Archives mensuelles : décembre 2017

La Haye, Pays-Bas : Un anarchiste de nouveau inculpé pour « incitation à l’émeute »

Dans la soirée du 15 décembre, un compagnon a été arrêté à Schilderswijk à La Haye. Il a été arrêté pour avoir prétendument diffusé un tract au sujet de l’affaire de Mitch Henriquez. Il est accusé « d’incitation à l’émeute » et sera donc placé en garde-à-vue cet après-midi. Il est pour le moment détenu au commissariat de De Heemstraat.

Le 21 décembre, le tribunal rendra son verdict au sujet des deux flics qui ont étranglé à mort Mitch Henriquez il y a deux ans.

Maintenant que divers textes circulent au sujet de ce meurtre, les flics semblent vouloir empêcher la diffusion de n’importe quelle analyse sur cette affaire. Ce n’est pas la première fois que des anarchistes sont suspecté.e.s « d’incitation à l’émeute ». L’an dernier, un compagnon a été inculpé pour avoir collé un bulletin anarchiste.

Les juges ne nous protégeront jamais de la police ! Il n’y a que nous qui pouvons le faire ! Nous voulons voir notre compagnon ressortir libre !

Solidarité et rage !


Le texte du tract incriminé :

L’affaire Mitch Henriquez. Une analyse du procès et un appel à résister.

Le mois dernier, les deux flics ayant étranglé à mort Mitch Henriquez il y a deux ans sont passés en procès. Tout de suite après la mort de Mitch Henriquez, il était évident pour la plupart des gens qu’il avait été brutalement assassiné par un groupe de flics. Pendant des jours, une révolte a fait rage dans le quartier de Schilderswijk à La Haye et la police a été attaquée. Le procès a duré pendant cinq jours. Ceci est une analyse du procès ; un procès au cours duquel les flics sont protégés par l’État, représenté par l’Officier de Justice, qui a demandé une condamnation sans peine.

Après beaucoup de pression, le procureur général a lancé une procédure à l’encontre des policiers impliqués dans ce meurtre. Durant le procès, il était flagrant que l’enquête n’a pas été réalisée correctement. La famille de Mitch a dû elle-même fournir la preuve de la vidéo en haute-qualité. On a su plus tard que le ministère public était déjà en possession de cette vidéo mais qu’il ne l’avait pas ajouté au dossier en tant que preuve. Ceci est juste un exemple quant à la manière dont le ministère public a « sérieusement » mené l’enquête. Ce qui est aussi pertinent, c’est que les flics inculpés du meurtre n’ont pas passé un seul jour en prison. Ils ont même pu communiquer librement entre eux et avoir le même avocat. Ils ont donc pu ajuster leurs dépositions les uns aux autres.

Les flics inculpés restent toujours anonymes. Pendant le procès, ils ont déclaré qu’ils s’étaient sentis menacés avant même que Mitch ne plaisant sur le fait qu’il ait une arme. Ça sautait aux yeux, qu’à partir de leurs déclarations, ils savaient que Mitch plaisantait. Selon le ministère public, ils ont menti au sujet de la potentielle menace initié par une arme et ont donc fait usage de la force inutilement. Malgré cela, le procureur a demandé une condamnation sans peine. Les juges ont prétendu que les flics avaient déjà bien assez enduré ces deux dernières années et parce que deux chercheurs ont prétendu que Mitch était mort à cause d’une forte montée de stress plutôt que par étranglement. Le soit-disant « syndrome de stress », présenté comme la cause de la mort, ne peut pas être déterminé comme étant la cause de la mort après le décès, qui ne serait jamais arrivé si la police n’avait pas fait un usage excessif de la force.

Peu importe ce qui s’est passé, Mitch ne serait pas mort si la police n’était pas intervenue. Mitch est mort aux mains de la police, rien d’autre.

Pour comprendre ce procès, il est nécessaire de voir que toutes les institutions qui ont travaillé sur ce procès sont des institutions d’État. Le procureur général, les juges d’instruction, les juges, tous servent l’État. Bien que ces institutions s’occupent de cette affaire, il est évident que les flics, qui servent aussi l’État, seront protégés. Il n’y a aucune coïncidence dans le fait que le flic qui a tué par balle Rishi, 17 ans, ait été acquitté et que le procureur n’ait demandé aucune peine pour les flics qui ont tué Mitch. Nous ne devrions pas attendre d’obtenir justice de la part d’une seule de ces institutions, ni même leur faire confiance ou de reposer nos espoirs sur eux. La violence de la police fait partie de l’État qui nous opprime chaque jour. Aucun juge ne changera cela, ni même lorsqu’un verdict va être rendu ce 21 décembre. C’est donc à nous de se révolter. Avec les meurtres de Rishi Chandrikasing, Ihsan Gurz et Mitch Henriquez, encore frais dans nos mémoires, nous sommes sûrs d’une chose : si nous ne faisons rien, nous pourrions être les prochains.

Les juges ne nous protégeront pas de la police ! Nous sommes les seul.e.s à pouvoir le faire !

[Traduit de l’anglais de Autonomen den Haag,par sans attendredemain 16th december 2017]

Mexico [Prison Nord ] Lettres de Fernando Bárcenas

[reçu par mail]
Lettres de Fernando Bárcenas:
À propos d’un projet de bibliothèque autonome dans la prison nord de la ville de Mexico.
Fernando Bárcenas Castillo « Fer » est un jeune anarchiste. Il a 23 ans et a été arrêté le 13 décembre 2013, dans le cadre des protestations contre l’augmentation du prix des billets du métro. Il a été accusé d’avoir mis le feu à un l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola, depuis lors il se trouve dans la prison Nord à Mexico. En décembre 2014 il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour les délits d’attaques à la paix publique et association délictueuse. A l’intérieur de la prison, Fernando a élaboré plusieurs projets de diffusion et d’information tels des fanzines et le journal anti-carcéral “El Canero”. Fer a également encouragé et lancé plusieurs organisations de prisonnier·e·s en résistance : La C.C.P.R (Coordination Combative de Prisonniers en Résistance), la C.I.P.R.E (Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance) et le collectif des prisonniers CIMARRON.
Dernièrement, il a mis en place une bibliothèque gérée par les prisonniers eux-mêmes. Un projet de bibliothèque autonome dans la prison nord de la ville de Mexico.
L’idée de fonder une bibliothèque Aux compagnon-e-s rebelles

À tous ceux qui construisent leur chemin d’autonomie, j’écris pour rappeler qu’à l’intérieur de ces murs nous tentons d’arracher notre temps vital à la machinerie en créant des moments de lucidité dans ce monde asphyxiant.

C’est ainsi que durant ces années ont surgi des propositions de résistance, de combats isolés en cris qui se perdent dans l’obscurité jusqu’aux moments d’organisation collective informelle dans le quotidien de la vie en régime ouvert, c’est à dire la population carcérale en général. C’est là qu’a surgi depuis presque trois ans l’idée de créer un espace différent où les prisonnier·e·s puissent crier que toute cette destruction doit cesser. Nous savons que le système carcéral est conçu pour soumettre nos corps et nos esprits aux lois du commerce, c’est pour cette raison que nous n’allons pas leur demander de changer. Nous savons que l’argent est le langage des puissants et nous n’avons donc aucune requête à leur faire. Désormais, nous voulons auto-gérer nos vies à l’intérieur de ces murs, contrôler nous-mêmes nos mentalités, puisque ce que visent leurs programmes de réadaptation sociale est la création d’êtres soumis, repentis, coupables et qui de ce fait acceptent le travail, esclaves aux mains des fonctionnaires de la prison.

C’est ainsi qu’est née l’idée de fonder une bibliothèque alternative dans l’auditorium de la prison Nord mais, pour que ce projet d’autonomie grandisse et qu’il puisse fonctionner, nous avons besoin de votre appui et de votre solidarité car, à intérieur, nous sommes réprimé·e·s de façon méthodique. C’est pourquoi nous lançons cet appel à tous ceux qui se savent en guerre, nous avons besoin de vous_!!! Car c’est seulement ensemble que nous réussirons à trouver la force d’affronter la logique de ce système de putréfaction.

Ne nous laissez pas seuls dans la construction d’un espace supplémentaire d’autonomie. Notre lutte est tout aussi importante, nous aussi sommes esclaves, enfants d’une guerre, nous sommes pauvres, ils nous appellent délinquants et pour cela nous marginalisent, mais ensemble avec vous, nous démontrerons que nous sommes capables de vivre la liberté ici et maintenant, même entre ces murs de pierre.

C’est pour poursuivre ce projet que nous vous demandons de nous soutenir.

« La bibliothèque autonome » dans la prison Nord

Avec amour et force pour tous et toutes.

Fernando Bárcenas

________________

Situation actuelle du projet de bibliothèque autonome à l’intérieur de la prison.

Cher-e-s Compagnon-ne-s

Quelques mots pour vous informer de la situation actuelle du projet de bibliothèque autonome à l’intérieur de la prison.

Tout d’abord, merci de votre participation et, par les pressions exercées, de nous avoir permis d’obtenir un espace qui a rendu possible l’acceptation du projet de bibliothèque. Votre soutien est toujours nécessaire puisque, maintenant, il nous faut construire les meubles et aménager l’espace. Jusqu’à présent en effet, nous n’avons eu les moyens d’acheter ni les matériaux ni les outils nécessaires.

J’ai entendu dire qu’il y avait des personnes disposées à soutenir économiquement et en donnant des livres. C’est pourquoi il est important de dire que, pour l’instant, le principal est de collecter des fonds afin de pouvoir acheter le matériel nécessaire_: des planches de bois, des tire-fonds et des vis, des chevilles expansées, en bois, des clous, des agrafes industrielles, etc. Tout ceci est primordial car il ne sert à rien d’entasser des livres si nous n’avons pas auparavant un endroit aménagé avec des meubles pour les ranger…

L’idée est de travailler pendant ce temps de façon à ce que la bibliothèque puisse être inaugurée à la mi-décembre. Ce sera ainsi un lieu où s’exerce l’autonomie à l’intérieur de ces murs, comme un espace culturel pour la population en général  de cette prison, la mise à disposition d’outils destinés à transformer la réalité de cet univers carcéral.

Loin des dogmes idéologiques, religieux et scientifiques, la proposition est d’ouvrir un espace réel pour se retrouver soi-même.

Ceux qui participent à ce projet remettent profondément en question l’assistanat, la « charité » et les fétichismes qui conduisent différentes associations et collectifs du dehors à participer à des projets de diverses sortes à l’intérieur de la prison.

C’est pour cela que nous rappelons à toutes celles et ceux qui ont l’intention d’entrer à l’intérieur de ces murs que nous nous opposons à ce type d’activités. Car la prison est partout ; la lutte anti-carcérale ne doit pas être centrée sur « les prisonnier-e-s » des « prisons physiques » mais doit amener chacun d’entre nous à reconnaître son enfermement quotidien. Et c’est par la rupture insurrectionnelle que nous parviendrons à prendre soin de nous, chacun incendiant ses propres prisons.

Assez de prisonnierisme*! Construisons de réelles alternatives pour qu’à nouveau nous soyons ceux qui attaquent ce système… Car on ne doit pas se souvenir de façon nostalgique «d’un-e compagnon-ne prisonnier-e» mais le revendiquer dans chaque acte de guerre qui accélèrera le déclenchement de l’insurrection généralisée.

Beaucoup de courage
– Fernando Bárcenas –

* presismo en espagnol: assistanat carcéral

Cliquez ici pour télécharger le flyer (La bibliothèque autonome » dans la prison Nord):

https://liberonsles.wordpress.com/2017/11/30/prison-nord-mexico-lidee-de-fonder-une-bibliotheque-autonome/

Rome (Italie) : engin explosif devant une caserne des Carabinieri

Anarhija.info / jeudi 7 décembre 2017

Dans une époque de paix sociale et d’attentisme, il n’y pas de meilleure réponse que l’action. Une stimulation, une continuité et une secousse pour réveiller ceux et celles qui dorment.
Agir de son propre chef brise l’attentisme et l’immobilité et met le feu à ceux et celles qui ont le sang qui bouillonne.
La praxis anarchiste de l’attaque doit être la stimulation de base de l’anarchie, sinon il s’agit d’un mort qui marche. Une pratique d’action nécessaire pour nous rendre vivant.e.s dans les formes que nous pensons adéquates, hors de tout programme, de toute structure hiérarchique et verticale. Plusieurs pratiques révolutionnaires sont issues de l’anarchisme, de ses entrailles.
Nous avons décidé de prendre en main notre vie en brisant la paix oppressante qui nous entoure.

La nuit du 6/7 décembre on a posé un thermos d’acier rempli d’1,6 kg d’explosif devant la caserne des Carabinieri du quartier San Giovanni [à Rome, NdAtt.].


Nos attentions se sont portées aux principaux gardiens de l’ordre mortifère du capitalisme : les forces de l’ordre. Sans celles-ci, les privilèges, l’arrogance, les richesses amassées par les patrons se réduiraient à néant. Puisqu’elles ont, depuis toujours, la fonction de réprimer, enfermer, déporter, torturer et tuer ceux et celles qui, par choix ou par nécessité, se retrouve en dehors de leur loi.
La lutte contre l’État n’est pas simple et ne peut pas se réduire à des formules magiques. Mais les objectifs sont là et on ne peut pas toujours continuer à faire des théories et de bavardages de circonstance. Chaque individu libre, par désir et par nécessité, met en œuvre l’action directe, ici et maintenant. Il n’y a pas de délégation dans la lutte pour la liberté.
Il ne faut pas se laisser prendre par le découragement, que cette époque inculque à grandes doses.
Qu’est-ce que ces années auraient-elles été si une minorité de réfractaires n’avait pas pris en main le flambeau de l’anarchie ? Si ces compagnon.ne.s avaient attendu des temps meilleurs ? L’ancien président de la Commission Européenne en sait quelque chose, dont le Noël a été gâché [le 21 décembre 2003 deux bombes explosent à Bologna, en bas de l’appartement du président de la Commission Européenne, Romano Prodi – la revendication, qu’on peut trouver entre autre ici, signe le début de l’aventure de la Fédération Anarchiste Informelle ; NdAtt.]. Le vampire Equitalia en sait quelque chose, mutilé de quelques-unes de ses griffes [Equitalia, qui était l’agence d’encaissement des impôts de l’État italien, a été ciblée en décembre 2011, en période de crise et de restructuration capitaliste – son PDG a été légèrement blessé par un colis piégé signé par des compas de la FAI, tandis que d’autres attaques non signés ont suivi; NdAtt.]. Il doit l’avoir senti fort à la jambe, la chaleur du flambeau de l’anarchie, le sorcier du nucléaire d’Ansaldo Nucleare [R. Adinolfi, PDG d’Ansaldo Nucleare, blessé par balle à un genou le 7 mai 2012 par le noyau Olga de la FAI/FRI – les compagnons Alfredo Cospito e Nicola Gai sont en prison pour cette action ; NdAtt.].
Aujourd’hui c’est à nous de prendre en main le flambeau de l’anarchie, demain ce sera le tour de quelqu’un d’autre. Pourvu que ça ne s’éteigne pas !

Ceux et celles qui veulent rester à regarder, resteront à regarder. Ceux et celles qui ne veulent pas agir en se donnant des justifications politiques, continueront à ne pas agir. Nous n’attendons aucun train de l’espoir, nos n’attendons pas des temps mûrs. Les conditions changent grâce à la lutte. Le mouvement est mouvement s’il agit, faute de quoi il reste immobile. L’émancipation de l’individu vis-à-vis de l’autorité et de l’exploitation est faite par le premier concerné.
Et pourtant, ceux et celles qui attaquent motivent ceux et celles qui sentent l’envie. C’est ça la propagande par le fait.
Contre les flics, les politiciens et leur larbins. Contre les ingénieurs de la science et de l’industrie. Contre tous les patrons, mais aussi contre tous les esclaves. Contre les rangs des honnêtes citoyens de la societé-prison.
Cela ne nous intéresse pas de perdre du temps et de l’énergie dans la critique des réformistes… Même si nous ne nous considérons pas comme une minorité élitiste, en tant qu’anarchistes nous avons nos actions et nos revendications. Notre propagande. Chaque individu et chaque groupe d’affinité développe et renforce ses expériences dans le lien fraternel. Sans aucun spécialisme et sans vouloir imposer une méthode. Nous avons choisi celui-ci. Que chacun trouve son chemin dans l’action. L’organisation hiérarchique structurée, en plus d’écraser la liberté des individus, nous expose davantage à la réaction de la répression.
L’organisation anarchiste informelle est l’instrument que nous avons trouvé le plus approprié en ce moment, pour cette action spécifique, parce qu’elle nous permet de faire aller ensemble notre irréductible individualité, le dialogue avec d’autres rebelles à travers la revendication, et pour finir la propagande faite par l’écho de l’explosion.
Cela n’est pas et ne veut pas être un instrument absolu ni définitif.
Un groupe d’action naît et se développe sur la connaissance, sur la confiance. Mais d’autres groupes et individus peuvent partager, même de façon simplement temporaire, une projectualité, un débat, sans se connaître personnellement. On communique directement à travers l’action.

L’action directe destructrice est la réponse élémentaire face à la répression. Mais pas que. La praxis anarchiste est aussi une relance, une proposition qui va au-delà de la solidarité, brisant la spirale répression-action-répression. Les actions de solidarité sont importantes, mais nous ne pouvons pas nous enfermer dans la critique, bien que armée, d’une quelconque action répressive o d’un quelconque procès.
Les compagnon.ne.s emprisonné.e.s sont partie de la lutte, ils/elle sont à nos côtés et nous donnent de la force. Mais il faut agir et s’organiser. Le progrès du développement technologique, les politiques de contrôle et répression ne laissent pas beaucoup d’espace d’appréciation sur ce qu’il faut faire. Ils sont en train de redessiner la vie et la répression dans le métropoles. Bouger, agir, peut devenir de plus en plus compliqué.
Contrairement aux « manifs-émeutes », souvent annoncées à l’avance par un certain « mouvement antagoniste », l’imprévisibilité est la meilleure arme contre la société du contrôle. Frapper là où ils ne t’attendent pas. Aujourd’hui nous frappons au cœur de la capitale militarisée, pour défier les délires sécuritaires. Demain, qui sait, peut-être en banlieue, où vous ne vous l’imaginez pas. Ne pas laisser de trêve, mais en choisissant nous-mêmes ces moments. C’est depuis toujours le principe même de la guerilla métropolitaine. Avec la différence que la conspiration des noyaux informels ne connaît pas de hiérarchies ni de directions stratégiques. Et, grâce à cela, elle est encore moins prévisible.

L’État italien est à la pointe dans les politiques répressives et militaires. A cause de son emplacement géographique, il se trouve souvent à faire le sale travail de défense de la Europe forteresse.
Les accords récents entre le ministre [de l’Intérieur ; NdAtt.] Minniti et les sanguinaires colonels libyens en sont la dernière démonstration. Étant donné qu’ici on a atteint le nombre d’esclaves nécessaires « exploitons-les chez eux » : voilà ce qui, en plus d’être populaire, est toujours une bonne affaire.
La nuit dernière, nous avons porté la guerre chez le ministre Minniti. Les responsables directs, en uniforme, ceux qui obéissent sans discuter et crèvent sans discuter [« Usi obbedir tacendo e tacendo morir » (Habitués à obéir sans discuter et à mourir sans discuter ) était l’ancienne devise des Carabinieri ; NdAtt.], ont reçu un avant-goût de ce qu’ils méritent.

Avec cette action nous lançons une campagne internationale d’attaque contre les hommes, les structures et les moyens de la répression. Chacun.e avec l’instrument qu’il/elle considère le plus approprié et, s’il/elle le désire, en participant au débat.

 

Grenoble: le Patio solidaire cherche des soutiens

merci de faire circuler, en dehors des Faces de bouc,  twister pour des actions direces  , car au laboratoire ,l’utilisation de  face book par les individus qui étaient présent   a été rejetée par l’ assemblée générale

Une soixantaine de personnes réfugiées qui vivaient dans la rue, accompagnées par des militant·es et étudiant·es ont trouvé à se loger et habitent depuis deux semaines au Patio solidaire, un local qui servait à entreposer des tables et des armoires à l’Université.

Mais l’Université doit s’inquiéter pour ses meubles car elle exige de récupérer son local avant les vacances d’hiver. Autrement dit « tout le monde dehors le 22 décembre ! ».

Le préfet, accompagné par le directeur de l’OFII a reçu ce matin une délégation d’habitant·es du patio solidaire, ils n’ont promis ni logement, ni hébergement décent, le préfet promet seulement d’envoyer la police, si l’Université le demande, vendredi 22, pour les expulser du Patio et voir du pays si l’occasion se présente.

Si vous avez des idées pour convaincre les dirigeant·es de l’Université qu’il est plus utile d’abriter des humain·es que des tables n’hésitez pas à venir en parler au Patio.

Si vous préférez parler directement à un dirigeant vous trouverez le numéro du DGS dans l’annuaire de l’Université Grenoble Alpes. Vous trouverez le Patio rue des Résidences, à coté du carrefour de la rue des Résidences et de la rue des Universités.

 

lu surhttps://fr.squat.net/

 

Montabot (Manche) : Le pylone THT s’affaisse

[reçu par mail de stop-tht]

Chûte de pylones – Suites

Ouest-France / lundi 11 décembre 2017

Selon l’AFP, RTE (Réseau de transport d’électricité) a constaté plusieurs boulons manquants sur le pylône de la ligne Très haute tension de Montabot (Manche). Le parquet de Coutances a ouvert une enquête. Le parquet de Coutances a ouvert une enquête après la chute d’un pylône d’une ligne à Très haute tension (THT) à Montabot, lors de la tempête, dimanche.


Selon l’AFP qui cite le service communication de RTE, « il s’agit a priori d’un acte malveillant. Nous avons constaté le retrait de plusieurs boulons. Un huissier en a fait le constat ». Des boulons n’ont pas été retrouvés.
Pour RTE, l’absence de ces boulons, « associée aux vents violents », a entraîné « un affaissement latéral du pylône ». La ligne a été mise hors tension et aucun client n’a été privé d’électricité. RTE a l’intention de porter plainte.
Ce secteur de la Manche avait été le cadre de plusieurs manifestations de militants antinucléaire lors de l’installation de la ligne THT [liée à la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville; NdAtt.] , au début des années 2010.

attaque.noblogs.org

Hambourg, Allemagne : Entre appel public à la dénonciation et chasse à l’émeutier du G20

Lundi 18 décembre 2017, les flics de la commission spéciale « Black bloc » ont tenu une conférence de presse sous les projecteurs des médias afin d’annoncer de manière officielle que la chasse à l’anti-G20 est ouverte. Ce n’est rien d’autre qu’un appel public à la délation. Pour cela, ils ont mis en ligne sur leur site des photos et vidéos de personnes soupçonnées d’avoir pris part aux émeutes du G20 à Hambourg. Ils font ainsi recours à des auxiliaires de police bénévoles pour identifier d’éventuels protagonistes de 100 délits commis durant ces trois journées de révolte. Sur son site, la police d’Hambourg regroupe les personnes recherchées en cinq domaines d’enquête : « Rondenbarg ; Elbchaussee [1] ; Welcome to Hell [2] ; Pillages et jets de bouteilles ». A ce jour, jamais l’Etat fédéral allemand n’avait mené de chasse à l’homme publique d’une telle ampleur.

« Oui, nous étions à Hambourg, oui nous sommes de celles et ceux qui ont participé aux émeutes. Oui, nous sommes encore là et nous continuerons à agir contre le capitalisme, le patriarcat, les frontières et tout ce qui fait partie du monde du G20. A tous les niveaux et par tous les moyens pour lesquels nous opterons.

Les personnes recherchées par les flics ne le sont probablement pas pour des délits isolées qui entrent dans des catégories, mais pour avoir pris part à une rébellion solidaire et couronnée de succès.

Les flics ont déjà pris soin d’exciter les médias avec les rafles du 5 décembre dernier afin qu’ils relaient ces avis de recherche publics. Chaque jour on a pu comptabiliser des publications de photos de suspects dans la presse « Springer » [3], des émissions spéciales sur le contre-sommet du G20 à la télévision d’Etat ou d’autres merdes semblables produites sur le même thème par les représentants des médias dociles et main dans la main avec les gardiens de cet existant.

Quelques conseils de sécurité sont donnés à celles et ceux qui seraient ciblés par cette campagne de dénonciation publique : comme garder son calme au cas où la personne se reconnaîtrait ou reconnaîtrait des potes à elle sur les photos des flics, d’en parler uniquement en face-à-face (sans passer par le téléphone, les réseaux sociaux (facebook, twitter…) et de n’engager personne (ne citer absolument personne ou aucun fait précis) lors des discussions en direct (dans les bars et les cafés, des oreilles de citoyens traînent) ; qu’au cas où une personne serait reconnue et dénoncée par un anonyme, des anciens camarades d’école, des voisins ou autres, il est important de ne pas perdre de vue que cette enquête des flics n’est pas accablante, malgré le foin médiatique qui l’accompagne [4], de refuser tout témoignage ou toute déposition et de prévenir les structures anti-répression du coin. Il est important aussi de ne laisser aucune place aux balances, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la rue, de se montrer solidaires des personnes ciblées et d’appeler à ne jamais coopérer avec les forces de la répression.

Peu importe si nous nous sommes retrouvés derrière des barricades en feu à Schanze [5] ou nous sommes allés à la grande manif annoncée de ce samedi, ne nous laissons pas intimider !

Allons clarifier notre position aux représentants des médias qui jouent aux auxiliaires de police !

La question n’est pas seulement de savoir ce que la police et ses adeptes ont vraiment le droit de publier et de collecter, mais aussi et surtout de savoir si nous voulons vivre dans une société de contrôle et de trahison. Parlez de la dénonciation dans vos milieux !  Nous sommes plus que jamais remontés à bloc pour lutter contre cette société de gestion, de rendement et de surveillance !

https://unitedwestand.blackblogs.org/


Quelques portraits de 50 des 300 flics ayant attaqué le Rigaer 94 l’an dernier à Berlin:

NdT :
[1] Rondenbarg et Elbchaussee sont des secteurs de la ville d’Hambourg. Les recherches des flics ne concernent pas que des délits bien définis (pillage, jets de bouteilles…). Elles ciblent aussi des émeutiers présumés qui auraient agi dans certains quartiers.
[2] Slogan principal d’une manifestation organisée lors de la première journée du G20. Les recherches des flics ciblent certainement des personnes ayant participé à cette manif rapidement attaquée par les forces de l’ordre.
[3] Springer est le nom d’un magnat de la presse allemande, réputé pour être conservateur voire réactionnaire. Il est en autres propriétaire de la Bild-Zeitung, quotidien qui depuis la fin du contre-sommet du G20, a publié en « une », et ce à de multiples reprises, des photos-portraits d’émeutiers. Les journaflics de la BILD ont devancé leurs maîtres de quelques mois.
[4] N’est-ce pas le but des médias, d’effrayer celles et ceux qui se révoltent, quand il ne s’agit pas minimiser leur importance ? Ceci est une méthode d’intimidation supplémentaire pour semer la peur dans les rangs des contestataires, de pousser les personnes aux aveux, etc… Alors qu’une capture de caméras ou une photo n’a bien évidemment jamais constitué une preuve.
[5] Quartier d’Hambourg, où anticapitalistes et autonomes sont implantés depuis des décennies.

 sans attendre demain

contre le nucléaire et son monde:Un documentaire sur Moronvilliers et Vaujours (CEA)

[reçu par mail]

Salut,

En lien, un reportage extrait de complément d’enquête sur Rance 2, sur
les charmants lègues du Commissariat à l’énergie atomique à
Moronvilliers et au fort de Vaujours. La banalité atomique dans toute sa
splendeur. Alors qu’à Vaujours et Moronvilliers le CEA préparait ses
bombes, que dans le Sahara Gerboises bleues et vertes illuminaient
l’avenir radieux des « indigènes », à La Hague, des « autochtones »
récupéraient le plutonium. Les plus belles années de l’atome.
Heureusement que Johnny, les yéyés et d’Ormesson veillait à ce que la
légéreté de nos existences soit préservée.

Aujourd’hui dans une « transparence » sous secret défense, autorités
atomiques et antinucléaires cogestionnaires nous intime de préserver nos
mêmes existences, un oeil sur le radiamètre. C’est bien plus sécure et
démocratique tout de même…

La bise radioactive,
Gerboise noire (un rétif).

Le docu sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=aJiwVpZFonk

 

Céline n’a pas fini de nous empoisonner

note:  Dans notre bibliothèque du laboratoire anarchiste un livre de H.E KAMINSKI  » céline  en chemise brune ou le mal du présent » 1938 édition Ivréa , et on recopie la présentation de  « voyage au bout de l’abject louis- ferdinand Céline  antisémite et antimaçon »  2017 édition Atelier Création Libertaire .

Ce que démontre Patrick Lepetit dans Voyage au bout de l’abject, textes et surtout pamphlets à l’appui, c’est que Céline est un idéologue nazi et qu’il a été collaborateur non par opportunisme mais par conviction. Ses contemporains ne s’y sont pas trompé. À la fin de la guerre, Céline reçoit des petits cercueils dans sa boîte aux lettres, « alors », se dit-il, « je vais partir ». Il fuit le pays pour se réfugier au Danemark accompagné d’un SS. À son arrivée il se présente aux autorités allemandes. Il se cache sous le pseudonymes Louis Courtiel, jusqu’à ce qu’un journaliste français travaillant pour un journal allemand le dénonce. En 1945, Céline est condamné à mort pour haute-trahison ; il passe 555 jours « en prison », une partie à Copenhague, l’autre en hôpital psychiatrique : il a pu passer pour un déporté ! Pourtant, dans les années 50, en France, débute une entreprise de réhabilitation de l’homme et de son œuvre. Les gens qui ont défendu Céline étaient des hommes extrêmement talentueux et intelligents, comme Dominique de Roux et son La mort de L.-F. Céline ou encore Muret. Les deux Cahiers de L’Herne consacrés à son œuvre ont fait beaucoup pour redorer son blason. Un autre thème sur lequel a largement porté la discussion, c’est celui de l’antisémitisme. Sur les 6 ou 7 pamphlets, 2 ou 3 ont été publiés dans Je suis partout ou autres revues antisémites notoires. Avant d’écrire le premier pamphlet, Bagatelles pour un massacre, Céline s’est dit : « Il me manque encore un peu de haine. Je sens que ça vient ».

Avec Bagatelles, on est encore dans l’illusion de la fiction et de l’écriture romanesque. Les suivants sont des textes déjà très idéologiques avec de « l ’humour » malsain. Mea Culpa, qui fait 400 pages, n’a rien d’un pamphlet, une forme littéraire courte par définition. Pour Patrick Lepetit, on ne s’exprime pas violemment sur 400 pages : c’est vraiment que ce qui est écrit est récurrent et organique. La gauche française a accordé à Céline une place de choix. Monti, qui dirigeait à l’époque Le Monde Libertaire, a signé la pétition des années 50, « Faut-il juger Céline ? ». Georges Hénein disait : « Céline est la mauvaise conscience de la gauche ». En 1974, Céline est au programme de l’ENS. Aujourd’hui, on parle de la réédition des pamphlets avec appareil critique, peut-être chez Gallimard.

Voyage au bout de la nuit, pour beaucoup, reste un chef-d’œuvre. In fine, la question qui a divisé l’assistance lors du débat, c’est bien celle-là : faut-il séparer le fond de la forme ? Pour Patrick Lepetit et Jehan Van Langhenhoven, la réponse est clairement non. Il faut dénoncer l’imposteur et la crapule que fut Céline. C’est en ce sens que le livre est un acte politique.

Salomé Foehn
Auteure de la thèse universitaire Les Philosophes de l’exil républicain espagnol de 1939.

(1) Voyage au bout de l’abject. Louis-Ferdinand Céline, anti-sémite et anti-maçon (Atelier de Création Libertaire, 2017), 10 € – Disponible à la Librairie Publico, 145 rue Amelot 75011 Paris

Athènes, Grèce : Sabotage incendiaire des télécommunications d’OTE

Nous vivons dans un monde où tous les aspects de nos vies sont cerné par le système technologique. Les relations sociales qui se créent à travers les ordinateurs et les téléphones mobiles sont très éloignées de la vie réelle. Chacune d’entre nous est surveillé quotidiennement dans chaque coin de la ville par des caméras, localisées via le signal émis par nos téléphones mobiles, et archivées par les empreintes digitales et les échantillons d’ADN. Cette conception vise à transformer chaque personne en un numéro enregistré dans une base de données afin qu’il soit un pion prévisible et sûr du système pourri.

Notre objectif est de voir naître un monde d’individus rebelles qui prennent leur vie en main, réalisant leur désir de rébellion et de liberté.

Nous sommes donc retournés attaquer la compagnie de télécommunications OTE, poursuivant notre campagne anti-technologie.

À l’aube du 14 décembre, nous avons placé un engin incendiaire dans le système d’antennes OTE de Seych Sou.

Nous pensons la solidarité comme une arme dans le conflit contre l’État et le Capital, et c’est pourquoi nous répondons aux attaques des États répressifs contre les anarchistes qui attaquent les objectifs du pouvoir.

Solidarité avec l’anarchiste Salvatore Vespertino, qui a été emprisonné le 3 août à Florence et accusé d’avoir attaqué à l’explosif une librairie fasciste, accusation basée sur des preuves ADN.

Solidarité avec l’anarchiste Dinos Yatzoglou qui a été arrêté le matin du 28 octobre à Athènes et accusé d’avoir envoyé des colis piégés.

Mort à l’État.

Pour un Décembre Noir, pour l’Anarchie.

Cellule anarchiste « Destruction de l’existant ».

[Traduction reçue par mail]

[Via Sin Banderas Ni Fronteras et Insurrection News – Source: Indymedia Athènes]