Besançon, 22 juin : les blocages continuent, les amendes tombent
« Ils n’ont pas attendu leur rendez-vous hebdomadaire du samedi à 14 h 30, pour manifester et débuter ce 32e acte. Ce samedi matin, à 9 h 30, une trentaine de Gilets jaunes ont pris possession du principal rond-point d’accès à la zone commerciale de Châteaufarine. À l’aide de palettes en bois et de pneus, ils parvenaient à rapidement perturber la circulation mais également empêchaient la sortie de la station-service Casino. Devant l’entrave manifeste à la circulation, devant leur refus d’obtempérer et outragés à plusieurs reprises, les policiers faisaient usage de gaz lacrymogène pour disperser les plus véhéments et interpellaient deux individus. Rebelote ce samedi après-midi. On reprenait les mêmes ou presque. Cette fois, une cinquantaine de manifestants est venue assurer les revendications courantes, Place de la Révolution. Et faute de pouvoir défilé comme d’habitude, par petits groupes et à plusieurs reprises les Gilets jaunes s’installaient sur les voies du Tram, perturbant ponctuellement le trafic. La police nationale intervenait alors pour permettre aux rames de circuler. Et à l’aide du réseau de caméras de vidéoprotection après identification verbalisait six d’entre-eux. À 16 h tout était rentré dans l’ordre. »
(Source: l’est républicain, 22.06.2019)
Nantes, 19 juin : perquiz et gav pour une street medic
Extrait : « ce mercredi matin, alors qu’elle s’apprêtait à quitter son domicile pour se rendre au travail, une membre du collectif Street Medic Nantes a subi une perquisition de son appartement par quatre policiers. Après avoir minutieusement fouillé dans son intimité, retourné ses affaires, photographié des éléments et saisi du matériel, ces derniers l’ont finalement emmenée jusqu’au commissariat central pour y être auditionnée. Elle y a alors été placée en garde à vue, après avoir découvert être ciblée par une enquête préliminaire pour des faits d’exercice illégal de la médecine, ainsi que de participation à un groupement en vue de commettre des violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ou des dégradations.
Après une dizaine d’heures de garde à vue, elle a finalement été libérée en fin de journée. Dans l’attente d’une éventuelle date de procès, elle s’est toutefois vu signifier une interdiction de quitter le territoire français.
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Saint-Etienne, 14 juin : un des accusés (en cavale) d’avoir saccagé le Mc Do se rend
A la suite du saccage-éclair du MacDonalds de Saint-Priest du samedi 30 mars, une dizaine de personnes avaient été interpellées début juin, toutes inculpées de « dégradations en réunion ». Ayant reconnu les faites en GAV, elles seont reconvoquées ultérieurement devant la justice.
Mais le principal suspect dans cette attaque, accusé d’avoir commis le plus de dégâts matériels (notamment d’avoir détruit les bornes tactiles à coup de marteau), était toujours activement recherché par les gendarmes. Vendredi 14 juin, il s’est rendu de lui-même à la gendarmerie d’Andrézieux-Bouthéon.
« L’homme en question, qui aurait entre 35 et 40 ans et réside à Andrézieux-Bouthéon a été remis à la police. Il a été placé en garde à vue dans les locaux du commissariat de police du cours Fauriel à Saint-Etienne ». Il a été incarcéré à la suite de sa garde à vue en raison du fait qu’il avait été condamné dans une autre affaire il y a peu.
(Sources: Leprogres.fr et France bleu)
Var, 15 juin : jetés en prison à l’issue de leur garde à vue, soupçonnés d’avoir saboté par le feu antennes relais, radars et supermarché
« Interpellés le 13 mai, deux « gilets jaunes » ont été incarcérés pour destruction par incendie en bande organisée deux jours plus tard.
La justice les soupçonne d’avoir détruit des radars et antennes relais au Cannet-des-Maures et au Muy, et incendié la station-service de l’Hyper U aux Arcs-sur-Argens.
L’affaire avait fait les gros titres dans la presse mi-mai en raison de la décision du juge d’instruction de saisir le patrimoine de l’un d’eux (en réalité, des apparts qu’il achetait à crédit, qu’il rénovait et revendait après). Un mois après, alors que l’enquête suit son cours, les deux suspects sont toujours en détention provisoire. » (Source: Var Matin, 15.06.2019)
Marmande (Gironde), 18 juin : 8 mois dont 3 ferme pour le gilet jaune SDF qui a insulté le maire
« Lundi 17 juin à 19h, c’était séance de conseil municipal à Marmande. Quelques Gilets Jaunes sont installés pacifiquement devant la mairie.
L’un d’eux a cependant cru bon de prendre place dans la salle et au bout d’un moment, de demander à prendre la parole. Refus catégorique du maire, la loi obligeant le public à ne pas intervenir. Le gilet jaune s’est alors levé, à commencer à parler de sa condition de SDF mais n’aura pas le temps d’en dire plus. Il sera évacué de la salle, la police municipale ayant été appelée à la rescousse pour gérer la situation devenue houleuse sur le parvis de la mairie.
Placé en garde à vue pour avoir proféré des menances de mort au maire, il a ensuite écopé de 8 mois de prison en comparution immédiate au tribunal d’Agen.
(Source: Le Républicain (Lot-et-Garonne), 18.06.2019)
Toulouse, 12 juin : du ferme pour l’ingénieur qui avait trouvé et diffusé l’adresse de la commissaire
« Un ingénieur toulousain a été condamné ce mardi 12 juin à 10 mois de prison, dont un ferme, pour avoir diffusé l’adresse d’une commissaire de police. L’homme, âgé de 30 ans, avait été arrêté et placé en garde à vue la semaine dernière par le groupe d’enquêteurs spécialisés dans les «gilets jaunes», mais les faits qui lui sont reprochés remontent au 30 mars.
Ce samedi-là, en pleine mobilisation, une « gilet jaune » handicapée a une altercation avec la policière. La militante prend la fonctionnaire en photo et diffuse un appel sur les réseaux sociaux demandant des informations à son sujet. L’ingénieur prend le message au pied de la lettre et retrouve son adresse et la partage sur les réseaux sociaux.
Selon une source policière jointe par l’AFP, ce trentenaire n’est que le premier d’une longue liste puisque « toutes les personnes ayant émis des commentaires outrageants et menaçants » à l’encontre de la commissaire « ont été identifiées et seront poursuivies ».
La militante handicapée à l’origine de l’appel doit être jugée à l’automne par le tribunal correctionnel de Toulouse, notamment pour avoir bousculé la policière avec son fauteuil ».
(Source: 20minutes, 12.06.2019)
Pour écrire aux prisonniers « gilets jaunes » toulousains:
Rouen, 5 juin : 6 mois ferme pour l’attaque des journaflics de LCI
« Les faits s’étaient déroulés en marge d’une manifestation des Gilets jaunes à Rouen, le 12 janvier dernier. Durant ces événements, deux journalistes de LCI et leurs deux agents de protection avaient été violemment agressés. L’un des agents, notamment, s’était vu prescrire une incapacité totale de travail de 20 jours, souffrant d’une fracture du nez et d’un enfoncement de la pommette.
Mercredi 5 juin, le tribunal correctionnel a condamné cinq personnes à six mois de prison ferme dans cette affaire, pour violences aggravées commises en réunion. Les cinq agresseurs devront également verser, solidairement, 3.000 euros à l’un des agents de sécurité, pour préjudice moral. Si tous ont été condamnés pour des faits de violence contre cet agent, ils ont en revanche été relaxés pour certains faits, faute de charges suffisantes, sur les trois autres victimes ». (Source: lci, 05.06.2019)
Partout, 12 juin : De Guadeloupe en Bretagne, les souscripteurs à la cagnotte Leetchi (Crédit Mutuel) pour Dettinger convoqués par les flics
«Sur réquisition, Leetchi a fourni son fichier donateurs à la cagnotte Dettinger à la police judiciaire de Paris saisie par le parquet pour abus de confiance. Les donateurs sont actuellement convoqués un à un.» (message d’un journaliste du Point qui a obtenu l’info)
Lors de l’acte VIII du mouvement des gilets jaunes, au mois de janvier, à Paris, l’ancien boxeur Christophe Dettinger avait frappé deux gendarmes. Il s’était ensuite rendu à la police, et avait écopé en février d’un an de prison ferme et de dix-huit mois de sursis avec mise à l’épreuve. Entre-temps, une cagnotte en ligne, sur la plateforme Leetchi, avait été ouverte par un proche, avant d’être rapidement fermée par la filiale du Crédit mutuel.
De source judiciaire, CheckNews (Libé) a appris que le parquet de Paris a ouvert une enquête – confiée à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse – le 9 mai pour abus de confiance, sur le fondement d’une plainte déposée par 55 souscripteurs qui voulaient «montrer la solidarité du peuple des gilets jaunes» en aidant financièrement la famille Dettinger. Dans leur plainte consultée par l’AFP, ces participants à la cagnotte estiment que la société Leetchi, «se comporte comme un véritable censeur moral» en retenant «abusivement» l’argent. De sources concordantes, de nombreux participants n’ont en effet pour l’heure pas récupéré la somme cotisée.
Le 11 juin, des souscripteurs ont été convoqués par les enquêteurs afin d’être auditionnés. Selon une source judiciaire, certains le sont en tant que plaignants, d’autres en tant que témoins. […]
Les convocations, selon Laurence Léger, font écho aux propos de la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, qui estimait en janvier que Leetchi devait suspendre la cagnotte, accusant les participants d’«être complice de cet acte et [d’]encourager [les violences]». Le soir même, la collecte était suspendue.
L’affaire du «boxeur gilet jaune», après sa condamnation de février, était revenue sur la scène judiciaire le 3 juin, concernant la cagnotte, mais dans un autre volet que celui de la plainte pour abus de confiance. Le juge des référés du TGI de Paris était chargé de statuer sur deux procédures intentées par les parties. D’un côté, la plateforme Leetchi, qui a demandé à la justice de l’autoriser à bloquer le versement des fonds, au motif que le bénéficiaire aurait changé – l’argent n’étant plus destiné au compte commun de Christophe et Karine Dettinger, mais uniquement à cette dernière – et que l’objet de la cagnotte n’était pas clairement précisé. De l’autre, le couple Dettinger et l’organisateur de la cagnotte (un ami des Dettinger), qui souhaitent le versement d’une provision en attendant le jugement au fond de cette affaire. Le délibéré des deux procédures en référé est attendu le 19 juin. «Les quelques remboursements réalisés ont été effectués avant l’ouverture de toutes les procédures de référé, précise à ce sujet Leetchi. La grande majorité des contributions est actuellement toujours sur la cagnotte et c’est bien sur la destination de cette somme que le juge des référés doit statuer le 19 juin.»
(Source: Libération, 12.06.2019)
Caen, 27 février : 3 ans et 3 mois ferme pour le passionné de lance-pierre
« Serge, chômeur de 43 ans, a comparu ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Caen, pour son implication dans des violences commises lors de trois manifestations de « gilets jaunes ». Le 8 décembre à Mondeville puis les deux premiers samedis de janvier à Caen. L’accusation s’est appuyée sur des images de vidéo-protection montrant à chaque fois le même homme équipé d’un masque, de chaussures rouges et blanches très reconnaissables, et… d’un lance-pierre.
« J’ai bugué quand j’ai vu à la télé les violences policières contre les ‘gilets jaunes’ » explique-t-il devant le tribunal. « J’ai pris mon lance-pierre pour aller dans les manifs. Pour viser les forces de l’ordre, les faire reculer pour permettre d’évacuer les manifestants blessés » dit-il. Une participation organisée : il était équipé d’un casque, d’un masque chirurgical et, sur Facebook, il lançait des appels aux autres manifestants pour qu’ils le fournissent en projectiles. « Venez avec de petites billes et des boulons, rendez-vous à 13 heures, j’ai un casque gris » disait-il sur le réseau social. Au total il reconnait avoir lancé des centaines de billes et d’écrous sur les forces de l’ordre. Quand la présidente lui fait remarquer que ces projectiles étaient dangereux il répond « mais non, les CRS et les gendarmes mobiles ont des casques et des boucliers, ils ne risquaient rien !’ Mais un policier, blessé à un pouce, s’est vu prescrire dix jours d’ITT. Le prévenu ne retient pas un soupir d’agacement… avant de se faire sèchement reprendre par la présidente du
tribunal.
(Source: France Bleu, 27.02.2019)
Dijon, 12 juin : deux manifestants se prennent du ferme, l’un avait tenté de cramer la porte de la prison
« Suite à l’Acte 30, ce samedi à Dijon, deux « gilets jaunes » ont été interpellés puis condamnés ce mercredi 12 juin à de la prison ferme.
Aucun des deux n’est jugé pour avoir commis directement des dégradations, mais du matériel a été retrouvé dans leur sac à dos lors de l’interpellation (des explosifs pour l’un, un marteau pour l’autre). Si le premier affirme être pacifiste, le second, la vingtaine à peine, admet s’être rendu dans le centre-ville de Dijon déterminé à « tout casser ».
Les deux écopent de peines de prison ferme. Le plus jeune est condamné à neuf mois de prison, dont sept avec sursis. Il venait d’être condamné à quatre mois de prison ferme pour avoir tenté d’incendier la porte de la maison d’arrêt de Dijon, lors d’une précédente manifestation, quelques semaines auparavant.
L’autre manifestant, sans emploi à la suite d’un accident du travail, est condamné à trois mois de prison, dont deux avec sursis. Son casier judiciaire était jusqu’ici vierge, malgré une participation à tous les samedi de manifestation depuis le début du mouvement. Les deux militants sont interdits de manifestation à Dijon et Paris, pendant deux ans ».
(Source: France Bleu, 12.06.2019)