note: cette page est constitué des morceaux choisis de comptes rendu
Les prisonniers avaient fait part de leurs revendications de manière pacifique à plusieurs reprises auprès de la direction de l’établissement (courriers, pétition signé par 25 prisonniers du QMC, refus de réintégration des cellules ou blocages de cour de promenade) des soutiens des prisonniers ont tiré un feu d’artifice le 14 juillet Les prisonniers avaient alerté l’OIP en avril 2016 et le Contrôleur général des lieux de privation de liberté :
Le 25 septembre, au centre pénitentiaire de Valence, trois prisonniers ont volé les clefs de surveillants et ouvert des portes de cellules. Quelques matelas ont brûlé, déclenchant un incendie.
Vendredi 6 janvier 2017 s’est tenu le procès de trois personnes accusées d’avoir mené une mutinerie le 25 septembre à la nouvelle prison de Valence, au sein du Quartier Maison Centrale (QMC). Impossible d’accéder à l’audience, pourtant censée être publique. « Plus que jamais, rappelons qu’il est important d’écouter et de relayer la parole des prisonniers et prisonnières en luttes et de se solidariser avec eux. » journal l’envolée
Le 27 novembre Valence (Drôme) : Nouvelle révolte incendiaire à la prison
» Il y a aucune visibilité sur ce que font les détenus dans l’enceinte du bâtiment puisqu’ils ont cassé toutes les caméras de vidéo-surveillance à l’intérieur. »
Le vendredi 10 mars, le tribunal de grande instance de Valence devra se prononcer sur le sort de José T. et Romain L., poursuivis dans le cadre de la mutinerie ayant conduit le 27 novembre 2016 au saccage d’une partie de la prison de Valence. Les détenus protestaient contre le régime de détention très strict de l’établissement.
Adeline, la compagne de R. Leroy Le jour du procès, elle a les yeux qui brillent, elle a même la pêche, car c’est son jour à elle aussi, son jour de lutte partagée contre la pénitentiaire.Devant le tribunal, nous connaîtrons La famille de José. Dés l’arrivée du fourgon où se trouve les prisonniers, toute une équipe de cousins, sœur, père monte au portail, qui sépare la rue, de la cour du tribunal pour se faire entendre de José. Ils arrivent même a prendre une photo de lui. Les représailles ne tardaient pas : à peine le procès a commencé on a fait sortir Michèle la sœur de José en accusant de filmer dans la salle…
Il est 14 h passée.
Le procès à déjà commencé, aucune info ne nous parvient, c’est le commandant qui contrôle les entrées. Une demi-heure plus tard, on est toujours plantés devant les marches du TGI, les flics font des allers-retours dans leurs camion pour se relayer, regarder leur portable. Aucun signe de tension. Nous sommes toujours à distance, on attend dans le silence et personne ne va ne serait-ce que leur demander pourquoi on ne peut pas rentrer. On a bien compris qu’ils ne lâcheraient pas là-dessus. Il est 15 h quand une personne leur dit calmement qu’on a le droit de rentrer parce que l’audience est publique. Un adjudant répond qu’on peut écrire au tribunal pour se plaindre. Castration et provoc habituelle de flic. C’est leur taf, ils maîtrisent. Ils sont détendus et discutent entre eux.
La charge des flics.
Peu de temps après, trois flics font mine d’aller vers leur camion et là le commandant dit :« On y va ! ». Ils chargent et leurs collègues postées sur les marches du TGI les rejoignent. Coups de matraques télescopiques dans les articulations (coudes, genoux) et l’estomac. Le genre de coups qui peut coûter un rendez-vous chez le généraliste et dix séances de kiné derrière. Ils chopent et se mettent à plusieurs sur deux personnes. L’une d’entre elles se retrouve les deux mains dans le dos et à genoux dans les cailloux (il y’avait des travaux devant le palais), limite les flics se bousculent entre eux pour pouvoir appuyer leur genou entre les omoplates de l’interpellé. L’autre personne se fait amener manu militari dans l’un des camions. L’un des camions part au comico.
La violence des flics a fait monter la pression et tout le monde garde ses distances avec eux. Une personne voyant les flics s’exciter sur un interpellé leurs lance : « arrêtez de l’étrangler ! ». Le commandant déboule et met un coup de gazeuse à main : « allez, barrez vous !! ».
Devant le tribunal, les flics reprennent leur place et les gens restent en retrait, méfiants, avec l’idée en tête qu’il peut y avoir une autre charge. Il n’y en aura pas.
Les deux interpellés ce jour là passeront en procès à l’autonome sur l’inculpation outrages et rébellions et violence
Plus largement, dans sa logique de contre insurrection, l’État renforce tous ses outils répressifs. La nouvelle prison de Valence en est un parfait exemple. Ce qui est alarmant c’est que des détenus qui arrivaient à supporter l’enfermement dans d’autres prisons plus anciennes décrivent comme invivables leurs conditions dans cette centrale qui ne dit pas son nom. L’isolement sensoriel, la solitude, le poids du temps et le régime ultra-disciplinaire rappellent les anciens QHS. Mais contrairement à ce qu’on peut lire parfois, ce centre pénitencier ne dysfonctionne pas. Au contraire, il joue son rôle d’élimination des indésirables.C’est donc en toute logique qu’à l’intérieur certains détenus refusent de se laisser tuer à petit feu.
La publication de cette page il s’agit pour nous de trouver pratiquement un moyen de remettre en route la mobilisation, dans l’urgence du calendrier de l’ennemi.
Le procès en appel d’un des inculpés a lieu le 14 juin à 14 H au TGI de Grenoble.
Déjà à Grenoble il est prévu le 14 juin:
Du TGI- à La BAF Apéro, repas partagé en soutien et pour se retrouver après le procès en appel de Romain Leroy. Discussion-débrief de la journée et état des lieux des luttes anticarcérales à Grenoble et ailleurs.