Archives mensuelles : juin 2016

Italie] Contre l’armée et les frontières (suite)

Leave a reply

Un chronologie de plusieurs actions de blocage et de sabotage (mai et juin 2016) contre les responsables de la machine à expulser, le régime des frontières et la militarisation de nos vies. Ces actions s’inscrivent dans un contexte de répression contre des compagnons [voir ici], mais aussi dans une continuité d’attaques visant à enrayer le fonctionnement de ces entreprises qui participent aux expulsions et à l’enfermement [on peut jeter un oeil aux précédentes brèves ici et là]

Turin : blocage routier contre les frontières

Dans l’après-midi du 2 juin, pendant qu’il y avait l’habituelle cérémonie du lever de drapeau sur la Piazza Castello [pour la fête du 2 juin ; NdT] contestée par le cortège antimilitariste qui avait lieu près de cette place, il y a eu le blocage de la circulation de Corso Vittorio Emanuele quelques routes plus loin.

Un câble d’acier a été tendu d’un côté à l’autre du boulevard, avec une banderole qui disait « Les frontières sont partout ». Chaque mur de béton, chaque mur de policiers, chaque route militarisée, chaque déportation ou rafle, chaque barbelé, chaque cage et chaque mesure répressive sont une frontière contre laquelle nous nous battrons.

Liberté de circulation, mais aussi de rester.

Pour tous et toutes, avec ou sans papiers.”

Turin, nuit du 31 mai au 1er juin : la plaque de l’École d’application militaire a été souillée avec de l’huile de vidange. En dessous est apparu le tag « Assassins. (A) ». Plus tard, le monument aux Bersaglieri [corps militaire italien ; NdT] qui se trouve dans les environs a été tâché de rouge sang. Contre la guerre et les armées, c’est possible de faire quelque chose. [Cela arrive à la veille de la fête nationale du 2 juin, traditionnel moment de défilés militaires ; NdT]

Lecce, 1er juin : selon les médias, les vitrines du bureau de la poste ont été taguées et souillées à la peinture. Le DAB est hors d’usage. Des tags contre les CRA ont été posés. “Poste Italiane” est propriétaire de la compagnie aérienne “Mistral Air”, qui, depuis 2011, collabore avec le ministère de l’Intérieur à la déportation des immigrés indésirables destinés à l’expulsion.

Turin : actions contre la déportation et et en solidarité avec les comagnon.ne.s frappé.e.s par la répression

Dans la nuit du 28 au 29 mai, la serrure de la ‘Biesse Sistemi SRL’, entreprise qui travaille à la manutention du CRA de Turin, a été mise hors-service. Une banderole a été posée, disant : « Biesse complice de l’existence des CRA. Contre toute cage ».

Dans la nuit du 30 au 31 mai, les serrures de la ‘Lavanderie Alberti’ ont été mises hors-service, sur la devanture un tag : « Complices de CRA »

Le même soir, un DAB de la poste a été mis hors service lui aussi. Sur la vitrine un tag : « Complices des déportations. Non aux frontières ».

On rappelle que Poste Italiane, avec sa compagnie aérienne Mistral Air déporte les migrants kidnappés dans les rues vers les CRA ou les nouveaux hotspot ou autres camps.

Notre solidarité et nos pensées vont à tous ceux qui sont enfermés, les migrants qui sont déportés ces derniers jours depuis Ventimille [où un campement de migrant à la frontière franco-italienne a été évacué sous la menace de la police ; NdT] et les douze compagnons frappés par la répression. Les luttes ne s’arrêteront pas.

Bologne, nuit du 23 au 24 mai, attaque de deux bureaux de poste à coup de peinture et de masses. Les DABs sont hors service. Tag « Non aux déportations »

Turin, 12 mai : les DABs de cinq filiales de la banque Unicredit sont mis hors-service avec de la peinture. Des tags sont inscrits contre les banques et les financements des industries militaires.

[Traductions un petit peu remaniées depuis Informa-azione.info et macerie]

Paris : Bref récit de la brève manif antifasciste

attaque

Paris-luttes.info / samedi 4 juin 2016

.Ce samedi 4 juin, une manif antifasciste était appelée, au départ de Stalingrad. Quelques milliers de personnes, beaucoup en mode black bloc, prennent le quai de Valmy dans une ambiance offensive. Fumigènes, tags et affiches sur tous les murs, des vitrines de magasins de bourges (notament Sandro, et Antoine & Lili, qui marquent la gentrification du quartier) et agence immobilière sont brisées.

Non loin de l’endroit où la voiture de police a brûlé le 18 mai dernier, des slogans sont entonnés : “Solidarité avec les inculpé-e-s de la voiture brûlée”, “Nous sommes tou-te-s des crameurs de voitures”, “Nous sommes tou-te-s des enfants des casseurs”.
Sur les murs, beaucoup de tags antifa/ACAB et principalement des slogans hostiles à la police [mais il faudrait garder en tête que les problèmes de ce monde ne se limitent pas aux flics et fafs, loin de là! NdAtt.]. Au niveau de la rue des Vinaigriers, les CRS en force bloquent l’avancée de la manif. Des affrontements suivent, les flics sont caillassés et ripostent à la lacrymo. Une voiture de la mairie de Paris est retournée et mise en travers de la rue. Les CRS ont vite des renforts et bloquent complètement l’avancée de la manif. Ils bloquent aussi les deux ponts piétons entre les rues des Récollets et des Vinaigriers, puis le croisement entre quai de Valmy, rue des Récollets et rue Lucien Sampaix.
Paris 4 6 2016 manif antifaSi une grande partie des manifestant-e-s a réussi à se disperser avant la nasse, quelques centaines sont bloqué-e-s sur le quai de Valmy, tandis que des CRS ont envahi le square Villemin à la recherche de manifestant-e-s et ont fini par l’évacuer et le fermer.
De longues heures après, les manifestant-e-s étaient toujours nassé-e-s sur le quai de Valmy, tout au bord du canal Saint-Martin…
Beaucoup de personnes ont été arrêtées, principalement parce que mineures et/ou sans papiers d’identité, embarquées dans un bus à priori en direction du commissariat du 10ème, info à confirmer : un rassemblement de solidarité aux manifestant-e-s nassé-e-s/arrêté-e-s est en cours rue des Recollets près de la gare de l’est. [NdAtt. : texte trouvé samedi en début de soirée]

Notes critique:Sur l’idéologie anti-islamophobe

note : actualisation pour nous  de la présentation du texte »Sur l’idéologie anti-islamophobe » Le maire( LR) de valence a favorisé une cérémonie œcuménique organisée dans le cadre du cinquantième anniversaire du  jumelage: »Il est d’autant plus regrettable que le programme officiel de ces festivités prévoie, le dernier jour, une cérémonie religieuse. En effet, alors qu’il s’agit de mettre en avant ce qu’il y a de commun entre tous ceux qui se rassembleront pour les fêtes du jumelage, ce temps religieux, fût-il œcuménique, va exclure une partie des participants ». …

on reçu par mail:

Sur l’idéologie anti-islamophobe

Ce texte entend répondre à ceux qui, parmi les communistes libertaires, sont engagés dans un combat contre «l’islamophobie» et, à ce titre, prétendent interdire toute critique de l’islam et promouvoir une théorie de la «race sociale», dans un climat pour le moins générateur de tensions, d’accusations de racisme, et même d’attaques caractérisées.

S’il date vraisemblablement du début du siècle dernier, c’est depuis peu que le terme «islamophobie» a fait une percée fulgurante comme appellation du racisme contre «les Arabes».On passe ainsi du racisme anti-maghrébin à l’effroi ou l’horreur suscités par la religion des musulmans.Les immigrés et leurs descendants ne seraient plus rejetés pour des raisons «ethniques» mais pour leur appartenance supposée à une culture originelle identifiée à l’une de ses dimensions: la religion musulmane – qu’ils sont pourtant nombreux à ne pas pratiquer, et ceci même lorsqu’il leur arrive d’en conserver quelques traditions devenues coutumières.

Se joue là un tour de passe-passe qui assimile la «race»à la religion en tant que matrice culturelle. On est face à une «mystification conceptuelle (…)

lire la suite ici et le texte en PDF

 

Voiture des flics au barbec’ : Trois manifestants en taule

attaque

Le Monde / jeudi 2 juin 2016

Un Américain de 27 ans, le cinquième suspect dans l’enquête sur l’attaque d’un véhicule de police incendié alors que deux agents se trouvaient à l’intérieur le 18 mai à Paris, a été placé jeudi en détention provisoire, selon une source judiciaire. Après son interpellation, le 26 mai, au cours d’une manifestation, il avait été mis en examen lundi pour « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, destruction de bien en bande organisée, violences en bande organisée et participation à un attroupement armé et le visage dissimulé ».

La cour d’appel de Paris examinait jeudi après-midi le cas des quatre premiers mis en examen, âgés de 18 à 32 ans, présentés comme des militants antifascistes par le parquet de Paris. La cour a notamment ordonné l’incarcération d’un des mis en examen, qui avait été remis en liberté par une précédente décision, ce qui avait suscité la colère des syndicats de police. Elle a confirmé la détention provisoire de son frère cadet. Les deux autres mis en examen qui avaient été libérés ont vu leur contrôle judiciaire renforcé par la chambre de l’instruction.
[…] Le plus jeune des gardés à vue a fait appel de sa détention provisoire, tandis que le parquet a contesté la remise en liberté sous contrôle judiciaire des trois autres. […] Les cinq mis en examen ne contestent pas leur présence sur les lieux des violences, mais ils disent ne pas y avoir participé. Aucun des cinq suspects n’a été identifié par les enquêteurs comme étant celui qui aurait lancé le fumigène.
Les suspects ont été identifiés grâce à un témoignage anonyme, mais qui s’est avéré être celui d’un policier infiltré sur place, son nom apparaissant dans un procès-verbal par erreur. Les avocats des mis en examen dénoncent une enquête bâclée et sans preuve.

Nantes: 8 mois de prison ferme et 12.000 € pour une vitrine. Ouest-France, Police, Justice… Complices ?

indymedia nantes

Lors de la manifestation de jeudi dernier à Nantes, un jeune de 21 ans a été interpellé suite à quelques dégradations sur les locaux de Ouest-France.

 Lundi 30 mai avait lieu sa comparution immédiate au Tribunal de Nantes. Comme depuis le début du mouvement contre la Loi Travail lors de comparutions immédiates, la peine a été très lourde : 8 mois de prison ferme en tout (6 mois pour cette affaire et 2 mois pour la révocation d’un sursis suite à une autre affaire) et 12.000 € d’amende ! A cela s’ajoute également… 30 € pour avoir participé à une manifestation interdite par la Préfecture… on nage en plein délire !

Mais ce qui est surtout intéressant dans cette « affaire » c’est le traitement de cette information, par Ouest-France justement, dans le journal d’aujourd’hui (voir ci-dessous). Contrairement à pratiquement tous les articles concernant les comparutions immédiates de ces dernières semaines, l’article est relativement petit et s’excuse presque du traitement de l’information concernant cette « affaire » de bris de vitres et de peinture… Mais surtout, l’article « oublie » de dire que le jeune de 21 ans a été condamné à une amende d’environ 12.000 € pour le « préjudice matériel » et… « l’atteinte à l’image de Ouest-France » * !
Non, vous ne rêvez pas, Ouest-France a trouvé bon d’aller réclamer 12.000 € de dommages et intérêts à un jeune de 21 ans qui se trouve déjà en prison pour 8 mois !

Après cela, comment s’étonner que les façades de Ouest-France soient peinturlurées ? Qu’il y ait une défiance envers certains médias ?

http://www.bretagne-info.org/wp-content/uploads/2016/05/Article_Ouest_France_Manifestation_Loi_Travail_Nantes_2016_05_31.jpg

Nous souhaiterions savoir si certain-e-s journalistes ou leurs syndicats à Ouest-France se manifesteront pour demander des explications sur cette « amende » ?

* Information publiée dans le Presse-Océan du jour également.

 

Paris/Nantes : manif sauvage et destructions

Brèves du désordre

Paris : quand la manif sauvage ravage le 15e arrondissement

Un récit de la manif
Paris-luttes (extrait), 2 juin 2016

… Au niveau du métro Sèvres-Babylone, la manif s’arrête. Le chemin vers le Ministère des Transports (en fait celui-ci s’appelle officiellement Ministère de l’Environnement, de l’énergie et de la Mer, mais bon, osef) est bloqué par la police… On aurait pu prendre des chemins de traverse, d’autres rues, le dispositif policier n’étant pas très impressionnant à cet endroit. Mais le mot a couru qu’un certain François Hollande était au même moment au parc des expositions de la porte de Versailles, où se tenait le congrès des maires de France. Héhé, ça donne envie, quand même !

Donc là, on aurait pu faire demi-tour et faire enfin une longue manif jusque là-bas, mais assez vite l’idée d’y aller en métro à circuler, puis des manifestant-e-s ont pris le mégaphone pour inciter tout le monde à y aller ensemble en métro. C’est ce qu’on a fait, dans la joie et la bonne humeur !

Pour éviter d’être pris-es au piège par les flics à la sortie du métro Porte de Versailles, on a décidé (assez judicieusement) de sortir à la station d’avant, métro Convention.

On était plusieurs centaines, peut-être un millier, je ne sais pas trop. Et là, c’est parti en manif sauvage sur la rue de Vaugirard (la plus longue voie de Paris intra-muros, ça aurait été marrant de la faire en entier cette vieille rue de bourges du Monopoly…), d’abord assez tranquillement (on s’attend), puis heureusement un peu plus énergiquement par la suite. Ça gueule « Grève, blocage, manif sauvage« , « Haaa, anti, anticapitalistes » et autres slogans habituels. Puis on tombe assez vite sur un chantier en libre service : des barres de fer et autres objets de mobilier urbain sont saisis, notamment pour ériger quelques petites barricades sur la route, mais pas seulement ! De premières banques sont attaquées, et jusqu’à la porte de Versailles, pratiquement toutes les cibles capitalistes y passeront ! Panneaux de pub bien sûr, mais aussi agences immobilières, agences d’intérim, magasin de location de voitures, etc. L’ambiance est super offensive mais ça avance assez sereinement en direction de la porte de Versailles. François, on arrive !

Arrivé-e-s face au parc des expositions, on se retrouve sans surprise face à des rangées de CRS. Et aussi au milieu de passant-e-s, et d’autres manifestant-e-s, car un rassemblement de cégétistes s’y tenait déjà.

Pendant quelques minutes, la situation ne bouge pas, on se demande quoi faire et on sent bien qu’on ne réussira pas à passer pour faire un coucou à François d’un peu plus près… Au moins on bloque complètement le tramway, mais bon, on a envie de plus que ça !

Alors on regarde vers le boulevard Lefebvre (ça monte) et on le sent pas trop. On tente de partir vers le boulevard Victor (ça descend) mais un gros paquet de CRS se mettent à courir pour nous empêcher de passer (et plus, si affinités). Ça ressemblerait presque à un début de nasse, et là, l’intelligence collective est immédiate : demi-tour en trottinant, on se redirige vers la rue Vaugirard, hop hop, re-manif sauvage ! On est quelques centaines, toujours le sourire aux lèvres sous les masques. Le Subway voit sa vitrine pétée, hop hop, et au lieu de reprendre le même chemin (pratiquement tout a été attaqué) la manif sauvage prend la rue de la Croix Nivert sur la gauche. En chemin, les banques, qui ne manquent pas dans le quartier, seront quasi systématiquement attaquées (vitrines et DAB). Des barricades de poubelles sont mises en place un peu partout pour ralentir les flics qui s’aventureraient derrière nous. Au croisement avec la rue Desnouettes, des flics sont caillassés et gardés à distance sur la gauche pendant que tout le monde court sur la droite (rue Desnouettes, donc). On court pas mal, mais c’est nécessaire, ça nous permet de continuer avec un ou deux temps d’avance. Sur le chemin, d’autres vitrines sont fracassées, notamment SFR et un magasin Nicolas où plusieurs bouteilles de champagne sont pillées (je bois pas d’alcool, mais ça m’a bien fait marrer quand même, t’inquiète – tant qu’elles ne sont pas bues sur place et qu’on garde tou-te-s notre lucidité émeutière). Certain-e-s trouvent quand même le temps de taguer des banques : « Brisons le capital« , « Brûle les banques« , etc.

Au bout de la rue Desnouettes, on reprend la rue de Vaugirard, et on repart sur la gauche dans je ne sais pas quelle rue (une banque est à nouveau pétée à cet endroit-là, ça n’arrête pas j’vous dis !).

À ce moment-là, on s’aperçoit qu’on est quand même moins nombreux-euses, la dispersion de fait a commencé. Et la flicaille en nombre commence à se rapprocher. Le mot circule pour que la dispersion se fasse bien collectivement, et je ne sais pas combien de temps ça a duré du côté de la rue Blomet mais il me semble que beaucoup se sont dispersé-e-s là, vers la mairie du 15e. J’espère sans arrestation ni heurts.

En tout cas c’était encore bien intense aujourd’hui.
La rage est toujours vive. La loi Travail et son monde, on n’en veut toujours pas.

Grève, blocage, sabotage, manif sauvage : la lutte a besoin de la multiplication des moyens d’action. Que la colère se répande, et nos perspectives révolutionnaires aussi !


Paris : une centaine de casseurs sème la panique dans le XVe arrondissement
Le Parisien | 03 Juin 2016, 01h18

« Une horde sauvage », « une violence incroyable ». De la Porte de Versailles à la Croix-Nivert (XVe), les riverains sont pétrifiés par les événements qui se sont déroulés hier après-midi. Une quinzaine de vitrines brisées, des tags… Il était un peu plus de 16 heures lorsqu’une centaine de casseurs cagoulés, armés de barres de fer, de barrières de chantier et de haches, ont fait irruption rue de Vaugirard et créé un véritable mouvement de panique chez les habitants et les commerçants.

Arrivé à hauteur de la mairie d’arrondissement, le groupe, poursuivi par les CRS, s’est acharné à coups de hache sur plusieurs fenêtres et portes, les endommageant sérieusement. Philippe Goujon, le député-maire (LR) du XVe, a immédiatement annoncé qu’il déposait plainte contre les casseurs. Ces derniers avaient manifestement infiltré une manifestation non autorisée de cheminots anti-loi El Khomri. Elle se déroulait devant le parc des expositions de la porte de Versailles, où se tient le congrès des maires de France qui accueillait la visite de François Hollande.

« Le groupe était déchaîné, et extrêmement mobile, brisant les vitrines les unes après les autres, au péril des commerçants qui se trouvaient à l’intérieur et des passants, détaille un témoin. Ces scènes insoutenables ont duré au moins une heure… » En fin d’après-midi, enfin, 17 personnes ont finalement été interpellées et maintenues à terre sur les marches de l’église Saint-Lambert, avant d’être placées en garde à vue… Mais la plupart d’entre elles, faute d’avoir été surpris en flagrant délit, ont été libérées.

Face à l’ampleur des dégâts, particulièrement porte de Versailles et rue de Vaugirard, Philippe Goujon, ne cache pas sa colère, ni son exaspération. « En matière d’ordre public, tonne-t-il, la préfecture de police est défaillante, alors que c’était autrefois son domaine d’excellence ! A quelques jours de l’Euro, mon inquiétude est à son comble. Quand les pouvoirs publics se décideront-ils à agir, alors que nous sommes en plein état d’urgence ? A chaque manifestation, le même scénario se reproduit. C’est un scandale. »


Rennes. 17 distributeurs de billets toujours hors-service suite aux violences

Le Télégramme, 01 juin 2016 à 19h32

Alors qu’une nouvelle manifestation contre la loi Travail doit se tenir ce jeudi à Rennes, la capitale bretonne panse toujours ses plaies suite aux violences de ces dernières semaines.

Les banques ont payé un lourd tribut avec des vitrines cassées, ainsi que des distributeurs de billets endommagés. À ce jour, 17 d’entre eux sont d’ailleurs toujours hors-service. Le 23 mai dernier, le préfet réunissait mairie, métropole et acteurs économiques pour installer la commission d’indemnisation promise par Bernard Cazeneuve. L’objectif : chiffrer les dégradations commises par les casseurs en marge des manifestations. Si les commerçants ont eu la confirmation que les franchises d’assurance liées aux sinistres seraient prises en charge par l’État, le préfet est resté campé sur ses positions quant à la non prise en compte des pertes d’exploitation dans le préjudice.

Baisse du chiffre d’affaires « à chaque manifestation »

Rappelons que certains commerçants ont eu des baisses de ventes jusqu’à 40% sur certains jours de manifestation. Argument du préfet pour refuser : même à Paris, à la suite de l’attaque du Bataclan, les pertes d’exploitation des commerces n’ont pas été prises en compte. Commerçants, banques et CCI ont rappelé au préfet que s’il était difficile de faire le lien à Paris entre perte d’exploitation et attentat, ce n’était pas le cas à Rennes. « À chaque manifestation, nous avons constaté une baisse du chiffre d’affaires », fait remarquer l’un des participants à cette réunion.


Nantes : la mairie, les flics et une permanence électorale

Loi travail : nouveaux heurts en marge de la manifestation contre à Nantes
Le Parisien, 02 Juin 2016, 14h02

De nouveaux heurts ont eu lieu jeudi entre manifestants et forces de l’ordre en marge de la manifestation contre la loi travail organisée à Nantes dans le cadre d’une nouvelle journée d’action, a constaté l’AFP. Peu après 13H00, plusieurs centaines de jeunes ont décidé de poursuivre leur défilé dans les rues, après la fin de la manifestation syndicale entamée vers 11H00 par 2.500 personnes, selon la préfecture, et 5.000 à 6.000, selon les syndicats, derrière une banderole de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-Unef proclamant « Retrait du projet de loi travail », et aux cris de « Ni amendable, ni négociable, retrait, retrait de la loi travail ».

Certains des jeunes manifestants ont jeté des projectiles, dont des pavés et des bouteilles, en direction des forces de l’ordre, qui ont répliqué par de nombreux tirs de gaz lacrymogènes, alors que la manifestation se trouvait en centre-ville. Un passant a fait un malaise et a été évacué par des forces de l’ordre, a constaté l’AFP. Le cortège s’est ensuite scindé en plusieurs groupes.
Après une nouvelle charge des forces de l’ordre, un manifestant a été blessé à l’arcade sourcilière par un projectile et évacué, la tête en sang, par des équipes médicales du cortège, a constaté un photographe de l’AFP. Il souffre d’une plaie au front et a été pris en charge par les pompiers, selon la police, qui a indiqué par ailleurs qu’au moins une personne avait été interpellée.

Plusieurs incidents avaient auparavant déjà émaillé la manifestation.

Arrivés vers 11H30 devant le siège du Medef de Loire-Atlantique, certains manifestants ont lancé fumigènes, pétards et billes de peinture sur la façade.
Peu après, un face-à-face d’un quart d’heure entre plusieurs dizaines de jeunes, cagoulés et le visage dissimulé, et les forces de l’ordre, a eu lieu au niveau d’un pont menant au commissariat central, dont l’accès a été fermé par des barrières anti-émeutes.
Aux cris de « Tout le monde déteste la police« , des manifestants ont tagué l’une de ces barrières d’un « Nike la police » et jeté fumigènes et bouteilles remplies de peinture rose, vers les forces de l’ordre, qui n’ont pas répliqué.
Le cortège est ensuite reparti, en chantant notamment l’Internationale.
Vers 12H30, les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes, en réponse à des jets de projectiles lancés par des manifestants, qui venaient de s’en prendre aux vitres de la façade de l’hôtel de ville. Peu avant, la façade de la permanence du député écologiste François de Rugy avait été visée par des jets de peinture.

Brest (Bretagne) : coup de chaud pour le temple de la consommation

Brèves du Désordre

Brest. Chariots incendiés au Carrefour Iroise, bureaux endommagés

Le Télégramme, 28/05/2016 à 16:10

Il est un peu plus de minuit, dans la nuit de vendredi à samedi, quand les pompiers sont appelés pour se rendre au magasin Carrefour Iroise, à Brest.

Plusieurs chariots ont été rassemblés et empilés les uns sur les autres sur 100 m² par un groupe de jeunes, avant d’être incendiés. La fumée s’est propagée à quelques bureaux, qui ont été endommagés.

Grenoble : sabotage à l’acide de 70 composteurs de tram

 repris  à partir de Brèves du Désordre

A Grenoble, 70 valideurs de tickets de tram ont été dégradés en l’espace d’un week-end

F3 Alpes, 02 juin 2016 à 19:57

Dans l’agglo de Grenoble, les détériorations des valideurs, bornes d’achat ou abris sont quotidiennes. Mais des actes de vandalisme de cette ampleur, c’est du « jamais vu ! », explique la Sémitag, responsable des transports en commun, après « un mouvement sauvage » sur 70 valideurs.

Vous l’avez peut-être remarqué, pour composter son titre de transport avant de monter dans le tram, il faut s’y prendre à plusieurs fois. En cause, les valideurs du réseau TAG, qui sont régulièrement cassés.

Jusque-là, rien d’exceptionnel, explique Benjamin Berard, responsable marketing et communication de la Sémitag. En effet, la société « reçoit tous les jours des signalements de dégradations sur les valideurs, les abris ou bien les bornes d’achat de tickets« .

Mais ce n’est rien, comparé au week-end du 21 et 22 mai, durant lequel 70 valideurs ont été cassés, sur les 550 du réseau, « au cours d’un mouvement sauvage ». « Du jamais vu », selon la Sémitag, qui a les réparés la semaine suivante.
La méthode employée pour les briser n’a pas été divulguée par la société, mais un salarié a évoqué des destructions avec de l’acide. Aucune plainte n’a été déposée auprès des services de police. Car la priorité, indique la Sémitag, est de remettre en état de marche les valideurs endommagés tous les jours, le plus vite possible.

Amiens (Picardie) : Double évasion à l’ancienne !

attaque

Courrier Picard / mardi 31 mai 2016

Lundi soir, deux hommes se sont évadés de la maison d’arrêt d’Amiens en sciant les barreaux et en passant par les toits. Ils sont activement recherchés par les hommes de la police judiciaire d’Amiens. Les deux hommes sont passés par les toits des ateliers. Un complice les attendait certainement à l’extérieur. Ils ont utilisé des cordes, attachées à un arbre, dans un jardin proche.

Selon nos informations, les hommes de la police judiciaire se sont rendus sur les lieux vers 1h30 dans la nuit de lundi à mardi. Ils ont saisi les cordes laissées par les fugitifs ainsi qu’un grand sac ayant probablement servi à transporter le matériel.

Le complice a été interpellé par les policiers. Les deux fugitifs sont activement recherchés. Il s’agit de deux personnes de nationalité Grecque et Albanaise. L’un était en détention pour trafic de stupéfiants, le deuxième pour cambriolages multiples.

Une évasion similaire a eu lieu en novembre 2015. Trois détenus avaient scié leurs barreaux. Ils étaient eux aussi passés par le toit des ateliers avant de s’enfuir par les mêmes jardins. L’un s’était rendu à la police à Reims, les deux autres avaient été interpellés en Norvège quelques jours plus tard.