Hommage à Jérôme Laronze abattu par des gendarmes le 20.05.17

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Bonjour,

 

À l’initiative de proches du réseau Reclaim The Fields, vendredi 18  mai, une vingtaine de personnes se sont réunis autour d’un café ou d’un jus de pommes devant la DDT de Grenoble sous protection des forces de l’ordre. Il s’agissait d’un rassemblement symbolique qui tenait à rendre hommage à Jérôme Laronze éleveur à Trivy en Saône-et-Loire abattu par des gendarmes, il y a tout juste un an. Avant de succomber au feu des gendarmes, il avait été traqué durant 9 jours parce qu’il avait refusé de participer aux opérations menées par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), procédant au recensement de son cheptel en vue d’une saisie.

 

Devant une table de presse réunissant des tracts, des articles, des témoignages d’éleveurs et des brochures sur cette affaire, les contrôles administratifs, le puçage des troupeaux et la réalité des petites exploitations, l’assistance très attentive put écouter la lecture de la longue lettre intitulée « Chroniques et états d’âmes ruraux » que Jérôme Laronze avait rédigée quelques jours avant sa cavale.

 

Un petit groupe fut accueilli au Service santé et protection animales par un représentant de la direction de la DDPP à qui on remit les textes « L’énorme tue, les normes tuent ! » et « Aux salariés de la DDCSPP » que vous trouverez en pièces jointes  et qui furent également distribués avec d’autres textes aux employés qui sortaient alors de leurs bureaux pour aller manger.

 

Cette petite manifestation se termina en laissant sur place les deux banderoles qui avaient accompagné le rassemblement, sur lesquelles on pouvait lire  : « Jérôme Laronze éleveur victime de harcèlement administratif tué par les gendarmes le 20.05.17 » et  « La DDPP et ses normes tuent !!! ».

 textes distribués deux pièces jointes
L’énorme tue,les normes tuent ! en PDF
Aux salariés de la DDCSPP: tract en PDF
Le Journal de Saône et Loire  du 20 mai 2018

Trivy Près de 200 participants à la journée d’hommage à Jérôme Laronze

Les proches ont ouvert la marche (photo Benoit Montaggioni)

Il y a un an jour pour jour, Jérôme Laronze, agriculteur à Trivy, tué par un gendarme à Sailly. Ce dimanche, Sa famille, ses proches, mais aussi ceux qui soutiennent leur combat, se sont donnés rendez-vous à Trivy pour une journée d’hommage. Près de 200 personnes ont répondu à cet appel.

Les murs étaient décorés d’extraits des  » chroniques des états d’âme ruraux »: le long texte retrouvé sur Jérome Laronze et à son domicile après sa mort. Un enregistrement de ce texte  poignant de 14 minutes lu par le comédien Jacques Gamblin a été diffusé.

Avant cela, Marie-Pierre Laronze, l’une des sœurs de Jérome, avocate de profession a pris la parole. Elle a fait le point sur la situation judiciaire. L’occasion de déplorer  » une instruction à charge contre Jérôme alors qu’il est la victime ». D’après elle tout est entrepris pour faire passer son frère pour quelqu’un de « violent » et  » schizophrène « .

lle demande que soit nommé un nouvel expert ( indépendant des gendarmes) pour faire toute la lumière sur les circonstances dans lesquelles a été tué Jérome.  » Pour le moment, on à affaire à une inégalités des armes », indique Marie-Pierre Laronze qui assure  » nous continuons à soutenir que le gendarme qui a tiré ne s’est jamais retrouvé en situation de danger »

Elle a également lancé : «  le but de l’administration et des gendarmes c’était de faire taire Jérome et ils ne se sont rien interdits. Mais on ne fera pas taire Jérome ! »

La journée se poursuit par un pique-nique à la ferme, un arbre doit y être planté puis les participants se rendront à Sailly pour un moment de recueillement sur les lieux du drame.

Vers 16 heures: Un arbre  » résistant » à été plantée en hommage de Jerome. Tous prennent maintenant la route de Sailly où à été abattu l’éleveur.

 

Romans( 26100) Rassemblement dimanche 20 à 11 h . Solidarité avec le peuple palestinien.

« Un massacre. C’est un véritable massacre auquel vient de se livrer l’armée israélienne en tirant à balles réelles sur une foule qui manifestait pacifiquement, faisant 60 morts, des milliers de blessés dont 60 sont entre la vie et la mort à l’heure où nous écrivons. Trump et ses représentants au même moment se félicitaient du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Trump et sa représentante à l’Onu ont félicité le gouvernement Netanyahou pour « avoir fait preuve de retenue » ! L’Union européenne, tout en cherchant à se démarquer de la brutalité de Trump, condamne les violences, appelle à la retenue des deux parties, comme s’il y avait égalité entre ceux qui tirent
sur la foule et ceux qui manifestent pacifiquement »

 

 

Le rassemblement aura lieu dimanche 20 mai à 11 h en bas de la Côte des Cordeliers près de Fanal à l’appel des associations et organisations suivantes:
AFPS, ATTAC Romans, ASTI Romans, CCFD, Comité pour la Paix Tournon-Tain, LDH, MRAP,
Europe Ecologie les Verts Drôme, France Insoumise, NPA, PCF.
Merci de relayer l’information auprès de vos amis et connaissances.

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communiqué de presse pour le rassemblement en PDF
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Chemins de fer : le sabotage rend la grève plus efficace – épisode 4

attaque noblogs.org

Midi  Libre / vendredi 18 mai 2018

Déjà affectée par la grève des cheminots, la circulation des trains sur la ligne Nîmes-Narbonne est retardée par des obstacles placés à deux reprises sur les voies.
Seuls deux trains régionaux circulent sur le tronçon Béziers-Agde dans la matinée du vendredi 18 mai. Leur circulation a été interrompue à deux reprises par des obstacles, dans des secteurs voisins.
Les premiers obstacles ont été signalés peu après 7 heures, vers Vias. Ils ont provoqué plus d’une heure de retard pour les deux seuls trains en circulation sur le tronçon dans la matinée. D’après la SNCF, un « acte de malveillance » serait à l’origine de l’incident.
D’autres obstacles ont à nouveau interrompu la circulation à 9 heures 30, au niveau de Villeneuve-lès-Béziers. Un train a été arrêté. La circulation a été rétablie vers 10 heures 15, mais « les retards s’accumulent sur l’ensemble des TER du littoral », prévient la SNCF.

Rappel:Valence (26000) le 19 /05 à 11h au champ de mars( au kiosque) Expulsions et destructions à la ZAD de NDDL

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bonjour,

je préviens très tardivement
https://lelaboratoireanarchiste.noblogs.org/?p=12271

L’histoire n’est pas écrite!

https://www.youtube.com/watch?v=YZDqUEndm9U

- Déroulé du 18 mai

https://www.youtube.com/watch?v=20ZvVmvF4tg

En réponse aux expulsions : occupation de la mairie de Douarnenez

Nous, soutiens aux habitant-e-s de la ZAD de NDDL, sommes réuni-e-s à la mairie de Douarnenez, lieu de pouvoir local, pour exprimer notre opposition aux expulsions en cours.
Nous occupons la mairie, autours d’un casse-croûte pour défendre une idée de société plus à même de relever les défis environnementaux et sociaux qui nous font face.
Nous rédigeons ce texte sous l’œil des caméras de la gendarmerie et de la police municipale qui ont été dépêchées sur place suite à cette occupation.
Nous nous opposons à l’usage systématique de la violence par l’Etat.

Contre les expulsions à la ZAD comme ailleurs, du pays, des facs, des squats,…DALC’H MAD tiens bon ») !

Bisous, et à bientôt !

Valence (26000) le 19 /05 à 11h au champ de mars( au kiosque) Expulsions et destructions à la ZAD de NDDL

2nde vague d’expulsion sur la zad !

Le gouvernement ne relâche pas ses dents serrées ! Malgré les négociations en cours et les dépôts de dossiers de projets, l armée à recommencé ses démonstrations de force, révélatrices de sa destruction organisée, administrative et policière.

Habiter sur la zad comme on le souhaite , sans bléssé.es, sans peur et sans division entre légaux et illégaux voila l’enjeu à défendre !

L’état révèle sa violence autoritaire pour enrayer nos imaginaires, nos dissidences, notre mouvement qui dépasse largement ce bout de terre de Notre dame des landes.

Dans le coin et partout, soutenons la lutte par une présence et autres initiatives qui dévoilera , de notre coté aussi , la force de se mouvement très large !

  1. Zad tiendra ! Contre la division !

1er mai : Fiché-es donc… libéré-es ?

Indymedia Nantes / jeudi 17 mai 2018

Retour prépositif à propos de la répression qui a suivi la manifestation du premier mai à Paris.

Suite à la manif destructrice du 1er mai, les flics ont visiblement reçu l’ordre de faire beaucoup d’arrestations. Les malchanceux-ses ont pour une partie d’entre elleux eut la désagréable expérience de 48 heures de GAV, 20h au dépôt, et selon des critères inconnus soit un sermon devant le juge, une convocation pour un procès ultérieur, une mise en examen ou une comparution immédiate au nouveau TGI de Paris. La justice a relaxé les dossiers les plus vides, condamné à une amende pour un fumigène dans un sac, et distribué les contrôles judiciaires à celleux qui refusaient la comparution immédiate et à celleux mis-es en examen.

Les juges ont aussi envoyé quatre d’entre elleux en détention disant douter de leurs identités. Cette mesure vexatoire vise à décourager chacun-e d’essayer de chercher -et de trouver- des moyens de mettre son grain de sable dans l’engrenage de l’appareil répressif. Elle incarne l’esprit revanchard des flics et du parquet, qui n’ayant aucun délit constaté avant l’interpellation nous sort la bonne vieille loi anti-casseur version 2018, puis exige l’identité, les empreintes et l’ADN des manifestant-es arrêté-es. Si transporter un marteau, une cagoule, un masque à gaz, du sérum et des lunettes de protection ne suffit pas pour envoyer quelques jours au frais, le toupet supposé d’avoir voulu tromper les flics et refusé le fichage suffit à la justice pour les envoyer au trou.

On pourrait se dire au vu de ce bilan qu’il aurait été plus judicieux de se laisser ficher tranquillement juste parce qu’on s’est fait chopper au mauvais endroit, au mauvais moment.

Ou alors, et bien que chaque situation doit être appréciée en fonction de ce que chacun-e se sent de faire…

On peut tenter d’être nombreu-ses à s’inventer des noms fantaisistes.
Ou donner tout-te-s le même nom. Ou juste écorcher le sien…
Comme ça, compliqué pour eux de faire leur travail ! Des heures de recherches pour chaque vérif’ d’identité, chaque gardé-e à vue.
Puis si on est nombreux-ses en cellule, on peut échanger de noms, de fringues, etc.
Bref, leur compliquer la tache, foutre un peu le zbeul.

Comme ça, difficile pour les flics de différencier les professionnel-le3s du désordre des amateurices passionné-es.
Comme ça, difficile pour la justice de jouer sur des garanties de représentation classe sociale.
Comme ça, sans noms et sans profils, pas de journaleux, universitaires et politiciens pour enfermer nos révoltes dans leur cases.
Comme ça, on exprime de la solidarité envers celleux, sans papiers, délinquant-es, récidivistes, en cavale, interdit-es de territoire, copain-es qui veulent ou doivent passer entre les mailles de la justice.
Comme ça, et comme des milliers d’autres justiciables, militant-es ou non, on fait perdurer des pratiques que la société du tout contrôle veut éliminer.

Bien que ces exemples aient déjà fonctionné, tout n’est pas reproductible tout le temps partout, à chacun-e de trouver des billes pour enrayer la répression et tenter de déjouer les pièges tendus par ceux qui protègent ce monde.

Un grand coucou aux copain-es incarcéré-es.
La répression ne nous enlèvera jamais nos désirs de liberté,
Détruisons toutes les prisons !

Die (26150) Alerte ZAD NDDL : rassemblement jeudi 17 mai à 18h

relevé sur ricochets crest

Rdv 18h sous- préfecture  de Die car une nouvelle vague d’invasion militaire est en cours

Mise à jour du jeudi 17 mai

Une nouvelle attaque militaire massive est en cours aujourd’hui, qui a déjà commencé à détruire des lieux supplémentaires, donc rdv massivement à Die ce jeudi 17 mai à 18h, devant la préfecture.

-Covoiturages : départ 17h15 gare de Crest, 17h30 au pont à Saillans

-Infos sur Zad Nadir : https://zad.nadir.org/spip.php?arti…
-Sur Reporterre : https://reporterre.net/Une-nouvelle…

Dix-neuf escadrons de gendarmerie sont mobilisés pour cette deuxième opération d’invasion militaire, soit entre 1 500 et 1 700 gendarmes.

Résistance : de la Zad aux rails, nos luttes n’ont pas de frontières !

Retrouver un sens politique à la lutte actuelle à la ZAD de Notre Dame Des Landes( mise à jour)

note: on a trouvé ce  dépliant qui pourrait être distribué devant le Lycée Agricole du Valentin Avenue de Lyon 6500 BOURG LES VALENCE


(reçu par mail]

Salut,

Ci joint un texte( 1) écris par des agriculteurs et des agricultrices du
collectifs contre les normes. Le texte n’est pas signé du collectif
lui-même, faute d’aller-retour entre groupes locaux. Il revient sur la
situation actuelle à la ZAD et cette situation ubuesque qui voient deux
luttes croiser leurs perspectives. D’un côté, des agriculteurs et des
agricultrices et des personnes cherchant à trouver des moyens de
combattre la mise aux normes de leurs existences, et d’autres part des
gens impliqués à la ZAD dans un processus concerté et imposé de
normalisation. S’exerce là une critique de ce que l’idéologie de la
composition finit par fabriquer concrètement. Inutile de préciser que
les divisions qui se sont creusées là bas et dans bien des lieux
s’annoncent malheureusement durables et brutales.

Enfin et pour terminer sur une note un peu plus critique, plus que de
retrouver un sens politique la lutte de la ZAD mériterait au contraire
de s’en défaire. Tant les tenants des révolutions politiques en oublie
le sens social et humain de la lutte. N’oublions pas également que cet
appétit pour la composition en milieu radical est né entre autres dans
des luttes dites de territoires que nous avons avec d’autres ré-initiés,
et que nous n’avons alors pas assez nous mêmes interrogés la présence de
ces idéologues du citoyennismes… Même si nous étions une minorité à
les combattre en geste et en parole.

Anarchistement,
un rétif.

(1)texte Retrouver un sens politique à la lutte actuelle à la ZAD de Notre Dame Des Landes en PDF

le texte fait référence à ce texte

 

Publication : Avis de tempêtes # 5 – Mai 2018

 

« Prendre la rue en ordre dispersé, sous forme de groupes variés et mobiles où l’identité n’est plus de mise, plutôt qu’en blocs compacts intégrés au dispositif syndical et policier, voilà peut-être une piste que même le Premier mai historique peut encore nous transmettre. Une piste que les boutiques syndicales connaissent sur le bout des drapeaux, parce que la représentation et le défilé ordonné en cortèges ne se sont pas fait tous seuls et ont été justement été pensés comme une forme de maintien de l’ordre : c’est après l’émeute parisienne du 1er mai 1906 et surtout juste après celle spontanée du 13 octobre 1909 consécutive à l’assassinat de l’anarchiste espagnol Francisco Ferrer, que la Fédération socialiste de la Seine eut la bonne idée d’en organiser une seconde le 17 octobre, en négociant pour la première fois un parcours autorisé et encadré conjointement par les autorités et un service d’ordre « capable d’organiser et de discipliner une manifestation », selon L’Humanité de l’époque. Les autoritaires et les gestionnaires de la paix sociale que sont les partis politiques et les syndicats n’avaient en effet pas trouvé mieux que d’introduire ce nouveau mode pacificateur de la manifestation co-organisée avec l’État d’une place à une autre, pour tenter de mettre fin aux formes émeutières sauvages, qui étaient jusqu’alors le mode principal d’exprimer colère et revendication en prenant la rue sans parcours défini ni objectif centralisé. «

Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est
en format A5, et celui-ci fait 16 pages), on pourra retrouver chaque
nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le
blog :

avisdetempetes.noblogs.org/

Hors-normes, L’État élimine les agriculteurs, 2017

note: le 18 mai   à Grenoble à Gap ça se bouge contre les normes,à valence c’est  celà

et vous n’avez encore rien vu…

Refusons les normes ! Évitons les balles !

Jérôme Laronze a été tué par les gendarmes le 20 mai 2017 [récit écrit et audio]. Au-delà du dégoût provoqué par ce meurtre, nous sommes nombreux à nous reconnaître dans son combat contre l’hyper-administration de nos vies en général et de l’agriculture en particulier. Continuons ensemble la lutte contre la gestion par les normes. C’est le sens de ce texte du Collectif d’agriculteurs contre les normes.

Ils ont tué Laronze

Jérôme Laronze, éleveur en Saône-et-Loire, a été tué le 20 mai 2017 par des gendarmes. Son nom vient s’ajouter à la longue liste des victimes des forces de l’ordre. Sa mort nous rappelle que les violences institutionnelles n’épargnent personne, pas même les agriculteurs.

Jérôme était harcelé depuis des années par l’administration agricole: contrôles à répétition, pénalités, menace de saisie du troupeau… Cette répression visait à le «mettre aux normes», lui qui refusait de répondre aux injonctions de traçabilité (bouclage des animaux, bordereau de circulation, prophylaxie, etc.). La pression croissante a franchi un seuil en 2016, lorsque les services vétérinaires ont fait appel aux gendarmes, pour effectuer leurs contrôles coûte que coûte.

Lors de leur dernière visite, pas moins de deux contrôleurs et quatre militaires en armes se sont présentés à la ferme par surprise. Pris au dépourvu, Jérôme a décidé de partir en cavale pour dénoncer les agissements de l’administration. Dans le Journal de Saône-et-Loire, il développait sa vision parfaitement claire de la situation:

«L’hyper administration n’apporte rien aux agriculteurs, sinon de l’humiliation et des brimades. Cela ne rapporte qu’aux marchands et aux intermédiaires. Mon cas est anecdotique, mais il illustre l’ultra-réglementation qui conduit à une destruction des paysans.»

Malheureusement, son échappée médiatique et politique s’est achevée sous les balles des gendarmes dix jours plus tard. Quand bon nombre de cultivateurs et d’éleveurs dépriment, abandonnent ou se suicident, Jérôme, lui, s’est opposé au système normatif et il a été abattu.

Alors que les services de l’État tentent de le discréditer pour excuser ses gendarmes 1, nous devons reconnaître à Jérôme sa lucidité et son courage dans ce combat qui touche tous les travailleurs de la terre. Le meurtre dont il est la victime rend la destruction des paysans plus visible que jamais.

L’État au service du Capital

L’ultra-réglementation dont il est question s’appuie sur des normes sanitaires et environnementales dont le nombre a explosé depuis vingt ans. Elles prétendent répondre aux problèmes actuels que sont la santé publique et la protection de l’environnement. Mais ces promesses toujours déçues, masquent l’objectif réel. La gestion par les normes ne sert qu’à écrémer la population agricole pour concentrer la production et les profits.

Si la dégradation de notre environnement et de notre santé est incontestable, les normes n’ont démontré ni leur nécessité, ni leur efficacité: aucune étude ne démontre le risque supposé des pratiques paysannes; aucun protocole industriel n’a empêché la vache folle, les algues vertes ou les lasagnes de cheval. Bien au contraire, l’industrialisation de l’agriculture s’est accompagnée de l’usage massif de produits toxiques pour la nature en général et pour les humains en particulier. La dégradation de nos conditions de vie est intimement liée au développement du modèle productiviste.

Pourtant ces normes, soigneusement agencées par les lobbys industriels, sont imposées à tous sous la forme de règlements. Le système normatif fait disparaître la singularité de chaque ferme et l’expérience du producteur au profit de procédures standardisées. Il nous réduit à de simples exécutants, dépossédés de nos savoir-faire, de nos cultures et de nos outils de travail. Il nous asphyxie financièrement et administrativement. Il dénature le sens de notre métier. Il nous transforme en travailleurs prolétarisés et nous pousse à quitter nos fermes. Il répond ainsi aux besoins de l’industrie: libérer du foncier d’un côté et de la main-d’œuvre précarisée de l’autre.

Les politiques, conseillés par les mêmes lobbys, ont mis en place des mesures financières pour accompagner les réglementations sanitaires et environnementales. Mais ces subventions et autres avantages fiscaux sont rarement accessibles aux fermes modestes car les investissements requis restent hors de portée. Seules les grosses exploitations peuvent y prétendre, et elles en profitent également pour accroître leurs énormes bénéfices en diversifiant leurs revenus (solaire, éolien, méthanisation…).

Ainsi, la gestion par les normes est devenue le principal levier des politiques agricoles pour éradiquer les petites et moyennes fermes, au profit de grandes exploitations et des fermes-usines. En dépit de tout résultat probant sur la santé et l’environnement, la combinaison des réglementations et des aides publiques donne à l’industrie les conditions et les moyens de sa prospérité. Jérôme l’avait bien compris. Il s’y est opposé et il en est mort.

Luttons ensemble pour exister

Il est temps de mettre fin à cette politique mortifère. Beaucoup d’entre nous refusent de se soumettre aux injonctions de l’État. Autant d’actes de résistance nécessaires, mais difficiles à assumer seul, face à une administration répressive et une justice de classe. Le meurtre de Jérôme sonne comme un avertissement: isolés, nous disparaîtrons tôt ou tard, sous les normes ou sous les balles. Seul un mouvement collectif permettra d’enrayer la machine qui nous broie.

Le syndicalisme a montré ses limites. Empêtré dans la cogestion, il ne peut plus être une force d’opposition. Sortons de l’hypocrisie. Il n’y a rien à négocier avec l’État français et son avatar européen qui concentrent les productions et organisent les rentes de situation pour les empires agroalimentaires. Il faut les empêcher de nuire par la désobéissance collective et l’action directe.

À l’instar de la lutte contre le puçage des brebis, il nous faut rétablir un rapport de force avec l’administration en organisant une présence collective sur les fermes lors des contrôles. Cette présence a le mérite de rompre avec l’humiliation, le sentiment d’impuissance et d’isolement. Mais compte tenu de la situation, nous devons aller plus loin. Il nous faut désormais refuser les contrôles collectivement et s’assurer qu’aucune sanction n’en résulte.

Refusons le système normatif qui tente de nous éliminer!

Pour rejoindre le mouvement, participer aux rassemblements et organiser la lutte, contactez-nous à l’adresse suivante: <hors.norme [at] riseup.net>.

Nous envisageons notamment une rencontre d’ici la fin du mois d’octobre 2017.

Collectif d’agriculteurs contre les normes,
18 août 2017.

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Écoutez l’émission de Radio Zinzine :

Pourquoi ont-ils tué Jérome Laronze ?

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A lire et écouter sur le même sujet :

éloge de la fermière par Benoît Duteurtre