Une évacuation progressive à NDDL – Audience à la CAA de Lyon le 6/11 – Terre à terre inédit avec Antoine Costa

reçu par mail:

Bonjour,

Continuellement, dans le flux incessant d’informations, une nouvelle chasse la précédente…  Dans mon dernier message je mentionnais une information du Canard enchaîné du 26 octobre qui laissait entendre que Valls revenait sur sa posture martiale. Le même jour, Ouest-France nous annonçait que Valls n’envisageait plus une évacuation brutale de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, mais plutôt une évacuation progressive : «  Il y aura progressivement une évacuation à partir de cet automne, territoire par territoire, avec méthode. » http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nddl-valls-evoque-une-evacuation-progressive-de-la-zad-4585116

 

Demain débutera le procès devant la cour administrative d’appel (CAA) de Lyon concernant notamment l’annulation de l’arrêté préfectoral « loi sur l’eau » qui donnait l’autorisation de commencer les travaux permettant la construction du Center Parcs de Roybon. Durant l’audience il sera question de compensations. Le tribunal administratif de Grenoble avait estimé en première instance que les mesures de compensations envisagées n’étaient pas adéquates. En effet Pierre & Vacances proposait des mesures compensatoires pour les zones humides impactées par les travaux et la construction de son Center Parcs dispersées sur 16 sites situés sur 5 départements. Et par conséquent ces compensations se trouvaient bien trop morcelées et éloignées du bassin versant concerné à Roybon.

 

La revue De tout bois n°5 proposait un entretien avec Antoine Costa réalisateur du documentaire Les Dépossédés sur le business de la compensation. Je vous propose aujourd’hui un autre entretien avec Antoine Costa. Celui réalisé par Ruth Stégassy pour son émission Terre à terre sur France Culture mais qui n’est jamais passé sur les ondes. Il est question dans cet entretien de biodiversité, de financiarisation de la nature et de « comprendre enfin par quels tortueux chemins on est arrivés à convertir l’air, l’eau, ou le climat en monnaie trébuchante et malsonnante ». Vous trouverez cette émission inédite en lien ici :

https://www.franceculture.fr/environnement/terre-terre-inedit-la-grande-braderie-du-vivant

Henri Mora


note du laboratoire: La revue l‘inventaire  est disponible pour lecture au laboratoire anarchiste. Pour la  commander directement: en envoyant un chèque de10 €  à  l’Inventaire , quartier la Boissière , 07200 Mercuer

dans la dernière livraison de la revue l’inventaire revue de critique sociale et culturelle N°4, en page 95

dans la Finance,

  personne n’entend la nature crier

vous avez frémi d’horreur  devant mouton 2..0( et aussi trop mignons  les petits moutons  en alpages )  vous serez estomaqués par

Les Dépossédés,

le nouveau film d’Antoine Costa

Le capitalisme a véritablement crée des richesses. Il a su en trouver là où l’on n’en voyait pas. Ou plutôt, il a crée de la valeur là ou l’on ne voyait que des richesses. En monétisant la nature, en donnant une valeur à chaque chose, un prix à la biodiversité il achève dans un même mouvement de la saccager en la protégeant. L’hypothèse de ce film , c’est notre  incapacité à réguler  les pollutions  ne révèle  pas tant que l’échec  de l’écologie  que le triomphe  de l’économie..

De Kyoto à la COP 21 , des enclosures  à Aarcelor Mital, des forêt  du Ccosta Rica à Notre- Dame- Des Landes , une enquête  sur le pire des scandale s à l’exception  de tous les Autres

on peut se procurer le DVD du film et bonus. en envoyant un chéque  10 € –à l’ordre de
HIK & NUNK -15 rue Georges Jacquet, – 38000 Grenoble

anarchiste

2016/11/02

reçu par mail

Nucléaire: Cogérer l’agonie et ceux et celles qui s’y refusent.

Je fais suivre le texte suivant des compagnons de l’ACNM sur la récente démission de Michèle Rivasi ancienne présidente de la CRII-RAD, et de Greenpeace de  l’association Nuclear Transparency Watch.

Pour mémoire, il y a quelques mois lors d’un colloque « tcherno 23 », organisé par Michel Guérit, un ancien communicant participationniste engagé dans la lutte de Bure, Thierry Ribault, l’un des auteurs des sanctuaires de l’abîme sur la catastrophe de Fukushima révèle que Corine Lepage et Michèle Rivasi viennent de former au niveau européen une association travaillant sur la transparence nucléaire, à laquelle est convié un certain Gilles Hériard Dubreuil. Le directeur de Mutadis Consulting, est le promoteur depuis de longues années de Tchernobyl à Fukushima, d’une bien étrange transparence à travers les projets CORE et ETHOS. Comment faire vivre des populations entières dans des zones contaminées ? Voilà l’ambitieux projet qu’il partage avec de nombreux nucléaristes français comme Jacques Lochard, et des Etats et des industriels biélorusses et japonais. La présence d’Hériard Dubreuil est loin d’être anecdotique puisqu’il est même nommé secrétaire de NTW, l’ONG créée par nos écolocrates.

Prises les mains sur le dosimètre nos chères édiles feignent de découvrir qui est leur encombrant ami, et démissionnent l’une puis l’autre dans la foulée. Pourtant Dubreuil est connu et dénoncé depuis bien longtemps par de nombreux antinucléaires. Par quelques révolutionnaires comme l’ACNM donc mais également par les plus consensuels Stéphane Lhomme, ancien du réseau sortir du nucléaire, le CRILAN, la CRII-RAD et bien d’autres. Aujourd’hui, des antinucléaires renversent la situation en dénonçant Ribault. Le vilain petit canard a mis les pieds dans le plat, et brisé la sacro-sainte unité du mouvement. « Comment peut-on s’attaquer à des personnes aussi irréprochables ? » Ce que met pourtant une nouvelle fois à jour Thierry Ribault, c’est qu’il existe bel et bien des options divergentes et antagoniques dans ce mouvement entre ceux et celles qui travaillent à cogérer l’agonie et ceux et celles qui s’y refusent.

Je joins plusieurs textes à ce texte pour éclairer l’enjeu des débats. Les deux textes de Thierry Ribault, la désinformation nucléaire, texte du réseau sortir du nucléaire, mais en fait signé Stéphane Lhomme, et qui programme sans doute alors son éviction programmée dudit réseau tout autant que son opposition à la ligne  Greenpeace EELV sur la question du climat quelques années plus tard. Il était une fois la cogestion qui parle d’autres formes de cogestion. Et enfin, une intervention de quelques révolutionnaires au sein du séminaire émancipation de Caen.

6 pièces jointes

techno 23 en PDF

lettre Rivasi NTW octobre 2016 Ribault en PDF

Ribault Cogérer c’est Co-détruire en PDF

la Désinformation nucléaire ici en PDF

il était une fois la cogestion lettres ouvertes à Yannick Rousselet

Intervention séminaire émancipation du 06 mars 2015.
1ère partie.

 

 

[Ardèche] A joyeuse le 11 novembre rassemblement pour la réhabilitation collective des fusillés pour l’ exemple

note: possibilité de covoiturage le 11 /11  pour aller au rassemblement au départ du laboratoire anarchiste Si vous êtes intéressé:prévenez nous auparavant   à  l’adresse mail:lelabo@riseup.net

lu sur aubanar.lautre.net

13ème rassemblement pacifiste devant le monument aux morts de JOYEUSE le 11 novembre 2016 à 14h30.vignette-2-tardi

Aachen, [Allemagne] Actions en solidarité avec les migrants

 

lu sur le Chat Noir Émeutier

Dans la nuit de samedi 29 octobre 2016, des autonomes ont badigeonné de peinture la façade des services aux étrangers (municipalité) à la gare centrale de Aachen avec de la peinture et détruit les vitres de la porte d’entrée. L’entrée a été généreusement repeinte en rouge et les inscriptions « expulser signifie tuer », « droit de rester pour tou-tes » et « no border no nation » ont été ajoutées à proximité. Plusieurs trous et de vastes fissures ornent les vitres. Cette nuit, les activistes ont ainsi utilisé un moyen pour exprimer leur mécontentement à l’encontre de la politique migratoire de l’État.

Partout en Europe et à travers le monde, des personnes luttent pour le droit à circuler librement, pour sauver leur peau et décider eux-mêmes de leurs existences. Les États européens tentent d’empêcher cela, comme on le voit notamment à Calais en ce moment, mais cette entrave est également renforcée chaque jour par les autorités allemandes. Les parcours des migrants sont clôturées, les migrants sont enfermé-s dans des camps, submergé-es par la répression et repoussé-es vers des endroits et des situations sans issues et mortifères. Chaque institution ou organisation, que ce soient les services aux étrangers ou le NGO* qui s’implique ici, est directement coresponsable et donc une cible légitime. La lutte contre les frontières et les États se poursuit chaque jour. La politique d’isolement et d’expulsion doit être attaquée et empêcher de multiples façons, tout en créant des structures alternatives de liberté et de solidarité.

No Border, No Nation, Stop Deportation** !

Freedom of Movement and the Right to Stay for All**!

195231 195233
NdT:

*Initiales en anglais des « organisations non-gouvernementales ». Autre dénomination pour parler des organismes humanitaires et caritatifs.

**En anglais dans le texte (la traduction n’étant pas nécessaire).

*****

Durant le week-end du 27 au 30 octobre 2016, des journées d’action « no border » ont eu lieu à Aachen. Voici quelques images.

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"Repoussons Frontex"

« Repoussons Frontex »

"Perturbons les frontières"

« Perturbons les frontières »

[Via Aus dem Herzender Festung]

PERSPECTIVES LIBERTAIRES EN TURQUIE

Aaprès le collage sur Valence et Bourg les Vvalence  d’affiches  de solidarité aux anarchiste en Turquie,t  l’attaque  de l’état turc contre les syndicats non inféodés aux pouvoirs de l’AKP  sous prétexte  du coup d’état. Le blog du laboratoire publie ce texte  sans aucune pensée  derrière la tête. C’est de l’information face aux publications  des médias: « le monde et libération…. »

oclibertaire.lautre.net

PERSPECTIVES LIBERTAIRES EN TURQUIE

L’interview que nous présentons a été réalisé début août 2016, deux semaines seulement après la tentative de coup d’État du 16 juillet et à peine plus d’un mois avant le début de la grande manœuvre d’Erdogan sur la rive droite de l’Euphrate, en territoire syrien, afin d’en chasser les milices du SDF (forces démocratiques syriennes) qui avaient repris à l’ISIS (Daesh) ces territoires nécessaires à l’approvisionnement du Califat.
L’interview est un résumé d’une réunion de plusieurs heures avec un porte-parole de l’organisation anarchiste turco-kurde DAF (Action anarchiste Révolutionnaire) et nous semble être un élément nécessaire pour comprendre la situation turco-kurde et les actions de nos camarades sur place.

D : Comment la situation a évolué en Turquie au cours de ces dernières semaines ? Est-ce que le pouvoir d’Erdoǧan est plus fort après la tentative de coup d’Etat ? Comment a évolué la confrontation entre l’AKP (fondé par Erdogan, au pouvoir) et Hizmet (opposition islamiste) ?

R : L’organisation Hizmet et son chef Gulen fut active bien avant le début du gouvernement AKP et lorsque ce dernier arrive au pouvoir (2007, ndt) une coalition s’est tissée avec les Gulenistes devenus très puissants, non seulement au sein de l’appareil d’Etat, mais aussi dans la police, l’armée, la justice, la santé et les medias. Hizmet, en outre, possède pas mal d’écoles et contrôle une part importante de l’éducation, des systèmes et programmes d’admission à l’université. C’est sur le terrain de la justice que la coalition entre les deux partis s’est fait sentir le plus dans la mesure où nombre de juges et de procureurs étaient « gulenistes ». Il y a eu des arrestations et des mises en accusation de membres des forces armées, officiers et état-major, et de kemalistes. Ils ont remplacé ensuite les personnes arrêtées par leurs propres hommes ce qui leur a permis de se renforcer encore, au-delà de l’armée, dans tous les appareils d’Etat épurés, de la police, du renseignement, de la bureaucratie.
Avec le temps, des désaccords entre les deux groupes sont apparus et Erdogan a commencé une campagne visant à éloigner les gulenistes des cadres de l’Etat. De leur côté les gulenistes ne sont pas restés sans réaction ! Avec leurs appuis dans le monde de la justice ils ont commencé à enquêter sur l’appareil de l’AKP et ont intenté des procès contre des ministres et leur famille et même contre le fils d’Erdogan avec des accusations de corruption et de détournement de fonds publics.
Après une période difficile ponctuée de manifestations populaires hostiles à son égard, le parti d’Erdogan est parvenu à procéder à des changement législatifs concernant la loi sur la corruption réduisant ainsi à néant les accusations et les procès instruits par les juges gulenistes.
Bien évidemment, ensuite, Erdogan a fait un pas supplémentaire dans la répression contre ces derniers. Il a fait fermer l’école d’entrée à l’université qu’ils contrôlaient et ce sont de véritables offensives ouvertes que menaient chacun leur tour les deux partis au pouvoir, chacun utilisant ses propre armes.
Après une période de relative passivité face aux changement législatifs voulus par Erdogan pour protéger l’appareil de l’AKP et éloigner les gulenistes de l’Etat, ces derniers ont finalement compris, grâce à leur présence au sein de la structure étatique, que les plans du gouvernement était de les éliminer complètement. Ils se mirent alors à projeter un coup d’Etat.
En outre, une alternance était prévue fin de septembre 2016 au sein de la hiérarchie de l’appareil militaire et les Gülenistes pensaient qu’à cette occasion ils seraient expulsés des postes les plus élevés, de sorte que le temps leur était compté. Une hypothèse crédible est que le coup a échoué en raison d’une fuite qui a forcé les putschistes à précipiter le début de l’opération sans la totalité de leur force et aussi parce que les fractions des forces armées qui s’étaient mis d’accord avec les putschistes s’étaient retirées au dernier moment en accordant leur soutien au gouvernement. Le coup d’État manqué a fourni à l’AKP l’occasion idéale pour attaquer au grand jour les Gülenistes et procéder à une vaste purge contre eux. Après avoir travaillé ensemble pendant des années et étant profondément enracinés dans les structures de l’Etat, les deux camps avaient des informations sur leurs manœuvres respectives.
Des dizaines de milliers personnes liées à Hizmet ont été licenciées du secteur des services publics. L’état d’urgence a été déclaré et le gouvernement a pu agir sans avoir à en répondre au Parlement.
Jusqu’à présent ils ne frappaient que l’organisation de Gulen, maintenant, ils déclarent qu’ils voulaient frapper toutes les organisations désignées comme terroristes, les forces révolutionnaires anarchistes, mais aussi socialiste et kurdes.

D : Quelles conséquences aura le coup d’Etat manqué sur la situation kurde ?

R : Dans le Bakur [Kurdistan turc] il y a eu de sévères affrontements au cours de ces derniers mois entre les forces gouvernementales et la guérilla, même si ils ont diminué juste avant le coup d’Etat. Toutefois, le gouvernement a déclaré qu’il continuera à détruire les villes et les villages kurdes. Les raisons de cette manière d’agir sont complexes : la stratégie de destruction planifiée des espaces urbains s’intègre à un plan de reconstruction d’un espace largement contrôlable avec plus de routes accessibles aux véhicules blindés. Mais il y a aussi des raisons économiques : l’objectif est de créer une économie de guerre pour favoriser les processus d’accaparement des terres. Après la destruction des villages et des villes celles-ci devront être reconstruites. Les acteurs économiques qui achètent la terre sont des personnalités publiques, des entreprises publiques de construction, aussi bien que privées liées à l’AKP. En fait, les principaux secteurs qui soutiennent le parti du gouvernement sont ceux du bâtiments, tant il y a d’entrepeneurs connectés à ce parti. Ceci est l’une des principales raisons de la destruction des villes et des Kurdes. Ce qui se passera précisément n’est pas très clair, mais on peut prévoir qu’ils vont continuer à arrêter politiques, journalistes, avocats et militants kurdes. Le HDP a exprimé son opposition à la fois à la tentative de coup d’état et à l’état d’urgence. Pour l’instant, les forces de répression sont occupées avec Gulen, mais la prochaine étape sera probablement d’attaquer les organisations politiques kurdes.

D : Quelle est la situation de la gauche kurde et quelle est l’influence des partis marxistes-léninistes qui ont dominé les mouvements sociaux au cours des décennies passées ?

R : Avant le coup d’Etat de 1980, il y avait un puissant mouvement marxiste-léniniste avec des luttes intenses dans les milieux du travail. Après le coup d’Etat, pendant des années, on ne pouvait plus rien faire, à cause d’une intense répression. Pendant les années 90 les partis ML se sont réorganisés, mais beaucoup de leurs membres avaient déjà été arrêtés ou contraints à l’exil, alors ils ont dû tout recommencer à zéro. Cependant, de toute évidence, la situation avait complètement changé en regard des années 70 où l’extrême-gauche était hégémonique.

Au cours des années 90 les syndicats étaient devenus très immobilistes, peu actifs, puis, après 2000 on a pu constater que les choses changeaient sur le terrain de l’entreprise. Les travailleurs se sont de nouveau organisés comme dans les années 80 précédant le coup d’Etat, les mobilisations ont reprises. Mais, comme chaque fois en Turquie, les choses évoluent très lentement, en dent de scie d’une année sur l’autre. Dans les années 90 puis 2000 il pouvait être possible de manifester et de faire grève, puis, l’année suivante les lois changeaient et la répression augmentait ; puis subitement de nouveau, l’année suivante elle s’atténuait.
Et maintenant, les partis m-l (marxiste-léniniste) ont une certaine influence, mais moins que dans le passé. Ils sont plus actifs dans les zones alévis [courant hétérodoxe de l’islam chiite]. Certains groupes se radicalisent dans les universités, cependant, il n’y a pas de grandes organisations.
La question importante en Turquie c’est la guerre : la guerre entre l’État et le peuple kurde, à la fois en Turquie et en Syrie, avec des interventions turques au delà des frontières. Par conséquent, les partis m-l ont dû tenir compte de ça. La plupart d’entre eux soutiennent le HDP (Parti démocratique du peuple) et les mouvements kurdes et ont dépensé beaucoup d’énergie dans des actions de solidarité avec le peuple kurde.

D : Quelle est la situation du mouvement anarchiste en Turquie et au Kurdistan ?

En Turquie l’anarchisme s’est diffusé seulement à partir des années 1990. Il y avait bien de petits groupes peu coordonnés qui publiaient des revues et diffusaient des traductions de publications étrangères mais il n’existait pas d’organisations… Nous en tant que DAF nous avons commencé à nous organiser en 2007 avec l’objectif de créer des pratiques et une tradition anarchiste dans cette partie du monde, Turquie, Kurdistan et, en général, au Moyen-Orient. Pour l’instant nous sommes organisés surtout à Istambul et à Amed (Diyarkakir) mais nous sommes aussi présents dans des villages et villes moins importantes. Nous sommes bien connus au niveau politique, respectés aussi, même par les m-l, en neuf ans nous avons réussi à créer une histoire des luttes anarchistes.
Notre rôle dans la solidarité avec la lutte des Kurdes a été très importante pour nous parce que dans un pays où il y a une guerre, vous devez, si vous le voulez ou non, prendre position sur cette question. Comme anarchistes, nous avons été présents pendant la révolution au Rojava et lors des attaques de l’Etat turc dans le Bakur.
Ceci a permis que l’anarchisme pénètre fortement dans la société kurde de telle sorte que le PKK comme le PYD ont été fortement influencés par les idées libertaires et les pratiques mises en œuvre au Rojava et dans le Bakur.
Notre présence aux côtés de ces organisations politiques est importante car elle permet un renforcement des pratiques libertaires initiées par ces organisations qui, auparavant, n’étaient pas libertaires.

D :. Quelles seront les conséquences du coup d’Etat manqué sur le mouvement anarchiste et, en général, sur les mouvements sociaux ?

R : Le coup d’Etat manqué et l’état d’urgence constituent une grave menace pour le mouvement anarchiste et bien au-delà. L’Etat peut réprimer toute opposition sociale et arrêter les militants plus facilement. Déjà dans les derniers mois, il y a eu beaucoup de répression, surtout envers des groupes kurdes, mais à l’avenir il y aura des actions de répression ciblant tous les mouvements politiques de l’opposition, facilitées par l’état d’urgence.

D :. Comment la répression de l’état affecte le mouvement anarchiste dans son ensemble ? Y a-t-il des prisonniers anarchistes ? Est-il possible de les contacter ? La situation a-t-elle changé après la tentative de coup ?

R : Actuellement, il y a des prisonniers anarchistes mais, en général, ils ne sont pas en prison pour leur militantisme anarchiste. La plupart d’entre eux sont devenus anarchistes pendant leur détention et beaucoup sont issus de parcours politiques socialistes ou via des organisations kurdes. Ils ont commencé à avoir des contacts avec nous, nous avons publié des articles de prisonniers et ils se sont organisés entre eux. Il y a aussi des prisonniers anarchistes vegan ou végétariens qui ont mené des combats spécifiques pour obtenir de la nourriture appropriée à leurs régimes avec des grèves de la faim pour obtenir de la nourriture de l’extérieur.
Habituellement, les prisonniers politiques sont soumis à beaucoup de pressions dans les prisons, mais en même temps, ils sont aussi bien organisés, autant ceux de la gauche révolutionnaires que les kurdes . Ils parviennent à avoir des lieux pour se réunir avec des séances d’auto-éducation et de sport. Bien sûr cela a été obtenu grâce aux grandes luttes des dernières années. Quand un nouveau prisonnier politique arrive à la prison ils parviennent à ce qu’il soit placé dans une cellule proche de la leur afin de rester en contact et de ne pas le laisser isolé.
Il peut y avoir des problèmes avec les droits communs mais il y a aussi des luttes des politiques en leur faveur.
Après le coup d’Etat manqué les choses ont commencé à changer. Il est plus difficile pour les prisonniers politiques de répondre à leur famille et leurs avocats. En outre, les prisons ont été la surpeuplée avec tous les problèmes que cela entraîne. Malgré tout l’organisation des prisonniers politiques est forte et je pense qu’ils seront en mesure de surmonter ces problèmes s’il y a suffisamment de soutien à l’extérieur des prisons.

D :. Quelle est la situation des groupes d’extrême droite comme les loups gris et d’autres groupes religieux ? Y a-t-il des liens entre ces groupes et le gouvernement actuel ?

R : Les partis nationalistes, comme le MHP, sont dans le gouvernement. Il est le quatrième parti le plus fort, après l’AKP, CHP [parti kémaliste, ndt.] et le HDP, avec 40 membres au parlement. Cependant, ils ne sont pas aussi actifs qu’ils l’étaient pendant les années 70 et 80 quand ils ont mené des actions paramilitaires dans les rues. Ils ont également adoucis quelques positions et ils partagent maintenant pas mal de choses avec l’AKP, en particulier contre les organisations kurdes et les groupes révolutionnaires, même s’ils considèrent qu’il n’est pas assez nationaliste.
Après le coup d’Etat manqué, le MHP et le CHP se sont rapprochés de l’AKP. Erdoǧan et l’AKP les ont explicitement invités à contribuer à la lutte du gouvernement contre Gülen et ils se sont montrés très en pointe dans leur soutien au gouvernement turc contre Hizmet.
Sur la question kurde, le MHP a mené des attaques encore plus fortes envers les groupes kurdes. Mais ils sont quand même satisfaits de l’action du gouvernement sur ce terrain.
Ils indiquent clairement que tout en n’étant pas eux même au pouvoir le gouvernement a appliqué leurs idées sur la question kurde : attaquer la population, la massacrer détruire la ville.

D :.Quelle est la situation des luttes dans le monde du travail, du syndicalisme ? L’an passé nous avons pu voir des mobilisations aussi bien dans le secteur minier que dans celui de l’industrie.D’Italie nous avons pu voir les luttes chez FIAT présent en Turquie, mais nous savons qu’il s’est agi de luttes ponctuelles. Quels interventions avez vous dans les luttes sur les lieux de travail ?

R : La plupart des travailleurs sont organisés par les principaux syndicats. Un des plus importants est le DISK, mais ce n’est pas un syndicat radical. Les principales luttes de travailleurs au cours de cette dernière période ont été dans les secteurs productifs où on trouve les pires conditions de travail avec un taux élevé de décès, comme dans l’industrie minière, le textile (en particulier dans les usines de jean) et la construction. Par conséquent, les combats visent directement à sauver des vies plutôt que la réalisation des droits habituels.

L’année dernière nous avons été actifs dans l’union des travailleurs du bâtiment, un nouveau syndicat qui n’est pas fédéré à une structure comme le DISK, mais qui est indépendant. En tant que DAF nous y sommes très présents et actifs. Ce syndicat travaille à affirmer le point de vue des travailleurs et, bien que constitué récemment, il s’est fait connaître rapidement parce qu’il adopte des pratiques d’action directe : piquets sur les chantiers mais aussi au siège des entreprises du BTP. Une stratégie qui a souvent du succès : la victoire survient en quelques jours, parfois en quelques heures parce que cela bloque directement la production et le dommage économique pour les patrons est immédiat. Comme en ce moment en Turquie se mettent en œuvre des processus de réorganisation du travail, les luttes pour obtenir de meilleures conditions économiques se répandent. On peut affirmer que s’impose en ce moment un nouveau style de lutte syndicale, plus radical que celui des grand syndicats comme le DISK. De nombreux petits syndicats sont en train de passer vers des pratiques radicales et directes. Je pense que dans les prochaines années il y aura des espaces conséquents pour une intervention anarchiste et anarchosyndicaliste chez les travailleurs.

D : Tu as dit que l’une des bases de l’AKP était le secteur de la construction. On peut imaginer que la lutte du nouveau syndicalisme d’action directe dans ce secteur frappe directement le gouvernement. Y a-t-il dans la situation actuelle des processus répressifs vis-à-vis de ces organisations de travailleurs ?

R : Dans les attentats d’Ankara nous avons perdu 5 camarades, très actifs syndicalement mais à part ça il n‘y a pas eu d’attaques répressives particulières.
La stratégie de lutte par le biais de piquets dans les chantiers et devant les sièges des compagnies présente un gros avantage ; outre de frapper les intérêts économiques immédiats du patron il érode l’image publique de l’entreprise, considérée comme très importante dans notre société. De plus, comme de gros projets de construction sont en cours et doivent être réalisés en un temps record, un seul jour de lutte avec piquets fait perdre un temps précieux et les patrons préfèrent faire des concessions aux travailleurs plutôt que de réclamer l’intervention des forces de police ce qui risquerait d’allonger la durée de la lutte et de faire perdre encore plus de fric à la société.
Mais, bien entendu, la police est quand même intervenue durement dans quelques cas contre les travailleurs. Mais on ne peut pas dire que pour l’instant il y a une forte et particulière pression à l’encontre des syndicats d’action directe.

D : L’antimilitarisme est une question importante pour le mouvement anarchiste. Comment appréhendez-vous cette question et quelles sont les activités dans ce secteur ?

En Turquie la conscription est obligatoire et c’est un des principaux terrain de lutte pour les organisations antimilitaristes. Il existe un fort mouvement des objecteurs de conscience et nous sommes en pointe dans ce secteur : tous les anarchistes sont objecteurs de conscience et nous menons une campagne contre la conscription obligatoire. C’est pour cela que nous sommes accusés par une partie de l’opinion publique de fomenter la haine, la mutinerie et la désertion. Beaucoup d’entre nous ont été arrêtés pour insoumission. Nous avons une Association pour l’Objection de Conscience, fondée à Istambul mais présente dans tout le pays qui fournit une aide légale à qui ne veut pas porter les armes ou qui est déjà dans l’armée mais veut en sortir ; on donne un coup de main pour faire la déclaration d’objection. Une action commune à tous les objecteurs est de déclarer publiquement sa propre opposition au service militaire et au militarisme, soit par communiqué de presse soit par une déclaration réalisée dans l’espace public. Le plus souvent ils sont arrêtés et nous leur fournissons une assistance légale et organisons une campagne de solidarité. Nous faisons partie de « War Resistence International » et du bureau européen pour l’objection de conscience. Nous publions des rapports sur notre activité et nous cherchons à leur donner le plus d’ampleur possible.

D : Ces dernières années sous le gouvernement de l’AKP nous avons été en mesure de voir à quel point la répression contre les femmes a augmenté, et plus généralement sur les questions de genre. Comment est le mouvement anarchiste aborde cette question ? Y a-t-il un mouvement anarchiste-féministe ?

R : En Turquie, il y a un mouvement féministe et il y a des femmes anarchistes. Nous avons un problème très grave avec le taux des femmes assassinée, il y a donc des campagnes sur cette question. Il est évident que le gouvernement AKP, comme beaucoup d’autres gouvernements, attaque les femmes. L’AKP veut que les femmes restent chez elles, qu’elles retent des mères qui éduquent leurs fils à devenir des soldats. Il y a des déclarations explicites du gouvernement encourageant cette attitude. Il y a des campagnes du gouvernement contre l’avortement, qui pour le moment a été interdit au-delà de la dixième semaine alors que tant de femmes se battent pour cette liberté.
Les femmes Anarchistes font parties du mouvement général des luttes des femmes et elles essaient de créer leurs propres organisations afin de mener des actions plus anarchistes.

Traduction (publiée dans Umanita Novà -14/09/2016) de l’Italien, JPD.
Version italienne : http://www.umanitanova.org/2016/09/…

Calais( 62100) La « jungle » fait long feu

ce texte a été reçu par mail envoyé par des personnes, qui sont  à Calais  depuis de longs mois,

Ce devait être une opération d’évacuation éclair, humanitaire et de tous ces qualificatifs de la novlangue employée par un pouvoir politique, médiatique toujours prêt à manipuler la réalité pour gagner des élections dont nous en connaissons les résultats.

Mais les faits sont là, parlent d’eux-mêmes à J+5. Près de mille huit cents mineurs sont hébergés au Centre D’Accueil Provisoire (CAP), occupant ces dizaines de conteneurs, protégés vingt quatre heures sur vingt quatre par les CRS en faction. Cette partie de la lande calaisienne est finalement rendue aux adolescents, qui fréquentaient l’endroit des dizaines d’années auparavant en se rendant au centre aéré Jules Ferry, qui lui est toujours utilisé pour héberger les femmes, les douches, cuisiner et servir les repas aussi, un petit déjeuner et  un lunch par jour. Les conditions sont loin d’être correctes. A minima, ils sont mieux là que dans les pattes des passeurs et autres abuseurs, à dormir sous des abris de fortune. La mission de l’état semble s’arrêter là car du côté social, un regroupement familial quand il est possible s’organise difficilement tant l’idée même de Royaume Uni enflamme tous les esprits. Pour ceux pour qui ce ne sera pas possible, la protection de l’enfance ne s’exercera que plus tard, une fois arrivé dans un centre dédié aux mineurs isolés.

La destruction est en cours, le gros du travail semble fait à l’aide de pelleteuses à chenilles et de tracteurs à grosse bennes. De partout, il reste les cendres d’incendies volontaires dont l’origine reste inconnue. Des restes de cette vie menée par des milliers d’hommes pendant dix huit mois sont étalés sur le sol sablonneux. Des jeunes se sont installés le temps d’un repas, d’une veillée autour du feu. Ils sont seuls, ont récupéré des vélos et tournent en rond en attendant le résultat d’une interview avec le « home office », institution britannique dédiée à la famille.

A J+5, c’est repos, les bénévoles accourront moins nombreux. Demain, un dernier rassemblement célébrera la fin, en silence, au son des chants érythréens devant cette église sauvée deux jours de la destruction implacable. L’école laïque des dunes n’aura pas survécu vendredi à l’attaque conjointe des mini bulldozers.

Depuis le premier jour de l’expulsion, il règne sur le camp un silence presque pesant. La journée, le bip des engins se fait entendre, associé au bruit des chenilles. Les soirées lacrymogènes sont finies, plus personne à gazer mais en ville, les rafles se sont multipliées. Pour de simples contrôles d’identités, les migrants sont conduits au centre de rétention administrative – la prison des sans – papiers – de Coquelles, voire ailleurs par la suite. Car ils ont le tort d’avoir un faciès d’étranger, ne plus avoir de papiers, ce qui est suffisant pour leur république d’être privé de liberté

L’opération d’expulsion est déclarée terminée par la préfecture depuis mercredi. Sans heurts et en maintenant les opposants à bonne distance grâce à l’arsenal policier et réglementaire, l’état aura réussi sa mission au détriment de la liberté des migrants. Mais rien n’est fini et tout commence. D’une part la manœuvre de dispersion est bien anticipée et chacun installé aux quatre coins de france ne sera pas abandonné mais suivi, accompagné dans ses démarches. Chaque centre ouvert est recensé et suivi pour que les conditions d’accueil soient « dignes ».

Mais c’est à Paris finalement que les conséquences de l’expulsion se sont déplacées, gonflant le nombre de migrants sur le trottoir. D’autres destinations ont certainement reçues ces ex-calaisiens de la jungle, Belgique et ailleurs sans s’étaler plus que çà sur des lieux évidemment devenus secrets pour échapper à l’oppression policière.
« Jungle never finish », c’est la réponse au « jungle finish » tant désiré par l ‘état, les calaisiens, les associations en première ligne pour dénoncer les conditions indignes de vie tout en acceptant des containers comme dortoir, des douches en nombre insuffisant, l’interdiction d’entrer du matériel de construction.

Cette opération de communication visant tout de même à déporter des être humains pour une partie sans leur consentement pourrait se résumer à ces trois faits.
Le premier fut la conférence de presse de certaines des associations présentes sur le camp écourtée par un mouvement intempestif de policiers. Car au même moment, se déroulent des arrestations arbitraires de mineurs à quelques dizaines de mètres. Des militants donnent l’alerte, le cordon policier se déploie, empêche tout mouvement, gaze des journalistes accrédités et profite de la belle occasion pour interpeller trois militants sans autorisation. Car il fallait faire partie des autorisés pour accéder au camp en démolition. L’état si sûr de lui avait bien prévu d’éloigner toute contestation par arrêté préfectoral annulé le jour du référé ! La conférence est interrompue, les militants repoussés, les associatifs en colère et l’état joue une fois de plus sur du velours.
Le deuxième fait est plus mystérieux. Faute de contrôle sur place et en amont, la jungle a pris feu, détruisant par les flammes ces centaines d’abris montés un par un grâce à l’aide massive humaine et financière. Nul ne saura qui a allumé ces feux, est-ce important ? Ce qui l’est plus est le paradoxe sécuritaire entre le contrôle des accréditations tout autour du camp et la facilité avec lesquels ces incendies ont été allumés. Nous pouvons désormais dire que l’état joue avec brio de sa capacité à prendre le peuple pour une bande d’idiots formatés à la communication des merdias, relayée par son représentant la préfète expliquant sourire aux lèvres une tradition afghane de tout détruire en partant. Oui mais pas que !

A travers cette opération, nous obtenons confirmation que l’état n’hésite pas utiliser tous les outils en sa possession pour asseoir sa domination. Il s’agit de républicanisme autoritaire taisant son nom utilisant clairement les méthodes de fascisme rampant. Il aura réussi à annihiler une opposition moribonde en l’occurrence les non moins célèbres « no border » réduit au silence tout comme ce journaliste de Taranis interpellé au nez et à la barbe de tous dans un silence aveugle –

le troisième fait.Il est clair qu’une telle faiblesse conceptuelle, politique, mediatique et d’actions devront  servir d’exemple pour muscler toujours plus nos résistances autonomes, nos solidarités collectives pour ne pas se retrouver hors-jeu avant d’avoir tiré le premier coup de canon.

repas gâché

on n’oublie pas non plus . les fanfaronnades des  citoyens vigilants qui ont manifesté avec les flics le 25 octobre à Valence ( le grand village)

 


 

aubanar.lautre.net

C’est vrai qu’ils sont plaisants, tous ces petits villages,
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages […] »

Monsieur Lambda laisse Madame conduire, les yeux sur la carte.
Bientôt midi et toujours pas trouvé le petit restau spécialisé dans les spécialités locales. Monsieur Lambda ne connaît pas la liste des départements, préfectures et sous-préfectures mais pour ce qui est de la bouffe, c’est un Kador, un Môssieur !

Voilà, prendre la route à droite après le lavoir, faire un kilomètre et hop, arrivés.

Le restaurant est là, le parking est rempli de gros 4×4, pas le jour pour espérer un repas tranquille dans une salle quasi déserte. Monsieur Lambda est déçu : sur la carte, le village paraissait isolé.

« […] Ils n’ont qu’un seul point faible et c’est d’être habités. […] »

Monsieur Lambda pousse la porte de l’estaminet. Aussitôt les discussions s’étouffent ; le silence se fait, les têtes se tournent.

« […] Et c’est d’être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts… […] »

Un mec en costume gris, debout, les poings sur la nappe, semble pétrifié, bouche ouverte.
Monsieur et Madame Lambda hésitent puis acceptent de suivre un serveur qui les guide jusqu’à une table au fond de la salle, dernier arrêt avant les toilettes.

Là-bas, pas dans les chiottes où serait sa place légitime mais dans la salle principale, le mec en gris reprend son discours :
« Il n’est pas question que la région accueille tous ces étrangers pas français, et blablabla et blablabla… On est chez nous… et blablabla… invasion cosmopolite… et blablabla Ouink ! Ouink » frontiere

A Allex, à une vingtaine de kilomètres de Valence (Drôme), ça se déchire et ça se voit. Sur la départementale le FN a bombé « Non aux réfugiés » accompagnés de la flamme tricolore En réponse, des dizaines de « Welcome ». Un centre d’accueil et d’orientation (CAO) pour migrants a ouvert ses portes le 19 septembre et héberge depuis quelques jours onze adultes et enfants originaires du Soudan, d’Afghanistan et d’Irak.
Le FN n’en attendait pas moins pour « faire d’Allex un laboratoire pour tester leur influence ». « Jusqu’à présent, les électeurs du FN étaient discrets mais depuis cette affaire, ils s’expriment à visage découvert », constate ainsi Christophe Bürling un élu de l’opposition. Et comme ça commence à parler des prochaines élections, l’arrivée des migrants à Allex est récupérée par le Front national pour faire entendre sa voix dans un village où le vote FN a remporté 26,78 % des suffrages lors des dernières élections régionales.
« Maintenant, les voleurs vont venir ici pour mettre ça sur le dos des migrants et je ne vous parle pas des viols » dixit un un habitant.

« […] La race des chauvins, des porteurs de cocardes,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part. […] »

Monsieur et Madame Lambda ont leur repas entre les mains, là sur un simili parchemin…
Monsieur Lambda contemple la somme de toutes ses gourmandises. La région est riche en spécialités culinaires.
Mais là-bas, y a le mec en gris qui postillonne :
« Si nous ne résistons pas… blablabla… des minarets… Ouink ! Ouink !… notre race blanche… et blablabla… le travail des Français… Groin ! Groin !… hallal… »
Monsieur Lambda sans se déplacer interpelle le serveur posé près du bar :
« Votre poulet aux écrevisses… il est hallal ? »
Of course, histoire de couvrir la voix du nazillon en gris, il a dû forcer un peu sur ses cordes vocales…

Là-bas, pas dans les chiottes où serait sa place légitime mais dans la salle principale, le mec en gris s’est figé. L’assistance ne le regarde plus, toute occupée à fusiller du regard celui qui a osé interrompre le discours du tribun.
« Et pour attendre je prendrais volontiers un cocktail orange miel bien frais… choukran ! »
Surement un boucher, le gars couperosé qui serre les poings n’attendant qu’un signe pour foncer sur l’envahisseur. Et que dire du troupeau de crânes rasés sirotant des bières au bar et proposant à Monsieur Lambda une forêt de doigts d’honneur…

« […] Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire,
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares,
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part. {…] »

Le mec en gris se rappelle les consignes :
« Ne pas allumer la mèche mais fournir l’allumette… Dédiaboliser la façade… »
Il fait un signe pour calmer ses troupes genre « Pas tout de suite, les gars… » avant de reprendre son prêche :
« Pas question de laisser ce gouvernement socialo-maçonnique nous dicter sa loi… Raoust les violeurs levantins ! Raoust les étrangers !…. Groin ! Groin !… Nous les Gaulois, nous défendrons notre sol, nos traditions… Cocorico – car Monsieur est polyglotte – Cocorico !!!»

Dernier jour de septembre, le mouvement « citoyen, patriote / Sauvons notre pays » rassemblait une quarantaine de fachos décomplexés devant la préfecture à Privas (Ardèche), avec un slogan : « non aux clandestins ». Dans le même temps un rassemblement spontané d’une centaine de contre-manifestants était également sur place.
Alors que Alain Barnier, chef de file en Ardèche du rassemblement « Sauvons notre pays » entamait son discours de haine devant la préfecture, les contre-manifestants étaient repoussés par la police vers la place de l’hôtel de ville pour éviter tout affrontement direct.

Monsieur et Madame Lambda, ni une ni deux, lancent un long « Youyou » de colère et de dépit.

« […] Mon dieu, qu’il ferait bon sur la terre des hommes
Si on n’y rencontrait cette race incongrue,
Cette race importune et qui partout foisonne :
La race des gens du terroir, des gens du cru.
Que la vie serait belle en toutes circonstances
Si vous n’aviez tiré du néant tous ces jobards,
Preuve, peut-être bien, de votre inexistence :
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.»

(Brassens « La ballade des gens qui sont nés quelque part »)

Et c’est sous les insultes, les menaces que Monsieur et Madame Lambda quittent ce petit coin paisible de la campagne française. Adieu spécialités locales, juste l’envie de vomir.
Encore un pas, la porte… Se retourner… Même pas peur… Affronter une dernière fois la pensée crasse…
« […] Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher. […] »

« Ouvrez les frontières, c’est irrespirable ! »

Roybon [Center parcs] l’implication des élues de valence …et de la communauté d’agloo Valence Romans Sud Rhône-Alpes (mise à jour)

 la région Rhones Alpes a voté une subvention en faveur du projet  de center parcs

-regions.francetvinfo.fr/alpes/isere/center-parcs-de-roybon-la-region-vote-une-subvention-en-faveur-du-projet-de-pierre-vancances-975516.html

 cette subvention est toujours d’actualité

l’implication du maire de valence est pleine et entière pour ce projet  car celui-ci  est

http://www.ledauphine.com/drome/2016/01/04/nicolas-daragon-vice-president-au-tourisme

l’imporantce de se mobiliser en soutien de la Zad de Roybon dans  la communauté ValenceRomans Sud Rhône Alpes;

http://www.valenceromansagglo.fr/territoire

l’implication du maire de valence encore une fois est pleine et entière en tant que président de la communauté d’agloo

c’est pourquoi on a publié   des informations voir ici car au laboratoire on est impliqué dans le soutien de la Zad

-on a fait dans ce sens là une projection au mois d’août

Mercredi 3 Août à 20h au laboratoire anarchiste

Projection du film « Les dépossédés » d’Antoine Costa suivi d’une discussion

dans le Dauphiné Libéré valence ville et pays de crussol du 30 octobre donne une large tribune pour l’association  vivre en chambarans : sous le titre  » nous sommes toujours  debout  derrière center parcs »

cette article indique l’implication locale   pour ce projet  de center parcs, nous nous attendrons rien  de bon des partis politique quels  qu’ils soient .. Ils sont  en pleine campagne électorale avec pour  tout horizon l’élection présidentiel.. pour nous c’est clair et net , on a rien à attendre avec ceux  qui luttent   avec les  contre experts sans point de vue critique

Des opposant-e-s valentinois   aux bulles tropicales  « Center Parcs Ni Ici Ni Ailleurs »

 

 

 

 

[Limoges] Une voiture de gendarmerie détruite dans une caserne

indymedia Nantes

Limoges. Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2016 nous avons incendié la voiture d’un chef de la gendarmerie des Tuilières garée dans l’enceinte de la caserne.

Limoges. Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2016 nous avons incendié la voiture d’un chef de la gendarmerie des Tuilières garée dans l’enceinte de la caserne.

Nous avons commis cet acte de sabotage en solidarité avec les migrant-e-s de la lande de calais.

Cette semaine l’état français a déplacé de force et détruit les lieux de vies de milliers de personnes migrantes.

Tant que vous détruirez leur maisons nous brûlerons vos voitures !

Nous souhaitions également rendre hommage à Rémi Fraisse et Adama Traoré assassinés par les gendarmes.

Nous esperons que l’ensemble des agents des forces de l’ordre auront la décence de démissionner avant qu’il ne soit trop tard.

Tout le monde détéste les gendarmes !

[Center parcs ] Audience à la cour administrative d’appel de Lyon le 3 novembre et manifestations des pro-Center Parcs

note center parc

reçu par mail

Le Canard Enchaîné de cette semaine nous apprend qu’ « en petit comité, le premier ministre vient de confier que l’opération (évacuation NDDL) n’était pas envisageable car trop risquée ».

A cette bonne nouvelle qui cependant n’est pas officielle, une autre arrivait de l’AFP aux rédactions des journaux qu’ils publiaient promptement sur leur site Internet :

Le rapporteur public de la cour administrative d’appel (CAA) de Lyon « penche pour une annulation des arrêtés autorisant la construction du Center Parcs de Roybon » (http://www.ledauphine.com/isere-sud/2016/10/28/center-parcs-de-roybon-le-rapporteur-public-pour-l-annulation-des-autorisations).

Le rapporteur public confirmerait ainsi l’annulation de l’arrêté préfectoral « loi sur l’eau » mais demanderait aussi à ce que le deuxième arrêté autorisant la destruction d’espèces protégées soit annulé. Le magistrat estime en effet – contrairement au Tribunal administratif de Grenoble qui n’avait pas retenu l’annulation de ce deuxième arrêté –« qu’il n’y a pas d’ »intérêt public majeur » justifiant la destruction de ces espèces. »

Le 3 novembre 2016, débutera l’audience devant la cour d’appel de Lyon qui devra statuer sur quatre recours rejetés en première instance :   deux recours au titre de la loi sur l’eau portés par Pierre & Vacances, deux autres portés par les associations s’opposant au projet  (FRAPNA, PCSCP et Fédération de la pêche de la Drôme) dont l’un concerne  la destruction des espèces protégées et l’autre, l’assainissement.

Il est fort probable que le tribunal suive le rapporteur public ; c’est souvent le cas. Cependant n’oublions pas qu’il arrive de temps à autre que le jugement final ne tienne pas compte de l’avis du rapporteur public. C’est ce qu’il s’était déjà passé en première instance concernant le recours de PCSCP demandant l’annulation de l’arrêté préfectoral du 15 octobre 2012 concernant l’assainissement où « alors que le rapporteur public avait donné raison aux opposants, le tribunal administratif avait finalement débouté l’association ».(Center parcs : quatre recours jugés le 3 novembre par la cour d’appel de Lyon | Place Gre’net)

Les porteurs du projet et leurs affidés ne désarment pas. Malgré ces nouvelles qui ne leur sont pas favorables, l’association Vivre en Chambaran  organisait hier soir un rassemblement.

Sur la place Saint Romme autour de la Statue de la Liberté quelque 150 personnes auraient répondu à l’appel de l’association. (Cf. le Dauphiné libéré d’aujourd’hui, 29 octobre 2016)

Pierre & Vacances  peut être fière de ses militants ou miliciens patronaux sur qui il pourra toujours compter et qui se retrouveront devant la cour d’appel de Lyon jeudi 3 novembre. Contre toute raison – les entreprises le savent et toutes en jouent indubitablement –, l’argent et les promesses d’en bénéficier attireront toujours les yeux du miséreux et du concupiscent.

Henri Mora