Vous allez être sollicités pour participer à un énième exercice de simulation d’accident nucléaire dû à une fuite de produit radioactif provenant du site de Tricastin. C’est l’exercice en lui-même qui est dangereux car il entretient l’illusion que des mesures peuvent être prises pour assurer la sécurité des populations. Cela n’est pas le cas, car rien ni personne ne vous protégera des conséquences d’une catastrophe nucléaire.
EXERCICE DE SIMULATION D’ACCIDENT NUCLEAIRE A LA CENTRALE DU TRICASTIN
CE QU’ON NE VOUS DIRA PAS ET CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR !
1. Les pastilles d’iode qui vous sont présentées à chaque exercice comme panacée sont l’arbre qui cache la forêt. Non seulement pour avoir une vraie efficacité elles doivent être prises plusieurs jours avant l’accident (et à moins d’être devins….), mais surtout l’iode n’a d’éventuelle efficacité que sur la thyroïde.
Les autorités « oublient » ainsi de vous décrire les dommages irréversibles causés par tous les autres éléments radioactifs libérés en cas d’accident nucléaire : le césium qui agit sur le cœur provoquant de graves maladies cardiaques en particulier chez l’enfant ; le strontium qui se fixe sur les os provoquant des cancers ; un millionième de gramme de plutonium qui, inhalé, provoque un cancer des poumons, ….
En tant que riverains vous serez les premières victimes de la contamination radioactive et de ses graves conséquences pour votre santé et celles de vos enfants.
2. Les mesures d’urgence qui vous sont proposées sont dérisoires et irréalistes : se confiner chez soi (si vous êtes chez vous) en calfeutrant ses fenêtres avec du scotch (alors que la radioactivité invisible s’infiltre partout), écouter la radio (si l’électricité fonctionne encore). On vous interdira d’aller chercher vos enfants à l’école et cependant à vous tenir prêts à une éventuelle évacuation, le tout en gardant votre calme.
3. Pour assurer que ces mesures soient bien appliquées, et qu’aucune situation d’émeute ou de panique ne puisse avoir lieu, c’est l’armée qui prendra la direction des opérations et vous contraindra au confinement. Dès les premières heures du début de la catastrophe nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2011, l’armée japonaise était dans les rues, non pour distribuer des vivres comme l’ont cru un moment les habitants, mais bien pour les empêcher de fuir.
4. Puis si la situation est considérée comme vraiment catastrophique par les autorités, alors vous serez évacués, vite, très vite, ne pouvant emporter que le strict nécessaire et comme pour des dizaines de milliers de riverains de la centrales de Tchernobyl ou de Fukushima, sans espoir de retour. Vous serez alors des réfugiés du nucléaire, relogés et indemnisés au bon vouloir des autorités, ayant tout perdu : votre maison, votre emploi, votre histoire.
5. Si vous n’êtes pas dans une zone d’évacuation,on vous apprendra alors à vivre en territoires contaminés. Vous ingérerez de la nourriture contaminée, vous vous promènerez sur de la terre contaminée et vos enfants iront à l’école avec un compteur Geiger autour du cou. On vous apprendra à survivre en « gérant » vos doses.
Rappel : Les catastrophes de Fukushima et Tchernobyl sont toujours en cours. A Fukushima des dizaines de milliers de personnes habitent encore dans les logements de fortune hors des zones les plus contaminées. A Tchernobyl, 27 ans après, ce sont des centaines de milliers de terres agricoles interdites à l’exploitation, des millions d’hectares de terres classées contaminées. Selon la New York Academy of Science cette catastrophe a provoqué la mort de 985 000 personnes en 20 ans, (le lobby pronucléaire parle quant à lui d’une cinquantaine de morts).
EST CE AINSI QUE VOUS ACCEPTERIEZ DE « VIVRE » ?
NOUS REFUSONS D’ETRE LES COBAYES ET LES VICTIMES DE CETTE INDUSTRIE, ET VOUS ?
Collectif Antinucléaire 13, novembre 2013
collectifantinucleaire13.wordpress.com/
Crédit Photo Reuters/Damir Sagolj
Une femme dans la ville de Futaba désertée depuis la catastrophe de Fukushima. Le portique indique : « L’énergie nucléaire – l’énergie d’un avenir meilleur »