Hamilton, Canada : Un flic infiltré démasqué

Il était présent – par intermittence – depuis près de deux ans, apparaissant pour la première fois à l’été 2016.

Il s’appelle « Shane ».

C’est à la fois son nom d’infiltré et son vrai nom. « Shane Bond », c’est ce qu’il nous a dit, ce « nous » étant les différents groupes et milieux d’Hamilton dans lesquels il a tenté de s’infiltrer.

Shane était juste un type de plus lorsqu’il est arrivé. Pour être honnêtes, la plupart d’entre nous ne l’avait pas remarqué, du moins pas au début. Il n’y avait pas de questions intrusives ou tendancieuses. Il ne poussait pas à semer la discorde ni ne répandait des ragots. Il était calme, voire même ennuyeux.

Et en dépit du fait qu’il ait harcelé en permanence quelques meufs de notre milieu pour prendre une bière malgré le refus, en le voyant on ne s’imaginait pas qu’il soit flic, tout au plus misogyne, chose qui malheureusement est somme toute presque banale dans nos milieux.

A celles et ceux qui se sont investi-e-s ou ont prêté- attention, Shane s’est présenté comme peintre travaillant à vélo en temps partiel, avec un vélo « supercycle » merdique et un pantalon de peintre. Il avait un appartement au 20 Emerald Street North – un immeuble de logements pour personnes à faible revenu à Hamilton – meublé d’un canapé en cuir, de quelques photos et de quelques toiles. Shane avait une « petite amie » qui « travaillait dans une crèche privée » mais que personne n’a rencontré, et une amie à lui, une femme musclée venant « de Dundas » avec de longs cheveux châtains allant en-dessous de l’épaule, qui a participé à au moins un événement.

L’arrivée de Shane est intervenue après plusieurs années à s’organiser contre les projets de pipelines [1], ainsi qu’à intensifier la lutte contre la gentrification. C’est un fait qu’il a participé à des événements et des rencontres à l’espace « The Tower » [2], à de nombreuses réunions « d’Hamilton 350 » [3], à des événements contre les pipelines et à une multitude de manifs, notamment à un rassemblement antiraciste et à une manif de solidarité avec les personnes incarcérées à la prison de Barton [4].

Shane a surtout (mais pas complètement) échoué dans son taf.

Pendant tout ce temps passé ici il a essayé de créer des liens mais ça n’a pas marché. Il a fallu du temps pour entrer en contact avec les personnes qui interagissaient avec Shane, vérifier leurs histoires et écrire ce texte. Mais en y repensant, nous savons que Shane n’a pas grand chose de plus à offrir à ses supérieurs que n’importe quel observateur lambda. Il n’a pas réussi à s’infiltrer. La seule exception à ça était que, depuis près de deux ans, il a toujours été au bon endroit au bon moment. On a montré à Shane un tract d’appel à une une manifestation contre la gentrification de Locke street [4b] à laquelle il a assisté et il semble témoigner contre des personnes accusées d’y avoir pris part.

En fin de compte, Shane était le meilleur pour éviter les objectifs – ou du moins les nôtres. Nous avons eu du mal à trouver une photo de lui. […] [5].

Dans ses mots : le vécu de Shane.

Shane a dit aux gens qu’il était de Saskatoon et de Colombie-Britannique. IL semblait en savoir beaucoup sur ces deux endroits, y compris en donnant des détails sur le climat et la géographie. Il a affirmé qu’il était peintre à temps partiel et que parfois il venait aux événements « juste après le travail », habillé en pantalon de peintre. Son appartement était pour la plupart meublé, avait de l’art sur ses murs « peint par sa mère », et ce que nous avons compris comme étant des photographies personnelles. Il a dit qu’il appréciait le thé en feuille mais il avait toujours sur lui du thé à infusion merdique.

A un moment donné, pendant son opération d’infiltration, Shane est parti vivre environ 6 mois quelque part dans Hamilton. Qu’il soit, comme il nous l’a expliqué, allé du côté de chez sa mère en Colombie-Britannique, qui vient de mourir ou pour s’infiltrer dans un autre groupe, nous ne le savons pas, mais nous encourageons vivement les personnes qui s’organisent contre les pipelines et la gentrification à partager ces photos et leurs expériences qu’ils ont eu avec lui.

Ce que nous savons, c’est que Shane n’est pas le seul policier infiltré en activité sur Turtle Island; si vous êtes en train de vous organisez contre les pipelines ou autres, attendez-vous aussi à ce type d’infiltration et de surveillance. Nous savons qu’il peut être tentant de rejeter ou de rationaliser le contraire. Mais cela ne se produit pas uniquement aux États-Unis ou à l’étranger. Ce n’est pas juste en Colombie-Britannique. Et il ne s’agit pas uniquement de se préparer aux sommets. L ‘État met les moyens en œuvre contre les personnes qui s’organisent efficacement contre l’industrie et l’État.

Drapeaux

L’analyse politique de Shane faisait défaut et n’a jamais vraiment évolué malgré sa participation à des événements et des ateliers. Il essayait souvent de relayer des idées ou impressions en utilisant des termes courants ou ayant recours à l’argot mais hors contexte. Le résultat était des interactions abruptes et troublantes, comme une exclamation du genre « Je suis tellement content d’avoir trouvé quelqu’un qui déteste elle aussi les porcs ! ».

Il a également été vu plus d’une fois en train de tourner sur une zone et autour d’un groupe de gens et d’écouter leurs conversations., et lorsqu’il est rentré de son « voyage en Colombie-Britannique », Shane parvenait à reconnaître et à se souvenir parfaitement du nom des personnes, peu importe le fait qu’il ait déjà beaucoup discuté avec elle ou non.

Afternote

cemment, le « Mining Injustice Solidarity Network (MISN) » [6] a publié une excellente réflexion sur ses expériences avec un flic infiltré à Toronto. Elle s’attarde un peu plus longtemps sur la manière dont certains indicateurs peuvent ne pas suffire pour justifier l’expulsion d’une communauté, mais certainement une bonne raison pour mieux connaître quelqu’un. Ce qui est important, c’est aussi que nous parlons des moyens d’identifier et de confirmer le flic infiltré. Cela vaut la peine de le lire.

[Traduit de North-shore.info, 6th September 2018]

NdT :

[1] Pipeline signifie à la fois gazoduc et oléoduc. Il peut s’agir soit d’extraction de gaz, soit d’extraction de pétrole.

[2] Espace anarchiste qui a récemment été perquisitionné par les flics et attaqué par les fascistes à la suite d’une manif saccageuse contre l’embourgeoisement. Voir une liste d’articles ici.

[3] Campagne écologiste légaliste qui lutte contre les projets d’oléoducs et de gazoducs. Elle a pour slogan «  Comittee for real climate change action ».

[4] Prison dans laquelle était incarcéré-e en préventive le/la compagnon-ne Cedar, accusé-e d’avoir pris part aux destructions lors de la manif saccageuse sur Locke Street.

b. Il n’est pas dit clairement ici s’il s’agit de la manif du 3 mars 2018 sur Locke street. Si c’est le cas, la présence de ce flic a donc apporté un témoignage contre Cedar qui a été incarcéré-e en préventive pour cette affaire. Fin mai, d’autres personnes ont aussi été arrêtées pour cette même affaire à Hamilton et à Montréal.

[5] Le texte raconte néanmoins qu’ils ont trouvé la photo de l’infiltré en cherchant sur internet.

[6] « Réseau de solidarité contre l’injustice minière ». Groupe d’activistes basé à Toronto qui cherche à attirer l’attention sur les pratiques et négligences des compagnies minières canadiennes (qui à elles-seules concentrent 75% des activités minières dans le monde entier).

BURE(Meuse)les nucléaristes continuent leur combat!

les capitalistes polluent balayons les.


20180625 Répression contre les anti Cigéo

lorraine actu 5 Sep 18 à 14:39

Le nouveau ministre de la Transition écologique François de Rugy, qui succède à Nicolas Hulot, ne remet pas en cause le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse).

La nomination du nouveau ministre de la Transition Écologique va-t-elle changer la donne pour le projet contesté d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure (Meuse) ? François de Rugy n’a pas remis en cause ce gigantesque chantier à l’occasion de sa première interview en tant que ministre ce mercredi 5 septembre 2018.

« On doit gérer l’héritage des déchets nucléaires »

Interrogé sur France Inter à propos du projet « Cigéo » d’enfouissement en profondeur des déchets nucléaires, le nouveau membre du gouvernement a affirmé que « cela fera partie des sujets évidemment liés aussi à la programmation pluriannuelle de l’énergie ».

« Même si on arrêtait le nucléaire demain matin – ce que personne ne propose et ce que tout le monde sait impossible à faire – même dans 10 ans, même dans 30 ans, on aurait de toute façon à gérer l’héritage des déchets nucléaires qui existent depuis qu’on produit de l’électricité avec des centrales nucléaires en France, c’est à dire depuis plus de 50 ans. »

Saint-Nabord (Vosges) : Crève l’Etat et ses déchets

Info parus sur Attaque

L’entreprise Boiron a perdu 4 de ses camions dans un incendie, on pouvait lire a coté « creve l’état et ses déchets » et y voir un A cerclé.

Au vu de tag et de la présence de Boiron sur la carte des sous-traitants on peux penser que leur implication dans Cigéo est la cause de ce petit incident ( si ce n’est pas le coup nous nous en réjouissons tout de même).

Boiron fat partie du groupe Vinci énergie (Qui c’est qu’on retrouve sur tout les projets de merde ?) qui notamment au travers de Cegelec CEM et d’Acténium est responsable de la conception des procédés nucléaire.

Une pensée pour les copaines en prison

lu  sur lesmonstresdecigeo.noblogs.org

Faire couler vos navires dans un océan de rage

En Théorie le soulèvement n’aura pas lieu.
 Le savoir c’est bien, les armes c’est mieux.

Ce texte sera écrit au je puisque je ne parlerais pour personne d’autre que moi. Ce texte porte une critique des politiques d’identités, des postures, des opinions et de l’intégration. Ce texte tente de proposer une autre position dans les débats stériles entre deux «partis» qui ont achevé de me filer la gerbe. pour me situer de façon floue je suis queer et métissée.

J’emmerde l’intégration. Me battre contre le patriarcat signifie me battre contre le monde qui le produit et donc les États, les frontières, les prisons, l’exploitation du vivant, les polices, la justice, les religions et particulièrement monothéistes (je ne hais pas nécessairement pour autant toute personne croyan.te), la technologie, le nucléaire et tant d’autres choses encore.
Il me semble nécessaire de me battre contre toute les dominations. Recréer des catégories à l’infini pour pouvoir se sentir mieux dans ce monde faites-le si vous avez besoin avec vos trois potes. Mais porter un discours public constamment sur ces questions sans prendre en considération le pink-washing actuellement à l’Oeuvre dans les États occidentaux, en Israël, dans certains pays arabes et partout dans le monde c’est se tirer une balle dans l’oeil. Si on passait moins de temps à se regarder le nombril et à attaquer sans médiation ce monde de merde, ainsi que les mascus et les agresseureuses qui reconnaissent pas leur merde ptet que ça changerait pas tant mais au moins on se sentirait fort.e.s. et on ferait peur à quelques un.e.s.

Tendre à la destruction des identités et du monde qui produit le besoin de s’y réfugier est selon moi la seule perspective constructive et « révolutionnaire ».

J’utilise le mot révolutionnaire comme une tension, je ne suis pas sûre de croire encore à la révolution. Mais je crois en la révolte.

Si j’utilise le terme métissée pour me définir c’est pour éviter le terme racisé (qui me semble gommer nos différences et créer une «unité») c’est pas pour autant que je cracherais sur tou.TE.s celleux qui utilisent « racisé » mais ça ne me parle pas. J’ai l’impression qu’on gomme certains racismes. Qu’on parle trop peu souvent par exemple du racisme que les polonais, les albanais ou les roumains se prennent dans la gueule en France. Ou de la colonisation des arabes sur les tribus amazigh (berbères et kabyles du Maghreb notamment) ou des Turcs sur les Balkans, les arméniens, les alevis. Quand j’utilise le mot queer et métissée au début de ce texte c’est aussi parce que je me sens obligée par des années de militantisme de merde à me situer. Si je le fais aujourd’hui peut-être que je ne le ferais jamais plus.

Au passage, j’ai une haine encore plus profonde pour les «anti-racialistes» parce qu’ils participent à la construction d’un parti à adopter (le leur ou l’autre) et aux renforcements du besoin d’identité. Moi aussi à des moments j’ai eu envie de me dire racisée où je l’ai fait. Pour balancer à ta gueule de blanc.he que parfois on vit pas les mêmes réalités. Et si tu me laisses de la place pour l’écoute j’aurai pas besoin d’étiquettes dans lesquelles m’enfermer.

Quant à toi compagnon.ne, ami.e, affine, avec qui j’aimerais peut-être partager des bouts de chemin et de vie. Toi qui rejettes l’apparition de nouveaux mots comme «racisé» sans tenter d’en comprendre le pourquoi mais a aussi rejeté à une époque des morceaux intéressants selon moi du féminisme. Toi Anarchiste qui parle aussi d’attaquer le patriarcat et prends en compte le racisme ambiant. Toi qui veux partir de la révolte individuelle et partager et de la libre association. Toi qui m’a apporté dans des discussions des idées que j’utilise aujourd’hui pour complexifier ma pensée. J’aimerais te demander de complexifier aussi la tienne. Tenter de te faire comprendre pourquoi, parfois, moi ou d’autres, nous avons besoin de te balancer nos différences à la gueule. Tenter de te faire comprendre pourquoi si je veux tendre à la destruction des identités, je veux comprendre la tentation de s’y réfugier. Sans cautionner cette tentation je veux tenter d’être bienveillant.e avec celles et ceux qui à force de coups de bâtons et d’universalisme ont pris une route inverse mais continuent de lutter contre les dominations et concentrent parfois plus d’énergie sur celles qu’ielles se prennent dans la gueule : le racisme et le patriarcat. Toi qui dis que l’identité c’est de la merde mais utilises constamment les mots «femmes» et «hommes» quand tu parles de lutte contre le patriarcat. Comme si ces mots n’étaient pas aussi des identités et des constructions sociales. Comme si anarchiste n’était pas aussi un raccourci et une étiquette.

J’ai envie de te partager ma rage et ma colère, de te la faire sentir, de faire des échos peut-être sans que tu projettes ton toi sur moi car chaque être humain.e est unique et que c’est ce qui te met en mouvement et en révolte, toi, individu.e que je veux tenter de comprendre et de rencontrer.

En ce moment j’ai la haine du masculinisme et du patriarcat. J’ai aussi la haine de certains féminismes. Qui ont mis dans le crâne des copains qu’il fallait être pro-féministe. Et c’est leur responsabilité individuelle de l’être ou de n’être que ça mais pas seulement. Pourquoi pas rejeter dès aujourd’hui la complicité masculine, ouvrir sa gueule quand on entend des phrases, des mots, des insultes sexistes ou qu’on voit des comportements de merde auxquels personne ne réagit et tenter de le faire autrement que comme un gros gars. Prendre position sans pour autant jouer les chevaliers c’est possible chers amis garçons. S’occuper de créer du conflit « côté homme » dans la prison du genre.

J’ai aussi la haine des féminismes qui appliquent des manuels de justice collective et condamnent tous les agresseurs de façon unanime sans prendre en compte la spécificité de chaque situation et la volonté parfois sincère de changement d’une personne qui agresse. Qui demande de prendre parti. Qui, si je tente de porter du conflit à une personne que je vois et côtoie pour lui dire qu’il a fait de la merde et que si ielle est prêt.e à s’en rendre compte je suis prête à en discuter, diront que je suis à mettre dans le mauvais sac parce que je traîne «avec un.e agresseur.e». Pourtant si toi personne cible (ou pas d’ailleurs) voulait lui casser la gueule peut-être que je ne le ferais pas avec toi mais je te comprendrais. A chacun.e sa manière de gérer ces situations, il n’y a pas de parti à prendre mais une multitude de positions. Certaines me parleront d’autres non. Puis qui n’a jamais dépassé les limites d’une personne? Je dis ça tout en voulant prendre en compte que grandir assignée meuf dans un monde patriarcal c’est très souvent s’en prendre plein la gueule, vivre potentiellement des viols et quasi-systématiquement des agressions. Et que c’est moins le cas quand on se construit en tant qu’homme.

Ces temps-ci je ne me sens pas super bien avec les hommes «cis-hétéro» et parfois «cis-bi». Dernièrement, j’ai l’impression d’avoir énormément discuté de patriarcat avec des copines et parfois des copains et notamment de vécu d’agressions et de mec qui déconne dans les relations. Y’a quelques semaines j’ai dormi avec un ami/amant et je me suis tapé ce truc purement banal d’être touchée en pleine nuit et de faire semblant de dormir et d’attendre que ça passe. J’ai envie de régler mes compte seule avec lui et je pensais que j’avais pas de grosse colère mais à force de causer de tout ça la colère monte un peu et je me rends compte que ça laisse tout de même des ptites traces dans ma psyché et dans mon corps notamment sur le pourquoi je galère à partager de la sexualité avec des hommes cis et donc à entretenir des histoires « physico-sentimentales » qui durent dans le temps avec eux. Et c’est ptet plus chaud dans mes projections mentales avec des copains PD que des copains bi qui découvrent et où je me sens plus à l’aise parce que je sens moins d’enjeu autour de la pénétration. Après c’est plus moi qui morfle dans ces relations quand c’est juste de la curiosité et que les gens prennent pas en compte mes potentielles attentes affectives derrière.
Je crois que les hormones ça me fait du sens là-dessus aussi, sur la diminution de ma propre libido. Ma transidentité c’est beaucoup un rejet total des codes de la masculinité. La seule certitude que j’ai c’est que je veux être une « traître » au genre qui m’a été assigné à la naissance et c’est pas théorique. C’est viscéral.

Revenir par où j’habite récemment avec un.e pote déviant.e aux normes de genre ça me fait me rendre compte à quel point les personnes moins opprimées par ces normes, même ami.e.s, compagnons et compagnonnes prennent rarement position face à la cishétéronorme. Se retrouver à déserter un cercle de danse folk parce que trop genré et de ramasser un.e ami.e en pleurs parce qu’elle aime danser mais qu’il peut pas supporter la réassignation permanente à son genre de naissance. Et voir les copains rester danser, pas très bien et le reste du monde se marrer. Le pire c’est que c’est juste banal et anodin. Me faire pacifier quand je m’énerve sur un bourré relou qui veut absolument me parler et continue après 5 « j’ai pas envie de te parler ». Je crois aussi que ça fait plusieurs jours que je me prends des retours de bâtons assez trash dans la gueule. Parce que je m’écrase pas.

Demander à un type qui m’a fait chier moi en me poussant et en me touchant sans mon consentement mais a fait la même voire pire avec plein d’autres copines, de se barrer d’un espace. Le voir faire sa victime pendant trois heures. Voir d’autres personnes venir me/nous causer parce qu’il les a fait chier aussi. Se faire mégenrer continuellement et se faire sortir un « trou du cul » à la fin. Sortir avec une bouteille en verre dans ma main. Le pousser et lui dire « maintenant tu dégages » une dizaine de fois et pas mettre un seul coup tout en me sentant forte et la possibilité de porter cette conflictualité-là. Et me prendre derrière quelque chose d’une personne cis hétéra en couple qui me fait sentir que je suis trop aggressive à son goût. Et qu’en plus je suis né homme je devrais pas prendre trop de place.
Merde. J’ai commencé à réagir aux hommes quand le mot queer m’est apparu comme une chouette possibilité de me définir et que je me suis dis que je voulais pas être pro-féministe mais anti-masculiniste.
Toute ma vie je me suis écrasée, devant mon père, devant mon grand frère, devant tous les mecs qui m’ont menacé physiquement avec plus ou moins l’envie de vraiment mettre des coups derrière, en fermant ma gueule quand j’entendais des ptites remarques de sales con pour ne pas participer mais j’ai fini par me rendre compte que mon silence était complice et que je pouvais parfois avoir la force de réagir.

Dernièrement j’ai fait la manche dans le métro en faisant du rap et j’ai traîné dans les rues d’une grande ville en me trimbalant mes bouts de transidentité bien visibles. Le rap et la manche ça me permettait de me sentir bien de faire mes trajets en sécurité. De capter les regards complices et sincères de celles et ceux qui prennent aussi ce monde dans la gueule. Des fois je me dis qu’on est bien plus qu’on ne le croit à avoir les yeux ouverts sur ce qui se passe mais qu’il y a tant de personnes seules et isol.é.es. Et je me suis rien pris de la rue à part des sales regards (même si ça m’est arrivé à d’autres moments de me faire agresser parce que je suis trans). Un gars qui zone et prend du crack vient me demander si je suis un garçon ou une fille. Je lui réponds que je suis pas et veux pas être un garçon mais que sinon je sais pas trop. Il me répond on s’en fout de toutes façons on est des humaines et écoute avec attention les textes de rap que je pose. Notre rencontre se finit par un merci déposé avec un regard sincère parce que les paroles touchent. Un jeune qu’a arrêté le lycée, croisé quelques heures dans un café « aux enfants », rebeuh qui vit en cité qui capte assez vite mon elle, se trompe souvent (mon refré euh ma roeus) mais se reprend et on finit par convenir de mon roeus comme surnom. Au passage j’emmerde le mépris de classe qui croit que les gens d’autres «cultures» sont pas aptes à comprendre ces choses-là. Ça dépendra juste des individus encore une fois.

Une personne «jeune» croisée dans le train qui me raconte une GAV parce qu’elle a écrasé sa clope sur la gueule d’un flic qui l’étranglait pendant une manif. Elle était mineure à ce moment. Lui parler d’aller un peu au conflit si on croise des contrôleurs, elle qui me répond en souriant « si tu veux j’ai deux opinels dans mon sac » et en la voyant certains pourraient préjuger d’une personne un peu hippie probablement.
Se rendre compte comme c’est simple de faire peur à des sales types en costard. Juste avec des mots. Les voir s’écraser devant ta colère.

Je cherche les yeux qui se reconnaissent
Ouverts et conscients de la laisse qui nous agresse
arrachons le collier pour devenir la lie
Anormales qui recherchent, à tâtons, la vie.

Ma folie aussi c’est ce monde qui la génère. Cette alternance entre la presque mort et la vie yeux grands ouverts. Ma presque mort c’est la carapace qui s’enclenche toute seule à force de coups de bâton. Et parfois l’interrupteur pour rallumer la lumière dans ce vide obscur est dur à trouver. Mais l’autre état et l’autre partie de moi finit toujours par revenir. Et je pourrais me coller le symptôme bipolaire. Mais c’est ce monde qui me rend folle! Et je suis bien contente de l’être pour la partie yeux ouvert et je tente de chercher un équilibre qui me permettra de maintenir cet état.
Je galère à écrire des textes pour des journaux anarchistes. Je galère à écrire de la théorie voire même à en lire. Souvent ça me parle pas, c’est pas sensible, je voudrais voir plus de je et moins de nous. Mon envie de révolte est viscérale et pas théorique.

J’ai jamais eu autant de proches qui sont passées par la taule et/ou qui se prennent la justice dans la gueule et/ou qui décident de partir. J’ai jamais eu autant la haine contre ce monde.

Parfois la tentation nihiliste est très présente. Foncer en avant vers ma propre destruction tout en attaquant ce qui m’oppresse. Tenter de situer la rage… en faire quelque chose, comme une tension vers la révolte, individuelle et en libre association. Puisqu’on y est je porte une critique contre le terme anarchisme de praxis. Ca me parle pas. Comme si les gens qui voulaient pas rentrer dans ce mot faisaient rien d’autre que penser. Puis ça vient mettre tout un enjeu autour de l’agir spectaculaire qui m’énerve un peu. Y’a des milliers de gestes qui peuvent nous faire du bien et attaquer tous les pouvoirs. Je porte la même chose contre d’autres anarchistes quand j’ai l’impression d’avoir le manuel de Bonanno en face de moi. On n’est pas des guerrières et des guerriers tous les jours. On morfle et si on arrive à se relever c’est aussi parce que y’en a d’autres qui nous tendent des béquilles.
Je me rends compte que les coups de filet répressifs un peu partout quelque part ça renforce des liens quand ils sont déjà suffisamment solides. Que certaines personnes sortent de taule avec plus de rage encore que quand elles étaient rentrées. Que quelque part tant qu’on sera pas mortes j’ai l’espoir qu’on continuera de se battre. A chacun.e ses manières en fonction du moment tant que ça attaque tous les pouvoirs et que ça vient pas s’opposer à la violence de celles et ceux qui se sentent de la porter. Et les moments où c’est pas possible et où faut de la place pour du soin dans nos vies seront nombreux. Et je sens aussi cette attention et cette tension au soin qui se développe entre compagnons et compagnonnes même si je peux pas m’empêcher d’avoir l’impression que là-dedans y a aussi des dynamiques assez genrées.

Même si ce monde de merde et celleux qui l’entretiennent réussissent à nous fragiliser parfois, s’il voulait nous détruire j’ai l’impression que c’est souvent raté.

Ne les laissons pas nous voler nos sourires.

J’ai trop souvent l’impression de voir deux blocs idéologiques s’affronter.

Je ne veux pas de vos postures mais je veux bien de vos positions si elles me parlent.

Je veux pouvoir préserver mon anonymat quand j’écris et pas avoir besoin de me situer toutes les deux secondes pour pas choquer.

J’ai plus à voir avec le braqueur/bandit social (et encore plus avec la braqueuse queer qu’on se le dise) qu’avec la plupart (voire l’intégralité) des lgbtiqa+ puisque toute ces cases viennent de petit.e.s bourgeois.e.s, bobo et de théoriciennes de l’intelligentsia. En disant ça j’oppose lgbtiqa+ aux queers et TPG dont je me sens parfois plus proche. Quand j’ai commencé à me dire trans j’aurais pu aller vers une communauté. Mais j’étais sûrement suffisamment bien entourée pour ne pas en avoir besoin.

Je me demande parfois ce qui cloche aujourd’hui dans le côté nombriliste de vos milieux dont j’ai fait partie mais que je déserte désormais. Tout le monde veut rester dans son confort, si peu mettent leur vie en jeu. Et si moi aussi je suis souvent renfermée en moi-même j’apporterai toujours mon soutien à celles et ceux qui attaquent tous les pouvoirs. Même s’il y a de la violence envers des individus, du moment que les individus attaqués sont aussi des vecteurs du pouvoir.

Les anarchistes des années du 19e et du 20e jusqu’à il y a peu avaient identifié les ennemis. Posaient des bombes, faisaient de l’agitation dans la rue, flinguaient des flics et des bourgeois, des rois, des politicien.ne.s. Les personnes qui luttaient pour se libérer du joug des colons attaquaient ces colons, pillaient et brûlaient leurs maisons et attaquaient parfois même leurs ennemis à l’intérieur de la révolution, futurs chefs, présidents dictateurs et nationalistes de tout poil. Et si le contexte n’est pas le même les ennemis sont toujours là et sont toujours les mêmes. Ils affichent juste un sourire de façade pour mieux nous écraser.

Mort à la démocratie, mort aux États, mort au patriarcat, mort à la justice, mort à la police, mort aux milieux, mort à l’unité, mort à l’intégration, mort aux gauchismes, mort aux stratèges, mort à la militance (ça ressemble trop à politicien.ne) et aux féminismes blanc et bourgeois, Mort à la norme, mort aux bourgeois.e.s, mort à l’Adulte, aux exploiteureuse de toutes sortes et à celles et ceux qui veulent imposer des religions par la force… Mort à ce monde…


Etre ou ne pas être telle est ma question

Dire merde à celleux qui croient savoir telle est ma réponse.

Si t’es juge (même administratif du côté des sans papiers), journaliste, prof, ou doctorant.e on n’est pas du même côté de la barricade. et ptêt qu’il y’en a plus que deux. Mais t’étonnes pas si tu finis par être identifiée comme une ennemi.e. Toi qui dis que la violence ne changera rien. Toi thésard/thésarde qui écris des textes sur nos vies et sur nos morts et les donne sans même t’en rendre compte parfois à l’État et aux flics lui permettant de mieux faire son travail. Toi qui écris des bouquins chez des éditeurs connus et te fais du fric sur nos luttes, sur nos vies et sur nos morts. Toi le stratège bourgeois héritier qui milite au CMDO, au comité invisible ou tournant autour de ces déchets. Toi qui ne prends pas position dans le combat pour la liberté. Ton silence est complice.

Crève l’universalisme. Crève les pouvoirs.

Créer des cases c’est choisir ses cages. Et c’est tous les barreaux que j’aspire à scier.

Dégagez de ma vie avec vos débats stériles et allez vous regarder le nombril ailleurs s’il vous plaît. Et s’il ne vous plaît pas peut-être qu’un jour quelques anarcho-queers vénères viendront vous attaquer verbalement ou physiquement. Et faudra pas s’étonner. J’ai déjà quelques cibles en tête, Ils se reconnaîtront peut-être.

L’opinion est désarmée.
L’idée est armée.

Pour que nos idées ne soit plus des mots lancés dans le vent mais un feu brûlant et tant mieux si tu trouves ça inquiétant.

Je rêve de voir ce monde en cendres pour qu’on puisse enfin y danser ensemble

Je veux des ami.e.s et des compagnon.ne.s pas une communauté.

Une anonyme, une singulière.
Avec rage et tendresse.

Un mail pour écrire, réagir, proposer de publier, critiquer, et pourquoi pas participer à une brochure avec des textes au je qui tournerait autour de ces thématiques : unoceanderage@riseup.net
Si possible envoyez une clé pgp publique! (ça me va aussi de communiquer sans).
Par ailleurs si le texte est réapproprié par des sites où il n’a pas été publié à l’origine j’aimerais qu’il soit publié dans son intégralité. Dans un souci de transparence.

Quelques textes qui ont nourri ma pensée à ces sujets pour certains il y’a plus ou moins longtemps et pas relus depuis.

Paranormal tabou : https://infokiosques.net/spip.php?article1198
Chroniques au bord de l’amer : https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1139
Queer ultraviolence (aussi à voler (ou acheter…) en librairie en format augmenté sous le titre : Vers la plus queer des insurrections aux éditions Libertalia) : https://infokiosques.net/spip.php?article1021
Dangerous space : https://www.infokiosques.net/spip.php?article1431
Nous sommes touTEs des agresseurEs, nous sommes touTEs des survivantEs : https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1176
Nihilisme du genre un anti-manifeste (attention celle ci à des côtés imbuvables j’ai du m’y reprendre à 3 fois et à plusieurs cerveaux et j’ai pas encore tout capter je pense) : https://breakdown.noblogs.org/post/2017/05/03/nihilisme-du-genre-un-anti-manifeste/
Contre le genre, contre la société : https://breakdown.noblogs.org/post/2017/05/03/contre-le-genre-contre-la-societe/
Consentement : un truc… de pédés? : https://infokiosques.net/spip.php?article1067

Valence( 26000) la mairie édite des flyers pour les lycéennes et lycéens

france bleu drome Ardèche 7 septembre 2018

 

Le recensement est obligatoire pour pouvoir passer son BAC ( sic). Mais trop de familles l’oublient( resic) ! Alors la mairie de Valence, dans la Drôme, a conçu des documents imprimés à distribuer dans les lycées de la ville.

 

Pour certains, se faire recenser est devenu une affaire de dernière minute. « J’ai voulu m’inscrire pour passer le code, et on m’a dit qu’il fallait que je sois recensé », explique un élève de 1ère, devant le lycée Camille Vernet, à Valence. Comme lui, bon nombre de jeunes découvrent que le recensement est obligatoire. Il permet d’être convoqué à la Journée de Défense et de Citoyenneté (JDC), mais aussi de passer le permis de conduire, ainsi que des examens nationaux comme le BAC. Dès l’âge de 16 ans, les parents ou le jeune seul peuvent se rendre en mairie, là où ils habitent, pour engager la procédure.

deux commentaires:

-Assez d’embrigadement des Lycéens et lycéennes par la mairie A tous c’est un choix  pour être recensé ( voir ici)

La Mairie de valence au service des spahis prends les grands moyens pour assujettir les lycéens lycéennes de son côté .

Une information erronée dans ce texte ce n’est pas le recensement  qui  permet de passer le permis  et les examens nationaux c’est la journée de défense et de citoyennetés . Mais l’objection de conscience peut être évoqué par écrit  pour refuser l’embrigadement  de la journée de défense placée sous l’autorité de l’armée

Garos( 64410)5 personnes interpellées (après une action?)

Pau : rassemblement contre les forages d'hydrocarbures en Nord-Béarnphoto d’une manifestation à Pau

Des militants écolos mettent hors-service des camions de recherche d’hydrocarbures(MAJ)

[reçu l’information  par mail] 07/09/2018

Cinq personnes ont été interpellées par les gendarmes jeudi matin à Garos dont Eric Petetin(1), connu pour sa lutte contre le tunnel du Somport. Elles ont dégonflé cinq pneus de cinq camions vibreurs de la société Gallego. Celle-ci est mandatée par Investacq Energie ( filiale de Bouygues) pour sonder le sous-sol et établir une cartographie en 3 D susceptible d’appuyer une exploration pétrolière. Les gendarmes les ont auditionnées à la gendarmerie d’Arzacq.

On ignore la suite donnée et si une plainte a été déposée. Les activistes ont promis de refaire une action lundi prochain à 8 heures.

(1)Un rendez-vous mensuel avec un psychiatre et une piqûre de neuroleptiques (Abilify) tous les 28 jours : ce sont les deux obligations auxquelles dit être légalement soumis Eric Pétetin, suite à sa sortie de l’hôpital psychiatrique de Cadillac, où »l’Indien » de la vallée d’Aspe a séjourné 39 jours, sur décision de justice.

Arrêté à Bordeaux, il avait été interné d’office à Cadillac. pour des injures sur la voie publique, après avoir renversé une carafe d’eau sur le maire d’Agen.

reformulé à partir d’articles

 

Vaalence: Face à l’interventionnisme militaire

 

 

note: arrivage d’un  livre  à la bibliothéque du laboratoire anarchiste en continuation de notre combat  contre la militarisation de la france.;

« Un pompier pyromane – L’ingérence française en Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny à Ouattara »

’association Survie publie  Un pompier pyromane – L’ingérence française en Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny à Ouattara (coll. Dossiers noirs, éd. Agone-Survie). Cette synthèse sur le rôle de la France dans cet important pays d’Afrique de l’Ouest revient sur une des pages les plus sombres de l’interventionnisme militaire français en Afrique ces dernières années, et devrait alimenter le débat sur notre politique africaine.

2018 pourrait être une année clé dans l’épilogue de la « crise ivoirienne » au titre de laquelle l’armée française est intervenue en Côte d’Ivoire, dès 2002 avec le déclenchement de l’opération Licorne, et surtout début 2011 pour contribuer à l’arrestation du président sortant Laurent Gabgbo. Après l’amnistie ivoirienne et la libération de l’ex-première dame Simone Gbagbo il y a quelques jours, les partisans de l’ancien président espèrent l’acquittement de ce dernier par la Cour pénale internationale (CPI) cet automne, après 7 années de détention à La Haye. Cette actualité judiciaire permettra-t-elle de questionner enfin la façon dont la situation a été présentée aux citoyens français pour justifier une opération militaire dans ce pays, comme pour l’intervention en Libye à la même époque ? Pour ouvrir enfin le débat, l’association Survie, qui milite contre la Françafrique [1], publie ce lundi 20 août un nouvel ouvrage dans sa collection des « Dossiers noirs » (co-édition Agone [2]), sur le rôle de la France en Côte d’Ivoire depuis 25 ans.

Derrière sa neutralité affichée, la France n’a cessé de défendre âprement ses intérêts économiques dans ce pays. Au cours de la guerre de succession ouverte par la mort du président Houphouët-Boigny fin 1993, elle a poussé les candidats les plus susceptibles de maintenir son influence régionale. C’est dans ce cadre qu’on peut saisir les véritables enjeux de l’opération Licorne – censée illustrer l’exemplarité des nouvelles modalités d’intervention de l’armée française en Afrique – pendant laquelle les militaires français ont ouvert le feu sur des foules de civils ivoiriens désarmés, en novembre 2004, sur fond de manipulations qui laissent suspecter une tentative avortée de coup d’État.

La France n’a jamais été un arbitre impartial ni désintéressé dans la crise ivoirienne. Ce nouveau livre, Un pompier pyromane – L’ingérence française en Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny à Ouattara [3], participe à documenter le rôle de notre pays, aujourd’hui encore insuffisamment débattu, dans cette histoire en apparence lointaine.

[1] Créée il y a plus de 30 ans, l’association Survie décrypte l’actualité franco-africaine et se mobilise contre la Françafrique, qu’elle a fait connaître. Elle compte plus de 1300 adhérent.e.s et une vingtaine de groupes locaux partout en France

[2] Voir l’ensemble des titres récents de la collection sur https://agone.org/dossiersnoirs/

[3] 520 pages, 20 €. Membres de l’association Survie, les deux co-auteurs font partie depuis plusieurs années de la rédaction de Billets d’Afrique, bulletin mensuel d’information sur la Françafrique édité par l’association depuis 1993. Raphaël Granvaud est notamment l’auteur de deux précédents Dossiers noirs, Que fait l’armée française en Afrique ? (2009) et Areva en Afrique – Une face cachée du nucléaire français (2012). Spécialiste de la Côte d’Ivoire, David Mauger a régulièrement été le porte-parole de l’association Survie à ce sujet.

Nancy, France : Actions de solidarité avec Loïc et les prisonnier-e-s du G20 – 27 août et 3 septembre 2018

Feux d’artifice au dessus de la prison de Nancy-Maxéville

Pour exprimer notre rage contre l’arrestation de notre camarade, ainsi que pour envoyer notre solidarité avec les prisonnièr.e.s au delà des murs, nous avons tiré 50 fusées d’artifice à proximité de la prison de Nancy-Maxéville, ce soir du 3 septembre. Le feu d’artifice a été accueilli par de vives réactions de la part des prisonnièr.es.

Déjà la semaine passée, une action similaire avait eu lieu en solidarité avec les prisonnièr.e.s du G20 de Hambourg, ainsi que contre la censure du média autonome Linksunten Indymedia [1].

Nous entendons aussi cette action comme une modeste contribution à la semaine d’actions et de rencontres en opposition au projet CIGÉO du 3 au 10 septembre à Bure.

On vous souhaite à toutes et tous une semaine réussie !

Liberté pour Loïc [2] et tou.te.s les prisonnièr.e.s de la guerre sociale partout !

De chouettes totos.

[Publié sur Manif-Est.info, 04.09.2018]


Notes:

[1] Voici le court communiqué, en date du 27 août 2018:

« En réponse à l’appel de Linksunten pour les un an de clôture de leur site Indymedia, quelques personnes sont allées s’exprimer sur les murs de Nancy.
Ce matin, sur les façades de la cour d’appel on pouvait lire « Soutien à Linksunten et à toutes les prisonnières du G20 », d’autres phrases anti-carcérales sont apparues dans les rues de la vieille ville.
Un feu d’artifice a également été tiré au-dessus de la prison de Nancy-Maxéville, d’où s’est élevée une forte clameur. Feu aux prisons. »

[2] Loïc, en lutte contre le projet CIGEO à Bure, était en cavale depuis début juin car il était recherché pour les émeutes de l’anti-G20 à Hambourg en juillet 2017 (un mandat d’arrêt avait été émis à son encontre par les autorités allemandes). Il a été arrêté par les flics à Laxou vendredi 17 août 2018 et lincarcéré le lendemain à la prison de Nancy-Maxéville. Les autorités allemandes devraient demander son extradition afin de le juger. En solidarité concrète envers lui, un véhicule d’une filiale de Vinci a été incendié à Berlin le 24 août. Sinon, pour lui écrire, c’est ici.

Du Lycée à la caserne …

note : valence ville qui héberge dans ces murs le 1er régiment des saphis , on attend toujours une réaction  contre le projet Service national universelle. Alors ? Le silence des claquette de plage couvrent ‘il le bruit de bottes et les courses  d’entraînement en ville  des jeunes soldats mercenaires (armé nationale )?,


L’école, quelle qu’elle soit, fait contracter l’habitude de la soumission servile, de l’humilité. On peut résumer son rôle en un mot: elle prépare à l’armée.

Georges Darien.

… On est lycéen, on apprend à la fermer, puis c’est l’armée et hop! tais-toi ou c’est le gnouf, puis c’est le travail: tais-toi ou on te vire, enfin le cimetière où on la ferme à tout jamais…

L’armée fait peur, non pas à un hypothétique ennemi mais à tous ceux qui en France ont l’âge d’être incorporés, c’est-à-dire emprisonnés.

QU’EST-CE QUE L’ARMEE ?

De par ses structures, l’armée se présente comme une formidable entreprise de dépersonnalisationet de conditionnement de l’individu.

Quelles sont ses méthodes ?

  • l’humiliation: rasage du crâne, obéissance absolue au supérieur, punitions (taule et suppression des perms), corvées, brimades.
  • dépersonnalisation: port de l’uniforme, obligation d’une vie collective, confiscation des affaires personnelles, négation de toute dignité, conformisme total.
  • abrutissement: conditionnement des attitudes (saluer le chef, le drapeau), discipline draconienne (obéir et s’écraser), bourrage de crâne (apologie du sacrifice à la patrie, à l’autorité, désir d’inculquer les notions d’honneur, de respect, de soumission…).

Quels buts vise ce lavage de cerveaux ?

RÔLE DE L’ARMEE

L’armée n’est qu’un instrument aux mains de l’Etat, lui-même au service d’une classe sociale, qu’elle soit nobiliaire, bourgeoise ou bureaucratique. Aujourd’hui en France, la bourgeoisie qui détient le Pouvoir a besoin pour survivre de robots dociles; la fabrication de ces robots commence dans la famille, se poursuit à l’école, se parachève à l’armée. Cette dernière doit livrer à la société des individus conformes à ses besoins, c’est-à-dire soumis et rentables, qui obéiront au patron comme ils obéissaient à l’adjudant, sans se poser de questions.

L’armée est chargée de mater les « fortes têtes », ceux qui au sortir du lycée ou de l’université ne sont pas soumis, résignés, prêts à s’intégrer. La preuve c’est que le sursis a été supprimé (les jeunes sont plus malléables à 18 ans qu’à 25) et que les moins de 21 ans ayant fait leur service ont droit de voter.

Par ailleurs, elle est le principal support de l’Etat et de la classe dirigeante qui, sans armée, ne pourraient subsister. Il en est de même pour tous les Etats quel que soit leur idéologie. L’armée a été dressée moins à défendre le pays contre les ennemis du dehors qu’à soutenir le gouvernement à l’intérieur contre ceux qu’il nomme les éternels ennemis de l’ordre. En temps de paix, l’armée a un rôle économique, notamment en brisant les grèves.

De plus en plus nombreux sont ceux qui, conscients du véritable rôle de l’armée, la combattent.

LES LUTTES ANTIMILITARISTES

La propagande antimilitariste s’amplifie: articles dans la presse anarchiste, meetings, manifestations au cours desquelles des livrets militaires ont été brûlés. Tout cela malgré une répression chaque jour plus féroce: poursuites contre des journaux (exp « Fais-pas-le-zouave »), interdiction de meetings, manifestations dispersées, arrestations massives…

A l’intérieur de l’armée les cas de révoltes, de sabotage, de refus d’obéir se multiplient.

Mais pour nous, anarchistes, tout en soutenant évidemment toutes les luttes à l’intérieur de l’armée, la solution au militarisme est surtout le refus d’y participer.

LE REFUS DE L’ARMEE

Il se manifeste sous différentes formes et revête diverses significations:

  • L’OBJECTION DE CONSCIENCE est le mode de refus le plus répandu, accordé pour des raisons philosophiques ou religieuses; il y a actuellement 100 demandes par mois pour l’obtention du statut qui a été accordé en 1963. Le Pouvoir a été contraint de le reconnaître à la suite du combat mené alors par Louis Lecoin, qui a 74 ans a entamé une grève de la faim avec l’intention de la poursuivre jusqu’à la mort si le statut n’était pas accordé, ce qui fut fait au bout de 22 jours de jeûne.
  • L’objection politique, qui n’est pas reconnue et se traduit par un emprisonnement est un acte plus radical mettant directement en cause le rôle de l’armée. Signalons aussi d’autres formes de refus qui se généralisent: le refus d’obéissance, l’insoumission, la désertion. […]

Cependant, il est clair pour nous que le refus du service militaire est étroitement lié au refus de l’armée, instrument du pouvoir d’Etat.

Il est clair que par son contenu radical, le mouvement actuel dans les C.E.T., lycées, facultés, dans toute la jeunesse, s’associe au combat des couches laborieuses contre le pouvoir capitaliste.

Etudiants, lycéens, travailleurs, tous unis contre le capital !

Non au service militaire et à l’armée de métier !

Soutien aux objecteurs, insoumis et déserteurs.

A BAS L’ECOLE DES FLICS ET DES PATRONS !

[« Le Révolté – Journal lycéen, autonome et libertaire d’Albi, n°2, janvier 1972]

lu sur sans attendre demain

[cp-nina] THE GUINGUETTES IS BACK !

[[reçu par mails]

The Guinguettes is Back - affiche du 15 septembre

THE GUINGUETTES IS BACK !

Et oui !
Nous ne sommes jamais las de pourfendre la trop tranquille ville de
Crest.
Jamais las pour occuper les brèches qu’on nous offre et y venir semer
les graines de la fête révoltée, de la folie
sans cadre, de l’émulation collective.
Jamais las pour ramener dans la cité des espaces pour se rencontrer,
s’informer, débattre, faire des découvertes…

Inspiré par les guinguettes de chez Lucette nous sommes quelques enfants
sauvages à avoir repris cette belle idée
à notre sauce pour en faire une après-midi/soirée où se côtoient des
ateliers, discussions croisées, spectacles et
concerts le soir.
CE SERA DONC LE SAMEDI 15 SEPTEMBRE ET LE SAMEDI 29 SEPTEMBRE DANS LES
HAUTEURS DE CREST, AU 1112 CHEMIN DES GARDETTES…
Pour parvenir au lieu il y aura un fléchage à partir des poubelles en
face de la grosse gendarmerie de Crest mais de l’autre côté de la
route!

Soirées à prix libre en soutient à la lutte antinucléaire à Bure et en
aide aux exilé.e.s et aux luttes contre les frontières.

Programmation du 15
septembre :

Ouverture du lieu à 13h :
-15h : Atelier de Systema (initiation à un art martial russe)
-16h30 : Discussion croisée autour de différents lieux en luttes avec
des gens de Bure (anti-nucléaire), Roybon (anti Center-Parcs),
l’Amassade (anti éolien industrielle), la borie (Gard) et Gap/Briançon
(aide aux exilé.es et lutte contre les frontières)
Tout l’après-midi il y aura des ateliers de sérigraphie, de tatouage, de
radio, caravane de projection (court-métrage), une table avec de livres
et fanzines, des espaces tranquilles pour bouquiner et faire des jeux,
une zone de gratuité. Puis bien sur du miammiam avec la cantine et les
pizzas ainsi que du glouglou sur place…

Puis le soir de 3 concerts de rap:
Les Cheval Hongrois
107 Rapaces
La Manita

ET pour finir une Boooooooooooom!!!!!

A Très bientôt pour les Guiguettes!!!!!

P.S.: Faites tourner!!!! Et Ci joint l’affiche