Valence(26000) ils osent commencer leur stage d’apprentissage en entreprise sans la bénédiction de l’éducation nationale !


Dauphiné libéré  12/02/2018 à 10:10

à NDDL et ailleurs, pour une vie agricole autonome?

texte qui circule ici

https://zad.nadir.org

note: en attendant d’autres infos  des compagnons …

 

  • dimanche 11 février

    Syrie

    Retour en images sur la mobilisation à Paris samedi, contre le gouvernement turque et les pratiques meurtrières d’Erdogan, notamment sur Afrin, commune de Syrie du Nord. Pour plus d’infos sur ce qu’il se passe à Afrin, ça se passe (entre autres) par ici.

    ZAD

    En attendant les photos, on se fait un petit tour de la presse :

    - Pour des récits de la journée de rassemblement, on a une dépêche AFP reprise par tous les merdias mainstream, qui n’a rien trouvé de plus original que de nous ressortir la même soupe insipide sur la soit-disant « minorité radicale ». Minorité certes (le off était organisé par des gens vivant plutôt à l’Est de la zad), radicale, pas plus que nous tou.tes ! N’en déplaise aux semeurs de division…

    - Mais il y en a quand même qui ont pris la peine de se bouger ! Récit de la journée et de l’ambiance, et questionnements pour l’avenir dans le monde.

    - un article qu’on imagine chouette, de médiapart, par ici (malheureusement pas en accès libre)

    - Dans libé on lit comment cette lutte s’est inspirée de mille et unes autres, et pourquoi ça en fait une lutte unique

    Et ici et encore quelques articles (dont ici des photos et ici de la radio) pour finir ce premier dimanche de la zad pas DUP 😉 (avec une mention spéciale ’franche marade’ en lisant le dauphiné libéré, ça arrive pas si souvent…)

  • ZAD

    Merci à toutes et tous de vous êtes déplacé.es jusqu’ici pour fêter la fin du projet d’aéroport, et l’enracinement de la zad ! Malgré le froid, la boue, et même un peu de pluie le soir, des dizaines de milliers de personnes ont arpenté la zad et sont venues échanger avec nous sur la lutte pour l’avenir de la zone. Des intercomités sont d’ailleurs en cours à la wardine, pour continuer d’y réfléchir ensemble.

    Pour rigoler un peu sur les décomptes, les organisateurices annoncent 30 000 à 40 000 personnes, la préfecture…. 8000 !

    Bientôt des photos !

Grèce : Fin de l’assignation à résidence de Grigoris Tsironis, accusé de braquages

non fides

La cour d’appel d’Athènes a aujourd’hui accepté de mettre un terme à l’assignation à résidence de Grigoris Tsironis, elle est remplacée par une interdiction de quitter le pays, il lui est également interdit de quitter le sud de l’Attique [région d’Athènes], de quitter sa résidence permanente la nuit et doit pointer chez les flics tous les cinq jours.

 

Grigoris avait été libéré après que les 18 mois maximum de détention préventive avaient été atteint, le 7 décembre 2017. Dans un nouvel éclat d’arbitraire, ils l’ont assigné à résidence, une nouvelle mesure en Grèce.

Malgré le fait que les conditions de sortie soient très strictes, la décision de lever l’assignation à résidence est une première victoire pour lui ainsi que pour le mouvement de solidarité.

Cela met un bâton dans les roues des méthodes du complexe policier-judiciaire
rassemblant tous les éléments d’ un état d’urgence face au compagnon et plus généralement dans l’affaire des braqueurs de Distomo : ADN, loi anti-terroriste, répression des relations personnelles et familiales, vengeance de la police et de l’autorité judiciaire.

La lutte se poursuivra jusqu’à l’ acquittement total de Grigoris. Jusqu’à l’effondrement de l’acte d’ accusation contre ceux accusés dans l’affaire. Jusqu’à l’abolition de l’ autorité judiciaire et de toutes les autorités. Jusqu’à la destruction de toutes les prisons.

Assemblée contre la nouvelle campagne anti-terroriste : « braqueurs de Distomo ».

[Traduit d’Indy Athenes.]

Pour rappel :

 

Italie : Arrestation pour les événements du nouvel an à la prison de la Vallette

Notre dame des landes: 10/2/ 18 La fête et après …sans gueule de bois

http://www.lemonde.fr

Fête à Notre-Dame-des-Landes : des milliers de personnes venues « voir ce qui se passera après »

Riff de guitares, violoncelle et contrebasse en folie sur un rythme endiablé de percussions et de marimbas (un xylophone africain), les sons de l’Orchestre tout puissant Marcel Duchamp ont, ce samedi 10 février au soir, vite fait tanguer les centaines de personnes massées devant la scène installée sous la magnifique charpente de la grange de Bellevue.Sous une bruine persistante et pénétrante, et dans la boue générale – il s’agit bien ici d’une zone humide –, le groupe de musique survitaminé, avec la diversité de ses instruments africains, à corde, ou encore électriques, ses trombones… symbolisait bien la multiplicité des composantes de la lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique)

Ce samedi 10 févrer, la ZAD (la « zone à défendre ») avait donné rendez-vous à ses soutiens venus de toute la France, et même d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne ou encore de Belgique… pour fêter leur victoire avec l’abandon du projet d’aéroport, annoncé par le gouvernement le 17 janvier.

Triton gigantesque, fanfares, chorales, et maquette géante d’avion en bois brûlée – « le projet part en fumée » – dans la plus pure tradition carnavalesque, tout avait été prévu pour réussir l’événement. Pizzas bios, plats vegan, soupe poireaux-pommes de terre, pains d’épices, cidre, bière ou vin chaud, réchauffaient les participants. Et la nuit promettait d’être longue pour les manifestants, animée par des concerts, fest-noz ou techno, les plus fatigués tentant de retrouver leur véhicule dans l’obscurité.

De très nombreux jeunes

Dès le matin, ils étaient des milliers – de 30 000 à 40 000 personnes selon les organisateurs, 8 500 selon la préfecture – à parcourir les kilomètres reliant Saint-Jean-du-Tertre et le Gourbi, deux lieux-dits, à la ferme de Bellevue, au cœur de la ZAD.

Au-delà de ce classique écart de comptabilité, une chose est certaine, ce rendez-vous militant a drainé une foule considérable, digne des plus grands rassemblements que la ZAD a connus. En témoignaient les centaines de voitures parquées sur des kilomètres de routes et de chemins traversant le bocage, rappelant les plus grandes manifestations de soutien aux occupants de Notre-Dame-des-Landes. Le nombre de cars, venus de toute la France, était même supérieur à celui du 8 octobre 2016, lors d’une manifestation pour laquelle les organisateurs avaient annoncé plus de 40 000 personnes et la police 12 500.

Mais, plus que le nombre, un des faits marquants de cette journée fut sans doute le nombre de manifestants venant pour la première fois ici et la présence massive de jeunes. Cherchant à se réchauffer près d’un brasero, un verre de vin chaud à la main, Melody Perdrizet et Elena Lombart, deux jeunes filles venues de Paimpol, dans les Côtes-d’Armor, témoignent de leur découverte de la ZAD. « J’en entendais parler depuis longtemps et je voulais voir comment cela se passait concrètement, comprendre comment ils avaient pu gagner », explique la première, professeure de piano. « Et voir ce qui va se passer après », ajoute son amie, éducatrice à l’environnement et militante de Bretagne vivante.

Drapeau basque brandi haut, Thierry Michel et Nadège Martin ont fait, eux, le déplacement depuis Ixtassou, près d’Espelette (Pyrénées-Atlantiques). Cet artisan de 46 ans et cette propriétaire d’une chambre d’hôte de 38 ans sont engagés dans la lutte contre un projet de mine d’or – près de 13 000 hectares sur onze communes – dans le collectif Stop mines EH. « C’est la première fois que nous venons ici, mais nous suivons ce combat avec intérêt depuis longtemps. Ici nous comprenons l’importance de pouvoir unir des gens très différents avec un même objectif », raconte Thierry Michel.

« De nouveaux enjeux et combats »

Depuis près de dix ans, et l’intensification de la lutte contre l’aéroport, notamment avec l’occupation de la ZAD en 2009, Notre-Dame-des-Landes est devenu la référence de tous les opposants à de grands projets d’infrastructure jugés inutiles et imposés.

« La fin de cette lutte d’un demi-siècle contre l’aéroport laisse place à de nouveaux enjeux et combats, ici et ailleurs », devait déclarer le mouvement contre l’aéroport (Acipa, Adeca, Copain44, Naturalistes en lutte, habitant.e.s et occupant.e.s de la ZAD, Coordination des organisations opposantes), lors de prises de parole tout au long de la journée.

Et nombreux sont les représentants de ces combats qui ont pu témoigner : le projet de tunnel transalpin Lyon-Turin (présence d’opposants français et italiens), le Center Parcs de Roybon (Isère), la centrale à gaz de Landivisiau (Finistère), la Ferme des 1 000 vaches dans la Somme, le parc d’attraction de Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine), la ligne à très haute tension de la Haute-Durance, le centre de loisirs et d’affaires d’Europacity et le pôle scientifique du plateau de Saclay, en région parisienne, les bassines niortaises (Deux-Sèvres)… sans oublier le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse). « Pour toutes ces luttes sœurs, nous sommes là, nous serons là ! », leur ont assuré les militants de Notre-Dame-des-Landes.

Quelques élus et responsables politiques avaient aussi fait le déplacement pour participer à la fête, tels José Bové, Yannick Jadot, Noël Mamère… « On ne va pas gâcher son plaisir, mais ne soyons pas dupe, le discours environnemental du gouvernement est celui d’un bonimenteur. On l’a encore vu à l’assemblée nationale avec ses propositions récentes de dérogations sur les réglementations environnementales, expliquait Loïc Prud’homme, le député (La France insoumise) de Gironde.

Contre le « capitalisme vert »

La fête donc pour célébrer une victoire historique dont peu de luttes sociales ou environnementales peuvent s’enorgueillir ces dernières années. Mais au-delà de l’immense satisfaction visible sur les visages, ce rassemblement baptisé « Enracinons l’avenir » se voulait tourné vers le futur des terres agricoles et de la ZAD, menacé par l’arrivée du printemps, échéance fixée par Edouard Philippe, le premier ministre, à laquelle les occupants illégaux devront être partis « d’eux-mêmes ».

Le chef du gouvernement avait aussi exigé le nettoyage de la route départementale 281, entravée par de nombreuses chicanes. Ce fut chose faite par les agriculteurs et une partie des zadistes. Non sans mal, une partie des occupants refusant de libérer la route ainsi que l’exigeait l’Etat. Des divergences sont d’ailleurs apparues lors de certaines prises de parole, tout comme dans l’organisation d’une « contre fête » samedi soir dans un autre lieu de la ZAD, par la fraction la plus hostile à tout dialogue avec le gouvernement.

« Aujourd’hui, le mouvement a dégagé collectivement la D281 pour rendre à ses usager.es/voisin.es la possibilité d’une utilisation partagée. (…) Les divers chantiers nécessaires à la remise en état de la route sont en cours. Ils vont durer encore plusieurs semaines », déclarait d’un commun accord le mouvement contre l’aéroport. Quand une partie des zadistes préférait rappeler l’apport dans cette lutte de ceux qui « portent l’autogestion, l’action directe, des modes de vie et des pratiques radicales ». Evoquant aussi bien les « conflits » que les « complicités » entre les composantes de la ZAD, la dizaine de personnes, masquées, qui ont pris la parole, ont martelé leur volonté de combattre « le système capitaliste, sa croissance, ses polices, ses frontières, ses armées, ses bulldozers… »

Et si la victoire est réelle contre le projet d’aéroport, cela ne suffit pas, disent-elles. « Maintenant que notre ennemi le plus clair et le plus commun a disparu, le capitalisme vert rêverait bien d’une zone éco-bio participative, d’une intégration tranquille mais en règle (…). C’est pour éviter cela que nous resterons en lutte. » Le débat est loin d’être terminé dans la ZAD.

De prisonnier à détenu

  69 375 prisonniers, 100 000 détenus 

 

Voilà le compte : 69 375, un chiffre qui augmente, encore. C’est le nombre officiel de personnes enfermées dans les prisons françaises. On ne saurait jamais assez écrire sur ces 69 376 personnes privées de liberté – et c’est bien peu dire – et dénoncer les conditions dans lesquelles elles sont emprisonnées. Mais, comme souvent, c’est un chiffre qui, aussi frappant soit-il, cache un système plus large et complexe. Car s’il y a 69 375 prisonniers, combien y a-t-il de détenus ? Qu’est-ce qu’un détenu ? Détenir, c’est bien plus qu’arrêter et enfermer ; c’est, si on s’appuie sur l’étymologie latine, non seulement empêcher, mais aussi détourner et surtout tenir éloigné. N’y a-t-il donc que 69 375 détenus en France ? Ces questions sont celles qui peuvent guider une réflexion non pas seulement sur la prison, mais sur les enfermements, tels qu’ils ont commencé à être décortiqués savamment par Foucault : les prisons, les hôpitaux, les couvents, les usines, les écoles. Ces études sur les lieux d’enfermement révèlent plusieurs choses : d’abord, l’évolution du système carcéral et des sociétés punitives et disciplinaires. Mais surtout – en tout cas, c’est ce sur quoi on peut réfléchir ici – le traitement des corps et vies qui accompagne cette évolution. En somme, Surveiller et punir permet de penser plus largement la question des détenus.

Si on pense le détenu comme celui qui est tenu éloigné, le problème essentiel auquel on est confronté en ce moment – et en fait depuis près d’un siècle maintenant – est la pensée des lieux où il ne s’agit pas tant d’enfermer mais de mettre au ban. En cela, l’une des questions majeures de notre temps est celle du camp. Cette question se pose radicalement dans la tragédie de la Seconde Guerre mondiale et l’ignominie inqualifiable du racisme nazi1 ; mais elle ne s’arrête pas avec la fermeture de ces camps de travail ou d’extermination. On est en effet aujourd’hui nous-mêmes confrontés à la résurgence du lieu du camp, sous une autre forme2 : celui réservé aux réfugiés. C’est en tout cas ce que cherche à penser le philosophe italien contemporain Giorgio Agamben, dans toute son œuvre et précisément dans les ouvrages qui constituent Homo Sacer. Avec Agamben, le problème de l’enfermement se déplace en quelque sorte du problème du prisonnier vers celui du détenu, ou, selon ses termes, de « l’exclu ». L’exclu, pour Agamben, se trouve dans une situation paradoxale : il est à la fois exclu par le droit, mis au ban de la société, enfermé, placé en détention, requis à un lieu qui lui a été assigné ; mais par-là même, par cette action du droit ou de la politique sur sa situation, il se trouve inclus dans le système qui s’attache à le redéfinir. S’il étudie cette forme à partir de la figure primitive du droit romain de l’homo sacer3, homme sacré, cette figure de l’exclusion-inclusion constitue une structure qui éclaire l’analyse plus générale de ceux qui sont mis au ban de la société. On peut donc placer la question du détenu au cœur du problème de l’enfermement, et pour être plus précis, c’est aujourd’hui le réfugié qui représente le plus clairement cette détention.

On peut, pour mieux comprendre l’importance de la réflexion sur le camp, lire Agamben lui-même, dans Moyens sans fin :

« Au lieu de déduire la définition du camp à partir des événements qui s’y sont déroulés, nous nous demanderons plutôt : qu’est-ce qu’un camp, quelle est sa structure juridico-politique pour que de tels événements aient pu s’y produire ? Cela nous conduira à considérer le camp non comme un fait historique et une anomalie appartenant au passé (même si, éventuellement, toujours vérifiable), mais, en quelque sorte, comme la matrice secrète, le nomos de l’espace politique dans lequel nous vivons encore ».

La première idée est donc de considérer le camp comme structure juridico-politique. C’est penser plus qu’un lieu : un système, un ensemble qui est non seulement spatio-temporel, mais où se lient des questions et des enjeux politiques et juridiques. Sans entrer dans l’analyse complexe élaborée par l’auteur, on peut aller tout de suite à l’idée de matrice secrète, d’espace politique, qui semble-t-il, détermine toujours notre époque. Pour le comprendre, Agamben se réfère notamment dans ses ouvrages à l’exemple des lieux de détention caractéristiques des démocraties contemporaines, avec comme modèle, Guantánamo : ce qui importe, plus que l’enfermement des ennemis de l’État, c’est la façon dont on les dénude juridiquement. On les prive de toute identité personnelle, mais aussi juridique, et par la création de cet espace de non-droit, on peut justement faire de ces détenus des hommes sacrés sur lesquels peut s’appliquer la cruauté que l’on sait. Pour Foucault, les prisons produisaient les délinquants ; on peut en un sens dire avec Agamben que les lieux comme Guantánamo produisent des détenus, des corps privés de tout droit, des bannis. Dans le camp, par analogie, on peut peut-être voir la production d’autres hommes bannis. En ce sens, le traitement des détenus de Guantánamo est analogue à celui des détenus des camps de travail : on les prive de leur identité, de leur droit, de leur dignité, à la différence majeure qu’eux ne sont coupables qu’au regard d’un droit raciste et totalitaire.

Dans le camp de réfugiés, on doit, de fait, considérer la situation d’individus juridiquement extra-ordinaires. Le réfugié, c’est cet individu qui quitte son foyer, son pays, et donc la situation juridique qui était la sienne avant l’émigration. Le réfugié est donc en un sens « hors du droit » : il est en attente d’une reconnaissance de son statut, en attente d’une redéfinition de son droit. En un autre sens, il est complètement soumis à ce droit qu’il attend, et surtout qui le détient. Le camp de réfugié est donc un lieu de détention dans le sens où l’on y place des individus à caractériser, à définir juridiquement. En attente d’un autre voyage ou de la possibilité de rester, le réfugié est mis au ban de la société dans laquelle il cherche à se réfugier : il y est retenu tout en en étant éloigné. Ayant pensé cela, on se retrouve face à une autre question : à quoi sert le camp4 ? Car si on a ici, vu l’aspect juridique de la question, il faut aussi voir son revers : l’aspect politique. Ce dernier s’est manifesté récemment à travers la question de la déchéance de la nationalité : produire des hommes exclus du droit pour créer des zones de non droit. Ce qui semble se manifester dans la question de l’exclusion, du réfugié, et plus généralement du détenu, c’est la nécessité pour l’État d’établir ces espaces totalitaires où s’exerce un pouvoir absolu sur les corps. Cette possibilité d’un exercice sans limite du pouvoir dans des lieux définis par le droit même, doit être pensée et réfléchie plus attentivement, plus rigoureusement, tant elle constitue un risque et un enjeu dans nos sociétés « démocratiques ». Le camp est donc bien l’objet d’une réflexion et d’une critique nécessaires non pas seulement parce qu’il représente tout ce contre quoi les libertaires luttent, mais parce qu’il porte des enjeux politiques majeurs. Il est potentiellement le lieu d’une production d’individus mis à nus et exposés à la violence de l’État. Le problème des réfugiés, celui des détenus, met en question tout un système qui est celui contre lequel nous nous battons : c’est en cela que nous nous devons de le prendre en charge.

 

Quentin, Groupe Botul de la Fédération anarchiste, Paris   .https://blogs.mediapart.fr

1 On peut aussi évoquer le Goulag, la différence étant qu’à la fin de la guerre et avec la chute du régime nazi, ses camps ont été ouverts et découverts. L’ouverture des camps russes est plus tardive. Encore une fois, on pourrait établir d’autres différences, mais il s’agit ici de dégager une structure analogique. Par ailleurs, il convient de rappeler que le lieu du camp a été inventé avant le nazisme, ailleurs que dans le Reich.

2 Une des questions est d’ailleurs de savoir si ces camps sont si différents, au moins dans leur forme. Sur cette question, voir Ce qu’il reste d’Auschwitz de Giorgio Agamben.

3 Dans le droit primitif romain, l’homo sacer était un individu homicide, reconnu tel par le droit et la justice, et qui par-là était mis au ban de la société. Ainsi, il était privé de tout droit : s’il ne pouvait plus être sacrifié, il pouvait être tué par n’importe qui, sans que son assassin soit pour autant jugé pour meurtre. L’homo sacer est confronté en chaque instant à la mort. En cela, il est à la fois inclus (car son statut est juridique, il est le fruit de l’application du droit) et exclus, car mis au ban de la société et privé de tout droit. Pour être plus précis et juste, se référer au premier ouvrage d’Homo Sacer : le pouvoir souverain et la vie nue.

4 C’était la question adressée par Foucault au système carcéral : considérer sa positivité et demander à quoi il sert et en quoi il marche. La prison produit le délinquant.

 

Kurdistan syrien : le silence tue !

http://www.lyoncapitale.fr/

Manifestation pro Kurde ()

« Depuis plus de trois semaines maintenant , le dictateur turc Erdogan a lancé son aviation ses troupes alliés pour l’occasion aux djihadistes de Daesh et d’autres organisations   ( al-Nostra  , Ahrar el – Cham), contre la population d’Afrin, où vivent des kurdes mais aussi des arabes, des assyriens et de très nombreux  réfugiés fuyant la guerre en Syrie

La sauvagerie d’Erdogan et ses djihadistes ne connaît pas de bornes.A tel point que l’accusation de crimes de guerre commence à se faire entendre. Les premières victimes de l’agression islamo -fasciste sont les civils qui meurent tous les jours sous les bombes des avions F16 d’Erdogan ( plus d’une centaine de morts désormais et plusieurs centaines de blessés). Des images insoutenables envahissent internet

ça ne peut plus durer!

Combien d’images de fous furieux turco-djihadistes en train de torturer, d’exécuter de décapiter, de démembrer, combien d’appels explicites au massacre et au nettoyage ethnique faudra t’il  à la communauté internationale pour intervenir?Afrin est aujourd’hui une ville martyre qui continue néanmoins à résister avec héroïsme

Nous sommes aux côtés d’Afrin!

et nous devons être de plus en plus nombreux!

* A exiger  la fin  de cette agression criminelle turco -djihadiste et de la barbarie en cours

* A demander au gouvernement français et à l’union européenne de réagir fermement en prenant enfin les sanctions qui s’imposent!

*en proclamant  haut et fort , plus que jamais, notre solidarité  avec le peuple kurde pour son droit de vivre libre et en paix! »

tract distribué  lors de la manifestation du 10 février 2018 de la place Bellecour  en passant par la rue de la rue de République à la mairie de Lyon

enco_merci

Les Versaillais du Larzac ( mise à jour)

le mercredi  7 février 2018

coup de gueule de josé Bové contre les zadistes« Le point », 1/2″ ils ont  se faire virer à coups de pompes dans le cul par les agriculteurs.C »est pourquoi ils négocient avec eux.Les zadistes n’ont rien à voir avec la cause agricole;ils nous font chier.iIs cherchent juste à se faire virer par les gendarmes pour passer  pour des victimes. » commentaire du Canard enchaîné N°5076: « voilà qui a le mérite de la clarté »

http://www.monde-solidaire.org/spip/spip.php?article6038#forum39068

jeudi 1er août 2013

Le 18 juillet, le Larzac recevait le ministre de l’Agriculture venu signer la prolongation
du bail de la Société civile des terres du Larzac (SCTL).
Des militants solidaires de la lutte des paysans de Notre-Dame-des-Landes,
venus de Millau, de Saint-Affrique, de Rodez… et du Larzac,
se sont invités pour interpeller le ministre sur cette question,
au grand dam de paysans du Larzac devenus soudain schizophrènes.

En 1985, quatre ans après l’abandon du projet d’extension du camp militaire, l’État rétrocédait aux paysans du Larzac les terres qu’il avait acquises dans cette perspective, par la création d’un office foncier, la SCTL, unique en France : l’État reste propriétaire des terres, mais celles-ci sont gérées directement et collectivement par les paysans. Les avantages sont nombreux : pas de propriété privée, donc ni spéculation foncière ni accaparement de terres à des fins non agricoles ; installation de jeunes paysans qui n’ont plus à s’endetter à vie auprès des banques et peuvent, avec l’assurance de baux de carrière jusqu’à leur retraite, se concentrer sans crainte sur leur activité et ainsi innover dans une agriculture paysanne respectueuse de la qualité et de l’environnement ; fermes toutes exploitées, et non utilisées comme des résidences secondaires, etc. Par ce système, le Larzac est aujourd’hui un « pays » peuplé, vivant, actif, novateur, où la population agricole a augmenté de 20 % en trente ans, à l’inverse de ce qui se passe partout ailleurs en France.
Qu’un ministre de l’Agriculture vienne sur le Larzac pour prolonger ce bail, et exprimer ainsi, trente ans après, la reconnaissance de l’État pour le travail effectué… très bien. Même si sur le Larzac, nous sommes quelques-uns à nous être interrogés sur ce qui pouvait aussi avoir, en marge, une signification politique : un ministre (Stéphane Le Foll) accueilli par un député européen (José Bové, cogérant de la SCTL), tous deux anciens collègues dans la commission « agriculture » du Parlement européen. De l’extérieur, ne pouvait-on pas aussi voir-là une opération de communication et de double tentative de récupération politique faite sur le dos de tous les habitants du Larzac, donc aussi le nôtre : d’un côté, un gouvernement adoucissant son image d’inflexibilité à Notre-Dame-des-Landes en « soignant » le Larzac ; de l’autre, un député européen en fin de mandat « soignant » son avenir politique en se montrant proche du pouvoir en place ? Peut-être pas. Mais pour dissiper le doute, nous aurions préféré que ce nouveau bail soit signé ailleurs que sur le Larzac. Il existe une préfecture à Rodez, et une sous-préfecture à Millau… Mais personne ne nous a demandé notre avis. Admettons…
Par contre, ce qui nous a paru certain, c’est le message déplorable que le Larzac allait envoyer aux militants de Notre-Dame-des-Landes qui, eux aussi, comme les Larzaciens l’ont fait en leur temps, se battent pour la préservation de leurs terres contre un projet inutile : fin novembre, les Larzaciens affrétaient un bus pour venir les soutenir en nombre ; huit mois plus tard, les mêmes dérouleraient le tapis rouge au ministre d’un gouvernement qui leur a envoyé des régiments entiers de gardes mobiles, déclenchant une véritable guerre dans le bocage nantais. Pour nous, la moindre des choses était, après avoir pris acte de la venue du ministre, d’en profiter pour l’interpeller sur cet point. Simple question de cohérence. Mais là, nos « camarades » et voisins de la SCTL et de la Confédération Paysanne nous ont répondu : « Halte-là, pas de vagues, ne mélangeons pas tout. »
Nous sommes quelques-uns à vivre sur le Larzac depuis de nombreuses années, mais sans être ni paysan (donc non adhérent à la Conf), ni « preneur » à la SCTL. Malgré le fait de nous être bien intégrés et d’avoir démontré à plusieurs reprises que nous pouvions être aussi militants que les « anciens » du Larzac, aucune place ne nous est faite, là où nous vivons et militons, quant à l’expression politique. Politiquement parlant, si nous ne nous plaçons pas en rangs serrés derrière le discours larzacien, c’est-à-dire « bovéen », dominant, nous n’existons pas. C’est ainsi que, par exemple, j’ai personnellement appris la venue du ministre non pas de la bouche de mes « camarades » et voisins… mais dans la presse locale ! Ce que nous avons donc fait le 18 juillet, ce fut tout simplement de nous créer une tribune qui nous est refusée par nos propres « camarades ». Des « camarades » qui savent pourtant où nous trouver lorsqu’il s’agit de démonter un MacDo, de grossir les rangs des Faucheurs d’OGM, de participer à des actions de soutien lorsque José Bové est embastillé, d’organiser le « Larzac 2003 », etc. Des « camarades » qui affirment pourtant partout que de la lutte du Larzac, « il en est resté une ouverture d’esprit et une vraie qualité d’écoute de l’autre. » (voir le film « Tous au Larzac » de Christian Rouauld). Nous les avons donc pris au mot. Dans les jours précédant la visite du ministre, certains d’entre nous ont fait du porte-à-porte pour aller rencontrer des gérants de la SCTL et des adhérents de la Conf. Ce qu’ils ont reçu en retour de la part de certains (José Bové en tête), fut des insultes et des menaces.
Mais le pire allait survenir le 18 juillet. Après avoir bien pris soin de ne pas entraver l’arrivée du représentant de l’État (nous sommes tous très heureux de la prolongation du bail de la SCTL !), nous comptons bloquer son départ pour l’obliger (?) à venir discuter avec nous. Pour cela, il nous faut prendre position sur la seule route praticable, et donc pousser un peu les gendarmes qui veulent nous en empêcher. Et là, énorme surprise ! Les gendarmes ne sont pas seuls. Ils peuvent compter sur le renfort et l’activité énergique de deux de nos « camarades ». Le journaliste du Midi Libre, présent, en est lui-même choqué. Le lendemain, il écrira : « Qui l’eût cru ? Qui aurait imaginé voir un jour Pierre Burguière et Léon Maillé [intervenants dans « Tous au Larzac »], figures emblématiques de la lutte du Larzac, pousser aux côtés des gendarmes, face à des manifestants opposés au bétonnage de terres agricoles ? C’est pourtant cette scène inattendue qui s’est déroulée, le 18 juillet, en parallèle à la visite du ministre de Agriculture Stéphane Le Foll. » Et encore, il n’a pas tout vu. Il n’a pas vu Léon, pourtant militant non-violent convaincu (?), saisir violemment à la gorge une de ses voisines et camarade de lutte des années 70, geste qu’aucun gendarme ne s’est permis à notre égard, juste parce qu’elle n’était pas de son avis. Il ne l’a pas vu ouvrir, à la place des gendarmes, la clôture pour permettre aux notables encravatés de fuir en contournant notre barrage. Spectacle pitoyable, au sens propre du terme, d’anciens paysans qui, après s’être levés en 1971 contre l’arrogance des puissants qui voulaient les spolier, sont redevenus des paysans serviles prêt à tout, sans même qu’on leur en donne l’ordre, pour que personne ne vienne déranger « not’ bon maître ». Chassez le naturel, et il revient au galop.
En 1973, lors du premier grand rassemblement sur le Larzac, Bernard Lambert, fondateur des Paysans Travailleurs (qui allaient par la suite participer à la création de la Confédération Paysanne), avait solennellement déclaré : « Plus jamais les paysans ne seront des Versaillais (1), plus jamais ils ne s’opposeront à ceux qui veulent changer la société. » Ceux qui se prétendent ses héritiers feraient bien de réviser leur propre histoire.

Gilles GESSON
(habitant du Larzac)

(1) Allusion aux soldats de l’armée régulière, d’origine paysanne, organisée en 1871 par Adolphe Thiers au camp de Satory, près de Versailles, pour écraser la Commune de Paris.

Parution : “RÉGÉNÉRATION”N°23 , journal libertaire

https://lignesdeforce.wordpress.com

0n lira ci-dessous des extraits du journal Régénération,

Ce n°20 contient notamment un texte d’appel à la constitution d’un centre de documentation en milieu paysan (voir ci-après images des pages), dont il a déjà été question dans ce blogue. Vous pouvez voir les plans du bâtiment, dont j’espère que l’élan collectif permettra de l’élever autrement que sur le papier.

Je reproduis aussi un article sur les funérailles, qui m’a rappelé des souvenirs récents, et qui recoupe mes réflexions (amères) sur le désarroi des athées confronté(e)s à des rituels étrangers et/ou à l’absence de rituels alternatifs.

On trouvera encore dans la version complète au format pdf, un extrait de mon livre Notre Patience est à bout (recueil de textes des Enragé(e)s de la Révolution française, chez IMHO), et d’autres contributions.

Téléchargez ici l’intégralité du n° 22 au format pdf.


NUMÉRO 23 – AUTOMNE 2017 (quelque peu décalé)

Participation aux frais : libre, mais nécessaire.écrire au journal Régénération, édité par l’association Germinal (21 ter rue Voltaire 75011 Paris — regene@riseup.net).

 message reçu par mail]

:On essaie de boucler celui de l’hiver 2018, avant le printemps!

télécharger l’intégralité du N° 23 ic

 

Maison d’arrêt de Bar-le-Duc : Droit dans la mâchoire

 

attaque.noblogs.org

L’Est Républicain / mardi 6 février 2018

Une nouvelle agression sur des surveillants pénitentiaires s’est produite ce lundi à la maison d’arrêt de Bar-le-Duc. Vers 14 h 35, alors qu’il revenait d’une promenade sport, un détenu connu pour être turbulent, a tenté de dissimuler un ballon de football dans son tee-shirt. Il aurait aussi fait des passes avec un autre détenu pour narguer les gardiens de prison.

Ces derniers ont aussitôt réagi en isolant le trublion, tout juste 18 ans, en détention provisoire depuis le 16 juillet 2017. Il purge plusieurs peines pour extorsion avec violence, dégradations, outrage à personne dépositaire de l’autorité publique et rébellion. Des insultes pleuvent entre les protagonistes. Le détenu est finalement plaqué au sol au bout d’un petit couloir.
Arrive alors un second détenu qui se précipite à son tour sur les surveillants. Il est également maîtrisé au sol. Alors que le premier est relevé pour être conduit au quartier disciplinaire, il passe devant un surveillant agenouillé à terre et lui assène un coup de genou dans la mâchoire.

Au final, deux surveillants ont été blessés dans l’échauffourée et transportés aux urgences pour des examens de contrôle. De source syndicale, l’un bénéficie d’une incapacité totale de travail (ITT) d’1 jour à la suite de difficultés respiratoires liées à l’intervention, l’autre est bien marqué par le coup de genou mais aucune ITT n’a été retenue à son égard.
Pour ces faits de violences, le jeune détenu devrait faire l’objet d’une comparution immédiate ce jeudi à 15 h devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc.