratie en bafouant le résultat du référendum de tout un peuple en 2005 au sujet du traité constitutionnel !
Argument repris par Gilles Debernardi dans son billet du DL du 18 janvier……
Mais on assiste aussi à une déferlante médiatique sur le respect de l’état de droit qui doit être désormais appliqué. C’est un véritable appel à la haine contre la Zad avec sondage bidonné à l’appui.
De la presse fascisante (avec Valeurs Actuelle , qui réclame des moyens comme pendant la guerre d’Algérie…) à celle plus « convenable » comme le Figaro, c’est un matraquage pour installer durablement dans l’imaginaire de la société, une représentation de la zad comme un lieu dangereux dont les occupants seraient des extrémistes prêts à tout. Vision qui est à mille lieues de la réalité pour qui connaît cet endroit et ses habitants. Cette propagande vise à justifier la mise en œuvre de l’arsenal répressif afin de chasser «la chienlit et ces terroristes ». Au nom de l’état de droit ! Déjà 500 gendarmes en armes sur pied de guerre comme pour la loi « Travail »
Mais cette offensive idéologique du gouvernement et d’une presse aux ordres ne défend pas l’état de droit (état de droit signifiant un pays dans lequel il y a des droits légitimement reconnus à ceux qui y vivent) , ils défendent le droit d’un état au service de puissances financières comme Vinci ou Eiffage……Celles que reçoit un Macron le lundi 22janvier à Versailles !
Depuis son installation sur le bocage, la Zad est donc une véritable épine pour les gouvernements successifs. Il faut maintenant expulser ces hors- la- loi qui entendent construire un autre monde que celui de Vinci et des rapaces de la finance.
Oui ils ont peur d’une fronde à « la française » d’une jacquerie porteuse d’espoir et de valeurs qui germe dans ce mouvement des zad. Mouvement en lutte partout où il y a des projets nuisibles et imposés avec la complicité d’élus locaux et nationaux.
Pour toutes celles et ceux qui se sont opposés à ce projet, qui en connaissent chaque étape , les mensonges de l’état , la répression omniprésente et violente, cette propagande est nauséabonde et inacceptable !
La légitimité ne sera jamais du coté de ces oligarchies prédatrices et destructrices qui s’accaparent le monde pour leurs profits.

La Zad doit vivre et ne peut être expulsée, elle est légitime !
Comme au Larzac, les  zadistes/résistants à un projet inutile ont transformé ce lieu, tissant de nouveaux rapports sociaux, expérimentant des pratiques respectueuses de la vie dans toutes ses formes. Leur présence ne s’arrête pas avec l’arrêt d’un projet climaticide et débile.
Bien souvent il est reproché aux opposants de ne pas avoir un projet alternatif, en un mot de ne pas être positif ! Ce qui s’est mis en place sur la Zad est une réponse concrète à cette critique si facile et si souvent entendue. Mais c’est aussi une réponse pour le devenir de ces terres. La Zad doit vivre et ne peut être expulsée.

On ne s’est pas battus pour seulement laisser un friche à la place d’une structure mortifère mais bien pour indiquer une voie autre que celle qui nous imposée par le système capitaliste ou l’ordre marchand. Ces terres sauvées par la lutte ne doivent pas être menacées de nouveau par des projets tout autant funestes que l’aéroport : zone agricole intensive polluée, zone commerciale ou parc d’attractions…Ce qui se crée et se vit sur la Zad de Notre Dame des Landes est légitime et doit exister car cela s’inscrit dans ce qui doit être fait pour sauver notre planète.
C’est à ceux qui vivent sur la Zad de définir ce qu’ils feront, mais il nous appartient à nous, tous les opposants au projet de Notre Dame des Landes, de montrer au gouvernement, à ses sbires que nous combattrons toute tentative d’expulsion. Si nous sommes solidaires de la zad, nous sommes aussi partie prenante d’une lutte dont l’arrêt de l’aéroport n’est qu’un épisode car il s’agit de construire un autre monde qu’aurait symbolisé cet aéroport en ce lieu. Partout en France le soutien à la Zad sera omniprésent.
Pour manifester votre soutien, La Zad nous invite le 10 février à converger massivement vers Notre Dame des Landes. Nous enterrerons la déclaration d’utilité publique de l’aéroport qui deviendra caduque à cette date. Pour aller à NDDL s’inscrire sur le site: https://rhonenddl.wordpress.com . Réunion les mercredis à 19h à Antigone 22 rue des Violettes.
Collectif grenoblois de soutien à la Zad de Notre-Dame-des Landes.

https://zad.nadir.org

Portes les valence (26800) ça sent le roussi à la municipale

Photo DL/F.H.

france bleu  Drome Ardèche  3 février 2018 à 16:42

Rue Auguste Delaune, à quelques pas de la mairie, en plein centre-ville de Portes-lès-Valence, le poste de police municipale a été la cible,ce vendredi soir , .Un incendie a détruit le poste de la police municipale de Portes-les-Valence ce vendredi soir à 22h45. Geneviève Girard, la maire de la ville, a porté plainte ce samedi. Selon elle, il s’agit d’un incendie criminel : Son rideau métallique a été forcé et une bouteille incendiaire a été jetée à l’intérieur déclenchant l’incendie. Les bureaux ont alors pris feu. Malgré l’intervention des pompiers, le poste a été « totalement détérioré »

Une enquête est menée par la police nationale.

 

Journées de solidarité avec les anarchistes réprimés en Russie (5-12 février 2018)

En octobre 2017 à Penza, six anarchistes et antifascistes ont été arrêtés par les officiers du service de sécurité fédéral, accusés d’avoir créés un « groupe terroriste ». De plus, cette période a marqué le début d’une vague de perquisitions dans les maisons d’anarchistes et d’antifascistes partout en Russie. Les personnes objets de l’attention des services de sécurité étaient originaires de villes complètement différentes. Enfin, une nouvelle vague de détentions a été lancée en janvier 2018. Un antifasciste, Victor Filinkov, a été capturé par le service de sécurité à Saint-Pétersbourg. Les officiers du service de sécurité fédéral l’ont torturé dans une forêt à l’extérieur de la ville. Ils ont sommé à Victor d’admettre sa participation à un mythique « groupe anarchiste terroriste ». Dans l’impossibilité de résister à la torture, Filinkov a été contraint de s’auto-incriminer et il est désormais détenu en isolement temporaire. L’avocat de Filinkov affirme qu’il n’a jamais vu, au cours de ses années de défense de victimes de la violence policière, de blessures et de traces de torture aussi graves.

Un autre antifasciste a déclaré avoir été victime de torture à Saint-Pétersbourg: Ilya Kapustin a été menacé par les agents du service de sécurité fédéral mais il a refusé de s’auto-incriminer et a été ensuite relâché sous caution. Il n’y avait aucune preuve que ce prétendu « groupe anarchiste terroriste » existe réellement, mais uniquement des aveux obtenus sous les menaces et la torture. Néanmoins, la police fait tout pour forcer les gens à admettre l’existence d’une mythique organisation terroriste appelée « Net », parodiée par les flics eux-mêmes.  Les officiers affirment qu’elle a de nombreuses cellules dans chaque ville. Cela signifie que ce qui s’est passé à Saint-Pétersbourg se produira très prochainement dans d’autres villes russes.

Évidemment, tout ce qui se passe actuellement est une tentative de faire disparaître le mouvement anarchiste avant les élections présidentielles qui auront lieu en 2018. Ces dernières années, nous avons pu assister à un regain d’activités du mouvement anarchiste après les opérations répressives de 2012. Ces coups répressifs ne peuvent qu’intimider les gens et écraser le mouvement anarchiste.

Dans ce cas, il est nécessaire de montrer que nous n’avons pas peur et que nous ne pouvons pas être détruits par leur force. Car sinon, le pouvoir utilisera ces méthodes répressives à chaque fois que le mouvement anarchiste sera dans le viseur du service de sécurité fédéral. Nous devrions leur montrer que plus forte sera leur répression, plus acharnée sera notre résistance. Il est désormais temps de soutenir les prisonniers, d’empêcher la poursuite de la « chasse aux sorcières » et de diffuser partout la nouvelle de ces événements.

Nous vous appelons à manifester votre solidarité avec les anarchistes réprimés du 5 au 12 février, en organisant différents types d’actions de rue, des soirées de solidarité, en diffusant les infos sur vos sites de contre-information et sur internet….

La seule arme contre la terreur d’Etat est l’unité et la solidarité entre les uns et les autres. Sans cela, nous serons écrasés un à un par ce monstre.

Nous sommes prêts à fournir de l’espace pour publier des actions offensives de solidarité : il suffit de les envoyer à l’adresse : media_ns@riseup.net

L’adresse pour vos lettres de solidarité au compagnon incarcéré (seulement du courrier papier) :

VIKTOR SERGEEVICH FILINKOV,

SHPALERNAYA, D. 25,

SANKT-PETERBURG,

191123, RUSSIAN FEDERATION

Pour aider financièrement : abc-msk[at]riseup.net (attention ! envoyer avec une annotation « 205 »)

Le texte en anglais

[Reçu par mail et traduit par sans attendre demain de l’anglais]

valence le 3/2/18 rendez-vous solidarité migrant-e-s au Polygone à côté de la patinoire

[[reçu par mail]

pour info

Objet : Fwd: Sam 3/2/18 rdz-vs solidarité migrants au Polygone
En attendant le compte-rendu de réunion ASTIR du jeudi 1 février, voici un appel à mobilisation pour demain… Nous pensons que ce serait bien de nous y associer, en fonction de nos disponibilités
amitiés
l’ASTIR

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Le Collectif de Solidarité Migrants du Diois donne rendez-vous à toutes (et tous) sur le parking de la patinoire au Polygone à Valence, samedi 3 février à partir de 11H. (voir pièce jointe ici).

Si vous avez contact avec des Mineurs Isolés Etrangers (pardon! : Mineurs non Accompagnés) ou jeunes majeurs n’hésitez pas à les convier (voire, les convoyer) à ce rendez-vous.

Réponse ouverte à Lundi Matin : Enfants gâtés, bonnes manières et décadence

[reçu par mail]

Le 30 janvier 2018, nous publiions une traduction du texte italien À
propos d’anarchisme et (de crise) d’identité – Pour un anarchisme sans
dépendances, en réponse à la traduction sur le site Lundi Matin du texte
espagnol « Contre » l’anarchisme. Une contribution au débat sur les
identités. A peine quelques heures après la publication de ce texte, nous
recevons le message suivant de la rédaction de Lundi Matin : « Vous
publiez aujourd’hui un article dont le chapeau précise : « publié sur le
site lundi.am (organe non officiel du Comité Invisible) ». Cette
information erronée ne peut qu’émaner de votre lecture de la presse
bourgeoise, de rapports de la police ou de fantasmes qui ne regardent que
vous. Merci de la faire disparaître, immédiatement. ** ». Nous publions
ci-après une réponse à ce message sous forme de lettre ouverte à Lundi
Matin, organe de propagande, pour sûr, afin de couper court aux méthodes
autoritaires et aux prétentions de ce dernier.

Lire la réponse ouverte à Lundi Matin :
https://www.non-fides.fr/?Reponse-ouverte-a-Lundi-Matin-Enfants-gates-bonnes-manieres-et-decadence

Tunisie : Quelques nouvelles de la guerre sociale en cours …

De nouveaux heurts ont éclaté mercredi soir [24 janvier, NdSAD] entre manifestants et policiers dans plusieurs villes de Tunisie, au troisième jour de contestation provoquée par des mesures d’austérité [1]. A Siliana, dans le nord-ouest, des jeunes ont jeté des pierres et des cocktails molotov sur des flics et tenté de s’introduire dans un tribunal dans le centre de cette ville. La police a riposté par des tirs de lacrymogènes.

Des échauffourées ont également repris à Kasserine, dans le centre pauvre du pays où des jeunes de moins de 20 ans tentent de bloquer les routes par des pneus en feu et jettent des pierres sur les flics. Plusieurs dizaines de manifestants sont descendus aussi à Tebourba, à 30 km à l’ouest de Tunis où a été enterré mardi l’homme décédé lors de heurts dans la nuit de lundi. La police a riposté par des tirs massifs de lacrymogène.. Des scènes similaires ont eu lieu dans des quartiers près de Tunis.

Peu avant, deux villes du bassin minier tunisien ont connu des tensions pour la troisième nuit consécutive suite à l’annonce des résultats d’un concours de recrutement de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur dans la région. La majorité des sites est à l’arrêt total depuis trois jours, en partie suite aux actions de blocage de la part des chômeurs dans les délégations de Metlaoui, Mdhila, Om Laarayes et Redayef. A Mdhilla, dans le centre du pays, des jeunes ont bloqué une route et mis le feu à des pneus dans la nuit de lundi à mardi. Dimanche soir, la police avait fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants de Metlaoui qui avaient brûlé des pneus. Certains avaient aussi endommagé une succursale bancaire.

Selon un nouveau bilan du ministère de l’Intérieur quelque 237 personnes ont été arrêtées.

[Repris de non-fides et complété, dimanche 28 janvier 2018]


Vendredi 26 janvier, des échauffourées ont eu lieu entre les flics et des centaines de manifestants devant le siège de l’Assemblée des représentants du peuple [2] au Bardo, à l’ouest de Tunis. Appelée en partie par le collectif en lutte contre les dernières mesures d’austérité, Fech Nestanew, la manifestation s’est tenue pour exiger la libération des prisonnier.e.s de la lutte en cours sur fond de loi de la finance.

Samedi 27 janvier à Kairouan, un incendie s’est déclaré au siège de la recette des finances. L’incendie a causé des dégâts matériels. Des équipements bureautiques, des climatiseurs, des portes ont été touchés par les flammes. Selon les enquêteurs, le départ de feu serait dû à un « court-circuit électrique ».

Plus tard, au cours de ce même week-end, un flic a été passé à tabac à Kasserine par quatre enragés non identifiés: le sbire de l’Etat souffre de multiples contusions au visage après avoir essuyé une rafale de coups. Le porte-parole du syndicat de police régional, Mohamed Amri, n’a pas donné de détails sur les motifs de l’agression ni ses circonstances exactes. Mais est-ce nécessaire d’avoir davantage de justifications pour faire manger la poussière à un garant de l’ordre social?

On apprend par ailleurs qu’à Sousse, les agents de la garde nationale de l’unité de recherche et d’investigation, venus interpeller un type vivant de débrouilles (qui était recherché pour vente de boissons alcoolisées dans le quartier de Kondar), ont essuyé des jets de pierres par des gens du quartier. Bien que ces pavés volants avaient pour objectif d’empêcher son interpellation (ce qui a malheureusement échoué), les forces répressives sont repartis avec un de leurs véhicules endommagées.

NdSad:

[1] Depuis début janvier 2018, des révoltes éclatent un peu partout en Tunisie. Bien que la répression féroce du pouvoir a mis un frein à la propagation des émeutes au bout de trois jours, affrontements éparses avec les flics et attaques directes contre les structures de l’autorité se poursuivent.

[2] Nouvelle appellation depuis février 2014 (date de promulgation de la nouvelle constitution) pour parler de l’assemblée nationale où siègent les députés: cette assemblée est majoritairement dominée par le parti d’extrême-droite Ennahda et le parti de gauche démocrate (Nidaa Tounes), qui comptabilisent chacun 69 et 67 sièges (sur les 217 existants).

repris de sans attendre demain du mardi

Publication: Vésuve libertaire N°6 journal apériodique

 

Vésuve libertaire n’est pas le nom d’un groupe ni ses initiales: ce sont aussi des inventions médiatiques. Vésuve libertaire est simplement le nom d’un apériodique de la pensée anarchiste.
Il a été diffusé dans le cercle anarchiste vésuve situé à Via Fontana 3 à Ercolano (Naples) aujourd’hui libéré après les événements du 15 novembre 2016, et rendu par les autorités au «propriétaire» qui, pour diverses raisons, a préféré ne rien avoir de plus. à faire avec nous, alors nous déclarons définitivement l’expérience du cercle anarchiste vésuvien.

Apériodique n’est pas un texte unanime, nous sommes des individus qui ne veulent pas renoncer à leurs particularités, nos relations sont fondées sur des certitudes minimales: le rejet de la politique «d’en haut et d’en bas» et de toute autorité. Le document vise également à fournir des informations et des outils pour fomenter et améliorer la lutte contre le pouvoir, offrant des réflexions, des idées et des méthodes utiles pour l’attaque, en essayant de générer des discussions visant à une action pratique.

L’édition de papier est d’une importance fondamentale pour ne pas faire tomber dans l’oubli le message des anarchistes, pour faire avancer la pensée et l’action révolutionnaires.

La critique sociale que nous articulons est un produit de nos observations dans la société, un sujet opposé à nos désirs et à nos projections, mais qui mérite d’être analysé pour être subverti. Les contenus du journal signés avec un pseudonyme sont des expressions de l’individualité anarchiste. Ce journal est apériodique, sa production dépend des possibilités et de la disponibilité de ceux qui le rédigent. C’est «sans prix» mais l’anarchie est la solidarité entre égaux.

La rédaction de Vesuvio libertario

Pour demander des copies, envoyer des contributions ou des critiques écrire à l’adresse électronique: anarchicivesuviani@canaglie.org

information prise sur la croix noire anarchiste ici

Réponse à Lundi Matin et sa lutte contre l’anormalité des formes de vie anarchistes

À propos d’anarchisme et (de crise) d’identité – Pour un anarchisme sans dépendances

https://www.non-fides.fr

Un texte intitulé « Contre » l’anarchisme. Une contribution au débat sur les identités, déjà paru en novembre dernier en Espagne dans la revue Solidaridad Obrera (organe officiel de la CNT), a été traduit en français il y a peu et publié sur le site lundi.am (organe non officiel du Comité Invisible). Cette correspondance au sens trop ostensiblement politicard entre syndicalistes libertaires espagnols et intellectuels blanquistes français, tous deux avides d’organiser les autres, nous semble trop intéressante et trop intéressée pour être ignorée. Difficile de tomber sur une leçon plus hypocrite, donnée à qui ne trouve pas de place dans ce monde. […] Nous avons pensé à mal de le faire suivre de notre contribution embarrassante.

 

Calimero, le petit syndicaliste libertaire, est en perpétuelle crise d’identité. Les autres habitants de la basse-cour ne le reconnaissent pas, le snobent, le mortifient. Il pleurniche, crie, tape des pieds, mais finalement il fait son baluchon et part en sautillant. Quelle rage, quelle impuissance ! Il voudrait devenir grand, fonder une famille, être respecté, se faire un nom et une place dans la société, et finalement… il reste petit, seul, souvent moqué. C’est vraiment trop injuste. Et vous savez à cause de quoi ? A cause de cette couleur noire qui lui colle à la peau. Noire, vous comprenez ? Comme les ténèbres, comme le crime, comme le Mal. Ça fait fuir les gggens ! Après des années d’expérience, Calimero s’en est rendu compte et veut y trouver un remède. La Tiqqunnine est arrivée à son secours, avec son lave-idées.
Même s’il fait le syndicaliste dans les quartiers pauvres, Calimero pense et s’exprime comme un courtier des quartiers riches. Pour lui, si on dépense du militantisme, c’est pour faire un investissement dans le mouvement. Ça n’en vaut la peine que s’il y a un gain, au moins en puissance. Voilà son souci, formulé magistralement dès le début : « Est-il intéressant ou stratégiquement recommandable d’arborer les drapeaux identitaires dans le marché des processus révolutionnaires ? ». Nooon, ça ne l’est pas. Tout ce noir sur les étals du marché doit être retiré. Il ne promet ni candeur ni gaieté, il souille. Là où il y a du noir, les clients s’effraient et ne s’approchent pas. Là où il y a du noir, la police vient faire des contrôles. Une évidence aux yeux de tous.
Calimero a aussi ses raisons. Seulement, il oublie un détail. Pour lui, le noir est la couleur d’une marchandise en vente qui périme et qui, un jour ou l’autre, ne sera plus à la mode. Pour lui, le noir est la couleur d’un uniforme qui, un jour ou l’autre, s’abîmera. Pour lui, le noir est la couleur d’une identité idéologique qui ne marche plus. Une sorte de suie qu’il faut nettoyer. Mais ceux qui ne font pas les syndicalistes courtiers, et ne sont absolument pas animés par un esprit politique, savent bien que « toute vraie liberté est noire ».
Contrairement à ce que s’acharnent à répéter ses nombreux détracteurs, l’anarchisme n’est pas un complexe de données caractéristiques et fondamentales qui permettent une forme d’identification, c’est-à-dire une identité. C’est un ensemble d’idées et de pratiques portées par ceux qui pensent que la liberté est incompatible avec le pouvoir, et qui se battent pour affirmer la première contre le second. Être contre l’anarchisme signifie donc, d’une certaine façon, être en faveur de l’autorité, penser que celle-ci – sous une de ses multiples formes – puisse permettre, protéger, favoriser la liberté.

Il est évident qu’être anarchiste n’est pas une obligation. Ce n’est pas avantageux, ce n’est pas populaire, ce n’est pas commode, et ça peut être dangereux. Et en effet, la plus grande partie de l’humanité, qui sait à peine ce qu’est l’anarchisme, ne l’est certainement pas. Néanmoins, le peu qui le sont, ceux qui pensent que l’autorité haïe est l’ennemie mortelle de la liberté chérie et vice et versa, pourquoi devraient-ils avoir honte ? Pourquoi devraient-ils le cacher ? Pourquoi devraient-ils nier la réalité de leurs idées ? Peut-être parce que celles-ci ne « marchent » pas ? Ce serait une considération stupéfiante par sa double stupidité. D’abord parce que l’anarchisme a davantage à voir avec l’éthique qu’avec la politique (ce qui est juste est plus important que ce qui marche, au grand dam des calculs stratégiques), et ensuite parce qu’il ne nous semble vraiment pas qu’une quelconque configuration du pouvoir ait jamais « fonctionné » pour apporter de la joie aux êtres humains et de la beauté à la vie.
Calimero se définit libertaire, ses idées le pousseraient vers l’anarchisme. Mais c’est aussi un syndicaliste-courtier et ses affaires politiques le poussent bien loin de l’anarchisme. Cette contradiction – vieille de plus d’un siècle – le fait disjoncter, comme on peut l’apercevoir dans ses mots. D’abord il fait une distinction entre identités imposées par le “bio-pouvoir” et identités auto-imposées par les individus, puis il se débarrasse de cette distinction et la mélange allégrement. Sans peur du ridicule, il nous dit de manière candide que « se déclarer anti-système, anarchiste ou d’une quelconque étiquette similaire, signifie aujourd’hui entrer dans la logique du pouvoir » parce que, ce faisant, on se sépare du reste de la population et on facilite la répression. Plus qu’un concept stratégique, un raisonnement farfelu. Déjà, on ne comprend pas quel est le véritable nœud du problème, si c’est l’anarchisme en soi ou son affirmation publique ? Si c’est le fait qu’il nous isolerait de la population ou bien qu’il facilite la répression ? Là encore, on est en pleine confusion, Calimero brouille les cartes. Veut-il dire aux anarchistes qu’ils devraient arrêter d’être anarchistes, ou alors qu’ils devraient faire semblant de ne pas l’être pour mieux se mêler à la foule ? Pourtant, lui qui veut « revenir sur Terre d’urgence » devrait s’être rendu compte que beaucoup d’anarchistes déclarés ne finissent nullement dans le collimateur de la répression (qui n’est pas suffisamment idiote pour prendre en chasse tous ceux qui agitent un drapeau noir). De fait, il y a de nombreuse personnes respectables parmi les anarchistes déclarés, certains d’entre eux jouissent même d’une reconnaissance publique : universitaires, avocats, artistes, ouvriers dans des usines d’armes, assistants sociaux dans les prisons… (d’ailleurs chez les communistes, il y a même des flics et des magistrats). En outre, si en se déclarant ennemi du pouvoir on entre dans sa logique, alors que faudrait-il faire pour en sortir ? Se déclarer ses amis ? Se taire et laisser parler les autres, les zélotes de la pensée unique démocratique ? Mais, puisque le langage crée des mondes, de cette manière on ne ferait alors que se résigner au monde du pouvoir, voire carrément le confirmer.
Fiévreux, Calimero complique ultérieurement son raisonnement en soutenant que « Le pouvoir, avant de vouloir nous détruire […] cherche bien davantage à nous produire. Nous produire comme sujets politiques : comme anarchistes, anti-systèmes, radicaux, etc. ». Donc les soi-disant anarchistes ne font pas seulement le jeu du pouvoir, ils en sont un produit ! Ils font son jeu parce qu’ils en sont les créatures ! Et bien oui, nous l’admettons : que le pouvoir produise des sujets politiques non seulement parmi les défenseurs de l’ordre, mais aussi parmi les subversifs, c’est indéniable. Il suffit de penser au passé, à des ministres comme Juan Garcia Olivier et Federica Montseny, ou bien au présent, à des conseillers municipaux comme Benjamin Rosoux et Manon Gilbert. D’ailleurs, tous ceux qui cherchent à conquérir le pouvoir, à l’administrer, à le conseiller, à le corriger, à le substituer, sont des sujets politiques produits par lui. Cela dit, il faut vraiment être des imbéciles pour croire que le pouvoir produit ceux qui veulent le détruire (s’il le fait, cela advient involontairement, exactement comme le nazisme produisait les partisans ; mais cela ne viendrait jamais à l’esprit de quelqu’un de soutenir que les partisans étaient « des identités idéologiques » qui se séparaient du reste de la population). De fait, le pouvoir ne produit que des autoritaires, mais parfois il arrive à « corrompre » certains anarchistes en les charmant avec ses sirènes.
Dans sa ferveur anti-anarchiste, Calimero arrive à une autre affirmation bizarre. D’après lui, ce n’est pas l’État « qui est responsable d’une bonne partie du désastre en cours », ni le capitalisme et autre ; la cause de l’aliénation de masse qui prédomine aujourd’hui n’a rien à voir avec la propagande et avec la technologie – non, c’est entièrement la faute de la « politique d’extraterrestres » mise en œuvre par les « identité[s] révolutionnaire[s] ». En somme, si le pouvoir domine incontesté sur la Terre, c’est grâce aux quelques isolés soi-disant révolutionnaires qui depuis la Lune incitent à l’abattre, mais pas du tout aux nombreux influents soi-disant non-révolutionnaires qui sur la Terre le soutiennent, le justifient, le consolident, le conseillent. Mystères de la dialectique.
À un moment donné, le courtier qui est en Calimero éclate, étonné que personne ne se soit posé la question clé de tout bon investissement : « Que nous apporte exactement le fait de nous déclarer anarchistes ? ». Exprimer ses propres idées pour commencer à défier l’idéologie dominante et créer son propre monde ne l’intéressant pas, Calimero demande seulement où est l’avantage, le profit, l’utilité. Nulle part, évidemment ! La police nous surveille et les clients font des achats sur d’autres stands du marché de la politique. Inspiré par la Tiqqunnine, pour nous faire comprendre quelle conclusion déduire, Calimero se sert de Foucault : « sans doute l’objectif principal aujourd’hui n’est pas le fait de découvrir, mais plutôt de refuser ce que nous sommes ». Refuser ce que nous sommes aux yeux de l’État, c’est à dire ses citoyens, c’est le minimum que l’on puisse faire. Mais refuser ce que nous sommes aux yeux de nous-même… et non pas par lâcheté ou hypocrisie, mais pour « un exercice d’humilité et de sincérité » ?
Embarrassant, vraiment. Il nous semble déjà l’entendre, la Tiqqunnine, avec sa voie de connasse : nous y revoilà, Calimero ! Tu n’est pas noir, tu es juste sale !
Une immersion enthousiaste dans une situation, un vigoureux coup de brosse du lave-idées, et hop ! Après un instant voilà Calimero qui ré-émerge sous une pluie d’applaudissement dans les nouveaux habits du citoyenniste souriant et candide comme la neige, prêt à pépier des louanges aux miraculeux effets blanchissants de la politique. On comprend trop bien pourquoi la Tiqqunnine autoritaire française a caressé le Calimero libertaire espagnol qui sur un hebdomadaire anarchiste a invité les anarchistes à refuser ce qu’ils sont, à se nettoyer de leur propre anarchisme.
Tant d’amitié politique dans leur réciproque recherche de consensus populaire !
Tant de mise en commun d’intention dans leur frénésie d’organiser un petit bout de société ! Tant d’intérêts partagés à faire en sorte que les gggens restent ainsi !
Cela nous a ému de voir cette harmonie entre ceux qui snobent les initiatives vouées à diffuser les idées (comme les conférences et les débats) et qui saluent celles vouées à satisfaire les besoins (tel que le logement ou le travail). Parce ce que remplir l’estomac d’autrui procure de la reconnaissance, de la main d’œuvre, de la réputation, comme le savent aussi bien les prêtres (voués à l’assistantialisme caritatif dans les paroisses) que les boutiquiers militants (engagés dans le travail politique sur le territoire). La conscience, en revanche, à quoi sert-elle ? Elle ne se contrôle pas, elle ne s’organise pas, elle est même dangereuse car elle pourrait se révéler un jour contre-productive. À force de réfléchir, d’ailleurs, quelqu’un pourrait arriver à des conclusions inconfortables. Par exemple, que l’on n’arrive pas à la liberté à travers l’autorité. Qu’il est ridicule de partir avec un sac plein à craquer de désirs insurrectionnels, d’aspirations subversives et de radicalité rhétorique si cela génère des postes municipaux et des interviews aux médias (mais, ne fallait-il pas passer inaperçus ? Mais, n’était-il pas impossible de dissocier la lutte et la vie ?). Qu’il est hypocrite d’évoquer combien est « complexe, dynamique et en certaines occasions contradictoire » le processus révolutionnaire dans le but de cacher l’opportunisme de ses fins stratèges qui divisent les moyens d’une lutte de ses objectifs (mais, la séparation n’était-elle pas la logique du pouvoir ?).

Balancés dans une réalité externe aberrante et effrayante, les anarchistes sont marqués du sceau de la diversité. Ils ont un corps disgracieux, une grosse tête toujours dans les nuages, un langage barbare, qui leur rappellent qu’ils non pas le droit d’appartenir à la complaisante communauté du Papa Peuple et de la Maman Politique. Que dans un monde totalement formaté par l’autorité et par la marchandise, ils sont des perdants-nées.
Souffrances et frustrations marquent le parcours du Vilain Petit Canard anarchiste, lequel est conscient des difficultés, de l’effort, et aussi des rares probabilités de réussir, un jour, à devenir un cygne.
Mais il n’y a pas d’alternatives, il ne peut pas et il ne compte pas ôter et renier ce qu’il est. Il refuse l’illusion d’un monde bonifié par un changement de couleur et un peu de politique, d’une liberté sans conscience. Il méprise l’aberration d’une existence humaine mesurée par les stratégies du marché. L’affirmation facile d’une forme-de-vie plus balourde que joyeuse est une affaire bien misérable, surtout en considérant que le prix à payer est la perte de toute individualité et autonomie, liée à l’impossibilité de progresser dans une connaissance destinée à la compréhension de soi-même et de ce qui nous entoure. « Une autre manière d’habiter le monde » ne nous intéresse pas. Nous rêvons, nous désirons, nous voulons réaliser un monde qui soit tout autre, où la vie soit tout autre, où les rapports soient tout autres. « Rara avis in terris nigroque simillima cycno » est la phrase du poète latin Giovenale dont est tirée la locution qui était utilisée dans les discussions philosophiques du XVIe siècle pour indiquer un fait considéré comme impossible ou pour le moins improbable : le cygne noir.
La rencontre entre l’anarchisme et l’insurrection, la seule possibilité de balayer toute autorité, aussi minuscule soit-elle, de la face de la terre.

26/1/18,
Finimondo.

[Titre original : A proposito di anarchismo e (crisi di) identità – Per un anarchismo senza dipendenze, traduit de l’italien de Finimondo.]

 

Aalgérie:Une colonie anarchiste : Tarzout . Refuge de déserteurs

 lu  sur http://endehors.net

 une colonie anarchiste la fermeTarzout

Algérie Alger le 30 juin 1894

Parquet du procureur général

Monsieur le Garde des sceaux

J’ai l’honneur, comme suite à mes rapports des 19 et 27 janvier dernier, de vous rendre compte du résultat de l’information suivie au tribunal d’Orléansville contre les nommés Regnier, André Reclus, Boisson, Cotinaud, Tracol, Lortal, Cheitanov et Antoine Lopez, inculpés du crime d’association de malfaiteurs, prévu par la loi du 18 décembre 1893.

Cette information a nettement démontré que le sieur Regnier, gendre d’Elisée Reclus, est à Tarzout, le chef reconnu d’une colonie exclusivement composée d’anarchistes français ou étrangers. Les membres de cette colonie entretiennent des rapports suivis avec les anarchistes d’Alger et sont en relations avec les anarchistes de la Métropole et de l’étranger.

Une commission rogatoire envoyée à Genève, à la suite de la saisie opérée au domicile de l’inculpé Cotinaud, a permis d’obtenir certains renseignements sur les déserteurs dont il est question dans la correspondance de cet anarchiste, correspondance dont je vous ai donné l’analyse à l’appui de mon rapport précité du 19 janvier.

Le sieur Combard Ferdinand, a été condamné le 5 juin 1888, par le conseil de guerre de Blida, à huit ans de travaux publics, pour voies de fait envers un supérieur et pour bris de clôture. Quelques mois après cette condamnation, le 16 décembre 1888, il s’évada de l’atelier n°1 et trouva asile à la ferme Regnier à Tartouz. L’inculpé Cotinaud prêta son livret militaire à l’évadé qui fut, grâce à cette pièce, dissimulé aux autorités et gagna Genève. Le livret prêté fut retourné à Cotinaud le 8 mai 1889. Le sieur Combard habita Genève pendant deux ans, il fut expulsé de cette ville le 12 avril 1891, à la suite d’une affaire de coups et blessures dans laquelle il avait joué un certain rôle et se rendit à Bruxelles. Il habiterait encore aujourd’hui la Belgique.

Le sieur Perrare Antonio, a été expulsé de Genève le 16 juillet 1889.

Le sieur Fourgatio (?) a quitté Genève, où il était signalé au mois d’avril 1893, comme anarchiste militant.

Le sieur Philippot a été expulsé de Genève le 16 juillet 1889. Le 6 août de la même année, la même mesure a été prise contre Turino.

L’information ayant démontré que l’inculpé Lopez Antonio, entretenait des relations suspectes avec trois anarchistes d’Oran, ses compatriotes, les sieurs Bernabeu, Antonio Guerrero et Manuel Alcina, ces espagnols ont été également mis en état d’arrestation et impliqués dans les poursuites.

Il n’a pas été toutefois possible d’établir que l’association, non douteuse, existant entre ces divers individus, constituât une association ayant pour but de préparer ou de commettre des attentats, dans le sens où l’entend la loi du 18 décembre 1893.

Une ordonnance de non-lieu a donc été rendue, de ce chef, en faveur de Regnier, Reclus, Boisson, Cotinaud, Tracol, Cheitanov, Antoine Lopez, Bernabeu, Guerrero et Alcina.

Les nommés Boisson, Xixonnet, Cheitanov, Lortal et Tracol qui, lors des perquisitions opérées au domicile du sieur André Reclus, s’étaient rendus coupables d’outrages envers M. le commissaire central et ses agents, ont été déférés au tribunal correctionnel d’Orléansville qui, dans son audience du 21 juin courant, a condamné les prévenus, savoir : le 1er à six mois d’emprisonnement – le 2e à cinq mois – le 3e à quatre mois – le 4e à quinze jours – et le cinquième à 2 francs d’amende par application des articles 223 et 224 du code pénal.

Les nommés Cheitanov (sujet bugare), Bernabeu, Guerra, Alcina (sujets espagnols) ont été remis à l’autorité administrative, qui a déjà pris contre eux des arrêtés d’expulsion.

Le procureur général.

lettre ouverte de soutien au 38 rue d’Alembert

[reçu par mail]

Le 38 avait accueilli le collectif grenoblois de soutien à la ZAD des Chambarans pour tenir ses réunions et proposer des soirées de soutien à la zad de Roybon. Il est également un lieu ouvert sur le quartier Saint Bruno et contre sa gentrification, où sont proposées des activités en dehors de toutes institutions sociales et administratives conventionnelles. C’est pourquoi il est impératif de les soutenir !

 

Merci de répondre et de faire suivre,

 

Henri Mora

 

 

Message du 28/01/18 00:00
De : 38ruedalembert@riseup.net
A : undisclosed-recipients:;
Copie à :
Objet : Signature lettre ouverte de soutien au 38
Bonjour,

 

Le 38, est un centre social « tchoukar » autogéré qui tente de vivre depuis 3 ans. Les bâtiments qui ont été occupés par un collectif d’habitant.e.s du quartier, appartiennent à la mairie de Grenoble. Ouvert à tou.te.s on peux y trouver du café, des gens sympas, des gens chelous, une laverie, une cantine, un atelier d’auto-réparation de vélos,une borne wifi et des mots en -isme. Selon les jours, on peut y jardiner, prendre des cours ou encore profiter d’une bibliothèque ou d’un magasin gratuit. Au 38 se croisent donc des habitant·e·s, certain.e.s galèrent plus que d autres mais tous.tes ne se résignent pas à survivre. Le pari ici est de s’attaquer aux problèmes réels car si la vie est un tas de problèmes, on préfère les résoudre collectivement. On fait le choix de la solidarité, et non de l’individualisme pour construire un quartier populaire tel que nous l’imaginons …

 

Notre pérennité est aujourd’hui menacée par un projet d’urbanisme et notre expulsion est proche (avril selon certains bavards ! ). Pour nous défendre, nous mettons en place plusieurs actions dont la lettre ouverte disponible en pièce jointe. Nous l’avons fait circuler à l’échelle du quartier (commerçants, associations, …), mais nous cherchons maintenant à mettre en avant des soutiens plus larges, d’une portée nationale. C’est la raison pour laquelle nous vous sollicitons, pour nous aider à continuer à faire vivre le quartier Saint Bruno à travers des initiatives autogérées et solidaires, à préserver des espaces d’expérimentation sociale mais aussi des lieux où tout est envisageable !

 

Si vous désirez nous rencontrer, en savoir plus sur nous, nos activités vous pouvez nous contacter a cette adresse ou passer boire un café, on vous accueillera avec plaisir.

 

Pour nous soutenir vous pouvez apposer votre signature sur notre lettre ouverte et nous la retourner avant le 15 février 2018.

 

Merci de votre retour.

 

L’assemblée du 38

lettre ouverte en PDF