Archives mensuelles : juin 2016

un texte de « Préliminaires » , une perspective anti-industriel

note du laboratoire anarchiste:On a choisi ce texte de Miguel Amoros extrait du livre  »Préliminaires » une perspective anti industrielle

La rupture avec le capitalisme est elle possible à partir de la ville ?

Dans un contexte de crise écologique , économique, politique et sociale , les attaques contre le territoire s’intensifient. Comment empêcher la destruction du territoire à partir de la ville ?

« Ville » n’est pas le mot adapté pour désigner les agglomérations urbaines actuelles, esclaves des véhicules , sans limites , sans unité et sans projet commun. Il serait plus juste d’utiliser le terme « conurbation », car la conurbation fait tout de même partie de même territoire, même si elle en est la partie détruite.La défense du territoire est aussi une défense de la ville , si l’on veut la ramener à son sens premier, c’est à dire la dés-urbaniser. Par ailleurs , la marchandisation complète du territoire ruine ce qui pouvait rester libre et de gratuit du mode de vie rural, qui été totalement transformé en mode de vie suburbain. Du côté créatif , on peut combattre parfaitement la destruction territoriale depuis les quartiers urbains en établissant des ponts avec la campagne, soit pour s’y installer , soit pour ramener la campagne dans la conurbation . Il n’est pas nécessaire d’en dire davantage sur les groupes de consommateurs où les potagers urbains. Du côté de la résistance , les contingents nécessaires pour s’opposer aux attaques du pouvoir devront forcément venir des conurbations étant donné que la campagne est quasiment dépeuplée. En résumé, à la campagne comme dans les conurbations , il faut promouvoir des modes de vie non capitalistes, c’est à dire tout ce qui peut être en marge de l’économie et de l’État, tout en organisant la résistance contre les agressions constantes que le territoire subit.

Cette opposition est -elle compatible avec le mode de vie urbain ?

Il est évident qu’il existe une énorme opposition entre l’espace , tel qu’il est modelé par la marchandise , et celui qui abriterait une humanité libérée. La même opposition ex le temps humain. La façon , de vivre imposée par le capitalisme : faire payer et encaisser pour tout, est absolument incompatible avec un mode de vie biologique et culturellement équilibré , solidaire et libre.

Comment se passerait la défense du territoire à partir de la ville ?

La défense des quartiers serait -elle un bon point de départ pour défendre la terre ?

La décision de combattre de l’intérieur comme de l’extérieur de la conurbation résulte de la prise de conscience du conflit réel provoqué par les contradictions du système de domination, qui sont bien visibles dans le changement climatique, la destruction du territoire et l’exclusion sociale. Les contradiction principale, qui vient de l’extérieur , se joue entre les nécessités illimitées impliquées par la croissance et les ressources très limitées que la technologie ne peut pallier.En contrepartie, la plus grande contradiction interne réside dans la même production capitaliste quand le prix du travail toujours à la baisse, et l’éclatement des bulles financières ne permettent pas d’atteindre le niveau de consommation nécessaire à l’obtention des profits suffisants ; en d’autres termes, quand l’extraction de la plus value ne suffit plus à assurer la progression des capitaux.

La lutte contre les inégalité et la marginalisation des quartiers revêt, encore timidement , un double aspect : d’une part, avec la mise en œuvre de moyens d’auto-organisation et d’autodéfense au sein d’assemblées de quartier ou de comité de défense . Ce sont des indicateurs de la décolonisation de la vie quotidienne et la désétatisation de la vie publique

Que faire du concept de lasse dans le cadre de défense du territoire ?Existe-t-il une classe ouvrière Y-a-t-il lutte de classe ?

Après s’être emparé de toutes la société et avoir colonisé tous ses aspects, le capitalisme engendre des antagonismes constants qui sont source de conflits. La société capitaliste est divisée. Quand une partie est consciente d’elle-même, de sa force et de ses possibilités , elle forme une classe. L es classes ne sont pas des facteurs sociaux stables ; elles évoluent et se transforment en fonction des résultats changeants des alliances et des affrontements qui les opposent.Elles sont des produits historique.Dés lors qu’un pouvoir séparé est parvenu à se construire ,il y a une classe dominante et une population dominée. Une classe propriétaire de l’État et une population sous tutelle. La capacité de celle-ci à former une classe en soi dépend de la conscience qui peut naître de sa résistance à la domination et de ses tentatives pour s’en libérer.

Dans les conditions actuelles e production et de consommation,les travailleurs ne forment pas une classe. Ils ne constituent pas un monde distinct , avec des règles et des valeurs propres. Ils ne désirent pas sortir du système mais aspirent seulement à l’intérieur de celui-ci. Ils sont incapables de la moindre autonomie ; ils agissent toujours par l’intermédiaire de médiateurs. C’ est ainsi parce que le conflit autour du travail ne va pas au-delà du capitalisme ne projettent pas son dépassement et se maintient toujours sur son terrain : le travail n’a jamais été que l’autre face du capital.La lutte pour les salaires et l’emploi ignore manifestement la nature du travail et ses conséquences Exemples récents:les mineurs ne se sont jamais posé la question de l’impact des activités extractives sur l’environnement ; les ouvriers qui fabriquent les automobiles ou les réfrigérateurs, ou ceux qui construisent des autoroutes ou des centrales nucléaires, ne s’interrogent jamais sur la finalité de leur activité. Ils ne s’interrogent pas sur l’utilité sociale du travail et demandent moins encore son abolition comme marchandise : ils souhaitent simplement sa conservation et une meilleure rémunération. Ce qu’ils veulent réellement , c’est accéder à la marchandise , ne pas déserter son monde ; avoir un mode de vie consumériste qu’ils ont intériorisé, ne pas s’en détacher.

La marchandise est la vie quand la vie n’est plus qu’une marchandise. Quand rien d’autre ne compte , l’accès assuré à la marchandise est tout.Ces luttes ne dissolvent pas les conditions présentes, car elles n’ont rien à voir avec la lutte des classes. Quand l’empire de la marchandise est total, la classe antagonique, véritablement anticapitaliste, ne peut pas se forger depuis l’intérieur, depuis le travail , mais du dehors, à partir du vivant : dans le combat pour l’agora et la justice sociale, dans l’agro-écologie et la défense du territoire. Ce sont des luttes où le travailleur peut se détacher de l’aliénation qui le place en dehors de lui.

La constitution de la liberté est au dessus de tout droit du travail.

S’il y avait un exode urbain vers la campagne , comment se passerait ce repeuplement s’il devenait impossible de vivre en ville , comment cela affecterait-il la campagne , la ruralité ?

L’impossibilité de survivre dans les conurbations amènera sans doute les populations vers la campagne

et les incidences sur le territoire dépendront de la façon dont ce processus se réalisera. S’il se réalise de manière consciente , la ruralisation ne sera ni traumatique, ni désastreuse.Elle donnera à des communautés villageoises. Si elle se produit sans conscience sous l’emprise de la faim, elle sera désordonnée et prédatrice, occasionnant chaos et violence, puisque domineront alors les bandes de désespérés et les mafias. Elle donnera lieu à l’apparition de mini-États militaristes. Et que l’humanité de la fin de la civilisation passe par des voies populistes ou fascistes, ou au contraire qu’elle choisisse les chemins de l’émancipation, dépendra alors du dénouement d’un processus de luttes sociales beaucoup plus intense que tous ceux du passé.

Comment se ferait les alliances entre les luttes , théoriquement toujours plus nombreuses, de défense du territoire et les autres luttes plus traditionnelles ?

Les luttes salariales , ou celles contre les coupes financières dans la protection de la santé, contre les expulsions ou contre l’augmentation des transports publiques ou de l’électricité, sont légitime et nécessaires, car pour ceux qui sont englués dans la société de marché, la survie est primordiale.Cependant , seul la défense du territoire peut leur donner des perspectives anticapitalistes et catalyser la formation de communautés. La connexion des luttes les unes avec les autres n’est pas facile, car la volonté d’amélioration de la survie qui domine dans les unes et la volonté de se séparer du système qui sera dans les autres sont des phénomènes opposés . En outre , la défense du territoire est presque toujours pensée d’un point de vue citoyenniste qui isole les problèmes et essaie de les rendre compatibles avec le progrès capitaliste. Cela apparaît de manière évidente lors des conflits NIMBY(« pas dans mon jardin »)et dans la manière de rentabiliser l’exclusion à travers l’ « économie sociale ». rconséquent , dans les circonstances actuelles , quand la radicalisation ne paraît pas désirable à la majorité, et si malgré tout le contact s’établit , alors il est probable que les mécanismes intégrateurs s’imposent .

Comment serait l’équilibre , instable en apparence, entre la crise écologique et la crisee la valeur dans lae capitalisme ?

Il n’ya pas équilibre mais interaction. Il y a ceux qui, après la débâcle financière, pointent la crise de la « valeur »proclament la perte de la fonction de l’argent , de son expression matérielle, ce qui n’est pas certain.Le corralito argentin ne s’est pas reproduit.La confiance en l’argent ne s’est pas évaporée et donc celui-ci conserve la valeur d’échange : il traduit cette valeur . Le développement capitaliste, tout en zigzaguant sur le chemin du crédit , continue sa route, et par conséquent les effets de la baisse de taux de profit ,la chute de la « valeur » peuvent encore être compensé, en particulier avec la destruction du territoire, c’est à dire avec sa transformation en force productive : éoliennes, fracking, culture transgéniques, incinérateurs, infrastructures ….und au reste , la crise revêt des aspects variés : économique, culturel, politique, économique, énergétique, démographique, alimentaire, sanitaire, urbain….Il s’agit d’une crise globale, signe de la fragilité, du capitalisme contemporain. Quand le bateau sombre –quand le productivisme se révèle problématique –, chercher la cause prière ou la relation entre toutes les causes n’est pas le plus important : ce qu est urgent , c’est tout autant de sauver et d’organiser la survie de la collectivité que de démanteler la mégamachine

questionnaire pour la charla du 26 avril 2014

l’ateneo associatif Nosaltres , quartier le Lavapiés, Madrid

pour télécharger ce texte en entier  appuyer  ici

 

valence [Drôme]un jeune homme condamné à 6 mois de prison pour l’agression d’un maton

FR 3 photo du  19 octobre 2015 à 16:37 d’une manifestations des matons de valence qui demandaient  plus d’effectif déjà avant le transfert des prisonniers

 

dauphiné libéréle transfert a été effectué vers le nouveau  centre pénitentiaire le 8/11 2015

dauphiné libéré 17/06/2016

En quelques semaines , plusieurs surveillants du centre pénitentiaire de valence ont été blessé lors d’agressions . C’est d’ailleurs pour cette raison notamment qu’ils manifestaient mercredi 15 juin devant l’établissement dénonçant les problèmes d’effectifs auxquels ils sont confrontés

hier un détenu du centre pénitentiaire comparaissait devant le tribunal correctionnel pour l’agression d’un surveillant commise le  9 juin

vers 15h15 ce jour là , Dany …., un jeune valentinois né en 1966 a violemment frappé un gardien de prison qui venait sonder les barreaux , en clair pour vérifier les barreaux n’avaient pas été sciés.Au moment où l’agent pénitentiaire entra dans la cellule , il fut frappé d’un violent coup au visage. ; Sonné, il parvint tout de même à ressortir non sans que le jeune détenu n’essaie de le frapper de nouveau à coup de pied…..

Paris] Bref récit de la courte manif sauvage partant de répu ce 14 juin

133220254314 juin. Beaucoup d’entre nous étaient frustré-es de la manif de l’après-midi. Non qu’il ne ce soit rien passé. Le monde était là, les flics aussi. Le tableau final est plutot joli, mais à vivre chacun-e ça n’a pas été forcement un moment les plus libérateurs. Un mot tourne, ce soir on continue l’émeute, et on se déchaîne un peu de la frustration de la journée.

République 21h. une bonne centaine de personne n’est visiblement pas là pour débattre à nuit debout, et zone un peu autour de la place. Peu de flics a l’horizon, c’est plutôt en mode bière. Mais on apprend qu’un camarade se fait contrôler par les GPSR dans le métro. Ni une ni deux, on descend et on libère le camarade des griffes de ces auxiliaires de police, racketteurs de pauvres, nouvellement portes-flingue. ils sortent du métro, en bon cow-boys mais se font rapidement repousser par des jets de cannettes. L’un d’entre devra se faire calmer par ses collègues pour ne pas finir à l’hôpital. Les poubelles recouvrent la voiture des simili-flics, tags, vitres cassée, fumi à l’intérieur. Spectacle. On commence a être nombreu-ses-x ( peut-être 500) dont pas mal masqué-es, et la nécessité de partir avant que le dispositif policier ait le temps de se mettre en place se fait sentir.

f-18Longs moments, à hésiter, à vouloir rester là voir la voiture se consumer, à penser qu’on est pas assez au vu de cette place gigantesque. Mais tant bien que mal, avec la menace de l’intervention des flics nous partons. Sur le chemin un chantier, chacun-e peut trouver avec quoi s’amuser. Banques, intérim, agences immobilières, darty, dia, autolib, velib tout y passe. Les slogans sont gueulés, “loi, travail, ni l’un ni l’autre”, “on va tout péter…”, “nous sommes de ceux qui niquent la bac”. Il n’y aucun flic à l’horizon, sauf une voiture qui à notre vue met sa sirène pour partir le plus loin possible. On est speed mais on a prise sur les choses, on peut s’arrêter quand on veut, aller où l’on veut.

A Belleville, après avoir croisé une brigade de 8 baceux casqués, bouclier et télescopique à la main les chosent s’accélèrent. Alors que certain-es semblent avoir envie de s’arrêter là, d’autres tentent de remonter la rue ramponneau pour taper le commissariat. Sur le chemin les gens du quartier les encouragent, mais les baceux, en passe d’être rejoints par leurs collègues, on prit le groupe déjà bien dégarni en chasse. Panique, dispersion au niveau de la cible, le manque de connaissance réciproque empêche l’écoute et la confiance et le groupe se disperse – à mon avis – un peu tôt. ( ou un peu tard, c’est selon). Durant les deux heures suivantes, les flics tournent dans le quartier. Ils arrêteront au moins 4 personnes.Retour ligne automatique
Retour ligne automatique
Solidarité avec les gardé-es à vue de la journée, la préfecture annonce des déferrement au tribunal demain 16 juin. Retour ligne automatique

Continuons le début, détruisons ce qui nous détruit.

ck8khbfwsair0z4.jpg_large ck71brewkaaqehk.jpg_large ck79lbmxeaa1fav

[Publié sur indy nantes, 16 juin 2016]

D’autres infos et des traces de la rage destructrice qui s’est exprimée dans les rues de l’ouest parisien plus tôt dans l’après-midi sur brèves du désordre

2016-06-14_paris_antipub50nuances-pli-d5652-9a6d8

Dans la bibliothéque du laboratoire anarchiste: Jules Andrieu – Notes pour servir à l’histoire de la Commune de Paris

la bibliothèque improbable du laboratoire anarchiste est à prêt libre selon les horaires de permanence sera consultable tout l’été
ce livre paru dans la collection ceux d’en bas chez libertalia vaut un instant s’arrêter pour le lire
notes de lecture qui n’est pas de nous mais …

Jules Andrieu – Notes pour servir à l’histoire de la Commune de Paris
Éditions Libertalia, Paris, 2016.

« L’histoire pour tous ne saurait être abandonnée à des réactionnaires souriants. » Belle maxime pour qui s’intéresse à l’histoire des luttes. Elle est tirée de la postface à la deuxième édition de La Commune n’est pas morte, d’Éric Fournier, par l’excellente maison Libertalia, laquelle vient d’enrichir son catalogue d’un nouveau titre sur la Commune : Notes pour servir à l’histoire de la Commune de Paris. Leur auteur, Jules Andrieu, fut le chef du personnel de l’administration de Paris, délégué aux services publics de la Commune. Ce texte avait été édité pour la première fois en 1971 – chez Payot, avec une préface de Maximilien Rubel, reprise ici en postface. L’édition d’aujourd’hui, augmentée d’un texte (« Récit de mon évasion », où Andrieu raconte comment il put échapper aux Versaillais) et de deux portraits de l’auteur, tous documents retrouvés Entre-temps, est préfacée par le premier éditeur du texte, Louis Janover. Nous voici donc en bonne compagnie. Aucun réactionnaire à l’horizon, pour sûr. Par contre, on pourrait dire que ça manque un peu de sourires… Mais bon, ce n’était pas le style de Jules Andrieu.

Né à Paris en septembre 1838, l’auteur des Notes avait donc 32 ans au moment de la Commune (qui commence, rappelons-le, en mars 1871, pour se terminer par la Semaine sanglante fin mai de la même année). C’est un âge « moyen », pourrait-on dire, parmi les membres de la Commune : cette dernière, proclamée comme telle le 28 mars (après les élections au conseil municipal de Paris du 26 mars), comprenait des « anciens », vétérans de 1848 comme Charles Delescluze, 62 ans, ou Félix Pyat, 61 ans. Mais il y avait aussi des jeunes, comme les blanquistes Raoul Rigault, 24 ans, et Théophile Ferré, 25 ans. Andrieu, lui, avait déjà une « carrière » derrière lui : étudiant brillant, il avait refusé, par convictions politique et morale, d’accepter des postes « politiques » sous l’Empire, préférant une place d’obscur gratte-papier à l’Hôtel de Ville de Paris, soit, à ce moment-là (1861), la préfecture de la Seine, dirigée par un certain baron Haussmann. « J’ai revu sous la Commune mes notes d’employé, écrit-il. Cela m’a fait grand plaisir de voir qu’elles étaient bonnes. Il ne me coûte pas d’avouer que, comme chef d’administration, le sénateur Haussmann était un homme juste et que, d’un autre côté, ces dix ans d’habitudes administratives ont été fructueuses pour mon esprit qui s’est assoupli aux longues besognes et pour mon champ d’observations morales et sociales, qui s’est agrandi au contact immédiat du public. […] De mon passage dans les bureaux de l’Hôtel de Ville et de trois mairies, j’aurai au moins retiré le secret de me dompter, corps et intelligence, à un travail méthodique. […] Les cheveux de quelques-uns de mes fougueux amis politiques s’en dresseront peut-être d’horreur : je finissais par ne pas détester mon bureau, qu’on me rendait d’ailleurs tolérable. » Bureaucrate et fier de l’être ? Pas seulement. En effet, Andrieu consacrait alors une bonne partie de son temps libre à un « cours d’enseignement secondaire aux illettrés, ouvriers, petits commerçants et employés de commerce », cours ouvert en 1863 « très simplement et sans fracas » chez lui, rue Oberkampf, dans l’intention de « doter [s]on parti et [s]on pays d’un élément de résurrection. » Quand il parle d’illettrés, il faut entendre, à la différence d’aujourd’hui, des personnes qui savaient lire et écrire, mais qui n’avaient pas pu pousser plus loin leurs « humanités » ; le parti ici évoqué est bien évidemment celui de l’opposition à l’Empire : « Je citerai parmi les ouvriers qui vinrent à mon appel H. Tolain, le futur député […], Debock que je devais retrouver si dévoué et si actif à la tête de l’Imprimerie nationale sous la Commune ; Varlin, fusillé maintenant, et d’autres. Car je veux rester sur le souvenir du bon et noble Varlin. » Mais ce n’est pas tout : ce bureaucrate et enseignant légèrement paternaliste noua aussi des amitiés avec des poètes, dont le moindre n’était pas Paul Verlaine. Voici donc le personnage qui va d’abord être nommé le 29 mars « chef du personnel de l’Administration communale de Paris », puis être élu à la Commune le 16 avril lors d’élections complémentaires et délégué de cette dernière aux Services publics.

Andrieu était bien placé pour connaître la fonction stratégique de ces services publics : « De toutes les machines de guerre que le gouvernement de Versailles préparait contre la Commune, celle dont l’effet lui paraissait le plus certain était à coup sûr la brusque interruption des services publics. » Et d’évoquer les défunts qui ne seraient plus enterrés, le gaz qui aurait manqué, les fontaines publiques taries, les immondices amoncelés dans les rues et, pour finir, les égouts qui débordent (ici, difficile de ne pas penser à cette partie de la guerre israélienne contre les Palestiniens qui, en détruisant des infrastructures vitales, a déjà provoqué des inondations nauséabondes dans la bande de Gaza). À Versailles, Thiers continuait à verser, sans aucune contrepartie, leur traitement aux fonctionnaires qui avaient bien voulu quitter Paris… Cependant, tous n’étaient pas partis. En effet, Andrieu relève que la politique d’Haussmann avait eu cette conséquence paradoxale de protéger et de maintenir à l’intérieur de son administration un certain nombre de républicains, simplement parce qu’ils étaient plus intègres que ses propres partisans : « ce grand agioteur, qui a trouvé tant de millions dans les rues nouvelles et les moellons neufs de Paris, savait bien qu’il ne doit point y avoir de coulage dans une administration dont le but principal était l’enrichissement de son chef. » Grâce à lui, donc, il y avait à l’Hôtel de Ville fin mars 1871 « tout un petit clan de républicains communalistes connaissant l’Administration dans tous ses rouages et, par ce, pouvant déjouer la partie civile de la stratégie de M. Thiers ». Cette remarque sur Haussmann (Andrieu va plus loin, le traitant de « chef de bande » dont l’intérêt est de maintenir « la discipline la plus sévère et la probité la plus exacte parmi les hommes qui l’aident à dépouiller une ville ») est complétée un peu plus loin par des considérations plus politiques : « L’impératif Haussmann voulait être ministre de Paris. Chef-d’œuvre de l’absurde rendu logique parce que Napoléon III disposait de deux cent mille baïonnettes ! Paris, commune ou collection de communes, devenait un ministère, et se trouvait identifié à une institution comme la Justice, l’Instruction publique, le Commerce, etc. De fait – car tout s’explique, surtout l’absurde –, si on songe d’une part à ceci, que le ministère de l’instruction publique n’a point tant pour but le développement que l’arrêt et la stagnation de cette instruction, et que l’immixtion du ministère de la Justice dans les jugements des tribunaux détourne plus souvent qu’elle ne rectifie le cours de cette justice ; si on réfléchit, d’autre part, à cela que Paris est en effet une institution, la Révolution incarnée, il s’ensuit tout naturellement que le ministère de Paris était, dans la pensée de Haussmann, le ministère de la contre-révolution, par suite la maîtresse-pièce du système impérial, pourvu qu’on lui adjoignît une soupape de sûreté, les Travaux publics, et un double coercitif, la Police et l’Armée. » Où l’on voit qu’Andrieu, pour se revendiquer bureaucrate, ne s’en voulait pas moins révolutionnaire.

Il nous donne malheureusement assez peu de détails sur le fonctionnement concret des services publics sous la Commune : ses Notes ont en effet surtout pour objet de comprendre ce qui a conduit au désastre final – du moins quelle part y ont prise les communards eux-mêmes. Il reproduit ainsi le paradoxe banal qui veut que l’on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure. Trop fasciné, peut-être, par Haussmann et son efficacité, Andrieu focalise sa critique sur la question de l’administration, qu’il oppose à celle du gouvernement. La Commune, dit-il, ou plutôt les membres de la Commune, ont voulu gouverner plutôt qu’administrer – et là réside la cause, non de leur défaite, qui aurait eu lieu de toute façon, vu l’isolement de Paris par rapport au reste de la France, mais de leur quasi-anéantissement, qui signifie, aux yeux de l’ancien administrateur, l’irrémédiable défaite de toute révolution en France, au moins pour quelques générations. Mais personne, dit-il, n’était préparé : « Si le mouvement a été si mal conduit, du 18 mars au 28 mai, c’est qu’il a eu pour chefs des hommes qui, sauf de rares exceptions, n’ont jamais rêvé semblable situation ; ils en ont été pour la plupart ou ahuris ou affolés. » Ici, c’est moi qui souligne. Je pense qu’Andrieu se comptait parmi ces rares exceptions : « Encore aujourd’hui, je pense fermement que, si tous les hommes de valeur du Parti, qui n’avaient aucune objection théorique à prendre aux affaires leur part de direction, avaient fait ce que moi, le plus obscur d’entre eux, j’ai tenté de faire, l’inévitable défaite se fût consommée, mais à coup sûr, elle n’eût pas été marquée de tous les caractères d’une déroute et d’une catastrophe. » Et il faut reconnaître que le délégué aux services publics ne manquait pas de sens politique – en tout cas après, lorsqu’il rédigea ses notes. En effet, il voit bien que les gesticulations des communards, qui avaient pris en otage, entre autres, l’archevêque de Paris, n’avaient aucune chance d’impressionner monsieur Thiers, « athée pratique ». Bien au contraire, ce dernier en profita pour alimenter sa propagande dirigée vers la province encore très cléricale. Par contre, d’une « incalculable efficacité » auraient été, entre autres, « le viol de cette coquette surannée, la Banque de France [et] la mise à l’ombre dans des endroits très inflammables de tous les titres de propriété et de toutes les valeurs immobilières éparses dans les études de notaires ou concentrées dans les grandes compagnies : Crédit foncier, Comptoir d’escompte, etc. » Karl Marx, qui eut très probablement connaissance du manuscrit d’Andrieu exilé à Londres, reprit cette position dix ans plus tard, une fois passé le moment de l’exaltation (« les communards sont montés à l’assaut du ciel », etc.). Maximilien Rubel cite une lettre de lui, datée de 1881, où il écrit : « […] la majorité de la Commune n’était nullement socialiste et ne pouvait l’être d’ailleurs. Avec une petite dose de bon sens, elle aurait pu obtenir de Versailles un compromis avantageux pour toute la masse du peuple : c’est tout ce qu’on pouvait alors atteindre. À elle seule, la mainmise sur la Banque de France aurait mis un terme aux fanfaronnades des Versaillais effrayés […] »

Au total, il faut bien avouer que Jules Andrieu nous apparaît un peu décevant, un peu gris, un peu terne. Il met un point d’honneur (d’orgueil, dit-il lui même, de sombre orgueil, ajouterais-je) à se distinguer des révolutionnaires forts en gueule (et, sous-entend-il en permanence, infoutus de faire quoi que ce soit de bien). Cela dit, il est difficile de lui en vouloir. C’est quelqu’un qui, malgré son pessimisme quant à l’issue des événements, tint à rester jusqu’au bout à son poste, ce qui ne fut pas fréquent parmi les gens de son milieu (rappelons-le : les anciens fonctionnaires de l’Empire). On le voit ainsi, dans les tous derniers moments (22 mai) diriger la construction des « barricades des abords de l’Hôtel de Ville » (titre du chapitre qui raconte la fin de la Commune). Et puis, son témoignage est tout sauf hypocrite, il raconte la Commune de l’intérieur et il vaut donc d’être lu. Je reviendrai plus tard sur celui d’un autre communard, personnage haut en couleurs tout à l’opposé d’Andrieu : Raoul Rigault, le très jeune (24 ans) préfet de police de la Commune.

Espagne : Libération de Gabriel Pombo Da Silva

reçu par mail du secours rouge/espagne
12 juin 2016
Anarchiste, Gabriel Pombo Da Silva a déjà passé près de 30 ans en détention, dont une vingtaine dans différentes prisons espagnoles. Il a également affronté toute la palette des punitions et des régimes d’isolement. En octobre 2003, Gabriel n’a pas regagné la prison après un congé pénitentiaire. Le 28 juin 2004, suite à un contrôle de police qui tourne à la fusillade, il est arrêté près d’Aachen (Aix-la-Chapelle), en Allemagne, en compagnie de sa sœur Begoña et des anarchistes Bart de Geeter et José Fernandez Delgado (lui aussi en fuite des prisons espagnoles).

Le 25 septembre 2005, José, accusé en outre de hold-up, est condamné à 14 ans de prison, Gabriel à 13, Bart à 3 ans 1⁄2 et Begoña à 10 mois avec sursis. Bart sort en 2007, José est à présent dans la prison de Rheinbach après plusieurs transferts, quant à Gabriel, il purgera sa peine à Aachen où il refusera l’obligation de travailler et devra donc rester 23 heures sur 24 en cellule. Le 16 janvier 2013, aux deux tiers de sa peine (selon les pratiques en vigueur en Allemagne), Gabriel est extradé vers l’Espagne. Il a été liberté avant-hier, vendredi, mais une nouvelle procédure semble en cours pour le ré-emprisonner dans 45 jours.

Lire la lettre de Gabriel pour sa libération (en anglais)

Paris : gros affrontements et un max de casse

info pour ceux qui ne veulent plus défiler en criant « tous ensemble » avec les flics en bourgeois et en uniformes à côté d’eux : pour ceux qui n’étaient pas à valence le 14 juin, 5000 manifestant-e-s ont défilé dans les rues de cette ville de préfecture

recopié de Brèves du désordre

Hôpital Necker vandalisé, bitume arraché, nombreux blessés : le cortège contre la loi Travail à Paris dégénère

LCI/AFP, 14 juin 2016 à 22h57.

Une nouvelle journée de mobilisation contre la loi Travail a eu lieu mardi, avec un grand défilé, à Paris à l’appel des organisations syndicales. 73 interpellations, dont 58 à Paris, ont eu lieu après des centaines de jets de projectiles sur les forces de l’ordre. Vingt-neuf membres des forces de l’ordre et 11 manifestants ont été blessés dans la capitale.

Affrontements entre casseurs et policiers, vitrines saccagées, au moins 29 policiers et 11 manifestants blessés, 58 interpellations : une nouvelle fois, la mobilisation contre la loi travail, mardi à Paris, a été éclipsée par les violences. Les heurts entre plusieurs centaines de personnes cagoulées et les forces de police ont commencé rapidement après le début du cortège, parti de la place d’Italie pour rejoindre les Invalides, et qui a rassemblé un million de personnes, selon les organisateurs, près de 80.000 selon la préfecture de police.

Ils étaient 1,3 millions de manifestants dans toute la France selon les syndicats, 125.000 selon les autorités. Le terme de « baroud d’honneur » a été récusé à la fois par Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly, les deux syndicalistes rappelant que deux autres journées de manifestations sont prévues, les 23 et 28 juin.

58 interpellations à Paris, 29 policiers blessés. Vingt-neuf membres des forces de l’ordre et 11 manifestants ont été blessés mardi lors de la manifestation contre la loi travail à Paris, selon un nouveau bilan de la préfecture de police de Paris, qui a fait état à 18h40 de 58 interpellés. Au total, 73 personnes ont été arrêtées dans toute la France.

Trois véhicules incendiés. Un véhicule de la RATP a été incendié mardi soir par un « individu masqué » place de la République, et deux Autolib ont ensuite été brûlées non loin de là par un groupe de personnes, a déclaré la préfecture de police. Les véhicules étaient vides de tout occupant. Selon un porte-parole de la RATP, une de ses équipes dans le métro à République avait été « prise à partie », notamment avec des « jets de projectiles », par un groupe de personnes peu avant l’incendie du véhicule. Un groupe de personnes a ensuite quitté la place et mis le feu à deux Autolib rue Saint-Maur, a ajouté la préfecture, précisant que ces individus étaient en fuite. Le calme était revenu dans le quartier en fin de soirée, a-t-elle ajouté.

Manifestation la plus violente depuis le début de la mobilisation. Un mur défoncé, des palettes en bois jetées, des vitrines brisées… À peine commencée, la manifestation contre la Loi Travail organisée ce mardi après-midi à Paris comptait déjà de nombreux incidents. Peu après le départ, boulevard de Port-Royal, des jeunes cagoulés d’extrême gauche ont tenté de faire dégénérer la manifestation en lançant des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.

Dans le secteur de Port-Royal, des « individus sont entrés sur un chantier pour prendre des palettes avant de les jeter sur les forces de l’ordre », qui ont dû intervenir, a signalé la Préfecture de police de Paris. Sur Twitter, la PP a appelé les manifestants à se « désolidariser des casseurs pour faciliter l’intervention des forces de l’ordre ».

Canon à eau à Paris, une première. Selon la préfecture de police de Paris, le canon à eau a été utilisé pour « permettre aux forces de l’ordre qui étaient prises à partie depuis plusieurs minutes de se dégager » près du carrefour Duroc, non loin des Invalides. Quinze policiers ont été blessés à cette occasion. « On n’a jamais vu l’utilisation du canon à eau, c’est fou », s’étonnait un retraité.

L’hôpital Necker pris pour cible. Vitrines de banques, d’opticien, de serrurier, de restaurants, supérettes, salons de coiffure ou un centre d’imagerie médicale : les casseurs s’en sont pris à de nombreux commerces, parfois sous les huées d’une partie des manifestants. Même les vitres de l’hôpital Necker, spécialisé dans l’accueil des enfants, ont été pris pour cible. À la suite de ces destructions, l’APHP (Assistance publique hôpitaux de Paris) a annoncé qu’elle portait plainte. La ministre de la Santé Marisol Touraine a dénoncé sur Twitter une « attaque insupportable de casseurs ». « Honteux. Mon soutien aux professionnels de santé mobilisés auprès des patients », a-t-elle écrit.
________________________________________________________________________________
Une voiture de la RATP brûlée place de la République
par des militants anticapitalistes

Le Figaro, 14/06/2016 à 22:58

En marge de la manifestation contre la loi travail, plusieurs centaines de militants anticapitalistes et antifascistes se sont réunis place de la République, à Paris, ce mardi soir. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre et une voiture de la RATP a été brûlée.

L’assemblée générale du mouvement Nuit Debout a notamment dû être interrompue. Ils ont entamé une manifestation sauvage dans les rues de Paris. Les militants ont également mis le feu à deux autolibs avant de saccager un supermarché Dia.
____________________________________________________________________________
Bernard Cazeneuve « indigné » par les propos et violences anti-policiers

BFMTV, 15/06/2016 à 06h34

Au lendemain de l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville, Bernard Cazeneuve, invité du 20 heures de France 2, a salué la mémoire de « deux fonctionnaires de police admirables, courageux, qui ont trouvé la mort dans des conditions absolument abjectes ».

Et Bernard Cazeneuve de poursuivre : « Cet après-midi, à Paris, parmi les hordes de manifestants violents, nous avons vu des manifestants crier ’Un policier, une balle’, ’Policiers, la France vous hait’, après ce qu’il s’était passé hier. Tout cela n’a que trop duré ».

« Je n’accepterai plus que dans des manifestations comme celle qui s’est déroulée aujourd’hui, il y ait des sauvageons qui puissent tenir ce type de propos, avec 27 policiers blessés, les vitres de l’hôpital Necker brisées, alors que l’enfant du couple tué s’y trouve. Tout cela est inacceptable », a mis en garde le ministre de l’Intérieur.

Refugees welcome », ça ne suffit pas ! Contre ce monde de frontières et de papiers !

Leave a reply
Nous sommes actuellement face aux conséquences de la normalité des conditions existantes : fuites de masse, provoquées par la guerre, par l’exploitation et par l’ordre de ce monde. Des gens sont contraints d’endurer des conditions de vies hallucinantes, des trajets et la fatigue. Puis subir ici même le nationalisme et le patriotisme, la peur de tout perdre caractérisée par le racisme, qui se solde par des centaines d’attaques et d’agressions contre les migrants et centres pour demandeurs d’asile. L’État se présente comme le bon sauveur des sans-défense et s’en vante vis-à-vis des autres États, quant au nombre de personnes qu’il « accueille », alors que dans le même temps de nouvelles lois et restrictions concernant l’accès au droit d’asile sont en train de passer. De nouveaux pays d’origine « sûrs » sont décrétés, c’est-à-dire que des gens de ces pays se font contester la légitimité à fuir, puisque c’est prétendument sûr. Dans le même temps, les hébergements restent temporaires ou bien précaires autant que possible. Ainsi, des personnes sont obligées de vivre dans des campements, bien qu’il y ait des logements vacants en masse. Ou également isolé en province plutôt que dans n’importe quel endroit où ce serait plus facile de nouer des liens, de s’agiter davantage de manière auto-déterminée.

Tous ces faits nous font conclure : nous sommes face à une période d’expulsion de masse. La machine à expulser continue à se perfectionner face à cette « crise ». Comme cela a déjà été le cas jusqu’à présent, une partie des réfugiés, qui sont exploitables pour l’économie, recevront peut-être des papiers. Mais la majeure partie n’en recevra pas. Les gens qui, en principe, viennent des « mauvais » pays d’origine, qui ont violé les lois en raison de leur situation, ou dont les raisons de fuir ou de migrer ne sont pas conformes à la définition de la domination, n’auront plus aucune possibilités (comme ils en avaient déjà très peu). Pour certains groupes de migrants à l’ombre de la crise et dans l’hystérie de la terreur quotidienne, il est désormais convenu qu’ils soient éloignés, comme par exemple pour Rome…

En ce moment, l’idée pourrait voir le jour, qu’il y ait seulement deux positions autour de ces conflits. L’une propage des peurs abstraites comme par exemple « Nous sommes en train d’être submergés ». Ce que ce « nous » pourrait signifier et qui serait précisément submergé, il est impossible de l’expliquer. Si l’on entend par là l’économie, cela présupposerait l’idée fausse selon laquelle celle-ci serait du bien commun et fonctionnerait dans le sens de l’intérêt social. Pourtant, l’ensemble des pauvres pourraient rendre compte du contraire. Malheureusement, beaucoup de ces peurs et incertitudes finissent en racisme. Car ce sont souvent les racistes qui les utilisent pour répandre leur idéologie inhumaine. Beaucoup de ces peurs répandues seraient à expliquer par une communication simpliste, par des informations et une explication irrationnelle.

D’autre part, la deuxième position s’adonne à une « culture de bienvenue » établie qui mise sur le fait que le gouvernement va y remédier. On doit seulement croire à la démocratie de manière suffisamment forte. Il n’y a absolument rien à redire à cela, lorsque beaucoup de personnes font clairement comprendre qu’elles souhaitent la bienvenue aux réfugiés et les aident. Mais si nous regardons de plus près celui qui se présente en partie comme anti-raciste, la question doit être posée, à savoir d’où vient alors la situation actuelle et où se trouvent donc l’ensemble des profiteurs du racisme institutionnel d’hier ? Lorsque des journaux, des politiciens, et habituellement les personnes de la vie publique qui chaque jour répandent de l’agitation raciste, sexiste et même social-chauviniste, sont tout d’un coup anti-racistes, le scepticisme s’avère nécessaire. Est-ce que ça revient vraiment à ces personnes de contester les conditions racistes et oppressives, ceux-là mêmes qui sont responsables de la situation actuelle, des guerres, de la pauvreté et de la misère de ceux qui migrent ? Sûrement pas ! Car il remettrait en cause leur propre monde.

Le problème n’est pas résolu avec la maîtrise de la situation actuelle aux moyens d’infrastructures. Nous vivons en permanence dans un monde qui discrimine les gens en fonction de leurs origines, de leurs conditions sociales, de leurs genres, de leurs sexualités… Un monde dans lequel l’injustice organisée est protégée par les institutions et appareils violents et militaires. Nous disons : Contre ce monde de frontières et de papiers ! Contre ce monde signifie contre les conditions dominantes, ceux qui en ont besoin, qui les produisent et qui se relient ainsi les unes aux autres.

Aujourd’hui comme hier, il y a des politiciens, des institutions et des entreprises, ainsi que des personnes qui sont responsables de la misère d’autres personnes et qui font tout pour que rien de ce qui touche aux conditions existantes et aux problèmes de fond ne puisse changer. Ce sont ces gens auxquels nous devons nous opposer si nous voulons vraiment changer les choses.

Rebels welcome ! [1]

[Traduit de l’allemand de “Attacke”, Anarchistische Zeitung – Nummer 1, Dezember 2015]

NdT:

[1] Comme pour le titre, la formule est en anglais et a été volontairement laissée comme telle dans le texte.

[Isère] Saint Marcellin Contre center parc et son monde.

reçu par mail:

Les opposants au Center Parcs de Roybon nous font parvenir cette invitation, ainsi qu’un bref rappel du combat mené localement contre Pierre et Vacance depuis des années.

Le promoteur « Pierre et Vacances » à l’origine du projet de Center Parcs dans les Chambarans a fait appel de la décision qui annulait l’ensemble des travaux prévus, mais sans attendre les résultats de cet appel, les collectifs locaux et leurs soutiens appellent à une mobilisation sur la durée.
Cette nouvelle mobilisation, se déroulera samedi 18 juin à partir de 15 h sur le champ de Mars de St Marcellin.

Tables d’information, porteurs de paroles, discussions, ateliers pratiques, concerts performances et chorales permettront de s’informer, de montrer notre opposition à ce grand projet inutile tout près de chez nous et de faire le lien avec d’autres luttes contre les autres grand travaux inutiles.

Ce rassemblement se fait à l’initiative de collectifs, organisations, opposantes et opposants, de tendances politiques différentes, réunis contre le projet de Center Parcs à Roybon.

Premiers signataires :
PCSCP, FRAPNA, Collectif grenoblois de soutien à la ZAD des Chambarans, Collectif Rhône NDDL, Editions du Monde à l’envers, Confédération paysanne de l’Isère et de la Drôme, CAC 38, Collectif jurassien d’opposants à Center Parcs, Collectif du Geai du Rousset, Coordination Center Parcs Ni ici ni ailleurs.
Soutenu par : SUD -Solidaires et GSE 38.

Brefs rappels sur la lutte de Roybon, contre les Center Parcs et leur monde.

Depuis 2007, le groupe Pierre et Vacances fait tout pour implanter dans la zone des Chambarans sur la commune de Roybon (Isère) un de ces pièges à touristes et à investisseurs dont il a le secret : un Center Parc. C’est un des projets en cours parmi d’autres à l’étude en France.
Il s’agit de construire un village de vacances privé et clos de 1 024 bungalows en location et une bulle chauffée de 30 000m2 avec végétation tropicale, bains à remous, boutiques, restaurants… Bref un véritable paradis artificiel peint en vert.

Destruction des milieux naturels
Pour installer cette merveille, il faut de l’eau et des terrains. Cela tombe bien : les Chambarans sont une zone boisée et aussi une zone humide. Pour aménager tout cela, il faut donc détruire cet environnement prétendument sans valeur mais d’une très grande richesse écologique.

Socialisation des pertes et privatisation des profits
Pierre et Vacances compte bien se faire un maximum d’argent en siphonnant les financements publics, en rachetant à bas prix la terre agricole pour la revendre au prix du terrain à bâtir et en louant très cher ses clapiers à touristes.

Des appuis politiques à tous les niveaux
Cette destruction irréversible des milieux, de la qualité et des modes de vie locaux, est appuyée par les Conseils départementaux de l’Isère et de la Drôme, ainsi que la préfecture.

La nouvelle majorité de la région Rhône-Alpes-Auvergne a aussi décidé de subventionner directement le projet à hauteur de 4,7 millions d’euros. Dans le même temps elle s’attaque aux financements de l’environnement, de l’agriculture paysanne, du social et de la culture.

Pierre et Vacances a donc maintenant le soutien de TOUS les pouvoirs politiques et instances dirigeantes.
Tout cela est justifié au nom de l’emploi à tout prix, avec pour les habitants les plus chanceux, une vie de balayeurs en CDD à temps partiel.

Une lutte locale inscrite dans la durée
Depuis 2009, des collectifs locaux et extérieurs s’opposent au projet. De nombreuses manifestations, des actions, des procédures juridiques se sont succédées.

En 2014, une ZAD est créée sur le site.

En face, les pro-Center Parc menacent de façon musclée les opposants sur le terrain.

Agir en solidarité avec les opposants
Face à cette situation et aux dangers qui pèsent sur la zone, il est plus nécessaire que jamais de montrer que l’opposition concrète aux Center Parcs ne faiblit ni ici ni ailleurs.
Nous appelons à aller nombreuses et nombreux au rassemblement organisé, le 18 juin à Saint Marcellin par des collectifs, organisations, opposantes et opposants, de tendances politiques différentes, réunis contre le projet de Center Parcs à Roybon.

Center Parcs, ni ici, ni ailleurs !
Non aux Center Parcs et à tous les grands travaux inutiles !

Collectif Confrontations.
Quelques collectifs et sites d’information sur le Center Parcs de Roybon

Pour des Chambarans Sans Center Parcs

ZAD de Roybon

Collectif ZAD Lyon

Collectif grenoblois de soutien à la ZAD des Chambarans

Le mur du collectif
: http://fr.padlet.com/GREZADPAD/nw9dl26kz2i0

[Terrorisme d’Etat] : l’armée et la police préparent des interventions conjointes

Note d’un du laboratoire anarchiste: il semblerait que cela est devenu naturel les patrouilles des militaires et la circulation de la voiture siglée vigipirate à valence , aussi les gendarmes qui filment des personnes durant une action militante ( par exemple une action péage gratuit).C’est normal, dans cette Drôme nucléarisée, mais premier département Bio de france

Brèves du Désordre
[Le 35e Régiment d’Infanterie est basé à Belfort. Dans le cadre des mesures post-attentats de 2015, l’armée est en train d’embaucher 11.000 assassins professionnels supplémentaires jusqu’à la fin de cette année. Le 35e RI a ainsi créé le 24 mai 2016 une 7e compagnie, qui comptera jusqu’à 177 hommes. Depuis juin, elle intervient dans l’opération « Sentinelle » de surveillance de la population, et interviendra à partir de 2017 à l’extérieur.
Comme le montre ce récent exercice « anti-terroriste » grandeur nature, l’Etat français se prépare à faire intervenir l’armée de façon ordinaire à l’intérieur de ses frontières, au premier prétexte venu. C’est désormais un secret de polichinelle que la présence de militaires dans les rues n’est qu’un premier pas notamment destiné à « habituer la population », afin qu’ils puissent dans un second temps mener de légitimes opérations de police contre toute dissidence qui passerait de la parole aux actes.]

Attentat terroriste (fictif) au collège de Danjoutin

France Bleu Belfort-Montbéliard et France Bleu Besançon, vendredi 10 juin 2016 à 16:25

La préfecture du Territoire de Belfort a organisé ce vendredi matin un exercice grandeur nature : deux attaques terroristes touchant les élèves du collège Mozart de Danjoutin. Un exercice pris plus ou moins au sérieux par les élèves.

Une première attaque d’abord, dès 9h30 ce vendredi. Attaque au gaz toxique dans le bus scolaire. Puis une seconde. Cette fois, il s’agit d’une fusillade dans le gymnase à côté du collège de Danjoutin. Mais les deux assaillants sont rapidement neutralisés. La priorité, ensuite, c’est de prendre en charge les blessés les plus graves et de les évacuer vers les hôpitaux les plus proches. Sur place, sont présents 27 policiers, 84 pompiers et des militaires du 35e RI.

Ni loi, ni travail : Des interdictions de manifester pour la manif du 14 juin

repris sur attaque

Attention, l’État retente le coup, plusieurs personnes participant au mouvement social contre la loi Travail se sont vu notifier samedi par les forces de l’ordre des interdictions d’être présent à la manifestation du 14 juin et dans le quartier de République. Ces décisions “individuelles” vont sûrement continuer à être distribuées dans les jours prochains, à Paris comme en province. Elles sont basées sur l’article 5-3° de la loi sur l’état d’urgence.
Plus précisément il est interdit aux personnes concernées d’être présentes dans les 5e, 6e, 7e, 13e, 14e et 15e arrondissements de Paris entre 10h et 20h mardi 14 juin et sur la place de la République aux alentours de 18h à 7h le lendemain matin. […]

NdAtt.: comme toujours, c’est bien de refuser de signer quoi que ce soit venant des flics et/ou de la justice. En surcroit, dans ce cas, si la paperasse n’est pas donnée directement à la personne visée, l’interdiction n’est pas valable (il vaut mieux regarder par le judas avant d’ouvrir sa porte…).
Quant à l’apologie du référé-liberté et de “la liberté d’aller et venir et celle de manifester”, nous les laissons volontiers aux démocrates et autres baveux en herbe du “mouvement social”.