Hurlement de liberté au royaume des fantômes

Résultat de recherche d'images pour "notre dame de paris en feu"Le monde est une église pestifère et bourbeuse où tous sont tenus d’adorer une idole à la façon d’un fétiche et où s’élève un autel sur lequel ils doivent se sacrifier. Même ceux qui allumèrent le bûcher iconoclaste destiné à incendier la croix sur laquelle pendait, cloué, l’homme-dieu, même ceux-là n’ont pas encore compris ni l’appel de la vie ni le hurlement de la liberté.

Après que le Christ, du fond de sa légende, eût craché sur la face de l’homme le plus sanglant des outrages en l’incitant à se renier pour s’approcher de Dieu – se présenta la Révolution française qui, ô féroce ironie, renouvela le même appel en proclamant les Droits de l’Homme.

Selon le Christ et la Révolution française l’homme est imparfait. La croix du Christ symbolise la possibilité de devenir homme ; les « Droits de l’Homme » symbolisent absolument la même chose. Pour atteindre la véritable perfection, il importe, selon le premier, de se diviniser, pour les seconds de s’humaniser.

Mais le Christ et la Révolution française sont d’accord pour proclamer l’imperfection de l’homme-individu, du Moi réel, en affirmant que c’est seulement à travers la réalisation de l’idéal que l’homme peut atteindre les cimes magiques de la perfection.

Le Christ te dit : « Si tu gravis patiemment le calvaire désolé et t’y fais clouer sur la croix, devenant mon image, l’image de l’homme-dieu, tu seras une créature parfaite, digne de t’asseoir à la droite de mon père qui est dans le royaume des cieux. » Et la Révolution française te dit : « J’ai proclamé les Droits de l’Homme ; si tu entres dévotement dans le cloître symbolique de l’humaine justice sociale, pour te sublimer et t’humaniser par la grâce des règles morales de la vie sociale, tu seras un citoyen et je t’octroierai tes droits et te proclamerai homme. » Mais qui oserait jeter aux flammes la croix où pend, cloué, l’homme-dieu, et ces tables où sont gauchement gravés les droits de l’homme, afin de pouvoir planter sur la masse vierge et granitique de la libre force, l’axe épicentrique de sa propre vie – cet homme-là serait un impie et un malfaiteur que menaceraient les crocs sanglants de deux sinistres fantômes : le divin et l’humain.

A droite, les flammes sulfureuses et sempiternelles de l’enfer qui punit le péché, à gauche le sourd grincement de la guillotine qui condamne le crime.

Le progrès, la civilisation, la religion, l’idéal ont enserré la vie dans un cercle mortel où les fantômes les plus répugnants ont établi leur règne fétide.

L’heure d’en finir est venue. Il faut rompre violemment le cercle et en sortir. Si les chimères des légendes divines ont terriblement influencé l’histoire humaine et si l’histoire humaine poursuit la mutilation de l’homme instinctif réel – eh bien ! nous, nous nous rebellons ! Ce n’est pas notre faute si des plaies symboliques du Christ ont giclé des gouttes purulentes sur le disque rouge de l’humanité pour y engendrer l’infecte pourriture civile qui proclama les Droits de l’Homme. Si les hommes veulent croupir dans les tanières systématiques de la putréfaction sociale (…), qu’ils s’en accommodent ! Nous ne ferons certes rien pour les libérer.

Si je regarde autour de moi, j’ai envie de vomir. D’un côté, le savant en qui je dois croire pour ne pas être ignorant. De l’autre côté, le moraliste et le philosophe dont je dois accepter les commandements pour ne pas être une brute. Ensuite vient le Génie que je dois glorifier et le Héros devant lequel je dois m’incliner tout ému.

Puis viennent le compagnon et l’ami, l’idéaliste et le matérialiste, l’athée et le croyant, et toute une autre infinité de singes définis et indéfinis qui m’accablent de leurs conseils et veulent, en fin de compte, me mettre sur la bonne voie. Parce que, bien entendu, le chemin que je suis est mauvais, comme sont mauvais ma pensée, mes idées, moi tout entier. « Je suis un homme qui s’est trompé ». Ces pauvres insensés sont tous pénétrés de l’idée que la vie les a désignés pour être des pontifes, officiant sur l’autel des plus grandes missions, car l’humanité est appelée a de grands destins.

Ces pauvres et compatissants animaux, trompés par des menteurs idéaux et transfigurés par la démence, n’ont jamais pu comprendre le miracle tragique et joyeux de la vie, pas plus qu’ils ne se sont jamais aperçus que l’humanité n’est nullement appelée à un grand destin.

S’ils avaient compris quoi que ce soit de tout ce qui précède, ils auraient au moins appris que leurs soi-disant semblables n’ont aucune envie de se briser l’épine dorsale pour franchir l’abîme qui les sépare les uns des autres.

Mais je suis qui je suis, peu importe le reste.

Et les coassements de ces bavards multicolores ne servent qu’à égayer ma noble et personnelle sagesse.

N’entendez-vous pas – ô singes apostoliques de l’humanité et du devenir social – ce vrombissement qui bruisse au-dessus de vos fantômes ?

Écoutez, écoutez donc ! C’est mon ricanement qui s’élève et se répercute, furibond, dans les hauteurs.

[Extrait de Vertice, 1921.]

Renzo Novatore

lu et reproduit à partir de cracher dans la soupe

Deux nouvelles parutions chez Tumult Editions

Deux nouveaux petits livres viennent de paraître chez les éditions Tumult.

Pour commander ces livres, envoyez un mail à tumult_anarchie@riseup.net
Sur notre site, vous trouverez des points de distributions ainsi que le catalogue.
tumult.noblogs.org

JE SAIS QUI A TUÉ LE COMMISSAIRE CALABRESI
(Alfredo M. Bonanno)

À la fin des années 60, l’Italie est traversée par des fortes agitations sociales. C’est dans ce climat de révolte que le 12 décembre 1969, un massacre est commis Piazza Fontana à Milan, provoquant 16 morts et 88 blessés. Au lendemain du massacre, le commissaire Luigi Calabresi se rend au local du groupe anarchiste et demande à Giuseppe Pinelli de venir à la préfecture où se trouvent déjà de nombreux anarchistes raflés. Dans la nuit du 15 au 16 décembre, Pinelli est « défenestré » lors d’un interrogatoire par le commissaire Calabresi. Il décède quelques heures plus tard à l’hôpital.

Le 17 mai 1972 sera un jour funeste pour le « commissaire-fenêtre ».
Tout semble devoir se passer comme d’habitude, la routine habituelle du matin : le petit déjeuner, le bonjour à l’épouse enceinte, les deux gamins, l’un âgé de deux ans, l’autre de onze mois, quelle scène familiale.
En ce jour funeste, vers neuf heures du matin plus ou moins, le commissaire Luigi Calabresi descend dans la rue. Son destin l’attend là, à neuf heures et quinze minutes exactement, sous la forme de deux balles, une première, puis une seconde.

Avril 2019 // 80 pages // 12×17 cm
3 euros

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LA JOIE ARMÉE
(Alfredo M. Bonanno)

Dépêche-toi compagnon, tire tout de suite sur le policier, le juge, le patron avant qu’une nouvelle police ne t’en empêche ; dépêche-toi de dire non avant qu’une nouvelle répression te convainque du fait que de dire non est insensé et fou et qu’il est juste que tu acceptes l’hospitalité des hôpitaux psychiatriques. Dépêche-toi d’attaquer le capital avant qu’une nouvelle idéologie ne le rende à nouveau sacré.
Dépêche-toi de refuser le travail avant que quelque nouveau sophiste te dise, encore une fois, que « le travail rend libre ». Dépêche-toi de jouer. Dépêche-toi de t’armer.

Ce livre a été écrit en 1977 au moment où des luttes révolutionnaires se déroulaient en Italie, il faut avoir à l’esprit la situation de l’époque pour le lire aujourd’hui. Le mouvement révolutionnaire, y compris les anarchistes, étaient dans une phase d’extension et tout semblait possible même une généralisation de l’affrontement armé.
Ce livre est encore d’actualité mais d’une autre façon. Non pas comme la critique d’une structure monopolisante, le parti armé, qui n’existe plus, mais parce qu’il peut montrer les capacités potentielles des individus suivant leur chemin avec joie vers la destruction de tout ce qui les oppresse et les régule.

Avril 2019 // 80 pages // 12×17 cm
3 euros


PS. Pour les distros: à partir de cinq livres commandés, une réduction s’applique de 30% sur le prix affiché.

Lyon,Rhône :Compte-rendu de la manifestation du 13 avril 2019

blog temps critique

Compte-rendu de la manifestation du 13 avril 2019

13 h Place Louis-Pradel

Les syndicats signataires, partis et la LDH mobilisent 400 personnes (c’est dire le faible pouvoir de l’inter-orga ; c’est dire aussi le peu de sensibilisation à la question, comme si les gens pensaient que cette interdiction ne menaçait que les sauvageons Gilets jaunes) ce 1er jour de périmètre interdit sur Lyon avec un départ vers 14 h 15. Tout le monde derrière une banderole : Pour la liberté de manifester. Abrogation de la loi antimanifestants. Arrêt de la répression.

Passage du pont Morand, remontée du quai Général-Sarail, puis quai Augagneur pour repiquer par le pont de la Guillotière vers Antonin-Poncet.
Au milieu des slogans ou « ça va péter » les Gilets jaunes sont bien là, mais attendent la suite… Arrivée place Antonin-Poncet sans problème et sans défiance des GJ déjà présents.

14 h Place Antonin Poncet

Les organisations de la première manifestation remballent, quelque uns de ces manifestants restent (un peu toujours les mêmes déjà présent dans le mouvement) mais la plupart vont disparaître. Les forces GJ sont de 700-800 présents. En dehors d’un réflexe qui fait penser à certains que nous allons emprunter le pont de la Guillotière c’est bien dans l’autre sens qu’on part. Quai Gailleton et nous voyons, juste après la poste, les CRS se positionner devant nous comme tout au long du parcours…

On attend les motards, mais ça avance jusqu’au pont de l’Université où les rangs de la manif semblent avoir gonflé, quai Claude-Bernard avec un arrêt devant l’Hôpital Saint-Luc–Saint-Joseph pendant 15 minutes. Les motards stoppent là pour les personnels hospitaliers et en profitent pour sortir une banderole : Stop lynchages Police-Bac sur motards [comprendre : Stop au lynchage des motards par la police]. On est plus de 2000 et bien motivés. Redémarrage pour ensuite tourner sur l’Avenue Berthelot ou résonne révolution ! Passage par Jean-Macé direction Saxe-Gambetta. Avant Saxe une tentative d’attaque de banque est stoppée par une personne et à la place c’est un abribus qui s’écroule. Un peu plus loin une tentative plus fructueuse se fait sur une banque sous les applaudissements, mais ce sera les seuls vrais moments de ce type.

Passage de la Guillotière et son pont avec une escorte de policiers sur les côtés à partir de ce moment. Ils devaient craindre pour l’Hôtel-Dieu et ce dispositif va bien fonctionner. Arrivés à hauteur des Cordeliers gazage et grenade assourdissante, mais aussi utilisation du LBD après une tentative de dévier sur la zone interdite et un jet de projectile. Le piège simple de cette manifestation consiste à nous obliger à garder le parcours prévu et cela n’est pas dans les habitudes du GJ, cela commence à sérieusement échauffer du monde.

Contourner les Terreaux va donner lieu à des moments de tensions entre GJ et ce parce que le tracé va être modifié en direct par les forces de l’ordre qui imposent de passer par la place Tolozan puis la rue des Feuillants. Nouveau parcours qui donne, quand même, droit à un gazage et une coupure de la manif puisqu’une partie des manifestants restent sur place et ne veulent pas monter à la Croix-Rousse, mais plutôt retrouver le trajet initial rue Puits-Gaillot, place des Terreaux et avancée sur les quais de Saône depuis le pont de la Feuillée. Le plan improvisé ne fonctionne pas, regroupement sur cette place et on avance vers l’Hôtel de Ville ou les dépositaires de la manifestation vont “négocier” en direct. Mais l’initiative semble être du côté des GJ qui décident d’emprunter la rue Désirée. 

Cela suit ensuite par la rue Sainte-Catherine direction le quai de la Pêcherie par la rue d’Algérie. La tension monte au niveau du café Ké pêcherie parce que la manif a regrossi et la moyenne d’âge a fortement baissée avec de plus en plus de jeunes. Les insultes pleuvent sur les cordons de policiers et après un face à face de quelques minutes, la manif repart et profite des travaux pour accroître le bruit et la fureur en tapant sur les tôles. La manif a semble-t-il passé le plus difficile, mais en remontant le quai, à l’approche de Bellecour, une attaque de GM au niveau du pont Bonaparte, pour faire une arrestation ciblée, nous fait penser que les forces de l’État ne vont pas nous laisser de répit. Contournement de Bellecour sous bonne garde et arrivée à 17 h 45 place Antonin-Poncet. Les GJ occupent la place et discutent tranquillement jusqu’à ce que des policiers se positionnent et arrêtent quelqu’un, là aussi de ciblé, comme il y a du monde qui suit la scène et les entourent, ils balancent du gaz en quantité, y compris sur les personnes assises sur la pelouse et ils vont aussi utiliser leur LBD40.

18 h 30 fin de la journée avec 3 interpellations.

Bonne détermination de la manifestation qui malgré le contexte ne s’est pas laissée abattre. Par contre ce fut une manifestation complètement perméable aux interventions de la police en tenue pour des arrestations ciblées en son sein quitte à attendre le moment le plus propice.

 



Nouvelle marche de nuit des Gilets Jaunes L’ordre républicain règne à Boulogne-sur-mer le 6/4

Nouvelle marche de nuit des Gilets Jaunes

L’ordre républicain règne à Boulogne-sur-mer 

Avons-nous vécu ce vendredi 5 avril le crépuscule de la mobilisation ? Sans l’affirmer, reconnaissons que nous n’étions pas les seuls à nous interroger. Au sein de chacun des groupes réunis sur la place Dalton, on discutait, on s’observait, on se jaugeait. Avec sa centaine de participants, cette marche de nuit parviendrait-elle à s’élancer, enfin ?

En attendant que la détermination l’emporte, nous en avons profité pour discuter avec quelques personnes venues de l’extérieur. Des dunkerquois, des gens de Béthune, de Lille … Chacune évaluant l’état de la mobilisation dans sa ville et relatant les dernières expériences vécues à Paris, Bruxelles et ailleurs… C’était un concentré des épisodes précédents. Néanmoins, la joie d’avoir partagé des moments rares et collectifs était tempérée par l’évidente décrue que nous constations de visu en ce début de soirée. Les Gilets jaunes de Boulogne-sur-mer étaient pourtant présents, du moins le noyau dur.

« De l’audace, toujours de l’audace ! »

Pour l’occasion, nous avions amené avec nous quelques exemplaires du journal des camarades Gilets Jaunes de Toulouse. Ce numéro 2 de « Jaune, le journal pour gagner* » contient notamment un article qui a retenu notre attention. Il énonce « des proposition concrètes pour aller plus loin en Gilet Jaune », au nombre desquelles figurent :

– la recension des secteurs en lutte et la discussion de ce que l’on pourrait faire ensemble

– la constitution de Défenses Collectives face à la répression.

– la mise en contact et le partage de pratiques qui marchent.

A un moment où le mouvement est sans doute à la croisée des chemins, ces propositions devraient pouvoir être discutées collectivement afin, peut-être, de retrouver un nouveau souffle.

Nous fûmes agréablement surpris en constant que pour cette deuxième diffusion locale, le journal n’était plus accueilli avec étonnement ou circonspection. Plusieurs personnes le connaissaient et d’autres nous en ont réclamé. Dans tous les cas, il était le bienvenu. Preuve en est que l’information circule en dehors des prétendus « réseaux sociaux ». L’écrit et le papier doivent continuer à occuper toute leur place dans les luttes mais pour cela, il faut sans doute réfléchir à se départir de certaines pratiques trop routinières. Le journal « Jaune » est une réussite et un exemple de ce qu’il est possible et nécessaire de réaliser.

l’ordre républicain règne à Boulogne-sur-mer

La bourgeoisie qui depuis novembre en a plein la bouche de son « Etat de droit » et de sa « démocratie » nous a démontré une fois encore ce qu’on est en droit d’attendre d’elle lorsqu’on ne se résigne plus à courber l’échine sous le joug de sa violence sociale.

Une compagnie de CRS s’était postée à l’endroit même du lieu de rassemblement. Quelques-uns de ses membres toisaient les manifestants, le fusil d’assaut en main. Sur les trottoirs des alentours d’autres policiers veillaient. Aux carrefours, des motards bloquaient l’ accès aux rues environnantes. L’ordre avait été donné de ne pas autoriser la déambulation nocturne et de déjouer toute tentative de s’y soustraire.

« La rue, elle est à nous ! »

« Cette manifestation est interdite ! Montez sur le trottoir !

    – Qui l’a interdite ?

    – Je ne sais pas, je ne suis pas responsable, montez sur le trottoir, là vous foutez la merde ! »

Bravant l’interdiction, le cortège se mit enfin en branle et nous donna quelques occasions d’apprécier l’éloquence finement ciselée de cette police républicaine. Déjouant le dispositif, prenant les voitures de la maréchaussée à rebrousse-poil, les slogans résonnèrent dans la nuit : « Police partout, justice nulle part », « anti, anti, anti-capitaliste ! » et même un étonnant « Révolution, Révolution, Révolution… ». Il y eut aussi une Marseillaise entonnée à un moment, mais cette fois, pas de drapeau tricolore agité au vent ; le « bleu-blanc-rouge » resta l’apanage des uniformes qui bientôt réussirent à nous marquer à la culotte.

Le trop faible nombre des manifestants rendit bientôt l’occupation des boulevards impossible. La police fila de nouveau le cortège et parvint à l’immobiliser. S’ensuivit quelques échanges surréalistes. L’un des membres des forces de l’ordre prenant la posture du maître d’école irascible s’égosillait par derrière une haie en ordonnant de répondre : « Qui a parlé, là ? Hein ? Qui a dit quelque chose ? »

Et maintenant ?

Prenons un peu de recul. Une nouvelle crise mondiale couve actuellement sous les cendres de la précédente. Tôt ou tard elle plongera dans un abîme de pauvreté des millions de personnes déjà acculées à la difficulté. Les actuelles mobilisations en Algérie ne sont qu’une illustration particulière et localisée de cette récession mondiale qui frappe l’ensemble des territoires où le capitalisme a étendu son emprise. Le mouvement des Gilets Jaunes avec ses limites et ses contradictions a fait la démonstration que le pouvoir de la bourgeoisie pour inflexible qu’il apparaisse n’est pas si invulnérable qu’il le prétend. Les convulsions à venir apporteront leur lot de nouvelles luttes entre les classes. L’un des défis à relever et non des moindres pour le prolétariat, sera de parvenir à combiner ses forces par-delà les frontières. Les oripeaux tricolores, même pour la bourgeoisie, ne sont plus en vérité que l’expression d’un folklore suranné. Le Jaune a symbolisé la tentative de renouveler les modalités de la lutte face aux obstacles propres à la période, à son tour il disparaîtra le moment venu. La lutte continue, il revient aux prolétaires et à eux seuls d’en fixer les modalités à venir, d’en tracer les nouveaux chemins.

Boulogne-sur-mer, le 06/04/2019

* « Jaune-Le journal pour gagner » à retrouver sur le site :     https://jaune.noblogs.org

Valence: Centre pénitentiaire; les boucaves vigilants aux aguets?

Dans la nuit de samedi 30 au dimanche 31 mars, vers 3h30, deux jeunes vauclusiens âgés de 18 et 22 ans, ont été interpellés par les policiers valentinois à proximité immédiate du centre pénitentiaire de Valence. Le duo était en train de confectionner un colis afin de le projeter à l’intérieur de la prison. Le paquet artisanal contenait de la résine de cannabis et un téléphone portable. Les deux jeunes hommes ont été placés en garde à vue au commissariat..Portables et cannabis ont été saisis

Dimanche 14 avril, peu avant 16 h 30, les policiers valentinois ont interpellé trois jeunes hommes à proximité immédiate du centre pénitentiaire de Valence.

Des colis venaient d’être projetés à l’intérieur de l’établissement. Alors que l’un des trois jeunes hommes, tous venus de la région lyonnaise, a été laissé libre et sans poursuite à l’issue de sa garde à vue, un jeune majeur fait l’objet, en novembre, d’une convocation par officier de police judiciaire devant le tribunal correctionnel de Valence, et un mineur sera prochainement convoqué devant un juge des enfants de Lyon.Portables et cannabis ont été saisis

Récupérés, les deux colis projetés s’avéraient contenir chacun : un téléphone portable et une dizaine de grammes de cannabis.

d’après la presse locale

 

Y’a pas que les gendarmes qui protègent le site de l’Andra de Bure ….

En feuilletant les pages des amis de l’Andra de l’Est Républicain, on apprend le 18 mars dernier que l’entreprise chargée de protéger le site du Centre Meuse Haute-Marne de l’Andra à Bure 7 jours/7 et 24 heures/24 n’est autre que Main Sécurité – ONET, une boîte déjà bien connue pour sa collaboration en matière d’enfermement et d’expulsion de migrants.

Cette information, sortie à l’occasion d’une courte grève lancée par le syndicat FO sur fond de revendications salariales, pourrait certainement intéresser celles et ceux qui ont à cœur de lutter contre ce monde d’exploitation et de prisons, d’attaquer cette société nucléarisée et ses divers collaborateurs, à savoir un syndicat déjà bien célèbre de flics et de matons, mais aussi une boîte de sécurité qui, en plus d’être impliquée dans la machine à expulser, possède des locaux et des véhicules disséminés partout sur le territoire…

Crève la France, vive la révolution !

Des mois après le début du « mouvement des Gilets-jaunes », la rage rencontrée dans la rue ainsi que les différentes pratiques qui s’y sont développés (destruction de structures capitalistes ou étatiques, affrontements avec la police, pillages, vague de sabotage diffus, divers tentatives de blocage des autoroutes ou des rond-point etc.) côtoient des traits politiques plus problématiques (drapeaux français, marseillaise chantée en cœur, discours travailliste et citoyenniste, sexisme, racisme etc.)

Ce tract diffusé dans les rues de Paris lors de l’acte XX part de ce constat, que d’une part les pratiques qui se développent dans ce mouvement semblent ouvrir la possibilité d’une critique radicale du monde tel qu’il existe actuellement, mais que, d’autre part, les expressions politiques qui en ressortent font majoritairement appel à un imaginaire populiste et réformiste. Ce tract se propose donc d’élargir la critique.

Parce que les actes ne sont pas séparés des idées et inversement.

Télécharger le tract au format pdf en cliquant sur l’image

Tract diffusé dans les rues de Paris lors de l’acte XX

[Publié sur indy nantes, dimanche 14 avril 2019]

Avis de tempêtes #16 Bulletin anarchiste pour la guerre sociale

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°16
(avril 2019) vient de sortir.

Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est
en format A5, et celui-ci fait 16 pages), on pourra retrouver chaque
nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le
blog :

Télécharger Avis de tempêtes #16 en PDF

 

« Aujourd’hui, face aux guerres que l’État se permet partout dans le
monde, face à la répression qu’il déclenche dans les rues et aux
frontières, face au cannibalisme social qu’il attise parmi la population
et sur lequel il compte bien profiter pour affirmer une fois de plus sa
suprématie, les bavardages ne servent à rien. Les dénonciations ne
servent à rien. Les appels à la conscience ne servent à rien. C’est
d’abord par l’épreuve du feu qu’il faut passer. Audacieusement, pour
déchirer le masque qui recouvre un bellicisme dont il nous voudrait tous
complices. Ni de leur paix, ni de leur guerre, Hurrah ! »

[reçu par mail]]

Samedi 20 avril : Appel à Manifester à Montgenèvre et dans toutes les villes !

Les frontières n’assurent pas la sécurité des territoires, mais celle des puissances financières qui possèdent la quasi-totalité des richesses du monde. Ce mécanisme d’identification, de tri et d’exclusion, au service des intérêts économiques des États et de l’industrie de la sécurité, définit toute une population de personnes sans droits, invisibilisées, et exploitables.

Lire la suite sur https://cevennessansfrontieres.noblogs.org


Bonjour,

la France vient de décider d’offrir 6 embarcations marines rapides à la
Libye. « Cette action s’inscrit dans le cadre du soutien de la France
aux efforts de la marine libyenne pour lutter contre l’immigration
clandestine », selon le porte parole du ministère des Armées.

Les migrant.e.s et demandeur.euse.s d’asile qui sont capturés en mer et
refoulés en territoire libyen sont placé.e.s en rétention et soumis à
des conditions de vie inhumaines : Insuffisance de nourriture, d’eau,
de soins médicaux, mais aussi passages à tabac, tortures, violences
sexuelles, esclavage, homicides… En bref, droit de vie et de mort sur
des personnes otages de la barbarie. Plus personne ne l’ignore.
Le Gouvernement français délivre donc un permis de tuer en notre nom !

[reçu par mail]

 

Salut Jimmy Gladiator

Salut Jimmy! ~ par Gédicus

Jimmy Gladiator, mon pote anar surréaliste qui professait «Ni dieu, ni maître, sauf maître Kanter» a cessé de se faire mousser. J’en pleure dans ma Guiness. Depuis quelques années déjà il n’était plus qu’une ombre mais, des ombres comme ça, on aimerait en voir plus au tableau de cette société. Ennemi de tous les sales cons, à commencer par les « rampouilles », Jimmy a réjoui pendant des décennies de ses Camouflages, Crécelle Noire, Melog  et autres Lettres versatiles notre petit milieu de réfractaires à «l’ordre» mercantile et spectaculairement mortifère. Nous nous sommes régalés de ses calembours bons, de ses jeux de mots pas laids, et de son art de faire piétiner par des éléphants poétiques la patrie si peu éthique. Généreux aubergiste de l’Hôtel Ouistiti, il a su faire rocker La bonne descente et disperser à l’avance ses ossements De paille et d’or dans les bibliothèques les plus clandestines de la planète.

J’espère tout de même qu’avant de partir il aura trouvé une réponse à sa question théorique essentielle : « Est-ce que les phoques comprennent le morse ? »

Gédicus

Mort d’un ami (adieu à Jimmy Gladiator) Par Serge Quadrupani

13 avril 2019Je me souviens de la seule fois où tu t’étais coupé les cheveux, c’était pour aller témoigner en faveur de Roger Knobelspiess. Je me souviens de tes écrits dans Mordicus et de ta bonne blague qui nous avait valu une fâcherie avec la F.A. quand Maurice Joyeux, le pape anar était mort et que tu avais écrit  » Maurice Atchoum, Maurice Dormeur, Maurice Grincheux et tous les autres sont bien tristes ». Je me souviens quand,vers la même époque, nous sommes allés à la rencontre des émeutiers des cités de Houilles et que ta dégaine de vieux rocker à santiags t’attirait les sympathies et que tes anciens élèves (tu étais instit) étaient aux anges de te retrouver. Je me souviens de ta collection de bières, de ta collection de collections, de tes poèmes, de ton amour des calembours foireux, des querelles obscures entre surréalistes à quoi tu voulais nous intéresser, de la Crécelle noire, et de Eléphants de la patrie, livre que je t’avais commandé pour la série Alias aux Fleuve Noir, mais comme la collection est morte sous les coups des imbéciles avant qu’il ne paraisse (heureusement tu avais été payé), il est paru ailleurs. Je me souviens que tu étais de tous les bons combats, je te croisais encore et toujours dans les manifs et puis, voilà, t’es parti. Je suis triste mais le fait est que tu as existé, et ça, la mort ne peut rien contre.

 

Serge Q.