Paris, France : Bloque ton lycée, attaque l’autorité !

 

sans attendre demain

Tract distribué dans les blocages et manifs à Paris, mai 2018:

La loi sur la sélection suscite une mobilisation qui semblait alors inattendue dans les facs. Le mouvement semble prendre forme et en région parisienne plusieurs établissements ont déjà été bloqués. Certains sont actuellement occupés comme à Nanterre ou Clignancourt. Mais où es-tu ? Es-tu seulement au courant de cette mobilisation ?

Toi qui subit cette sélection à longueur de journée ! Cette sélection qui décide à ta place ce qui est mieux pour toi. Qui décide déjà de ton éducation, de ta pensée, de toi, qui décide qui tu es sans te laisser le choix, en t’étouffant entre avertissements et punitions. Entre sanctions latentes et réelles. Avec la carotte du baccalauréat on te fait croire que ta vie se résume aux diplômes et à l’école. Tu es là où on te dit d’être, là où on te fait bouffer de la morale à longueur de journée, là où on te dicte un discours nationaliste et travailliste. Comme si ce discours était acquis et incontestable. A cela réponds : MORT AU TRAVAIL, MORT A LA FRANCE, MORT A L’AUTORITÉ SOUS TOUTES SES FORMES, (surveillants, profs, mots dans le carnet, colles) n’aie jamais peur, peur de l’école buissonnière, peur de répondre à un prof, peur de défier l’autorité qui cherche à te contrôler et non pas à te faire penser. Alors pense, agis, répond, sèche, bloque, brûle. Fais-les blêmir et rougir de leur incapacité à te contrôler. Par le travail, on veut t’empêcher de vivre. On t’en parle à longueur de journée, tes parents t’en parlent, le vivent, la télé t’en parle, les autres élèves t’en parlent, les devoirs, les notes et peut-être même tes parents sont là pour te le rappeler en permanence. As-tu vraiment envie d’être une marchandise toute ta vie ?

Tu es dépossédé depuis petit déjà quand à 7 heures du matin on te réveille pour te faire enfermer et gaver de force dans ces bâtiments sordides pour apprendre à te taire et obéir. Demande-toi pourquoi il y a des grilles. Elle ne servent à rien d’autre qu’à t’empêcher de t’enfuir. Pourquoi on contrôle l’heure à laquelle tu rentres et tu pars, pourquoi dois-tu être présent ? L’école est une prison. Elle t’enferme, te broie, t’annihile parce qu’on t’astreint à la passivité. Alors n’attends pas un appel du MILI (et autres organisations, partis, syndicats qui voudront s’emparer de ta rage), révolte-toi avec tes amis, bloque ton lycée, vient en manif et beaucoup plus si la volupté de la destruction t’emporte ! Ne demande pas plus de frites à la cantine, saccage la cantine, ne baisse pas la tête devant le CPE, répond lui, n’attends pas de mauvaises notes, crame ta copie ! Alors qu’attends-tu pour te révolter ?

C’est le moment de foutre la merde partout !

À TOUS LES LYCÉENS : BLOQUONS L’ÉCOLE, SABOTONS L’AUTORITÉ, ILLUMINE TA JOURNÉE BRÛLE TON LYCÉE !

[Publié sur non-fides, vendredi 11 mai 2018]

Le Creusot, France : Banque et assurances perdent leurs vitres

https://sansattendre.noblogs.org

Dans la petite ville tranquille du Creusot (du moins en apparence), quelques attaques nocturnes contre ceux qui spéculent sur nos vies bien ciblées ont eu lieu ces derniers temps: dans la nuit du 12 au 13 mai, l’agence du Crédit Agricole du Boulevard Henri-Paul Schneider, située à deux pas de L’arc et du cœur de ville, a été bombardée de pavés. De gros impacts sont visibles sur la porte d’entrée et quelques vitres. Sur le même boulevard, les vitres de deux agences de compagnies d’assurance ont également été explosées. Si la façade de l’agence de la MAAF a été bien étoilée, celle d’AXA a carrément été trouée. Bien joué !

[Reformulé de la presse locale]

[marcelsansfrontiere] Récit de la mort de M durant la course poursuite

[revuenunatak]

LA FRONTIÈRE TUE. LA MILITARISATION EST SON ARME

Une femme est morte. Un cadavre sans nom a été retrouvé mercredi près du
barrage de Prelles, dans la Durance, la rivière qui traverse Briançon.
Une femme noire, sans papiers, dont personne n’a déclaré la disparition.
Un corps sans vie et sans nom, comme les milliers qui sont retrouvés
dans le fond de la Méditerranée.
Cette mort n’est pas une disgrâce inattendue, ce n’est pas un hasard. La
montagne, la neige et le froid n’ont rien à voir là-dedans.
Cette mort a été annoncée par l’hiver qui vient de passer, par la
militarisation qui, ces derniers mois sévit dans ces montagnes et par
les dizaines des personnes hospitalisées après les blessures causées par
leur fuite vers la France. C’est une conséquence inévitable de la
politique de fermeture de la frontière et de la militarisation.
Ce décès n’est pas une fatalité. C’est un homicide, avec des
mandataires et des complices bien faciles à identifier.
En premier lieu les gouvernements, leur politique de fermeture de la
frontière, et chaque personne qui la soutient.
Gendarmes, police de l’air et des frontières, chasseurs alpins, et
maintenant ces ridicules néofascistes de Génération Identitaire, qui
patrouillent sur les chemins et les routes pour partir à la chasse aux
migrants qui cherchent un passage par ces cols. Ils traquent sur les
sentiers et dans la neige avec des motoneiges ; les attendent dans la
voiture, à l’affut, sur les routes qui amènent à Briançon et celles du
centre-ville. Beaucoup des cas cet hiver de personnes blessées et
conduites à l’hôpital font suite à des chutes dues aux fuites
consécutives aux contrôles de police.
Cette femme-là n’est qu’une des dizaines d’exilés qui, chaque jour,
cherchent à aller en France pour continuer leur vie. Pour ce faire, elle
a dû traverser à pied dans la neige, cette ligne imaginaire qu’ils
appellent frontière. En effet, la possibilité de voyager par des moyens
de transports sûrs lui a été refusée parce qu’elle ne disposait pas de
papiers en règle et par la politique raciste de contrôle qui actent à la
frontière. Après elle doit être descendue sur la route, parcourir les 17
kilomètres qui la séparaient de la ville. C’est pendant ce long trajet
qu’elle doit être tombée sur un blocage de la police, comme les
personnes refoulées le racontent souvent. Le groupe avec lequel elle
était, qui comme elle essayait de traverser la frontière s’est
probablement dispersé à la vue de la Police ou de la Gendarmerie qui
traquent les indésirables pour les attraper et les ramener en Italie :
l’habituel jeu de l’oie cette fois a tué.
Cette femme sans nom doit avoir glissé alors qu’elle essayait de
s’échapper et de se cacher, tuée par les contrôles policiers. L’autopsie
qui aura lieu à Grenoble dans la journée de lundi nous permettra d’avoir
des détails précis sur la cause de sa mort.

La frontière sépare et tue.
N’oublions pas qui sont les responsables.

12 mai, Refuge autogéré Chez Jesus

CHRONIQUES D’UNE MORT ANNONCÉE

Une semaine est passée depuis la mort de M. Cinq jours depuis que le
cadavre d’une jeune femme « peut-être migrante » a été retrouvé, dans le
fleuve qui passe sous Briançon, la Durance.
Voici les faits.
Un groupe d’une petite dizaine de personnes part de Clavière pour
rejoindre Briançon à pied. Nous sommes dimanche soir, et comme chaque
nuit les exilé·e·s qui tentent d’arriver en France se trouvent
obligé·e·s d’éviter la route autant que possible et de passer par la
montagne pour éviter les contrôles d’identité.

Le groupe commence son chemin, et puis se sépare : la femme a des
difficultés à marcher et a besoin d’aide et de soutien. Deux personnes
restent avec elle, et les trois se détachent du groupe. Ils marchent sur
la route, en se cachant dès qu’ils aperçoivent des lumières de phares ou
entendent des bruits.

La police a mis en place une véritable chasse aux migrant·e·s, plus
féroce que jamais ces derniers jours. Ils se cachent sur les sentiers,
pour surprendre, torches en main, ceux qui tentent la traversée, et font
des rondes en voiture sur les routes. Ils se postent aussi aux entrées
de Briançon, et à côté des carrefours, mettant en place de réels postes
de blocage.

Les trois personnes marchent pendant une quinzaine de kilomètres et se
trouve à 4 ou 5 kilomètres de Briançon. A la hauteur de la Vachette,
cinq agents de la police nationale les attendent. Ils surgissent de
derrière les arbres à gauche de la route. Il est entre quatre et cinq
heure du matin, Lundi 7 Mai. Les policiers se mettent à leur courir
après. Le groupe se met en fuite, et entre dans le village de la
Vachette. Un des trois réussit à se cacher, et les deux autres, un homme
et une femme, courent sur la route. L’homme court plus vite, il cherche
à attirer la police, qui parvient à l’attraper et le ramène directement
en Italie.
La femme, elle, disparaît.
La police continue ses recherches dans le village de la Vachette pendant
quatre heures. La rivière est en crue, et la police concentre ses
recherches sur les rives de la Durance et autour du pont. Puis ils s’en
vont. Cette façon de faire est tout à fait différents des pratiques
habituelles de la police, pendant ces nuits de contrôle : en général,
après avoir attrapé quelques personnes, ils ne recherchent les fugitifs
et fugitives restant·e·s que pendant quelques dizaines de minutes.
Les recherches concentrées dans la zone du fleuve indiquent clairement
que les policiers avaient compris que quelque chose de très grave avait
eu lieu.
50 heures plus tard, Mercredi 9 Mai, un cadavre de femme est retrouvé
bloqué à la digue de Prelles, à 10 km au Sud de Briançon. Il s’agit
d’une femme d’1 mètre 60, aux longs cheveux noirs tressés. Des
cicatrices sur le dos, un collier serti d’une pierre bleue.
Le Procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, a annoncé la
nouvelle le jour suivant, en précisant que « Cette découverte ne
correspond à aucune disparition inquiétante. Pour le moment, nous
n’avons aucun élément qui nous permette d’identifier la personne et donc
de dire si il s’agit d’une personne migrante ».
Lourde déclaration du procureur. Les disparitions de personnes exilées
ne sont donc pas inquiétantes, sous prétexte qu’on ne les signale pas ?
Les soutiens de B. étaient au contraire très inquiets : mais comment se
tourner vers la police pour déclarer des disparus, quand ils risquent
d’être maltraités, et leurs soutiens réprimés ?
De plus, le procureur ment, car la police savait qu’une femme avait
disparu après une poursuite.
Très peu de journaux ont relevé la nouvelle. Il semblerait que personne
n’ait souhaité publier celle-ci. L’intérêt est d’ensevelir cette
histoire, pour éviter un scandale face aux violences policières. Deux
cas de femmes enceintes refoulées avaient déclenché des réactions
publiques en mars dernier.
Une enquête judiciaire a été ouverte et confiée à la gendarmerie afin
de déterminer les circonstances du décès. Le magistrat a annoncé que «
n’ayant pas d’éléments qui font penser à la nature criminelle du décès,
une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de la mort ». Mais
cela aussi est faux. La nature du décès est criminelle.
Ce n’est pas une mort accidentelle, ce n’est pas une erreur. Ceci est un
homicide. Celui d’une jeune femme nigérianne de 21 ans.
Cinq policiers les ont poursuivis. Cette femme, M, est morte à cause
d’eux et de la politique qui dirige, contrôle et légitime leurs actions.
M. est morte parce que la frontière ne peut pas être traversée en
sécurité par les personnes sans papiers.
M. n’est pas morte à cause de la montagne, par erreur, elle n’est pas
morte dans la neige cet hiver. Elle est morte parce qu’elle était en
train d’essayer d’échapper à la police, qui s’adonne de façon toujours
plus violente à la chasse aux migrant·e·s.
Elle a été tuée par ces cinq agents, comme le système de la frontière le
leur ordonne.
Il s’agit d’un homicide avec des mandataires et des exécutants. Le
Procureur de Gap et la préfète sont autant responsables que les
policiers qui l’ont tuée, compte tenu des directives assassines qu’ils
donnent.
Les responsables sont aussi la magistrature et le tribunal, qui
criminalisent les solidaires qui cherchent à éviter ces morts en rendant
la traversée la plus sûre possible. Les responsables sont tous les
politiciens qui fondent leur campagne électorale sur la différence de
couleur de peau et de nationalité des personnes.
Si cela continue, les morts se multiplieront.

les frontières tuent comme toujours

la républica 14 mai

Migrante annegata a Briançon, l'accusa: "Morta per colpa dei gendarmi"

Migrante annegata a Briançon, l’accusa: « Morta per colpa dei gendarmi »

Elle est morte en s’échappant de la police « . La plainte vient de sous l’église occupée de Jésus, à Clavière, à la frontière italo-française, le jour où le procureur de Gap ont ordonné une autopsie sur le corps de la femme africaine retrouvée morte au barrage de  Prelles,sur la Durance, la rivière coule à travers Briançon. Pour le parquet, le cadavre est toujours sans nom et ne correspond à aucune alerte de disparition. Mais celui qui  cet hiver suit les mouvements des migrants au col Mongenevre peut reconstruire l’histoire.

B., comme ils l’appellent sur Facebook (mais l’organisation Boutique Tous les migrants spécifient un nom, Mathew Blessing, nigériane de 21 ans), était encore en vie lundi 7 mai et était avec un groupe d’une douzaine de migrants qui avaient quitté pour Claviere essayer d’atteindre Briançon. Elle était partie la nuit, les migrants essayant de traverser la route depuis des mois pour éviter les contrôles. Elle est la dernière en ligne, reste derrière avec deux autres. Ils sont surpris par la police de la Vachette, à quelques kilomètres de la destination, et commencent à quitter la route. C’est ici que les traces de la femme sont perdues. « La police concentre ses recherches sur les berges de la Durance puis, au bout d’un moment, elle s’en va », écrit le réseau de solidarité italo-français. Deux jours plus tard, mercredi, le corps d’une femme émerge de Durance. Pour le médecin légiste qui l’examine en premier, « il n’a pas été dans l’eau depuis longtemps ». L’autopsie permettra de vérifier qu’elle est morte noyée.

« Le juge suppose , parce que la police savait qu’une femme avait disparu après une poursuite. Très peu de journaux ont rapporté les nouvelles. Il semble que personne n’a été très intéressé à faire ressortir l’histoire, en effet. L’intérêt est d’étouffé  cette histoire, pour éviter d’autres scandales – nous relisons grace au  dépôt   de plainte – Ce n’est pas une mort accidentelle, ce n’est pas une erreur. Il y avait cinq policiers qui les poursuivaient. Cette femme, B., est morte à cause d’eux et d la politique des lois qui les dirige, contrôle et légitime leurs actions « .

Le réseau de soutien va organisé une manifestation mercredi matin à la frontière de Montgenèvre et une veillée funébre à Vachette à 20h30.

vallées en lutte:

lire aussi

Toulouse : Soirée anti-rep en soutien aux anarchistes inculpéEs, perquisitionnéEs, incarcéréEs à Toulouse, Limoges et Ambert

Soirée anti-rep en soutien aux personnes touchéEs par la répression suite à la série de perquisitions et d’incarcérations à Limoges Toulouse et Ambert.
Samedi 19 mai à partir de 21h à l’Obs, 87 rue du 10 avril, bouffe vegan, bar et DJ SET ! Prix libre

 

C’était il y a plus d’un mois, les 27 et 28 mars, sept lieux sont perquisitionnés à Toulouse, Limoges, Amiens et Ambert. Suite à ça, neufs gardes-à-vues ont suivi et trois personnes sont placés en détention provisoire pour association de malfaiteurs, bande organisée et destruction par moyens incendiaires. Le 18 avril, les deux d’Ambert sortent sous contrôle judiciaire.

Dans ces affaires-là, les flics accusent des compagnon.ne.s d’avoir commis des attaques incendiaires, à Limoges contre des bagnoles de gendarmerie, à Ambert contre un véhicule d’Enedis. On se fout de savoir si les personnes accusées en ce moment sont coupables ou innocentes. Mais on est bien content.e.s que certain.e.s s’en prennent à ces institutions déguelasses, qui nous pourrissent la vie.

On voulait exprimer notre solidarité, et on s’est dit que récolter de la tune pour les personnes qui en ont besoin dans ces histoires serait utile !
On veut pas non plus baisser les yeux en attendant que le nuage passe, mais plutôt exprimer pleinement notre dégoût face à la police et à la justice. On ne laissera pas isolées les personnes touchées par la répression.

Vive l’anarchie !
Des individuEs solidaires

repris https://www.non-fides.fr

lu aussi sur https://iaata.info

Greenpeace, ou la dépossession des luttes écologistes

lL’annonce du procés contre les militants de greenpeace  a été publié sur le blog du laboratoirea suscité des réactions ,un texte en lien .Mais la justification des actions entreprises à l’automne 2017 de la direction de cette ONG  de quoi à  surprendre « démontrer l’extrême vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usagé, hautement radioactif, face aux risques d’attaques extérieures ».En réponse à celà la réaction de la députée macroniste de la Nièvre, Perrine Goulet la députée avait alors conclut : « Pourquoi nous ne ferions pas un peu comme aux Etats-Unis ? Avec une sécurisation par miradors et possibilité, effectivement, de ne pas se poser de questions, et quand il y a une intrusion, de tirer ? »

ce Texte paru en version courte dans Pas de Sushi l’Etat Geiger n°3, juin 2012

on le  publie le texte reçu en PDF

et un autre texte déjà publié

Grenoble [France]: Charmant et misérable

le 16/04/:2018

Dans la nuit du lundi 16 avril, 3 agences immobilières, un magasin Apple et les bureaux d’une entreprise de construction et de travaux publics ont été vandalisés dans le centre-ville de Grenoble.

La destruction et la dévastation ont toujours représenté à la fois le but et les moyens, pour les individus rebelles, de vivre leur négation du monde. De petits actes à de grandes attaques, des gestes dispersés, fascinants et misérables, ils provoquent un réel conflit contre tous les pouvoirs.

Récemment, dans cette ville, plusieurs bureaux d’organisations populaires de logement ont été ruinés. Inévitablement, les dirigeants de ces institutions et de la ville prêchaient, se plaignant, de leur fonction sociale en faveur des pauvres. Les pennivendoli du lieu, virtuel et papier, ont manifestement transmis cette hypocrisie éhontée. Irrités par leur impudence, nous tenons nos marteaux ce soir, pour faire des ravages dans les bureaux, en écho à ces attaques contre les institutions du logement populaire.

Nous commençons par rappeler que la distinction public / privé est un artifice de domination sociale. Ceux de gauche sont tombés dans  ça, pas les anarchistes. Tout est privé! Le public n’est rien d’autre que le privé qui appartient à l’État. Un propriétaire, élu ou non, sera toujours notre ennemi. La personne privée implique la privation, dans ce cas d’un toit. Il ne reste plus que la route, les champs, les places occupées ou l’acceptation forcée du racket établi par l’ordre des propriétaires.

La dépossession généralisée de la possibilité de construire et d’habiter chacun selon son gré confère pouvoir et profit à une clique de parasites extrêmement organisés: propriétaires d’entreprises de construction, ingénieurs, huissiers, notaires, banquiers, assureurs, agents immobiliers, fonctionnaires, propriétaires. sans oublier leurs mercenaires, vigilants, flics, gardes et, si nécessaire, militaires.

Considérant que les classes bourgeoises sont à l’origine d’une cause commune dans le vol permanent du logement, cette loi et cet argent nous privent de la possibilité de vivre librement

Pourquoi devrions-nous protester contre l’incompétence de ces institutions, contre la cupidité de ce propriétaire, contre le montant des honoraires du notaire? Pourquoi s’embêter avec les détails quand nous rejetons totalement l’organisation sociale répressive de nos subjectivités? Selon la bonne expression d’un voleur fantastique [Marius Jacob; NdT] « Je ne demande rien de ceux que je déteste et le mépris ». Alors pourquoi réclamer, négocier, dialoguer avec une bureaucratie fondamentalement autoritaire alors que nous ne rêvons de rien sinon de sa ruine?

Assidûment réfractaires à ce monde qui n’est pas le nôtre, nous avons cru qu’il était possible de l’abandonner pour en créer d’autres. Dans les vides, les interstices, les espaces abandonnés, les bois, sur le bord, nous plongions profondément dans l’espoir de sortir. Hélas, toute tentative d’échapper à ce qui s’est immédiatement terminé avec une autre incarcération dans le sprisons du vieux monde. Ne pouvant plus et ne voulant plus nous échapper, nous avons cessé de tourner le dos à l’ennemi pour y faire face, forts de notre audace. Comme il est un ailleurs, un contrôle extérieur exorbitant de notre vie, nous avons pas d’autre choix que de bras notre colère et nos joies, et abandonner nos êtres à la révolte, la résistance.

Nous profitons de ce texte pour aider à faire sortir une mauvaise page de la répression de l’ombre. Plusieurs personnes étiquetées «association de malfaiteurs» ont été fouillées /, presque simultanément avec Limoges, Toulouse, Ambert et Amiens. Accusé d’avoir mis le feu aux véhicules de la gendarmerie (Limoges) ou ayant commis en  groupe des dévastation (Clermont), trois personnes sont en préventive pour une période de 4 mois à 4 ans [1], tandis que les autres sont en fuite. Les médias ont certainement reçu l’ordre de fermer la bouche, alors nous avons l’intention de l’ouvrir.

Au / la recherché / /, le / arrêté / et / le recherché / et nous envoyons notre entière solidarité.

Post-scriptum Pourquoi Apple Store? Aucun lien avec les maisons, mais si nous devions trouver des raisons de détruire les fenêtres de cette entreprise, l’encre coulerait longtemps. Au-delà des raisons stratégiques pour en faire une cible, nous vivons d’abord des expériences sensibles.

Muscles et nerfs
ils subliment notre colère
Frappons le verre
la destruction nous libère


1) les deux d’Ambert sont sortis
(traduit de anarhija.info & guerresociale)

Syndicalisme et écologie Réponse à la revue « Silence »

http://www.cnt-f.org

Le SIPMCS a souhaité réagir au numéro de mai 2018 de la revue « Silence » intitulé « Le syndicalisme peut-il être écolo ? ».

Salut Silence,

Modeste réaction quant à ton dossier du numéro 467 de mai 2018 : plutôt que de le nommer « Le syndicalisme peut-il être écolo ? », il aurait mieux valu le nommer « Comment le syndicalisme peut-il ne pas être écolo ? ».

En effet, le syndicalisme n’est pas que la défense des conditions de travail, contrairement à ce que laisserait penser le déprimant paysage syndical que nous avons sous les yeux ; le syndicalisme est aussi et surtout une volonté de transformation radicale de l’ordre établi par la construction autonome d’un projet de société qui s’inscrit dans une démarche d’émancipation individuelle et collective, donc écologiste. Parce que poser la question de l’écologie, c’est poser celle de la révolution sociale, anticapitaliste, autogestionnaire, libertaire, etc. Le syndicalisme, ne l’oublions pas, est la meilleure expression qui soit du mouvement ouvrier révolutionnaire, délibérément anticapitaliste, et ne devrait rien avoir à faire avec la hausse du pouvoir d’achat ou la défense bornée du salariat.

Si l’on se réfère à ce dont le syndicalisme est intrinsèquement porteur, il faut non pas en parler comme étant seulement un instrument de résistance face aux conditions de travail du productivisme capitaliste, non pas le considérer comme subordonné à l’idéologie marxiste, mais revenir au syndicalisme révolutionnaire et à l’anarcho-syndicalisme de la fin du XIXe et du début du XXe siècle… Et rappelons à ce titre que la charte d’Amiens (seule allusion de ton dossier à l’histoire du syndicalisme révolutionnaire) n’était en fait pas une charte mais une motion votée en 1906 au congrès de la Confédération générale du travail (CGT) à Amiens.

Depuis, bien de l’eau a coulé sous les ponts : les deux guerres mondiales ou encore l’aliénation générée par le mode de vie industriel ont fini par faire du syndicalisme un simple outil de lutte, sans aucune ambition révolutionnaire. À l’instar de la CGT d’aujourd’hui, qui n’est plus porteuse des objectifs de transformation sociale de ses origines, les organisations syndicales actuellement majoritaires se contentent d’accompagner voire de cogérer la marchandisation totale, et au mieux d’améliorer les conditions de travail ou bien trop souvent de freiner leur durcissement : c’est bien ce syndicalisme-là qui se trouve en porte-à-faux avec l’écologie, et pas le syndicalisme tout court.
Ce dernier est révolutionnaire par essence, et c’est le syndicalisme ayant abandonné cette visée-là, devenant ainsi une aberration totale, qui devrait être mis en question. Il n’y a quasiment rien dans les pages de ton dossier, cher Silence, sur les valeurs originelles du syndicalisme, révolutionnaires, et c’est bien dommage : invisibilisées, ignorées, elles en deviennent plus dures à remettre au goût du jour, alors qu’en elles réside une énorme puissance émancipatrice.

La Confédération nationale du travail (CNT) est aujourd’hui l’héritière de ce syndicalisme. Ainsi, exemples parmi d’autres, dans ses orientations confédérales adoptées en congrès, elle se revendique pour la décroissance ou contre le nucléaire ; le siège de la confédération et de l’union régionale parisienne, rue des Vignoles à Paris, héberge une Amap, et est régulièrement utilisé par le comité de soutien à Notre-Dame-des-Landes ; nous, syndicat interprofessionnel de la presse, des médias, de la culture et du spectacle (SIPMCS), organisons dans ces mêmes locaux le samedi 2 juin 2018 un concert de soutien à la lutte de Bure ; la Fédération des travailleurs de la terre et de l’environnement (FTTE) s’inscrit dans une démarche résolument antiproductiviste ; etc.

Bref. Le syndicalisme est écolo par sa nature même.

Salutations révolutionnaires,

Le SIPMCS

Procès des militants de Greenpeace à Privas le 17 mai

infos pour rire un peu:

 

Le collectif  »Stop Tricastin » donne rendez-vous le 17 mai, à Privas,  »pour dénoncer le risque nucléaire en apportant son soutien aux militants de Greenpeace jugés ce jour-là pour leur intrusion dans la centrale de Cruas ».

 

Le 28 novembre 2017, une vingtaine d’activistes de Greenpeace se sont introduits dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, pour alerter sur l’extrême vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usé. Certains ont escaladé un de ces bâtiments, accolé au réacteur 4, d’autres ont laissé des empreintes de mains sur le bâtiment lui-même pour démontrer son accessibilité. Voir : Des militants font de l’alpinisme sur les piscines d’entreposage de combustible usé
Ils seront 22 sur les bancs du tribunal de Privas le 17 mai, ainsi que Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace. Bien sûr, l’association est poursuivie également en tant que personne morale.
Pour le collectif « Stop Tricastin », « C’est en lanceurs d’alerte (que les militants de Greenpeace) ont agi, pour dénoncer un danger qui nous concerne toutes et tous ». Mais « plutôt que de réagir en renforçant la sécurité de ses installations, EDF a décidé de poursuivre les activistes ».
C’est pourquoi le collectif compte « sur la présence de toutes celles et ceux qui souhaitent exprimer leur solidarité envers ces lanceuses et lanceurs d’alerte ».

Départ organisé de Montélimar

Rendez-vous est donné à Privas, square Vincent d’Indy, en face du tribunal de grande instance, à partir de 8h pour rejoindre la mobilisation de soutien. Le rassemblement débutera tôt car l’audience commence à 9h. Il durera tout le temps du procès, soit une bonne partie de la journée.
Un co-voiturage sera organisé au départ de Montélimar: départ à 7h15 depuis le parking du Palais des Congrés, retour dans l’après midi.

Image : le TGi de Privas, image tirée de « Street view »


 

France : Une députée propose de tirer contre les intrus dans les centrales nucléaires

Membre de la commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, la députée macroniste de la Nièvre, Perrine Goulet avait souligné à la séance du 22 mars que les ONG, et en particulier Greenpeace, en prenant la précaution d’afficher leur nom de loin sur les banderoles, ne suscitent par le même type de réaction que si quelqu’un d’inconnu pénétrait dans un site sensible. Comme la rapporteure de la commission ayant objecté qu’il suffisait à un terroriste de prendre la banderole Greenpeace, la députée avait alors conclut : « Pourquoi nous ne ferions pas un peu comme aux Etats-Unis ? Avec une sécurisation par miradors et possibilité, effectivement, de ne pas se poser de questions, et quand il y a une intrusion, de tirer ? »

Alors que plusieurs de ses activistes se sont introduits, à l’automne 2017, dans l’enceinte deux centrales nucléaires afin, explique Greenpeace, de « démontrer l’extrême vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usagé, hautement radioactif, face aux risques d’attaques extérieures », l’organisation écologiste a déposé, le 25 avril, une plainte avec constitution de parties civiles contre la députée pour « provocations à un crime et à un délit non suivis d’effet » au tribunal de grande instance de Paris.