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Madrid, Espagne : Revendication de l’incendie de deux véhicules d’auto-partage

Dans le cadre de la semaine d’agitation et de propagande contre la gentrification, la spéculation immobilière et en défense aux squats », deux véhicules des entreprises « E-Move » et « Car To Go » ont été incendiés dans les quartiers Arganzuela et Prosperidad.

Nous sommes en plein renforcement de la dernière réinvention de la démocratie et des illusions renouvelées dans les structures dépassées de l’État et du parlementarisme. L’irruption de la « nouvelle politique » dans le paysage politique a permis au système de renouveler ses structures de domination et de leur donner une nouvelle légitimité, épuisées après des années de crise. Au fur et à mesure que le cirque électoral s’est renforcé, l’agitation dans les rues a diminué. Comme toujours.

En parallèle, nous avons constaté l’infiltration et la coexistence au sein de ce qu’on appelle « les mouvements sociaux » de politicien.ne.s et de petit.e.s chef.fe.s qui ont instrumentalisé toute tentative de lutte, à travers notamment les nombreuses marches blanches de Podemos au niveau municipal, cherchant à prendre la part du gâteau du pouvoir municipal. Il est de plus en plus courant de voir des personnages comme Errejón dans les manifestations contre les centres de rétention [CIE], des parlementaires lors des expulsions de logements comme celle de la calle Argumosa, ou d’observer à quel point pullulent conseillers municipaux et tout type de politicard.e.s dans les centres sociaux squattés ou non, dans telle ou telle assemblée…

Tout est fait dans une logique électoraliste et tend à banaliser le fait que nous vivions aux côtés des gouvernant.e.s et celles/ceux qui aspirent à nous gouverner.
La récente liste d’Íñigo Errejón [1] et de son nouveau parti (« Mas Madrid ») pour la Communauté de Madrid, sur laquelle figurent de vieilles connaissances du milieu anarchiste, montre la nécessité de lancer une offensive directe et globale contre l’infiltration de la politique dans les luttes, y compris au sein même de notre propre mouvement.

Cela devrait servir de mise en garde à celles et ceux qui parlent d’action directe tout en rendant possible la cohabitation avec les institutions ou leurs représentant.e.s, la voie de la médiation par la politique et la négociation. Il n’y a pas de demi-mesure, pas de collaboration possible avec les politicien.ne.s de tous poils ni avec une quelconque institution de l’État.

Les deux côtés de la barricades sont clairement définis. Combattre la démocratie comme élément d’intégration et formule de gestion du conflit de la part de l’État est un effort permanent et actif, allant bien au-delà des dates ponctuelles de mobilisation de « masse » lors des campagnes électorales (même si ça l’est aussi).

Qu’est ce qui a conduit à la victoire de « Ahora Madrid » ? [2] Une pile de protocoles médiatiques déguisés en avancées écologiques, plus d’expulsions de logements, plus d’expulsions de sans-papiers, procédures menaçant les espaces squattés, policiers municipaux qui harcèlent et persécutent les personnes migrantes, plus de contrôle policier, de vidéo-surveillance, des fêtes et des méga-événements sponsorisés par de grosses entreprises, comme l’Orgullo, les gigantesques fêtes urbaines sous bénédiction de l’union sacrée entre l’État et le capital – l’operation Chamartín, les quartiers gentrifiés, touristiques et voués à la spéculation capitaliste, avec l’expulsion des habitant.e.s qui en résultent et la précarisation des conditions de vie déjà bien pourries dans un système fondé sur l’exploitation et la soumission.

Et tout cela sous la puanteur des innombrables entreprises de l’écologie qui émergent, des « voies vertes », des centres de loisirs parfaitement contrôlés et surveillés pour le progrès de la classe moyenne, comme « Matadero », l’idéologie du recyclage et d’autres mesures écologiques de l’étatisme européen : le but est de dissimuler le fait que les villes, comme centres de commandement du capital et du pouvoir, sont des monstres dévastateurs qui détruisent la planète et l’environnement, insoutenables à tous les niveaux pour tout ce qui ne fait pas partie du développement capitaliste. Il n’existe pas d’administration possible de la ville qui se fasse sans le contrôle social, la spéculation et les aménagements constants en fonction des besoins du pouvoir. Un autre exemple de la nécessité d’un État qui réglemente le capital par la réforme, afin de perpétuer les mêmes logiques de domination et de destruction de la terre dans le respect des paramètres démocratiques.

La technologie joue ici un rôle particulier, à nouveau ornée d’une couche de vernis de l’idéologie du progrès, de l’efficacité et de la gestion écologique : la « smart city » (ville connectée) comme projet d’une ville sous surveillance où l’information et des bases de données sont mises à disposition des entreprises et de l’État, au service du marché et du contrôle. En ce qui concerne la « smart city », on peut parler des compteurs de gaz et d’électricité « intelligents » qui permettent de déterminer à quelle fin et de quelle manière la lumière est utilisée [3], les caméras de surveillance M30 ou de Lavapiés, et bien sûr toutes les entreprises parrainées par le conseil municipal du style de “Bicimad”, “E-Move” ou “Car To Go” : attaquer l’un de ses rouages, c’est attaquer toute une logique fondée sur le contrôle et la consommation, vue comme unique forme de vie. Le capitalisme 4.0 trouve son meilleur allié dans la social-démocratie postmoderne et dans le parti de Manuela Carmena [4] et de ses acolytes.

Cette attaque incendiaire n’est qu’une petite contribution à la guerre sociale en cours accompagnée d’une petite réflexion opportune pour préciser que nos ennemis sont l’Etat et le capitalisme, ses défenseur-e-s et ses faux-critiques.

Guerre à la démocratie !

Guerre à la ville du capital !

Vive l’anarchie !

Des anarchistes.

[Traduit de l’espagnol de Contramadriz, 03.03.2019]

NdT :

[1] Jeune universitaire de gauche, chercheur en sciences politiques à l’université de Madrid. Ancien secrétaire de Podemos et député au parlement de janvier 2016 à 2019 sous le même parti.

[2] « Maintenant Madrid ! », parti politique de gauche fondé en 2015. Il est arrivé en deuxième position lors des élections de juin 2015, avec 31,85 % des voix, juste derrière le Parti Populaire. Mais l’alliance électorale avec le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol qui a obtenu 9 sièges lui a permis de remporter les élections.

[3] Equivalent des compteurs Linky d’Enedis en France.

[4] Avocate, puis juge émérite au Tribunal Suprême d’Espagne. Devenue maire de Madrid en juin 2015 sous l’étiquette de « Ahora Madrid », avec le soutien de Podemos.

Psychiatrie low-cost: la folie placée sous contraintes financières

Manque de personnel, manque de lits, recours beaucoup trop réguliers à la contrainte physique… Les coupes financières et le retour vers une logique asilaire dans les hôpitaux psychiatriques peuvent avoir des conséquences terribles sur le respect du droit des patients et leur santé mentale. Difficile d’aller mieux quand on subit de longs isolements, des contentions à répétition ou abruti par les médicaments sans voir de médecin. D’anciens patients témoignent de leurs parcours de fous.

Depuis qu’il a été diagnostiqué bipolaire, Stéphane a arrêté de compter ses hospitalisations en psychiatrie, aux quatre coins de la France et même une en Espagne. «En tout, j’ai du passer deux ans entre les murs, et j’utilise ce mot car je le vis à chaque fois comme un emprisonnement. On sait quand y on rentre mais pas quand on en sort: c’est un peu l’arbitraire psychiatrique», raconte l’ancien professeur, de sa voix calme, qui s’emballe parfois. Il a connu ce qu’on appelle la contention, quand on attache un patient pour le calmer. «A Montpellier, après que mes amis aient remarqué mes changements de comportement brusques j’ai été hospitalisé de force. J’ai été mis à l’isolement, attaché à un lit pendant trois jours. Je ne pouvais pas atteindre la sonnette d’appel, je me suis pissé dessus, je suppliais l’infirmier de me détacher, sans résultat». Aujourd’hui militant au sein d’Advocacy, une association de défense des droits des patients et membre d’un groupe d’entraide mutuel entre anciens pensionnaires des HP, il y dénonce des hospitalisations forcées et des mesures de contention pas toujours justifiées, toutes deux en augmentation depuis quelques années dans les hôpitaux publics. Forcément, le rabotage des budgets de l’hôpital public n’aide pas à développer la qualité des soins. «Le manque de soignants engendre un recours beaucoup trop important à la chambre protégée, au traitement supplémentaire et oui, à la contention. On se bat pour ré-humaniser le soin», explique Marie, une salariée de l’HP de Rouen et membre des Blouses noires. En psychiatrie plus que dans d’autres domaines médicaux peut-être, la réduction des effectifs et du nombre de lits dans de nombreux hôpitaux psychiatriques a des répercussions sur le respect des droits des patients et leur santé. Côté législatif, le nombre de patients enfermés sans leur consentement augmente depuis 2011, pour atteindre 81 000 en 2017, soit plus que le nombre de personnes incarcérées en France. Et peu sont autorisés à sortir par le juge des libertés au bout des douze jours réglementaires.

L’hospitalisation sans consentement et la détention sont deux versants différents d’un même édifice de plus en plus sécuritaire, de gestion de la folie plus que de soin. Quand une crise survient, les soignants n’ont plus le temps d’essayer de calmer en prenant à part et en rassurant: ils ont parfois une trentaine d’autres patients à gérer. Et donc emploient plus souvent qu’il ne faudrait la manière forte, en attachant un patient à son lit, en le mettant à l’isolement, ou bien en dégainant la seringue. «Un clopixol semi-retard et la personne dort trois jours, décrit Julie, une ancienne infirmière. Bien sûr, en tant que soignante, je peux comprendre que l’isolement soit parfois nécessaire, mais trop souvent, la contrainte est utilisée à tort.» Après deux ans à soigner la folie dans un hôpital du côté de la Savoie, elle l’est devenue à son tour, «folle», comme se définit ironiquement celle qui est devenue une militante anti-psychophobie. Après avoir faites des tonnes d’injections, elle les a reçues à son tour, se rappelle des neuroleptiques pris au gramme, qui « zombifient et vident le corps »; les médicaments, on n’a pas fait mieux comme prison. Et les chambres d’isolement? «Une vraie torture, à part ressasser ses problèmes, il n’y a absolument rien à faire. Certains médecins appellent ça de l’hypo-stimulation. J’appellerais plutôt cela de la privation sensorielle, on m’a même confisqué mes livres quand j’y étais », explique Julie qui a fait le décompte de ses jours passés à l’isolement: deux mois et quinze jours. «Dans mon cas, les souffrances liées de la contention ont alimenté mon ressentiment, ma révolte et ma rage, raconte Stéphane qui connaît bien lui aussi les soins sous contrainte. Chaque retour à l’hôpital provoquait des colères chez moi, qui n’auraient peut-être pas eu lieu si la prise en charge lors de mes premières hospitalisations avait été meilleures. A chaque fois que je retourne à l’HP, c’est la même punition, le même traitement: les pompiers me font rentrer de force dans le camion, et je me réveille le matin en chambre d’isolement, une pièce vide avec un matelas en caoutchouc le corps contenu par les sangles. C’est aberrant, à quoi bon?», raconte Stéphane. A quoi bon être enfermé pendant des semaines sans voir l’ombre d’un médecin? Voilà des questions qui reviennent dans la bouche des psychiatrisés conscients et lucides sur leur sort, d’autant plus que les mesures de privation de liberté s’assortissent rarement de thérapies plus douces, ergothérapies où soirées karaoké, faute de soignants pour les animer.

«La justice a abandonné face à l’autorité médicale»
L’ennui plane dans les HP où les pensionnaires zonent devant la T.V, boivent des tisanes, et errent dans les couloirs sans parfois trop comprendre ce qui les fait souffrir, faute de diagnostic, et avec comme seul traitement des cocktails d’anxiolytiques et de neuroleptiques à assommer un éléphant. L’année dernière, Irène, étudiante en psychologie, a passé trois mois à l’hôpital de Saint-Agrève sans jamais être vraiment fixée sur sa pathologie, bipolaire ou schizophrène. Heureusement, depuis sa sortie, ses hallucinations et ses angoisses se sont calmées. « Le psychiatre je le voyais une fois par semaine pendant quinze minutes pour régler les doses de médicaments. Et si j’essayais d’évoquer mes angoisses, plus j’en parlais, plus il augmentait mes doses. Les infirmiers on les voit le matin pour la prise les médicaments et c’est tout; je me suis rarement sentie vraiment écoutée.» Le manque de moyens fait se déliter les liens humains entre soignants et malades, les premiers n’ont plus le temps de prêter une oreille attentive aux remous mentaux des seconds. Auriane, infirmière depuis treize ans et membre du collectif Psychiatrie parisienne unifiée constate les mêmes dérives sécuritaires, la même déshumanisation dans l’hôpital du 19ème arrondissement de Paris où elle travaille. « On nous demande d’hospitaliser moins de jours, on connaît moins bien les gens qu’avant, on n’a plus le temps de les aider dans leur quotidien. Les patients qui restent plus longtemps, ce sont ceux qui ont été hospitalisés de force. » Un management des lits s’impose aux soignants, quand comme à Paris, l’agence régionale de santé souhaite développer les traitements ambulatoires (hors de l’hôpital), et le recours cliniques privées en supprimant des lits et en fusionnant trois HP (Maison Blanche, Saint-Anne, Perray-Vaucluse) en un seul Groupe public de santé. Folle situation, où les places dans les hôpitaux s’amenuisent pendant que le système médico-judiciaire s’emballe et place sous contrainte psychiatrique de plus en plus de personnes, depuis la loi de 2011 qui a durci et généralisé les modalités des soins sans consentement.

« On a pas mal de patients qui vont mieux au bout d’une semaine, alors on fait une demande de permission de sortie à la préfecture, et c’est quasi systématiquement non», embraye Auriane. En France, les personnes internés de force doivent passer devant le juge des Libertés et de la Détention au bout de douze jours d’hospitalisation. En 2017, les hommes de loi ont prononcé 6991 mainlevées sur les 74 929 dossiers de remise en liberté traités. «La justice a abandonné face à l’autorité médicale, tente d’expliquer Stéphane. Au sein d’Advocacy, on est en croisade contre ça, on milite pour défendre nos droits car ils sont bafoués à l’hôpital.» Le constat, loin d’être extravagant, est partagé par la contrôleuse générale des lieux de privation et de liberté, Adeline Hazan, qui a dénonce le recours banalisé et abusif aux enfermements forcés pour cause de « péril imminent » dans son dernier rapport d’activité. Pour beaucoup de patients, la loi de 2011 est comme une épée de Damoclès au dessus de leur tête: elle peut les conduire à être enfermés sans leur consentement si ils en disent trop sur leurs problèmes mentaux. Alors, au rendez-vous avec le psychiatre, certains taisent des hallucinations pour ne pas repartir à l’HP ou pour en sortir. Plusieurs fois le corps médical a asséné à Solène la menace de l’hospitalisation forcée quand elle faisait de piètres tentatives d’évasion en dévissant les vis d’une grille d’aération. « De toute façon, dans les faits, je me sentais déjà enfermée dans un univers froid et inhumain. On m’a interdit les visites pendant un temps, on m’a confisqué mon portable», se rappelle la jeune fille.

Confiscation des effets personnels
Nul besoin est d’être hospitalisé sous contrainte pour connaître les joies de l’enfermement et de l’absurdité d’un système de soins usé. Carol, une jeune informaticienne se rappelle de son arrivée volontaire au centre psychiatrique d’orientation et d’accueil de l’hôpital Saint-Anne, après une longue dépression et des envies suicidaires : «En hospitalisation libre, théoriquement on peut partir quand on veut, mais ça s’est pas passé comme ça pour moi. On m’a pris mon téléphone de force, forcé à me mettre en pyjama, mis mes affaires dans un placard sous clé, menacé d’une hospitalisation forcée. On m’a dit que c’était le règlement. Personne ne m’avait prévenu que ça se passerait comme ça. Puis j’ai finalement eu une permission un week-end, et quand je suis revenue, ils avaient donné mon lit à un autre patient. J’ai décidé de me barrer, je voulais les prévenir les infirmières mais elles étaient débordées, j’ai attendu trois heures et je suis partie.» Depuis la jeune femme est un peu prise en étau entre l’hôpital où elle ne souhaite pas retourner et le manque de structures de soins hors HP. Dans ces conditions, difficile pour elle de renouer le fil avec une vie stable, et un suivi médical sur le long terme. Le fameux tournant de l’ambulatoire, qui justifie actuellement la suppression de lits dans les hôpitaux, permettra peut-être de proposer des solutions à des patients comme Carol, en développant les lieux de soins hors les murs? «Dans les années 1970, il y a eu un courant antipsychiatrique, qui prônait la fin de l’hôpital, pour que les fous se soignent dans la ville. Mais on s’est bien fait arnaquer: le nombre de lits a été réduit et derrière, il n’y a pas eu de création de structures intermédiaires pour compenser», analyse Julie. Stéphane, qui a du mal à trouver un psychiatre dans sa région a trouvé une planche de salut au sein de son groupe d’entraide mutuel, qui lui offre un espace d’écoute, et où il peut profiter de l’expertise d’autres personnes bipolaires ou atteintes d’autres troubles mentaux pour l’aider à aller mieux. « Sans vouloir détruire la psychiatrie, je crois qu’il faut qu’on développe des thérapies alternatives, hors hôpital: une prise en charge des fous et de la folie dans une autre perspective», s’enthousiasme-t-il, en pensant aux approches « Open dialogue » fleurissant au Québec, en Europe du nord et un peu en France. Celles-ci prônent la désinstitutionnalisation du secteur psychiatrique, la prise en compte de la maladie pas uniquement dans sa dimension médicale mais aussi psycho-sociale, ainsi que le développement de réseaux de patients et de pairs-aidants, d’anciens malades qui peuvent aider les autres à guérir à leur tour, au sein de structures d’accueil moins carcérales et plus ouvertes sur la ville.

article paru dans le Monde libertaire n°1803

En lutte contre le patriarcat, mais avant tout… contre toute forme d’autorité

« Si notre désir est de détruire toute domination, il est alors nécessaire que nous allons au-delà de ce qui nous opprime, au-delà du féminisme, et au-delà du genre, parce que c’est là que nous trouverons la capacité de créer notre individualité indomptable pour affronter toute domination sans vaciller. Si nous désirons détruire la logique de la soumission, cela doit être notre objectif minimal. » (Willful Disobedience Vol. 2, No. 8.)
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En tant qu’antiautoritaires, cela fait longtemps que nous n’avons la moindre doute par rapport au caractère patriarcal du système de domination en vigueur. Dans ce modèle de société, la différence de sexe biologique (génétique) entre hommes et femmes se traduit en une construction sociale de genres et de rôles qui imposent une supériorité du « masculin » sur le « féminin ».
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Ainsi, les puissants, l’État et ses défenseurs s’efforcent de nous enseigner ce que c’est « être » une femme et « être » un homme. Dès l’enfance, on nous bombarde avec des définitions imposées, établissant des règles et des comportements, imposant des normes aux goûts et aux pratiques, cherchant à nous normaliser et à nous « différencier » les unes des autres avec des catégories fonctionnelles à l’ordre établi.
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Entre compagnonnes et compagnons antiautoritaires, il est clair que le pouvoir cherche à nous définir et nous refusons de l’accepter, déconstruisant en nous-mêmes les choses avec lesquelles l’ennemi nous contamine depuis notre enfance. Il s’agit alors à se défaire de l’éducation citoyenne, à travers la confrontation et la construction de valeurs propres qui donnent forme et contenu au sentir, à la parole et à l’agir anarchiste.
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On affronte ainsi cette dimension intérieure comme une partie de la recherche insatiable de la totalité de notre guerre contre la domination que nous amène à affronter tout ce que nous entoure, de l’intimité de nos sentiments, de la forme de laquelle nous les donnons vie, de ce que nous mangeons, de comment nous nous habillons, jusqu’à la manière que nous agissons contre l’autorité.
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Il s’agit d’aller à fond, pour tout, sans ambiguïtés ni renonciations ni compromis qui nous réconcilieraient avec la norme sociale.
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Nier l’existant, c’est déclarer la guerre à toute quadrillage du pouvoir, à ses lois, à sa culture, à son idéologie, à sa science etc. Pour cette raison, notre lutte n’est pas seulement anti-patriarcale, ni uniquement anti-spéciste, antifasciste ou anticapitaliste. Notre lutte est essentiellement ANTIAUTORITAIRE, car nous savons que ce qui est sous-jacent à toute forme ou expression de la domination (tant le patriarcat comme l’anthropocentrisme, la science, le capitalisme etc.), sont les rapports de pouvoir, les hiérarchies et le principe de la domination. Contre ces expressions autoritaires, nous dirigions notre critique destructrice, marquant une ligne de feu et de confrontation. L’objectif, c’est d’amener au  quotidien la rupture avec le pouvoir.
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Comme conséquence de ce qu’on vient de dire, notre proposition d’organisation et de vie est de lutter contre toute forme de pouvoir, purgeant nos rapports et nos vies en tension et conflit constants avec les logiques du pouvoir, construisant des relations d’affinité en libre association avec nos compagnonnes et compagnons, sans mettre en avant l’importance de leur sexe, leurs organes génitaux, leur « race » ou de leur espèce, car ce qui importe vraiment, ce sont nos négations des conditions que la société nos impose. L’important, ce sont les décisions que nous prenons pour rompre avec ces conditions et avec l’ordre établi.
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Ainsi, nous nous éloignons des fausses communautés basées sur des aspects biologiques que nous ne pouvons pas choisir, tout comme nous prenons distance de n’importe quel discours qui attribue des rôles de protagonistes ou « plus révolutionnaires » à certains sujets opprimés à cause d’une supposé transcendance à partir de leur rôle de « victime historique » que le réseau de la domination a l’habitude de les octroyer.
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Ce qui nous importe, c’est de comment nous affrontons au quotidien la vie, et pas avec quels organes génitaux nous sommes nées. Ce qui importe, ce sont nos valeurs et nos actions, notre cohérence dans la lutte, et pas notre biologie, car ce ne seront pas les chromosomes, ni le rôle social que l’ennemi cherche à nous imposer qui définiront nos affinités, mais bien notre intégrité dans la guerre contre le pouvoir.
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Ce que nous décidons et réaffirmons de façon constante et quotidienne, ce n’est pas uniquement de ne pas reproduire les logiques de la domination, mais aussi de les combattre activement, car ce que nous rejetons, ce sont les rapports de domination en soi, peu importe d’où ils viennent ou contre qui ils se dirigent, sans donner plus d’importance à l’une ou à l’autre, sans invisibiliser l’une ou l’autre.
Si nous comprenons l’autorité comme un ensemble, comme la déprédation de tout aspect de la vie, attaquons-la alors à la racine, à la base qui permette toute expression autoritaire. Attaquons l’essence même du pouvoir, et pas ses tentacules comme quelque chose de séparé, même si ces tentacules sont ou paraissent très vieilles ou fortes.
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Sur le chemin vers la libération total, nous ne sommes pas des victimes, nous nous définissons à travers le poids de nos décisions dans les passages à l’offensive. Et dans la lutte contre toute autorité, nous sommes toutes et tous appelés à être des protagonistes et à donner le meilleur de nous-mêmes.
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Ni patriarches, ni matriarches, feu à toutes les hiérarchies de la domination
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Contra Toda Autoridad
Septembre 2015 – Chili
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[Repris de la revue anarchiste Avalanche n°7, juin 2016, téléchargeable ici : https://avalanche.noblogs.org]

Italie: Leo en taule

Insuscettibile di ravvedimento / dimanche 3 mars 2019

Mardi 19 février, notre ami et compagnon Leonardo Landi a été emprisonné pour purger le restant d’une condamnation, de 2 ans et 8 mois. La Cour de cassation vient en effet de confirmer la sentence de 2012, par rapport à un braquage de banque de 2007. La peine est donc définitive. En ce moment, Leo se trouve dans la prison de Lucca.
Nous confirmons notre proximité et solidarité avec Leo.

Cassa AntiRepressione delle Alpi Occidentali

Pour lui écrire :

Leonardo Landi
Casa circondariale di Lucca
via San Giorgio 108
55100 Lucca

Acte XVI des « Gilets jaunes », France : Nouveau samedi de casse et d’affrontements – 2 mars 2019

Au menu de ce 16ème samedi de casse et d’affrontements avec les sbires armés de l’Etat: désordres un peu partout, Cacatov dans le sud-est, cellules d’enquêteurs spéciales « Gilets jaunes casseurs » à Bordeaux et Toulouse…

A Montpellier (Hérault), la manif s’est soldée par de nombreux affrontements, n’en déplaisent aux partisans de la paix sociale (des Gilets jaunes, mais aussi les street medics et observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme, présents en nombre dès le début de l’après-midi). Aux abords de la préfecture, des manifestants « ont rempli des ballons d’excréments » avant de les lancer sur la police, « qui recevait jusque-là parfois de la peinture mélangée avec de l’acide », a déclaré Rémy Alonso, secrétaire départemental d’Alliance dans l’Hérault.

Des groupes d’émeutiers se sont ensuite éparpillés dans les rues de plusieurs quartiers, en érigeant des barricades afin de ralentir les flics qui leur coller au cul. De nombreux panneaux publicitaires ont été fracassés, au moins une station de tram et ses distributeurs de tickets saccagés. « Après avoir mis le feu à des poubelles et renversé du mobilier urbain dans le quartier des Beaux-Arts, ces groupes ont pris la direction de Louis Blanc où ils ont brisé les vitres d’un arrêt de tramway […] A 19 h, la préfecture indiquait que les forces de l’ordre avaient essuyé des jets de cocktails Molotov et des tirs tendus de feux d’artifice. Sept personnes au moins ont été interpellées ». (Midi Libre, 02.03.2019)

A Alès (Gard), les affrontements ont débuté vers 16h. Divers projectiles ont atterri sur les bleus, qui ont répondu avec des lacrymo et grenades GLI-F4. Au milieu des affrontements, la voiture du procureur d’Alès, François Schneider, « passant par là de manière fortuite au volant de sa voiture, avec le gyrophare en fonctionnement », s’est fait caillasser. Bilan officielle de cette journée (par la sous-préfecture) : « onze interpellations, une quinzaine de blessés légers côté forces de l’ordre (dont onze CRS et le commissaire de police d’Alès) et un seul chez les manifestants, qui a été évacué vers l’hôpital » (Midi Libre, 02.03.2019).

A Lyon (Rhône), pour la grande manif GJ régionale, à laquelle entre 3000 et 5000 personnes ont participé, il y a eu des affrontements sporadiques avec les flics durant l’après-midi. Cette journée a été pourri par une centaine de fascistes qui ont fait le coup de force à plusieurs moments : par exemple, sur la place Guichard, vers 15h30, des fachos – en défenseurs zélés du capital – ont attaqué un groupe de personnes « gilets jaunes » qui était en train de fracasser les vitres d’une agence bancaire (cf le suivi de Rebellyon).

D’autres témoignages (publiés sur twitter) rapportent que la peste brune a fait des ratonnades en fin de journée en vociférant des slogans racistes (non évoqué sur Rebellyon).

A Lille (Nord), il y a eu un bloc anticapitaliste et déterminé de plus de 150 personnes (d’après la Voix du Nord) au sein de la manif régionale des gilets jaunes. Les premières provocations et intimidations des flics ne restent pas sans réponse puisque des banques et des panneaux publicitaires sont fracassées, des poubelles incendiées au milieu des rues pour bloquer l’avancée des flics. Mais le fait du jour, c’est Jean-François Papineau, le nouveau directeur de la sécurité publique du Nord, en poste depuis le 7 février, qui a fait le cow-boy, épaulé par un de ses collègues : en tentant d’interpeller un jeune qu’il accusait d’avoir jeté des projectiles sur les flics, le chef de la police du Nord s’est fait encercler par des manifestant-e-s qui sont parvenu-e-s à libérer l’interpellé. Ce cow-boy, très connu du milieu anarchiste poitevin à la fin des années 2000 pour sa politique de répression féroce (ce qui lui a valu une promotion), y est allée de sa version : « Plusieurs individus, dont un membre du service d’ordre des Gilets jaunes, nous ont contraints de le relâcher en nous bousculant. Je vais porter plainte. Pour lui, « une centaine de personnes ont été acceptées au sein de la manifestation, à côté du fourgon des organisateurs : ça pose question. »

Au début de la tentative d’interpellation, avec son collègue

La tentative d’interpellation avortée

 

 

« Plus tard, Papineau goûte à la sauvage lilloise. Ils sont toujours deux, rue des ponts des Comines. Gazeuse au format familiale et grenade de désencerclement à la main. Face à eux : chaises, tables et parasol en guise de bouclier, les deux flics flippe et recule ». (Source: Lille Insurgée sur twitter)


A Rouen (Seine-Maritime), des dizaines de personnes se sont levées de bonne heure pour aller bloquer la zone commerciale de Tourville-la-Rivière. Dès 7h du matin, près d’une centaine de gilets jaunes ont bloqué des accès de la zone avec des barricades en feu. Les forces de l’ordre sont alors rapidement intervenues. S’en est suivi une matinée mouvementée durant laquelle les manifestants ont cherché à contourner le dispositif des flics, qui leur couraient après toute la matinée.

A Nantes, où 1800 personnes ont défilé d’après la préf’, la situation a très vite été explosive, comme beaucoup de monde pouvait s’y attendre. Les journaflics l’avaient signalé bien avant, en détaillant le plan de quadrillage policier de la ville en vue de cette manif régionale : « Dès le début de la manifestation vers 14h, les premières violences entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté. « Il y a eu des jets de projectile contre les forces de l’ordre, preuve que ce n’est pas une manifestation qui a dégénéré mais bien le but de la manifestation », a indiqué la préfecture. Elle a par ailleurs donné quelques exemples des dégradations commises du jour : « Il y a eu beaucoup de dégradations, du mobilier, des abribus, une agence bancaire, une agence de voyage, un commerce », mais en précisant toutefois que « les manifestants n’ont pas pu entrer comme ils le voulaient dans l’hyper-centre, le dispositif a été efficace ». Une quinzaine de personnes ont été interpellées par les flics, la plupart pour des jets de projectiles sur la flicaille.


A Bordeaux (Gironde), bastion du mouvement en cours, plus de 4000 personnes ont manifesté. « Des premiers tirs de grenades lacrymogènes ont été entendus Place de la Comédie après 16h50. Vers 17h15, le face-face entre certains manifestants et les forces de l’ordre commençaient Place Pey-Berland, avec l’utilisation d’un canon à eau. Au total, il y a eu « 15 interpellations pour détention de matériels offensifs, dégradations de biens publics et outrages sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Douze ont été placées en garde à vue à l’hôtel de police. Ils se voient reprocher des dégradations de biens destinés au public, comme ce distributeur de tickets de tramway brisé à coups de marteau, apparemment par un adolescent de 17 ans. La justice leur reproche également la participation à un groupement en vue de commettre des infractions, des outrages et rébellions et des violences à personne dépositaire de l’autorité publique, par un jet de pétards. La quasi-totalité des gardes à vue a été levée ce dimanche. Quatre d’entre elles ont été convoquées devant le tribunal correctionnel de Bordeaux et deux devant le juge des enfants. Quatre ont bénéficié d’un rappel à la loi et un autre doit être présenté au parquet ce lundi matin et devrait être jugé en comparution immédiate cet après-midi. Il s’est débattu lors de son interpellation, a insulté les policiers et n’a pu cacher que son sac contenait une fronde et des billes d’acier. Enfin, un seul a vu sa garde à vue prolongée ce dimanche soir ». (Sud Ouest, 03.03.2019)

Le « Cacatov », nouvel arme contre la police, d’une efficacité redoutable, a été utilisé à Montpellier (cf ci-dessus), mais aussi à Marseille, lors de ce 16e acte des gilets jaunes : « En 3 mois, ils avaient reçu des pavés, des cocktails Molotov, mais jamais ils n’avaient été souillés. Hier, au cours de la manifestation des gilets jaunes au centre-ville, trois policiers de la Bac Nord ont été atteints par des sacs remplis d’excréments (dont l’un d’entre eux aurait été blessé). « Ils en avaient dans les cheveux, sur les chaussures, ils ont dû jeter leurs fringues. Jamais, m’ont-ils dit, ils n’ont été aussi humiliés », peste Rudy Manna, le leader du syndicat Alliance 13. « Et comme c’était vraiment une après-midi de merde, les douches ne marchant pas au commissariat Nord, ils ont dû se nettoyer à l’eau glacée dans le garage… » (La Provence, 03.03.2019)

Les merdeux de la BAC dans le caca !

Cellules d’enquêtes spéciales « Gilets jaunes casseurs » dans le sud-ouest : « anarchistes, zadistes et antifascistes en ligne de mire ».

A Toulouse (Haute-Garonne) et à Bordeaux (Gironde), deux villes où la conflictualité sociale est la plus intense lors des manifestations de « gilets jaunes » depuis trois mois », deux cellules d’enquêtes spéciales « Gilets jaunes casseurs » ont été créées mi-décembre. France Inter communique le jour même de l’acte 16 les résultats de leurs potes de la maison poulaga. Depuis la mi-janvier, il y a eu plus de 40 interpellations dans les deux villes sur la base du travail de ces cellules d’investigations. À Bordeaux, « ce sont 21 personnes qui ont été interpellées après enquête sur les 150 à 200 casseurs présents chaque samedi depuis 3 mois ». À Toulouse, huit personnes ont été interpellées la semaine dernière alors qu’ils fabriquaient des bombes artisanales avec tout l’attirail des produits chimiques nécessaires.

Ces cellules d’enquêtes sont composées d’agents du renseignement territorial, des brigades anti-criminalité et des enquêteurs de la Sûreté départementale, « rassemblés pour analyser des centaines d’heures de vidéos ». Il faut y ajouter des profils en cybercriminalité qui ont pu infiltrer, selon nos informations, certains groupes d’activistes en gilet jaune. Les cellules d’enquêtes spéciales « gilets jaunes casseurs » ont démarré avec l’identification à Bordeaux d’un trio de lanceurs de pavés qui utilisaient une fronde géante. Pour l’un des chefs des investigations « on a tous les profils évoqués depuis les premiers samedis de violence : des ‘gilets jaunes’ de la première heure qui se sont ‘radicalisés’ et qui ont adopté tous les codes, y compris vestimentaires, des anarchistes, antifascistes et autres zadistes. On a identifié des profils, évidemment connus des services de renseignements intérieurs, surtout d’extrême gauche, des jeunes de 25 à 35 ans, originaires des départements concernés. » Quatre ou cinq suspects sont désormais interpellés chaque semaine à Toulouse et Bordeaux. Et selon nos informations, à Bordeaux encore une vingtaine de personnes a été repérés, mais ils ne sont toujours pas identifiés formellement. « On en a nous aussi plusieurs dizaines » affirme un enquêteur haut-garonnais, « on distribue chaque samedi leurs portraits au cas où, car ce sont ceux qui ont cherché à fracasser des collègue et on ne les lâchera pas ».»

Crest , france: une première au café l’l’Hydre


Festive  réussite que l’ouverture du café associatif l’Hydre, près l’église à Crest, ce samedi 2 mars 2019.
La cantine populaire, table assaillie de convives où se servait tartines, soupes, spaghettis… à prix libre et conscient, ouvrit à tous l’appétit.
Que du bio !

Ah, quelle délicieuse région que la Drôme dioise,
ou le plus démunie
peut se nourrir sain !
Le progrès, quoi.

En sortant de la rue, le bar d’abord, de bois clair,
sorti des mains bénévoles et collectives d’artisans jeunes et habiles,
auteures aussi de la rénovation de la salle basse :
fauteuils, canapés, meubles bas de bois clair, tableaux, plutôt des bleus, textiles de fibres.

Là, à voix d’abord basse, Doro aux pupilles intenses
de l’Afrique évoqua les génies.
Sous les doigts de David jaillirent les sables, les dunes , les oasis.
La salle basse de l’Hydre, était comme la caverne de Platon,
l’inventeur de la rétroprojection.
Rap de Ciel Terre, mixage de galette, jam ! jam ! tape du pied !

En bons humains, d’un peu de bruit on avait prévenu les voisins, et la police aussi.
Pourtant, on n’évita pas l’Emeute,
chorale de graves gorges puissantes
vibrantes d’énergie.

A l’étage une salle de réunion spacieuse, disponible pour qui en fait la demande, pourvu qu’elle soit libre, car se continuent l’heureux héritage des activités transmises par l’Arrêt Public.
Conversation en anglais, système d’échange local (SEL), etc.
De l’Hydre, il faut être membre, nécessairement, à prix libre et conscient.

récupéré sur ricochets crest

Valence, france: rencontre discussion autour de l’ouvrage « Ma peste de vie » le 14 mars

Rencontre & discussion autour du livre Ma peste de vie autobiographie de Claudio Lavazza le jeudi 14 Mars à 19h30 au laboratoire anarchiste 8 place Saint jean 26000

Si au laboratoire anarchiste avec notre intérêt pour toute les montées à l’assaut du ciel, des exploité-e-s qui font l’Histoire c’est bel et bien au présent que nous entendons parler d’une des personnes de l’autonomie italienne

Suite au transfert de l’anarchiste claudio Lavazza vers une prison française en août 2018 devra affronter un procès à Paris pour le braquage de la banque de France à saint Nazaire en 1986 . pour cette inculpation claudio avait été condamné par contumace à 30 ans de prison..

Claudio Lavazza a déjà passé 24 ans derrière les barreaux en Espagne où il a participé activement aux luttes contre les modules d’isolement mortifères Fies

A21h repas avec boissons à prix libre

qui sera suivi d’une projection ,avec la présence de l’interlocuteur de claudio, d’un film réalisé lors d’un interview téléphonique de claudio Lavazza

une caisse de solidarité aux anarchistes incarcérés sera mis en place avec une discussion.

Pour écrire à Claudio (il parle italien, espagnol et français) :

Claudio Lavazza
n° 445097 (D5-2G-₵44)
MAH de Fleury-Mérogis
7, avenue des Peupliers
91700 – Fleury-Mérogis

Saint-Étienne : Vous étiez filmés, vous serez bientôt écoutés

 

Saint Etienne Metropole et Serenicity, une filiale du marchand de mort Verney Carron, sont heureux de vous annoncer l’installation prochaine de micros dans le quartier Beaubrun Tarentaize.

Une expérimentation grandeur nature de la Smart City.
Cela va permettre d’appeler directement les pompiers s’il y a un accident sur la route, et ainsi la mamie du 3e n’aura plus à composer le 18. Quelle révolution !
Ce n’est pas pour fliquer, c’est pour améliorer nos vies. Nous rendre joyeux en quelque sorte. On pourra même enregistrer le chant des oiseaux, enfin s’il en reste encore…

La Smart City, quel merveilleux filon pour ces villes à la recherche d’un développement économique infini et ces startuppers en mal de reconnaissance.
La ville va être intelligente, car nous sommes trop cons. Alors il y a des gens bien intentionnés qui ont tout prévu pour nous rendre la vie facile et heureuse.
Eduquer ces pauvres qui gaspillent l’eau et l’électricité, en les équipant de mouchards. Imposer le numérique dans notre quotidien, en le rendant incontournable.
En attendant le tram, tu te reposais sur un vulgaire banc en bois. Maintenant tu poses ton cul sur un siège design connecté. Merci la smart city, merci la vie.

Serenicity

La Smart City est un vrai projet politique. Le déploiement massif des technologies numériques permet d’asservir et contrôler davantage la population. C’est aussi extraire des matières premières rares, polluer la Terre et consommer toujours plus d’énergie. […]

Sainté Smart city, non merci !

[Repris de Numéro Zero.]

il lu sur non fides

 

Béziers (Hérault) : Les chantier de la gentrification à peine démarré est déjà stoppé

France Bleu / mercredi 27 février 2019

À peine démarré, déjà stoppé. Le chantier de renouvellement urbain dans le quartier de la Devèze à Béziers qui a débuté lundi est à l’arrêt depuis ce mercredi matin. La faute à un incendie probablement criminel qui a détruit mardi soir une pelleteuse déchiqueteuse. C’est elle qui grignote le premier bâtiment de l’îlot Boniface. Une enquête est ouverte. Les travaux doivent détruire au total 581 logements.

Le maire de Béziers en appelle à l’état pour sécuriser le quartier de la Devèze. « Ça suffit ! Nous nous apprêtons à investir des dizaines de millions d’euros à La Devèze, mais si on ne nous donne pas les moyens de maintenir l’ordre, ça ne sert à rien » déplore Robert Ménard dans un communiqué. Même son de cloche du côté du président de l’Agglomération. Plus tôt dans la journée, Frédéric Lacas a dénoncé « une violence aveugle ».


 

 

Grèce : Affrontements suite à la mort d’un migrant

samedi 2 mars 2019

Des manifestants se sont affrontés hier à la police anti-émeute à Athènes lors du rassemblement pour dénoncer la mort de Ebuca Mama Subek, 34 ans. Ce Nigérian, père de deux enfants, décédé dans un poste de police de la capitale particulièrement connu pour ses violences contre les migrants, celui du quartier d’Omonia. Les policiers ont d’abord niés avoir arrêté Ebuca Mama Subek, puis ont changé de version en affirmant qu’il était venu s’effondrer dans la salle d’attente… Les manifestants ont érigé des barricades en flammes et lancé des pierres en se dirigeant vers le poste de police mercredi soir. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et chargés les manifestants.

repris de non fides