Salut Jimmy Gladiator

Salut Jimmy! ~ par Gédicus

Jimmy Gladiator, mon pote anar surréaliste qui professait «Ni dieu, ni maître, sauf maître Kanter» a cessé de se faire mousser. J’en pleure dans ma Guiness. Depuis quelques années déjà il n’était plus qu’une ombre mais, des ombres comme ça, on aimerait en voir plus au tableau de cette société. Ennemi de tous les sales cons, à commencer par les « rampouilles », Jimmy a réjoui pendant des décennies de ses Camouflages, Crécelle Noire, Melog  et autres Lettres versatiles notre petit milieu de réfractaires à «l’ordre» mercantile et spectaculairement mortifère. Nous nous sommes régalés de ses calembours bons, de ses jeux de mots pas laids, et de son art de faire piétiner par des éléphants poétiques la patrie si peu éthique. Généreux aubergiste de l’Hôtel Ouistiti, il a su faire rocker La bonne descente et disperser à l’avance ses ossements De paille et d’or dans les bibliothèques les plus clandestines de la planète.

J’espère tout de même qu’avant de partir il aura trouvé une réponse à sa question théorique essentielle : « Est-ce que les phoques comprennent le morse ? »

Gédicus

Mort d’un ami (adieu à Jimmy Gladiator) Par Serge Quadrupani

13 avril 2019Je me souviens de la seule fois où tu t’étais coupé les cheveux, c’était pour aller témoigner en faveur de Roger Knobelspiess. Je me souviens de tes écrits dans Mordicus et de ta bonne blague qui nous avait valu une fâcherie avec la F.A. quand Maurice Joyeux, le pape anar était mort et que tu avais écrit  » Maurice Atchoum, Maurice Dormeur, Maurice Grincheux et tous les autres sont bien tristes ». Je me souviens quand,vers la même époque, nous sommes allés à la rencontre des émeutiers des cités de Houilles et que ta dégaine de vieux rocker à santiags t’attirait les sympathies et que tes anciens élèves (tu étais instit) étaient aux anges de te retrouver. Je me souviens de ta collection de bières, de ta collection de collections, de tes poèmes, de ton amour des calembours foireux, des querelles obscures entre surréalistes à quoi tu voulais nous intéresser, de la Crécelle noire, et de Eléphants de la patrie, livre que je t’avais commandé pour la série Alias aux Fleuve Noir, mais comme la collection est morte sous les coups des imbéciles avant qu’il ne paraisse (heureusement tu avais été payé), il est paru ailleurs. Je me souviens que tu étais de tous les bons combats, je te croisais encore et toujours dans les manifs et puis, voilà, t’es parti. Je suis triste mais le fait est que tu as existé, et ça, la mort ne peut rien contre.

 

Serge Q.