Texte de présentation:L’action antifasciste en Allemagne

L'action antifasciste en Allemagne

Un mouvement antifasciste autonome se développe en Allemagne. Il est à l’origine du Black Bloc et repose sur l’action directe.

 

L’antifascisme apparaît bien souvent comme un front uni des partis de gauche pour défendre l’Etat démocratique. En Allemagne, il existe aussi un antifascisme autonome des partis et anticapitaliste : l’Antifascistische Aktion.

Son esthétique influence les mouvements sociaux et l’antifascisme radical avec logo des deux drapeaux dans un cercle et le fameux Schwarzer Block. Ces manifestations de personnes en noir inspirent les Black Blocs et autres cortèges de tête.  Mais l’histoire et le contenu de ce mouvement antifa restent méconnus. Bernd Langer retrace la trajectoire de ce courant minoritaire dans le livre Antifa. Histoire du mouvement antifasciste allemand.

 

 

Face au nazisme

 

Dans le souffle de la révolution russe, la révolte monte en Allemagne. Les soldats et les ouvriers veulent en finir avec leur vie de misère. La social-démocratie au pouvoir n’améliore pas leurs conditions d’existence. Une insurrection communiste lance la révolution allemande de 1918. Mais le soulèvement est écrasé. La ligne du KPD, parti communiste allemand, est désormais fixée par l’URSS à travers le Kominterm.

Le traité de Versailles et l’occupation de la Ruhr par l’armée français alimentent la montée du nationalisme. En 1923, Hitler tente un putsch qui échoue. En mai 1924, le KPD s’oppose à une manifestation nationaliste. Ce qui débouche avec une fusillade avec 8 morts. Les communistes créent le RFB, une véritable armée en uniforme. Le KPD refuse toute alliance avec les sociaux-démocrates du SPD qui ont massacré la révolution de 1918. Le 1er mai 1929, le KPD manifeste malgré une interdiction. 33 personnes sont tuées. En 1930, le NSDAP d’Hitler fait un bon score aux élections régionales de Thuringe. Ce qui lui permet de participer à un gouvernement de coalition.

 

Pour le KPD, l’ennemi reste le SPD. Les communistes vont jusqu’à joindre leurs votes avec la droite et l’extrême droite pour faire tomber le SPD au pouvoir. Mais lorsque les troupes d’Hitler défilent dans les quartiers ouvriers, les militants communistes dressent des barricades et affrontent les nazis. Le SPD dénonce autant les communistes que les nazis et se pose en garant des valeurs démocratiques contre les extrémismes. Le KPD lance l’Antifascistische Aktion, un regroupement large qui doit permettre une auto-défense face aux agressions des nazis.

Les élections législatives de 1932 débouchent vers des affrontements et des fusillades entre communistes et nazis. On compte une trentaine de morts dans chaque camp. Ce qui n’empêche pas le NSDAP de devenir le premier parti d’Allemagne. Mais, au cours d’une grève dans les transports, le KPD accepte les militants nazis dans la même lutte. Ils espèrent les rallier au communisme. Mais c’est plutôt le camp nazi qui se donne alors une image ouvrière et populaire.

En 1933, Hitler est nommé à la tête du gouvernement. Seul le KPD appelle à la grève. Le SPD refuse de se joindre à un mouvement qui risque de déstabiliser le pays. Le SPD se contente d’appeler à la vigilance et de contester les nazis dans un cadre légal. La grève n’est pas suivie. L’incendie du Reichtag, le parlement allemand, est attribué par les nazis à un complot communiste. L’indignation morale permet à Hitler de suspendre toutes les libertés.

 

Le SPD et les syndicats restent dans le cadre de la légalité. Mais ils sont rapidement interdits. Les militants communistes privilégient la clandestinité. Mais beaucoup sont arrêtés ou tués. Une opposition émerge également au sein du parti nazi. Les SA sont une milice paramilitaire national-socialiste et proche des idées de gauche. L’armée et la bourgeoisie se méfient de ce groupe. Hitler décide donc de sacrifier les SA. En 1934, la nuit des longs couteaux permet l’assassinat des dirigeants des SA, mais aussi des opposants nationaux-conservateurs.

Les révoltes sociales de 1936 révèlent une opposition au fascisme au niveau international. En France, les grèves du Front populaire répondent à la montée du fascisme depuis la marche du 6 février 1934. C’est surtout avec la révolution espagnole qu’un affrontement direct oppose fascistes et antifascistes. Néanmoins, l’URSS de Staline empêche la perspective d’une révolution sociale. En 1939, le pacte germano-soviétique permet même une alliance entre l’Allemagne d’Hitler et l’URSS de Staline.

 

 

Antifascisme autonome

 

Dans le contexte de la guerre froide, la RFA se range du côté des Etats-Unis. Les idées communistes sont criminalisées. Néanmoins, une contestation sociale émerge avec l’APO (opposition extraparlementaire). La jeunesse étudiante s’oppose à la guerre du Vietnam et à la venue du Shah d’Iran à Berlin.

A partir de 1977, des actions coup de poing visent à empêcher les rassemblements et les défilés fascistes. Ensuite, une dynamique politique et culturelle émerge. En Angleterre s’organisent des concerts Rock against Racism en 1978. Les antifas allemands reprennent cette pratique du concert antifasciste. Néanmoins, le mouvement antifa émerge surtout à partir de 1983.

Les autonomes tentent d’empêcher le congrès du NPD en octobre 1983. Tandis que les réformistes se réunissent à 30 kilomètres du congrès, les antifa veulent empêcher cette réunion. Ils veulent bloquer les routes. Mais la police intervient. Les antifas sont casqués et armés de bâtons. Les équipements des deux camps sont alors équivalents et les antifas peuvent aller à l’affrontement face à la police.

Cette action reste fondatrice de l’antifascisme autonome. Ce courant propose une théorie cohérente. Le fascisme est considéré comme la continuité de l’Etat et du capitalisme. Le système est critiqué dans son ensemble. La RFA est même considérée comme un fascisme d’Etat. Néanmoins, cette théorie valorise l’action violente coupée des mouvements sociaux. Ce qui révèle une dimension avant-gardiste. « Il n’est pas question de réfléchir de façon stratégique pour développer et inscrire ses idées politiques dans un mouvement politique plus important ou, plus largement, dans des cercles plus vastes de la population », regrette Bernd Langer.

 

En 1984, les antifascistes attaquent les néonazis du FAP. Durant les années 1980, les actions directes offensives se multiplient. Le combat antifasciste est également lié à la lutte contre l’impérialisme. Les Etats occidentaux préservent les libertés individuelles dans les démocraties. Mais ils permettent des régimes autoritaires dans d’autres régions du monde. Les nazis sont combattus car ils incarnent la forme la plus extrême du système dominant.

L’antifascisme autonome permet de construire une communauté combattante. En revanche, des individus ordinaires ne peuvent s’impliquer dans cette forme d’action politique. Une partie de l’antifascisme autonome décide de se structurer. Au-delà des actions ponctuelles, ils veulent créer un mouvement durable. L’Autonome Antifa (M) propose un nouveau style politique dans ses affiches, ses tracts et ses brochures.

L’Antifa M réfléchit à ses concepts d’action. Des grandes manifestations sont organisées contre des centres fascistes, avec à leur tête un Schwarzer Block bien équipé. Néanmoins, beaucoup d’autonomes refusent de s’organiser de manière durable. Ce qui s’explique par une détestation des structures autoritaires issues des communistes. En 1991, des manifestations sont organisées avec les réfugiés qui subissent des agressions racistes. Néanmoins, L’Antifa M se compose surtout d’étudiants et ne parvient pas à élargir sa base sociale. Ensuite, le gouvernement réprime ce mouvement associé au terrorisme de la RAF.

 

Antifa

 

Nouveaux enjeux

 

Les antifa parviennent à lutter contre les néo-nazis qui se réduisent à un courant marginal. Cependant, le combat antifasciste est facilement récupéré par l’Etat qui interdit les groupes néo-nazis et fait cesser les violences racistes. Ensuite, l’Etat met en place des programmes d’éducation pour dénoncer le nazisme. La contre-culture et les squats sont également institutionnalisés.

Néanmoins, les interdictions n’empêchent pas les néo-nazis de s’organiser de manière informelle. Les antifa parviennent à empêcher des défilés fascistes. En 1998, un camping antifasciste se déroule sous le mot d’ordre « Organisons la résistance révolutionnaire ». La campagne Antifa Offensive ’99 se traduit par des campings, des concerts, des réunions publiques et des manifestations. Néanmoins, le mouvement antifasciste se compose surtout de groupes locaux qui ne parviennent pas à construire une structure fédérale.

En 1998, une coalition rouge-verte arrive au pouvoir. Le chancelier Gerhard Schröder développe davantage l’antifascisme d’Etat. Il s’appuie même sur la gauche extra-parlementaire. Des groupes antifa locaux sont subventionnés et achetés par le pouvoir. A partir de 1999 émerge le mouvement altermondialiste. Les antifas participent aux contre-sommets pour s’opposer au G8. En 2007, à Rostock, un Schwarzer Block de plusieurs milliers de personnes affronte la police. Des actions de blocages, comme à l’hôtel de Heiligendamm, visent à empêcher le sommet. Désormais, le G8 se réunit uniquement dans des endroits reculés et sous haute protection policière. Néanmoins, les mêmes méthodes permettent d’empêcher une « conférence anti-Islam » en 2008.

 

Au début des années 2010 surgissent des mouvements d’ampleur internationale. La révolte dans les pays arabes se propage avec le mouvement du 15-M en Espagne. Le mouvement Occupy se diffuse même en Allemagne. A partir d’octobre 2011, un camping s’installe devant la Banque centrale européenne de Francfort. Néanmoins, ce mouvement reste très divers. La composante citoyenniste et réformiste reste importante et refuse de remettre en cause l’ordre capitaliste. Les antifascistes participent au réseau Blockupy, qui valorise l’action directe et les affrontements avec la police. Les questions sociales deviennent centrales, même si l’antifascisme perdure.

L’extrême-droite allemande évolue. Les commémorations pour le régime nazi déclinent. Cette période devient lointaine. En revanche, l’extrême-droite mobilise contre l’accueil des réfugiés. Les attentats islamistes permettent également de diffuser un racisme anti-musulman avec le mouvement Pegida. Les actions et contre-manifestations des antifascistes favorisent le déclin de Pegida.

 

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Limites de l’antifascisme

 

Bernd Langer propose une histoire chronologique de l’antifascisme allemand. Loin d’une approche dogmatique et militante, il reconnaît certaines limites de l’antifascisme autonome. Mais si son livre vise davantage à une présentation factuelle qu’à un bilan critique.

Bernd Langer montre bien la force de l’antifascisme autonome. Il privilégie l’action directe plutôt que les démarches légalistes. Les néo-nazis doivent reculer face aux manifestations et aux actions de blocage. La pratique du Black Bloc se diffuse d’ailleurs dans de nombreuses luttes. Le réseau antifa participe également au développement d’une contre-culture. Son logo, son esthétique et ses concerts expriment un mouvement anticapitaliste et libertaire. L’antifascisme devient un sujet d’accroche populaire qui permet de porter un discours de remise en cause du capitalisme et de l’Etat.

 

Néanmoins, Bernd Langer témoigne également des limites de l’antifascisme autonome. Il tente de construire un mouvement structuré, mais les actions antifascistes restent ponctuelles et réactives face à des défilés nazis. En revanche, aucun mouvement ne perdure pour s’ancrer dans les mouvements sociaux. L’action coup de poing et la résistance priment sur les perspectives émancipatrices. La pratique du contre-sommet reste ponctuelle et symbolique. Elle ne permet pas d’améliorer la vie quotidienne des classes populaires à travers des luttes sociales.

L’antifascisme peut même paraître déconnecté des préoccupations de la plupart des exploités. Le mouvement antifa regroupe des militants jeunes et attirés par l’action. En revanche, il ne parvient pas à s’implanter dans la population et à renverser les rapports de force. Les mouvements sociaux interprofessionnels restent rares en Allemagne.

 

L’antifascisme reste une perspective limitée. Cette résistance indispensable face au fascisme ne propose pas de perspectives émancipatrices. La défense de la démocratie telle qu’elle est peut même apparaître comme l’objectif immédiat. Le pouvoir parvient d’ailleurs à récupérer l’antifascisme, surtout lorsqu’il ne vise que les débris de l’Allemagne nazie.

Le renouveau de l’extrême droite allemande montre même qu’il peut devenir dangereux de ne pas prendre en compte la question sociale. L’accueil des migrants pose clairement le problème des conditions de vie. Ce sont les luttes des migrants et la solidarité de classe qui peuvent permettre de faire reculer l’extrême droite raciste. Les indispensables contre-manifestations doivent s’accompagner de luttes sociales. L’antifascisme ne doit pas rester une lutte spécifique pour attirer des jeunes mais doit s’inscrire clairement une critique globale du monde capitaliste. L’antifascisme doit affirmer clairement la solidarité de tous les exploités contre l’ordre capitaliste.

 

Source : Bernd Langer, Antifa. Histoire du mouvement antifasciste allemand, traduit par Sarah Berg, Libertalia et La Horde, 2018

repris de .zones-subversives.com

Valence, France: manifestation du 2 février et l’appel pour le 5 février( mise à jour le 3 février)

5400 personnes selon la préfecture et 11000 selon les organisateurs.
Une impressionnante marée jaune le 2 février à Valence malgré la pluie et les mesures de sécurité disproportionnées des dominants

la préfecture avance toujours un chiffre de 18 interpellations :huit ont été placés en garde à vue, 6 ont été remis en liberté avec des convocations devant le pouvoir judiciaire et deux hommes  toujours en garde à vue  samedi soir  pour » transport  d’armes et d’engin incendiaires »

Le maire  avec son équipe  anti-tag effacent  toutes traces de sa couardise.Depuis six heures du matin, ce dimanche 3 février, la brigade anti-tag municipale arpente les  rues  de Valence. Son objectif, nettoyer et faire disparaître les centaines de tags

 

 manifestation le 5 février Des gilets jaunes relaient également : départ 14h – 14h30 du Champs de mars  avec le parcours comme d’habitude ( si vous êtes prêt à marcher comme  un troupeau de moutons  )   vers la préfecture

France : Brèves des samedis « Gilets jaunes » et du désordre diffus

Hautes-Alpes : Bloquer les flux autoroutiers – 31 janvier 2019

Dans la nuit de mercredi à jeudi, deux tronçons de l’autoroute A51 ont été vandalisés. Ce sont précisément les tronçons Pertruis-Cadarache et Sisteron Centre-La Saulce qui ont été impactés. Des anonymes ont pénétré de force dans les locaux de Vinci puis l’ont saccagé: plusieurs systèmes de sécurité ont été détruits, notamment ceux équipant les tunnels, ce qui a contraint Vinci Autoroutes à fermer les tunnels de ces deux sectins d’autoroute par mesure de sécurité. La circulation a été totalement bloquée toute la journée de jeudi, et ce jusqu’à 20h.

Sur cette même autoroute, un sabotage a interrompu le trafic le 17 janvier dernier entre La Saulce et Sisteron-Sud, dans le sens Nord-Sud et entre Sisteron-Sud et Sisteron-Nord, dans le sens Sud-Nord. Le câble de fibre optique principal et le câble de secours ont été coupés au niveau du tunnel de la Baume. La rupture de ces câbles ont de fait entraîné des problèmes de sécurité dans le tunnel (signalisation, extracteur de fumées, caméras de surveillance)..

Toulouse: Incendie du centre des Finances Publiques – 31 janvier 2019

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le centre des finances publiques de Rangueil a été incendié sur les coups de 4h. Des pneus ont été embrasés devant le hall d’accueil. La façade du centre des impôts a été noircie et des vitres ont été brisées. Résultat: les percepteurs ont été contraints de fermer les locaux pour toute la journée de jeudi.

Saint-Rambert d’Albon (Drôme) : Bloquer les flux ferroviaires – 29 janvier 2019

Le trafic TER entre Lyon et Valence a été interrompu mardi 29 janvier. Vers 16h, sur le secteur de Saint-Rambert d’Albon, un train de marchandises a roulé sur ce qui serait une borne kilométrique volontairement déplacée sur la voie selon la SNCF. A la suite de cet acte volontaire, la circulation des trains TER a été perturbée pendant une heure entre Lyon et Valence.

Toulouse: le PCF, au service des riches et de l’exploitation – 29 janvier 2019

Il n’aura pas fallu attendre deux jours après l’incendie volontaire ayant détruit une partie du restaurant trois étoiles l’Amphytrion à Colomiers le 28 janvier dernier, pour que le PCF, par la voix de Théodore Aubin, secrétaire de la section communiste de l’Ouest toulousain, vole au secours du patronat. Leur déclaration se passe de commentaires:

«Nous soutenons les gilets jaunes, pas les criminels».

«Le restaurant de Yannick Delpech a été incendié dans la nuit de dimanche à lundi. Cette destruction vient à la suite d’une série de menaces contre le propriétaire de l’établissement et de dégradation de façades après que celui-ci a ouvertement attaqué le mouvement des Gilets jaunes*. Nous avons depuis le début du mouvement été solidaires des Gilets jaunes et nous le resterons : nos militants continueront la mobilisation dans la rue, sur les ronds-points, dans les entreprises et dans le Grand débat. Néanmoins, s’il s’avérait que les coupables se revendiquent des Gilets jaunes (ce qui n’est à ce stade pas vérifié), nous nous désolidariserions tout à fait des quelques individus auteurs des faits qui profitent d’un mouvement social pour laisser libre cours à leurs pulsions destructrices. Le PCF désapprouve totalement ce type de destruction sans buts fait part de sa solidarité vis-à-vis du Chef et de ses salariés».

Jassans-Riottier (Ain): Au feu la mairie – 27 janvier 2019

Dimanche soir, aux alentours de 21h30, l’entrée de l’Hôtel de Ville a été incendiée. « Le maire Jean-Pierre Reverchon ne s’attendait pas à pareil spectacle dimanche soir, alors qu’il revenait à la mairie rechercher un document, sur les coups de 21h30. La porte d’entrée blindée a bien contenu l’incendie mais les dégâts sont importants, notamment sur le système de balise sonore et les bandes podotactiles pour malvoyants, installés fin 2017. La porte, ainsi que la lanterne située au dessus, sont à remplacer. » (le Progrès, 28.01.2019)

Montpellier : des nouvelles des émeutes du samedi après-midi…

C’est un fait de plus en plus habituel que les journaux locaux, suivant à la lettre les consignes du pouvoir en période de troubles (surtout quand ils commencent à s’éterniser…), relatent de moins en moins ce qui se passe réellement lors des manifs « Gilets Jaunes ». Cela été le cas à Bordeaux et Lyon ces dernières semaines, où il y a eu des émeutes assez importantes: des vitres d’agences bancaires et de magasins pétées, des affrontements avec les flics, des barricades, etc… et aussi beaucoup d’interpellations et condamnations.

Mais encore moins d’infos sont sorties des journaux héraultais concernant les divers actes à Montpellier, où le bordel est hebdomadaire:

Lors de ses voeux à la presse du 28 janvier, le préfet de l’Hérault, Pierre Pouëssel, a pointé du doigt le noyau dur des émeutiers, qui seraient issus de « la mouvance anarchiste de la ville » ainsi que deux groupes communistes autoritaires (maoïstes), les accusant de faire partie de celles et ceux qui cassent le samedi après-midi. On y apprend que bon nombre d’agences bancaires ont été défoncées.

Ce samedi [26 janvier], on a vu ces gens se mettre en tête avec leur drapeau et être à l’offensive contre les forces de l’ordre. » Selon la police, un groupe de « 100 à 200 » casseurs est à l’œuvre lors de chaque rendez-vous. Ils étaient plus nombreux ce samedi lors des affrontements sur la place de la Comédie. « Le groupe bien connu a été renforcé par des collègues de Lyon et du Gard qui viennent pour tout casser » (Midi Libre, 29.01.2019)

Caen : 300.000 euros de dégâts pour le tramway

Début janvier  à Caen (les deux premiers samedis), le chantier du futur tramway a été plusieurs fois pris pour cible lors des manifs « Gilets jaunes ».
La communauté urbaine Caen la mer et le maire de Caen ont chiffré le montant des dégradations à 300.000 euros. « Cela correspond à ce qui a été dégradé ou brûlé (barrières, bordures, fourreaux, engins de chantier, etc.), [mais] ce montant ne comprend pas les coûts indirects liés à la désorganisation du chantier ».

Rappel : Filmer ou se filmer en manif conduit à la répression…

Prendre des vidéos ou des photos en manif, qu’elles soient publiées ou non sur les réseaux sociaux ou internet, c’est fournir des preuves à charge contre les manifestant-e-s.

Une jeune factrice de Villefranche-sur-Saône en a fait l’amère expérience début décembre. Elle s’est mise en scène dans une vidéo d’une manif Gilet jaune du 1er décembre qu’elle a elle-même publiée, où on la voit insulter les gendarmes, visage non dissimulée qui plus est. Cette fois-ci, c’est elle-seule qui a été victime de sa connerie. Mais parfois, ce sont d’autres personnes prises à leur insu qui en font les frais.

« […] Alors qu’elle faisait sa tournée de distribution du courrier, des gendarmes l’ont reconnue lors de son passage chez eux ». Après qu’ils sont allés la chercher sur son lieu de travail, « ils l’ont auditionnée, et la manifestante a reconnu les faits. La gendarmerie a pris à son encontre une interdiction de pénétrer dans leur caserne », et la Poste a dans la foulée décidé de la virer, en rompant son contrat à durée déterminée. La presse ne parle pas du motif exact du renvoi.

C’est l’occasion de rappeler que, dans un monde où les individus se sentent exister uniquement à travers les écrans, la vantardise ou le narcissisme n’a pas sa place dès qu’on entre dans le champ de la conflictualité sociale.

[Reformulé de la presse]

repris de Sans_Attendre

Zurich (Suisse) : Un camarade de la bibliothèque anarchiste Fermento arrêté

Indymedia Nantes / vendredi 1er février 2019

Mardi 29 janvier, peu après midi, un de nos camarades a été arrêté dans son appartement. La porte a été ouverte de force par une unité d’investigation.
Lors de son arrestation, sa maison a été fouillée ainsi que, une fois encore, la bibliothèque anarchiste Fermento. Ces perquisitions ont été justifiées par les autorités avec comme accusations :
– Incendie criminel de plusieurs véhicules de l’armée suisse à Hinwil (Zurich) le 27 septembre 2015
– Attaque criminelle contre l’antenne radio Waidberg des flics à Zurich le 10 juillet 2016
– Coller des affiches (la police pense connaître une date pour cela, le 16 novembre 2017) dans la devanture de la bibliothèque anarchiste Fermento (à son ancienne place) qui appelait apparemment à  » des dommages matériels et violences à l’encontre des entreprises et des personnes qui font partie du développement de la prison Bässlergut à Bâle et de la construction du PJZ (Palais de Justice,ndt) à Zurich  »

Notre camarade, qui fait partie de la bibliothèque anarchiste, était déjà harcelé à cause de cette histoire d’affiches avant, a été enlevé à son domicile et a dû faire ce qu’on appelle un traitement ED (prendre l’ADN, les empreintes digitales, etc.), ainsi qu’un interrogatoire.

Maintenant, ce mardi, notre camarade a été arrêté à nouveau et il semble qu’il a été forcé à suivre les flics de son appartement à Fermento, pour ouvrir ou leur donner les clef et… ni une ni deux, deux de nos ordinateurs ont été confisqués à nouveau, l’un d’eux flambant neuf, l’autre avec une vaste archive numérique où l’on pouvait rechercher dans l’intégralité des textes

Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune déclaration explicative de la police, aucun mandat de perquisition ou quelque chose du genre. Cependant, nous ne supposons pas que notre camarade a ouvert la porte pour la police volontairement ou même leur a donné la ordinateurs en cadeau.
Par la suite, le camarade a été amené à la prison provisoire de police de Zürich PROPOG, où il se trouve jusqu’à présent. Mais vendredi (1er février), il va voir le juge, qui se prononcera sur sa détention provisoire.

Nous protestons contre cette arrestation d’un de nos camarades, indépendamment de la question de savoir si les accusations sont vraies ou non. Antimilitarisme et le sabotage a toujours fait partie de l’anarchisme. Dans notre bibliothèque peut être trouvé de nombreuses publications à ce sujet.

Nous appelons en particulier les bibliothèques, les archives et les boutiques d’informations pour informer sur cette attaque sur le Fermento et sur l’un de nos bibliothécaires.

La réunion extraordinaire de la bibliothèque anarchiste Fermento [a eu lieu le] 31 janvier 2019

PS: Nous avons besoin d’ordinateurs…

Email de contact: bibliothek-fermento_@_riseup.net

Valence, France:2 février Manifestations

Alors raconte c’est quoi ce spectacle du 2 février

Des  messages indiquent que les militaristes complotistes  partisans de « Rebatir la France  » et les conspirationnistes de l’ UPR seront présent  à la manifestation du 2 février

Ces deux groupes ont des points en commun ils veulent casser du  manifestant qui entraînent la France vers la guerre civile et ils sont anti R.N. ils sont souverainistes et proche de  riposte laïque , virilistes, et anti homosexuels..,

Pour les autres manifestant-e-s trouver le défilé qui vous correspondent mais la tendance mode est plutôt jaune, ce sera difficile de trouver du Noir

– défilé carnavalesque

– défilé anti fasciste

-« vive le vent  vive le vandalisme »

 

 

 

 

 

 

valence,France: le 6 février 17h devant la préfecture mobilisation

Nouvelle mobilisation pour un titre de séjour
à la famille Refassi

La famille Refassi arrivée en France en 2012 s’est installée à Romans et s’y est parfaitement insérée.

Leurs 5 enfants sont scolarisés dans les établissements scolaires environnants de l’école maternelle à l’ université de Valence. L’aîné majeur est régularisé et le deuxième majeur aussi ,est en cours de régularisation. Le père a une promesse d’embauche ,il n’attend que son titre de séjour pour pouvoir travailler et la mère est très active dans le milieu associatif.

A la fin du mois d’août 2018 la famille reçoit une OQTF(obligation de quitter la territoire français),un recours est alors déposé au tribunal administratif de Grenoble. Le recours est rejeté et la famille Refassi fait appel de la décision à la cour d’appel de Lyon. En même temps une forte mobilisation se développe à Romans : des enseignants, (collège Lapassat, lycée du Dauphiné, école primaire Les Arnauds),des parents d’élèves, des citoyens, un collectif « non aux expulsions est créé (Astir, Ebullition Le Nousistan),la pétition en soutien à la famille reçoit plus de 1400 signatures. Le mercredi 28 novembre soutenue par de nombreuses personnes rassemblées devant la préfecture de Valence une délégation est reçue par des représentants du Préfet qui nous expliquent qu’ il faut attendre le rendu de l’appel.

Nous y sommes: l’appel a été rejeté. Nous n’acceptons pas cette décision injuste et inhumaine. Quand les droits des plus précaires reculent, tous les droits reculent.
Nous appelons à une nouvelle et forte mobilisation pour rencontrer les services de la Préfecture afin que le Préfet accorde un titre de séjour à la famille Refassi,

le mercredi 6 février à 17h

devant la préfecture de Valence.

Communique de presse 28/01/2019

Nouvelle mobilisation pour un titre de séjour à la famille Refassi

La famille Refassi arrivée en France en 2012 s’est installée à Romans et s’y est parfaitement insérée.

Leurs 5 enfants sont scolarisés dans les établissements scolaires environnants de l’école maternelle à l’ université de Valence. L’aîné majeur est régularisé et le deuxième majeur aussi ,est en cours de régularisation. Le père a une promesse d’embauche ,il n’attend que son titre de séjour pour pouvoir travailler et la mère est très active dans le milieu associatif.

A la fin du mois d’août 2018 la famille reçoit une OQTF(obligation de quitter la territoire français),un recours est alors déposé au tribunal administratif de Grenoble. Le recours est rejeté et la famille Refassi fait appel de la décision à la cour d’appel de Lyon. En même temps une forte mobilisation se développe à Romans : des enseignants, (collège Lapassat, lycée du Dauphiné, école primaire Les Arnauds),des parents d’élèves, des citoyens, un collectif « non aux expulsions est créé (Astir, Ebullition Le Nousistan),la pétition en soutien à la famille reçoit plus de 1400 signatures. Le mercredi 28 novembre soutenue par de nombreuses personnes rassemblées devant la préfecture de Valence une délégation est reçue par des représentants du Préfet qui nous expliquent qu’ il faut attendre le rendu de l’appel.

Nous y sommes l’appel a été rejeté. Nous n’acceptons pas cette décision injuste et inhumaine. Quand les droits des plus précaires reculent, tous les droits reculent. Nous appelons à une nouvelle et forte mobilisation pour rencontrer les services de la Préfecture afin que le Préfet accorde un titre de séjour à la famille Refassi, le mercredi 6 février à 17h devant la préfecture de Valence.

[reçu par mail]

 

La loi « anticasseurs » adoptée à l’Assemblée

extraits du Monde / mercredi 30 janvier 2019

[…] L’Assemblée nationale a donné son feu vert, mercredi 30 janvier, à la possibilité pour les préfets de prononcer des interdictions de manifester, dans le cadre de la loi « anticasseurs » voulue par le gouvernement suite au mouvement des « gilets jaunes ».
Les préfets pourront prononcer des interdictions de manifester à l’encontre d’individus représentant « une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public », sous peine de six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. Dans l’arsenal juridique français, ces interdictions administratives préalables s’ajouteront aux interdictions qui peuvent déjà être prononcées par la justice lors de condamnations. [on s’en souviendra des interdictions qui tombaient comme s’il pleuvait, état d’urgence aidant, en printemps 2016; NdAtt.]

Des « critères objectifs » ont été ajoutés, a précisé son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez : la personne devra avoir commis des « atteintes graves à l’intégrité physique des personnes ainsi que des dommages importants aux biens » ou encore « un acte violent » lors de manifestations précédentes.
Le préfet sera alors en droit d’imposer une convocation à la personne concernée, afin qu’elle ne se rende pas à la manifestation. En cas de risque de participation à d’autres rassemblements, a ajouté le gouvernement, le préfet pourra interdire à la personne de prendre part à toute manifestation sur l’ensemble du territoire national pour une durée allant jusqu’à un mois. Les personnes « interdites » de manifester pourront faire un recours en urgence devant la justice administrative, a précisé un amendement de la rapporteure Alice Thourot (LREM) qui a été adopté. Ces personnes seront également inscrites au fichier des personnes recherchées (FPR). La proposition de loi prévoyait initialement un fichier dédié mais M. Castaner a vanté le FPR, accessible depuis les tablettes des forces de l’ordre. « La fiche tombe dès qu’elle est inactive », a-t-il aussi affirmé aux opposants au « fichage ». […]

repris d’ Attaque

Lyon, France:CR AG Lyon Bourse du 28 janvier

La salle tarde à se remplir, mais avec les circonvolutions habituelles et inutiles des personnes à la tribune, finalement, à 19h25, ça démarre doucement par un résumé des actions externes. Une intervention sur une réunion prochaine avec la CGT des municipaux par qui on à la salle tous les lundi soir à la Bourse et qui veulent se renseigner sur les personnes qui l’occupent ; des références à la manifestation du 5 de la CGT, à laquelle l’AG est favorable. L’information comme quoi il y a une manifestation interdépartementale à Valence le samedi 2 février ; une action projetée devant l’ONU contre la répression en France qui représente une atteinte aux droits de l’homme et à la liberté de manifester (référence aux armes utilisées et aussi au projet de loi anti-casseur).

Ensuite, c’est le bilan des actions de la semaine. En fait, cela va se résumer à un bilan de la manifestation du samedi après-midi. Les actions du groupe article 35 dont pourtant un des membres est présent et qui interviendra d’ailleurs plus tard sur un autre point, ne sont pas évoquées (ni l’action contre la répression au Palais de justice le vendredi après-midi, ni l’action aux Minguettes le samedi, ni le Manifeste qu’ils ont fait paraître ?). Référence est aussi faite à la chaîne humaine sur le climat et au manque de lien entre les deux actions (celle du samedi et celle du dimanche, malgré la présence d’une petite proportion de GJ ce dernier jour).

Les personnes disposées à intervenir doivent s’inscrire et faire la queue pour la prise de parole. On ne comprend pas à quel titre ils interviennent et surtout l’organisation bureaucratique de l’AG empêche quiconque voulant donner un autre avis d’intervenir dans la foulée (c’est pourtant ça qui fait l’échange réel et la confrontation des interprétations et non pas la démocratie formelle des tours de paroles. Pourtant, là, toute personne voulant intervenir de façon impromptue se voit renvoyer au bout d’une liste de prétendants à la parole. A l’évidence, cela décourage toute intervention. Déjà opposé à cette pratique j’avais dû la semaine dernière faire un passage en force pour expliquer le fait que l’AG de la Bourse n’était pas représentative des GJ jaunes de Lyon, mais au maximum du groupe GJ de Lyon centre. Cette fois cela va se reposer parce qu’après une intervention sur les fascistes qui foutent la merde dans les manifs, un intervenant croit en fournir encore la preuve en citant la manifestation de nuit qui a parcouru St-Jean et qui aurait commis des déprédations. Or, la personne en question n’y était pas présente et il y a eu une seule déprédation contre un restaurant de la part d’un mec bourré. J’y étais. Du fait que St Jean est maintenant considéré comme territoire fasciste, toute manif à St Jean devient fasciste ! Cette fake news, du fait du fonctionnement type Nuits debout de l’AG, va passer comme une lettre à la poste à l’époque du service public postal !

Le sujet me paraissant moins important que la semaine dernière et mon état physique aidant, je laisse courir et G. qui était à St-Jean avec moi n’est pas là pour intervenir, occupé qu’il est à rédiger le CR de l’AG de Ternay qui a pris du retard.

Dans la même obsession des fascistes, on a tout d’abord un mouvement de personnes qui sortent en courant parce qu’un sûrement fasciste serait en train de prendre des photos, puis on apprend qu’à la comparution immédiate qui a lieu parallèlement à 200 m, il y aurait les fascistes et la preuve c’est qu’ils crient « ahou » !!! Une interjection reprise par des milliers de personnes dans les rues depuis deux mois, certes sur l’imitation de supporters de foot, mais qui retentit particulièrement bien et dynamise les manifs. Très rapidement on apprendra qu’il n’y avait pas plus de fascistes que de beurre à la cuisine, juste 2 ou 3 familles venues soutenir leur vilain rejeton.

Tout à l’avenant Le bilan va être circonscrit à cela par ceux qui font de la question de l’intervention des fascistes et donc de la nécessité d’une intervention contre eux, le point central. Nous n’entrerons pas dans le détail de l’opposition entre ceux qui pensent que les fascistes doivent être virés de force par un service d’ordre dont pourtant par principe les GJ ne veulent pas et ceux qui pensent qu’il faut que ce soit la manif elle-même, sans spécialisation (SO officiel) qui fasse le ménage s’il y a lieu, c’est-à-dire s’il y a agression.

Cela occupe tellement l’AG que les violences policières passent quasiment au second plan. En effet, que dire d’une AG qui déciderait de concentrer ces forces »militaires » contre une centaine de « nervis » sans prévoir de service de défense contre les flics alors qu’on n’arrête pas de dénoncer leur violence bien plus effective ?

Ensuite vient le bilan des commissions. Un cri du cœur : depuis la semaine dernière il n’y aurait plus assez de monde dans les commissions. Ainsi la commission action serait passée de plus de 200 personnes à 6 personnes. Les « référents » des commissions poussent des cris d’orfraie devant cette situation en opposant leur imposant investissement (une dit qu’elle y consacre plus de 30 heures par semaine, ne se doutant pas que si elle était parlementaire ce serait 7à heures, certes payées, qu’elle ferait) contre le dilettantisme des participants de l’AG. Un moralisme de bénitier et des remarques de maître d’école contre ceux qui parlent entre eux par petits groupes et n’écoutant pas les gentils organisateurs, sont particulièrement contre productifs. En effet, aucun « référent » ne se pose la question politique du pourquoi de la chose, alors que, par exemple, nombre d’entre nous ont participé effectivement à une commission … et s’en sont retirés vu leurs conditions bureaucratique de fonctionnement.
L’appel de l’assemblée des assemblées de Commercy est alors lu par deux des observateurs de l’AG lyonnaise à Commercy. Son appel est approuvé, mais cela ne faisait pas de doute vu son caractère consensuel et général. De toute façon, il n’engage à rien, à part la participation à d’éventuelles futures AG des AG.

Une proposition de communiqué de presse dénonçant la présence des fascistes dans la manifestation est votée, même si des membres de l’AG pensent que la référence à l’appel de Commercy et sa prise de position sur le sujet est suffisamment claire et que, d’une manière générale, le mouvement n’a pas à sans arrêt se justifier aux yeux de l’opinion publique (et des médias), de ce qu’on l’accuse. En tout cas, c’est une déclaration de principe officielle qui vaut mieux que la sinistre photo de prétendus fascistes qu’on nous a fait circuler et qui sont en train de défiler tranquillement sans indication particulière de quelconque exaction ni même de signe visible d’appartenance à cette mouvance. Il y a même un africain qui figure à leur côté sur certains exemplaires, mais sur d’autres, les auteurs de cette dénonciation de type policière, ont fait disparaître l’africain de la photo en la coupant comme Staline faisait disparaître Trotsky et les vieux bolchéviks, de l’album de famille !

Parmi les propositions retenues, l’idée de pénétrer la presqu’île et son cœur de la rue de la République sans gilets jaunes sur le dos et de ne les revêtir qu’après, est celle qui porte le plus car ce cœur de la ville nous est refusé depuis deux samedi par un imposant dispositif policier. En effet, l’association des commerçants de la presqu’île est très puissante au sein de la mairie et d’ailleurs Collomb aurait poussé à mettre des moyens supplémentaires à la disposition des forces de l’ordre. Preuve de la hantise sur le commerce des soldes, d’après le Progrès, plusieurs millions auraient été accordés à ces commerçants en détresse.
Mais pour ce faire, il faudrait pré-organiser un peu cette manifestation d’un nouveau type puisque jusqu’à là une énorme proportion de GJ tient à aborder fièrement son paletot. C’est à la commission organisation de gérer ça, mais il semble là que les volontaires sont nombreux pour aider à la réalisation du projet.

Toutefois, une difficulté externe de taille. Une part importante des présents pense être à Valence ce jour là ! D’où on reparle de savoir ce qui est le plus utile pour le mouvement. Est-ce que la force vient du côté uni et compact du mouvement ou bien alors de sa multiplicité de son éclatement voulu ?

Il a été décidé que les GJ y participeront en « cortège » distinct. Il y a eu aussi une proposition de diffusion de tracts à différents points de Lyon et à différentes heures pour annoncer cette manif. Intervention faite sur le mode leçon de politique anti-capitaliste par une militante gauchiste « tendance prolétarienne » – comme si les GJ avaient besoin d’être éduqués et qui a fait rire une bonne partie de la salle.

blog de la revue temps critiques

Grenoble/Haute-Jarrie, France : Radios – Du siège à la tour (28 et 29 janvier 2019)

[Lire le communiqué de revendication de ces deux attaques incendiaires, reproduit en fin d’article]

Pourquoi s’arrêter là?

Après l’incendie des bureaux des journaflics de France Bleu Isère à Grenoble lundi 28 janvier 2019 au petit matin, et d’une partie de ses studios, c’est le local technique d’un émetteur de TDF qui a été saccagé puis incendié le lendemain mardi 29 janvier. Cela s’est passé vers 2h du matin à Haute-Jarrie, sur les hauteurs de Grenoble, toujours dans l’Isère.

Cette heureuse coïncidence temporelle a cette fois perturbé les émissions de France musique, mais aussi les abonnés des principaux opérateurs de téléphonie mobile (Orange, Bouygues et SFR), dont la réception sur Grenoble est « fortement dégradée ». Concrètement, la porte de l’émetteur a été fracturée, et les inconnus ont saccagé les équipements électroniques puis incendié le tout. Après qu’une des voix du pouvoir se soit tue lundi, c’est donc aussi la communication médiée par la technologie au service de la flexibilité relationnelle et managériale qui a été impactée mardi.

France 3 Auvergne/Rhône Alpes ébahie et certainement inquiète pour sa pomme se demande alors ce soir : « Au lendemain de l’incendie des locaux de France Bleu Isère, les questions sont de plus en plus nombreuses sur ces actes qui cherchent à atteindre les médias du département de l’Isère. » Nous, on aurait bien un paquet de réponses à ce genre de questions, mais d’une part on ne dialogue pas avec l’Etat et ses larbins, et d’autre part il se trouve que tout un chacun qui a pu expérimenter au cours d’une lutte (avec ou sans gilet jaune) les mensonges de la propagande d’Etat, sans parler de celle au service de la domination distillée quotidiennement dans les cerveaux, trouvera tout seul les siennes.

[Reçu par mail]


Radio : du siège à la tour

 » De tous les dompteurs de for interieur qui existent, celui que je déteste le plus, le journaliste  » Anonyme

Ici, on n’apporte rien de neuf contre les industriels d’hypnoses collectives, contre les fabricants de subjectivités consentantes à la société existante. Beaucoup font couler l’encre à propos des médias* pour les critiquer, peu font couler l’essence dans leur locaux pour les incendier. A celà on remédie. Dans les bureaux des radios dans le centre-ville, lundi. Dans la tour hertzienne en périphérie, cette nuit.

 » Ce que les incendiaires convoitent, que les flammes s’en saisissent » Anonyme

Ce texte porte sur les relations qu’entretiennent les forces hostiles à ce monde avec les médias de ce même monde. Disons d’emblée qu’on n’est pas de celleux qui s’imaginent « utiliser » ou « détourner » les moyens médiatiques pour diffuser des discours subversifs. Il ne s’agit plus d’échapper aux ciseaux de la censure, de lézarder les murs de la pensée unique avec des idées obliques. La démocratie, pleine de sollicitude, invite son opposition à participer aux grands jeux médiatiques. Elle ne tue pas la pensée de ses adversaires en les faisant taire mais en les faisant parler. On se souvient encore du burlesque Burnel co-animant un plateau télé pour vendre « A nos amis ». Ce soir-là, le commercial de Tarnac produisait, outre de la visibilité pour son bouquin, de l’audience et de la légitimité à la fiction parlementaire. Faire usage des médias revient à se mettre au service de la représentation démocratique. Ces réflexions nous amènent à les déserter et à les attaquer parfois.

Par ailleurs, captiver ou capturer les attentions dépend moins de la qualité du message que de la force de frappe de l’appareil émetteur. Saurait-on rivaliser avec les technologies de communication ennemies qu’on s’y refuserait, car la captivité nous répugne. On leur laisse les masses, emmurées de bruit et d’actualités. Si tu n’as pas d’acouphène, tu peux tendre une oreille ; nos mots, on entend les murmurer.

Au delà de la métaphore, on a choisi Indymédia pour éventer ce communiqué. Parce qu’il permet d’être lu·e·s par des compas’ connu·e·s ou inconnu·e·s, parce qu’il « garantit » notre anonymat et qu’il est libre pour la publication.

Un grand bravo aux courts-circuits de l’église St-Jacques. Un autre aux révolté·e·s qui trinquent, qu’on traque, qui vaquent à ce que leurs chaînes craquent, à ce que la normalité se détraque. Un bravo aux individu·e·s, enfin, qui, par monts et par vaux, perpétuent l’attaque et veulent tout mettre à sac.

*Ici et idem ensuite, « médias » renvoit aux médias de masse sous leurs 4 formes dominantes : télévisuelle, radiophonique, presse et numérique.

#JeSuisFranceBleuIsere

[Publié sur indymedia nantes, 29 janvier 2019]

la porte du local d’émetteurs TDF fracturée

L’intérieur des locaux de France Bleu Isère, qui a été contraint d’emménager provisoirement dans les bureaux de France 3 Auvergne/ Rhône-Alpes

 repris de sans attendre

Rovereto (Italie) : Incendie du portail d’une église, repaire des anti-IVG

Anarhija.info / vendredi 25 janvier 2019

La nuit du 9 au 10 janvier, le portail de l’église San Rocco, à Rovereto, a été incendié. Cette église est le lieu où se réunit un groupe d’intégristes catholiques. Devant l’église, avait été installée une crèche dans laquelle les femmes qui ont recours à l’IVG étaient comparées au Roi Hérode qui transperce un fœtus avec son épée.
Voici l’affiche à propos de l’incendie de l’église de S. Rocco, collée à Rovereto et Trento.

Un fil logique
Sur l’incendie de l’église de San Rocco

Étant donné que tous les journaux nous ont mêlés à cette histoire, personne ne se vexera si nous aussi on dit ce qu’on en pense.
Sur le journal l’Adige du 11 janvier, dans un article à propos de ce qui s’est passé en Corso Bettini [une des rues principales de Rovereto, où est située l’église de S. Rocco ; NdAtt.], la journaliste Luisa Pizzini écrit : « Ce n’est pas facile de trouver un fil logique, s’il y en a, derrière cette attaque ».
Cela ne nous intéresse pas de savoir qui a allumé l’incendie de ce portail. Mais le « fil logique » nous paraît évident. A un tel point que tout le monde l’a pigé. Même les journalistes.

L’église de S. Rocco est le lieu de réunion d’un groupe d’intégristes catholiques et de militants anti-IVG. Le même des Sentinelle in piedi [« Sentinelles débout », militants cathos qui font des « happenings » silencieux pour défendre la « famille », s’opposant aux lois condamnant l’homophobie, en 2014, contre l’avortement, etc. ; ils s’inspirent explicitement de la Manif pour Tous; NdAtt.], le même des rosaires récités devant l’hôpital de Rovereto, contre les femmes qui ont recours à l’IVG. Pas seulement. C’est à ce groupe là, à don Matteo Graziola, qui en est pivot, qu’on doit l’installation de la crèche appelée « le massacre des innocents » : une rangée de fœtus d’enfants, avec le roi Hérode qui en transperce un avec son épée.
Les femmes qui avortent comparées à un tyran qui ordonne le massacre d’enfants nouveaux-nés. Une infamie qui peut être tolérée seulement dans une époque dans laquelle les mots et les images semblent ne plus avoir aucun poids. Don Graziola affirme qu’il ne s’agit pas d’une attaque contre les femmes, mais contre un « système » dont les femmes sont des victimes inconscientes. Les femmes qui ont recours à l’IVG ne seraient donc seulement des assassines, donc, mais aussi des êtres inconscients et manipulés, sans aucune autonomie. Et en effet, les fanatiques de S. Rocco s’en prennent aussi au divorce et aux méthodes anticonceptionnelles. Ça ne pourrait paraître rien d’autre que du folklore lugubre. Au contraire, ces groupes réactionnaires sont le secteur le plus militant de Comunione e Liberazione [mouvement catholique, externe à l’église, visant à « porter le message chrétien dans tout aspect de la vie » ; né dans les années 70 comme mouvement étudiant, CL a toujours eu des positions très conservatrices, par exemple, à l’époque, contre le divorce, toujours contre l’IVG et récemment contre l’extension du droit à recourir à la PMA ; NdAtt.], une puissance économique qui contrôle de plus en plus d’hôpitaux et de médecins. Et en effet l’actuel « ministre de la famille » Fontana [Lorenzo Fontana, cadre supérieur de la Lega Nord, opposé à l’avortement, explicitement homophobe, anti-immigration et admirateur de Poutine ; NdAtt.] est précisément un représentant de ces groupes cléricaux-fascistes.

Un tag posé à côté du portail de S. Rocco disait : « Les vrais martyrs sont en mer ». Dans un monde où des milliers de pauvres meurent dans la Méditerranée ou sous des bombes, où le travail salarié fait plus de mille morts chaque année rien qu’en Italie, où des femmes sont violées et tuées chaque jour, pour ces intégristes la « vie » à sauvegarder est… celle de qui n’est pas encore né.

Nous ne parlerons pas du chœur des condamnations qui a suivi l’acte incendiaire, quand journalistes, politiciens, prêtres et syndicalistes ont encore une fois joué à qui arrive à mieux mystifier les concepts de dialogue, d’un côté, et de violence de l’autre. Cependant, il y a une mensonge particulièrement abjecte que nous ne pouvons pas laisser passer : la comparaison, faite par l’archevêque Tisi, entre l’incendie du portail de l’église S. Rocco et ceux contre les centres d’hébergement pour les migrants. Non ! Les groupes racistes, fascistes et de la Lega Nord sont justement ceux qui participent aux Sentinelle in piedi ! Sans compter le fait que quelqu’un qui brûle le portail d’une église vide ne met en danger personne. Le seul « terrorisme », dans cette histoire, est celui exercé contre les femmes par la crèche anti-avortement.

On peut bien évidemment ne pas partager certaines actions, mais une révolte contre cette crèche et l’idéologie qu’elle porte était… sacro-sainte.
Une infamie pesait sur « notre communauté » (apparemment certaines expressions sont tellement appréciées). Une réponse est arrivée. Claire comme le feu. Très bien.

Rovereto, 12 janvier
Anarchistes

repris  d’ Attaque